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10 avril 2010

RDC : Un député MLC arrêté à Mbandaka

Suite à l'attaque de Mbandaka par des insurgés la semaine dernière, le député d'opposition Oscar Molambo (MLC) a été arrêté pour son implication supposée dans l'insurrection qui avait fait une dizaine de victimes. La capitale provinciale de l'Equateur, au Nord-Ouest de la République démocratique du congo (RDC) reste toujours le fief du sénateur MLC, Jean-Pierre Bemba, actuellement incarcéré par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Le MLC dénonce une chasse aux opposants à Kinshasa dans cette province.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLe porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende vient d'indiquer que des députes de l’opposition étaient impliqués dans l’insurrection. Le ministre s'est bien gardé de livrer des noms, mais il a toutefois confirmé l’arrestation d’Oscar Molambo, député MLC de l'Equateur, fief du principal opposant au président Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba. L'ancien vice-président Bemba doit aujourd'hui répondre de crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, pour des faits commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Seul concurrent capable de battre Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles de 2011, Jean-Pierre Bemba pourrait bien ne pas participer au scrutin si la CPI le retient en prison.

Le parti de Bemba, le MLC, dénonce une chasse à l'opposition et rejette toute participation du MLC aux combats de dimanche dernier. Francois Mwamba, secrétaire général du MLC regrette l’incapacité du gouvernement à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire mais ne se dit pas surpris par les événements de Mbandaka. Francois Mwamba  dénonce l’arrestation du parlementaire MLC et indique attendre des explications du premier ministre Adolphe Muzito.

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc

A quelques mois du départ des premiers casques bleus de RDC, la charge du gouvernement congolais contre la Monuc ressemble à un réglement de compte. Kinshasa accuse en effet l'ONU de n'avoir pas protégé les civils lors de l'attaque de Mbandaka, dans la province de l'Equateur. Pour autant, le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) ne souhaite pas retarder le retrait de la Monuc. Ces accusations interviennent au moment où Kinshasa voudrait voir les casques bleus quitter le pays à partir du mois de juin.

Logo ONU.jpgC'est le ministre de l'Information, Lambert Mende, qui est monté au créneau : il accuse les casques bleus de la Monuc d'être restés "confortablement dans leur cantonnement" alors que la première victime était "tuée sous leurs yeux". "Cela met sérieusement en question la méthodologie mise en place par la mission de l'Onu qui est de protéger les civils", d'après Lambert Mende.

La Monuc a bien entendu démenti la version des faits et a affirmé qu'il n'était pas certain que l'incident aurait un impact sur un possible plan de retrait... le bras de fer continue donc entre l'ONU et Kinshasa pour obtenir un retrait des troupes avant les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, en juin prochain.

08 avril 2010

RDC : 2010 sera une année charnière

Selon l'ONG Oxfam, 2010 sera décisive pour la République démocratique du Congo. Non seulement le pays célèbrera en juin le cinquantième anniversaire de son indépendance, mais le rôle de la MONUC et les conditions de son départ devront être définis avant le 31 mai et de nouvelles élections doivent être organisées. En outre, la France doit mener une mission du Conseil de Sécurité sur place en avril et a prévu d’organiser un Forum régional pour la coopération dans les Grands Lacs cette année.

DSC04125 copie.jpgPour cette ONG, ce calendrier chargé doit être l’occasion de s’attaquer enfin aux causes structurelles du conflit et mettre fin à l’insécurité, à la pauvreté, au pillage des ressources et à la corruption généralisée. C’est ce constat qui a poussé Oxfam France, le CCFD – Terre solidaire, le Secours catholique – Caritas France, le COSI Promouvoir et défendre les droits, le RéFAC – Réseau France Afrique Centrale ainsi que les organisations congolaises CNONGD, RODHECIC et la Commission épiscopale Justice et Paix, et le réseau d’ONG européennes Eurac à lancer une campagne intitulée «15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire » [1] pour mobiliser le grand public et interpeller les autorités françaises.

Depuis près de 15 ans, la RDC est le théâtre de combats entre divers groupes congolais et étrangers, ainsi qu’entre ces groupes et l’armée nationale. Ces conflits armés se traduisent par la mort de très nombreux civils, le déplacement de millions de personnes, la généralisation des violences sexuelles et l’effondrement des services sociaux de base. Les opérations de désarmement forcé de 2009 dans l’Est du pays ont entraîné le déplacement de plus de 900 000 personnes. Plus de 9 000 maisons ont été détruites, plus de 8 000 cas de viols rapportés et au moins 1 433 civils tués [2].

Pour les membres de la campagne « 15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire », la France, tant au sein de l’Union européenne que du Conseil de sécurité des Nations unies, peut jouer un rôle de premier plan en faveur d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Oxfam demande à la France de :

- Protéger les populations civiles en apportant un appui cohérent et axé sur les droits de l’Homme à une réforme en profondeur de l’armée, de la police et de la justice, en veillant à la mise en œuvre effective du mandat actuel de la MONUC, dont toute perspective de retrait dépendra d’une amélioration tangible de la sécurité des populations, et en préférant le désarmement volontaire aux options essentiellement militaires ;

- Garantir l’accès aux services de base en mobilisant les ressources nécessaires à la mise en œuvre d’un ” plan Marshall ” pour la RDC, en permettant un suivi indépendant du budget et de l’aide par la société civile congolaise et en œuvrant en faveur d’une véritable réforme foncière ;

- Renforcer les processus démocratiques et citoyens en soutenant les élections locales, en poursuivant le processus de décentralisation et en appuyant davantage la participation de la société civile, notamment des femmes, à la construction de la paix et à la démocratisation ;

- Mettre fin à la militarisation de l’exploitation et du commerce des ressources naturelles en exigeant la ” diligence raisonnable “, en aidant à mettre en œuvre un dispositif multilatéral de certification et en demandant que tous ceux qui bénéficient du trafic illégal de ces ressources fassent l’objet de poursuites appropriées.

www.oxfamfrance.org

Photo (c) afrikarabia.com

 

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer"

Dans un rapport intitulé : Congo, l’enlisement du projet démocratique*, l'International Crisis Group, examine l’échec des dirigeants élus en 2006 à changer radicalement de gouvernance et à répondre aux aspirations démocratiques de leurs citoyens. Presque quatre ans après la victoire de Joseph Kabila à des élections considérées comme une avancée majeure pour le processus de paix, le pouvoir est centralisé à la présidence, les contre-pouvoirs sont quasiment inexistants, les libertés fondamentales sont fréquemment menacées, et le régime ne parvient pas à régler les conflits locaux. Les partenaires du Congo doivent replacer la démocratisation et les réformes institutionnelles au centre de leur dialogue avec le gouvernement du président Kabila.

logo afkrb.png« Durant la transition qui suivit la guerre civile, les anciens adversaires se sont formellement accordés sur une vision commune d’un Congo démocratique qui ouvre la voie à une paix durable et au développement. » déclare Guillaume Lacaille, analyste sénior spécialiste du Congo à Crisis Group. « Durant le mandat du président Kabila, cette vision qui faisait l’objet d’un consensus national est en train d’être oubliée. A moins que les dirigeants congolais ne fassent de la démocratisation une priorité, les avancées réalisées pour stabiliser le pays et les efforts internationaux consacrés à la préparation d’un avenir meilleur risquent d’être gâchés. »

La constitution démocratique adoptée par référendum en 2005 prévoyait la mise en œuvre de réformes institutionnelles fondamentales, de la décentralisation, et d’un système de contre-pouvoirs. En 2006, les Congolais ont finalement pu choisir leurs dirigeants à travers des élections libres et transparentes. Kabila a obtenu un mandat de cinq ans à l’issue d’une campagne fondée sur les promesses de reconstruire le Congo et de consolider la démocratie en appliquant la constitution, en respectant la règle de droit et en organisant rapidement des élections locales. Ces promesses n’ont pas été tenues.

La présidence a, au contraire, assujetti le gouvernement, le parlement et le pouvoir judiciaire, en profitant de la faiblesse de l’opposition et de la corruption endémique au sein de l’élite. Les préparatifs pour les élections locales rencontrent de grandes difficultés malgré un fort engagement international. La présidence a recours à l’intimidation contre les contestataires, révélant ainsi une tendance à l’autoritarisme. Dans le même temps, la communauté internationale est restée globalement silencieuse.

Kabila envisage de modifier la constitution. En invoquant le principe de souveraineté, il a demandé le départ de la mission de maintien de la paix des Nations unies avant l’été 2011 et a annoncé que le gouvernement congolais prendra en charge l’organisation des élections présidentielles prévues pour la fin de l’années 2011.

« Inverser la tendance actuelle nécessite que les bailleurs internationaux cessent de considérer la construction de l’Etat de droit comme un processus purement technique. » explique Thierry Vircoulon, directeur de projet Afrique Centrale à Crisis Group. « Ils doivent mettre à l’épreuve la volonté politique du président Kabila quant à ses promesses et lier leur aide au développement à des progrès réels en terme de démocratisation. »

06 avril 2010

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa

Une centaine de rebelles de la tribu Enyele a semé la panique dans la ville de Mbandaka, dimanche matin. Une attaque en règle, dans une ville censée être sous contrôle gouvernemental. Le chef-lieu de province de l'Equateur au Nord de la République démocratique du Congo (RDC) est passé aux mains des rebelles le temps d'un week-end... de quoi semer le trouble à Kinshasa.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLa situation demeure de plus en plus préoccupante dans le Nord de la RDC. Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport. La rébellion s'empare un temps de l'aéroport de la ville, avant d'en être chassé par l'armée congolaise lundi.

Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'Est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa. Cette attaque tombe mal pour le gouvernement de Kinshasa qui cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 casques bleus de l'ONU, qui sont pour la plupart déployés dans l'Est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.

Un diplomate, cité par l'agence de presse Reuters affirme que "la situation est très grave. Que les agresseurs aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années".

Christophe Rigaud

01 avril 2010

RDC : Le MLC refuse la modification du mandat présidentiel

Le MLC et les principaux partis d’opposition ne décolèrent pas contre la modification constitutionnelle, notamment de l’article 220, relatif au mandat du Président de la République et au découpage territorial.

Logo MLC.jpgLes partis d'opposition notent tout d'abord que la "réunion interinstitutionnelle", préalable à la révision constitutionnelle, est une structure informelle et dépourvue de fondement juridique. François Mwamba condamne ensuite le fait que "le premier président de la cour suprême de justice siège au sein de cette structure", en violation du principe de séparation des pouvoirs.

Concernant la modification du mandat présidentiel, jugée inacceptable pour l'opposition, le PPRD (parti présidentiel) a affirmé qu'il n'en acceptera pas, lui non plus, le changement. Un signe d'appaisement de la part du parti au pouvoir, qui note toutefois que "les personnalités qui siègent au sein de la réunion interinstitutionnelle sont des Congolais eux aussi. Et à ce titre, ils peuvent donner leur point de vue mais cela n’engage pas une institution de la république" a déclaré un responsable du PPRD. A seulement 1 an de la prochaine échéance électorale, cette révision constitutionnelle fait craindre à l'ooposition congolaise une simple manoeuvre politique.

RDC : Moïse Katumbi soutiendra Kabila à la présidentielle

La rumeur aura été de courte durée... Moïse Katumbi ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle de 2011 en République démocratique du congo (RDC). Il réaffirme même son soutien au président Joseph Kabila. Le gouverneur du Katanga, de retour à Lubumbashi après une visite à Kasenga, a été on ne peut plus clair dans un déclaration au site congoplanete.com

logo afkrb.png"Si je porte ma candidature à la présidentielle de 2011, je trahirai mon Président de la République et mon parti le PPRD". Il attribue les rumeurs de sa candidature à une certaine presse avide de sensation, de "papier à vendre" et qui cherche à diviser le PPRD, le parti majoritaire. Il a également demandé à les katangais de faire confiance au président Kabila : "le PPRD et l’honorable Moïse Katumbi Chapwe n’ont, en vue, qu’un seul candidat à la présidence de la République en la personne de Joseph Kabila", a enfin déclaré Moïse Katumbi à congoplanete.com. Des propos qui ont au moins le mérite de la clareté.

30 mars 2010

La RDC nie le massacre de la LRA

"Le chiffre de 321 victimes d'Human Rights Watch (HRW) est manifestement exagéré" selon le le ministre congolais de la Justice Lessa Bambi Luzolo. Pour Kinshasa, le massacre des rebelles ougandais de la LRA, à la mi-décembre 2009, ne dépasse pas les 25 victimes. Human Rights Watch avance le chiffre de 321 personnes tuées au Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC).

logo afkrb.pngInterrogé par l'AFP, le ministre congolais de la Justice affirme qu'il s'agit 'd'événements qui se sont passés en décembre 2009 et l'ONG en parle comme si c'était d'actualité.Il n'y a pas eu des massacres comme l'affirme le rapport, mais quelques personnes attaquées au passage par les éléments incontrôlés".

Dans son rapport, l'ONG Human Rights Watch (HRW) affirme qu' au moins 321 civils ont tués mi-décembre 2009 lors d'un raid de rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans plusieurs villages du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Les meurtres ont eu lieu entre le 14 et le 17 décembre, dans une dizaine de villages du district du Haut-Uélé, dans la province Orientale (nord-est). Les faits viennent d'être connus.

De septembre 2008 à juin 2009, la LRA aurait tué 1200 personnes et enlevé 1400 personnes, dont 600 enfants et 400 femmes dans le nord-est de la RDC. En 2005, la cour pénale internationale a lancé des mandats d'arrêt contre le leader de la LRA, Joseph Kony, et 4 autres personnes pour crimes. Deux des suspects sont morts dans la brousse. Kony, Dominic Ongwen et Okot Odhiambo sont toujours recherchés. Un haut général des rebelles, Bok Abudema, a été tué par les troupes ougandaises en janvier.

 

28 mars 2010

RDC : Révision ou "tripatouillage" constitutionnel ?

Depuis le 15 mars dernier, une révision constitutionnelle est envisagée par l'Assemblée nationale de République démocratique du Congo (RDC). Portée par la moitié des 500 députés congolais, cette révision portera sur le processus de décentralisation, mais également sur le scrutin présidentiel et ce, un an seulement avant la prochaine élection. Une révision que personne ne juge indispensable et qui apparaît comme un simple calcul électoral.

DSC02393 copie.jpgLa révision proposée par les parlementaires souhaite d'abord supprimer le passage de 11 à 26 provinces prévu dans l'article 2 de la Constitution, de même que les 40% de recette que les provinces peuvent retenir à la source. Ces mesures visent clairement à stopper le processus de décentralisation de la RDC et à en réduire l'autonomie financière. De la taille d'un continent, la République démocratique du congo est un pays difficile à administrer et Kinshasa semble vouloir faire marche arrière et "re-concentrer" ainsi les pouvoirs.

Autre cheval de bataille de cette révision : le scrutin présidentiel. A quelques mois des prochaines élections, difficile de ne pas y voir un "tripatouillage" électoral de dernière minute. Aujourd'hui organisé en deux tours, le scrutin pourrait passer à un seul tour ou être maintenu à deux, mais en rallongeant la durée entre les deux tours (deux mois au lieu des deux semaines actuelles). De nombreux partis (dont le MLC) ou organisations politiques critiquent vivement cette révision. Union du Congo se demande si "la majorité présidentielle a peur de ne pas gagner l'élection avec le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, au point de vouloir modifier la Constitution au profit du mode de scrutin à un tour ? L'éventualité de l'allongement de l'intervalle entre les deux tours à deux mois, et non plus deux semaines, préfigure-t-elle l'intention de l'AMP de bloquer le processus électoral au second tour au cas où les données lui seraient défavorables ?" On peut effectivement se demander quelle urgence nécessite cette modification de dernière minute.

Une proposition de loi changerait également le mode de désignation des gouverneurs, qui ne seraient plus élus par les députes provinciaux mais désignés par le parti ou la coalition qui est majoritaire au sein de l'Assemblée provinciale. La dernière modification, qui fait aussi grincer des dents, concerne la composition du Conseil supérieur de la magistrature qui serait ouvert à des non magistrats et présidé par le chef de l'Etat. Pour être approuvée, cette révision constitutionnelle doit recueillir la majorité des 3/5èmes des membres de l'Assemblée natioale et du Sénat congolais

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

27 mars 2010

Laurent Nkunda : "Une affaire congolaise" ?

La Cour suprême de justice du Rwanda botte en touche : elle vient de renvoyer au tribunal militaire, l'affaire Nkunda, ex-rebelle congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a immédiatement salué la décision de la justice rwandaise et attend l'extradition de Laurent Nkunda en RDC.

Afrikarabia logo.pngLe ministre congolais de la Communication et porte- parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga confirme que "le gouvernement congolais a pris acte de la décision souveraine d'un pays souverain et nous attendons la réponse à la requête d'extradition en RDC de Laurent Nkunda que nous avons introduite pour qu'il soit jugé de ces actes au Nord et Sud Kivu".

Lambert Mende a affirmé "qu'on n'est pas encore à cette étape" mais déclare être en train de débattre avec le ministre de la Justice rwandaise pour l'extradition de l'ex -ebelle en RDC. La Cour suprême de justice du Rwanda s'est en effet déclarée incompétente pour juger la requête de l'avocat de Nkunda, concernant sa mise en liberté et a renvoyé l'affaire au tribunal militaire. Pour son avocat, qui s'est aussi réjoui de cette décision, il n'y a pas de mandat d'arrestation ni d'accusation contre Nkunda.

Nkunda avait été arrêté au Rwanda en janvier 2009, à la suite d'une opération militaire conjointe lancée par les armées rwandaises et congolaises pour traquer les combattants du mouvement rebelle Hutu rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) opérant dans les zones transfrontalières entre les deux pays.

A Kinshasa, Lambert Mende souligne que "l'affaire Nkunda est une affaire purement congolaise, ce sont les Congolais qui la résoudront avant quiconque".

Christophe Rigaud

25 mars 2010

RDC : Le pétrole, nouvel eldorado ?

Les grandes manoeuvres ont déjà commencé dans le secteur pétrolier en République démocratique du Congo (RDC). Avec 25 000 barils par jour, la RDC ne joue pas encore dans la cour des grands, mais son potentiel pétrolier pourrait prochainement exploser. La RDC vient d'annoncer l'ouverture de 10 blocs dans le lac Tanganyika et 6 blocs dans le lac Kivu. La compagnie Total prospecte également dans la région en vue d'y investir... la RDC peut-elle devenir le nouvel eldorado des pétroliers ?

Image 2.pngSi la RDC est connue pour ses richesses en minerais, le pays recelle également de nombreux gisements pétroliers, mais jusqu'en 1997, aucun ministère ne s'occupait du secteur. Depuis cette date un ministre est chargé des hydrocarbures, il s'agit qujourd'hui de Célestin Mbuyu Kabangu. Le gouvernement semble prendre la mesure de ce potentiel longtemps inexploité. Jusque là, seule la société Parenco faisait la pluie et le beau temps sur les gisements off shore et on shore du bassin côtier... ce qui représentait l'intégralité des 25 000 barils que produisait la RDC. Depuis peu, les autorités congolaises veulent rediscuter de leurs espaces maritimes avec leur voisin angolais...et pour cause : l'Angola exploite plus de 2 millions de barils par jour sur cette même zone ! Les autorités congolaises se battent donc pour faire appliquer un redécoupage plus équitable du plateau continental. Au final : un quart de cette zone pourrait revenir à la RDC... avec un sacré pactocle à la clé. Pour l'heure, l'Angola fait traîner les discussions... et la RDC ne montre pas vraiment d'empressement.

Autre enjeu de taille : l'Est de la Républqie démocratique du Congo (RDC). Sur le lac Albert, la RDC et l'Ouganda se partage l'exploitation pétrolière et en Ituri, plusieurs différents opposent les compagnies à l'Etat congolais, notamment la société Tullow Oil qui revendique plusieurs blocs d'extractions. Sur le lac Kivu, où le Rwanda et la RDC exploitent en commun les ressources pétrolières, la situation est plus confuses. Certes, un protocole a été signé entre les deux pays : mais le Rwanda exploite déjà ses propres blocs, alors que la RDC n'a pas encore commencé.

Une dernière zone s'étend entre le Bandundu, les deux Kasaï et l'Equateur. Dans l'immédiat, seuls quelques blocs ont été attribués, mais de nombreuses sociétés sont sur les rangs. Certaines attendent le nouveau code des hydrocarbures que l'Etat congolais devrait promulguer dans le courant de l'année. Mais une chose est sûre, cette nouvelle manne financière risque de prochainement bouleverser les rapports forces en République démocratique du Congo et rééquilibrer ainsi les ressources dans le pays. Certains territoires pourraient en effet se retrouver subitement "riches", notamment dans le Nord de la RDC... un "bienfait" qui n'a pas échappé aux différents mouvement militaires, déjà en première ligne pour contrôler ces gissements.

Photo : (c) www.afrikarabia.com

12 mars 2010

RDC : L'UE prête à soutenir l'organisation des élections

Alors que l'incertitude plane à kinshasa sur les prochaines élections locales et générales en 2010 et 2011, la Commission européenne réaffirme son soutien à la bonne tenue des scrutins. La porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confie à afrikarabia.com "attendre de recevoir des informations sur l'organisation, le budget et la période, avant de prendre une décision sur la façon de soutenir ces élections".

ce.jpgAu moment où la communauté internationale presse le président Joseph Kabila de définir au plus vite un calendrier et de débloquer des moyens financiers pour les prochaines élections locales de 2010 et présidentielle et législative de 2011, afrikarabia.com a contacté la Commission européenne pour connaître ses intentions. On se souvient en effet que les élections présidentielles et législatives de 2006 et 2007n'avaient pu se tenir sans une aide majeure de l'Union européenne ainsi que la présence des casques bleus de la MONUC qui avaient assuré la sécurité et la logistique des scrutins. Le coût de ces élections, 370 millions d'euros, avait été principalement supporté par l'Union européenne.

Aujourd'hui, de nombreux congolais sont septiques sur la tenue, en temps et en heure, des prochaines élections en 2010 et 2011 : une révision du fichier électoral au point mort, un manque cruel de moyens financiers et des grèves à répétitions au sein de la Commission électorale indépendante (CEI). Interrogée par afrikarabia.com, Catherine Ray, porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confirme que "la Commission européenne est bien sûr en faveur de ces élections". Elle souligne que l'Europe "a déjà mis en place des appuis préliminaires, notamment auprès de la Commission électorale indépendante (CEI)" et rappelle "qu'il va de soi que la responsabilité première est celle de la République démocratique du Congo (RDC) et que la Commission compte y participer si la RDC le demande, dans le cadre d'une répartition des responsabilités avec les Etats membres et la Communauté internationale"... reste donc aux autorités congolaises à se manifester.

Christophe Rigaud

11 mars 2010

MONUC : Retrait total avant fin 2011

Kinshasa vient de demander le départ complet des casques bleus de la MONUC avant la fin 2011 en RDC. Les ONG tirent la sonnette d'alarme en estimant "qu'un tel retrait constituerait une catastrophe pour les civils, qui seraient ainsi livrés à la vindicte des différents belligérants".

logo afkrb.pngLe gouvernement congolais vient d'informer l'ONU de son souhait de voir un retrait total de la Monuc de RDC pendant l'année 2011, selon le ministre de l'Information de RDC, Lambert Mende.  En visite récemment en République démocratique du Congo, Alain Le Roy, secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations de maintien de la paix, a indiqué que le mandat de la Monuc, qui prend fin en juin prochain, incluait un projet de retrait, mais il a souligné qu'aucune date n'avait à ce jour été fixée. La Monuc est présente en RDC depuis 1999 pour aider le gouvernement congolais à rétablir son autorité. Forte de 20.000 hommes, elle est la force de maintien de la paix de l'Onu la plus importante au monde.

RDC : "Les élections de 2011 auront bien lieu"

Alexis Thambwe Mwamba est formel : "ces élections auront bel et bien lieu". Le ministre congolais des Affaires Etrangères a confirmé  l'organisation en 2011 en République démocratique du Congo (RDC), des élections urbaines, municipales et locales ainsi que les législatives et la présidentielle. Une déclaration poussée par les inquétudes formulées des Nations-Unies, des Etats-Unis et de l'Union européenne.

logo afkrb.pngAlexis Thambwe Mwamba l'a annoncé lorsqu'il exprimait, devant les ambassadeurs des Etats-Unis, du Canada, de la Suisse et d'Espagne ainsi le délégué du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC), les protestations du gouvernement congolais contre la publication, dans la presse internationale et nationale, d'une lettre des représentants des ces pays et organisations au président congolais Joseph Kabila, l'enjoignant à produire un calendrier intégral des élections de 2011, en violation de la convention de Vienne.

Pour le ministre congolais, "ces élections auront bel et bien lieu, car le président Kabila n'a pas l'intention de créer un vide institutionnel".

"Cette demande exprimée dans la lettre adressée au Président de la République par les signataires qualifiés, au nom de leurs pays et organisations, ainsi que par les ambassadeurs des Etats-Unis d' Amérique et d'Espagne, au nom de l'Union Européenne, ne sera pas suivie d'effet", a souligné Thambwe Mwamba. La demande de la requalification du mandat de la MONUC par le gouvernement ne peut pas être une occasion d'exercer une pression sur le gouvernement de la RDC. Pour le ministre des Affaires étrangères, l'attitude des partenaires de la RDC apparaît comme un véritable chantage à l' endroit du gouvernement de la RDC.

07 mars 2010

RDPC : 120 propositions pour changer la RDC

Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), Gaspard-Hubert Lonsi Koko affûte son programme en dévoilant ses 120 propositions pour la RDC. Sous la bannière du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) et de son mouvement, Union du Congo (UDC), Gaspard-Hubert Lonso Koko dresse un constat très exhaustif de la situation en RDC et propose toute une série de mesures avec pour valeurs : liberté, égalité, sécurité et prospérité. Un programme plein de bonnes intentions mais non-chiffré, qui peut vite se heurter à la réalité du pays. L'Etat congolais bénéficie en effet de très faibles ressources et donc d'une marge de manoeuvre limitée... voire inexistante.

Dessin Gaspard Hubert Lonsi Koko.pngGaspard-Hubert Lonsi Koko passe en revue l'ensemble des domaines qu'il souhaite faire évoluer en RDC.  De la lettre A comme administration ou agriculture, à la lettre Z comme zone franche économique, en passant par la santé, l'éducation, la défense, l'accès à l'eau ou à l'électricité. Beaucoup de ces propositions tiennent du bon sens, comme la volonté d'arriver à l'autosuffisance alimentaire, la nécessité d'avoir une armée citoyenne, républicaine et performante, un Etat sans corromption et l'accès pour tous à l'eau, l'électricité, l'éducation ainsi que des moyens de transport et des infrastructures de communication performantes... il y a bien plus de 5 chantiers dans ce programme. Il faut aussi noter l'approche humaniste et démocrate de Gaspard-Hubert Lonsi Koko : liberté de la presse, démocratie participative, renforcement du secteur associatif, diaspora mieux intégrée, égalité hommes-femmes et protection des femmes, plus de pouvoirs décentralisés... A souligner également, la création d'une loterie nationale pour financer des projets de développement et l'étrange demande de rattachement de la République démocratique du Congo à l'OTAN !

On attend surtout le chiffrage de ce programme de gouvernement pour en juger de sa crédibilté, ainsi que des moyens de le financer. Nous vous proposons de prendre connaissance des 120 propositions pour la RDC du RDPC en cliquant sur ce lien.

Christophe Rigaud

06 mars 2010

MONUC : Un premier contingent partirait fin juin

Les casques bleus de l'ONU en RDC (MONUC) pourraient commencer à retirer un contingent dès la fin juin 2010. Mais aucun retrait global n'est annoncé, certaines "tâches cruciales" restent encore à accomplir selon le chef des opérations de maintien de la paix.


Afrikarabia logo.pngD'après Alain Le Roy, cité par l'AFP, "les premières troupes pourraient être en mesure de quitter l'ouest de la RDC autour du 30 juin 2010". L'ONU discute actuellement "des modalités" du désengagement progressif de la Monuc, que Kinshasa souhaite voir commencer dès le 30 juin. Mais pour les Nations-Unies, notamment à l'Est du pays, où la situation sécuritaire est extrêmement préoccupante, "il y a encore beaucoup de travail à faire". La Monuc, dont le mandat actuel expire le 31 mai, est présente en RDC depuis 1999.

 

03 mars 2010

La RDC presse la MONUC à se retirer

Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) vient de faire parvenir à la mission de l'ONU dans le pays de commencer son désengagement progressif à partir de la fin-juin. Le 30 juin, jour du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, Kinshasa souhaite que le départ des casques bleus se "matérialise".

Logo ONU.jpgA la MONUC, on ne sait pas encore, quelles seront les troupes à partir en priorité. Les modalités du retrait sont en cours de négociation entre les autorités congolaises et l'ONU. La MONUC annonce tout de même que les régions encore en conflit ne seront pas touchées par cette forte réduction d'effectifs. Il faut rappeler que l'Est de la République démocratique du Congo est une des zones les plus instables d'Afrique centrale. Plusieurs groupes armées, dont les rebelles hutus des FDLR, mènent une importante guérilla depuis plus de 10 ans.

Christophe Rigaud

 

02 mars 2010

RDC : Les troubles continuent en Equateur

Et l'on reparle de l'insécurité en Equateur. Des insurgés Enyele occupent depuis samedi la ville de Makanza, à 200 kilomètres de Mbandaka, au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). La région est en proie à de graves affrontements depuis le mois de septembre 2009. Les combats ont fait plusieurs centaines de morts et des milliers de réfugiés. Mardi soir, l'armée congolaise (FARDC) affirmait avoir repris cette localité.

logo afkrb.pngSelon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement provincial, Madame Rebecca Ebale, il s’agit des éléments résiduels que les Forces armées de la RDC (FARDC) avaient délogés dans le territoire voisin de Bomongo, toujours dans la province de l’Équateur. Afin d'éviter de violents combats, le ministre provincial demande aux assaillants de déposer les armes et à la population de se désolidariser des insurgés Enyele.

Selon le gouverneemnt provincial, "il s’agit d'insurgés en fuite de Bomongo dans le Nord-Oubangi où ils ont été chassé par les forces loyalistes".

Depuis septembre 2009, les insurgés Enyeles s’affrontent aux FARDC et à la Police Nationale dans le territoire du Nord Oubangi, dans la province de l’Équateur, à environ 4.000 km au nord-ouest de Kinshasa, la capitale. Ces affrontements ont fait, selon des sources proches des organisations humanitaires présentes dans la province de l’Equateur, plusieurs centaines de victimes et des milliers de déplacés vers les localités et villes de la République du Congo-Brazzaville.

Dans un communiqué publié en janvier dernier, le porte-parole du gouvernement congolais et ministre de la Communication, Lambert Mende a déclaré que les FRADC ont neutralisé les insurgés Enyeles à travers toute la province de l’Équateur. Deux mois après, le gouvernement congolais ne maîtrisent toujours pas la situation dans la province de l’Équateur", a indiqué un député de l’opposition congolaise. Mardi soir, le gouvernement provinciale affirmait que les FARDC avait repris Makanza. De nombreux morts seraient à compter dans les rangs des insurgés.

Christophe Rigaud

28 février 2010

RDC : Kabarebe devrait s'expliquer sur l'arrestation de Laurent Nkunda

Selon les avocats de la famille de l'ex rebelle congolais, Laurent Nkunda, le général James Kabarebe, Chef d’Etat-major Général des Forces de Défense du Rwanda (RDF) doit comparaître devant la Cour Suprême du Rwanda lundi 1er mars 2010. Il doit répondre de la détention illégale de Laurent Nkunda, l'ancien leader du CNDP en République démocratique du Congo (RDC).

Afrikarabia logo.pngDans une requête du 30 Novembre 2009 au greffe de la plus haute juridiction du Rwanda, les avocats du général Nkunda avaient cité le général James Kabarebe comme auteur principal de la détention illégale de leur client. Dans un communiqué, les avocats de Laurent Nkunda indiquent "qu' au cours de la première audience convoquée par la Cour Suprême du Rwanda dans ce dossier le 13 janvier dernier, Madame la Présidente de cette haute juridiction avait accédé à la requête écrite du Général James KABAREBE sollicitant une remise d’audience au motif que les obligations de service empêcheraient sa disponibilité avant la date du 26 février 2010".

Une nouvelle audience a donc été convoquée lundi 1er mars 2010 au cours de laquelle, James Kabarebe devra se présenter accompagné de Laurent Nkunda.rapellons que Laurent Nkunda est détenu au Rwanda depuis le 22 janvier 2009. 400 jours d'emprisonnement, sans qu'on lui ai signifié les motifs de son arrestation, ni présenté devant une juridiction pour être entendu.

 

27 février 2010

RDC : RFI toujours censurée !

Accusée de "démoraliser" (sic) l'armée congolaise, Kinshasa maintient l'interdiction d'émettre de Radio France Internationale (RFI)... une suspension en vigueur depuis juillet 2009, qui prive les congolais d'un média important en Afrique. Un silence radio qui commence à devenir assourdissant.

Image 1.pngSelon le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), le signal de RFI a été coupé pour avoir participé à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du congo (FARDC) qui protège le pays". Pour Lambert Mende, le ministre congolais de la communication, RFI "interfère dans les opérations militaires de la RDC. Je ne suis pas d'accord qu'on puisse démoraliser notre armée. Je ne suis pas d'accord qu'on puisse émasculer militairement notre pays".
Une pétition circule actuellement en RDC. A l'initiative de Journaliste en danger (JED) et intitulée "Libérez l'info, ouvrez RFI", cette pétition indique que priver le public d'accès à un média comme RFI constitue une grave violation de la Constitution.

www.afrikarabia.com s'associe à cette pétition qui vous pouvez signer sur : www.jed-afrique.org

Christophe Rigaud

25 février 2010

Sarkozy à Kigali, inquiétudes à Kinshasa

En RDC, la réconciliation annoncée entre la France et le Rwanda soulève de nombreuses interrogations. Les congolais se souviennent de la "nouvelle approche de paix" lancée par le président français en janvier 2009. Nicolas Sarokzy avait suggéré le "partage en commun de l’espace et des richesses minières" entre les deux voisins... une "balkanisation" qui redoute de nombreux congolais.

logo afkrb.pngSera-t-il question de la République démocratique du Congo (RDC) au cours de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Paul Kagame, le président du Rwanda ? Sans aucun doute. Le "plan Sarkozy", dénoncé en RDC, prévoyait un partage des richesses minières, dont regorge l'immense congo avec le "petit" Rwanda. Nicolas Sarkozy souhaitait ni plus ni moins mettre en place un "marché commun" pour favoriser les échanges économiques. Il n'en fallait pas plus pour les congolais d'y voir une "OPA" rawandaise sur le riche Kivu.

En visite officielle à Kinshasa, Nicolas Sarkozy s’était défendu de disposer d’un "plan". Selon lui, ses propos ont été "mal interprétés", et il avait réaffirmé son attachement à "l’intangibilité des frontières" de la République démocratique du Congo (RDC). "La première vérité, c’est que la souveraineté du Congo est inaliénable et la France sera toujours à vos côtés pour le respect de cette souveraineté", avait déclaré le président français à Kinshasa.

Pour rassurer tout le monde, l’ambassadeur de France en RDC, avait martelé que la "coopération régionale est un facteur de paix" et que "la balkanisation de la RDC n’a jamais été à l’ordre du jour en France". Quel discours tiendra Nicolas Sarkozy à Paul Kagame ?

Christophe Rigaud

20 février 2010

RDC : Un nouveau gouvernement resserré

Le gouvernement Muzito II est arrivé. Après de longues tergiversations, le remaniement ministériel propose une équipe resserrée autour d'Adolphe Muzito : 43 membres, contre 54 pour le précédent gouvernement.

Drapeau RDC 2.jpg3 vice-premiers ministres, 34 ministres et 7 vice-ministres, voici la composition du gouvernement Muzito II. 23 postes ont été reconduits dont un vice-Premier ministre, 15 ministres et 3 vice-ministres tandis que 20 ministres font leur entrée au gouvernement. A noter l'arrivée de Gilbert Tshiongo à l’ ’Énergie. Quatre ministères ont également fusionné, alors que huit postes de vice-ministres sont supprimés.

A la Présidence, Joseph Kabila a également nommé son nouveau Directeur de cabinet, Gustave Beyasi, et désigné Pierre Lumbi Okongo, comme Conseiller spécial en matière de sécurité. Voici la composition complète de ce nouveau gouvernement :

I. Trois Vice-Premier ministres

1. Chargé de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale : François Joseph Nzanga Mobutu Banyawe

2. Intérieur et Sécurité : Adolphe Lumanu Mulenda Bwana Sefu

3. PTT : Simon Bulupi Galati

II. Ministres

1. Affaires étrangères : Alexis Tambwe Mwamba

2. Coopération internationale et régionale : Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo

3. Défense et Anciens Combattants : Charles Mwando Nsimba

4. Justice et Droits humains : Luzolo Bambi

5. Décentralisation et Aménagement du territoire : Antipas Mbusa Nyamwisi

6. Relations avec le Parlement : Richard Muyez Mangez

7. Communication et Médias : Lambert Mende Omalanga

8. Finance s : Matata Mponyo Mapon

9. Budget : Jean-Baptiste Ntawa Derwa

10. Plan : Olivier Kamitatu Etsu

11. Portefeuille : Jeanine Mabunda Lioko

12. Économie nationale : Jean-Marie Bulambo Kiloso

13. Infrastructures et TPR : Fridolin Kaswesi Kusoka

14. Énergie : Gilbert Tshiongo Tshibinkubula wa Ntumba

15. Mines : Martin Kabwelulu Labilu

16. Hydrocarbures : Célestin Mbuyu Kabangu

17. Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme : José Endundo Bononge

18. Transport et Voies de communication : Laure Marie-Louise Kabwanda Kayende

19. Santé publique : Victor Makwenge Kaputu

20. Enseignement supérieur et universitaire : Léonard Mashako Mamba

21. Enseignement primaire et secondaire : Maker Mwangu Fwamba

22. Agriculture, Pêche et Élevage : Norbert Basengezi Katitima

23. Développement rural : Philippe Undji Yangia

24. Industrie : Anicet Kuzunda Mutangisha

25. Commerce et PME : Bernard Biando Sambu

26. Genre, Famille et Enfant : Marie-Ange Lukiana Mufwankolo

27. Affaires foncières : Maj Kisimba Ngoy

28. Urbanisme et Habitat : César Lubamba Ngimbi

29. Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale : Ferdinand Kambere Kalubi

30. Fonction Publique : Dieudonné Upira Sunguma

31. Recherche scientifique : Jean-Pierre Bokole Ompaka

32. Culture et Arts : Mme Jeannette Kavira Mapera

33. Jeunesse et Sports : Claude Bazibure Nyabugabu

III. Vice - ministres

1. Intérieur : Georges Zuka Mondo Ugando Lemba

2. Affaires étrangères : Ignace Gata Mavita

3. Finances : Joas Mbitsho Getsha

4. Budget : André Tshikay Luboya

5. Commerce : Mme Xaverine Karonga Mitshimikuji

6. Travaux Publics : Gervais Ntirumenyerwa Kimonyo

7. Enseignement professionnel : Arthur Setoria

18 février 2010

RDC : Un pays où il ne fait pas bon défendre les Droits de l'homme

Les défenseurs des droits humains sont toujours ménacés en République démocratique du Congo (RDC). Amnesty International a appelé le gouvernement congolais à protéger les défenseurs des droits de l'homme, "qui continuent d’être appréhendés de manière arbitraire par les organes chargés de la sécurité nationale et de recevoir un nombre alarmant de menaces de mort". Un rapport accablant vient d'être publié par Amnesty International.

Image 1.pngDans son rapport "Les défenseurs des droits humains attaqués en République démocratique du Congo", Amnesty International rend compte des persécutions subies par huit défenseurs des droits humains influents en RDC, un harcèlement que l’organisation craint de voir s’accentuer durant la période précédant les élections présidentielles et générales de 2011.

« Le gouvernement de la RDC doit garantir le droit à la liberté d’expression et agir pour que les défenseurs des droits humains congolais soient protégés contre les menaces, les arrestations arbitraires et les agressions, a déclaré Andrew Philip, responsable des recherches sur la RDC à Amnesty International. Nombre de militants des droits humains sont détenus uniquement parce qu’ils s’expriment en faveur d’autres personnes. »

Golden Misabiko, le président de la section katangaise d’une organisation congolaise de défense des droits humains, a été arrêté par l’Agence nationale de renseignements (ANR) en juillet 2009, après la publication par son organisation d’un rapport faisant état de l’implication de membres des forces de sécurité dans des activités illicites d’extraction d’uranium fortement radioactif et d’autres minerais dans la mine de Shinkolobwe (province du Katanga).

Après être resté en détention pendant près d’un mois, il a été condamné à un an d’emprisonnement dont huit mois avec sursis pour « propagation de faux bruits », une condamnation que ses avocats tentent de faire annuler. Golden Misabiko a souffert de vives douleurs à l’estomac, de vomissements persistants et a subi un traumatisme psychologique à cause des conditions de détention exécrables, et il a dû payer les gardiens pour dormir dehors sur un morceau de carton et ne pas avoir à passer la nuit dans une cellule surpeuplée et crasseuse.

Porte-parole local et président d’une ONG de défense des droits humains à Kinshasa, Robert Ilunga Numbi a été interpellé par l’ANR et détenu au secret pendant neuf jours, en septembre 2009, après la diffusion par son organisation d’un communiqué de presse dénonçant les conditions de travail difficiles dans une entreprise de concassage de gravier à Kasangulu, dans la province du Bas-Congo.

En RDC, l’Agence nationale de renseignements, en particulier, procède fréquemment à l’arrestation et au placement en détention de défenseurs des droits humains, ainsi qu’à des manœuvres d’intimidation à leur encontre. Amnesty International reçoit régulièrement des informations faisant état d’actes de torture et d’autres mauvais traitements infligés dans les centres de détention de l’ANR.

« Les défenseurs des droits humains présents en RDC jouent un rôle essentiel pour attirer l’attention sur les violations des droits fondamentaux, mais l’aggravation du harcèlement rend plus difficile pour eux l’accomplissement de cette importante mission », a dit Andrew Philip.

Les figures de proue de quatre organisations de défense des droits humains situées à Lubumbashi, dans le sud-est du pays (province du Katanga), reçoivent des SMS anonymes de plus en plus menaçants depuis qu’ils ont mené, mi-septembre 2009, une campagne locale de soutien à Golden Misabiko, qui était alors en détention.

« Je ne sais pas combien de temps encore je pourrai supporter le stress et la souffrance psychique que suscitent ces menaces. Pourtant, chaque jour, je résiste à la tentation de revenir tout simplement à une vie normale, auprès de ma famille – car je refuse qu’on me contraigne à arrêter mes activités par des actes d’intimidation », a confié un défenseur des droits humains à Amnesty International.

Grégoire Mulamba, l’un des quatre chefs de file qui ont milité en faveur de Golden Misabiko, a été enlevé le 18 octobre 2009 alors qu’il rentrait chez lui après le travail. Le taxi collectif qui était censé le ramener s’est soudain écarté de son trajet habituel ; quand Grégoire Mulamba a objecté, l’un des passagers lui a enfoncé un revolver dans les côtes et lui a bandé les yeux. Lorsque le véhicule s’est immobilisé, 20 minutes plus tard, Grégoire Mulamba a cru qu’on allait le tuer. Au lieu de cela, il a été abandonné dans un cimetière, à la périphérie de Lubumbashi.

Craignant pour leur vie, les trois autres responsables de la campagne, Timothée Mbuya, Emmanuel Umpula et Dominique Munongo, ont fui Lubumbashi fin septembre 2009. Ils y sont tous les trois revenus en octobre afin de poursuivre leur action en faveur des droits humains, malgré un flot de plus en plus soutenu de menaces de mort.

Des défenseurs des droits humains congolais ont révélé à Amnesty International que le harcèlement et les arrestations dont ils sont victimes ont fortement augmenté tout au long de 2009, ce que les observateurs des Nations unies présents dans le pays ont également signalé.

Un certain nombre d’États se sont dits préoccupés face à la situation des défenseurs des droits humains en RDC et ont fait des recommandations à ce pays lors de son examen périodique universel, qui a eu lieu à Genève, en décembre 2009, sous l’égide des Nations unies. L’examen périodique universel est l’occasion, pour le Conseil des droits de l’homme, de passer en revue le bilan de chacun des États membres en matière de droits humains. Chaque pays est contrôlé tous les quatre ans afin de veiller à ce que tous respectent l’ensemble des obligations qui leur incombent dans le domaine des droits humains. La RDC a, depuis, fait savoir qu’elle est d’accord avec les recommandations émises lors de l’examen périodique universel, qui l’invitent à « prendre des mesures supplémentaires pour la protection des droits des défenseurs des droits humains […] », à « veiller à ce que les infractions et les atteintes commises à l’encontre de journalistes et de défenseurs des droits humains fassent l’objet d’enquêtes efficaces et de poursuites » et à « adopter un cadre juridique efficace pour la protection des militants des droits humains conformément à la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme ». Amnesty International exhorte le gouvernement à mettre rapidement ces changements en œuvre, aussi bien en droit qu’en pratique.

17 février 2010

RDC : Muzito remanie à minima

Discret remaniement ministériel en vue en République démocratique du Congo (RDC). Les postes vacants seront remplacés, le CNDP devrait faire son entrée au gouvernement... mais le Premier ministre Adolphe Muzito, sur un siège éjectable depuis plusieurs mois, devrait rester en poste.

Image 1.pngOn nous annonçait de grands boulversements... ce devrait être un petit remaniement. Adolphe Muzito doit, contre toute attente, sauver sa tête et les quelques ministres partants seraient réquisitionnés pour préparer les élections de 2011 dans le camp présidentiel. Quelques noms circule déjà à Kinshasa. On parle notamment de Matungulu aux finances publiques. Les ministères vacants seront pourvus de nouvelles têtes pour remplacer Adolphe Lumanu, Joseph Lisikita, André-Philippe Futa et Barthélémy Botswali. Il y aura également l'indroduction dans le nouveau gouvernement  de membres  du CNDP... mais le remaniement devrait s'arrêter là.

A Kinshasa, on pense que "les ministres qui quitteront le gouvernement auront mission d'aller redynamiser leurs partis respectifs dans le cadre de l'AMP en prévision des échéances électorales de 2011" selon La République.

S'il est reconduit dans ses fonctions, c'est donc une lourde charge qui attend Adolphe Muzito. Au programme : réduction de la dette extérieure, "booster" les 5 chantiers, stabiliser la situation sécuritaire à l'Est... et surtout... préparer la campagne électorale de son patron, Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

16 février 2010

RDC : Ces téléphones portables qui financent la guerre

Depuis plusieurs années, l'ONG britannique Global Witness dénonce l'exploitation des métaux contenus dans les téléphones mobiles et les ordinateurs pour financer le conflit en République démocratique du Congo (RDC). Global Witness veut une nouvelle fois tirer la sonnette d'alarme lors du Congrès mondial de la téléphonie mondiale qui se tient à Barcelone.

DSC03944 copie.jpgMalgré toute une série de rapports publiés par les Nations Unies sur les liens entre les minerais et la guerre en RDC, les entreprises qui réalisent des bénéfices colossaux grâce à la vente de téléphones mobiles et d'autres appareils électroniques ne font " pratiquement rien pour s'assurer que les composants de leurs produits ne proviennent pas de régions contrôlées par des groupes armés " assure Global Witness.

" Il est grand temps que les entreprises du secteur de l'électronique démontrent qu'elles prennent au sérieux l'élimination des minerais du conflit de leurs chaînes d'approvisionnement ", a déclaré Daniel Balint-Kurti, le chargé de campagne pour Global Witness. " Cela signifie qu'il leur faut exiger des fournisseurs qui s'approvisionnent en minerais de RDC qu'ils déclarent exactement de quelle mine proviennent ces minerais, et effectuer des contrôles ponctuels et des audits afin d'appuyer ces déclarations. Si les entreprises ne peuvent s'assurer que leurs minerais ne participent pas au financement du conflit, elles ne devraient pas en acheter ".

Les principaux belligérants du conflit dans l'Est du Congo (RDC) - y compris la milice des FDLR, liée au Rwanda, et l'armée gouvernementale - contrôlent une large part du commerce lucratif de minerais servant à produire de l'étain, du tantale et du tungstène, ainsi que du commerce de l'or. Ces groupes commettent d'atroces atteintes contre la population civile, y compris des meurtres de masse, des viols, des actes de torture et un recrutement forcé.

Toujours selon Global Witness, " des sociétés internationales de transformation achètent des minerais à des comptoirs congolais, lesquels se procurent ces minerais dans des zones détenues par des groupes armés et des unités militaires. Les entreprises du secteur de l'électronique pourraient contribuer à éliminer cette pratique en exigeant des sociétés de transformation qu'elles prouvent que leurs produits ne participent pas au financement du conflit, faute de quoi la vente n'aura pas lieu. Cependant, peu de ces entreprises, pour ne pas dire aucune, n'a pris de telles mesures. Certaines affirment que leurs chaînes d'approvisionnement sont tout simplement trop complexes pour pouvoir être suivies de si près, mais les travaux de recherche menés par des ONG (organisations non gouvernementales) et des enquêteurs des Nations Unies indiquent que cet argument n'est pas valable ".

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a récemment adopté une résolution qui prépare le terrain en vue de l'imposition d'un gel des avoirs et d'une interdiction de déplacement envers les entreprises qui soutiennent des groupes armés dans l'est du Congo grâce au commerce illicite de minerais. Étant donné la réticence des entreprises internationales à assumer leurs responsabilités, Global Witness demande instamment au Conseil de sécurité de commencer à imposer ces sanctions ciblées à toutes celles qui n'auront pas mis de l'ordre dans leurs pratiques.

Pour Global Witness, " les marques de l'électronique et d'autres entreprises qui emploient des minerais du conflit se retrouve en face d'une alternative claire: démontrer leur leadership ou se retrouver confrontées à l'indignation du public. "

Photo (c) afrikarabia.com