26 octobre 2013
RDC : Et revoilà Laurent Nkunda !
Alors que les armes ont recommencé à parler au Nord-Kivu entre le M23 et l'armée congolaise, la rébellion demande le cantonnement de ses troupes dans les zones de retour des réfugiés avec l'ex-général rebelle Laurent Nkunda. Une exigence qui remet en selle le leader du CNDP dont le M23 n'est que la continuité.
Dans une lettre publiée par Kivu One et destinée au président ougandais Yoweri Museveni, le leader politique du M23, Bertrand Bisimwa fait le point sur les exigences de la rébellion, dont les négociations avec le gouvernement congolais sont suspendues. Le président du M23 explique que la rébellion "n'est pas demandeur de l'intégration au sein des forces armées de la RDC". Bertrand Bisimwa précise ensuite que, concernant le cantonnement et "pour une meilleure sécurité des réfugiés retournés dans les zones actuellement sous contrôle de notre Mouvement", il exige que ses troupes "soient cantonnés dans les mêmes sites avec les retournés ainsi que le Général Laurent Nkunda Mihigo, retenu au Rwanda depuis le 22 janvier 2009, et qui devra être ramené au pays pour y vivre comme citoyen ordinaire".
Retour sans surprise
C'est la première fois que le nom de Laurent Nkunda, ex-leader du CNDP, est évoqué officiellement dans les tractations entre les autorités congolaises et la rébellion du M23. Mais ce n'est pas une surprise. Le M23, créé en avril 2012, n'est que le "copié-collé" d'un autre rébellion, le CNDP, qui a explosé en plein vol en janvier 2009 avec l'arrestation de son patron, Laurent Nkunda. L'actuel chef militaire du M23, Sultani Makenga, était le bras droit de Nkunda au CNDP et la plupart des responsables actuels de la rébellion sont des "nkundistes historiques". Pas étonnant donc de le voir revenir sur le devant de la scène. Pourtant, depuis son arrestation surprise par son allié rwandais, Nkunda était resté plutôt discret depuis sa "résidence surveillée". Pourquoi revient-il ?
Arrestation surprise
Retour en arrière. Pendant 4 ans, entre 2006 et 2009, ce général tutsi congolais, ouvertement soutenu par Kigali, avait fait trembler le régime de Joseph Kabila. Mais après avoir mis en déroute l'armée congolaise dans l'Est de la RDC, Laurent Nkunda a été arrêté en janvier 2009, en territoire rwandais, à la suite d'un renversement d'alliance surprise. En effet, son allié rwandais d'hier s'est brutalement rapproché du congolais Joseph Kabila. Ironie du sort, c'est le général rwandais Kabarebe, patron de la puissante armée de Kigali, qui l'a arrêté. Nkunda a d'abord été détenu en secret à la frontière entre la RDC et le Rwanda, puis il a été transféré au Rwanda fin mai 2009 de peur d'un coup de force de ses derniers fidèles, très puissants au Kivu. Depuis, la RDC demande son extradition pour qu'il puisse répondre de ses crimes devant un tribunal congolais. Mais Kigali refuse tant que la peine de mort est en cours dans le pays. Laurent Nkunda est alors devenu un personnage bien encombrant pour les deux pays : au Rwanda, où il possède de nombreux amis dans l'armée et en RDC, où bon nombre de ses compagnons d'armes occupent des places importantes dans les services de sécurité et dans l'armée et où il continue de faire peur.
M23 : Nkunda à la manoeuvre
En 2011, de nombreuses rumeurs circulent à Goma, sur Laurent Nkunda,. Selon le blog Congo Siasa, "ces dernières semaines, Laurent Nkunda aurait été vu, voyager librement à l'intérieur du Rwanda, venant même à des funérailles à Gisenyi". On parle même d'un possible retour en République démocratique du Congo (RDC). Après le déclenchement de la mutinerie du M23 en avril 2012, ce sont les experts de l'ONU qui retrouvent la trace de Nkunda à la manoeuvre avec la rébellion congolaise depuis le Rwanda. Selon le rapport de l'ONU : "l'ancien président du CNDP, le général Laurent Nkunda, officiellement en résidence surveillée par le gouvernement rwandais depuis janvier 2009, vient souvent de Kigali pour participer à ces réunions (entre l'armées rwandaise et le M23)".
Retour du chef militaire ?
Le retour de Laurent Nkunda en première ligne dans le conflit du Kivu n'est donc pas une surprise. Pourquoi cette demande aujourd'hui ? Difficile de répondre. Les négociations de Kampala sont bloquées et tout le monde craint le retour de la guerre. Depuis 48 heures, le M23 et les FARDC s'affrontent déjà autour de Kibumba et sur l'axe Mabenga-Kahunga, au Nord de Goma. Avec la reprise des combats et un possible embrasement général, le M23 est vraisemblablement en train de préparer l'opinion au retour du fils prodigue, Laurent Nkunda, sur le terrain militaire. Nkunda a toujours une bonne image au sein de la rébellion et ses qualités de chef militaire pourrait être très utile dans les semaines qui viennent. Une condition sera nécessaire à ce come-back : l'assentiment de Kigali.
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
13:59 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse. Cependant, si le retour de Nkunda comme "nouveau chef militaire" est plausible, son come-back en tant que leader politique me paraît encore plus soutenable.
Parmi les points sur lesquels le gouvernement et le M23 se sont accordés la semaine dernière à Kampala, il y a la transformation du M23 en parti politique. Si cette transformation se concrétise, je ne vois pas mieux que Laurent Nkunda pour en être le leader. J'accorderais davantage de poids à cette dernière hypothèse. Le M23 ne mise pas sur la guerre : il sait que sans soutien populaire, avec les pressions sur le Rwanda, il n'a aucune chance d'aller loin. Encore que ses revendications sont bien spécifiques (en tout cas officiellement).
Écrit par : Jean-Mobert | 26 octobre 2013
Je n'ai jamais douté de Laurent Nkunda, un chef incontesté
Écrit par : anneet | 26 octobre 2013
Pas de surprise que Laurent Nkunda vit comme Monsieur tout le monde,les Aller-retours Kigali-Rutshuru via Gisenyi.Nos FARDC savait mieux que nous comment donner de leçons à un chef terroriste et ses alliés.pas de commentaire.
Écrit par : bkv | 26 octobre 2013
Le Rwandais Nkundabatware, alias Laurent Nkunda n'a jamais été arrêté.
Ce terroriste a été vu à plusieurs reprises libres de ses mouvements. Le Rwanda croit en lui, comme d'aucuns croiraient à un joker... Et pourtant l'homme est aujourd'hui nul.
Depuis la restructuration des FARDC, aucune astuce ne pourra plus changer la donne sur leurs puissances de feu. Les infiltrés Rwandais le savent très bien, et leurs commanditaires à Kigali risque gros... Car il peut-être décidé d'un jour à l'autre de poursuivre les fugitifs "rebelles Congolais" au Rwanda qui leur prête armement, renforts et protection... Cette guerre le Congo la fera en type éclair.
Écrit par : Abraham | 27 octobre 2013
Le terroriste et genocidaire Rwandais Laurent Nkundabatware doit savoir que 2013 n!est pas 2008 quand il tuait les congolais avec son Cndp grace aux complices Rwandais au sommet de l.Etat Congolais et dans l.Etat-Major General des Fardc qui trahissaient nos militaires au front. Nkundabatware doit aussi savoir que le peuple congolais connaissant le double jeu des infiltres Rwandais dans nos institutions,il est devenu plus que vigilent et le Colonel Mamadou Moustapha Ndala l.attend de pieds fermes pour le capturer ou l.ecraser comme il le fait presentement a Kibumba et Kiwanja,a ses freres militaires Rwandais,que Kagame l.Hitler Africain envoie en Rdc.
Écrit par : Sokoro Abdoul | 27 octobre 2013
Tout ceci montre que le Rwnda veut son état soit riche en minerais, pourquoi Kagame ne veut pas la paix durable? nous devons montre qu'à meme que nous sommes un pays témoin pour la nation du monde et aux yeux de tout le monde que l'amérique cherche toujours à destabilser la RDC, on a pas en vue de menntir,mais de dire la vérité je crois que ce les dernières heures de paul Kagame et son regime criminel qui ne sont pas satisfaire de leur bien etre et pourtant le conflit semet par celui-ci sera une leçon pour les Rwandais qui montrent toujour aux congolais que nous aurons aussi un temps pour les destabiliser sur le plan sécuritaire enfin de les envoyés les compatriotes Interehamwe qui ses trouvent toujours dans notre territoire national.
Écrit par : Mukalay | 27 octobre 2013
KAGAME doit comprendre que les Congolais sont fatigués de son arrogance, il y a des peuples à l’intérieur du Congo qui n' accepterons pas qu'une partie de la RDC puisse être cédée à un autre pays. Nous l'informons que cette guerre se terminera à Kigali la jeunesse est en formation celle-ci ne pourra pas se comporter comme ses complices qui sont démasqués pour le moment. Que son armée soit la plus puissante de la Région s'il ne veut pas comprendre cette guerre se terminera chez lui. la prophétie de M'Zee
Écrit par : Jean Christophe | 28 octobre 2013
Sa tombe est toute prête, qu'il vienne vite comme il n'y a plus des cimetières dans son Rwanda natal.
Il y a lieu de comprendre que la vérité est toujours têtue, et que quand la roue de l'histoire tourne, il n'y a aucun humain pour l’arrêter.
Pas longtemps, j'avais réagi a un commentaire d'un frère du Rwanda qui traitait les congolais des poules mouillées, et je lui avais rappelé que l'histoire se répétant, un jour, la RDC va marcher sur le Rwanda qui se croit fort, et comme ils savent pleurer haut et fort, ils se feront un tout nouveau fonds de commerce comme celui de "Génocide" est déjà périmé. Je lui avais rappelé comment un seul bataillon congolais avait marche sur toute la République Rwandaise de long en large jusqu’à prendre Kigali... Ça pourrait se répéter avec le cours de l'histoire, et cette fois-la, ça serait pas bon du tout. Que Dieu nous en garde... Amen.
Écrit par : ALEXIS KAYUMBA | 31 octobre 2013
mon frerre que le tout puisant te protege pour tout.je suis d.acord avec te propo.un jour no voicin ruande de mandera pardon pour toulemal.courage contigne a vertir a cette peuple ruande ce le tenp da rete .avant que quil arive le maleur aleur peuple.eternel nous benira peuple du congo
Écrit par : antoine | 22 novembre 2013
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