Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06 octobre 2010

RDC : Déjà plus de budget pour la Monusco ?

Les casques bleus opérationnels en République démocratique du Congo (RDC) commencent à ressentir les restrictions budgétaires consécutives à leur retrait progressif du pays. Un manque de moyens qui prive l'ONU d'un "nombre d'hélicoptères suffisant pour opérer efficacement dans l'Est du pays", selon un membre de la mission interrogé par Reuters. A plus d'un an des élections générales en RD Congo, le désengagement de l'ONU sur le terrain laisse craindre le pire.

Image 1.pngDepuis le mois de mai et sous la pression insistante du président Kabila, l'ONU effectue un retrait échelonné de sa mission en RDC  et se focalise désormais sur la reconstruction, la formation et l'aide aux populations.Et les premières coupes budgétaires se font ressentir. 73 millions de dollars ont disparu sur le budget logistique. Résultat : huit hélicoptères d'attaque ont été retirés. Des restrictions, qui rendront plus difficiles des opérations telles que celle qui a permis récemment la capture d'un chef rebelle accusé d'avoir orchestré le viol de plusieurs centaines de civils au Nord-Kivu... de quoi s'inquiéter par la sécurité dans la région.

03 octobre 2010

RDC : La présidentielle s'éloigne pour Jean-Pierre Bemba

Ses plus proches soutiens espérait encore un miracle, mais il faut maintenant se rendre à l'évidence, jean-Pierre Bemba ne pourra pas être candidat à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). Selon l'aveu même du représentant du MLC en France, Ferdinand Lufete à la PANA, Bemba sera encore derrière les barreaux au moment du scrutin, prévu en novembre 2011. De reports en atermoiements, le loin chemin de croix continue pour Jean-Pierre Bemba, détenu par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003.

DSC03834 copie 2.jpgFerdinand Lufete confirme que Bemba ne pourra pas être candidat "en raison de sa situation judiciaire". Le représentant du MLC à Paris annonce la tenue d'un congrès du parti en décembre ou janvier prochain pour décider de la marche à suivre en vue des prochaines élections et de la nomination d'un possible autre candidat.

Depuis l'incarcération de son leader, Jean-Pierre Bemba, le MLC traverse une période difficile. Son secrétaire général, François Mwamba doit faire face à de nombreux revers électoraux et à un manque de leadership qui ont considérablement affaibli le parti de l'ancien vice-président congolais. Depuis quelques mois, le chairman semble chercher une solution à son absence aux prochaines élections et sa rencontre avec Vital Kamerhe montre que Bemba est en quête d'un nouvel allié sur le terrain. Certains observateurs n'hésitent plus à parler d'un axe Bemba-Kamerhe pour tenter de couper l'herbe sous les pieds à l'UDPS qui cherche à former une importante coalition d'opposition.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

02 octobre 2010

RDC : A Paris la diaspora applaudit le rapport de l'ONU (vidéo)

Après la publication du rapport des Nations-Unies sur les exactions commises en République démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003, plusieurs organisations de la diaspora congolaise en France ont manifesté contre "les actes criminels de l'armée rwandaise en RDC". Si plusieurs pays de la région des grands lacs sont épinglés par le rapport (Ouganda, Angola,Burundi… ), c'est en effet sur l'armée rwandaise de Paul Kagame que les accusations les plus graves sont portées. Pour ces opposants congolais, ce rapport  jette enfin la lumière sur le drame congolais, resté trop longtemps dans l'ombre du génocide rwandais.

Samedi 2 octobre 2010, plusieurs organisations congolaises de l'opposition se sont réunit place de la république dominicaine à Paris. Cojeski France, Debout Congolais, Devoir de mémoire, Avenir du Congo, Union du Congo et même quelques membres du Bundu Dia Kongo (BDK) ont manifesté non loin de l'ambassade du Rwanda en France. Ils souhaitaient se saisir de l'occasion de la publication du rapport de l'ONU sur les crimes en RDC pour dénoncer les "actes criminels de l'armée rwandaise en République démocratique du Congo". Sur les pancartes ont pouvait lire : "Crimes contre l'humanité - Stop - Génocide - Le sang des congolais n'a pas de prix" à côté des photos de Kagame, Kabila, Nkunda, Ntaganda et d'une croix gammée (!). Pour ces congolais, ce rapport reconnaît enfin les souffrances du peuple congolais, longtemps passées sous silence. Ecoutez les témoignages de Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Union du Congo-RDPC) et de manifestants dans cette vidéo.

object width="480" height="360">
Manifestation contre les exactions de l'armée rwandaise
envoyé par ChristopheRigaud. - L'actualité du moment en vidéo.

27 septembre 2010

RDC : Fabrice Puela candidat à la présidentielle

Le député Fabrice Puela,  de l’ Alliance pour la reconstruction et le renouveau (ARC) entre dans la course à la présidentielle 2011. Il a en effet annoncé dimanche 26 septembre sa candidature à la magistrature suprême.

Logo Elections 2011.jpgL'élu de Matadi estime que "vu la situation politique et économique chaotique, nous avons constaté avec regret qu’aujourd’hui, tous les espoirs exprimés lors des élections de 2006 se sont envolés."

Membre du courant rénovateur au sein de la majorité présidentielle (AMP), Fabrice Puela a indiqué que "devant l’échec de l’ordre constitutionnel mise en place par la constitution du 19 février 2006, le courant rénovateur s’est montré attentif aux cris de la population congolaise." Le député Puela a enfin confirmé le soutien du courant rénovateur de l’AMP à sa candidature.

24 septembre 2010

RDC : Les FDLR volent au secours du rapport de l'ONU

Les Nations-Unies peuvent désormais compter sur les rebelles hutu des FDLR pour défendre leur explosif rapport sur les massacres commis en République démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003. Il faut dire que le document accuse les soldats rwandais tutsi de faits de "génocide" dans leur chasse aux milices hutu en RDC. Le Rwanda se voit donc passer du statut de victime du génocide de 1994 au banc des accusés, ce qui n'est pas pour déplaire aux milices hutu des FDLR qui continuent de terroriser l'Est de la RD Congo comme en témoigne un récent rapport… de l'ONU.

Logo FDLR.jpgDans un document publié il y a quelques jours, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) affirme avoir "accueilli favorablement la mise à jour du rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme sur les crimes commis par le dictateur Paul Kagame et son Armée Patriotique Rwandaise (APR) contre les réfugiés Rwandais et les populations Congolaises, tous d’ethnie Hutu."

Pour les rebelles hutu, venus du Rwanda et composés  d'ex- génocidaires et d'anciens miliciens Interahamwe, ce rapport est une aubaine puisqu'il valide la très controversée thèse du "double génocides" : le génocide des tutsi au Rwanda et le "génocide" des hutu sur le territoire de l'ex Zaïre. Les FDLR "demandent au Secrétaire Général de l’ONU de ne pas céder aux manœuvres, tactiques d’intimidation et autres formes de chantage que Kigali a commencé à exercer sur l’organisation en menaçant de retirer ses troupes des missions de maintien de la paix de l’ONU. C’est plutôt le moment ou jamais pour l’ONU de se défaire d’éléments qui, par leurs mains souillées de sang d’innocents, apportent l’opprobre à une institution dont la mission est de maintenir la paix dans monde".

Dans le même temps les forces hutu font l'objet d'un rapport très virulent  du Haut Commissaire de l'Onu aux Droits de l'homme. Ce document fait état état d'atrocités commises entre le 30 juillet et le 2 août dans 13 villages du Nord-Kivu, avec le viol, parfois multiple, d'au moins 303 civils - 235 femmes, 52 filles, 13 hommes et trois garçons. Selon le rapport, ces attaques ont été le fait de trois groupes armés  : des milices Maï-Maï, des forces loyales à Emmanuel Nsengiyumva et… aux milices hutu des FDLR.

Christophe Rigaud

15 septembre 2010

RDC : Vital Kamerhe candidat du MLC en 2011 ?

Alors que le parti de Jean-Pierre Bemba annonce sa participation aux prochaines élections de 2011 par la voix de François Muamba, l'hebdomadaire Jeune Afrique affirme que Vital Kamerhe aurait rencontré l'ancien vice-président de RDC dans sa cellule de La Haye en août dernier. Certains y voient un rapprochement stratégique dans la perspective du scrutin présidentiel, Kamerhe cherchant le soutien du MLC. Un axe Bemba-Kamerhe pourrait ainsi inquiéter candidat sortant, Joseph Kabila.

Vital Kamerhe peut-il jouer les troubles-fête dans les prochaines élections de 2011 ? Sans opposition unie, le président de l'actuelle République démocratique du Congo (RDC), risque de bénéficier d'un boulevard pour sa réélection. Jean-Pierre Bemba (MLC) est en prison, Etienne Tshisekedi (UDPS) apparaît vieillissant et son parti Image 1.pngdivisé... mais un trublion pourrait venir créer la surprise : il s'agit de l'ancien président de l'Assemblée nationale, le bouillonnant Vital kamerhe.
On se souvient de sa tonitruante démission de l'Assemblée nationale en 2009, de son opposition aux contrats chinois et de son désaccord avec le président Kabila sur l'intervention rwandaise au Nord-Kivu. Candidat déclaré aux prochaines élections présidentielles de 2011, Vital Kamerhe, "l'homme de l'Est" semble  chercher des partenaires et des soutiens... notamment dans l'Ouest du pays. Sa visite à Jean-Pierrre Bemba tombe à pic, l'ancien vice président est encore très bien implanté en Equateur et à Kinshasa. De là à devenir le candidat du MLC, il y a encore un long chemin à parcourir. Kamerhe pourrait décider de monter une coalisation avec le parti de Jean-Pierre Bemba où appeler à voter MLC. Mais une autre hypothèse circule à Kinshasa : avec Bemba en prison et Mwamba qui a du mal à tenir ses troupes en l'absence du chef... Kamerhe pourrait bien proposer de devenir le candidat de l'opposition institutionnelle aux élections et faire ainsi main basse sur le MLC.
Pour l'heure, François Muamba, le secrétaire général du MLC, vient in extremis d'annoncer la prochaine participation du parti aux élections de 2011... comme pour  se positionner en candidat légitime et incontournable.

Christophe Rigaud

21 août 2010

RDC : Elections 2011… tous candidats !

La publication surprise de la date des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC) vient de donner le coup d'envoi de la campagne électorale. Et au bal des prétendants à la succession de Joseph Kabila… c'est plutôt le trop plein ! Derniers candidats déclarés et non des moindres : Vital Kamerhe, l'ancien président de la chambre basse du parlement et Etienne Tshisekedi (UDPS), l'opposant historique. Mais la liste des candidats ne s'arrête pas là.

Logo Elections 2011.jpgDepuis Bruxelles, Vital Kamerhe, malgré ses longues absences de RDC, vient de se déclarer candidat "indépendant" au prochain scrutin présidentiel. L'ancien président de l’Assemblée nationale possède encore une forte popularité et de sérieux appuis, notamment dans l'Est du pays, sa terre natale. Sa candidature est à prendre au sérieux tant le personnage est toujours influent sur l'échiquier politique congolais. On se souvient qu’il était l'efficace directeur de campagne du Président Joseph Kabila lors du dernier scrutin de 2006 face à Jean-Pierre Bemba. D'ailleurs détail cocasse, certaines rumeurs le donnait candidat du MLC à la place de François Mwamba en 2011 !

Autre candidat de poids :  Etienne Tshisekedi, le leader historique de l’UDPS qui avait dévoilé ses ambitions en septembre dernier, mais qui est aujourd'hui bel et bien candidat officiel de son parti. Agé de 77 ans, l'opposant historique serait donc de la partie alors qu'il avait boycotté les précédentes élections de 2006 entachées, selon lui, d’«irrégularités».

Dans la longue liste des prétendants, nous trouvons également : Oscar Kashala Lukumuenda (Urec), Guillaume Ngefa, Michel Okongo, Raphael Katebe Katoto (Updc), Dr Nicodème Tumba (Rapha) et le successeur de Jean Pierre Bemba, François Mwamba Tshishimbi (Mlc). Puis viennent Gaspard-Hubert Lonsi Koko du Rdpc, Augustin Mukamba, Francis Mboyo ou Ursoel Mayambu… et d'autres encore, plus ou moins déclarés comme le Rader d'Auguste Mampuya qui présentera des candidats aux élections générales. Mais une chose est sûre : en 2006, le scrutin avait présenté 33 candidats à la présidentielle pour une petite quinzaine à ce jour. Dans cette liste non exhaustive seuls deux candidats ont l'expérience du précédent scrutin de 2006 :  Joseph Kabila (Amp) et Oscar Kashala Lukumuenda (Urec) qui propose un "tandem" pour 2011.

Christophe Rigaud

20 août 2010

RDC : Trois candidats posent leurs préalables aux élections de 2011

Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko (RDPC), Augustin Mukamba et Francis Mboyo, tous trois candidats aux prochaines élections présidentielles de 2011, viennent de signer un document présentant leurs préalables avant la tenue des scrutins. Selon ce texte, "le document conditionne non seulement leurs participation aux élections, mais déterminera la validité des résultats". Les trois candidats à la présidence de la République démocratique du Congo (RDC), en profite pour lancer un appel "à toutes les forces vives de l’opposition et à tous ceux qui souhaitent voir cette élection se tenir dans les bonnes conditions" et les convient "à se joindre à ce groupe de travail afin de préparer ensemble la tenue de ce grand événement pour notre pays".

Afrikarabia logo.pngVoici le texte publié par les trois candidats :

"Le peuple congolais et la communauté internationale veulent que les prochains enjeux électoraux en République Démocratique du Congo soient libres, transparentes et démocratiques. Afin de nous assurer du bon déroulement des prochaines élections, en général, et, en particulier, de l’élection présidentielle, nous, collectifs des candidats de l’opposition et du changement, posons les conditions suivantes comme préalables à notre participation et à l’acceptation des résultats finaux :

- Une organisation neutre, non entachée par la mainmise du gouvernement actuel. Pour éviter cela, il faudra :
• intégrer les membres de l’opposition tant institutionnelle que non institutionnelle, ainsi que les membres de la société civile, dans la Commission Électorale Nationale et Indépendante (CENI) ;
• impliquer la communauté internationale, bien en amont, dans le processus électoral ;
• accepter les observateurs et les assesseurs de tous les candidats dans chaque bureau de vote ;

- Une composition concertée de la CENI, outre que l’actuelle, qui aura pour mission de présenter un planning claire et un calendrier bien défini pour toutes les opérations ;

- La révision de la loi électorale préparée et présentée par une équipe neutre et indépendante réunissant toutes les parties, l’objectif étant :
• la révision des conditions de participation et d’éligibilité ;
• la révision du coût de participation à l’élection présidentielle, l’idéal étant la gratuité des frais ;
• l’égal accès de tous les candidats aux médias publics ;
• la non-utilisation des moyens de l’État et des deniers publics au profit d’un seul candidat.

- La participation au scrutin présidentiel des membres de la diaspora congolaise, sans condition de domiciliation ;

- La levée des contraintes techniques qui privent les Congolais de la diaspora de leurs droits civiques ;

- Le recensement général de la population afin de définir qui est réellement congolais, donc électeur ;

- La reconnaissance pure et simple du caractère inaliénable, donc incessible, de la nationalité congolaise d’origine ;

- La délivrance de la carte nationale d’identité à tous les Congolais, celle-ci devant être exigée, avec la carte d’électeur, lors du scrutin ;

- L’ouverture aux médias de la diaspora à l’intérieur du pays et vice-versa ;

- La sécurité pour tous les candidats. Pour cela, il faudra impliquer la communauté internationale dans la protection des candidats de l’opposition.

- Le respect des droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression et de mouvements. En effet, nous réclamons :
• des débats contradictoires libres et démocratiques afin d’éclairer l’opinion ;
• le droit d’organiser librement des rassemblements (meetings, conférences, séminaires...), dans le cadre des élections, sur toute l’étendue du territoire national ;
• le refus des arrestations ou des emprisonnements du fait de nos opinions politiques
".

15 août 2010

RDC : Elections et précipitation

En annonçant les dates des prochaines élections générales pour novembre 2011, la Commission Electorale Indépendante (CEI) a pris tout le monde de vitesse et laisse l'ensemble des observateurs septiques. Il y a encore quelques semaines, de nombreux doutes pesaient encore sur la tenue en 2011 des élections en République démocratique du Congo (RDC) : fichier électorale à refaire, absence de financement... A confondre vitesse et précipitation, l'opposition craint une fraude électorale massive alors que le recensement même des électeurs n'est pas encore établi.

Logo Elections 2011.jpgLa date de la prochaine élection présidentielle a bien été fixée au 27 novembre 2011, mais de nombreuses incertitudes planent encore sur le scrutin. Pour l'opposition la fraude pourrait bien être au rendez-vous des élections de 2011 : l'établissement de la carte d’identité et du recensement sont encore au point mort. Selon certains observateurs cela traduit le manque de tranparence du processus électoral... manipulable à souhait ! autant sur le nombre réel d'électeurs ainsi que sur le nombre de sièges attribués par circonscription. Les inquiétudes se portent ensuite sur l'Est du pays, où plus d'un million de personnes déplacées errent dans la région multipliant ainsi les risques de fraude massive.

La Commission Electorale indépendante (la CEI) a pourtant fixé au 27 novembre 2011 le premier tour de l’élection présidentielle. En cas de deuxième tour, il se tiendra trois mois plus tard, soit le 26 février 2012, en même temps que les législatives provinciales. Suivra ensuite toute une série d’élections allant des sénatoriales aux élections locales qui pousseront le calendrier électoral jusqu’en août 2013. L’opposition rejette égaleemnt ce calendrier. Pour Clément Kanku, coordinateur de l’Union pour la Nation (UN), «ce calendrier est nul et viole la constitution. Et l’abbé Malu Malu (président de la CEI) ne peut plus convoquer des élections, tout ce qu’il peut faire c’est expédier les affaires courantes. On ne reconnaît pas ce calendrier et d’ailleurs la CEI n’est même pas constitutionnelle ! »

Pour la Voix des Sans Voix, on s’étonne de la longueur du calendrier électoral alors que toutes les élections auraient dû se tenir en 2011. De plus elle note que ce calendrier est contraire à la constitution qui prévoit la tenue d’élections 3 mois avant l’expiration du mandat présidentiel. Le mandat du président Joseph Kabila arrivant à expiration le 5 décembre 2011, le premier tour aurait du être organisé au plus tard le 6 septembre 2011, note l’ONG de défense des droits de l’homme.

Dernière inconnue : le financement. Kinshasa évalue à 700 millions de dollar le coût des élections générales (200 millions de plus qu'en 2006). La communauté internationale a annoncé vouloir mettre la main à la poche... reste à trouver la différence. Sans l'assurance de moyens financiers  et logistiques conséquents (la Monusco risque de partir avant la fin des élections) ainsi que d'un fichier électoral irréprochable... les prochaines élections risquent de tourner au fiasco, faisant perdre ainsi toute légitimité au futur président de République démocratique du Congo.

Christophe Rigaud

10 août 2010

RDC : Le calendrier électoral enfin dévoilé

Fin du suspens. La Commision électorale indépendante (CEI) vient de lever le voile sur les futures échéanges électorales congolaises. La prochaine élection présidentielle aura lieu le 27 novembre 2011 et le 26 février 2012 en cas de deuxième tour. Le nouveau président prêtera serment le 10 janvier 2012, s'il est élu au premier tour ou le 4 avril 2012, s'il passe au second. Environ 20 millions de personnes sont inscrites sur la dernière liste électorale.

Logo Elections 2011.jpgDans un communiqué, la CEI a présenté le "nouveau cycle électorale" en la République démocratique du Congo (RDC). En voici le contenu intégral :

* Du 02 septembre au 10 novembre 2010 : ploiement des kits et matériel de révision du fichier électoral -

* Du30 novembre 2010 au 27février 2011 : Collecte des données de la révision du fichier électoral dans les Provinces du Bandundu, de l’Equateur, du Katanga, du Kasai Occidental, du Kasaï Oriental, du Maniema, de la Province Orientale, du Nord & Sud Kivu et de la Ville-Province de Kinshasa ;

* Du 06 avril 2011 au 05 mai 2011 : Centralisation et consolidation des données de la Révision du Fichier Électoral au Centre National de Traitement (CNT) ;

* Du 13 mai au 12 juillet 2011 : Réception et traitement des candidatures pour les élections présidentielle et législatives nationales ;

* Du 13 juillet au 11 septembre 2011 : Réception et traitement des candidatures pour les élections provinciales ;

* Du 27 octobre au 25 novembre 2011 : Campagne électorale pour le 1 er Tour de l’élection présidentielle et des élections législatives nationales ;

* Le 27 novembre 2011 : 1er Tour de l’Élection Présidentielle et des élections législatives nationales ;

* Du 24 janvier au 24 février 012 : Campagne électorale des élections législatives provinciales,

* Du 10 février au 24 février 2012 : Campagne électorale pour le 2ème Tour de l’élection présidentielle

* Le 26 février 2012 : 2ème Tour de l’Election Présidentielle et élections législatives provinciales ;

* Le 10 janvier 2012 : Prestation de serment du Président de la République élu (au cas où il est élu au 1er Tour) ;

* Le 04 avril 2012 : Prestation de serment du Président de la République élu (au cas où il est élu au 2ème Tour) ;

* Du 12 avril au 11 mai 2012 : Réception et traitement des candidatures des élections des Sénateurs, des Gouverneurs et Vice-gouverneurs ;

* Le 13 juin 2012 : Election des Sénateurs par les Assemblées Provinciales ;

* Le 12 juillet 2012 : Election des Gouverneurs et Vice-gouverneurs des Provinces par les Assemblées Provinciales ;

* Du 24 juillet 2012 au 20 janvier 2013 : Réception et traitement des Candidatures pour les élections Urbaines, Municipales et Locales ;

* Le 31 janvier 2013 : Election des Conseillers municipaux ainsi que des Conseillers des Secteurs et des Chefferies ;

* Le 19 mai 2013 : Election des Chefs des Secteurs, des Bourgmestres et des Conseillers Urbains ;

* Le 08 août 2013 : Election des Maires et Maires adjoints.

09 août 2010

RDC : Nkunda condamné à rester au Rwanda

Le sort de l'embarrassant rebelle congolais semble désormais lié au bon vouloir de Kigali... et Kigali prend son temps. Le Rwanda a visiblement tout intérêt à garder Laurent Nkunda en résidence surveillée à Kigali, alors que Kinshasa demande son extradition. Le Rwanda ne souhaite pas le rapatriement de Nkunda étant donné que la RDC n'a pas encore aboli la peine de mort. L'ex rebelle tutsi du CNDP risque donc de rester de longs mois à Kigali.

Afrikarabia logo.pngL'ancien président du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) a été arrêté le jeudi 22 janvier 2009 à Gisenyi et placé en résidence surveillée à Kigali. Une arrestation intervenue après un brusque rapprochement entre Kigali et Kinshasa, moins de 48 heures après le démarrage de l’opération « Umoja wetu » lancée conjointement par la RDC et le Rwanda contre les FDLR du Nord-Kivu.

Kigali craint en effet que l’ancien général congolais soit exécuté à l’issue de son procès en RDC, où la peine de mort n'a pas encore été aboli. Pour l'avocat du rebelle congolais, « Laurent Nkunda n’a pas peur d’être jugé à Kinshasa. Il n’a pas peur d’être jugé par la Cour pénale internationale, mais il n’y a ni mandat ni accusation de la CPI. Et il est prêt à aller en exil, il a même identifié trois Etats ». Pour l'heure, c'est le status quo à Kigali.

06 août 2010

RDC : Le RADER propose la "rupture totale" pour 2011

Le nouveau parti politique d'Auguste Mampuya, le RADER, lance un appel à toutes les forces "désireuses de renouveau" en République démocratique du Congo (RDC) en présentant un projet de gouvernance en "rupture totale avec le système actuel". Auguste Mampuya dénonce "les défections dans certains partis (MLC et UDEMO) pour rejoindre le PPRD au pouvoir, qu’ils considèrent comme une mangeoire afin afin de continuer à mieux se goinfrer".

Logo Elections 2011.jpgDans un communiqué, le RADER explique que la perspective des élections générales en 2011 est "l’occasion pour le peuple congolais de faire un choix qui sortira le pays de la situation catastrophique et misérable de la majorité des femmes et hommes de ce pays".
Le tout jeune parti d'Auguste Mampuya présente un projet de société sur la rupture et le renouveau : "Rupture avec le système actuel (corrompu et corrupteur, clientélisme, vagabondage politique, irresponsabilité et immoralité sacralisées dans la Constitution de 2006) et Renouveau : par la mise en place de textes et d’institutions qui garantiront un véritable démocratie et ses corollaires (transparence, le bien public au profit de tous, répartition des richesses, accès à l’éducation et à la santé)".

Le RADER "observe des défections dans certains partis (MLC et UDEMO) pour rejoindre le PPRD et se rapprocher encore plus du pouvoir, qu’ils considèrent comme une mangeoire ; tandis que les mieux lotis proches de la mangeoire (PPRD) veulent encore plus d’espace afin de continuer à mieux se goinfrer, dernier cas de figure, le mort-né CLP".

Le RADER poursuit son appel : "aux véritables bénéficiaires d’une rupture à venir, c’est-à-dire, à la majorité des congolais :  ceux qui ont 1 repas par jour et vivent avec moins d’1 $/jour, ceux dont l’espérance de vie ne dépassent pas 50 ans, ceux qui sont obligés de s’expatrier…. aux intellectuels congolais qui sont obligés de trahir leur savoir pour gagner mieux que 35 $/mois (salaire d’un professeur d’Université à Kinshasa)".
Le parti d'Auguste Mampuya compte présenter des candidats aux prochaines élections générales de 2011 et pourquoi pas à la présidentielle comme il nous l'avait confirmé dans une interview à Afrikarabia en juillet dernier. Le RADER espère toutefois un rassemblement des forces d'opposition autour d'un programme d'alternance commun.

Christophe RIGAUD

04 août 2010

RDC : Guillaume Ngefa peut-il défier Kabila ?

Depuis quelques semaines, la candidature de Guillaume Ngefa à l’élection présidentielle de 2011 semble faire son chemin. Ce candidat indépendant, issu de la société civile est pourtant qualifié de candidat “poids mouche” à Kinshasa. Mais depuis le choc provoqué par l’assassinat du défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya, la candidature de cet autre activiste des droits humains résonne différemment. L'affaire Chebeya semble ouvrir une brèche pour des candidatures alternatives comme celle de Guillaume Ngefa. A 49 ans, ce spécialiste des droits de l'homme aux Nations-Unies peut-il inquiéter Joseph Kabila ? Rien n'est moins sûr, mais pour l'heure sa possible candidature intrigue en haut lieu. Il faut dire que les discours de Guillaume Ngefa sont particulièrement appréciés par les étudiants congolais... sa future force de frappe pour la campagne électorale à venir.

Logo Elections 2011.jpgPour le moment, Guillaume Ngefa n'a pas encore officialisé sa candidature, mais depuis le début du mois de juillet, plusieurs articles, dont la très sérieuse Lettre du Continent affirme que Ngefa « nourrit l'ambition de croiser le fer avec Joseph Kabila, lors de l’élection présidentielle en 2011 ». Guillaume Ngefa n'est pas le premier venu dans la bataille à l'investiture suprême. On se souvient qu'il s'était déjà présenté en 2006, avant finalement de se retirer faute d'argent, même si Ngefa a toujours évoqué des raisons politiques à ce retrait. Mais cette fois-ci « Guillaume Ngefa sera de la course » selon son entourage à Kinshasa, cité par AfricaNews.

En juin dernier, à l'occasion du cinquantenaire de la RDC, Guillaume Ngefa accordait une interview au magazine Optimum et déjà il y affirmait ses ambitions politiques : « aux Congolais qui ont perdu espoir devant la situation qui prévaut actuellement au pays, je leur rappellerai cet adage : si longue soit la nuit, le jour finit par paraître. Mais, pour cela, il faut se battre bec et ongles et de manière solidaire pour obtenir un résultat à long terme. Trois facteurs interviennent dans cette lutte : avoir une vision commune du pays que nous voulons, avoir une équipe de leaders qui incarnent cette vision et prêtes à conduire le peuple dans la réalisation de ce nouveau Congo et, enfin, réunir les ressources financières et matérielles locales pour sortir de la dépendance des puissances étrangères »... une déclaration qui ressemble fortement au programme d'un futur candidat.

Pour autant, la candidature de Guillaume Ngefa peut-elle inquiéter Joseph Kabila ? Personne ne semble pourtant être en mesure de rivaliser avec le président sortant. L'opposition est en miette, Jean-Pierre Bemba est en prison à La Haye et Etienne Tshisekedi, diminué physiquement, tente en vain de recoller les morceaux de l'UDPS. Beaucoup moins connu, Guillaume Ngefa ne manque pourtant pas d'atouts. Il peut d'abord compter sur le soutien de nombreux étudiants et se prévaloir ainsi d'être le candidat de la jeunesse. Il possède également une solide stature internationale : avocat au Barreau de Kinshasa, Guillaume Ngefa est actuellement haut fonctionnaire des Nations-Unies d'abord à Genève, puis en Guinée-Bissau et enfin en Côte d’Ivoire où il occupe la fonction de Directeur adjoint de la Division des droits des l’homme au sein de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Enfin Guillaume Ngefa est aussi un activiste reconnu de défense des droits de l’homme. Il est le créateur en 1990 de l’Association Zaïroise des Droits de l’Homme (AZADHO) alors qu'au même moment Floribert Chebeya donnait naissance à la fameuse Voix des Sans Voix (VSV). Son action pour les droits humains est un atout incontestable pour Guillaume Ngefa après la mort de Chebeya... il pourrait incarner une sorte de « relève ». L'image d'un « candidat défenseur des droits de l'homme » peut en effet attirer de nombreux électeurs inquiets par la dérive autoritaire de Joseph Kabila.

L'entourage du président Kabila regarde avec un oeil circonspect une possible candidature de Guillaume Ngefa. Sans inquiéter vraiment la présidence, le candidat Ngefa pourrait venir semer le trouble dans un scénario qui semble écrit d'avance et venir prendre des voix à la majorité comme à l'opposition institutionnelle. Pour l'heure, le "candidat" paraît hésiter encore...

Christophe Rigaud

01 août 2010

RDC : Gaspard-Hubert Lonsi Koko à Kinshasa

Retour au pays pour le porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC). Futur candidat de la diaspora aux élections présidentielles de 2011, Gaspard-Hubert Lonsi Koko entame une tournée politique en République Démocratique du Congo. Objectifs : visites de terrain et mobilisation de ses équipes de campagne. Lonsi Koko atterrira à l'aéroport de N'Djili le 7 août prochain à 18h05.

Gaspard Hubert Lonsi Koko.pngPendant son déplacement en République Démocratique du Congo (RDC), Gaspard-Hubert Lonsi Koko rencontrera les partis politiques de l'opposition ainsi que la presse locale. Il entamera ensuite une tournée à travers le pays, l'objectif étant de "visiter les quartiers populaires très pauvres". Enfin, il officialisera une équipe qui représentera localement le RDPC en République démocratique du Congo.

Dans un entretien accordé à Lucien Mpama des dépêches de Brazzavile, Lonsi Koko se décrit comme le "Monsieur propre" de la vie politique congolaise ou "Koko le balayeur" : "la symbolique du balai renvoie sans conteste à la notion d'intégrité et de rigueur dans la gestion de la chose publique estime le candidat du RDPC. La lutte contre une absence de rendu des comptes assorti de sanctions, contre une exacerbation de la corruption et l'indiscipline fiscale ainsi que budgétaire passera, avant tout, par des initiatives gouvernementales qui mettront la croissance économique au centre du développement de notre pays. L'objectif est la répartition des richesses et la consolidation de la cohésion sociale."

11 juillet 2010

Vital Kamerhe : Objectif 2011 ?

Joseph Kabila a profité des festivités du cinquantenaire de la RDC pour réaffirmer la tenue des prochaines élections présidentielles en 2011. Si le calendrier est respecté, le président de l'actuelle République démocratique du Congo (RDC), risque de bénéficier d'un boulevard sans adversaire devant lui. Jean-Pierre Bemba (MLC) est en prison, Etienne Tshisekedi (UDPS) est malade... mais un trublion pourrait venir créer la surprise : il s'agit de l'ancien président de l'Assemblée nationale, le tumultueux Vital kamerhe.

Logo Elections 2011.jpgOn se souvient de sa tonitruante démission de l'Assemblée nationale en 2009, de son opposition aux contrats chinois et de son désaccord avec le président Kabila sur l'intervention rwandaise au Nord-Kivu. Autant dire que Vital Kamerhe a du caractère. Pourtant, cet économiste du Sud-Kivu a été l'un des artisans de la victoire électorale de Joseph Kabila en 2006. "L'homme de l'Est" a ramené un maximum de voix à Kabila en provenance des provinces orientales de la RDC. A 51 ans, Vital Kamerhe a choisi l'exil en Afrique du Sud, après son évinction du perchoir en mars 2009. Il est devenu professeur à Prétoria et prépare la sortie de deux ouvrages sur son pays. Tout cela ressemble à un scénario trop bien écrit... pour un retour en politique.

Vital Kamerhe prévoyait son retour à la fin du deuxième mandat de Joseph Kabila, en 2016, mais le contexte politique pourrait précipiter le destin de cet hyperactif. L'ex-président de l'Assemblée nationale a parcouru le monde, donné des conférences, tissé des liens avec les partis d'opposition et la société civile et bénéficie d'un certain crédit auprès de la communauté internationale. Pour l'heure, l'homme reste discret sur ses ambitions, mais le climat délétère de l'affaire Chebeya pourrait le pousser à franchir le rubicon.

Christophe Rigaud

06 juillet 2010

RDC : Un nouveau militant des droits de l'homme assassiné

Trois semaines après l'assassinat du président de la Voix des sans voix (VSV), Floribert Chebaya, un autre militant des droits de l'homme, Muhindo Salvator, a été abattu à son domicile de Kalunguta à 20 km de Beni. Il a été tué par des hommes en armes dans la nuit de mardi à mercredi 30 juin 2010. Muhindo Salvator avait été le grand animateur de la campagne de boycott des festivités du 30 juin marquant le cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays, pour protester contre la mort de Floribert Chebeya.

Afrikarabia logo.pngSelon un communiqué de la société civile de Beni : "des hommes en armes et tenue militaire ont assiégé sa résidence dans la nuit de mardi à mercredi vers une heure du matin. Ils ont exigé sa présence. La femme de la victime s’étant présentée la première, les assaillants ont menacé de l’exécuter si son mari ne se présentait pas. Sorti de sa cachette, les assaillants ont logé une balle dans la poitrine de M. Muhindo. Il en est mort sur le coup, selon la société civile de Beni. Le corps de la victime a été enterré hier mercredi 30 juin, au moment où les Congolais commémoraient le cinquantenaire de l’indépendance du pays".
Pour rappel, les membres de la société civile avaient annoncé depuis deux semaines leur intention de ne pas participer aux festivités du 30 juin. Ils voulaient ainsi protester contre la mort le 2 juin dernier du directeur exécutif de l’ONG La Voix des sans voix, Floribert Chebeya.

04 juillet 2010

RDC : Auguste Mampuya prépare le RADER aux élections de 2011

Auguste Mampuya peaufine actuellement le projet politique porté par son tout jeune parti : le RADER. Le Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau (RADER) a déjà présenté 75 propositions pour changer la République démocratique du Congo (RDC). Auguste Mampuya regrette le manque de projet des partis politiques congolais et stagmatise le mode de gouvernance de l'actuel pouvoir en place à Kinshasa. Auguste Mampuya annonce également que des membres du RADER seront candidats aux prochaines élections générales de 2011. De passage à Paris, le président du RADER a accepté de répondre aux questions d'afrikarabia.com.

Capture d’écran 2010-07-04 à 23.31.11.pngAfrikarabia : Pour quelles raisons avoir créé le RADER ? N’est-ce pas un parti politique de plus en RDC ?

Auguste Mampuya : Le RADER n’est pas un parti politique de plus, un parti politique de trop ou un parti comme les autres. C’est vrai qu’il y a beaucoup de partis politiques inscrits sur les listes officielles, mais en fait, ils participent d’une même vision, d’un même système… aucun d’autres eux ne remet en cause ce système. Ces partis n’ont pas de véritable programme ou de véritable projet politique pour le pays. Les congolais ne sont pas tous incompétents ou malhonnêtes… alors d’où vient le mal ? Le problème vient du système. Pour nous il y a un problème de gouvernance dans ce pays… même pas un problème de bonne gouvernance, mais de simple gouvernance. Dans ce pays, on entre en politique pour s’enrichir, il faut que cela change.

Afrikarabia : Quelle est votre analyse de la situation en RDC ?

Auguste Mampuya : Il y a d’abord une recrudescence de l’insécurité depuis l’agression de notre pays par le Rwanda et l’Ouganda qui ont introduit une guerre étrangère qui déstabilise l’Est de la RDC. Il y a ensuite un marasme économique et une pauvreté récurrente que l’on n’arrive pas à maîtriser tout simplement parce qu’il n’y a pas de vision politique claire avec un projet de gouvernance économique et sociale véritable. Il n’y a pas de gouvernance dans notre pays capable de faire le bon diagnostic et de rechercher les solutions. Après les élections de 2006, les candidats et les partis politiques qui se sont retrouvés au sein de la majorité (AMP) n’ont même pas discuté du projet ou du programme… ils ont simplement parlé du partage des postes. Mais des postes pour quoi faire ?

Afrikarabia : Quel bilan dressez-vous du mandat de Joseph Kabila ?

Auguste Mampuya : Joseph Kabila a été élu sur le retour de la paix en RDC. Quand on pose la question aux populations du Kivu, elles ne disent pas qu’elles ne sont pas en paix. Il y a encore de nombreux groupes armés dans la région, des groupes locaux, mais aussi des groupes venant de l’étranger. On ne peut donc pas parler de paix. Sur ce plan là, on ne peut pas dire qu’il y a réussite. Sur le plan économique, quand certains rapports internationaux disent qu’il y a des progrès en RDC, cela ne traduit pas la réalité vécue par les Congolais. Depuis 4 ans, le niveau de vie des Congolais a été divisé par deux. L’espérance de vie stagne entre 42 et 46 ans, il y a aussi l’état des routes… rien n’est positif, sauf pour ceux qui profitent du système. On ne peut donc pas créditer le mandat de Joseph Kabila d’un bilan positif.

Afrikarabia : Quelle serait votre priorité pour le pays ?

Auguste Mampuya : On ne peut pas privilégier une priorité. Il y a des priorités politiques, économiques, sociales ou financières… on ne peut pas abandonner un secteur pour un autre. Pourtant, il faut arrêter la dérive dictatoriale du pouvoir et consolider la démocratie… c’est la priorité sur le plan politique. Pour le reste, nous avons publié 75 propositions dans les différents secteurs de la vie congolaise et nos équipes étudient maintenant les mesures politiques concrètes à mettre en place, avec des chiffres précis. Sur le plan social, je pense qu’il faudrait rétablir un pouvoir d’achat convenable qui permette aux Congolais de manger au moinsdeux fois par jour. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Certains quartiers n’ont pas l’eau ou l’électricité… il y a beaucoup à faire.

Afrikarabia : Est-ce qu’il y aura un candidat du RADER aux prochaines élections générales de 2011 ?

Auguste Mampuya : Le RADER ira aux élections… c’est clair, même si notre mouvement est encore jeune (le RADER a été créé en février 2010). Mais autour de notre programme, pourraient venir se greffer d’autres partis qui souhaitent le progrès et le changement. Nous avons la prétention d’aller aux élections avec nos propositions et en même temps, nous soumettons aussi ce projet aux autres organisations politiques et sociales qui veulent le changement. Nous souhaitons donc constituer une plateforme politique et électorale de manière à asseoir cette gouvernance. Nous irons peut-être seuls aux élections dans certaines régions et dans d’autres, nous irons avec cette dynamique collective.

Afrikarabia : Vous serez personnellement candidat à l’élection présidentielle ?

Auguste Mampuya : Dans notre parti nous n’avons pas cette stratégie là. Notre conception de la gestion de la gouvernance n’est pas fondée sur la puissance et la force des individus. Nous partons sur une base d’ouverture avec les autres partis de façon à mettre toutes les chances du côté des forces du changement. Si nous n’arrivons pas à rassembler les autres partis autour de notre projet, le RADER ira séparément aux élections et pourra présenter son propre candidat. De toute manière, nous serons présents aux élections générales. Nous sommes déjà présents dans 9 provinces… ce n’est déjà pas si mal pour un parti qui a démarré depuis février dernier.

Afrikarabia : Quelles sont les prochains rendez-vous pour le RADER ?

Auguste Mampuya : Nous voulons dynamiser nos sections à l’étranger. Nous allons également lutter pour que les Congolais de l’extérieur puissent voter dans la mesure où ils contribuent financièrement et socialement à la vie du Congo. Nous peaufinons notre projet de politique publique ainsi que la formation idéologique de nos cadres qui devrait débuter au mois d’août prochain.

Christophe Rigaud

30 juin 2010

RDC : Joseph Kabila et la tentation autoritaire

Drôle d'anniversaire à Kinshasa. Alors que la République démocratique du Congo (RDC) célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance, l'esprit n'est pas à la fête. L'assassinat du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya a fortement terni les festivités et suscité une émotion considérable dans le monde entier. Dans cette affaire, le régime de Joseph Kabila apparaît plus fragilisé que jamais. Le chef de la police, un proche du président Kabila, est directement mis en cause dans le meurtre de Chebeya alors que les opposants congolais crient à l'assassinat politique. La RDC vit une nouvelle fois un tournant de son histoire.

DSC03988 copie.jpgSur place, alors que l'on venait d'enterrer Floribert Chebeya, le roi Albert II a plutôt cherché à arrondir les angles entre Bruxelles et kinshasa en développant un nouveau partenariat dans le cadre d'un "dialogue franc et constructif". La Belgique ne veut pas froisser son partenaire congolais, alors que la Chine et les Etats-Unis ont remplacé Bruxelles pour exploiter les richesses minières du sous-sol. Seule voix dissonnante (le roi est resté muetsur les Droits de l'homme) : celle de Karel De Gucht, l'ancien ministre des affaires étrangères belge. Il est le seul à critiquer ouvertement la dérive autoritaire et la corruption du régime en place.

Plusieurs ONG sont également très inquiètes de la tournure que prend la gouvernance Kabila. Pour Amnesty International, "il est tout à fait hypocrite de la part de la RDC d'organiser des célébrations sans reconnaître la situation révoltante des droits humains dans ce pays".

"Issue fatale" pour les opposants

Amnesty regrette aussi que "le travail des défenseurs des droits humains en RDC débouche de plus en plus souvent sur une issue fatale", faisant référence au meurtre début juin du militant congolais, Floribert Chebeya. L'organisation des droits de l'homme note en effet que les menaces de mort contre les défenseurs des droits humains et les journalistes en RDC se multiplient à une vitesse alarmante.

Reporters sans frontières (RSF) déplore la complaisance de la Belgique pendant les festivités de l'indépendance : "il serait incompréhensible et inacceptable que les célébrations de l'indépendance se contentent de porter un regard complaisant sur les 50 ans passés". Ces 5 dernières années, au moins six journalistes ont été tué dans l'Est de la RDC, une région toujours en proie aux différents groupes armés.

A moins d'un an d'un scrutin présidentiel crucial pour l'avenir de la RDC, le destin des congolais est désormais suspendu à la route que choisira Joseph Kabila pour son pays : l'autoritarisme ou la démocratie.

Christophe Rigaud

Photo (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

28 juin 2010

RDC : Le CNDP rentre dans le rang au Nord-Kivu

La nouvelle est passée relativement inaperçue. Les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) viennent d’annoncer avoir mis fin à l'administration parallèle qu’ils dirigeaient au Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Afrikarabia logo.pngC’est au micro de la radio onusienne Okapi que l’un des membres du CNDP, Alexandre Gatemba, a annoncé sa nomination au poste d’administrateur assistant chargé de l'économie, des finances et du développement du territoire de Masisi au Nord-Kivu (RDC). Selon l’accord de paix signé en mars 2009 avec le gouvernement de Kinshasa, après l'arrestation du général Laurent Nkunda, certains postes dans l’administration devaient revenir aux anciens rebelles… c’est visiblement chose faite au Nord-Kivu.

Dans le territoire de Masisi, l’ex-rébellion contrôlait les routes et prélevait des taxes. Le CNDP a annoncé qu’en contre-partie de cette nomination, il renonçait à exercer une administration parallèle. En 2009, les représerntants du CNDP avaient négocié l'intégration de leur troupe dans l'armée régulière, la reconnaissance de leurs grades et le changement du mouvement armé en parti politique ainsi que sa participation au pouvoir. Le CNDP participe déjà au gouvernement provincial du Nord-Kivu, mais au niveau national, le mouvement peine à trouver sa place... notamment dans l'administration centrale et au sein du gouvernement. Pour l'heure, aucun ministre de l'actuel gouvernement congolais n'est issu de l'ex-rébellion.

Christophe Rigaud

27 juin 2010

RDC : Le procès Bemba débutera le 14 juillet

C'est un nouveau revers pour la défense de Jean-Pierre Bemba. La chambre de première instance vient en effet de déclarer la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye compétente pour jugé l'ancien Vice-président de République démocratique du Congo (RDC). Les avocats de Bemba espéraient pouvoir démontrer que leur client avait déjà été jugé en République centrafricaine (RCA) et ne pouvait donc pas être jugé une nouvelle fois par la CPI. Peine perdue, la chambre de première instance a considéré que Jean-Pierre Bemba ne faisait l'objet d''aucune enquête ou poursuite en RCA. Son procès, prévu initialement le 5 juillet, débutera finalement le 14 juillet.

Image 2.pngLe loin chemin de croix continue pour Jean-Pierre Bemba. Accusé par la Cour pénal international de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003, l'ancien leader du MLC congolais, n'échappera à la justice internationale. La chambre de première instance considère en effet que les poursuites et l'enquête menées par la République centrafricaine (RCA) avaient été déféré à la CPI. Pour la justice internationale, Jean-Pierre Bemba n'a donc pas été jugé en RCA et doit l'être devant la Cour de La Haye. Après une remise en liberté provisoire finalement refusée, voici un nouvelle argument de la défense qui s'effondre. Le procureur Moreno peut être satisfait d'avoir remporté une nouvelle bataille. Jean-Pierre Bemba restera donc en prison un bon moment : le procès doit débuté les 14 et 15 juillet avant de reprendre le 30 août après les vacances judiciaires.

La bataille s'annonce donc longue et difficile pour les avocats de l'opposant congolais. Une chose semble désormais certaine : Jean-Pierre Bemba sera probablement derrière les barreaux pour les prochaines élections présidentielles, prévues en 2011.

Photo : Jean-Pierre Bemba en campagne en 2006 (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

22 juin 2010

RDC : John Numbi serait en prison

L'information n'est pas encore officielle, mais le général John Numbi, mis en cause dans le meurtre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, aurait été interpellé et placé en détention "dans une prison proche de la présidence", selon le site belge levif.be. Il s'agirait d'un tournant décisif dans l'affaire Chebeya, quelques jours avant son enterrement et à une semaine des festivités du cinquantenaire.

Afrikarabia logo.pngL'enquête piétine et les autorités de Kinshasa semblent redouter l'image désastreuse que pourrait donner la RDC à quelques jours de l'anniversaire de l'indépendance du pays.  Il fallait un acte fort... et c'est un proche de Joseph Kabila qui en fait les frais : John Numbi, le chef de la police congolaise, accusé d'avoir ordonné l'assassinat de Floribert Chebeya.

Le célèbre militant des droits de l'homme et son chauffeur ont disparu le 1er juin dernier alors qu'ils avaient rendez-vous à l’Inspection générale de la police, pour y rencontrer John Numbi. Après le tollé international provoqué par la mort de Chebeya, l'étau semble se resserrer autour du général Numbi.

MISE A JOUR : Depuis cette date, John Numbi a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire et placé en fait en résidence surveillée et non en détention.

Christophe Rigaud

20 juin 2010

RDC : Cinquantenaire sous haute tension

Drôle d'ambiance à Kinshasa quelques jours avant le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC). Le meurtre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, le 2 juin dernier a provoqué une émotion considérable dans le monde entier. La police congolaise, mis en cause dans l'assassinat de Chebeya, place le président Kabila dans une position particulièrement inconfortable au moment où tous les regards se porteront sur les célébrations du cinquantenaire. Les obsèques, prévu le jour même des festivités, ont été décalé in extrimis le 26 juin et des mesures de sécurité exeptionnelles ont été mis en place dans les principales villes du pays. La fête prévue le 30 juin pourrait se transformer en journée de défiance pour le pouvoir congolais.

DSC03944 copie.jpgLe 30 juin 2010 sera une journée à haut risque en République démocratique du Congo (RDC)... mais Joseph Kabila a échappé au pire : les obsèques de Floribert Chebeya devait avoir lieu le 30 juin, le jour même des festivités prévues à Kinshasa. Finalement, l'enterrement du célèbre militant des droits de l'homme aura lieu le 26 juin, pour (selon la version officielle) que les diplomates étrangers puissent assister aux obsèques de Chebeya sans être retenus par les festivités de l'indépendance.

Une certaine incertitude plane tout de même à Kinshasa, où les kinois redoutent des violences entre le 26 et le 30 juin. De nombreuses forces armées ont déjà pris position dans la capitale ainsi que dans les principales villes du pays. Radio Okapi note qu'à Mbuji-Mayi, le général Mushid a annoncé des mesures pour renforcer la sécurité pour dissuader d'éventuels fauteurs des troubles. Mediacongo relève également l'initiative de la police d'organiser des patrouilles de sécurisation à Kinshasa. A cette occasion, Kinshasa, accueillera plusieurs délégations étrangères dont celle du Roi des belges. Pourtant tout dérapage des forces armées et de police congolaise serait particulièrement mal venu pour l'image du président Joseph Kabila, fragilisé par l'affaire Chebeya et le début du retrait des casques bleus de RDC.

Christophe Rigaud

Photo (c) Ch. Rigaud www.afrikrabia.com

RDC : Le photoblog d'Afrikarabia

DSC03882 copie2.jpgRetrouvez régulièrement les images d'Afrikarabia sur le photoblog du site.

CLIQUEZ ICI

17 juin 2010

RDC : Les fauteurs de guerre

Depuis plus de 10 ans, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de guerres à répétition. Au premier rang des responsables de ce conflit sans fin, de multiples mouvements rebelles soutenus par le Rwanda ou l'Ouganda ainsi que le pouvoir congolais incapable d'assurer la sécurité sur son territoire et coupable d'exactions sur les populations civiles. Voici le portrait des différents groupes armés impliqués dans cette guerre qui ne veut pas finir.

DSC03855 copie.jpgFDLR : Les Forces démocratiques de libération du Rwanda
Premier sur la liste des mouvements rebelles, les FDLR se composent d’anciens membres de l’armée du président Juvénal Habyarimana et de miliciens Interahamwe. Après avoir été mis en déroute par les soldats du président Paul Kagamé à la suite du génocide, ils s’étaient regroupés en RDC pour fomenter une reprise du pouvoir à Kigali, en formant un groupe armé qui a finalement donné naissance aux FDLR. L’ancien président congolais Laurent-Désiré Kabila a conclu une alliance avec les FDLR pour lutter contre l’influence de Kigali dans l’est du Congo après 1998 et certains membres ont intégré son armée. Mais Joseph Kabila, son fils, aujourd’hui à la tête de l’Etat congolais, a autorisé les troupes rwandaises à pénétrer en RDC en 2009 pour traquer les FDLR. Selon les estimations des sources du secteur onusien de la sécurité, les FDLR comptent aujourd’hui 3 000 hommes, contre 6 000 en 2009.

Le groupe a un bras armé, les FOCA (Forces combattantes Abacunguzi), actives dans le Sud-Kivu. Les FDLR se sont alliées à d’autres groupes, notamment aux Forces républicaines fédéralistes (FRF) de Michel Rukunda, une milice du Sud-Kivu qui déclare défendre les intérêts des Banyamulenges (Tutsis congolais), et à certains groupes Maï-Maï.

Les Maï-Maï
Leurs combattants, qui s’aspergent « d’eau magique pour se protéger des balles », sont pour la plupart membres de milices d’autodéfense ad hoc, formées par les leaders locaux, qui arment de jeunes hommes dans les villages, souvent en fonction des différences ethniques. Certaines grandes milices Maï-Maï sont plus connues, notamment les Patriotes résistants congolais (PARECO) ou l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), qui se sont jointes au processus de paix en mars 2009, en promettant de se convertir en partis politiques pacifiques.

Le 2 juin, 500 membres du groupe Maï-Maï Kifuafua ont de nouveau rejoint leurs positions, à Walikale, dans le Nord-Kivu, soutenant que leur intégration convenue au sein de l’armée avait trop tardé. La plupart des groupes Maï-Maï sont des forces locales portant le nom de leur chef. Le groupe Yakutumba, du nom du « major-général » qui le dirige, a enlevé huit travailleurs humanitaires au Sud-Kivu, en avril.

CNDP :
Le Congrès national pour la défense du peuple
Le CNDP a menacé d’envahir Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, en novembre 2008. Par la suite, le Rwanda a assigné à résidence Laurent Nkunda, son chef. Bosco Ntaganda, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI), a remplacé Laurent Nkunda et accepté d’orienter le mouvement vers la paix. En mars 2009, le CNDP s’est converti en parti politique et 3 000 à 4 000 de ses combattants ont intégré l’armée congolaise. Environ 1 000 à 2 000 autres résistent à l’intégration.
Selon la plupart des experts, le CNDP a conservé ses chaînes de commandement au sein de l’armée. Le groupe, qui administre en grande partie le district de Masisi, se livre à diverses activités dans le Nord-Kivu, de l’exploitation minière artisanale au trafic de charbon, en passant par l’extorsion. Il est accusé d’avoir organisé le transfert de ses partisans rwandais à Masisi, ce qui a provoqué des frictions entre les Rwandais de RDC et les autres groupes ethniques.

FPLC :
Les Forces patriotiques pour la libération du Congo
Ce groupe, actif dans le Nord-Kivu, est dirigé par le général Gad Ngabo, qui a récemment franchi la frontière ougandaise pour pénétrer dans le territoire congolais de Rutshuru. Selon différentes sources, le général recruterait au sein de différentes ethnies, regroupant des forces pour disputer au CNDP le contrôle de certaines zones du Nord-Kivu. Ce groupe compterait quelques centaines de combattants.

ADF/NALU : Les Forces démocratiques alliées/Armée nationale de libération de l'Ouganda
Quoique converti plusieurs fois à l’islam et au catholicisme, Jamil Mukulu, chef rebelle ougandais, a fondé un groupe militant musulman au début des années 1990. Sous la pression de l’armée ougandaise, il y a enrôlé des officiers du régime de l’ancien dictateur Amin Dada et l’a fusionné avec la NALU, autre mouvement rebelle ougandais qui abriterait les partisans de l’ancien président Milton Obote.
Depuis qu’elle a franchi la frontière pour pénétrer en RDC, au milieu des années 1990, cette milice est restée dans la zone de Beni, dans le Nord-Kivu. Selon les analystes, il s’agit d’un groupe « à l’état latent », comptant environ 1 300 hommes. Des pourparlers de paix entre l’ADF/NALU, l’Ouganda et la RDC ont été engagés en 2009, sous la médiation des Nations Unies, mais en avril, l’armée congolaise a attribué à une coalition entre les ADF/NALU et des combattants Maï-Maï locaux la responsabilité d’une attaque meurtrière perpétrée contre un centre d’entraînement militaire situé à Beni.

LRA :
L’Armée de résistance du Seigneur
Joseph Kony a fondé la « Holy Spirit Mobile Force 2 » (Deuxième Force mobile du Saint-Esprit) dans le nord de l’Ouganda en 1987, après la mise en déroute d’un groupe rebelle du même nom par le gouvernement du président Yoweri Museveni, auquel celui-ci tentait de s’opposer. En 1989, Joseph Kony a rebaptisé la milice l’Armée de résistance du Seigneur, déclarant avoir pour objectif d’instaurer en Ouganda une théocratie d’inspiration chrétienne.
La LRA s’est d’abord introduite au Sud-Soudan au milieu des années 1990, mais l’accord de paix soudanais de 2005 et l’inculpation de Joseph Kony par la CPI a forcé le groupe à se réfugier en RDC, dans le parc national de la Garamba. En décembre 2008, les armées ougandaise, sud-soudanaise et congolaise ont lancé une offensive collective à la Garamba, sans pourtant réussir à éliminer l’état-major de la LRA. Le groupe, divisé en petites unités, se déplace à pied dans les Uélés (districts situés dans le nord-est du Congo), dans l’est de la République centrafricaine (RCA) et dans certaines régions du Sud-Soudan.
Entre décembre 2007 et avril 2010, le groupe aurait tué 1 796 civils et en aurait enlevé 2 377 au Congo. Il est particulièrement connu pour recruter de force des enfants soldats, transformer de jeunes garçons en tueurs et utiliser des fillettes comme porteuses ou comme esclaves sexuelles. Les membres du groupe mutilent également les lèvres et les oreilles de leurs victimes pour terroriser la population.

FRPI/FPJC :
La Force de résistance patriotique en Ituri/Front populaire pour la justice au Congo
La FRPI et sa faction dissidente, le FPJC, sont actifs dans le sud de l’Ituri, où ils combattent les forces du gouvernement et les forces onusiennes de maintien de la paix. Germain Katanga, ancien commandant de la FRPI, comparaît actuellement devant la CPI aux côtés de deux autres chefs miliciens de l’Ituri pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ; il est notamment accusé d’avoir recruté des enfants soldats, et de s’être rendu coupable de massacres de masse et de viols. Selon les analystes, ce groupe est « résiduel », mais ses répercussions humanitaires restent importantes.
En 2009, environ 5 000 personnes ont fui pour se réfugier dans la forêt de Mokato-Ngazi à la suite d’affrontements entre l’armée congolaise et les militants des FRPI/FPJC. Lorsque les forces gouvernementales et les organisations humanitaires sont parvenues à se rendre dans la zone, trois mois plus tard, un nombre indéterminé de ces déplacés étaient morts de faim. Jean-Claude Baraka, chef du FPJC, a récemment été arrêté. En revanche, le « Colonel Cobra » Matata, chef de la FRPI, qui avait accepté d’intégrer l’armée nationale, aurait déserté au début du mois pour rejoindre sa milice, en Ituri.

Enyele/Le Mouvement de libération indépendant et alliés (MILIA)
Des tensions ethniques datant de l’époque coloniale ont éclaté en novembre dernier dans la province d’Equateur, dans le nord-ouest du pays. Les membres du groupe Lobala, connu sous le nom « d’Enyele », du nom du village où les flambées de violence ont éclaté pour des questions de droits de pêche, ont d’abord attaqué la ville frontalière de Dongo, mettant en déroute les forces de police qui avaient été déployées pour les réprimer. Les civils ont fui de l’autre côté du fleuve, en République du Congo, et seuls 20 000 habitants sont revenus.
Adoptant l’acronyme MILIA, le groupe s’est déplacé vers le sud, à travers la jungle, prenant d’assaut Mbandaka, le chef-lieu de la province, le 4 avril. Il a également perturbé le ravitaillement des populations jusque dans la ville de Kisangani, à l’est.
Le 5 mai, la RDC a arrêté Ondjani Mangbama, le chef des insurgés Enyele, mais la situation de ce dernier reste incertaine. L’insurrection Enyele a commencé dans la province d’Equateur, province natale de l’ancien dirigeant congolais Mobutu Sese Seko, aujourd’hui devenue le bastion du MLC, parti d’opposition de Jean-Pierre Bemba.

Les Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC)
Il ne s'agit pas là d'un mouvement rebelles, mais de l'armée nationale. Mais les FARDC ont été accusées par les organisations de défense des droits humains de se livrer à des activités criminelles, ce que le gouvernement réfute. En 2009, leur 213e brigade a été citée comme responsable des pertes civiles subies à Lukweti, au Nord-Kivu, au cours de l’offensive Kimia 2, menée contre les FDLR avec le soutien des Nations Unies.

Sources : Afrikarabia/IRIN

Photos (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

16 juin 2010

RDC : La MONUC entame son retrait

Le geste est symbolique, mais à Kinshasa, le moment est historique. Une centaine de Casques bleus sénégalais se sont retirés mercredi de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC). La cérémonie de départ avait lieu à Kisangani, au Nord de la RDC.

Logo MONUC.gifCe premier départ des troupes de la MONUC s'inscrit dans le cadre d'une première phase de réduction de la force, décidée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1925. Le 27 mai dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait en effet autorisé le retrait de 2.000 Casques bleus d'ici la fin du mois de juin 2010 et approuvé une modification du mandat de la MONUC à partir du 1er juillet. A cette date, la MONUC changera de nom, pour devenir deviendra MONUSCO. A la veille des festivités du cinquantenaire, ce départ sera sûrement apprécié par le président Kabila, qui avait souhaité un retrait plus massif et plus rapide des casques bleus de son pays. Mais il lui faudra un peu de patience, la communauté internationale estime que la situation sécuritaire dans le pays n'est pas stabilisée.

Christophe Rigaud