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01 juillet 2011

RDC : Manifestation test pour l'opposition à Kinshasa

L'événement est inédit. L'opposition congolaise manifestera pour la première fois dans les rues de Kinshasa depuis l'élection de Joseph Kabila en 2006. Un sit-in est organisé par l'UDPS, le parti d'opposition d'Etienne Tshisekedi, devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), lundi 4 juillet 2011. L'UDPS y dénoncera les irrégularités constatées dans la révision du fichier électoral. Une bonne occasion pour l'opposition de prouver sa capacité de mobiliser à moins de 6 mois des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC).

DSC03962.jpgDepuis la précédente campagne électorale de 2006, Kinshasa n'a jamais connu de manifestation des partis politiques d'opposition. Le sit-in de l'UDPS et de sa plateforme politique, la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) devant le siège de la CENI constituera pour cela, une première. Le pari est de taille pour l'UDPS et ses alliés : réussir à mobiliser une population congolaise plutôt désabusées et souvent passive face aux soubresauts politiques de son pays. Au cours de ce sit-in devant la Commission électorale indépendante, le parti d'Etienne Tshisekedi entend dénoncer les "irrégularités" relevées dans les opérations d’enregistrement des électeurs en cours en RDC. Et les griefs à l'encontre de la CENI sont nombreux : délivrance de cartes d'électeurs à des enfants mineurs,  sous-estimation de l’électorat dans certaines provinces, absence de certains territoires sur le fichier électoral, manque de cartes d'électeur, non-paiements des agents de la CENI, éloignement des bureaux d’enrôlement, en particulier dans les provinces « favorables » à l’opposition… sans compter les soupçons de partialité qui planent sur le président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, réputé proche du président Joseph Kabila.

Pour des élections transparentes, l'UDPS exigera à la CENI la publication du fichier électoral, l’accès au serveur central de la Commission électoral, la présence des témoins des partis politiques et des observateurs aux différents centres de traitement, ainsi que la prolongation de la période d’enrôlement dans certaines provinces et notamment à Kinshasa.

La semaine politique à venir s'annonce donc très animée avec, dès ce week-end, le meeting de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP), dimanche 3 juillet dans le quartier populaire de Masina à Kinshasa, puis avec le sit-in devant la CENI dès le lundi 4 juillet. Cette première mobilisation politique de l'UDPS constituera un test politique important pour le candidat Tshisekedi, avant le lancement de sa tournée électorale dans les provinces congolaises.

Christophe Rigaud

Photo : Commission électorale indépendante, boulevard du 30 juin à Kinshasa en 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

30 juin 2011

RDC : Meeting de Tshisekedi à Bruxelles le 9 juillet

logo afkrb.pngEtienne Tshisekedi, candidat de l'UDPS à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) organise un meeting à Bruxelles. Après un déplacement aux Etats-Unis et au Canada, le patron de l'UDPS rencontrera les Congolais de la diaspora à Bruxelles, samedi 9 juillet 2011 sur le site de l'ULB à 14h00. Etienne Tshisekedi rentrera ensuite en RDC pour entamer  une tournée dans les provinces.

29 juin 2011

RDC : Seuls 2% des viols sont condamnés

Un rapport de la Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (LIZADEEL) indique que seulement 2% des violences sexuelles sont condamnées à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Dans ce pays en conflit depuis plus de 15 ans, le viol est utilisé comme une arme de guerre. Chaque année, 400.000 femmes sont violées en RDC.

filtre DSC02265.jpgAvec 70 millions d'habitants et une guerre sans fin, la République démocratique du Congo (RDC) détient un bien triste record. Chaque jour, 1.152 femmes sont violées sur l'ensemble du territoire congolais. Les violences sexuelles sont largement répandues dans l'Est du pays, mais aussi en-dehors des zones de guerre.

Au cours de la journée de l'enfant africain, le président du conseil d'administration de la LIZADEEL, Gode Kayembe, présentait un rapport sur l'état des lieux des dossiers judiciaires des victimes de violences sexuelles dans la capitale Kinshasa. Selon LIZADEEL, 98% des infractions échappent à une condamnation de la justice congolaise.

Gode Kayembe estime que ce rapport "est une interpellation des autorités de la justice de la RDC qui doivent punir sévèrement les magistrats et juges fossoyeurs des droits des victimes des violences sexuelles". La LIZADEEL en a profité pour remettre au procureur général de la République des dossiers de victimes "mal jugés". Le procureur s'est engagé à les consulter et à les transmettre au Conseil supérieur de la magistrature.

Christophe Rigaud

Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

28 juin 2011

RDC : La MONUSCO restera 1 an de plus

A moins de six mois des élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), l'ONU vient de prolonger d'une année la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la paix en République démocratique du Congo (MONUSCO). Les casques bleus resteront donc jusqu'au 30 juin 2012 en RDC.

Drapeau ONU.jpgDans une résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité a donc décidé de maintenir sa mission dans une année critique pour la RDC. Le pays est loin d'avoir stabilisé sa partie orientale avec des violences à répétition et 1,7 millions de réfugiés. 2011 sera également une année électorale avec l'élection présidentielle et législative, prévue le 28 novembre 2011. Dans ce contexte, l'ONU a donc préféré jouer la prudence en maintenant ses troupes (20.000 hommes) en RD Congo.

Dans sa résolution 1991 (2011), l'ONU en profite pour réaffirmer "qu'il incombe au premier chef au gouvernement de la RDC et à ses partenaires nationaux de créer des conditions propices à la tenue des prochaines élections". Le Conseil de sécurité demande ensuite au gouvernement "d'instaurer un climat favorable à la tenue, en temps voulu d'élections libres et régulières, crédibles et transparentes. Dans ce cadre, il demande à la Commission électorale nationale indépendante, aux partis politiques et aux autorités congolaises compétentes de mettre en oeuvre sans tarder des codes de conduite, et de veiller à ce que les observateurs nationaux et internationaux soient rapidement accrédités".

Christophe Rigaud

RDC : Alain Juppé rencontrera Kabila début juillet

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, fera une halte à Kinshasa entre le 6 et 8 juillet 2011 pour la 37ème assemblée parlementaire francophone. Alain Juppé rencontrera à cette occasion le président Joseph Kabila à seulement 4 mois de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC).

Capture d’écran 2011-06-28 à 21.37.34.pngEn tournée en Afrique, au Nigéria et ensuite dans le tout jeune état indépendant du Sud-Soudan, le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, se rendra en RD Congo à l'occasion de la 37ème assemblée parlementaire francophone (APF). Alain Juppé doit rencontrer le président Kabila, ainsi que les principaux représentants des partis d'opposition (UDPS, MLC et UNC). Il faut dire qu'au mois de juillet, la République démocratique du Congo sera en pleine campagne électorale en vue de l'élection présidentielle du 28 novembre 2011. La bonne tenue du scrutin qui se déroule sous haute tension et qui est largement financé et soutenu par la communauté internationale (Union européenne et ONU) sera sans doute au menu des discussions franco-congolaises.

Christophe Rigaud

RDC : Le général Munene promet de nouvelles attaques

Dans un communiqué relayé par le site Bakolokongo, l’Armée de Résistance Populaire (ARP) du général Faustin Munene annonce "une offensive généralisée qui boutera hors du territoire national le pouvoir d’occupation" et ce, avant la fin de l'année. En février dernier, la résidence du président Joseph Kabila avait été attaquée par un commando de rebelles proche de Faustin Munene. Cet ancien général congolais, en délicatesse avec Kinshasa, avait pris la fuite en septembre 2010 avant d'être arrêté au Congo-Brazzaville en janvier de la même année.

Image 2.pngDepuis Londres, le Secrétaire général de l’Armée de Résistance Populaire (ARP), Fanfan Longo Fuamba, menace la République démocratique du Congo (RDC) de prochaines attaques rebelles. Le mouvement du général Faustin Munene "donne rendez-vous au peuple congolais avant la fin de l’année en cours, à Kinshasa"  pour une "offensive généralisée" contre le pouvoir en place.

Faustin Munene est actuellement en prison à Brazzaville sous le coup d'une demande d'extradition de la République démocratique du Congo (RDC). Mais le président congolais Sassou Nguesso refuse de le livrer à Kinshasa. Suspecté de vouloir préparer un coup d'État pour renverser le président Joseph Kabila, Faustin Munene s'était enfui pour prendre la tête d'une rébellion : l'ARP. Ses troupes se seraient illustrées sur plusieurs fronts en RDC, comme à Mbandaka en Equateur et à Kikwitt… jusqu'à l'assaut de la résidence de Joseph Kabila, le 27 février 2011. Plusieurs dizaines d'hommes d'un mystérieux commando s'en étaient pris à l'une des demeures présidentielles ainsi qu'au camp militaire Kokolo et au siège de la télévision nationale, la RTNC. Une dizaine d'assaillants ont trouvé la mort. Rapidement, tous les regards se tourne vers Brazzaville et les hommes de Faustin Munene. Depuis, des nouvelles alarmantes sur l'état de santé du général étaient parvenues au magazine Jeune Afrique, qui affirmait qui Munene était "au plus mal"... depuis plus de nouvelles.

Ce récent communiqué de l'ARP rappelle donc le général Munene au bon souvenir de Kinshasa. Sur le site de Bakolokongo, Fanfan Longo Fuamba "se dit très rassuré et se félicite sincèrement des préparatifs et de l’éveil patriotique dont fait actuellement preuve le peuple congolais, à l’intérieur  et extérieur du pays". A six mois des élections présidentielles en RD Congo, l'ARP rejette ce scrutin qu'elle considère comme illégitime et "sous occupation étrangère". Le Secrétaire général de l’ARP menace donc Kinshasa d'attaques "généralisées", avant la fin de l'année... en pleine élection présidentielle.

Christophe Rigaud

24 juin 2011

RDC : Vital Kamerhe relance sa campagne à Bukavu

Vital Kamerhe entame une tournée à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le futur candidat soigne son image de présidentiable à Bukavu, avec un bain de foule géant au stade la Concorde. Dans le même temps, le président de l'UNC lance "Alternance Vital Kamerhe" (AVK), une plate-forme politique de soutien. A six mois du scrutin, le candidat Kamerhe continue de maintenir la pression pour imposer son leadership sur l'opposition.

Image 3.pngEn tournée dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), Vital Kamerhe est arrivé ce jeudi à Bukavu. Un important meeting s'est déroulé au stade la Concorde de Kadutu. Selon le propre parti de Vital Kamerhe, pas loin de 100.000 personnes étaient présentes pour écouter le futur candidat à la présidentielle. Un chiffre difficilement vérifiable et sujet à caution, dans la mesure où son principal concurrent de l'opposition, Etienne Tshisekedi, avait réuni plus de 80.000 militants au stade Tata Raphaël de Kinshasa.

Au même moment, le candidat Kamerhe lançait «Alternance Vital Kamerhe» (AVK), une plate-forme politique de soutien en vue de la prochaine élection présidentielle de novembre 2011. AVK rassemble pour l'instant des personnalités comme Jeannot Mwenze Kongolo, Gaston Dindo, Charles Bofasa, Mulumba Katshi, Nelly Mungulu Diaka et des partis comme l’ULD de Katebe Katoto. Un soutien de poids est également venu renforcer le camp Kamerhe : il s'agit du député Ne Muanda Nsemi, leader du Bundu dia Mayala, fortement implanté au Bas-Congo.

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La bataille de l'opposition est en train de tourner au duel entre "l'historique" Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe. A 6 mois des élections, la pression ne se relâche pas autour des deux candidats, avec un enjeu de taille : capter le leadership de l'opposition, en l'absence de Jean-Pierre Bemba.

Christophe Rigaud

Photos : Vital Kamerhe à Bukavu le 23 juin 2011

Procès Chebeya : Les parties civiles feront appel

Le président de la Voix des sans voix (VSV), Rospin Manketa, se dit  “partiellement satisfait” du verdict rendu dans le procès de Floribert Chebeya. 4 policiers ont été condamnés à morts, 1 officier condamné à la prison à vie et 3 autres ont été acquittés. Mais les parties civiles comptent faire appel afin que John Numbi, qu'elles considèrent comme le principal suspect, puisse comparaître.

logo afkrb.pngAprès 8 mois de procès fleuve, le procès des assassins du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya s’est achevé ce jeudi. La cour militaire de Kinshasa a prononcé 4 condamnations à mort, dont le colonel Mukalayi, bien que la peine de mort ne soit pas appliquée en République démocratique du Congo (RDC). Un officier a été condamné à la prison à vie, et les trois autres prévenus ont été acquittés.

On se souvient que l'assassinat du célèbre défenseur des droits de l'homme, Floribert Chebeya avait suscité une très vive émotion en RDC. Le verdict était donc attendu avec une fébrilité particulière à Kinshasa. Certains redoutaient l'acquittement pur et simple des suspects. Sur ce point, les parties civiles se sont déclarés satisfaites, les principaux prévenus ayant été condamnés.

Pourtant deux ombres au tableau planent encore sur le procès Chebeya : l'absence du principal suspect pour les parties civiles, John Numbi, le chef de la police congolaise, chez qui Chebeya avait rendez-vous au moment de sa disparition et enfin la non qualification d'assassinat pour Fidèle Bazana, le chauffeur de Floribert Chebeya, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé. La bataille judiciaire risque donc d'être longue.

Christophe Rigaud

RDC : Tshisekedi au Canada jusqu'au 27 juin

Le candidat de l'UDPS, Etienne Tshisekedi, à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) continue sa tournée internationale avec le Canada. Etienne Tshisekedi y rencontrera les parlementaires canadiens à Ottawa.

Le patron de l'UDPS est attendu ce vendredi à Ottawa pour une visite de 4 jours au Canada où il devrait s'entretenir avec les parlementaires canadiens. Il se rendra également à Montréal les 26 et 27 juin avant un retour sur Bruxelles.

23 juin 2011

RDC : Pourquoi le président du FLNC a-t-il été arrêté ?

Depuis maintenant 20 jours, le président du Front de libération nationale du Congo (FLNC), Elie Kapend Kanyimbu, est maintenu en détention à Kinshasa. Son parti tente d'expliquer les raisons de son arrestation et demande sa libération immédiate. Elie Kapend Kanyimbu est candidat à la prochaine élection présidentielle de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC).

Capture d’écran 2011-06-23 à 21.48.44.pngLe 3 juin 2011, le président du FLNC (Front de libération nationale du Congo), Elie Kapend Kanyimbu a été arrêté à Lufu, à la frontière angolaise. Le président du FLNC devait assister au mariage de son fils aîné et avait prévenu, selon le FLNC, les services de la DGM, de l'ANR (les renseignements congolais) et le conseiller sécurité du président Kabila, Pierre Lumbi. Le communiqué stipule qu'Elie Kapend Kanyimbu possédait un visa en bonne et due forme délivré par l'ambassade d'Angola à Kinshasa. Suite à cette arrestation, le siège du FLNC à Kinshasa "a été investi par près de 2000 militaires" le vendredi 10 juin. Le siège du parti et la résidence d'Elie Kapend Kanyimbu ont ensuite été perquisitionnés et trois cadres du FLNC ont été interpellés.

Dans un nouveau communiqué, le FLNC essaie de trouver des explications à l'arrestation de son président national. Selon le FLNC, c'est le président Joseph Kabila lui même, qui aurait ordonné l'arrestation d'Elie Kapend Kanyimbu. Ce dernier, réputé proche de l'Angola, aurait eu l'intention "de nuire au pouvoir", ce qui réfute le FLNC. Avec l'arrestation d'Elie Kapend Kanyimbu, le FLNC accuse ensuite le président Kabila d'avoir voulu "écarter du processus électoral un candidat du camp de l'opposition, capable de faire lors de la campagne électorale des déclarations gênantes et compromettantes pour le Chef de l'Etat".

Capture d’écran 2011-06-23 à 21.49.33.pngToujours selon le FLNC, le chef de l'Etat congolais aurait refusé de recevoir l'Ambassadeur d'Angola à Kinshasa qui souhaitait lui confirmer qu'Elie Kapend Kanyimbu n'était pas soutenu par son pays et souhaitait se rendre en Angola pour des raisons familiales.

Pour l'heure, Kinshasa n'a toujours pas souhaité réagir officiellement à l'arrestation de cet ex-général des Tigres Katangais. A six mois des prochaines élections présidentielles en RD Congo, le FLNC demande la libération immédiate de son Président national.

Christophe Rigaud

RDC : Un nouveau journaliste assassiné

La liste des journalistes assassinés en République démocratique du Congo (RDC) s'allonge tristement. Mardi dernier, Kambale Musnia, journaliste radio au Nord-Kivu a été tué devant son domicile par des hommes armés, de trois balles dans la poitrine. Depuis 2007, il s'agit du sixième journaliste assassiné en RDC.

logo afkrb.pngKambale Musonia, 29 ans, journaliste à "Radio Communautaire de Lubero Sud", une radio associative émettant à Kirumba (Nord-Kivu) à l’Est de la RDC, a été tué, mardi 21 juin 2011 vers 19H30, à quelques mètres de son domicile, par des hommes armés qui lui ont tiré trois balles à bout portant dans la poitrine. Selon l'ONG Journaliste en Danger (JED), "le journaliste revenait de sa rédaction, sous une fine pluie, lorsqu’il a croisé les assaillants, qui manifestement attendaient son retour non loin de son domicile. D'après ces mêmes sources : quatre jours avant sa mort tragique, Kambale a animé une émission à téléphone ouvert intitulée « Kirumba toka tshini » (ndlr : Kirumba lève-toi) qui recevait comme invité Marcel Tengeleza, président local de la société civile. Lors de cette émission, les intervenants ont dénoncé le climat d’insécurité créée dans leur localité par une bande de bandits à main armée composée des civils mais opérant avec la complicité des policiers."

L'ONG, Journaliste en danger (JED) et Reporters Sans Frontière condamnent "vigoureusement cet assassinat, et exige des autorités provinciales l’ouverture immédiate d’une enquête sérieuse pour retrouver et sanctionner les auteurs de ce sixième meurtre d’un journaliste à l’est de la RD Congo en l’espace de cinq ans". JED demande également aux autorités congolaises, à l’approche des échéances électorales (présidentielle de novembre 2011), de tout mettre en œuvre, par des actions concrètes, pour mettre un terme à la spirale de la violence qui vise les journalistes à cause de leur travail".

En quatre ans, six journalistes ont été tués dans l’Est de la RDC : Serge Maheshe, Patrick Kikuku, Didace Namujimbo, Bruno Koko Chirambiza, Patient Chebeya Montigomo, et maintenant Kambale Musonia. Afrikarabia tient à dénoncer fortement ces assassinats et à saluer le travail quotidien et le courage des journalistes congolais qui réalisent leur devoir d'informer dans des conditions extrêmes.  Il serait tant que les autorités congolaises agissent fermement pour arrêter de tels agissements. Il en va de la liberté de la presse en RDC... et de la liberté tout court.

Christophe Rigaud

RDC : L'impossible candidature de Jean-Pierre Bemba

Bemba candidat à la prochaine élection présidentielle ? Son propre parti, le MLC, laisse encore planer le doute d'un possible retour du "chairman" en République démocratique du Congo(RDC). Mais le procès fleuve de Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre pourrait durer encore une année. Selon l'avocat Hamuly Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR, une candidature Bemba à la présidentielle de novembre 2011 semble irréaliste.

Image 2.pngA 6 mois des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), le doute n'est plus permis sur l'absence de Jean-Pierre Bemba, candidat malheureux du MLC à la présidentielle de 2006 face à Joseph Kabila. Jean-Pierre Bemba avait tout de même réalisé 42% au second tour et était même arrivé en tête à Kinshasa, en Equateur, au Bas-Congo et dans les deux Kasaï. Mais en 2007, la justice internationale le rattrape pour crimes de guerre et crime contre l'humanité pour des exactions commises par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Ses partisans dénoncent un procès politique pour éloigner Bemba de la scène politique congolaise. L'ancien président centrafricain, Ange-Félix Patassé, qui avait demandé l'aide des troupes de Bemba dans son pays, n'a jamais été inquiété par la CPI, preuve pour le MLC qu'il s'agit d'une "manoeuvre" pour éliminer Bemba des prochaines présidentielles.

Si le parti de Jean-Pierre Bemba entretient encore le suspens sur une éventuelle candidature du patron du MLC aux élections, de nombreux observateurs estiment cette possibilité irréaliste. On imagine mal comment du fond de sa cellule de La Haye, Jean-Pierre Bemba pourrait s'enregistrer sur les listes électorales et déposer sa candidature. Le MLC mise sur un jugement de la CPI  rendu en septembre qui innocenterait Bemba... mais ce calendrier paraît intenable par la Cour pénale. Seule la moitié des témoins ont été entendus et pour comparaison, le procès d'un autre Congolais, Thomas Lubanga, dure depuis plus de deux, sans aucun jugement, alors que le procès Bemba a commencé il y a  6 mois.

Afrikarabia a demandé à Hamuli Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR d'Arusha et spécialiste de la justice internationale son avis sur le cas Bemba. Pour Maître Rety, "on n'a jamais vu un homme aux mains de la justice internationale pouvoir se présenter à des élections". Regardez son interview :


Interview dHamuli Rety sur limpossible... par ChristopheRigaud

Christophe Rigaud

20 juin 2011

RDC : Des candidats sans programme ?

Qui connaît le programme électoral des candidats à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ? Où sont les mesures concrètes pour améliorer la vie des Congolais ? Si Joseph Kabila s'abrite derrière ses "5 chantiers", l'opposition n'a d'autre programme que son "anti-kabilisme". Un peu court pour convaincre les électeurs.

filtre DSC02392(2).jpgIl y a plus de 400 partis politiques en République démocratique du Congo (RDC). La vie politique congolaise possède une particularité  : chaque parti représente un homme, plutôt que des idées. On se range derrière Kabila, Tshisekedi, Bemba ou Gizenga et non pas derrière un parti libéral, social-démocrate, socialiste ou nationaliste... A cela se rajoute un critère géographique : la province de l'Equateur soutient traditionnellement Jean-Pierre Bemba, le Kasaï Etienne Tshisekedi, le Kivu Vital Kamerhe ou le Katanga, Joseph Kabila... à chaque région sa personnalité politique. En dehors de ses caractéristiques, peu ou pas d'idéologie et surtout pas de programme ou de mesures concrètes. 

Si tous les candidats promettent un Etat fort, un Congo en paix, uni et prospère, l'accès à l'eau, à l'électricité, à la santé, à l'éducation ou de meilleures routes... aucun ne nous explique comment il va procéder. Avec un budget annuel de 6,7 milliards de dollar, un territoire grand comme 5 fois la France et 70 millions d'habitants... autant dire que la marge de manoeuvre est limitée pour l'Etat congolais. Le programme électoral des candidats à la prochaine élection présidentielle de novembre 2011 devrait donc être le principal enjeu de cette pré-campagne. Pour l'heure, cela est loin d'être le cas.

5 chantiers à la peine

Côté présidentiel, Joseph Kabila (candidat non déclaré) campe sur ces 5 chantiers. Son programme de 2006 est encore d'actualité... et c'est bien cela le problème. Après 4 années aux manettes de la République démocratique du Congo, les 5 chantiers du président Kabila sont loin d'être achevés. Quelques centaines de kilomètres de routes (2000 exactement, alors que 95% du réseau est encore impraticable), un boulevard-autoroute du 30 juin flambant neuf à Kinshasa, quelques raccordements à l'eau et le ramassage des ordures sur 9 des 24 communes de la capitale, un hôpital du cinquantenaire... voici très rapidement listé le court bilan des 5 chantiers. Trop peu pour satisfaire la majorité des Congolais qui n'en ont jamais vu la couleur. Il sera donc difficile à Joseph Kabila de trouver de nouvelles propositions pour l'élection 2011.

L'opposition a des "visions"

Côté opposition, le programme pourrait se résumer à "tout sauf Kabila". Kamerhe, Tshisekedi, Bemba et Muamba surfent tous sur le rejet du président sortant pour asseoir leur projet électoral. Si l'on regarde de près les sites internet des principaux partis d'opposition et les déclarations de leur candidat, aucun programme... tout juste des "visions" du pays. Une "vision" suffit-elle à faire un programme politique ?

Qui a déjà vu ou entendu parler du programme de l'UDPS ? A chaque déclaration, Tshisekedi se contente de généralités : "mettre l'homme au coeur de l'action politique", "assainir le climat des affaires", "lutter contre la corruption", "rétablir un état de droit" et instaurer une "meilleure gouvernance"… Quels moyens y parvenir ? Quelles seront les mesures prises par le leader de l'UDPS une fois au pouvoir ? Le sphinx de Limete n'en dit mot pour l'instant. Car pour Tshisekedi, tous les maux du pays ont pour seul responsable Joseph Kabila. Etre anti-Kabila lui suffira-t-il à remporter les élections ? Pas si sûr.

Chez Vital Kamerhe, même son de cloche : on soigne le sentiment anti-Kabila. Kamerhe milite pour que l'opposition "se mette d'accord sur un programme minimum pour battre Kabila". Côté "vision", l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise veut prendre exemple sur le Brésil de Lula. Les ressemblances sont grandes entre les deux pays : un immense territoire, un grand fleuve, une grande forêt, des ressources naturelles importantes.. Mais comme Tshisekedi, aucune information sur les moyens de devenir le nouveau Brésil d'Afrique. Pour Kamerhe, son programme électoral se résume à "faites moi confiance, je ferais mieux que les autres".

Pour le MLC, premier parti d'opposition institutionnel (64 députés, 17 sénateurs), le défi est double. Certes il faut trouver un programme (Bemba en avait-il en 2006 ?), mais il est surtout à la recherche... d'un candidat. Depuis l'incarcération de son "chairman" Jean-Pierre Bemba en 2007 à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, le MLC a explosé en plein vol. Son secrétaire général, François Muamba a été débarqué, pour être remplacé par Thomas Luhaka. Muamba ne l'entend pas de cette oreille et compte bien se défendre en justice. Sujet de la brouille, la possible (ou impossible) candidature de Bemba à la présidentielle de 2011. Du fond de sa cellule de La Haye, Jean-Pierre Bemba a peu de chance d'être libéré avant le scrutin de novembre prochain. Le psychodrame que vit actuellement le MLC éclipse donc l'absence de programme du MLC.

A moins de 6 mois des élections présidentielles et législatives prévues le 28 novembre prochain, difficile de connaître les intentions des différents candidats d'opposition. Rien d'original, rien d'innovant… une simple "course sportive" à la présidence dont le seul intérêt est de savoir qui franchira la ligne le premier. Dommage pour les électeurs Congolais qui souhaiteraient juste savoir comment leur avenir peut s'améliorer.

Christophe Rigaud

Photo : Kinshasa 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

18 juin 2011

RDC : Arrestation d'un candidat à la présidentielle

Le 3 juin dernier, le président du FLNC (Front de libération nationale du Congo), Elie Kapend Kanyimbu aurait été arrêté à Lufu, à la frontière angolaise. Le FLNC dénonce l'arrestation arbitraire de cet ex-général des Tigres Katangais, candidat à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). 

Logo Elections 2011.jpgSelon un communiqué de la représentation européenne du FLNC, Elie Kapend Kanyimbu a été arrêté vendredi 3 juin alors qu'il voulait se rendre en Angola. Le président du Front de libération nationale du Congo devait assister au mariage de son fils aîné et avait prévenu, selon le FLNC à Bruxelles, les services de la DGM, de l'ANR (les renseignements congolais) et le conseiller sécurité du président Kabila, Pierre Lumbi. Le communiqué stipule qu'Elie Kapend Kanyimbu possédait un visa en cours de validité délivré par l'ambassade d'Angola à Kinshasa.

Selon, le site Le Climat Tempéré, Elie Kapend Kanyimbu a d'abord été transféré à Matadi (au Bas-Congo) avant d'être écroué dans les locaux de l'ANR à Kinshasa. Suite à cette arrestation, le siège du FLNC à Kinshasa "a été investi par près de 2000 militaires" le vendredi 10 juin. Le siège du parti et la résidence d'Elie Kapend Kanyimbu ont ensuite été perquisitionnés et trois cadres du FLNC ont été interpellés.

Cette arrestation, qui n'a pas encore été confirmée officiellement, intervient dans un climat de vive tension à l'approche des prochaines élections présidentielles et législatives, prévues en novembre prochain. L'opposition au président sortant, Joseph Kabila, dénonce de nombreuses pressions sur les candidats et militants.
Comme le Bundu dia Mulaya (originaire du Bas-Congo) et récemment interdit , le FLNC est une émanation des «Tigres du Katanga». Ce mouvement issu des célèbres "gendarmes katangais" s'était battu dans les années 1960 pour l'indépendance de la riche province du Katanga, avant de fuir en Angola. Les "Tigres" sont aujourd'hui connus sous le nom de Front de libération nationale du Congo (FLNC, le parti d'Elie Kapend Kanyimbu, redevenu très actif, au Bas-Congo, à la frontière de l'Angola, leur refuge depuis une quarantaine d'années.

Le représentant d'Elie Kapend Kanyimbu en Europe, Yves Nawezi, demande au ministre belge des Affaires étrangères, à l'Union européenne et aux différentes ONG internationales de "peser de tous leur poids pour obtenir la libération immédiate du président Kapend et de ses codétenus".

Christophe Rigaud

17 juin 2011

RDC : Grande marche Paris-Bruxelles contre les viols au Congo

14 jours de marche pour 14 années de silence. Chaque jour 1152 femmes sont violées en République démocratique du Congo (RDC) dans l'indifférence générale. Pour dénoncer ce féminicide oublié des médias, une grande marche de Paris à Bruxelles tentera de sensibiliser l'opinion publique au drame des femmes congolaises. Départ de Paris, le 30 juin 2011.

Image 3.png"Ni violées, ni persécutées", c'est le slogan des 300 km de marche qui relieront Paris à Bruxelles entre le 30 juin et le 14 juillet pour attirer l'attention de la communauté internationale sur les viols de masse commis en toute impunité en République démocratique du Congo (RDC). Les marcheurs demandent aux gouvernement français et belge de reconnaître la gravité de ces crimes. A l'arrivée à Bruxelles, une plainte sera remise à la Cour pénale internationale (CPI) afin d'engager des poursuites contre "les génocidaires congolais".

Organisée par l'Action des Journalistes de l'Espace Schengen (AJES), en partenariat avec l'association Ni Putes Ni Soumises, cette marche mondiale des Congolaise pour la justice traversera 14 villes de France et de Belgique avec pour objectif : briser un silence de 14 ans sur sur les violences sexuelles en RDC. Pour l'organisatrice, Marie Inyongo, présidente de l'AJES, "il est temps de dire stop !"  Un récent rapport de The American Journal of Public Health, démontre une augmentation inquiétante des viols constatées en RDC, au rythme de 1152 femmes par jour, soit 48 femmes par heure en moyenne. Partenaire de cette marche, l'association Ni Putes Ni Soumises s'est fortement impliquée dans ce projet. Pour sa présidente, Sihem Habchi, "ces massacres sont en train de déshumaniser l'Afrique. Il est temps de se mobiliser pour ses femmes et de porter plainte en leur nom". Regardez les interviews de Marie Inyongo (AJES) et de Sihem Habchi (Ni Putes Ni Soumises) :


Interview de Marie Inyongo et Sihem Habchi par ChristopheRigaud

L'ambassadeur de France chargé des droits de l'homme, François Zimeray est venu apporter son soutien à la marche "Ni violées, Ni persécutées". L'ambassadeur a effectué plusieurs voyages "bouleversants" en RD Congo, selon ses propres propos. Pour François Zimeray, "il n'y a aucun mot pour rendre compte de la violence et de la barbarie dont sont victimes les femmes congolaises." L'ambassadeur dénonce "l'obscurité médiatique" qui entoure ces crimes et "l'absence de réponse de la société civile". Regardez l'interview de François Zimeray, toujours très ému par ce qu'il a vu en RDC :


Interview de François Zimeray ambassadeur des... par ChristopheRigaud

La marche "Ni violées, Ni persécutées" partira de Paris le 30 juin (esplanade du Trocadéro) pour arriver le 14 juillet à Bruxelles. 14 villes seront traversées : Goussainville, Senlis, Compiègne, Noyon, Tergnier, St. Quentin, Bohain en Vermandois, Solesmes, Valenciennes, Boussu, Mons, Soignies, Hal et Bruxelles.

Christophe Rigaud

14 juin 2011

RDC : La loi électorale validée par le Sénat

Sans surprise le Sénat congolais a adopté la nouvelle loi électorale en République démocratique du Congo (RDC). En vue des prochaines élections présidentielles et législatives de novembre 2011, le Sénat valide une loi électorale sans grands changements par rapport au précédent scrutin de 2006.

Logo Elections 2011.jpgLes sénateurs (majorité et opposition réunis) ont approuvé, comme l'Assemblée nationale il y a quelques semaines, la nouvelle loi électorale qui régira les élections présidentielles et législatives de novembre prochain. Les deux assemblées congolaises ont rejeté les principales modifications proposées par le gouvernement : pas de seuil de 10% pour les députés (proportionnelle intégrale) et maintient des 4 circonscriptions pour la capitale, Kinshasa (contre les 24 proposées par le gouvernement). Après son approbation par l'Assemblée nationale et maintenant le Sénat, la loi électorale sera prochainement promulguée par le président Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

RDC : Vers une force régionale d'intervention contre la LRA

La deuxième réunion des ministres de la Défense des pays victimes des exactions de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) vient de décider la création d'une Force Régionale d'Intervention (FRI) contre la rébellion ougandaise de Joseph Kony. L'Union africaine (UA) et la communauté internationale devront contribuer au financement et à la mise en place de cette force.

logo afkrb.pngDepuis plus de 25 ans, la LRA du rebelle ougandais Joseph Kony, terrorise les populations de République démocratique du Congo (RDC), de République Centrafricaine et du Sud-Soudan. D’après le HCR, depuis décembre 2008, la LRA  a tué 2000 personnes, en a enlevé plus de 2600 et a provoqué le déplacement de 400.000 habitants au Nord et à l'Est de la RDC. Depuis plusieurs mois, les ONG font pression sur l'Union africaine (UA) pour prendre enfin le problème au sérieux.

En octobre 2010, l'Union africain avait déjà convenu d'un plan sécuritaire et humanitaire de grande ampleur. Ce week-end à Addis-Abeba, la réunion des ministres de la Défense congolais, ougandais, centrafricain et du ministre de l'Intérieur du Gouvernement du Sud Soudan va plus loin en annonçant  la mise en place d'une Force d'Intervention Régionale (FRI), d'un centre des opérations (COC) et d'un mécanisme conjoint de coordination (MCC) afin lutter contre la LRA.   

L'Union africaine devra mobiliser des ressources financières et logistiques pour constituer cette force. Les autres besoins de la mission seront à la charge des pays
contributeurs. Si cette réunion constitue un pas de plus vers une intervention armée contre la rébellion de Joseph Kony, le temps presse : ces cinq derniers jours, des localités de Bangadi, à 40 kilomètres de Dungu, ont été victimes d’une série d’attaques attribuées aux combattants de l’Armée de résistance du seigneur. Bilan : 4 morts et de nombreux pillages.

Christophe Rigaud

RDC : Le conflit oublié des médias

La République démocratique du Congo (RDC) est-elle maudite ? Depuis plus de 15 ans cet immense pays d'Afrique centrale cumule les conflits et les drames humanitaires... dans l'indifférence générale. Pourquoi les médias internationaux sont-ils plus prompts à couvrir la guerre en Libye, le conflit en Irak ou en Afghanistan, que la catastrophe humanitaire en cours en RDC ? Explications sur un pays plongé dans un "trou noir médiatique".

DSC04006.jpgTrop long, trop compliqué, trop loin, trop cher à couvrir pour les journalistes, le conflit oublié en République démocratique du Congo (RDC) ne mobilise pas les médias... et donc pas les opinions publiques. Pourtant ce vaste pays, grand comme 5 fois la France, en plein coeur de l'Afrique, est un concentré de catastrophes divers : plusieurs guerres à répétition, des millions de morts (2, 3 ou 4 millions ?), 1,7 million de réfugiés, le viol de masse utilisé comme arme de guerre, l'enrôlement de milliers d'enfants soldats, le pillage des ressources naturelles, un Etat défaillant dans le top 10 des pays les plus pauvres au monde... voici le rapide portrait de la situation en RDC. Pourtant, les médias ne semblent guère y prêter attention alors que 18.995 casques bleus de l'ONU sont sur place pour la plus importante opération de maintien de la paix au monde. Afrikarabia a demandé à Marcel Stoessel*, responsable de l'ONG Oxfam en RDC, de nous éclairer.

- Afrikarabia : Qu'est-ce qui explique l'absence de la RDC dans les médias malgré une situation humanitaire extrêmement préoccupante ?

- Marcel Stoessel : Tout d’abord, j’aimerais confirmer les deux affirmations que vous faites : une situation humanitaire préoccupante, et une certaine absence de la RDC dans les médias. Cette absence est assez choquante. Une recherche récente a montré qu’entre septembre 2006 et avril 2007, il y avait 1.327 articles référencés sur la RDC, 19.946 sur Israël et les territoires occupés, 29.987 sur l’Afghanistan, et 43.589 sur l’Iraq. Pour moi, il y a plusieurs raisons à cela :

Premièrement, la population qui souffre se trouve aujourd’hui, dans des zones très isolées du pays, comme en Haut Uélé, à Shabunda, ou à Fizi. Il est très difficile et coûteux pour les humanitaires ainsi que pour les médias d’y accéder. Les problèmes de sécurité et de logistique sont des barrières importantes. J’ai récemment visité un de nos projets humanitaires dans un village au Nord de Niangara, en Haut-Uélé (au Nord-Est de la RDC). Il nous a fallu plusieurs jours pour arriver à Niangara, et une fois sur place nous n’avons pas vu un seul véhicule de toute la journée. Souvent les journalistes n’ont pas les moyens financiers et le temps pour se déplacer dans ces zones reculées. Ils sont donc forcés de travailler dans les régions plus proches de Goma ou Bukavu (les principales villes de la région). Dans certaines zones il manque aussi de réseaux téléphoniques et il est donc difficile d’informer les journalistes sur la situation humanitaire.

Deuxièmement, les personnes déplacées vivent aujourd’hui principalement dans des familles d’accueil et non pas dans des camps de déplacés. En cas de crise, les familles congolaises accueillent très souvent leurs sœurs et frères réfugiés. Ce n’est pas une mauvaise chose, bien entendu. Mais la souffrance des personnes vivant dans des familles d’accueil est visuellement moins impressionnante que lorsqu’il s’agit de grands camps de déplacés. Il est plus "spectaculaire" pour les journalistes de faire des photos ou de tourner des vidéos dans ces immenses camps. Aujourd’hui, les femmes, les enfants et les hommes souffrent loin des caméras, mais cela ne veut pas dire que leur souffrance soit moindre.

Troisièmement, les conflits en RDC sont compliqués. Il est plus facile d’expliquer un conflit binaire « A contre B » dans un contexte comme la Libye ou en Côte d’Ivoire que de parler de la pauvreté, de la mauvaise gouvernance, de dizaines de groupes armées, des ressources naturelles, des tensions intercommunautaires... Je pense aussi qu’il y a une certaine fatigue avec la RDC, parce que la situation ne semble pas s’améliorer significativement tout au long de ces années. Pourtant, ce n’est pas vraiment exact : il y a des solutions et la situation dans certaines zones s’est améliorée ces dix dernières années. Mais il faut une analyse approfondie et surtout, il faut de la patience.

- Afrikarabia : Que faudrait-il faire pour que ce conflit soit mieux couvert par les médias ? Faut-il adopter d'autres stratégies ?

- Marcel Stoessel :  Je pense qu'il faudrait sortir des statistiques et commencer par parler des êtres humains, derrière les chiffres. Il faudrait pouvoir montrer la famille qui a accueilli chez elle cinq autres familles déplacées suite à une attaque d’un groupe armé ;  la responsable d’une organisation locale qui a réussi à améliorer la sécurité du village en parlant avec le commandant local de l’armée ; le staff local d’Oxfam qui doit même réparer des pistes d’atterrissage et des ponts avant de pouvoir délivrer l’assistance, etc... Le célèbre photographe de mode Rankin est déjà venu deux fois en RDC pour raconter ces histoires très humaines, très concrètes... et nous devons continuer dans cette direction. Nous avons aussi un projet de « citoyen journaliste », qui devrait permettre à ces populations enclavées de raconter directement et sans censure leur quotidien. Les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter ont un potentiel énorme pour mettre en contact des personnes des pays "développés" avec des Congolais. Il y a donc des solutions pour sortir du "trou noir médiatique". C’est notre devoir moral de continuer à tenter de le faire.

(*) Marcel Stoessel est le directeur d'Oxfam en République démocratique du Congo depuis 2 ans et demi. Cette ONG intervient dans l'humanitaire, mais aussi dans le développement durable et les plaidoyers auprès des décideurs politiques ou économiques. En RDC, Oxfam travaille sur l'accès à l'eau, l'assainissement, l'hygiène, la sécurité alimentaire, la protection des populations et l'éducation.

Propos recueillis par Christophe Rigaud

Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

11 juin 2011

RDC : Beltchika passe de l'UDPS au CDPS

Un seul petit changement de lettre et François-Xavier Beltchika se retrouve avec une toute nouvelle identité politique. Ancien leader de l'aile Righini de l'UDPS, le parti d'Etienne Tshisekedi, François-Xavier Beltchika lance le CDPS, le Congrès des Démocrates pour le Progrès Social. Un nouveau parti censé redonner vie à cette mouvance de l'UDPS, en délicatesse avec son leader Etienne Tshisekedi.

Afrikarabia logo.pngAprès plusieurs tentatives avortées pour prendre contrôle de l'UDPS, François-Xavier Beltchika créer son propre parti, le CDPS. En désaccord avec Etienne Tshisekedi depuis de nombreuses années, Beltchika finit donc par se résigner à quitter l'UDPS pour voler de ses propres ailes. Pour motiver sa décision, François-Xavier Beltchika exprime dans un article publié par Congo Tribune que "l'UDPS est devenue une imposture, se trouve en pleine déviation, condamnée au naufrage". Beltchika regrette ensuite "la léthargie et la paralysie totale du parti pendant au moins une décennie". A quelques mois des prochaines élections présidentielles de novembre prochain en République démocratique du Congo (RDC), le divorce consommé entre l'aile Beltchika et Tshisekedi démontre une certaine reprise en main de l'UDPS par son président historique.

Christophe Rigaud

10 juin 2011

RDC : Jean-Paul Moka renonce à revenir à Kinshasa

Candidat à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), fixée le 28 novembre 2001, Jean-Paul Moka ne se rendra pas à Kinshasa comme il l'avait prévu. En exil en Belgique depuis 2004, le Pasteur Moka affirme avoir reçu des "intimidations du gouvernement congolais".

logo afkrb.pngDans un communiqué, Jean-Paul Moka affirme avoir annulé son retour à Kinshasa la semaine prochaine en raison "d'intimidations" du gouvernement. Sans en dire d'avantage, Jean-Paul Moka renonce pour l'instant à retourner en RDC après 7 années d'exil en Belgique. Candidat déclaré aux élections présidentielles de novembre prochain, ce riche homme d'affaires congolais est considéré comme un proche du gouvernement angolais.

Christophe Rigaud

09 juin 2011

RDC : 48 ONG appellent au renforcement de la MONUSCO

A l'approche des prochaines élections en République démocratique du Congo (RDC), une coalition d'ONG appellent le Conseil de sécurité des Nations Unies à renouveler le mandat des casques bleus au Congo et de lui allouer des ressources supplémentaires. Pour ces ONG, il devient urgent d'améliorer la protection des civils face aux attaques rebelles.

Image 3.pngDans un communiqué, 48 ONG internationales et congolaises demandent au Conseil de sécurité des Nations Unies de "faire en sorte que la mission onusienne en République démocratique du Congo (MONUSCO) dispose de ressources suffisantes et appropriées pour protéger les civils des attaques conduites par l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA) et prévenir la violence liée aux élections". La coalition affirme notamment que "la mission de l’ONU, dans sa forme actuelle, n’est pas suffisamment préparée pour répondre aux nombreux défis posés par la violence continue perpétrée par différents groupes, notamment dans les provinces orientales des Kivu". Pour la responsable d'Oxfam à New-York; "la mission a urgemment besoin de ressources additionnelles afin de réduire au maximum de potentielles violences liées aux élections".

Ce collectif dénonce ensuite la mauvaise répartition des casques bleus sur le territoire congolais. : "moins de 5 % des troupes de la MONUSCO sont déployées dans des zones affectées par la LRA. Aucun casque bleu n’est présent dans le district du Bas-Uélé, dans le nord de la RDC, où certaines des pires attaques de la LRA ont eu lieu et où opérerait le chef de la LRA, Joseph Kony". La LRA est actuellement responsable du déplacement de 340.000 civils en RDC sur un total d'1,7 million de réfugiés.

Ce n'est pas la première fois que ce collectif d'ONG tire la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire et sécuritaire dramatique de la RD Congo. Mais à l'approche des élections présidentielles fixées au 28 novembre prochain, il y a visiblement urgence à sécuriser convenablement les populations au risque de plonger le pays dans un chaos plus profond.

Christophe Rigaud

Photo : Ch. Rigaud RDC 2006 (c) www.afrikarabia.com

07 juin 2011

RDC : Vers des contrats publics plus transparents

Après plus de 4 années de lutte, l'opposition congolaise et l'ONG Global Witness viennent de remporter une première victoire pour une transparence totale des contrats miniers, forestiers et pétroliers signés en République démocratique du Congo (RDC). Objectif : réduire la corruption dans un pays qui détient un tiers des réserves mondiales de cobalt et produit 18% des diamants du monde. Mais pour Global Witness, c'est une victoire en demi-teinte.

filtre DSC02250.jpgC'est une première en RD Congo : "Tout contrat conclu par l’Etat congolais ou une entreprise publique ou une société nationale ou étrangère pour l’exploration ou l’exploitation des ressources minières, pétrolières ou forestières sera publié dans les soixante jours suivant son entrée en vigueur". Pour l'ONG Global Witness, qui milite depuis plusieurs années pour une plus grande transparence dans les contrats miniers, forestiers et pétroliers en RDC, ce décret constitue une victoire incontestable contre la corruption qui gangrène l'économie congolaise. Selon Daniel Balint-Kurti, de Global Witness, "le Congo est extrêmement riche en ressources naturelles, qu’il s’agisse notamment de diamants, d’or ou de pétrole, mais la population de ce pays ne bénéficie pratiquement pas de cette richesse. En effet, ces ressources ont plutôt contribué à alimenter le conflit et la corruption". L'ONG salue donc "cette initiative positive qui pourrait contribuer à réduire la corruption dans le pays si elle est pleinement appliquée".

Mais Global Witness a tout de même quelques regrets. Notamment les nombreux contrats opaques conclus en 2010 dans le secteur pétrolier et miniers avec des entreprises "jusque-là inconnues". L'ONG souhaiterait également que "les modifications au contrat mines contre infrastructures signé en 2007 entre Kinshasa et un groupement d'entreprises chinoises, qui a été renégocié en 2009 de 9 à 6 milliards de dollars" soient rendues publiques.

Si ce nouveau décret ministériel constitue une nette avancée dans la lutte contre la corruption, la République démocratique du Congo deviendrait-elle pour autant plus transparente ? Des clauses secrètes pourraient être contractées en dehors du contrat officiel et des sociétés écrans peuvent encore cacher de juteux circuits de corruption… mais cette volonté de transparence est à mettre au crédit des autorités congolaises.

Christophe Rigaud

Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

RDC : Faustin Munene très malade ?

Selon Jeune Afrique, le rebelle congolais Faustin Munene, actuellement détenue au Congo-Brazzaville, serait "mal en point". Son état de santé se serait dégradé au point de devoir le transférer à l'hôpital militaire de Brazzaville. Accusé par Kinshasa de fomenter une rébellion depuis le Congo voisin, Faustin Munene est réclamé en vain par la République démocratique du Congo (RDC) pour y être jugé.

Capture d’écran 2011-06-07 à 21.41.11.pngL'aventure du général Munene pourrait prendre fin à Brazzaville, de l'autre côté du fleuve Congo. Un mauvais diabète, selon le site Congo Indépendant, serait à l'origine de la brusque dégradation de l'état de santé de Faustin Munene. Evacué dans un hôpital militaire, le rebelle congolais pourrait être transféré vers l'Europe pour se faire soigner indique Jeune Afrique.

Faustin Munene avait récemment pris la tête d'une rébellion, l'ARP, et revendiquait plusieurs attaques contre le pouvoir central de Kinshasa. Beaucoup n'avait pas pris très au sérieux l'ancien général congolais. Insaisissable, invisible, Munene était sur tous les fronts en RDC : Mbandaka, Kikwitt… jusqu'à l'assaut de la résidence de Joseph Kabila, le 27 février 2011. Plusieurs dizaines d'hommes d'un mystérieux commando s'en étaient pris à l'une des demeures présidentielles ainsi qu'au camp militaire Kokolo et au siège de la télévision nationale, la RTNC. Une dizaine d'assaillants ont trouvé la mort. Rapidement, tous les regards se tourne vers Brazzaville et les hommes de Faustin Munene. Mais Munene était déjà en prison, arrêté en janvier par la DST de Brazzaville. Pour le président Kabila, il ne fait aucun doute que le commando était bien envoyé par Munene. Kinshasa demande alors à de nombreuses reprises l'extradition de Munene en RDC pour le juger… en vain. Le président Sassou Nguesso refuse depuis plus de 40 ans d'extrader le moindre Congolais vers Kinshasa et ne fera par d'exception pour Faustin Munene. S'en suit une crise diplomatique entre Kinshasa et Brazzaville. Le ministre des Affaires étrangères de RD Congo, Alexis Thambwe Mwamba, décide même de "rappeler en consultation" son ambassadrice à Brazzaville, Esther Kirongozi Maliyabwana. Depuis… plus de nouvelles jusqu'à l'article de Jeune Afrique.

Christophe Rigaud

06 juin 2011

RDC : Meeting pro-Tshisekedi le 3 juillet à Kinshasa

La Dynamique Tshisekedi Président (DTP) continue de mettre la pression sur la campagne électorale en cours en République démocratique du Congo (RDC). Cette coalition de soutien au candidat de l'UDPS vient d'annoncer l(organisation d'un grand meeting le 3 juillet prochain au stade municipal de Masina, une des communes de Kinshasa.

Etienne Tshisekedi 2.pngAlors que l'on devrait connaître la liste des candidats à la prochaine élection présidentielle en RDC le 4 août prochain, Etienne Tshisekedi bat déjà campagne. Après son premier meeting devant plus de 50.000 personnes au stade Tata Raphaël, le 24 avril, c'est au tour de sa plate-forme de soutien, la Dynamique Tshisekedi Président, d'organiser son grand meeting. La date retenue est le 3 juillet, quelques jours après le 51ème anniversaire de l'indépendance du Congo.

La Dynamique Tshisekedi Président regroupe plusieurs mouvements politiques, l’Analco, l’Ecidé de Martin Fayulu, e Rader d'Auguste Mampuya, le Parti travailliste de Steve Mbikayi, le Radeco et le MLP de Franck Diongo. Deux autres comités de soutien à Etienne Tshisekedi ont vu le jour depuis : il s'agit du Comité de soutien à la candidature de Tshisekedi (COSCAT) et du tout nouveau SET (Soutien à Etienne Tshisekedi) du député Roger Lumbala. Par ailleurs, le député MPCR, Jean-Claude Vuemba, s'est vu confier la mission "d’identification des différents partis politiques de l’opposition" dans le but de former la plus large coalition autour du candidats de l'UDPS. Une mission délicate qui devrait se dérouler de juin à juillet prochain.

Christophe Rigaud

04 juin 2011

RDC : Qui soutient Vital Kamerhe ?

Vital Kamerhe célèbrera le 19 juin prochain le premier anniversaire de la création de son propre parti, l'UNC. Après sa démission du parti présidentiel, l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise et futur candidat à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) organise ses soutiens et peaufine sa stratégie.

Logo Elections 2011.jpgA moins de 6 des prochaines élections présidentielles et législatives en RD Congo,  Vital Kamerhe donne un coup d'accélérateur à sa candidature : tournée à l'étranger, parution d'un livre et lancement d'un comité de soutien : "Coalition Vital Kamerhe Président". Dans un premier temps, le tout nouvel opposant à Joseph Kabila avait cherché à nouer des alliances avec les deux autres "poids lourds" de l'opposition : Jean-Pierre Bemba d'abord et Etienne Tshisekedi ensuite. Sans avoir rompu avec le MLC et l'UDPS, Vital Kamerhe semble bel et bien décidé à se présenter aux élections… et tant pis pour la candidature unique prônée par l'opposition. Il faut dire qu'avec une élection présidentielle à un seul tour, la multiplication des candidatures d'opposition ne font que renforcer le président sortant, Joseph Kabila, seul candidat de la majorité (mais pas encore déclaré).

Bien décidé à s'imposer, l'ancien directeur de campagne de Joseph Kabila en 2006 connaît toutes les ficelles d'une campagne électorale. Cette semaine, Vital Kamerhe a organisé la coalition censé le soutenir : 18 partis politiques, 47 députés et une dizaines de personnalités représentants toutes les provinces du pays sont maintenant réunis autour de sa candidature.

Le journal Le Référence de Kinshasa dresse la liste des principaux soutiens à Vital Kamerhe :  "l’Union Nationale des Démocrates (UND) de l' homme d’affaires katangais, Katebe Katoto, les Patriotes kabilistes de Mwenze Kongolo, le RDR de Munguldiaka, la Dynamique pour le développement national du député national, Idambituo Bakaoto, la Génération républicaine du député Bofassa Djema, la CND et le Radepi de Ngalula Pandanjila et l’Union des patriotes congolais (Upc) de Thomas Lubanga (implantée en Ituri)". La coalition assure également que 47 députés rejoindront Vital Kamerhe après la fin de la session parlementaire du 15 juin prochain.

A l'initiative des Etats généraux de l'opposition (qui n'ont pas encore eu lieu), Kamerhe a peu de chance de faire venir sous sa bannière Etienne Tshisekedi ou Jean-Pierre Bemba. Tshisekedi parce qu'il se considère comme le candidat naturel de l'opposition avec une base électorale importante et Jean-Pierre Bemba pour une simple question de survie (Bemba est emprisonné à la Cour pénal internationale (CPI) depuis 2008 et espère profiter des élections présidentielles de novembre pour forcer la CPI à le libérer). Une fois la machine de campagne lancée, il sera donc difficile à Vital Kamerhe de l'arrêter. Une chose est sûre : avec trois candidatures d'opposition au premier et unique tour de l'élection présidentielle, la réélection de Joseph Kabila semble assurée.

Christophe Rigaud