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05 novembre 2010

RDC-ANGOLA : La guerre des expulsions recommence

L'histoire semble se répéter à nouveau. En 2009 déjà, une polémique avait éclaté autour de l'expulsion de plusieurs angolais du Bas-Congo en République démocratique du Congo (RDC). Puis en mars 2010, l'Angola expulsait à son tour plus de 10 000 congolais. Depuis le mois dernier, la situation semble s'être dégradée à la frontière entre l'Angola et la RDC alors que l'on apprend l'expulsion de plus de 6 000 congolais dans des conditions extrêmement brutales.

logo afkrb.pngL’ONU vient d'alerter la communauté internationale sur la situation de plus de 6 000 congolais en cours d’expulsion d'Angola. Après une période d’accalmie, ces retours forcés ont repris de l’ampleur en octobre. Les expulsés sont en majorité des ressortissants de la RD Congo en situation irrégulière. L'ONU signale de nombreux cas de viols,  d’attouchement sexuel et d’extorsion des biens. Plusieurs centaines de personnes sont déjà arrivées dans les localités de Tembo, Kasongo Lunda, Swana Mukanza, Kizamba et Kahemba.

Les motifs d'expulsion sont essentiellement: le séjour illégal, l'activité illicite de creuseur de diamant, la violation des frontières..., d'après les autorités angolaises. Concernant les violences sexuelles, l'Angola affirme que "les femmes expulsées disent toujours qu'elles ont été violées, et les hommes qu'ils ont été extorqués... on connaît la chanson !"

Depuis 2004, plus de 400 000 congolais illégaux ont été expulsés des provinces minières d'Angola dans le cadre de l'opération d'expulsion baptisée "Diamant" .

RDC : A Paris, Kate Stence court pour les femmes congolaises

Sa passion est la course d'endurance mais son combat est aux côtés des femmes congolaises victimes des différents conflits en République démocratique du Congo (RDC). Après les 20 km de Paris, l'américaine Kate Stence participera le 7 novembre aux 6ème Foulées Villenogarennoises dans les environs de Paris aux côtés de nombreux congolais du Team Congo Paris.

Capture d’écran 2010-11-06 à 10.57.53.pngL'Américaine Kate Stence participera aux 6ème Foulées Villenogarennoises qui se dérouleront le dimanche 7 novembre 2010 à Villeneuve-la-Garenne, en région parisienne. Une dizaine de Congolais viendront courir à ses côtés en soutien aux femmes et enfants violés en République démocratique du Congo.

Kate Stence est membre de l'équipe parisienne Run for Congo Women, une branche de Women for Women International. Depuis 1993, Women for Women International a aidé des milliers de femmes victimes de la guerre, la guerre civile et d'autres conflits à reconstruire leur vie et à retrouver leur estime de soi.

Les 3 courses des Foulées Villenogarennoises sont ouvertes à tous (professionnels et amateurs) et se dérouleront dans le  Parc Départemental des Chanteraines de Villeneuve-la-Garenne.

03 novembre 2010

RDC : Mbarushimana devra s'expliquer devant la CPI

Le secrétaire exécutif des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), Callixte Mbarushimana, sera donc remis selon toute vraisemblance à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre en République démocratique du Congo (RDC) en 2009. Le rebelle rwandais a toutefois la possibilité de se pourvoir en cassation.

Image 3.pngCallixte Mbarushimana aura a répondre de 11 chefs d'inculpation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, de meurtre, viols, et "persécutions fondées sur le sexe et destruction de propriété" devant la CPI de La Haye. La cour d'appel de Paris vient en effet d'ordonner sa remise à la Cour pénale internationale. Ce responsable des FDLR est accusé d'être impliqué avec son mouvement en 2009 dans plus de 300 viols dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RD Congo.

Les FDLR sont installés l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis la fin du génocide rwandais de 1994. D'ailleurs certains éléments FDLR sont recherchés par la justice rwandaise pour leur implication présumée dans le génocide des Tutsi. Ils sont considérées comme l'un des principaux groupes responsables de l'insécurité dans la région des Grands lacs.

01 novembre 2010

RDC : L'offensive de Clément Kanku

Dans un véritable réquisitoire contre le pouvoir congolais, le leader de l'Union pour la Nation (UN) dresse un triste bilan du quinquennat de Joseph Kabila. Pour Kanku, "le Congo se porte plus mal qu’il y a 5 ans et beaucoup plus mal qu’il y a 15 ans".

Logo Elections 2011.jpgLa presse congolaise le qualifie de "très peiné et fâché", Clément Kanku a présenté récemment une analyse très critique de l'état de la RD Congo. Dans son bilan, le responsable de l'UN parle d'un "climat des affaires délétère alors que la situation politique est incertaine et les droits de l’homme bafoués. Le Congo navigue à vue tel un bateau sans gouvernail" selon Clément Kanku. L'Union pour la Nation lance par la même un appel, pour "que la communauté internationale soit exigeante vis-à-vis de ce gouvernement afin d’assurer une transparence dans la gestion des finances publiques. Autrement, les contribuables des pays donateurs ne comprendront pas que leur argent serve à entretenir des pouvoirs corrompus, comme ce fut le cas sous la triste et célèbre 2ème République".

Clément Kanku en appelle enfin à la "bonne gouvernance, au respect des droits de l’homme et des libertés tant individuelles que collectives et au bien-être des populations".

Il y a plusieurs mois, Jean-Pierre Bemba avait choisi de faire renaître l'Union pour la Nation (UN), sa machine de guerre électorale de 2006 et placait à sa tête un nouvel homme : Clément Kanku. Objectif : réactiver les troupes bembistes en vue des prochaines élections de 2011 en RD Congo. La campagne électorale est donc bel et bien commencée dans le camp Bemba. Reste une question : quel candidat soutiendra l'UN de Kanku si Bemba n'est pas en mesure de se présenter ? Mwamba ? Kamerhe ? Tshisekedi ? ou Kanku lui-même ? Une indication peut-être, révélée par le journaliste de La Prospérité :  Albert Moleka, le Porte-parole et Représentant d'Etienne Tshisekedi, assistait à la conférence de presse de Clément Kanku.

Christophe Rigaud

RDC : Tshisekedi à Kinshasa début décembre

L'UDPS annonce le retour d'Etienne Tshisekedi en République démocratique du Congo (RDC) début décembre 2010. Le parti d'opposition congolais souhaite couper court à toutes les rumeurs sur l'état de santé de son leader historique et confirme l'arrivée d'Etienne Tshisekedi à Kinshasa entre le 1er et le 3 décembre 2010, soit une semaine avant le début du premier congrès de l'UDPS, révèle l'Observateur.

Afrikarabia logo.pngRémy Massamba, le coordonnateur principal de la Commission préparatoire du premier congrès de l'UDPS confirme donc la présence d'Etienne Tshisekedi à l'ouverture et à la clôture du congrès en dépit des rumeurs persistantes sur la santé incertaine du sphinx de Limete. Rémy Massamba a enfin estimé le coût du congrès à 280.000 dollars, dont plus de la moitié sont déjà couverts par les différentes fédérations de l'UDPS.

30 octobre 2010

RDC : Le Bundu Dia Kongo contre des "élections mascarades"

Revoici le Bundu Dia Kongo (BDK) ! A l'approche des prochaines élections de 2011, le mouvement politico-religieux de Ne Mwanda Nsemi, rebaptisé Bundu Dia Mayala (BDM), est de plus en plus offensif sur le terrain. Afrikarabia a pu se procurer les tracts distribués par le BDK en République démocratique du Congo. Dans ces textes, le mouvement séparatiste du Bas-Congo y dénonce les fraudes à la carte d'identité, les mécanismes d'une tricherie généralisée, ainsi que l'interdiction du BDK en 2008 par le gouvernement congolais après les violences de 2007. Voici les dernières prises de position de Ne Mwanda Nsemi sur le prochain scrutin de 2011.

Capture d’écran 2010-10-30 à 15.19.26.pngInterdit depuis 2008, le BDK est accusé par le gouvernement de Kinshasa d'avoir mis à feu et à sang la province du Bas-Congo dans des affrontements très violents avec la police. Le BDK affirme avoir été victime d'une répression féroce des autorités congolaises : au moins cent personnes sont mortes durant ces violences. Il faut dire que le BDK fait peur à Kinshasa. Le parti politico-religieux de Ne Mwanda Nsemi prône en effet la restauration de l'ex-royaume Kongo qui comprenait l'actuel Bas-Congo, une partie de l'Angola, du Congo voisin et du Gabon.

Après les insurrections de 2007 et 2008 au Bas-Congo, le BDK a été radié de la liste des partis politiques agréés par la République démocratique du Congo (RDC). Depuis, une nouvelle structure a vu le jour : le Bundu Dia Mayala (BDM). Ce parti représente l'aile politique du BDK de Ne Muanda Nsemi, toujours membre du Parlement national congolais.  Au Bas-Congo, les réunions du BDM sont interdites par le gouverneur de la province et le non-agrément du BDK par Kinshasa, place de fait les adeptes du mouvement dans une semi-clandestinité.  Depuis cet été, de nombreux tracts du mouvement circulent au Bas-Congo et à Kinshasa. Un membre du BDK en France, Ernest Diangenda Mayonga a fait parvenir à Afrikarabia les dernières publications de Ne Muanda Nsemi. 

Les "mécanismes de la tricherie"

Dans les derniers numéros de "Kongo dieto", le journal du BDM, Ne Muanda Nsemi note qu'il est important, "avant les prochaines élections en RDC d'organiser un recensement méticuleux de la population. Il est impossible d'organiser des élections crédibles et valables sans l'identification des nationaux et des étrangers. Avant les élections de 2006, Bundu Dia Kongo et l'UDPS avaient exigé ce recensement de la population, mais Monsieur Louis Michel de l'Union européenne avait catégoriquement refusé car il tenait coûte que coûte d'installer l'actuel régime au pouvoir au Congo." Ne Muanda Nsemi dénonce ensuite les "mécanismes de tricherie" mis en place par le pouvoir en place :

- l'utilisation de l'argent du Trésor public de l'Etat congolais dans l'implantation de leurs partis et dans leurs propagandes électorales,

- l'utilisation à leur service exclusif de la chaîne de télévision nationale, la RTNC, au service de la propagande des tenants du pouvoir et à l'exclusion des vrais opposants congolais,

- la violation de la Constitution et des lois du pays au sujet de la libre concurrence dans le multipartisme, du recensement de la population et de l'identification des étrangers avant les élections,

- l'appel à des milliers de non-Congolais qu'on enrôle frauduleusement pour qu'il viennent participer aux élections afin de faire basculer les résultats en faveur des fraudeurs,

- la mise sur pied de certains mécanismes discriminatoires et d'exclusion de certains groupements. Alors que le régime en place interdit au parti politique BDM de Ne Muanda Nsemi et à d'autres partis politiques de l'opposition à se réunir dans leurs sections respectives, soit disant  que le temps de la campagne électorale n'a pas commencé : le PPRD et tous ses partis alimentaires ont déjà commencé leurs campagnes électorales pour les élections de 2011,

- l'armée, la police et l'ANR (services de renseignements congolais, ndlr) qui sont sensées être au service de tous les partis politiques travaillent uniquement au service du parti des tenants du pouvoir et cela, contre les partis de vrais opposants,


Et Ne Muanda Nsemi de conclure : "sans un concours sincère de la communauté internationale, les élections prévues pour 2011 ne seront pas de vraies élections, mais simplement une mascarade qui risque d'attiser le mécontentement qui replongerait ce pays dans une instabilité chronique."

Enfin, comme un dernier clin d'oeil, Ne Muanda Nsemi évoque les "grandes personnalités, populaires et aimées" des Congolais. Dans cette liste dressée par le "grand maître" du BDK, Ne Muanda Nsemi s'y donne une place de choix aux côtés d'Etienne Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe… tous trois probables futurs candidats aux élections de 2011 en RD Congo. Reste une question en suspend : Ne Muanda Nsemi complètera-t-il la liste des prochains candidats à la présidentielle ? ou apportera-t-il son soutien à l'une de ces trois personnalités ? Pas de réponse pour l'instant.

Christophe Rigaud

Photo : militant du BDK à Paris en 2010 (c) www.afrikarabia.com

28 octobre 2010

RDC : Mbarushimana reste en prison à Paris

La demande de remise en liberté du responsable FDLR, Callixte Mbarushimana, vient d'être rejetée par la cour d'appel de Paris. Ce rebelle hutu rwandais est soupçonné par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre commis en 2009 dans la République démocratique du Congo. La cour d'appel de Paris se prononcera le 3 novembre sur la remise à la CPI de Callixte Mbarushimana.


logo afkrb.pngCallixte Mbarushimana est le secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hutu rwandais qui est actif dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), sous différentes appellations, depuis 1994. Il est recherché par la CPI pour crimes contre l’humanité (meurtres, tortures, viols, et actes inhumains) et pour crimes de guerre (attaques contre des populations civiles, destruction de biens, meurtres, tortures, viols, traitements inhumains et persécutions) commis en 2009 pendant le conflit dans la région des Kivus en République démocratique du Congo.

Callixte Mbarushimana a été placé en détention provisoire dans l'attente d'une éventuelle remise à la CPI.

27 octobre 2010

RDC : Jonathan Littell dans l'enfer du Nord-Congo

L'auteur des Bienveillantes, Jonathan Littell, revient d'un périple dans le Nord de la République démocratique du Congo (RDC) pour le quotidien suisse Le Temps. Dans un long article, illustré par le photographe Paolo Woods, Litell dénonce l'indifférence des médias sur les nombreux conflits qui ravagent la RD Congo depuis plus de 10 ans. L'écrivain y dénonce un « enfer oublié », où « la terreur semée par une guérilla ougandaise passe encore trop inaperçue ».

Capture d’écran 2010-10-27 à 21.25.25.pngDans le quotidien suisse, Jonathan Littell décrit "la disparition de l’Etat et la lente dégradation des infrastructures (qui) ne sont pas le pire problème dont souffrent les habitants du Haut-Uélé ; depuis deux ans déjà, ils sont victimes des attaques quasi quotidiennes de «l’ennemi LRA», le Lord’s Resistance Army, l’Armée de résistance du seigneur."

L'auteur des Bienveillantes pointe aussi l'impuissance des casques bleus de la Monusco à ramener la paix dans la région… le territoire est immense et les difficultés des déplacements sont énormes : "ces routes, tracées par les Belges voici déjà cinquante ans ou plus, sont quasiment impraticables, les pluies, les rares camions les ont labourées, retournées, défoncées, plus personne, même l’Eglise, ne les entretient, et elles ne sont pour la plupart quasiment plus passables qu’à moto ou à bicyclette." écrit Littell.

A lire sur le site du Temps.

25 octobre 2010

RDC: La MONUSCO attaquée

Samedi soir, la base de l'ONU de Rwindi, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) a été attaquée, selon toute vraisemblance par des rebelles Maï Maï. 8 miliciens congolais seraient morts dans l'attaque.

logo afkrb.pngUne cinquantaine de miliciens Maï Maï s'en est pris à la base de l'ONU à Rwindi  dans la province du Nord-Kivu (RDC). Les rebelles cherchaient à pénétrer de force dans l'enceinte de la base des casques bleus.

Selon la MONUSCO, l'attaque a fait huit morts et deux blessés parmi les rebelles, très probablement appartenant à une milice Maï Maï. Ce n'est pas la première attaque contre une base de l'ONU en RD Congo, le 18 août dernier , trois Casques bleus indiens avaient été tués à l'arme blanche par une soixantaine de miliciens Maï-Maï, dans le Nord-Kivu.

21 octobre 2010

RDC : Le procès Bemba fixé au 22 novembre

La Cour pénale internationale (CPI) vient d'annoncer le début du procès de Jean-Pierre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, le 22 novembre prochain.

L'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba est accusé d'avoir commandé le Mouvement pour la libération du Congo, dont les membres auraient tué et violé des civils dans ce pays d'Afrique centrale. Le MLC luttait aux côtés des forces gouvernementales, contre les rebelles de l'ancien chef d'état-major François Bozize.était un des chefs de guerre de l'est de la RDC, contrôlant un vaste secteur du nord-est du pendant le conflit dans l'ex-Zaïre entre 1998 et 2002, avec le soutien de l'Ouganda voisin. Après l'accord de paix qui mit fin au conflit, il est devenu l'un des quatre vice-présidents de la RDC réunifiée.

Jean-Pierre Bemba est le politicien le plus important actuellement détenu par la CPI. Il a gouverné une partie du nord-est du Congo pendant le conflit de 1998 à 2002, avec l'appui de l'Ouganda voisin. Il est devenu un des quatre vice-présidents d'un Congo réunifié quand un accord de paix a mis fin à la guerre.

19 octobre 2010

RDC : Ferdinand Lufete suspendu de ses fonctions au MLC

Ferdinand Lufete n'est plus vice-président du MLC France, le parti d'opposition congolais présidé par Jean-Pierre Bemba. Ferdinand Lufete avait annoncé dernièrement que Jean-Pierre Bemba ne serait pas candidat aux élections présidentielles de 2011 en République démocratique du Congo (RDC)... visiblement l'initiative a vivement déplu.

Image 1.pngDans un communiqué laconique, le MLC a annoncé la suspension de Ferdinand Lufete de son poste de vice-président du MLC France, "consécutivement aux informations non fondées diffusées sur le net faisant état de la non participation du Président national à l'élection présidentielle de 2011 (...) information qui ne relève sans doute que de l'imagination de son auteur." La vice-présidence du MLC France est désormais assurée par Thierry Mongita.

RDC : Le procès Bemba aura bien lieu

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye vient de rejeter la demande d'annulation des procédures engagées contre l'ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) Jean-Pierre Bemba. Le dernier obstacle vient donc d'être levé pour juger le leader du MLC congolais.

logo afkrb.pngJean-Pierre Bemba est accusé d'avoir mené avec des miliciens une campagne de viols et de tortures en République centrafricaine en 2002-2003 mais nie toutes les charges contre lui. Aucune date n'a encore été fixée pour le début du procès.

17 octobre 2010

RDC : Guerre imminente au Nord-Kivu ?

Le Groupe d'Associations de Défense des Droits de l'Homme et de la Paix (Gadhop) tire la sonnette d'alarme sur la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces associations notent de nombreuses défections dans l'armée régulière (FARDC) de membres de l'ex rébellion du CNDP de Bosco Ntaganda. Le Gadhop dénonce une tentative de retour à la guerre imminente au Nord-Kivu.

DSC02372bois.jpgDans un récent communiqué, le Gadhop s'inquiète "d'un mouvement généralisé de défection dans l’armée nationale (FARDC) des membres du CNDP (Congrès National de défense du Peuple) de Bosco NTAGANDA que la Société civile du Territoire de Lubero et le GADHOP dénoncent  aujourd’hui comme une tentative de retour à la guerre."

Le Groupe d'Associations de Défense des Droits de l'Homme et de la Paix  affirme également "de sources sûres, de la tenue d’une réunion clandestine le vendredi 08 et samedi 09 octobre 2010 à Bunagana par une coalition ethnique Hutu-Tutsi pour la préparation d’une nouvelle guerre."  Le Gadhop note enfin que "l’Est du pays étant sous le contrôle quasi-total du CNDP, de Kalemie en Ituri, dont l’intégration dans l’armée nationale a été une simple insertion dans les rangs sans la moindre formation idéologique, tout ceci au nom de la paix, il suffirait d’un coup de sifflet pour voir tous ces territoires de l’Est de la République Démocratique du Congo tomber dans un autre camp."

Ces associations demandent donc "de mettre hors d’étant de nuire les dissidents au processus de paix  à l’Est de la République démocratique du Congo."

Photo (c) www.afrikarabia.com

RDC : James Kabarebe 48 heures à Kinshasa

Le ministre rwandais de la défense passera deux jours à Kinshasa où il doit rencontrer Charles Mwando Simba, pour discuter de la situation sécuritaire dans la région. Une visite surprise qui démontre une fois de plus la volonté de rapprochement entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

Afrikarabia logo.pngJames Kabarebe est arrivé ce dimanche à Kinshasa, une ville qu'il connait bien puisqu'il a été un personnage clé durant les nombreux conflits qui ont ébranlé la RDC. Mais cette visite est une première pour le général Kabarebe en tant que ministre de la Défense du Rwanda.

En 1996, durant la première guerre du Congo, il rejoint les rangs de l'AFDL sous les ordres de Laurent-Désiré Kabila. Ensemble, ils marchent sur Kinshasa, et en 1997 il devient chef d'état-major de la République démocratique du Congo sous le régime de Laurent-Désiré Kabila. Avec Laurent Nkunda et Salim Saleh il est suspecté d'avoir fomenté un coup d'État en 2006 au Burundi. En 1998  il organisa l'attaque contre les FARDC à Kitona au Bas-Congo dans le but de déstabiliser la République démocratique du Congo en contrôlant successivement la ville de Moanda, le barrage d'Inga plongeant Kinshasa  dans le noir mais cette tentative échoua notamment grâce à l'intervention de l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe mais surtout la population kinoise de Kimbanseke, Masina et Ndjili qui se sont battu à main nu contre les militaire rwandais à Kinshasa Il prit par la suite part à la deuxième guerre du Congo sous les ordres du Rwanda, et en devient même le chef d'état-major à partir de 2002.

16 octobre 2010

RDC : La MONUSCO avoue son impuissance

Après 10 années de présence en République démocratique du Congo (RDC), la plus importante mission de l'ONU au monde affirme ne pas être en mesure de protéger tous les civils . Un constat d'échec, alors que la situation sécuritaire en RDC ne cesse de se dégrader.

Logo ONU.jpgL'aveu d'impuissance est signé Roger Meece, le patron des casques bleus en RDC : « l'ONU ne pourra pas assurer une protection complète de tous les civils dans l'est du pays ». Roger Meece,a insisté sur l'ampleur des difficultés rencontrées dans l'est du pays, une région « plus vaste que l'Afghanistan », où la MONUSCO, avec ses moyens, « ne peut pas assurer une protection complète de tous les civils ».

Sept ans après la guerre qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts entre 1998 et 2003, l'ancien Congo belge vit toujours dans une totale insécurité. Les Hutus rwandais et les milices congolaises Maï-Maï y sont très présents dans l'Est, riche en minerais, tandis que la LRA est implantée dans le Nord… et l'ONU peine à rétablir un semblant de stabilité.

Le représentant spécial de l'ONU s'est également exprimé sur les viols de masse dans le Nord Kivu fin juillet-début août, et  a expliqué que cet évènement « avait donné lieu à un réexamen approfondi des activités de protection de la MONUSCO ». La mission a ainsi augmenté ses patrouilles militaires, étendu ses réseaux de communication et cherché à améliorer la communication avec les populations locales.

Roger Meece a estimé  que « la MONUSCO ne peut pas résoudre tous les problèmes de sécurité dans l'est de la RDC », et a rappelé que les forces gouvernementales avaient « la responsabilité première d'assurer la protection des civils congolais ». C'est dans ce contexte d'ailleurs que la MONUSCO assure la formation de 500 policiers congolais, à la demande des autorités de Kinshasa.

RDC : Le plan anti-LRA de l'Union Africaine

L'Union Africaine tenait à Bangui une réunion sur l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), alors que les campagnes de terreurs de la LRA contre des civils se sont intensifiées depuis septembre, avec des attaques en République centrafricaine, République démocratique du Congo (RDC) et dans le sud du Soudan.

Capture d’écran 2010-10-16 à 17.27.39.pngD’après le HCR, depuis décembre 2008, la LRA a tué 2000 personnes, en a enlevé plus de 2600 et a provoqué le déplacement de 400.000 habitants. « Au nord et à lest de la RDC, les déplacés sont encore 268.000, ils sont plus de 120.000 au Sud-Soudan et 30.000 dans le sud-est de la RCA. Plus de 24.000 civils ont également été contraints à l’exil », a indiqué le HCR. Pour faire face à cette situation, des mesures concrètes ont été convenues par l'Union Africaine :

1. Au plan militaire et sécuritaire :
• le renforcement de la capacité des forces armées nationales et des services de sécurité, afin de leur permettre d’accomplir plus efficacement leur mission ;
• la création d’un Centre d’opérations conjoint qui réunira des officiers des pays concernés pour animer le partage d’informations et de renseignements, ainsi que la coordination de la conception et de la conduite des opérations militaires sur le terrain ;
• la mise en place d’une brigade commune pour mener les actions contre la LRA et mettre fin à ses activités criminelles ;
• le déploiement de patrouilles conjointes aux frontières des pays affectés par les activités de la LRA ;
• l’amélioration des communications dans les zones touchées par la LRA, notamment par la restauration et le développement des infrastructures de base ;
2. Au plan humanitaire :
• la mobilisation d’une assistance adéquate et coordonnées en faveur des populations touchées et d’autres groupes dans le besoin ;
• la mise en place de mesures visant à faciliter l’accès des agences humanitaires aux commnautés vulénérables et à assurer la protection des bénéficiaires de l’assistance ;
• l’évaluation exhaustive des besoins d’assistance dans les zones affectées et formulation d’une stratégie appropriée pour soumission à une Conférence de donateurs, et ce au début de l’année 2011
3. Au plan de l’assistance internationale :
• la nomination d’un Envoyé spécial du Président de la Commission de l’UA pour coordonner les efforts contre la LRA, faciliter l’engagement et le soutien de la communauté internationale, et entreprendre toutes autres missions de paix connexes;
• l’appel aux partenaires internationaux et aux Etats membres de l’UA en mesure de la faire à apporter leur appui aux efforts militaires en cours des pays de la région pour leur permettre de régler la question de la LRA ;
• le développement d’une coordination effective entre les Missions des Nations unies sur le terrain en vue d’un meilleur partage de l’information ;
• l’adoption des mesures nécessaires pour déclarer la LRA comme groupe terroriste, conformément aux instruments pertinents de l’UA, et la mobilisation de l’appui de la communauté internationale à cet effet ;
4. A propos du Mécanisme de suivi, la réunion est convenue d’institutionnaliser ce forum qui se réunira une fois tous les 4 mois. La réunion ministérielle sera précédée par des consultations au niveau des experts.
La Commission de l’UA et les pays de la région entreprendront les consultations nécessaires pour mettre rapidement en oeuvre les conclusions de la réunion ministérielle de Bangui.

15 octobre 2010

RDC : L'affaire Chebeya bientôt jugée

Le meurtre du défenseur des droits de l'Homme Floribert Chebeya, tué en juin à Kinshasa, a été renvoyé devant un juge militaire pour "permettre aux suspects de se défendre". Les éléments semblent suffisants pour l’ouverture du procès devant le juge. Ce sera donc devant une juridiction militaire que le dossier Chebeya sera examiné, bien loin de la commission d'enquête indépendante qui souhaitait les ONG et l'ONU.

logo afkrb.pngL'équivalent du procureur militaire, Joseph Ponda Isamqwa a affirmé que l’instruction pré-juridictionnelle dispose à ce jour des éléments de preuve qui justifient le renvoi du dossier devant le juge en vue de permettre aux suspects dûment identifiés de présenter leurs moyens de défense. Un seul bémol de taille : le juge sera militaire et les suspects arrêtés sont... policiers.

La veille de son assassinat ainsi que de la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana, Floribert Chebeya avait rendez-vous avec l’Inspecteur général de la Police Nationale Congolaise, le général John Numbi. Le Réseau national des ONG des Droits de l’Homme (RENADHOC) a toujours réclamé en vain une commission d’enquête indépendante ainsi que l’arrestation du général Numbi qu’il considère comme le premier suspect dans ce dossier. Pour l'heure, le dossier Chebeya est entre les mains de la justice militaire et donc sous contrôle des autorités congolaises... on est donc loin de la commission d'enquête indépendante réclamée par les ONG.

Militant respecté et connu, président de l'ONG congolaise de défense des droits de l'Homme la Voix des sans Voix (VSV), Floribert Chebeya, 47 ans, avait été retrouvé mort le 2 juin dans sa voiture, les mains liées dans le dos, sur une route en périphérie de la capitale, le lendemain d'un rendez-vous, qui n'a pas eu lieu, avec le chef de la police, le général John Numbi.

13 octobre 2010

RDC : Pression maximum autour de Bosco Ntaganda

La situation devient plus en plus embarrassante pour le gouvernement congolais, sommé par Human Rights Watch de procéder à l’arrestation de Bosco Ntaganda. Ce général de l'armée congolaise tombe en effet sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Depuis janvier 2010, Ntaganda a été impliqué dans l'assassinat d'au moins huit personnes, les arrestations arbitraires de sept autres personnes, ainsi que l'enlèvement et la disparition d'au moins une autre personne. Mais le gouvernement congolais refuse toujours de le livrer à la justice, prétendant que Ntaganda est nécessaire pour maintenir les anciennes troupes rebelles du CNDP intégrées au sein de l'armée congolaise... jusqu'à quand ?

772533361.jpgPour Human Rights Watch (HRW) : "il faut arrêter Bosco Ntaganda !". Dans une lettre au président Kabila, HRW affirme que l'impunité de Ntaganda n'est plus supportable :

"Ntaganda devrait être arrêté et tenu de répondre de ses crimes, au lieu d'être autorisé à se déplacer librement dans Goma », a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior au sein de la division Afrique à Human Rights Watch. « Cet homme constitue une menace pour les habitants de l'est du Congo, et l'impunité dont il bénéficie tourne en dérision la politique de tolérance zéro du gouvernement congolais pour les atteintes aux droits humains. »

La majorité des personnes prises pour cible par Ntaganda sont des membres de la famille ou d'anciens partisans du chef rebelle Laurent Nkunda, évincé par Ntaganda en janvier 2009 de la direction des rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), avec l'aide des autorités militaires du Rwanda. Après s'être emparé de la direction du CNDP, Ntaganda a annoncé la fin de la rébellion. Il a affirmé qu'il intégrerait les troupes rebelles au sein de l'armée nationale congolaise, pour mener des opérations conjointes avec les forces armées rwandaises contre  les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), groupe rebelle composé essentiellement de Hutus rwandais.

Ntaganda s'est assuré un poste de général dans l'armée congolaise. Le gouvernement congolais a indiqué qu'il n'exécuterait pas le mandat d'arrêt émis par la CPI contre Ntaganda dans l'intérêt du maintien de la paix, prétendant que Ntaganda est nécessaire pour maintenir les anciennes troupes du CNDP intégrées au sein de l'armée congolaise.

Le putsch de Ntaganda, ainsi que l'arrestation et la détention ultérieures sans chef d'accusation de Nkunda au Rwanda, ont profondément divisé le mouvement du CNDP. Un certain nombre de partisans de Nkunda se sont opposés à la direction de Ntaganda, même s'ils ont pris leurs nouvelles fonctions au sein de l'armée congolaise. D'autres civils et activistes sans liens avec le CNDP ont également été les cibles d'arrestations arbitraires et d'actes d'intimidation de la part de Ntaganda et de ses partisans, après avoir dénoncé les violations des droits humains commises par Ntaganda et appelé à son arrestation.

La participation de Ntaganda aux opérations militaires dans l'est du Congo cause en outre des problèmes importants pour la mission de stabilisation de l'ONU au Congo, la MONUSCO. Le 6 octobre, l'agence de presse Reuters a publié une interview exclusive de Ntaganda au cours de laquelle il confirmait jouer un rôle de premier plan dans les opérations militaires dans l'est du Congo, baptisées Amani Leo, et soutenues par les soldats de maintien de la paix de l'ONU.

La confirmation par Ntaganda de son rôle est corroborée depuis 2009 par des notes internes de réunions de l'armée, des ordres militaires signés et la confirmation de la part d'autres officiers de l'armée que Ntaganda leur donne des ordres. Le gouvernement congolais continue de nier que Ntaganda joue un rôle dans l'opération Amani Leo.

Selon la politique de conditionnalité adoptée par la MONUSCO fin 2009 pour appuyer les opérations militaires de l'armée congolaise, et d'après les avis juridiques des propres avocats de l'ONU, la MONUSCO ne peut pas soutenir une opération dans laquelle un individu visé par un mandat d'arrêt de la CPI joue un rôle prépondérant.

Le Bureau des affaires juridiques de l'ONU (Office of Legal Affairs, OLA) a donné en avril 2009 à la mission de maintien de la paix de l'ONU l'avis suivant : « Il y aurait aussi des obstacles juridiques importants à la participation de la MONUC à l'opération envisagée dans la Directive si Bosco Ntaganda devait jouer un rôle important dans cette opération, que ce soit en tant que commandant ou officier supérieur dans une ou plusieurs des unités des FARDC impliquées, ou comme officier d'état-major impliqué dans la planification ou l'exécution de l'opération ou de tout autre façon. »

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit débattre de la question de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Congo cette semaine à New York.

« La mission de l'ONU devrait fournir son soutien au gouvernement congolais pour arrêter Ntaganda, comme cela a été le cas pour d'autres auteurs d'atteintes aux droits humains, et suspendre d'ici là son soutien aux opérations Amani Leo », a conclu Anneke Van Woudenberg. « Sinon les soldats de maintien de la paix de l'ONU se trouveront dans une position intenable consistant à soutenir un criminel de guerre présumé recherché par la CPI.
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RDC : La situation de famine devient "alarmante"

Le dernier rapport de l'Ifpri (Institut International de recherche sur les politiques alimentaires) pointe 29 pays  touchées par la faim à un stade extrême. En 2009, cela représente un milliard de personnes dans le monde, soit une personne sur six. Au palmarès des plus mauvais élèves : la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi et l'Erythrée se distinguent. D'autres comme la Sierra Leone, Haïti ou Madagascar ne font guère mieux.

Image 2.pngSans surprise, la grande majorité des pays concernés sont situés en Afrique et en Asie du Sud.  Dans un indice de 0 (le meilleur indice) à 100 (le pire indice), l'Ifpri calcule la vulnérabilité de ces pays à partir de trois critères fondamentaux : la proportion de la population sous-alimentée, l'insuffisance pondérale infantile et le taux de mortalité. La situation de famine devient « alarmante » lorsqu'on atteint les 20/100. A 30/100 elle est « extrêmement » alarmante. A 40/100, la République démocratique du Congo est, celui des pays africains qui connaît le pire indice.

Les causes de la situation congolaise sont "nombreuses et s'additionnent, mais elles sont à trouver principalement dans le fort taux de prévalence du Sida, la persistance de la guerre depuis les années 1990 : l'économie s'est effondrée, les populations se sont déplacées en masse et une situation chronique d'insuffisance alimentaire s'est installée. L'accès à la nourriture et sa disponibilité se sont détériorés à la suite de la chute de la production agricole et les régions reculées sont devenues encore plus isolées en raison de la grande pauvreté des infrastructures", explique le rapport de l'Ifpri.

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12 octobre 2010

RDC : RFI redonne de la voix

Après 15 mois de silence radio imposé par les autorités de Kinshasa, Radio France Internationale (RFI) émet de nouveau en République démocratique du Congo (RDC).

Logo RFI.jpgKinshasa reprochait à la radio internationale française de "démoraliser" l'armée (sic). Il faut dire que l'Est et le Nord-Est de la RD Congo est le théâtre régulier d'affrontements entre groupes armés et de violences contre les civils, sans que l'armée ne réussissent à rétablir le calme.
La coupure de l'émetteur de RFI en RDC avait soulevé à l'époque un tollé de protestations auquel Afrikarabia s'était associé. RFI reste en effet  l'un des médias internationaux les plus suivis RD Congo et contribue à la pluralité et à l'impartialité de l'information dans ce vaste pays d'Afrique centrale.

Areva peine à finaliser sa venue en RDC

Lors de sa visite éclair à Kinshasa, en mars 2009, de Nicolas Sarkozy avait tout fait pour imposer le géant du nucléaire français au président Kabila. En ligne de mire : l'exploitation de la plus grande mine d'uranium de RDC, Shinkolobwe, située dans le sud du pays. Mais les négociations piétinent et de nombreuses voix congolaises contestent déjà la présence d'Areva en RDC : jamais une entreprise ne devrait bénéficier d’un aussi grand accès à l’uranium congolais.

DSC02325 copie.jpgAreva et le gouvernement congolais sont toujours en phase de négociation. En 2009, une licence d'exploration sur l'ensemble du territoire avait été signé par Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva… un contrat d'exclusivité inédit qui avait fait grincer quelques dents en RDC. En septembre dernier, le président Afrique du groupe nucléaire s'est rendu à Kinshasa pour collecter des données géologiques sur le pays… mais toujours pas de contrat signé. Et une information de l'agence Reuters n'évoque pas de discussions avant 2012 !

Dans les coulisses on s'active pour accélérer les choses. Notamment pour la mine d'uranium désaffectée de Shinkolobwe qui a servi à la fabrication de la bombe atomique américaine larguée en 1945 sur Hiroshima. Le site, fermée depuis 2004, est en très mauvais état aujourd'hui et nécessiterait de lourds investissements.

La peur de la revisitation

Mais à Kinshasa, certains dénoncent la situation de monopole qu'occuperait Areva en République démocratique du Congo (RDC). Au ministère des Mines où se déroule les négociations, le dossier est classé « secret défense ». Un vrai mystère entoure la nature des contrats et seul le ministre et quelques collaborateurs ont accès aux termes du contrats. Le gouvernement congolais et Areva craignent en effet de subir les mêmes affres que les contrats passés avec les chinois. Les contrats léonins conclus avec la Chine avait été considéré comme "déséquilibrés" peu avantageux pour la RDC par la commission de revisitation.

Le sénateur Modeste Mutinga avait déjà tiré la sonnette d'alarme en annonçant que « la guerre de l’uranium ne fait que commencer » et demandait la plus grande vigilance au gouvernement congolais. Pour le sénateur, "ce serait en effet la première fois qu'un groupe industriel occidental obtiendrait seul, le permis d’explorer la totalité de la superficie d’un pays africain"… les négociations risquent donc de prendre beaucoup plus de temps que prévu.

Photo (c) www.afrikarabia.com

11 octobre 2010

RDC : Paris arrête un chef FDLR… une première !

C'est inédit : Paris vient de procéder à sa première arrestation sur mandat de la Cour pénale internationale (CPI). La cible : Callixte Mbarushimana, un rwandais, secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Ce groupe armé est l'un des facteurs d'insécurité majeur dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Logo FDLR.jpgCallixte Mbarushimana, 47 ans, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt secret de la Cour pénale internationale La Haye. Il est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, meurtres, viols, tortures, persécutions et destructions de biens commis en République démocratique du Congo (RDC) en 2009.
D'après la CPI, le dirigeant des FDLR devrait être remis à la Cour dans les prochaines semaines.

L'arrestation de Callixte Mbarushimana est le deuxième coup dur porté à la direction des FDLR. Elle fait suite à celles du chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et de son adjoint, Straton Musoni, interpellés le 17 novembre 2009 en Allemagne.

Les FDLR sont installés l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis la fin du génocide rwandais de 1994. D'ailleurs certains éléments FDLR sont recherchés par la justice rwandaise pour leur implication présumée dans le génocide des Tutsi. Ils sont considérées comme l'un des principaux responsables de l'insécurité dans la région des Grands lacs.

09 octobre 2010

RDC : Visite du Comité politique et de sécurité de l'UE

Du 9 au 14 octobre 2010, une délégation des ambassadeurs du Comité politique et de sécurité de l'Union européenne (UE) sera en République Démocratique du Congo (RDC) pour une série de réunions de travail à Kinshasa, Goma et Bukavu. Une visite en pleine polémique autour de la mort d'Armand Tungulu, décédé dans les cellules de la Garde présidentielle à Kinshasa.

Capture d’écran 2010-10-09 à 15.59.43.pngPrésidée par l'ambassadeur Walter Stevens (Belgique), cette délégation a pour mission d'évaluer la situation politique, sécuritaire et économique actuelle de la RDC ainsi que l'étendue de la contribution de l'UE (Commission et Etats membres) en RDC en matière de paix et de sécurité et de développement socio-économique. Elle va ainsi exprimer l'engagement continu de l'UE en RDC en vue d'appuyer les efforts de stabilisation du pays et des institutions congolaises, de soutenir le développement socio-économique et la Réforme du secteur de la sécurité ainsi que d'encourager la coopération régionale.

A Kinshasa, Goma, et Bukavu les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité de l'Union européenne auront des entretiens avec les autorités nationales et provinciales. Ils rencontreront également les membres de l'Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que les représentants officiels de la MONUSCO et de la société civile. Connu sous l'abréviation française « CoPS », le Comité politique et de sécurité est la structure permanente en matière de politique étrangère et de sécurité commune de l'Union européenne.

08 octobre 2010

RDC : La Monusco veut une enquête sur la mort de Tungulu

Après Chebeya, Tungulu.  L'ONU vient de demander un enquête sur les circonstances du décès d'Armand Tungulu Mudiandambu, accusé d'avoir lancé des pierres sur le cortège du président Kabila. Une mort très étrange, puisque Tungulu était détenu au camp militaire de Kinshasa. L'affaire Tungulu arrive quelques mois après l'assassinat du défenseur des droits de l'homme, Floribert Chebeya. Par deux fois, les autorités de Kinshasa se retrouvent donc au banc des accusés, la société civile accusant la garde présidentielle d'avoir tout simplement torturé et éliminé Tungulu.

Afrikarabia logo.pngPour les congolais, il s'agit d'une deuxième affaire Chebeya.  La Mission d'observation des Nations unies au Congo a demandé vendredi l'ouverture d'une enquête "impartiale et transparente" sur les circonstances de la mort d'un homme accusé d'avoir lancé des pierres en direction du cortège du président Joseph Kabila.

Armand Tungulu Mudiandambu est décédé dans la nuit du 1er au 2 octobre alors qu'il était détenu dans un camp militaire de Kinshasa après son arrestation 48 heures auparavant, a précisé la Monusco dans un communiqué. "La Monusco rappelle solennellement aux autorités congolaises leurs obligations relatives aux droits nationaux ainsi que leurs obligations internationales relatives aux privations de liberté".

Une affaire qui tombe très mal pour Joseph Kabila. En juin dernier, un défenseur congolais des droits de l'homme, Floribert Chebeya, avait été retrouvé mort dans des conditions suspectes à l'arrière de sa voiture. Une enquête pour meurtre avait été ouverte, qui avait débouché sur la suspension du directeur de la police nationale, John Numbi, l'homme de confiance du président Kabila.

RDC : La CPI se prononcera le 19 octobre sur le cas Bemba

Depuis 2008, l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC) attend la date de son procès. Le 19 octobre, La Cour pénale internationale (CPI) rendra sa décision en appel sur l'exception d'irrecevabilité de la procédure, soulevée par la défense de l'ex-leader congolais, Jean-Pierre Bemba qui conteste sa compétence.

DSC03857 copie.jpgL'ouverture du procès de Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, prévue le 14 juillet, avait été reportée maintes fois, les juges estimant dans "l'intérêt de la justice que l'exception d'irrecevabilité soulevée par la défense soit tranchée par la chambre d'appel avant le début du procès". Une fois la compétence de la Cour reconnue, le procès de Jean-Pierre Bemba pourrait se tenir début 2011… vraisemblablement trop tard pour que le leader du MLC puisse se présenter aux prochaines élections de 2011

Jean-Pierre Bemba est accusé par la CPI, d'être responsable de meurtres, viols et pillages commis entre octobre 2002 et mars 2003 par ses troupes, envoyées en Centrafrique pour venir en aide le régime du président Ange-Félix Patassé. Après avoir perdu le deuxième tour des élections présidentielles de 2006 face à Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba s'était enfui de République démocratique du Congo (RDC) en avril 2007, avant d'être arrêté en mai 2008 à Bruxelles.

Christophe Rigaud

Photo : Jean-Pierre Bemba en campagne en 2006 à Kinshasa (c) www.afrikarabia.com