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01 novembre 2010

RDC : L'offensive de Clément Kanku

Dans un véritable réquisitoire contre le pouvoir congolais, le leader de l'Union pour la Nation (UN) dresse un triste bilan du quinquennat de Joseph Kabila. Pour Kanku, "le Congo se porte plus mal qu’il y a 5 ans et beaucoup plus mal qu’il y a 15 ans".

Logo Elections 2011.jpgLa presse congolaise le qualifie de "très peiné et fâché", Clément Kanku a présenté récemment une analyse très critique de l'état de la RD Congo. Dans son bilan, le responsable de l'UN parle d'un "climat des affaires délétère alors que la situation politique est incertaine et les droits de l’homme bafoués. Le Congo navigue à vue tel un bateau sans gouvernail" selon Clément Kanku. L'Union pour la Nation lance par la même un appel, pour "que la communauté internationale soit exigeante vis-à-vis de ce gouvernement afin d’assurer une transparence dans la gestion des finances publiques. Autrement, les contribuables des pays donateurs ne comprendront pas que leur argent serve à entretenir des pouvoirs corrompus, comme ce fut le cas sous la triste et célèbre 2ème République".

Clément Kanku en appelle enfin à la "bonne gouvernance, au respect des droits de l’homme et des libertés tant individuelles que collectives et au bien-être des populations".

Il y a plusieurs mois, Jean-Pierre Bemba avait choisi de faire renaître l'Union pour la Nation (UN), sa machine de guerre électorale de 2006 et placait à sa tête un nouvel homme : Clément Kanku. Objectif : réactiver les troupes bembistes en vue des prochaines élections de 2011 en RD Congo. La campagne électorale est donc bel et bien commencée dans le camp Bemba. Reste une question : quel candidat soutiendra l'UN de Kanku si Bemba n'est pas en mesure de se présenter ? Mwamba ? Kamerhe ? Tshisekedi ? ou Kanku lui-même ? Une indication peut-être, révélée par le journaliste de La Prospérité :  Albert Moleka, le Porte-parole et Représentant d'Etienne Tshisekedi, assistait à la conférence de presse de Clément Kanku.

Christophe Rigaud

09 mai 2010

RDC : La loi sur la commission électorale adoptée

Indispensable pour organiser les prochaines élections de 2011, l'Assemblée nationale congolaise a adopté la loi sur l'organisation et le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Son bureau sera limité à 7 membres. Seule hic, il n'y aura pas de représentants de la société civile.

Logo CEI.gifPas de changement de cap pour les députés de République démocratique du Congo (RDC). La version de la loi adoptée en première lecture le 14 décembre dernier a donc été adopté "sans prendre en compte les propositions du Sénat congolais", selon le journal Le Potentiel.

Le bureau de la CENI sera finalement composé de 7 membres dont 4 provenant de la majorité et 4 de l'opposition, mais aucune place n'est laissée à des délégués de la société civile.

06 mars 2010

RDC : Les élections de 2011 seront-elles reportées ?

Revision du fichier électorale à refaire, absence de financement, grèves à répétition au sein de Commission électorale indépendante (CEI) et manque de volonté politique auront-ils raisons des prochaines élections présidentielles et législatives prévues en 2011 en République démocratique du Congo (RDC) ? L'incertitude qui plane sur la tenue des prochains scrutins fait dire à certains observateurs que les prochaines élections pourraient être retardées d'au moins une année.

logo_cei.pngUne série de déconvenues hypothèques sérieusement la tenue en 2011 des prochaines élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC). La dernière mauvaise nouvelle en date provient de la Commission électorale indépendante (CEI). Les opérations de révision du fichier électoral, prévu en 2009, sont toujours au point mort ; mais bien pire, à Kinshasa, tout est à refaire ! La capitale était la seule province à avoir recensé ses électeurs... mais une fois la révision terminée, les critères d'attribution ont été modifiés. Les anciennes cartes d'électeurs n'étant maintenant plus valables, il faudra donc tout reprendre à zéro et convoquer l'intégralité des électeurs. La CEI annonce maintenant le début des nouvelles opérations de révision du fichier électoral pour le 19 mai 2010 ! Le coup d’envoi devrait être donné ensuite dans les provinces du Katanga, de Maniema, du Bas Congo et du Kasaï Occidental... mais on peut douter de l'achèvement de cette révision avant 2011.

Outre un planning serré, la CEI doit affronter un deuxième problème : le manque cruel de moyens financiers. Le personnel réclame plus de 10 mois d'arriéré de salaire pour continuer son travail... un non-paiement qui bloque pour l'instant la fameuse révision du fichier électoral. Pour la tenue même des scrutins (élections présidentielles et législativse), les fonds manquent aussi cruellement. L'organisation des élections de 2006 avait coûté près de 300 millions d'euros, dont une bonne partie venait de l'Union européenne (UE). Pour 2011, le président Kabila avait annoncé prendre en charge l'intégralité de ce coût, mais depuis... plus de nouvelle et pas de chiffrage. Le manque de financement de la CEI laisse à penser que l'Etat congolais n'a pas vraiment les moyens de ses ambitions... inquiétant donc, à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle ! La Commission européenne n'a pour l'instant donné aucune information sur un éventuel financement des élections en République démocratique du Congo (RDC).

Enfin, une dernière source d'inquiétude : le départ des soldats de la MONUC. Les casques bleus, outre la sécurité du scrutin en 2006, avaient assurés le déploiement et le transport des kits électoraux aux 4 coins de ce pays-continent... une aide logistique qui s'était avèrée indispensable à la bonne tenue des élections.

Entre un timing très serré et une absence totale de financement... les prochaines élections en RDC pourraient être tout bonnement reportées (1 an, 2 ans ?). Le doute gagne désormais tous des esprits,  surtout que le pouvoir en place pourrait avoir intérêt à prendre son temps pour l’organisation des prochains scrutins.

Christophe Rigaud