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15 octobre 2009

RDC : L'ONU met la pression sur les FARDC

L'armée régulière congolaise (FARDC) a massacré au moins 50 réfugiés rwandais en marge d'opérations appuyées par les casques bleus de l'Onu contre des rebelles implantés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Logo ONU.jpgSelon un rapport diffusé des Nations unies ce massacre s'est produit le 27 avril dernier près de Shalio, un village de la province du Sud-Kivu. Des soldats, pour la plupart d'anciens rebelles tutsis congolais intégrés dans les forces armées de RDC, sont entrés dans un camp qui "était largement occupé par des femmes, des enfants et des vieillards" et "ont mené une tentative délibérée d'en éliminer tous les occupants".

Pour l'ONU, "cinquante personnes au moins ont été tuées. Une quarantaine de femmes ont été enlevées et violées. Certaines d'entre elles ne sont pas réapparues depuis". Ce rapport devrait intensifier la pression sur la Mission d'observation des Nations unies au Congo (Monuc), déjà sur la sellette pour avoir soutenu les opérations de l'armée congolaise dans l'est du pays en dépit des accusations d'abus et du nombre élevé de civils pris dans ces violences. Le massacre de Shalio a provoqué un raid de représailles des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) contre le village voisin de Busurungi, où 96 civils au moins ont été tués le 10 mai.

Les violences ont également déplacé 900.000 habitants de la région.

14 octobre 2009

RDC : Le gouverneur Julien Paluku sur la sellette

Une Commission parlementaire fait état de la gestion "ubuesque" du gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. La commission menée par le député Muhindo Nzangi demande la démission du gouverneur de la province.

Image 1.pngC'est sur radio Okapi que le député Muhindo Nzangi a porter ses premiers coups contre le gouverneur Julien Paluku, avec à la main, son rapport sur la gestion controversée de la province par Paluku. Le 8 octobre, 32 députés provinciaux votent la démission du gouverneur. Le lendemain, Julien Paluku contre-attaque devant la presse et jure ses grands dieux être irréprochable sur la gestion de la province. Mais le 10 octobre, c'est la douche froide pour Julien Paluku : 18 députés déposent une motion de censure contre lui. Pour le site internet du Pôle Institut : "après le Sud Kivu et l'Equateur, le Nord Kivu pourrait donc être la prochaine province à voir son Gouverneur élu en 2006 invalidé à la faveur d'une motion de censure des députés". Et d'ajouter que "dans les trois cas, l'exécutif est sanctionné pour malversations et détournements des fonds publics".

Pôle Institut analyse enfin "qu'avec le démantèlement du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) de Laurent Nkunda et la normalisation des rapports avec le Rwanda, Julien Paluku qui était au centre du dispositif stratégique de Kinshasa contre le mouvement rebelle, ne constitue plus un pion politique majeur pour l'entourage du Président Kabila. Et au nom de la " tolérance zéro ", ses indélicatesses de gestion pourraient être exploitées pour renforcer l'image clean que le pouvoir cherche désormais à donner de lui-même". Kabila est-il en train de lâcher Paluku... peut-être. Le CNDP n'est plus une menace pour le pays et Julien Paluku ne sert plus à grand chose pour Kinshasa.

Christophe Rigaud

13 octobre 2009

RDC : Le triste bilan des opérations anti-FDLR

Un groupement de 84 ONG, Congo Advocacy Coalition, dénonce le "coût inacceptable" et les "conséquences désastreuses" pour les populations civiles des opérations anti-FDLR menées par l'armée régulière congolaise (FARDC). Ces opérations, souvent meurtrières pour les civils, sont également soutenues par l'ONU.

Image 1.pngLe bilan est très sévère pour les opérations militaires menées contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis le début des opérations, en janvier 2009, plus de 1.000 civils ont été tués, 7.000 femmes et filles ont été violées et plus de 6.000 logements ont été détruits par le feu dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu , notent les ONG de Congo Advocacy Coalition.

Selon cette organisation, « 900 000 personnes ont été forcées d'abandonner leurs maisons et vivent dans des conditions désespérées avec des familles d'accueil, dans des zones forestières ou dans des camps sordides pour personnes déplacées, avec un accès limité à la nourriture et aux médicaments ». Pour ces 84 ONG, « les Casques bleus de l'ONU doivent de toute urgence travailler avec les forces gouvernementales pour garantir que les civils obtiennent la protection dont ils ont besoin, faute de quoi ils doivent cesser leur soutien ».

La région est toujours le refuge d’environ 5 000 combattants des FDLR, dont certains ont participé au génocide de 1994 contre la minorité tutsi au Rwanda avant de s'installer dans l'Est de la RDC.

La Mission des Nations Unies en RDC, la Monuc, s'était félicité du « bilan largement positif » des opérations militaires contre les FDLR. Mais pour Congo Advocacy Coalition, les meurtres sont commis « tant par les rebelles hutu qui ont délibérément pris les civils pour cible en représailles ».

Christophe Rigaud

04 octobre 2009

RDC : Folles rumeurs autour du décès d'André-Philippe Futa

L'absence d'information sur les conditions du décès du ministre de l'Economie de République démocratique du Congo (RDC), André-Philippe Futa, laisse libre cours sur internet, à toutes les formes de suspicions. Le site de la radio communautaire Réveil FM, revient sur les différentes zones d'ombres qui entourent la crise cardiaque fatale d'André-Philippe Futa. Une "théorie du complot" qui pourrait rapidement être balayée par l'autopsie du ministre congolais.

Andre Philippe Futa.pngPour le journaliste de Réveil FM, le décès d'André-Philippe Futa dans sa chambre d'hôtel à Paris "paraît suspecte pour plus d'un congolais". Selon Freddy Mulongo, aucune autopsie n'a été pratiqué sur le défunt. Et de poser plusieurs questions : " André-Philippe Futa a-t-il eu des antécédents sanitaires concernant son coeur ? Le ministre de l'Economie était au Venezuela pour représenter la République Démocratique du Congo, il n'était donc pas seul mais en délégation. Lorsque le protocole de l'Ambassade de la RDC à Paris, a pu récupérer la délégation venue de Caracas qu'a-t-il remarqué ? "

Toujours pour Freddy Mulongo, c'est une personne qui ne fait pas partie du personnel de l'hôtel Warwick Champs Elysées qui est descendu à la réception et cette dernière a appelé le Samu et la police. " Qui est cette personne ? Comment était-il rentré dans la chambre d'André-Philippe Futa ? Où est cette personne ? Pourquoi et comment a-t-il pu disparaître dans la nature ? " s'étonne le journaliste. Depuis le décès d'André-Philippe Futa, aucune conférence de presse n'a été organisé à l'ambassade de RDC en France et le site officiel du Président Kabila n'affiche que la dépêche de l'AFP, sans autre commentaire. Autant d'éléments qui troublent Freddy Mulongo, puisqu'aucune information complémentaire n'est parue depuis la mort de Futa. Il serait peut-être tant, aux autorités congolaises d'apporter les réponses à toutes ces questions... pour couper cours à la rumeur.

Christophe Rigaud

photo : André-Philippe Futa - 2005 (c) Ch. Rigaud

03 octobre 2009

RDC : Kamitatu fait vaciller Muzito

La dernière sortie musculée d'Olivier Kamitatu sur l'absence de résultats du Premier ministre Adolphe Muzito fragilise l'Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP). Alors qu'une motion de défiance menace Muzito, Joseph Kabila est-il prêt à débarquer son Premier ministre pour y placer Olivier Kamitatu ?... au risque de briser son alliance avec le Palu.

Drapeau RDC 2.jpgLes déclarations d'Olivier Kamitatu, le 19 septembre dernier font tanguer l'AMP. En demandant l’évaluation de l’action de l’AMP, le ministre du Plan dont le groupe parlementaire à l’assemblée nationale, représente une quarantaine de députés, lance les grandes manoeuvres politiques, avec en ligne de mire les présidentielles de 2011. La fronde de Kamitatu répond aux préoccupations de nombre de parlementaires de la Majorité présidentielle... à savoir un manque de considération des hiérarques de l'AMP et l'impression de devoir d'être perpétuellement aux ordres. Kamitatu pose aussi le problème de la répartition des postes gouvernementaux parmi les alliés de l'AMP et souhaite clairement un rééquilibrage des forces.

L'actuel premier ministre Muzito devra, pour sa part, répondre aux préoccupations des députés et faire face à une motion de défiance. Un vote capital pour Adolphe Muzito, qui demandera sûrement la confiance au gouvernement. En cas d'échec, on ne voit pas comment Muzito pourrait rester à son poste. La question de son remplacement par Olivier Kamitatu semble bel et bien se poser. De plus, un dernier ajustement gouvernemental devra s'effectuer après la vacance d'Adolphe Lumanu et le décès d'André-Philippe Futa.

Christophe Rigaud

RDC : Les avocats de Nkunda veulent voir Kagame

Les avocats de Laurent Nkunda viennent de formuler une nouvelle demande de rencontre avec Paul Kagame, Président de la République rwandaise. Arrêté depuis le 22 janvier 2009, l'ex général rebelle congolais est actuellement détenu par son ancien allié rwandais. La situation de Laurent Nkunda est d'autant plus inconfortable que le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ne savent plus que faire de l'encombrant général rebelle.

Image 1.pngLes avocats de l'ex leader du CNDP réaffirme que Nkunda est "détenu sans motif juridique par les Forces de défense du Rwanda (RDF), depuis le 23 janvier 2009". La défense du chef rebelle a tenté à plusieurs reprises de rencontrer la ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Justice du Rwanda... sans succès. L'avocat de Laurent Nkunda souhaite établir "un dialogue avec le Président Kagamé afin de trouver une solution à la situation" du prisonnier Nkunda.

D'autres démarches judiciaires sont poursuivies par la défense de Nkunda et notamment une requête de remise en liberté , déposée devant la Haute Cour militaire à Kigali. Cette requête concerne le Général James Kabarebe (Chef d'Etat-major des Forces rwandaises) à "titre d'officier responsable de la détention illégale de Laurent Nkunda Mihigo". Une date prochaine doit être fixée pour l'audition de cette requête.

Christophe Rigaud

02 octobre 2009

Nord-Kivu : Les mines toujours sous contrôle FDLR

L'ONU continue de tirer la sonnette d'alarme sur la forte présence des rebelles hutus rwandais des FDLR au Nord-Kivu. Dans cette province de l'Est de le République démocratique du Congo (RDC), ces groupes armés, en plus de terroriser la population, contrôlent la région minière de Ruvungi, à 65 Km au nord-est de Walikale. Très riche en minerais, cette zone fournie d'importants moyens financiers aux rebelles.

Carte Rutshuru.jpgSelon, la mission des Nations-Unies en RDCn Les FDLR ‘‘utilisent des uniformes de l’armée congolaise pour cacher leurs identités lors des opérations’’. La région de Walikale est une riche zone minière où sont exploités des gisements de coltan et de cassitérite, des minerais d’étain très recherchés entrant dans la composition d’alliages utilisés dans l’industrie et l’électronique de pointe. Depuis février 2008, le gouvernement congolais a interdit en vain l’exploitation minière à Walikale. Une opération conjointe inédite a été menée de fin janvier à fin février par les armées rwandaise et congolaise contre les FDLR sans toutefois briser la structure de commandement des rebelles.

Estimés à environ 5 à 6.000 combattants, les FDLR sont d’anciens supplétifs occasionnels des Forces armées de la RDC. Certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda contre la minorité tutsi, avant de s’installer dans l’est de la RDC, où ils sont accusés d’exactions contre les civils.

RDC : André-Philippe Futa est mort

Ministre de l’Economie et du commerce de la République démocratique du Congo (RDC), André-Philippe Futa, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris, des suites d’une crise cardiaque. André-Philippe Futa était en transit à Paris après avoir représenté la RDC au deuxième sommet Amérique du Sud-Afrique tenu fin septembre au Venezuela.

Image 7.pngOriginaire de la province du Kasaï Oriental, André-Philippe Futa était un ténor respecté de la famille politique de Joseph Kabila, l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP). En 2006, il en avait assumé la coordination après l’élection de Joseph Kabila à la présidence. Il est fondateur et président du Parti de l’Unité nationale (PANU) qui comprend aujourd'hui trois députés à l’Assemblée nationale.

André-Philippe Futa avait travaillé au sein de la Banque africaine de développement (BAD) et était revenu dans son pays où il a occupé les fonctions respectives de ministre de l’Economie, de l’Industrie. En 2003, il a été choisi par Joseph Kabila pour travailler comme ministre des Finances aux côtés de Jean-Pierre Bemba qui dirigeait la Commission économique et financière. En 2006, il n’a pas été élu député aux législatives mais s’est fait élire sénateur. Puis, il a quitté le sénat pour entrer au gouvernement d'Antoine Gizenga et enfin d'Adolphe Muzito.

Photo : A-P Futa en 2005 à Paris. (c) Christophe Rigaud

11 septembre 2009

La FIDH prend la tête d'un front anti-Bemba

Depuis son rapport sur les exactions des troupes de Jean-Pierre Bemba à Bangui en 2002-2003, la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) semble avoir pesé de tout son poids dans le maintien en détention de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC). La FIDH craint la fuite Jean-Pierre Bemba et pour la sécurité des témoins.

Image 7.pngLa FIDH est en effet le principal accusateur de Jean-Pierre Bemba pour crimes de guerre à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Son enquête accablante pour le leader congolais constitue la base de l'accusation menée par le procureur Luis Moreno-Ocampo. Alors la FIDH est montée au créneau lorsque la CPI a dû se prononcer sur la libération provisoire de Bemba.

Pour l'ONG, il y a un risque que Bemba échappe à la justice pendant sa libération provisoire et craint pour la sécurité des témoins et victimes. La FIDH rappelle "que la situation sur le terrain, tant en République Centrafricaine (RCA) qu’en République démocratique du Congo (RDC), est très tendue, et que les témoins et victimes des crimes dont Jean-Pierre Bemba est accusé se trouvent dans une situation extrêmement précaire". la FIDH souligne que "des victimes et des témoins en contact avec la Cour, mais aussi d’autres personnes restées en dehors de la procédure judiciaire ont subi de nombreuses pressions"... et on pensent aux récents "mitraillages" des résidences de deux anciens membres du MLC (le parti de Bemba). La Fédération Internationale des Droits de l'Homme pense que cette libération soit comprise comme un « acquittement » et entraîne des incidents.

Les partisans de Jean-Pierre Bemba crient leur colère et ne comprennent pas la position de la FIDH quelques jours après le "pseudo-mitraillage" des villas d’Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge. Le clan Bemba se demande aussi pourquoi la FIDH et le procureur ne poursuivent pas Patassé, Bozizé et le général Miskin... autrement plus impliqués dans les exactions, selon les "bembistes". La FIDH a tout de même réussi une chose : mettre la pression sur la Cour, à quelques jours des audiences avec les Etats censés accueillir Jean-Pierre Bemba en liberté provisoire.

Christophe Rigaud

07 septembre 2009

Gaspard-Hubert Lonsi Koko en course pour la Présidentielle de 2011

Image 1.pngDans une interview au journal Le Potentiel, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, se déclare candidat pour l'élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Depuis Paris, Gaspard-Hubert Lonsi Koko veut incarner la société civile et porter "haut et fort les valeurs humanistes". Un parcours semé d'embûches.

La course est lancée pour les Présidentielles congolaises de 2011 et de nombreux candidats sont déjà sur la ligne de départ. Mais la candidature de Gaspard-Hubert Lonsi Koko possède une originalité : elle vient de France et pose de nombreuses questions sur le statut de  nationalité congolaise.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko affirme être soutenu par la diaspora congolaise et promet de se rendre prochainement à Kinshasa aux côtés de ses partisans. Dans son interview, le futur candidat tacle les 5 chantiers de Joseph Kabila, qu'il qualifie de "coquille vide". Gaspard-Hubert Lonsi Koko souhaite "établir l’ordre républicain, (...) renforcer l’autorité de l’État à travers le territoire national et à sécuriser (les) frontières".Le candidat d'Union du Congo préconise enfin "une répartition plus juste des charges publiques à l’aide d’une réforme fiscale courageuse".

Comme pour se convaincre lui-même, Gaspard-Hubert Lonsi Koko veut "rendre aux Congolais de la diaspora leurs droits civiques en leur accordant le droit de vote et d’éligibilité aux élections législatives, sénatoriales et à l’élection présidentielle". Et veut privilégier "le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine afin de mieux consolider la cohésion nationale". Il demande donc au Parlement de "modifier l’article 10 de la Constitution pour réintégrer sans aucun préjudice les Congolais d’origine détenant une nationalité étrangère". On l'aura compris, deux problèmatiques jalonnent cette candidature. Premier handicap : Gaspard-Hubert Lonsi Koko devra se faire accepter comme candidat de la dispora ne vivant pas en RDC. Et deuxième handicap, la nationalité du candidat :  pourra-t-il se présenter à ces élections puisque la double nationalité n'existe pas en République démocratique du Congo (RDC) ?

Christophe Rigaud

24 février 2009

RDC : Un an après les violences contre le Bundu dia Kongo (BDK)

Au moins 100 morts et probablement davantage... les violences graves et les dérapages policiers en février et mars de l'année dernière dans la province du Bas-Congo ont fait l'objet d'un rapport sans appel de l'ONU.  L'ouest de la République démocratique du Congo s'était alors emflammé lors d'affrontements entre la police congolaise et le mouvement d'opposition politico-religieux Bundu dia Kongo (BDK).

Dans un rapport de 36 pages publié à Kinshasa, la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) dénonce un "usage excessif de la force" ou un recours à la force "de manière illégitime" par la police nationale congolaise (PNC), pendant les opérations de rétablissement de l'ordre dans cette province. Selon la MONUC, le bilan de ces violences s'établit à au moins cent personnes, dont de nombreux adeptes du mouvement BDK. C'est la première fois depuis ces violences que l'ONU communique officiellement un bilan et énumère une série de violations des droits de l'Homme perpétrées par la police congolaise, mais aussi de violences attribuées au BDK, dans un rapport rédigé par une équipe multidisciplinaire du Bureau de l'ONU pour les droits de l'Homme.

21 février 2009

RDC : L'armée rwandaise commence son retrait aujourd'hui

Le Rwanda va commencer à retirer ses troupes samedi de l'est de la République démocratique du Congo. Ce retrait sera achevé d'ici le milieu de la semaine prochaine, selon le commandant des forces rwandaises sur place.

3.500 soldats rwandais avaient franchi la frontière le 20 janvier sur la demande du président Joseph Kabila pour traquer les rebelles hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Selon Kigali, les soldats rwandais ont atteint leurs objectifs même si les rebelles n'ont pas été complètement annihilés.

19 février 2009

RDC : Comment Jean-Pierre Bemba compte se défendre ?

Suite à notre article précédent : "Jean-Pierre Bemba risque la perpétuité", un membre de l'Association des Amis de Jean-Pierre Bemba et Alliés, nous a communiqué les arguments que comptent utiliser les avocats du leader du MLC, face aux accusation de la Cour Pénale Internationale.

Image 3.pngSi une partie des charges retenues contre Jean-Pierre Bemba ne sont pas contestées par la défense, notamment l'intervention armée du MLC en république Centrafricaine (RCA) pour défendre le régime du Président Patassé ; les avocats de M. Bemba souhaitent rappeler le cadre "officiel" de l'entrée des troupes du MLC à Bangui. Pour eux, "cette force de stabilité était placée sous l’Autorité des Présidents Libyen et Soudanais, sous la coordination du Chef de l’Etat Centrafricain et du représentant du Secrétaire Général de l’ONU. Et l’intervention du MLC s’inscrivait également dans le cadre de l’article 3 du Pacte d’Assistance Mutuelle entre les Etats membres de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) dont la RDC est signataire". Pour la défense de Jean-Pierre Bemba, "l’assistance militaire du MLC, qui s’est limitée essentiellement à mettre à disposition de la République Centrafricaine entre 1.000 et 1.500 soldats, était ainsi légitime".

Les avocats de Jean-Pierre Bemba notent également que "L'Accusation a considéré que le fait pour Monsieur Bemba d’exercer le commandement et le contrôle des forces MLC en RDC, impliquait par cela-même, qu’il avait ipso-facto, le contrôle et le commandement des troupes MLC envoyées en RCA. Alors que, la même Accusation, déclare dans l’Acte d’Accusation, que les troupes MLC en RCA, étaient sous commandement des autorités militaires et gouvernementales de cet Etat".

La défense rélève aussi qu'un rapport d'Human Rights Watch "faisait état des tentatives d’élimination physique, pour raisons politiques, de Mr J.P. Bemba, leader de l’opposition Congolaise, qui représente 42% des suffrages électoraux et Sénateur en fonction". Pour les amis du chef du MLC, ces accusations constituent "une forme plus subtile de son élimination de la scène politique"... et effectivement, de nombreux congolais ont considéré l'arrestation de Jean-Pierre Bemba comme un bon moyen pour Joseph Kabila d'écarter son plus féroce adversaire de la vie politique congolaise. Le MLC est toujours apparu comme une épine dans le pied pour l'équipe au pouvoir à Kinshasa ; le parti de Jean-Pierre Bemba compte en effet 109 députés sur 500 et 27 Sénateurs sur 110. Les partisans de Jean-Pierre Bemba se demandent enfin si "le Procureur de la CPI ne s’est-il pas trompé de suspect, alors qu’il est établi de manière indubitable que l’actuel Président Bozize et l’ancien président Patassé sont ceux qui de part et d’autre des belligérants, commandaient les troupes" et ne sont toujours pas par inquiétés par la CPI.

Christophe Rigaud

17 février 2009

RDC : Jean-Pierre Bemba risque la perpétuité

Dans une interview au journal "Le Soft", le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo estime que Jean-Pierre Bemba risque 30 ans au moins ou la perpétuité s'il est reconnu coupable. Le Procureur parle de "crimes effroyables" dont est accusé Jean-Pierre Bemba. Il estime égalemement son dossier "particulièrement solide". Une douche froide pour les partisans du leader congolais du MLC.

DSC03838 copie.jpgSelon "Le Soft", le Procureur de la CPI estime au qu’il tient bien l’homme et que «la responsabilité pénale individuelle de M. Jean-Pierre Bemba» est bien engagée et que «Jean-Pierre Bemba est responsable personnellement de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour les exactions commises par ses troupes du Mouvement de Libération du Congo, le MLC, lors des événements de Centrafrique en 2002-2003». Le procureur Ocampo estime également que Jean-Pierre Bemba «était lié par un plan commun avec Ange-Félix Patassé, mais que les contributions que ce dernier a pu fournir à la réalisation de ce plan ne minimisent en rien ni n’empêchent en rien d’examiner la responsabilité pénale de Jean-Pierre Bemba en tant que tel» et que «Jean-Pierre Bemba est le plus haut responsable pour des crimes parmi les plus graves commis en Centrafrique lors de ces événements».

C'est un coup dur pour les sympathisants du MLC... surtout lorsque le procureur de la CPI évoque les peines encourues par Jean-Pierre bemba : "La Cour peut prononcer contre une personne qui serait déclarée coupable d’un crime de sa compétence une peine d’emprisonnement à temps de 30 ans ou plus ou une peine d’emprisonnement à perpétuité, si l’extrême gravité du crime et la situation personnelle du condamné le justifient. Il est évidemment tout à fait prématuré de discuter de la peine que M. Bemba pourrait recevoir à ce stade, alors même que l’audience de confirmation des charges est en cours. Il faut attendre d’abord une éventuelle confirmation des charges, puis le procès devant la Chambre d’instance et la procédure devant la Chambre d’appel, s’il devait y avoir un appel, et la décision finale", note Luis Moreno Ocampo.

Christophe Rigaud

Photo : campagne présidentielle 2006 - Kinshasa (c) www.afrikarabia.com Ch. Rigaud

Voir l'album photo d'Afrikarabia : REPORTAGE : Campagne présidentielle 2006 avec Jean-Pierre Bemba

16 février 2009

Sarkozy ne veut pas "démembrer" la RDC

Le Président français semble faire marche arrière dans la presse congolaise ce matin, devant le tollé qu'avait suscité ses récentes déclarations sur la situation au Nord-Kivu. La  France n'a aucune volonté de "démembrement" de la République démocratique du Congo (RDC), affirme le président français.

nicolas-sarkozy-president-photo-officielle.jpg"Mais pourquoi me parlez-vous de démembrement? Qui a dit cela? Ai-je jamais dit une telle chose, si contraire aux positions constantes de la France ?", indique Nicolas Sarkozy dans un entretien publié par plusieurs quotidiens congolais.  "La souveraineté de la RDC et l'intangibilité de ses frontières sont des principes sacrés. Si un pays continuera de se battre pour garantir leur plein respect, ce sera bien la France", lance-t-il. "La France a toujours été, et elle restera toujours un allié fidèle de la RDC. Les polémiques n'ont pas lieu d'être et les procès qui nous sont faits sont sans fondement", conclu-t-il.

Le 16 janvier, le chef de l'Etat français avait évoqué "la place, la question de l'avenir du Rwanda", pays "à la démographie dynamique et à la superficie petite" et "la question de la RDC, pays à la superficie immense et à l'organisation étrange des richesses frontalières". Ces propos avaient suscité une vive polémique en RDC, où l'on parlait de projet de "balkanisation" du pays, au centre de guerres régionalLe Président français doit effectuer prochainement une visite en RDC... d'où le désarmorçage de la polémique ce matin.  La date de cette visite n'a pas été annoncée officiellement mais elle devrait intervenir fin mars.

15 février 2009

RDC : Joseph Kony toujours introuvable

Joseph Kony est l'autre bête noire de la République démocratique du Congo. Comme en son temps Jean-Pierre Bemba, où il y a encore quelques semaines Laurent Nkunda, le leader de la LRA, Joseph Kony continu d'inquiéter le pouvoir à Kinshasa. On le dit caché dans le parc de la Garamba, traqué par l'armée ougandaise.

Mais aujourd'hui, la République démocratique du Congo a démenti avoir accepté de différer le retrait, prévu fin février, des forces ougandaises déployées sur son sol pour pourchasser les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Environ 1.300 soldats de l'armée ougandaise ont pénétré en RDC en décembre avec l'accord de Kinshasa pour traquer les éléments de la LRA opposés au gouvernement de Kampala. Un peu plus tôt dimanche, l'armée ougandaise avait fait savoir que "la limite de temps avait été levée", ajoutant que cette décision avait été prise à l'issue d'une rencontre vendredi entre les deux états-majors à Dungu, dans le nord-est de la RDC. L'intervention ougandaise suscite la controverse en RDC, où les hommes de la LRA ont lancé des représailles contre la population civile, massacrant plus de 900 personnes depuis le début de l'opération. Jusqu'ici, seuls quelques dizaines de rebelles ont été tués ou capturés, et les dirigeants de la LRA, dont son chef Joseph Kony, restent introuvables.

14 février 2009

RDC : Le CNDP bientôt au gouvernement ?

Après avoir déposé les armes et évincé son ancien chef, Laurent Nkunda, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) annonce vouloir intégrer la vie politique de la République démocratique du Congo (RDC)... et peut-être un futur gouvernement.

flag_0.jpgC'est Désiré Kamanzi, le chef politique du CNDP, qui l'a indiqué : "le mouvement rebelle tutsi veut se transformer en parti politique et intégrer le gouvernement congolais. Pour la paix, nous devons prendre part à la vie politique".

Le CNDP était commandé jusqu'à là par Laurent Nkunda, resté pendant des mois le plus puissant des chefs rebelles de l'est congolais, allant même jusqu'à faire trembler le pouvoir à Kinshasa. Nkunda a été arrêté en janvier par les troupes rwandaises dans le Nord-Kivu lors d'une opération conjointe avec les forces congolaises. Le mouvement a éclaté depuis son arrestation. Désiré Kamanzi, qui avait déserté le mouvement quelques semaines avec l'interpellation de Nkunda, semble avoir repris place à la faveur de la vacance du pouvoir. Il n'est en revanche pas certain que son appel à intégrer la vie politique congolaise soit suivi par ceux restés fidèles à Nkunda.

31 janvier 2009

RDC : Global Witness réclame la réforme du secteur forestier

Malgré les mesures de transparences prises récemment par le gouvernement de République démocratique du Congo à propos des contrats d'exploitation forestière, l'ONG Global Witness prône de "vastes réformes" dans ce secteur.

DSC04097.JPGLe 19 janvier 2009, une commission interministérielle chargée d’examiner les contrats forestiers a publié ses résultats : 91 des 156 contrats forestiers examinés ont été résiliés, tandis que 65, soit plus de 9 millions d’hectares ou 43 % de la superficie étudiée, ont été convertis en concessions de longue durée. Global Witness reconnait « les progrès réalisés par le gouvernement de la RDC, qui a mené à bien l’examen et résilié plus de la moitié des contrats existants, malgré d’importantes pressions de la part de l’industrie forestière », a affirmé Lizzie Parsons, chercheuse à Global Witness. « Cependant, étant donné les nombreux problèmes touchant au processus d’examen et aux décennies de mauvaise gestion dans le secteur forestier, le gouvernement et les compagnies d’exploitation forestière se doivent de concéder bien plus d’efforts pour s’assurer que la richesse forestière du Congo bénéficie à la population du pays. »

Plus de 40 millions de personnes – soit plus de la moitié de la population – sont tributaires des forêts du pays. Or le contrôle exercé par le gouvernement sur le secteur forestier demeure extrêmement faible, ce qui a permis aux activités forestières illicites de se poursuivre sans restriction. « Il est primordial que le gouvernement de la RDC continue de concéder tous les efforts possibles pour remettre de l’ordre dans le secteur forestier et mette en place de vastes réformes », a ajouté Lizzie Parsons. « L’engagement du gouvernement envers l’amélioration de la gouvernance sera démontré à travers la mise en application rigoureuse de la décision de résilier 91 contrats ».

photo (c) afrikarabia.com

30 janvier 2009

Kivu (RDC) : La chasse aux rebelles hutus continue

Le pari des présidents Kabila et Kagamé est risqué, mais la traque se poursuit au Kivu pour anéantir des rebelles des FDLR (hutus rwandais) de l'est de la République démocratique du Congo. Un officier rebelle a été tué et l'armée rwandais continue de progresser au côté de l'armée congolaise. L'opération prévue pour quelques jours pourrait durer plus longtemps... au risque de voir s'installer l'armée rwandaise au Kivu.

Les combats contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) se déroulent dans les territoires de Rutshuru et Masisi, dans la province du Nord-Kivu. "Plusieurs de leurs positions ont été détruites dans les localités de Nyakakoma, Myamititwi et dans les forêts de Kazaro et Kiramba", indique le général John Numbi, qui commande l'offensive. Le communiqué fait état de trois rebelles capturés et de six qui se sont rendus, dont un capitaine. "Lors d'opérations de ratissage dans le secteur de Kiboa, nos forces ont retrouvé le corps du major Leonidas Reberaho, alias Shotamakala", l'un des commandants d'une brigade de réserve des FDLR, toujours selon le communiqué.

L'état-major signale également "la reddition du major Maï-Maï Kifuafua avec 28 soldats, deux officiers et treize armes individuelles, dans ce même territoire de Masisi". Cette opération conjointe a été lancée depuis le 20 janvier par les armées congolaise et rwandaise dans l'est de la RDC contre les rebelles hutu rwandais, estimés à environ 6.500 hommes et réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994.

25 janvier 2009

Pourquoi le Rwanda a-t-il arrêté Laurent Nkunda ?

Que cache l'arrestation de rebelle congolais Laurent Nkunda arrêté par son ancien allié, le Rwanda ?  La nouvelle a été  révélé par un communiqué signé par l’inspecteur général de la police nationale congolaise, John Numbi. Nkunda était entré au Rwanda pour discuter avec les autorités lorsqu'il a été arrêté, à la suite d’une opération militaire conjointe des armées congolaise et rwandaise.

Afrikarabia logo.pngPour Ali Kalonga du site internet www.krig.org : "il apparait que cette action avait un autre but caché, celui d’écarter Nkunda, devenu «incontrôlable». Avec le trafic des minerais, le chef rebelle cherchait à s’autofinancer c’est-à-dire ne plus dépendre du Rwanda. En plus, «il aurait même refusé d’aider les FARDC pour combattre les FDLR» dans le cadre de l’accord entre Kinshasa et Kigali, selon un diplomate en poste dans la région. Les soldats rwandais sont donc entrés officiellement au Kivu même si le commandant en chef de l’armée congolaise, Didier Etumba, a affirmé ignorer leur déploiement".

Nkunda, affaibli par une dissidence interne de Bosco Ntaganda, a été arrêté près de la ville de Ruhengeri. Il serait détenu dans un «endroit secret» selon un responsable de l’armée rwandaise sous couvert d’anonymat tandis qu’une source de la rébellion a affirmé que le «chairman serait en résidence surveillée à Gisenyi». Pour le chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, «cette arrestation ne change rien. Nkunda n’était qu’une marionnette entre les mains du Rwanda». Le limogeage de Nkunda de la tête du CNDP préfigure-t-il une nouvelle étape ? Celle qui conduirait à une occupation du Kivu par le Rwanda ? D’aucuns y voient le début de la balkanisation du Congo.

Christophe Rigaud

23 janvier 2009

Laurent Nkunda arrêté au Rwanda

Le général rebelle tutsi Laurent Nkunda a été arrêté au Rwanda après avoir tenté de résister aux forces rwandaises et congolaises dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

L'arrestation de Nkunda est intervenue dans le cadre d'une mission conjointe de Kigali et Kinshasa contre les rebelles hutus rwandais retranchés en République démocratique du Congo. "Le commandement des opérations conjointes (...) informe le public que l'ex-général Laurent Nkunda a été arrêté jeudi 22 janvier à 22h30 alors qu'il fuyait en territoire rwandais après avoir résisté à nos troupes avec trois bataillons à Bunagana", ont déclaré les forces armées congolaises dans un communiqué.

Un contingent de 3500 soldats rwandais est entré mardi en RDC dans le cadre d'un accord avec le gouvernement de Kinshasa pour tenter de désarmer l'insurrection hutue des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). La semaine dernière, les chefs militaires du CNDP, emmenés par le général Bosco Ntaganda, ont annoncé un cessez-le-feu avec les forces gouvernementales après avoir rompu avec Nkunda.

20 janvier 2009

L'armée rwandaise est entrée en RDC

C'est bien officiel : depuis ce matin, des troupes rwandaises sont bien rentrées dans l'est de la République démocratique du Congo pour y traquer les rebelles hutus du FDLR (forces démocratiques de libération du Rwanda). Le déploiement d'environ 1 500 soldats a été confirmé par les Casques bleus de la Monuc, la présidence congolaise et depuis quelques heures par le gouvernement de Kigali.

Afrikarabia logo.pngLe 5 décembre, le Rwanda et la RDC avait annoncé leur décision d'en finir avec le FDLR, réfugié en RDC après le génocide rwandais de 1994. D'autre part, les rebelles tutsis de Laurent Nkunda ont annoncé, début janvier, un cessez-le-feu, ce qui laisse les mains libres aux troupes gouvernementales congolaises.

Sarkozy au chevet de la RDC

Autre élément à prendre en considération : les déclarations de Nicolas Sarkozy, la semaine dernière, sur une initiative de paix pour l'est de la RDC. Le président français a déclaré que la paix passait par "un partage de l'espace et des richesses", ce que des diplomates français traduisent par "exploitation commune des richesses du nord Kivu par la RDC et le Rwanda".  De nombreuses organisations s'étonne des solutions de sortie de crise proposées par Nicolas Sarkozy. L'Union du Congo relève notamment que "la France semble ignorer cyniquement la souveraineté de la République Démocratique du Congo. La France aurait-elle accepté, pour mettre un terme à la guerre entre 1940 et 1945, de partager quelques-unes de ses prérogatives avec l'occupant allemand ? D'autre part, Union du Congo refuse catégoriquement l'intégration économique du Kivu au Rwanda - l'intégrité territoriale de la République Démocratique du congé n'est nullement négociable. Union du Congo refuse donc que la République Démocratique du Congo soit transformée en libre-service minier au profit des intérêts anglo-saxons, ni en terre de repeuplement au profit du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda." L'inititaive de Nicolas Sarkozy pourrait se concrétiser en mars, lors de son voyage, en RDC.

Christophe RIGAUD

17 janvier 2009

RDC : Vers la fin de la guerre au Kivu ?

Après le CNDP de Bosco Ntaganda, c'est au tour des chefs miliciens pro-gouvernementaux congolais Maï-Maï, basés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) d'arrêter les "hostilités".

Une décision qui intervient au lendemain de l'annonce faite par des commandants dissidents du CNDP, dirigés par le chef d'état-major du mouvement Bosco Ntaganda, de "la fin de la guerre" contre l'armée congolaise. Le CNDP (qui contrôle une grande partie de la province congolaise du Nord-Kivu) est en crise depuis le limogeage, le 5 janvier, par Bosco Ntaganda de son chef historique, Laurent Nkunda.

Nkunda, qui dirige le CNDP depuis sa création en 2006, a depuis affirmé que Ntaganda n'avait "plus d'ordre à donner" au sein du mouvement. Dans leur déclaration, les chefs miliciens Maï-Maï du mouvement des Patriotes résistants congolais (Pareco) disent "avoir pris acte de la déclaration de fin de guerre du CNDP" faite par des commandants dissidents de la rébellion. On peut donc parler d'une fin de conflit (provisoire) dans l'Est de la République démocratique du Congo... en attendant de savoir comment va réagir Laurent Nkunda et ses fidèles.

16 janvier 2009

RDC : Ntaganda annonce un cessez-le-feu sans Nkunda

C'est Bosco Ntaganda et non Laurent Nkunda qui a annoncé le cessez-le-feu entre la rébellion du CNDP et le gouvernement de la République démocratique du Congo. Les dirigeants du CNDP ont fait cette annonce à Goma, capitale de l'est de la RDC, en présence du ministre de l'Intérieur et du commandant des forces armées rwandaises.

"Nous, membres de l'état-major des forces du CNDP, au nom des officiers et des combattants, devant Dieu et le peuple congolais tout entier, l'Afrique et le monde, déclarons solennellement (...) à partir de ce jour, 16 janvier, 2009, à 15 heures, la cessation des hostilités entre le CNDP et les FARDC (Forces armées de RDC)", a dit le colonel Esaïe Munyakazi, porte-parole des rebelles. Emmenés par le général Bosco Ntaganda, les membres de l'état-major du CNDP ont en outre indiqué que leurs hommes étaient à la disposition du haut commandement des forces gouvernementales "en vue de leur intégration dans l'armée nationale".

Ntaganda, chef militaire du mouvement, a rompu la semaine dernière avec son fondateur, le général Laurent Nkunda. On ignore si ce dernier a approuvé ou non le cessez-le-feu. Il y a bien désormais 2 CNDP et la division entre les deux factions semblent avoir bénéficié au gouvernement congolais qui peut maintenant s'appuyer sur Ntaganda pour lutter contre Nkunda.

15 janvier 2009

RDC : Y-a-t-il deux CNDP ?

Le psychodrame qui se joue au sein du Congrès national de défense du peuple (CNDP) vient d'être relancé avec la création, en début de cette semaine, d'un comité politique provisoire présidé par le Dr Désiré Kamanzi en remplacement de Laurent Nkunda accusé de "mauvais leadership et de mauvaise gestion". Nkunda aurait donc été évincé de la direction du CNDP, selon l'agence Pana.

La nouvelle structure a été créée au terme d'une réu­nion de l'état-major général du mouvement rebelle congolais tenue dans le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu et à laquelle a pris part le général Bosco Ntaganda, chef d'état-major général du CNDP. Composée de douze cadres, le comité présidera aux destinées du mouvement jusqu'à sa restructuration, a déclaré son porte-pa­role, Jean Munyampenda.

En réaction à la mise en place de ce comité politique provisoire, le porte-pa­role militaire de l'aile Nkunda, Séraphin Mirindi, a indiqué que le CNDP ne reconnaît pas ce mouve­ment qu'il a traité de "com­bine", menaçant de "graves" sanctions les dissidents qui, selon lui, ris­quent d'empiéter sur les concertations de Nairobi.

On assiste ainsi à un dédoublement du CNDP dont une aile, celle de Nkunda qui prend part aux pourpar­lers de la capitale kenyane qui, sauf imprévu, devraient aboutir à la signature d'un accord de cessation des hostilités, l'aile Ntaganda, ouverte à la collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FAEDC) en vue d'actions communes pour mettre fin à l'aventure des rebelles rwandais des FDLR opérant à l'est du pays.