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25 avril 2010

RDC : 120 députés demandent à la Belgique d'accueillir Bemba

L'initiative en revient à Clément Kanku, via sa plateforme d'opposition, Union pour la Nation. Le nouvel homme de confiance du sénateur Jean-Pierre Bemba demande à la Belgique d'accueillir le leader du MLC sur son territoire si ce dernier bénéciait d'une libération provisoire.

Image 8.pngLe député Clément Kanku a expliqué à Radio Okapi avoir remis "la pétition de plus de 120 parlementaires qui soutiennent la libération de Jean-Pierre Bemba Gombo et qui demandent à la Belgique de l'accueillir très rapidement parce qu'il sera très vite libéré". Le bras droit de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo explique que "c'est la Belgique qui a arrêté Jean-Pierre Bemba, la même Belgique à qui nous nous demandons aujourd'hui de coopérer avec la CPI. Il n'est pas normal que la Belgique puisse jouer ce jeu des politiciens, des calculs politiciens qui tend toujours à éloigner Jean-Pierre Bemba de Kinshasa ou de le garder en prison".

Jean-Pierre Bemba avait été battu en 2006 au second tour de l'élection présidentielle en RDC face à l'actuel président, Joseph Kabila. Après des affrontements, il avait quitté la RDC pour le Portugal en avril 2007. Il avait été arrêté le 24 mai 2008 en Belgique, en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par la CPI qui l'accuse de meurtre, viol et pillage notamment commis par sa milice en Centrafrique. Il est détenu à La Haye mais a déposé une demande de libération provisoire. L'opposition congolaise voit dans la détention de Jean-Pierre Bemba une manoeuvre politique de Kinshasa pour éloigner définitivement Jean-Pierre Bemba du prochain scrutin présidentiel de 2011.

Christophe Rigaud

08 mars 2010

RDC : Le procès Bemba reporté en juillet

Nouveau report de procès pour l'ex vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba. L'ouverture du procès est remise au 5 juillet, a annoncé la Cour Pénale Internationale de La Haye (CPI). Les avocats de la défense ont contesté la recevabilité des poursuites pour crimes de guerre engagées contre le dirigeant congolais.

DSC03834 copie.jpgLe procès devait s'ouvrir le 27 avril, mais la CPI a finalement indiqué lundi qu'à cette date, une audience se tiendrait pour discuter de la contestation par la défense de la recevabilité des poursuites. Bemba, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006 en République démocratique du Congo, est accusé par la CPI d'être pénalement responsable d'une campagne de meurtres, de viols et de tortures menée en 2002-2003 en République Centrafricaine par les hommes de son Mouvement de libération du Congo (MLC). Jean-Pierre Bemba devra répondre de deux chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et de trois chefs d'accusation de crimes de guerre. Arrêté en mai 2008 en Belgique, il a été transféré deux mois plus tard à la CPI.

Photo : Jean-Pierre Bemba en 2006 à Kinshasa (c) afrikarabia.com

23:28 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : bemba, cpi, rdc, rd congo, mlc

15 février 2010

RDC : Clément Kanku, le nouvel homme fort de Jean-Pierre Bemba

Exit François Mwamba ? Jean-Pierre Bemba tente de reprendre la main sur son mouvement et impose une nouvelle tête : Clément Kanku. Bemba prépare déjà sa plateforme électorale et relance l'Union pour la Nation (UN). Le secrétaire général du MLC se retrouve ainsi dépossédé de toute autorité sur le parti de Jean-Pierre Bemba. Clément Kanku prend donc la tête de l'UN, avec pour mission de remettre de l'ordre chez les pro-Bemba... au cas où le "chairman" serait de retour pour la Présidentielle de 2011.

Image 1.pngSelon la presse locale, à Kinshasa, l’opposition est au bord du naufrage et la rupture serait comsommée entre le patron du MLC, Jean-Pierre Bemba (détenu à La Haye pour crimes de guerre) et François Mwamba, le secrétaire général du mouvement, resté à Kinshasa. Mwamba est accusé de ne pas avoir su tenir le MLC en l'absence du chef... et la déroute électorale en Equateur a fini par lui faire perdre le peu d'autorité qui lui restait.

Depuis sa prison de la Cour pénale internationale (CPI), Jean-Pierre Bemba essaie d'abord veinement de remettre de l'ordre au sein du MLC. Plusieurs réunions sont organisées à La Haye avec les caciques du parti... mais rien n'y fait. C'est alors qu'une solution apparaît en dehors du MLC. Jean-Pierre Bemba choisit de faire renaître l'Union pour la Nation (UN), sa machine de guerre électorale et place à sa tête un homme neuf : Clément Kanku. Objectif : réactiver les troupes bembiste... messe de suffrage, marche pacifique et meeting sont déjà programmés à Kinshasa. La campagne électorale est donc bel et bien commencée dans le camp Bemba. Reste à savoir si l'ancien vice-président congolais serait libre pour le scrutin... avec la CPI, rien n'est moins sûr.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

10 décembre 2009

RDC : Le président de la CPI à Kinshasa

C'est une première, le Président de la Cour pénale internationale (CPI), Sang-Hyun Song, est à Kinshasa jusqu'au 15 décembre prochain.Il rencontrera les autorités congolaises, ainsi que des membres des organisations de la société civile locale et des communautés touchées par le conflit en Ituri. Objectif affiché par la CPI : renforcer la coopération apportée par la RDC et mieux faire comprendre le mandat de la Cour.

Logo CPI.jpgLe Président de la CPI rencontrera le ministre congolais des affaires étrangères, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, le chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République du Congo (MONUC) et les membres du corps diplomatique.

Sang-Hyun Song se rendra ensuite dans l’Est du pays, à Bunia, le chef-lieu du district de l’Ituri, où il rencontrera des membres des communautés affectées par les crimes qui font actuellement l’objet d’enquêtes par la Cour, ainsi que des représentants des autorités locales, des magistrats des tribunaux locaux, des membres d’organisations locales de défense des droits de l’homme et des journalistes.

Il visitera également la ville de Fataki (située à 85 km au nord de Bunia), qui a été parmi d’autres le théâtre de combats en 2003. Il y prendra part à une réunion à laquelle seront invités le grand public, des représentants des autorités locales, des chefs religieux et coutumiers, des enseignants, des représentants d’associations féminines et des membres de la presse locale.

La République démocratique du Congo (RDC) est concernée par 3 affaires dans les mains de la CPI : tout d'abord le cas Thomas Lubanga Dyilo, puis celui de Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui et enfin la cas Bosco Ntaganda. Un mandat d’arrêt a en effet été délivré à l’encontre de Bosco Ntaganda, mais celui-ci n’a pas encore été appréhendé. Reste enfin le cas Jean-PIerre Bemba, qui n'est pas appréhendé sur une affaire concernant la RDC, mais la République centrafricaine, entre 2002 et 2003.

03 décembre 2009

RDC : La colère du MLC contre la CPI

Le MLC en est convaincu, la Cour pénale internationale (CPI) s'acharne contre son "chairman", Jean-Pierre Bemba. Le leader de l'opposition congolaise s'est vu refuser sa demande de libération provisoire par la chambre d'appel de la CPI, à laquelle elle avait déjà pourtant répondu favorablement le 14 aout dernier. Le parti de Jean-Pierre Bemba dénonce un "acharnement à caractère politique" contre son leader.

Logo MLC.jpgLe MLC regrette que "la chambre d’appel ait adhéré aux thèses du procureur", qui a motivé son refus notamment par le risque de voir le prévenu se soustraire à la justice. Le mouvement s’étonne ensuite qu’aucun acte de poursuite n’ait été posé à l’endroit de l’ancien président centrafricain, Ange-Félix Patassé, le principal intéressé dans l’affaire.. et de conclure : "l’affaire Bemba prouve des interférences à caractère politique".

Jean-Pierre Bemba a été arrêté en Belgique le 24 juin 2008 sur mandat de la CPI qui l’accuse de crimes contre l’humanité et le considère personnellement responsable des exactions commises par les troupes de son ancienne rébellion du MLC en 2003 en Centrafrique. Son procès est prévu le 27 avril.

Christophe Rigaud


24 novembre 2009

RDC : Le conflit congolais devant la CPI

Deux chefs de guerre de République démocratique du Congo (RDC) se retrouvent devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui sont accusés d'avoir dirigé en février 2003 l'attaque d'un village de la région de l'Ituri, alors que des groupes de combattants rivaux se battaient pour le contrôle des richesses de la région. Germain Katanga, 31 ans, commandait la Force de résistance patriotique. Mathieu Ngudjolo, 39 ans, dirigeait le Front intégrationniste national. Tous deux rejettent les sept chefs d'inculpation de crimes de guerre et les trois chefs d'inculpation de crimes contre l'humanité retenus contre eux.

Germain Katanga.pngMathieu Ngudjolo Chui.pngLe procès conjoint de deux chefs rebelles congolais devant la Cour pénale internationale (CPI) "sera l'occasion pour les victimes d'atrocités commises dans le conflit armé en République démocratique du Congo de voir ces deux accusés répondre de leurs actes devant la justice", souligne Human Rights Watch. L'ONG américaine rappelle dans une récente note les différents enjeux du procès et les charges qui pèsent sur les deux accusés :

"La présence de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo sur le banc des accusés permettra enfin à leurs victimes de connaître toute la vérité sur les crimes à l'origine de leurs souffrances », a observé Param-Preet Singh, conseillère juridique auprès du Programme Justice internationale de Human Rights. « Ce procès servira par ailleurs à rappeler aux autres auteurs de violations des droits humains en Ituri et dans d'autres régions qu'ils risquent également de devoir répondre un jour de leurs actes devant la justice. »

Germain Katanga est l'ancien chef d'état-major de la Force de résistance patriotique en Ituri (FPRI), un groupe de milices de l'ethnie Ngiti. Mathieu Ngudjolo est quant à lui l'ancien chef d'état-major du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), un groupe de milices de l'ethnie Lendu alliées au groupe de Germain Katanga. Les deux prévenus devront chacun répondre à sept chefs d'accusation pour crimes de guerre et à trois chefs d'accusation pour crimes contre l'humanité , dont l'utilisation d'enfants soldats, l'esclavage sexuel, des viols et des meurtres lors d'une opération militaire à caractère ethnique menée au début de l'année 2003. Cette attaque avait visé le « nettoyage » des civils de l'ethnie Hema dans le village de Bogoro, dans le district de l'Ituri situé à l'est du Congo. Depuis 1999, un conflit ethnique armé opposant les milices de l'ethnie Lendu et Ngiti aux milices du groupe ethnique Hema avait fini par échapper a tout contrôle en Ituri.

Outre leurs dépositions en tant que témoins, certaines victimes pourront, en vertu des règles de la CPI, jouer un autre rôle dans le cadre du procès. Bien qu'elles ne soient pas parties dans les procédures, les victimes pourront participer au procès et exposer leurs « vues et préoccupations » lorsque leurs intérêts personnels sont concernés, pourvu que cette participation ne soit pas contraire aux droits de l'accusé et aux exigences d'un procès équitable. À ce jour, les juges ont estimé que près de 350 victimes pourront participer au procès de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo.

Le conflit en Ituri et les autres conflits à l'est du Congo mettent en lumière le rôle joué par les forces armées non congolaises dans la violence qui secoue cette région. L'Ituri en particulier est devenu un champ de bataille avec l'implication des gouvernements de l'Ouganda, du Rwanda et du Congo. Ces pays ont fourni une aide politique et militaire aux milices ethniques en Ituri et à d'autres groupes armés congolais, en dépit des nombreuses preuves de violations massives du droit humanitaire international commises par ces milices et groupes. Le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, a exprimé à maintes reprises sa volonté de traduire en justice les principaux responsables des graves crimes commis au Congo.

« Le procureur de la CPI devrait veiller à ce que justice soit rendue en Ituri en concentrant ses efforts sur le rôle des hauts responsables congolais, rwandais et ougandais qui ont armé et soutenu les milices dans cette région », a souligné Mme Singh.

Bosco Ntaganda se trouve toujours dans l'est du Congo, où il continue de commettre de graves exactions. En novembre 2008, il a dirigé une attaque sur la ville de Kiwanja dans la province du Nord Kivu, qui a fait quelque 150 morts parmi la population civile. En janvier 2009, il a été nommé général dans l'armée congolaise, après que son groupe rebelle, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), eut accepté de renoncer à sa lutte armée et de rejoindre les forces gouvernementales.

L'État congolais a collaboré étroitement à ce jour avec la CPI. En 2002, le gouvernement du président Joseph Kabila a ratifié le Statut de Rome établissant la CPI. En avril 2004, le Congo a expressément demandé au tribunal d'ouvrir une enquête sur son territoire. Le procureur de la CPI a ouvert une première enquête en juin 2004 et le gouvernement congolais a ensuite aidé à l'arrestation et à l'extradition de MM. Lubanga, Katanga et Ngudjolo. Malgré cette coopération exemplaire, ce même gouvernement a refusé jusqu'à présent d'arrêter Bosco Ntaganda, en soutenant que son arrestation pourrait compromettre la paix déjà fragile dans le pays.

« Permettre à des criminels de guerre présumés tels que Bosco Ntaganda de diriger des troupes ne fait que donner le feu vert à ce dernier ainsi qu'à d'autres pour poursuivre leurs attaques contre la population civile », a déploré Mme Singh. « Le gouvernement congolais devrait arrêter Bosco Ntaganda, comme il l'a fait dans le cas d'autres chefs de guerre en Ituri. »

Des représentants des 110 États parties à la CPI doivent se réunir cette semaine à La Haye pour discuter des procédures de gestion et de surveillance de la CPI. Human Rights Watch a souligné l'importance d'une collaboration permanente des États et de leur soutien à la Cour sur le plan tant politique que financier, afin que celle-ci puisse s'acquitter efficacement de son mandat.
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22 novembre 2009

RDC : Bemba veut remettre de l'ordre au MLC

Après son dernier échec électoral en Equateur, rien ne va plus pour le MLC, le mouvement de l'ancien vice président Jean-Pierre Bemba. Emprisonné par la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes de guerre, Jean-Pierre Bemba recevra le 4 décembre une délégation de son parti à la prison de Scheveningen. Objectif : reprendre la main sur son mouvement.

DSC03834 copie 2.jpgSelon le MLC en France, l'entretien portera sur la situation interne après l'échec électoral lors des élections pour le gouvernorat de l'Equateur. Une délégation du MLC France se rendra donc aux Pays-Bas pour "recevoir les orientations politiques de (son) président-fondateur." Cette visite sera aussi l'occasion de réconforter Jean-Bemba, détenu depuis bientôt deux ans.

L'ancien vice-président de République démocratique du Congo, également Sénateur, avait été arrêté en mai 2008 à Bruxelles sur ordre de la CPI avant d'être transféré à la prison de La Haye. La CPI lui reproche des "crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, des viols et des tortures" commis en 2002 et 2003 en République centrafricaine par ses troupes. Le MLC étaient effectivement venu prêter main forte au président Ange-Félix Patassé, en guerre contre la rébellion du général François Bozizé. Jean-Pierre Bemba avait toujours fait figure d'opposant sérieux face à l'actuel président Kabila. Aux élections de 2006, le président du MLC avait rassemblé 42% des suffrages. Le procès de Jean-Pierre Bemba débutera le 27 avril prochain.

Christophe Rigaud

Photo : Jean-Pierre Bemba en campagne présidentielle - 2006 - Kinshasa (c) Christophe Rigaud

05 novembre 2009

RDC : Le procès Bemba débutera le 27 avril 2010

Il faudra encore un peu de patience à Jean-Pierre Bemba. La Cour pénale internationale (CPI) vient de fixer au mardi 27 avril 2010 la date d'ouverture du procès dans l'affaire du Congolais Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes contre l'humanité commis en République centrafricaine entre 2002 et 2003.

DSC03857 copie.jpgJean-Pierre Bemba Gombo serait pénalement responsable, pour avoir effectivement agi en qualité de chef militaire, de deux crimes contre l'humanité (meurtre et viol) et de trois crimes de guerre (meurtre, viol et pillage), prétendument commis sur le territoire de la République centrafricaine au cours de la période comprise approximativement entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003.

Après son arrestation par les autorités belges, conformément à un mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire de la CPI, il a été transféré à la Cour le 3 juillet 2008. Il est actuellement détenu au quartier pénitentiaire de la CPI à Scheveningen, à La Haye.

Photo : Jean-Pierre Bemba en campagne - Kinshasa 2006 (c) Christophe Rigaud

31 octobre 2009

RDC : Kinshasa sauve une fois de plus le soldat Ntaganda

Le gouvernement congolais ne remettra pas à la Cour pénale internationale (CPI) l'ex-chef rebelle Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre. Son porte-parole, Lambert Mende, précise que "les chicaneries autour des poursuites à engager sans délai sont de nature à infliger à ce pays fragile un remède pire que le mal". Pour Kinshasa, livrer Ntaganda compromettrait les chances de paix au Kivu. Ntaganda sauve sa tête une fois de plus... jusquà quand ?

Image 3.pngLe président Joseph Kabila avait prévenu : "la paix et la sécurité du Nord-Kivu passent avant toute chose", quitte à protéger un criminel de guerre. Depuis le début de l'année les pressions de la communauté internationale se sont multipliées, demandant au gouvernement de République démocratique du congo (RDC) de leur remettre Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré au grade de général dans l'armée congolaise. Officiellement assigné à des fonctions non opérationnelles, en réalité Ntaganda est un des responsables de la campagne Kimya II, engagée par les forces armées congolaises (FARDC) contre les rebelles hutus encore présents au Kivu.

24 octobre 2009

RDC : Le procès Bemba prévu début 2010

C'est du côté de Bangui, la capitale centrafricaine, qu'il faut regarder pour comprendre que la tenue du procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) est imminente. Une opération de séduction et d'information à grande échelle est en effet lancée ce mois-ci, en Centrafrique, par la CPI. Une importante campagne télévisée vise à s'assurer de la collaboration de la population à l'enquête contre de l'ex leader congolais et à faire accélérer le procès. Plusieurs sources, proches de l'enquête, confirment que le procès de Jean-Pierre Bemba débuterait au premier trimestre 2010.

DSC03995 copie.jpgLa coïncidence est en troublante. Comment expliquer le démarrage de cette campagne de sensibilisation de la population, si ce n'est pour annoncer le prochain procès de Jean-Pierre Bemba ? Dans cette instruction, de nombreux témoignages importants sont encore attendus et la CPI cherche ainsi à éviter les désistements et rétractations de dernière minute. Ce programme de sensibilisation est aussi destiné à recueillir de nouveaux témoignages au sein de la population, principale victime des exactions imputées aux troupes de Bemba.

Rappelons que le leader du MCL et ancien vice-président de République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis par sa milice entre 2002 et 2003 en République centrafricaine. A l'époque, les troupes de Jean-Pierre Bemba étaient venues en aide au président Ange-Félix Patassé. Patassé est pourtant le grand absent du procès. Mais les centrafricains ne voient pas comment Ange-Félix Patassé pourraient échapper au procés Bemba... au moins en tant que témoin. En Centrafrique, on ne comprend en effet pas pourquoi la justice internationale s'en prend au Congolais Bemba, alors que celui qui l'a invité à venir se battre dans le pays, n'est pas inquièté.

Tous les efforts de communication de la CPI n'arriveront donc pas à masquer les ambiguïtés de l'affaire Bemba. Alors qu'Ange-Félix Patté, de retour dans son pays, sera libre de revenir aux affaires en se présentant aux élections présidentielles de 2010 en Centrafrique ; Jean-Pierre Bemba, va bientôt entamer sa deuxième année en prison, loin des préparatifs de la présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo.

Christophe Rigaud

photo : Jean-Pierre Bemba à Kinshasa en 2006 (c) Christophe Rigaud

11 septembre 2009

La FIDH prend la tête d'un front anti-Bemba

Depuis son rapport sur les exactions des troupes de Jean-Pierre Bemba à Bangui en 2002-2003, la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) semble avoir pesé de tout son poids dans le maintien en détention de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC). La FIDH craint la fuite Jean-Pierre Bemba et pour la sécurité des témoins.

Image 7.pngLa FIDH est en effet le principal accusateur de Jean-Pierre Bemba pour crimes de guerre à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Son enquête accablante pour le leader congolais constitue la base de l'accusation menée par le procureur Luis Moreno-Ocampo. Alors la FIDH est montée au créneau lorsque la CPI a dû se prononcer sur la libération provisoire de Bemba.

Pour l'ONG, il y a un risque que Bemba échappe à la justice pendant sa libération provisoire et craint pour la sécurité des témoins et victimes. La FIDH rappelle "que la situation sur le terrain, tant en République Centrafricaine (RCA) qu’en République démocratique du Congo (RDC), est très tendue, et que les témoins et victimes des crimes dont Jean-Pierre Bemba est accusé se trouvent dans une situation extrêmement précaire". la FIDH souligne que "des victimes et des témoins en contact avec la Cour, mais aussi d’autres personnes restées en dehors de la procédure judiciaire ont subi de nombreuses pressions"... et on pensent aux récents "mitraillages" des résidences de deux anciens membres du MLC (le parti de Bemba). La Fédération Internationale des Droits de l'Homme pense que cette libération soit comprise comme un « acquittement » et entraîne des incidents.

Les partisans de Jean-Pierre Bemba crient leur colère et ne comprennent pas la position de la FIDH quelques jours après le "pseudo-mitraillage" des villas d’Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge. Le clan Bemba se demande aussi pourquoi la FIDH et le procureur ne poursuivent pas Patassé, Bozizé et le général Miskin... autrement plus impliqués dans les exactions, selon les "bembistes". La FIDH a tout de même réussi une chose : mettre la pression sur la Cour, à quelques jours des audiences avec les Etats censés accueillir Jean-Pierre Bemba en liberté provisoire.

Christophe Rigaud