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22 juin 2010

RDC : John Numbi serait en prison

L'information n'est pas encore officielle, mais le général John Numbi, mis en cause dans le meurtre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, aurait été interpellé et placé en détention "dans une prison proche de la présidence", selon le site belge levif.be. Il s'agirait d'un tournant décisif dans l'affaire Chebeya, quelques jours avant son enterrement et à une semaine des festivités du cinquantenaire.

Afrikarabia logo.pngL'enquête piétine et les autorités de Kinshasa semblent redouter l'image désastreuse que pourrait donner la RDC à quelques jours de l'anniversaire de l'indépendance du pays.  Il fallait un acte fort... et c'est un proche de Joseph Kabila qui en fait les frais : John Numbi, le chef de la police congolaise, accusé d'avoir ordonné l'assassinat de Floribert Chebeya.

Le célèbre militant des droits de l'homme et son chauffeur ont disparu le 1er juin dernier alors qu'ils avaient rendez-vous à l’Inspection générale de la police, pour y rencontrer John Numbi. Après le tollé international provoqué par la mort de Chebeya, l'étau semble se resserrer autour du général Numbi.

MISE A JOUR : Depuis cette date, John Numbi a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire et placé en fait en résidence surveillée et non en détention.

Christophe Rigaud

18 mai 2010

RDC : La motion qui peut faire tomber Muzito

126 députés de République démocratique du Congo ont décidé de faire tomber le gouvernement d'Adolphe Muzito. Dans le texte de la motion que nous publions, les signataire ont plusieurs griefs contre le Premier ministre congolais : insécurité généralisée, mal gouvernance et retard dans le découpage territorial.

Afrikarabia logo.pngMotion de censure contre le gouvernement

"Cette mise en cause de la responsabilité du Gouvernement est avant tout fondée sur l’absence de volonté, désormais avérée du Premier ministre, Chef du Gouvernement, à exercer la plénitude des prérogatives dévolues par la Constitution à cette éminente fonction, au profit d’une structure informelle communément appelée « Gouvernement parallèle». Ce qui entraine ipso facto, la violation de notre Constitution, de manière permanente. Cette initiative est également justifiée par l’incapacité notoire du Premier ministre à mettre en œuvre une politique générale conforme aux engagements qu’il avait pris devant cette illustre Assemblée en octobre 2008, de rencontrer les aspirations de nos populations. Point n’est besoin de rappeler que c’est sur la base de ces engagements que son Gouvernement avait été investi. Honorable Président, Distingués Membres du Bureau, Honorables Députés et très chers Collègues, Nous considérons, par conséquent, que le Premier ministre a trahi la confiance que lui avait accordée la Représentation Nationale. C’est pourquoi nous demandons à cette auguste Assemblée, de bien vouloir en prendre acte et de censurer son gouvernement. Honorable Président, Permettez-nous d’étayer notre propos par trois exemples saillants des objectifs du Programme du Gouvernement qui n’ont pas été atteints :

1. le Premier ministre et son Gouvernement avaient promis de ramener la paix et la sécurité, ainsi que de restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. A ce jour, cet objectif n’a pas été atteint. En effet, malgré les accords signés avec les Gouvernements de l’Ouganda et du Rwanda, et les opérations militaires conjointes de notre armée appuyée par la MONUC, avec les armées de l’Ouganda et du Rwanda, la paix n’est pas revenue dans l’Est du pays. Comme chacun peut le vérifier, tant dans la Province Orientale (Haut-Uélé, Bas-Uélé ou en Ituri) que dans le Nord et Sud-Kivu, des tueries des populations civiles et des viols ou encore des affrontements entre groupes armés se poursuivent, provoquant encore et toujours des déplacements de populations par milliers. Pendant ce temps, l’exploitation illégale de nos ressources par les pays voisins se poursuit sans désemparer. L’insécurité a même atteint la Province de l’Equateur. En effet, au-delà des évènements malheureux et de l’humiliation subie par l’Etat le dimanche de Pâques à Mbandaka, il faut noter que plus de 140.000 de nos compatriotes sont toujours réfugiés au Congo Brazzaville.

2. Le Premier ministre et son Gouvernement avaient également préconisé la bonne gouvernance, pour assurer à notre pays une croissance forte génératrice d’emplois. Cet objectif est également un échec. En effet, en lieu et place de la bonne gouvernance, nous assistons plutôt à une politique du Gouvernement caractérisée par la mauvaise gestion des Finances publiques, la dilapidation des deniers de l’Etat et la corruption généralisée. Cette mauvaise gouvernance a conduit à l’aggravation de la misère de nos populations qui vivent aujourd’hui dans des conditions inhumaines. La majorité des habitants de notre pays n’a accès ni à l’eau potable, ni à l’électricité, ni aux soins médicaux, ni à une alimentation suffisante, ni à l’éducation et ni, encore moins, à l’emploi. Et cette énumération est loin d’être exhaustive.

3. le Premier ministre et son Gouvernement s’étaient engagés à finaliser la : décentralisation telle que stipulée dans la constitution. Cette promesse n’a pas non plus été tenue. En effet, aucune disposition constitutionnelle en matière de décentralisation n’est respectée Gouvernement. Non seulement les provinces ne jouissent pas effectivement des 40% de recettes à caractère national leur allouées par la constitution (article 175, alinéa 2) mais, de plus, la mise en place de nouvelles provinces (article 226, alinéa 1), a pris un retard tel, qu’à partir de ce mois de mai 2010, le pays entre dans une impasse constitutionnelle. Les élus de l’Ituri ont donné le ton. Serions-nous à la veille d’une «rébellion» des Districts? La responsabilité du Gouvernement dans cet imbroglio juridico-politique n’a d’égale que la désinvolture avec laquelle il considère ce sujet. Honorable Président, Distingués Membres du Bureau, Honorables Députés et très chers Collègues, Compte tenu de cette situation calamiteuse dans laquelle le Premier ministre et son Gouvernement ont plongé le pays, nous pouvons, ici et maintenant, mettre fin à cet état d’insécurité et de misère et redonner la dignité à notre peuple qui a droit à la paix, au travail, à une juste rémunération et à des conditions de vie décentes. Par conséquent, nous, signataires de la présente motion de censure, vous invitons à prendre ensemble nos responsabilités et à voter massivement en faveur de cette censure contre le Premier ministre et son Gouvernement. Honorable Président, nous avons dit et vous remercions.

Fait à Kinshasa, le jeudi 13 mai 2010 Pour les signataires Gilbert Kiakwama Pdt du Groupe CD Roger Lumbala Pdt du Groupe ODR François Muamba T Pdt du Groupe MLC"

01 avril 2010

RDC : Le MLC refuse la modification du mandat présidentiel

Le MLC et les principaux partis d’opposition ne décolèrent pas contre la modification constitutionnelle, notamment de l’article 220, relatif au mandat du Président de la République et au découpage territorial.

Logo MLC.jpgLes partis d'opposition notent tout d'abord que la "réunion interinstitutionnelle", préalable à la révision constitutionnelle, est une structure informelle et dépourvue de fondement juridique. François Mwamba condamne ensuite le fait que "le premier président de la cour suprême de justice siège au sein de cette structure", en violation du principe de séparation des pouvoirs.

Concernant la modification du mandat présidentiel, jugée inacceptable pour l'opposition, le PPRD (parti présidentiel) a affirmé qu'il n'en acceptera pas, lui non plus, le changement. Un signe d'appaisement de la part du parti au pouvoir, qui note toutefois que "les personnalités qui siègent au sein de la réunion interinstitutionnelle sont des Congolais eux aussi. Et à ce titre, ils peuvent donner leur point de vue mais cela n’engage pas une institution de la république" a déclaré un responsable du PPRD. A seulement 1 an de la prochaine échéance électorale, cette révision constitutionnelle fait craindre à l'ooposition congolaise une simple manoeuvre politique.

15 février 2010

RDC : Clément Kanku, le nouvel homme fort de Jean-Pierre Bemba

Exit François Mwamba ? Jean-Pierre Bemba tente de reprendre la main sur son mouvement et impose une nouvelle tête : Clément Kanku. Bemba prépare déjà sa plateforme électorale et relance l'Union pour la Nation (UN). Le secrétaire général du MLC se retrouve ainsi dépossédé de toute autorité sur le parti de Jean-Pierre Bemba. Clément Kanku prend donc la tête de l'UN, avec pour mission de remettre de l'ordre chez les pro-Bemba... au cas où le "chairman" serait de retour pour la Présidentielle de 2011.

Image 1.pngSelon la presse locale, à Kinshasa, l’opposition est au bord du naufrage et la rupture serait comsommée entre le patron du MLC, Jean-Pierre Bemba (détenu à La Haye pour crimes de guerre) et François Mwamba, le secrétaire général du mouvement, resté à Kinshasa. Mwamba est accusé de ne pas avoir su tenir le MLC en l'absence du chef... et la déroute électorale en Equateur a fini par lui faire perdre le peu d'autorité qui lui restait.

Depuis sa prison de la Cour pénale internationale (CPI), Jean-Pierre Bemba essaie d'abord veinement de remettre de l'ordre au sein du MLC. Plusieurs réunions sont organisées à La Haye avec les caciques du parti... mais rien n'y fait. C'est alors qu'une solution apparaît en dehors du MLC. Jean-Pierre Bemba choisit de faire renaître l'Union pour la Nation (UN), sa machine de guerre électorale et place à sa tête un homme neuf : Clément Kanku. Objectif : réactiver les troupes bembiste... messe de suffrage, marche pacifique et meeting sont déjà programmés à Kinshasa. La campagne électorale est donc bel et bien commencée dans le camp Bemba. Reste à savoir si l'ancien vice-président congolais serait libre pour le scrutin... avec la CPI, rien n'est moins sûr.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

15 décembre 2009

RDC : François Muamba toujours contesté

Une crise de légitimité agite toujours le MLC congolais. Depuis la perte de la province de l'Equateur, bastion historique du parti, rien ne va plus au sein de la formation de Jean-Pierre Bemba. Le président du mouvement est toujours en attente d'une hypothétique mise en liberté provisoire et le leadership du MLC, assuré par François Muamba, semble de plus en plus contesté. D'anciens membres du MLC, rassemblés aujourd'hui au sein du MPDC (Mouvement populaire de défense du Congo) continuent de demander le départ du secrétaire général du parti, François Muamba. La guerre de succession a-t-elle commencé ?

Image 1.pngDans un communiqué, le MPDC revient sur les différents revers du MLC ces derniers mois : " la perte de la province de l’Equateur pourtant acquise à l’opposition. Le refus d’accorder la liberté provisoire à Jean Pierre Bemba sans motif probant. L'intensification des représailles contre les citoyens Congolais notamment ceux de Dongo. L’autosatisfaction et la dérive totalitaire du régime actuel. Le musellement de l’opposition politique interne, non institutionnelle et non parlementaire...". Le MPDC en tire les conséquences et souhaite se positionner comme un acteur à part entière de la scène politique congolaise. Sans renier Jean-Pierre Bemba, qu'ils "dissocient" maintenant de la direction du MLC, le MPDC souhaite prendre "la direction politique de l’opposition jusqu’aux portes de 2011". Ils veulent également "abolir l’exécutif du MLC actuel et rassembler et solidifier l’opposition sous nos ordres". Ce mouvement, dirigé depuis Paris par Joris Nkombe, rejette également les résultats des élections en Equateur et qualifie son nouveau gouverneur, Jean-Claude Baende (ex-MLC), de "traître".
Une fois de plus, en l'absence du chef Jean-Pierre Bemba, détenu par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, le MLC paraît toujours aussi désemparé. La prochaine échéance présidentielle de 2011 risque en effet de se dérouler sans le leader historique du mouvement, coincé dans sa prison de La Haye. Qui portera les couleurs du MLC dans ce scrutin ? Difficile de le dire aujourd'hui, mais les appétits sont déjà bien aiguisés.

Christophe Rigaud

02 novembre 2009

RDC : Qui menace François Muamba ?

Le secrétaire général du MLC, François Muamba se dit menacé de mort. Une série de SMS lui demande de démissionner de ses fonctions au sein du parti de Jean-Pierre Bemba. La violence des messages a poussé des députés du Kasaï à soutenir publiquement François Muamba et s'inquiètent de ces dérives. Pour de nombreux observateurs, ces menaces de mort ne sont pas sans rapport avec la campagne électorale dans la province de l'Equateur où certains députés MLC souhaitent faire cavaliers seuls.

Image 2.pngPar deux fois en deux jours, le secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (MLC), François Muamba a reçu des SMS hostiles lui demandant de démissionner de ses responsabilités au MLC. Le deuxième SMS, plus violent, est signé Joris Nkombe et se résume selon Africanews par ces mots : "plainte de trahison, insécurité, désaveu de Muamba, ultimatum, incursion". Sur son site internet www.mpdc.fr, Joris Nkombe demande ouvertement la démission de Muamba, estimant que celui-ci "n'est plus qualifié pour mener le combat".Ces menaces semblent donc bien venir de l'Equateur, où se déroulent des élections provinciales sous tensions (voir Afrikarabia du 1 novembre 2009).

Face aux menaces sur François Muamba, des députés des deux Kasaï demandent une mise au point de Jean-Pierre Bemba et du MLC et de garantir la sécurité de son secrétaire général. Ils souhaitent aussi que les "notables de l'Equateur enterrent la hache de guerre".

Christophe Rigaud