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07 janvier 2009

RDC : Ntaganda redemande la démission de Nkunda

Deux fois plutôt qu'une ! Le Chef d'Etat-Major du CNDP, Bosco Ntanganda a réitéré aujourd'hui le souhait de voir démission de "chairman" du mouvement rebelle, Laurent Nkunda. La crise semble s'installer au sein de la rébellion.

"Nous invitons Laurent Nkunda à accepter sa destitution et à coopérer avec le nouveau leadership du CNDP", a déclaré à l'AFP le porte-parole du général Ntaganda, Désiré Kamanzi. "Bosco Ntaganda a pris les choses en main et gère les affaires du CNDP. Il dirige maintenant le comité de crise qui va décider de l'avenir du mouvement", selon M. Kamanzi.

Depuis le territoire de Rutshuru (partie de la province du Nord-Kivu, au nord de Goma, sous contrôle rebelle), Nkunda et ses partisans assurent que les instances dirigeantes du mouvement restent inchangées. Des représentants de la rébellion se sont rendus normalement à Nairobi où ils ont repris mercredi les négociations directes avec le gouvernement congolais. Mais les partisans de Ntaganda indiquaient jeudi que cette délégation n'était pas légitime. A suivre...

06 janvier 2009

RDC : Panique à la tête du CNDP !

A la veille de la reprise des négociations de Nairobi entre gouvernement et rébellion, un vent de panique a subitement soufflé sur le mouvement Laurent Nkunda. Le général Bosco Ntaganda, le chef d’état major du Congrès nationale pour la défense du peuple (CNDP) a été accusé de haute-trahison. Sa faute : avoir transmis un communiqué dans lequel il affirmait qu’un groupe d’officiers du CNDP avait démis de ses fonctions Laurent Nkunda.

Afrikarabia logo.pngLes partisans du général déchu ont vite répliqué. "Le général Bosco Ntaganda n'a pas la capacité de destituer le président Laurent Nkunda. Le CNDP demeure un mouvement et une armée unis", a dit à Reuters le colonel Sultani Makenga, responsable militaire adjoint du groupe. Il a précisé ne pas savoir pourquoi Ntaganda avait fait cette déclaration. Dans un communiqué à l'AFP, le CNDP a indiqué que "Laurent Nkunda est toujours le chairman" du mouvement.

En avril dernier, la CPI a rendu public un mandat d'arrêt visant Ntaganda, l'accusant d'avoir recruté des enfants de moins de 15 ans pour participer au conflit interethnique dans la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC. Bosco Ntaganda est un ancien associé de Thomas Lubanga, ancien chef de milice dans l'Ituri, dont le procès devant la Cour pénale internationale de La Haye doit commencer le 23 juin. Lubanga est aussi accusé d'avoir recruté des enfants soldats. "Terminator" est revenu en 2006 dans sa province natale du Nord-Kivu où il a rejoint le CNDP qui dit défendre la minorité tutsie en RDC contre la persécution du gouvernement et les milices hutues du Rwanda voisin. Nkunda a refusé jusqu'à présent de remettre Ntaganda aux Congolais ou aux autorités internationales, demandant des preuves des crimes de guerre de son chef militaire.

Cette crise qui semble s'installer au sein du CNDP ainsi que les mauvaises relations entre les rebelles et la Monuc n'augure rien de bon à quelques heures du troisième round des négociations de Nairobi qui tentent de mettre fin à la guerre dans l'Est de la République démocratique du Congo.

13 décembre 2008

RDC : Une ONG publie la liste des entreprises impliquées dans le trafic du Coltan

Derrière la guerre du Kivu, il y a le commerce très lucratif des minerais… et derrière ces trafics, il y a de nombreuses multinationales qui ont prospéré sur le pillages des ressources minières de cette région de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Une ONG Sud Africaine, SARW, livre les noms de ces entreprises dans un récent rapport… une première !

ed658eaf015444096c7f27411d510195.jpgLe rapport du South Africa Resource Watch (SARW) lève le voile sur ces dizaines d’entreprises qui profitent du commerce illégal du Coltan, un mélange de Tantale et de Columbium utilisé dans la fabrication des téléphones portales et des jeux vidéos. Une activité très rentable pour les rebelles et les groupes armés qui contrôlent la région… mais une activité en marge de la légalité, qui déstabilise depuis une dizaine d’années l’Est de la RDC et alimente la guerre. Le malheur de cette région est constitué des trésors de son sous-sol.

Depuis de nombreuses années des ONG, comme Global Witness, dénoncent les dérives du commerce des minerais congolais. La nouveauté du rapport du SARW… une liste, avec les noms de ces « entreprises prédatrices ». Les sociétés sont américaines , allemandes, belges, britanniques, chinoises ou rwandaises et profitent de l’absence de l’état pour se servir dans les sous-sols congolais. Voici la liste des entreprises impliquées dans le trafic du Coltan au Kivu, publiées par SARW :

1. Commet Uganda coltan trading Mr. Salim Saleh 2. Afrimex idem Grande Bretagne 3. Amalgamated Metal Corp. id. Grande Bretagne 4. Cabot Corporation tantalum processing USA 5. Cogecom coltan trading Belgique 6. Euromet id. Grande Bretagne 7. Finconcord SA id. Suisse 8. Finmining id. Saint Kitts(Antilles) 9. H.C. Starck GmbH & Co coltan processing RFA 10. Kemet Electronics capacitor/manufacture USA 11. Malaysian Smelting Cor. coltan processing Malaysie 12. Nac Kazatomprom tantalum processing Kazakhstan 13. Ningxia Non Ferrous Metals id. Chine 14. Pacific Ores Metals coltan trading Hong Kong/Chine 15. Raremet Ltd id. Saint Kitts (Antilles) 16. SLC Germany GmbH id. Allemagne 17. Sogem id. Belgique 18. Speciality Metals Company SA id. Belgique 19. Trademet SA id. Belgique 20. Trinitechinternational Inc. id/exploitation USA 21. Vishay Sprague manufacture USA/Israël 22. Eagle Wings Resources coltan exploitation Rwanda.

Espérons, que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies fasse bon usage de cette liste, désormais en sa possession

Christophe RIGAUD

Photo (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

12 décembre 2008

Kinshasa-Kigali : A chacun ses rebelles

Un groupe d'experts du Conseil de sécurité des Nations-Unies vient de remettre une nouvelle liste de personnalités et d'organisations soupçonnés de soutenir les mouvements rebellles. Le Rwanda et l'armée régulière de RDC sont tous les deux pointés du doigt.

Tribert Rujugiro, un conseiller du président rwandais Paul Kagame, y est notamment cité pour avoir fourni une aide au Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général dissident Laurent Nkunda, défenseur de la cause tutsie. Les auteurs du rapport évoquent un courrier électronique dans lequel Rujugiro remercie un correspondant à Dubaï pour avoir arrangé le versement de 120.000 dollars aux "soldats" de "notre ami Laurent". Ils accusent également l'armée congolaise de soutenir une milice hutue rwandaise (les FDLR), dont certains membres sont soupçonnés d'avoir participé au génocide rwandais du printemps 1994. Kinshasa et Kigali démentent soutenir un quelconque groupe rebelle... Selon le commissaire européen Louis Michel qui a rencontré Paul Kagamé à Kigali, ce dernier lui a affirmé prendre ses distances avec Laurent Nkunda : "Quand un leader défend une juste cause, c'est légitime. S'il défend sa propre cause, c'est un vulgaire chef de guerre" aurait conclu le président Rwandais.

07 décembre 2008

RDC : L'Union du Congo voit le jour à Paris

Les associations congolaises de France, ayant organisé à Paris le 29 novembre 2008 la manifestation contre l'impunité et l'indifférence, se sont réunies le vendredi 5 décembre 2008 dans le 18ème arrondissement de Paris. À l'issue de cette réunion, une plate-forme, dénommée l'UNION DU CONGO, a été  officiellement mise en place.

5b9738c78ebfaf598f11a3cf87ba8ec1.jpgL'UNION DU CONGO est une confédération regroupant des forces vives congolaises et des structures œuvrant pour la solidarité internationale, la paix et le développement en vue de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.

http://paixenrdc.jimdo.com/

RDC : Le retour des FDLR

Les miliciens hutus rwandais des FDLR reviennent sur le terrain militaire, en reprenant position sur un axe d’une quarantaine de kilomètres dans l’Est de la RDC. Les FDLR font également un retour sur le front diplomatique, en réclamnant un dialogue en Kinshasa et Kigali pour trouver "une issue heureuse".

Afrikarabia logo.pngLes Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ont repris toutes les "entités d’où le CNDP s'était retiré": Ishasha, Nyamilima et Kinyandoni. Le porte-parole du CNDP, Bertrand Bisimwa affirment « qu'ils ont organisé des meetings avec la population, ont installé de nouvelles autorités administratives. Ils ont pris le contrôle de ces entités et affirment en assurer la sécurité ».

La Monuc a confirmé le retour des FDLR, des groupes armés hutu rwandais qui comptent notamment parmi eux des auteurs du génocide anti-tutsi au Rwanda en 1994 réfugiés en RDC. Les FDLR ont toujours été présents dans cette région. Ils s’étaient retirés pendant l’avancée des rebelles de Laurent Nkunda, mais une fois le CNDP parti, les voilà de retour sur leurs anciennes positions. La présence des miliciens hutus dans l région, a toujours été la justification, donné par Laurent Nkunda, à la guerre qu'il mène au Kivu. Pour le chef rebelle, les FDLR menacent et persécutent la communauté tutsi qu'il défend.

Pendant ce temps, la rébellion hutu rwandaise, a réclamé samedi l'ouverture d'un dialogue avec Kinshasa et Kigali, qui ont adopté la veille un plan militaire pour la combattre. "La résolution du problème des FDLR passe d'abord par la voie du dialogue (...). On approche les FDLR, on approche le Rwanda et après nous discutons", a déclaré le porte-parole du mouvement à L'AFP. "Procéder immédiatement par l'usage de la force est hâtif, on ne résoudra pas l'insécurité par l'insécurité", a-t-il ajouté, en laissant entendre que son mouvement pourrait se défendre en cas d'attaque: "nous sommes des militaires, nous avons des armes".

Sur le terrain, une coopération occasionnelle a été observée par endroits entre les FARDC, les FDLR et différents groupes armés pour combattre les troupes de Laurent Nkunda. Le gouvernement de Kinshasa, qui nie toute coopération avec les FDLR, accuse en revanche le Rwanda de soutenir Laurent Nkunda, ce que Kigali dément. De son côté, le Rwanda exige depuis des années le désarmement des FDLR, qui comptent parmi eux des auteurs du génocide tutsi au Rwanda en 1994, réfugiés de l'autre côté de la frontière. A chaque accord de paix, le désarmement de la milice a été évoqué... sans aucun résultat sur le terrain...

02 décembre 2008

L'audience Bemba une nouvelle fois reporté devant la CPI

C'est la seconde fois que la Cour Pénale Internationale (CPI) reporte l'audience pour examiner les charges qui pèse sur l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba. Candidat malheureux du deuxième de l'élection présientielle de 2006, le learder du MLC est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité

d7af10a7a2836668c7dc03aee3f8ed27.jpg"La Chambre envisage le 12 janvier 2009 comme la date la plus proche" pour l'audience, mais la date exacte sera déterminée le 29 décembre, indique la CPI dans un communiqué, évoquant l'absence d'un juge "jusqu'à janvier 2009 pour des circonstances familiales graves". L'audience avait d'abord été prévue le 4 novembre puis le 8 décembre. Le procureur reproche à l'ex-chef rebelle et chef de l'opposition congolaise, qui clame son innocence, des viols, tortures, pillages et meurtres commis par ses hommes en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. En 2002 et 2003, le Mouvement de libération du Congo (MLC) fondé par M. Bemba était allé appuyer le régime du président centrafricain d'alors, Ange-Félix Patassé, pour écraser une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé, qui s'est emparé plus tard du pouvoir.

Seul leader de l'opposition congolaise à pouvoir rivaliser avec le président Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba vivait en exil depuis son départ de la République démocratique du Congo en avril 2007. Ses proches ont toujours dénoncé l'arrestion de leur chairman, qu'il juge dictée par des intérêts politiques. Le MLC continue de demander au tribunal d'instruire rapidement le dossier, pour que Jean-Pierre Bemba puisse se défendre dans des délais raisonnables... pendant ce temps, la partie orientale de la RDC, continue d'être en proie à une guerre effroyable.

Christophe RIGAUD

(c) Photo : JP Bemba en campagne électorale - Mai 2006 - Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

26 novembre 2008

RDC : Laurent Nkunda Premier ministre ?

D'après le quotidien congolais l'Avenir, l'idée d'un gouvernement d'union national, avec à sa tête le rebelle Laurent Nkunda, ferait son chemin dans "certains milieux occidentaux".

D'après le journal de Kinshasa, tout commence avec l’arrivée de l’ancien président nigérian, émissaire de l'ONU en RDC. L'Avenir croit savoir que la démarche d'Obasanjo consiste à faire accepter les propositions des négociations directes entre le gouvernement et le Cndp. « Il sera chez nous probablement le dimanche 30 novembre », a déclaré le porte-parole du Cndp, Bertrand Bisimwa. Avant d’ajouter que « nous nous attendons à des réponses positives par rapport à ce que nous avons demandé ».

Le CNDP de Nkunda semblerait attendent que l’émissaire de l’Onu leur apporte une suite positive sur les négociations directes et sur la « commission de monitoring du cessez-le-feu » unilatéral décrété par les rebelles fin octobre. Pour lui, les négociations directes avec le gouvernement sont acquises.

Autre élément troublant relevé par l'Avenir, le dernier rapport d'Human Right Watch égratignant le président Kabila sur les droits de l'homme et la répression de ses opposants. "Que cette Ong revienne aujourd’hui sur ce rapport, cela n’est pas innocent. S’il y a telle attente des négociations, c’est qu’il y a quelque chose de plus important qui se cacherait derrière ces négociations", note le quotidien, qui poursuit : "Dans certains milieux occidentaux, il est temps de mettre en place au Congo un autre gouvernement. On parle comme panacée à la guerre au Kivu, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Nkundabatware se présente déjà comme le prochain premier ministre de ce gouvernement". Seul hic à ce scénario : nommer Nkunda Premier ministre reviendrait à remettre en cause les élections présidentielles de 2006, estampillées "démocratiques" et financées par la communauté internationale à grand renfort de millions de dollars.

Toujours selon l'Avenir : "non seulement il est question de mettre fin au processus démocratique, mais aussi de faire un saut vers l’inconnu. Après le gouvernement d’union nationale qui prend corps dans les milieux occidentaux, faudra-t-il encore une transition ? Qui débouchera sur quoi ? Car, on aura démontré que les élections en Rdc ne servent à rien".

Christophe RIGAUD

25 novembre 2008

Kinshasa : Silence... on réprime

Alors que toute l'attention est retenue par la guerre au Kivu, Joseph Kabila exercerait une répression brutale envers ses opposants dans le reste du pays. Un très long rapport d'Human Rights Watch accuse le président Kabila d'avoir donner l'ordre d'écraser et de neutraliser ses opposants politiques.

952aed53d0e29a92e3e131426f8be881.jpgPlus de 250 entretiens ont été réalisés par HRW, avec des détenus mais aussi des agents des services de renseignement et des conseillers du président. Le rapport indique que les forces de sécurité congolaises ont réprimé de manière systématique ses ennemis politiques, Joseph Kabila ayant laissé entendre qu'il était acceptable de faire usage de la force au besoin.

Depuis les élections démocratiques de 2006, indique l'organisation de défense des droits de l'Homme, les militants de Jean-Pierre Bemba, l'ancien-vice président, et candidat malheureux à la présidentielle, ont été la cible d'une répression brutale qui a fait plusieurs centaines de morts et de blessés lors de combats à l'arme lourde dans les rues de Kinshasa. Human Rights Watch dénonce aussi la force excessive utilisée, selon elle, contre les membres du groupe politico-religieux Bundu Dia Kongo dans la province du Bas-Congo, notamment en février 2007.

HRW reconnaît que des groupes dans l'opposition ont eu aussi recours à la force: "Dans ces cas, la police et l'armée ont le devoir de rétablir l'ordre, mais très souvent le recours à la force a été excessif", lit-on dans le rapport.

Bien qu'un nouveau gouvernement ait été mis en place depuis le mois dernier, Human Rights Watch affirme que les arrestations d'opposants continuent, illustrant la nature systématique de la répression politique sous la présidence de Joseph Kabila.

Photo : Kinshasa, 2005 (c) Christophe RIGAUD www.afrikarabia.com

16 novembre 2008

Kinshasa charge le Rwanda de combattre les FDLR

Conséquence de la visite de deux jours à Kigali du ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo : Kinshasa approuve la participation "d'officiers de renseignement" rawandais pour pourchasser les rebelles hutus rwandais du FDLR basés dans l'est de la RDC.

Sur Radio Rwanda, Alexis Tambwe Mwamba a précisé qu'il était " tout à fait ouvert à ce que des officiers de renseignement rawandais puissent faire partie des troupes qui vont traquer les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) pour que les accusations selon lesquelles nous soutenons les FDLR puissent être balayées une fois pour toutes". Cette décision pourrait peut-être permettre de clarifier la situation entre les deux pays. En effet, Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion, ce qu'il dément. Et ce dernier exige depuis des années le désarmement des rebelles des FDLR, basés dans l'est de la RDC. La RDC et le Rwanda avaient signé en novembre 2007 à Nairobi un "Communiqué conjoint". Kinshasa s'y engageait à élaborer un "plan pour éliminer la menace" constituée par les FDLR et à lancer "d'urgence" des opérations militaires contre ces groupes.

13 novembre 2008

Qui peut arrêter Laurent Nkunda ?

En République démocratique du Congo, les rebelles du général Nkunda continuent leur inexorable avancée. Ils ont encore progressé de 20 km et  profitent, à présent, de la débandade de l'armée régulière congolaise pour gagner du terrain… La Monuc ne semble plus en mesure de peser sur le conflit, la force sud-africaine tarde à se mettre en place alors que l'Angola et le Rwanda attendent en embuscade. Pour l'instant, la voie est libre pour la rébellion du CNDP.

C'est un peu le sauve qui peut au sein de l'armée congolaise. Depuis l'humiliante défaite du 29 octobre, les rebelles de Nkunda campent aux portes de Goma, et progressent sur un autre front, sans rencontrer aucune résistance. Ces derniers jours, les soldats congolais, mécontents et paniqués, se sont enfuis vers le nord, en pillant sur leur passage trois villes et plusieurs villages.

Les rebelles sont maintenant aux portes d'une autre ville stratégique, Kanyabayonga, qui constitue une sorte de verrou stratégique de toute la partie nord du Nord Kivu. Le chef d'état major de l'armée congolaise, et le commandant de la Monuc sont sur place, pour tenter de réorganiser quelques unités fiables de l'armée, et éviter que la ville ne tombe aux mains de la rébellion. En deux jours, les rebelles de Laurent Nkunda se sont emparés, pratiquement sans combattre, d'au moins trois localités. Pourtant, lundi, le général Nkunda avait promis de respecter un cessez le feu, assurant ne faire que riposter aux attaques de l'armée...

De son coté, le Haut commissariat aux réfugiés envisage de transférer 20.000 personnes hébergées dans le camp de Kibati, trop proche de la ligne de front. Ces déplacés seront réinstallés dès que possible dans un autre camp, au sud de Goma, plus loin de la zone de combats.

Sans une intervention d'envergure internationale, rien ne semble plus arrêter Laurent Nkunda. Et ce n'est pas la dernière déclaration du belge Louis Michel qui devrait effrayer le général Nkunda : "je suis opposé à l'option militaire en RDC". Pendant ce temps, 1,5 millions de congolais errent sur les routes du Kivu, attendant le retour au calme pour rentrer dans leurs foyers.

Christophe RIGAUD

12 novembre 2008

L'accès à Goma coupé par le CNDP

Selon l'Associated Press, les rebelles de Laurent Nkunda bloquent la route qui mène aux territoires qu'ils occupent, après les violents combats qui se sont déroulés dans la nuit au nord de Goma, "avec en guise de barrage de fortune, deux cadavres de soldats du gouvernement congolais."

A quelques kilomètres de là, plus au sud, à Kibati, des milliers de personnes faisaient la queue devant les camions du Comité international de la Croix-rouge (CICR) pour obtenir des trousses de survie contenant des seaux, des couvertures, du savon, des récipients et des ustensiles de cuisine, selon Abdallah Togola, du CICR.

Mercredi, le vice-ministre angolais des Affaires étrangères, Georges Chicoty, a annoncé que son pays envoyait des troupes dans l'est du Congo-Kinshasa, réveillant la crainte d'une nouvelle guerre régionale pour les richesses des deux Kivu, où l'armée régulière congolaise se livre à des pillages.

La participation des troupes angolaises pourraient pousser le Rwanda à faire de même, alors que le Rwanda est déjà accusé de soutenir les hommes de Laurent Nkunda.

10 novembre 2008

La menace Laurent Nkunda

Laurent Nkunda vient d'avertir qu'il attaquera toute force régionale africaine de maintien de la paix qui serait déployée en aide à l'armée régulière congolaise au Nord-Kivu, (RDC). Une solution qui a été envisagé dimanche lors d'un sommet de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) pour tenter de mettre un terme aux combats dans la région. Laurent Nkunda, en position de force, pousse Joseph Kabila et la communauté internationale dans ses derniers retranchements... au risque d'internationaliser le conflit. La troisième guerre du Kivu a bel et bien commencé ce 28 août 2008.

Les dirigeants de la SADC, réunis à Johannesburg, ont décidé d'envoyer des conseillers militaires pour aider le gouvernement du président congolais Joseph Kabila. L'organisation régionale enverra une force de maintien de la paix dans l'est de la RDC si nécessaire, et quand ce sera nécessaire, a déclaré son secrétaire exécutif, Tomaz Salamao. Laurent Nkunda, dont les forces rebelles tutsies luttent contre l'armée régulière congolaise et les rebelles hutus des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), a assuré que ce contingent serait bienvenu s'il ne prend pas parti et vient pour soutenir la paix. Mais, a-t-il ajouté, "s'ils viennent et combattent aux côtés de l'armée régulière et des FDLR, ils seront affaiblis, ils partageront la même honte que le gouvernement de RDC. Si la SADC s'engage de la sorte, elle commettra une erreur". "Je suis prêt à l'affronter", a-t-il souligné.

08 novembre 2008

Kivu : Kabila joue la carte angolaise

C'est désormais une certitude : des soldats angolais ont été repéré aux côtés de l'armée régulière à Kibati. Le président Kabila avait récemment sollicité Edouard Dos Santos afin de lui prêter main forte au Kivu. C'est chose faite... au risque de fournir un prétexte au Rwanda pour lancer ses troupes dans la bataille et venir enflammer la région.

Le conflit a changé de visage aujourd'hui : le Rwanda soutenait déjà les rebelles de Laurent Nkunda et c'est maintenant l'Angola qui envoie des troupes pour soutenir les FARDC de Kinshasa. Le 29 octobre dernier, le Congo-Kinshasa avait demandé une aide politique et militaire à l'Angola. Les soldats angolais sont arrivés en RDC il y a quatre jours, a déclaré un responsable de l'ONU sans pouvoir en préciser le nombre. Depuis quelques jours, les rumeurs allaient bon train : "il y a des troupes angolaises sur le terrain. Tout le monde les a vues. Tout le monde les a entendues", affirmait le porte-parole de la rébellion, Bertrand Bisimwa. Ces soldats angolais, dont il ne précisait pas le nombre non plus, "portent des uniformes congolais et parlent portugais. On les entend au Motorola".

L'Angola, allié naturel de la RDC, était déjà intervenu dans l'ex-Zaïre en soutien au gouvernement de Kinshasa pendant la guerre régionale de 1998-2003 en RDC. La nouvelle présence de troupes angolaises dans le pays, marque une régionalisation du conflit. Deux bataillons précédemment déployés dans la province voisine du Sud-Kivu (est) ont été installés récemment près de Kibati.
Ils ont été formés en Angola dans le cadre d'un partenariat militaire entre les deux pays, ce qui pourrait expliquer que certains s'expriment en Portugais. Dans leurs rangs se trouvent également des personnes originaires de la province du Katanga (sud), frontalière de l'Angola.

L'arrivée de ce contingent angolais dans la province congolaise du Nord-Kivu pourrait être considérée comme une provocation par le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles congolais de Laurent Nkunda.

Christophe RIGAUD

Combats entre FARDC et CNDP à 12 km de Goma

Au nord de Goma, les deux belligérants sont maintenant face à face. 500 mètres séparent les troupes congolaises des rebelles du général Nkunda. Depuis hier, les FARDC semblaient avoir repris la main au nord de la ville... les combats sont maintenant frontaux.

150 FARDC sont actuellement au contact des rebelles et 200 à 300 autres défendent l'axe Kibati-Goma. Selon l'AFP : "En zone CNDP, des rebelles, par groupes de dix ou vingt, empruntaient cette même route principale et marchaient tranquillement vers le nord, vers la localité de Kibumba (30 km au nord de Goma), donnant l'impression de se retirer de leurs positions avancées sur le front."

06 novembre 2008

Nkunda prend les villes de Kiwanja et Nyanzale

Les rebelles du CNDP de Laurent viennent de s'emparer de la localité de Kiwanja à 80 km au Nord de Goma. La ville avaient été occupé par les milices Maï-Maï et FDLR la semaine dernière... elle retombe entre les mains de Nkunda.

Afrikarabia logo.pngAujourd'hui, le CNDP vient également de prendre possessions de la ville de Nyanzale, au Nord-Ouest de Goma. L'information est confirmée par la Monuc : "le CNDP contrôle le centre-ville" selon son porte-parole. Au cours de ces combats, les FARDC (armée congolaise) ont évacué leur quartier général de la 15e brigade intégrée. Des observateurs notent également une progression des troupes rebelles vers le Nord.

Le président congolais Joseph Kabila, son homologue rwandais Paul Kagame et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doivent participer à un sommet de l'Union africaine vendredi à Nairobi au Kenya. M. Kagame est réputé avoir de l'influence sur la rébellion, dominée par les Tutsis, de Laurent Nkunda.

Quelque 250.000 personnes ont été déplacées dans l'est du Congo-Kinshasa depuis la reprise des affrontements, en août, entre les hommes de Nkunda et l'armée gouvernementale.

Christophe RIGAUD

02 novembre 2008

Jean-Pierre Bemba : Nouvelle audience en décembre

L'examen des accusations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'encontre de Jean-Pierre Bemba, se tiendra du 8 au 12 décembre prochain. Cette audience examinera la solidité des accusations portées contre l'ancien vice-président congolais.

0a0cc37f68c7544717142be630d6d816.jpgPendant ces audiences, la CPI indique que "la chambre préliminaire, sans préjuger du déroulement du procès, s'assurera que les accusations portées par le procureur contre un suspect présentent des éléments de preuve suffisants" et entendra les différentes parties à ce sujet. La chambre décidera ensuite de confirmer ou non certaines charges, ce qui ouvre la voie à la tenue d'un procès.

Jean-Pierre Bemba, 45 ans, ancien vice-président de la République, président national de Mouvement de libération du Congo (MLC), avait été arrêté fin mai 2008 à Bruxelles, sur la base d'un mandat du procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo. Ce dernier l'accuse de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour des atrocités commises par ses troupes en Centrafrique. Principal opposant au président Joseph Kabila, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer la mise à l'écart de la vie politique congolaise du sénateur Bemba. Sans le dédouaner des actes commis en Centrafrique, beaucoup s'interroge sur le timing de la Cour Pénale Internationale, alors que le pays est en guerre au Kivu.

Christophe RIGAUD

Photo : JP Bemba à Kinshasa - 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

01 novembre 2008

Le Nord de la RDC attaquée par des rebelles ougandais

Comme si la guerre au Kivu ne suffisait pas, le Nord de la République démocratique du Congo a été attaqué par des rebelles ougandais de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA).

Les rebelles ont attaqué la ville de Dugu, dans le nord de la République démocratique du Congo, faisant neuf morts et provoquant la fuite de quelque 50.000 personnes. Entre 30 et 50 combattant de la LRA ont attaqué avant l'aube Dungu, à proximité de la frontière nord de la RDC avec le Soudan. Les affrontements entre rebelles ougandais et soldats gouvernementaux se sont poursuivis jusqu'en début d'après-midi. 50.000 personnes tentent de quitter la ville. L'attaque de Dungu n'a pas de lien avec le conflit au Nord-Kivu, province orientale de la RDC, où une offensive de rebelles tutsis a fait fuir des dizaines de milliers de civils.

30 octobre 2008

Une rumeur donnait Nkunda pour mort : il est bel et bien vivant

Voici la dernière blague belge du journal Le Soir : Laurent Nkunda serait mort d'une crise cardiaque dans un hôpital de Kigali, ce mercredi vers 22h30. Son Porte-parole dément aussitôt, mais la rumeur prend de l'ampleur sur internet.

Peu de temps après, des journalistes belges de RTL ont réussi à le joindre par téléphone ce soir vers 21h. Le chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda est bien vivant livre son analyse sur l’éventuelle intervention européenne qui est évoquée dans plusieurs pays, notamment en France. " (cette intervention) n'a pas raison d'être. Ce n'est pas à Kouchner de proposer des solutions au Congo, c'est à la Belgique ! Elle connaît mieux le Congo. Il faut une option politico-diplomatique plutôt que militaire" a déclaré ce soir Laurent Nkunda. Mort la veille, vivant le lendemain soir, tel est le destin de monsieur Nkunda dans les médias belges.

Christophe RIGAUD

29 octobre 2008

Panique à Goma : L’armée quitte la ville

Devant l’avancée des troupes du rebelle Laurent Nkunda, l’armée congolaise (FARDC) est en train de quitter la ville de Goma.

La capitale provinciale du Nord-Kivu est désormais abandonnée par ses habitants, poussés par les milliers de réfugiés en provenance des zones de combats. Selon des témoins, il n’y a plus aucun militaire congolais à Goma. Les forces congolaises semblent vouloir faire route sur Bukavu, au Sud du Kivu. Selon le gouverneur de la province, Julien Paluku, « les gens sont en débandades, c’est la panique complète ! ». L’arrivée de milliers de réfugiés créée une grande confusion dans la ville. Au moins 45 000 personnes ont quitté les zones de guerre du Nord-Kivu pour le camp de Kibati (à 10 km de Goma). La chute d’un obus sur le camp aujourd’hui a jeté sur les routes la majorité des réfugiés. La Monuc (ONU) se retrouve désormais seule face à l’avancée des rebelles. Le commandant des casques bleus demande urgemment des renforts.

Christophe RIGAUD

28 octobre 2008

Laurent Nkunda : Objectif Goma

Après la prise du camp militaire de Rumango, les troupes de Laurent Nkunda viennent de prendre le contrôle d'autres localités entre Kalengra et Kibumba à seulement 30 km de la ville de Goma. La Monuc (Nations-Unies) qui vient de perdre son commandant démissionnaire, affirme avoir renforcé son dispositif pour empêcher la prise de Goma par le CNDP.

Les villages autour de Rumangabo situées sur la zone des combats continuent à se vider de leurs habitants. C'est depuis 4 heures locales que des combats ont encore repris sur le front nord de Rumangabo, à Nyabirehe, 2 kilomètres de Kalengera et au front sud au nord de Kibumba, environ 30 kilomètres au Nord de Goma. Pour les sources administratives dans les territoires de Nyiragongo et Rutshuru, ces combats se sont poursuivis toute cette journée.

Pendant ce temps, la Monuc "perdait sa tête" : le commandant de ses forces, le général espagnol Vicente Diaz de Villegas, a démissionné de son poste "pour des raisons de convenance personnelle" sept semaines seulement après avoir pris ses fonctions. Cette annonce a jeté le trouble sur la capacité des Nations-Unies à réellement s'interposer entre les rebelles de Nkunda et l'armée régulière congolaise. Le général ghanéen Ishmeel Ben Quartey assumera l'intérim.

Goma dans la ligne de mire

L'ONG humanitaire chrétienne World Vision, qui a pu gagner Kibumba lundi, a fait état de fusillades près de la localité. Peu après le crépuscule, des coups de feu ont été entendus dans les parages de l'aéroport de Goma. Selon le porte-parole du CNDP, les hommes de Nkunda poursuivent des combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), qui regroupent des rebelles rwandais de l'ethnie hutue, accusés par Nkunda de collaborer avec l'armée gouvernementale congolaise. "L'armée congolaise est démoralisée et n'est plus en état de combattre. Nous nous battons maintenant contre les FDLR", affirme le CNDP. "Si les FDLR prennent le contrôle de Goma, nous serons forcés de les en déloger."

Il a ajouté qu'il serait alors difficile pour les hommes de Nkunda de faire la distinction entre les soldats congolais et les casques bleus de la Monuc, qui risquent d'être pris entre deux feux. Un message très clair aux Nations-Unies.

Christophe RIGAUD

26 octobre 2008

RDC : Le CNDP occupe de nouveau le camp de Rumango

Selon le porte-parole de la rebellion, Bertrand Bizimwa, le CNDP a été "obligé" de reprendre le camp militaire de Rumango pour contrer les attaques des FARDC sur Ntamugenga et Busanza.

Selon le site radiookapi.net, les FARDC déclarent faire l'objet d'attaques généralisées depuis la nuit dernière. Aucun bilan n'est encore publié et la Monuc n'a pas confirmé la reprise du camp de Rumango. De nombreux réfugiés des localités de Rumango et Rugari se retrouvent sur les routes qui mènent à Goma... sans aucune assistance humanitaire.

Le camp de Rumango constitue le dernier verrou militaire avant d'accéder à Goma, la capitale du Nord-Kivu. La rebellion de Laurent Nkunda s'était emparée de Rumango début octobre, avant de le quitter 2 jours plus tard sous la pression des Nations-Unies. La reprise de cette base montre à nouveau la fragilité de l'armée congolaise. Goma se retrouve maintenant sous pression des rebelles de Laurent Nkunda.

21 octobre 2008

Présence des FDLR … la clé du conflit ?

Kinshasa hausse le ton. Les rebelles rwandais des FDLR sont sommés de quitter la République démocratique du Congo, comme le prévoyait le processus de Nairobi. Rentrer au Rwanda ou prendre la route de l’exil vers un autre pays, les FDLR  reviennent sur le devant de la scène. Et si la route de la paix au Kivu passait par le règlement du problème FDLR ?

Le chef de l’état-major des FARDC affirme même qu’il durcira sa position sur le terrain si les FDLR n’obtempèrent pas. La décision est saluée par tous les observateurs. Les Nations-Unis engagent également le gouvernement de la RDC à "faire en sorte qu'il n'y ait aucune coopération entre des éléments des FARDC et les FDLR" et demandent aussi aux gouvernements de la région de "cesser tout soutien aux groupes armés" de l'est de la RDC. Basées dans cette zone, les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) regroupent quelque 6.000 combattants hutus, dont certains ont participé au génocide rwandais. Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda voisin de soutenir la rébellion de Nkunda, ce dernier accusant en retour Kinshasa d'être allié aux FDLR. La présence de ces rebelles hutus a toujours servi de prétexte au Rwanda, au RCD, puis au CNDP de Laurent  Nkunda pour justifier la guerre au Kivu. Nkunda veut protéger la minorité tutsie de la région contre les agressions des milices hutues FDLR. Kinshasa dénonce le soutien du Rwanda à Nkunda… chacun se renvoie la balle… 5 000 réfugiés ont quitté le Kivu pour l’Ouganda voisin.

Mais ce n’est pas la première fois que la RDC fait mine de se préoccuper de la présence des rebelles FDLR… chaque fois sans effet sur le terrain. Les FDLR ont toujours refusé le processus de Nairobi tant qu’un dialogue inter-congolais ne serait pas mis en place, ainsi que l’ouverture de l’espace politique au Rwanda.

L’armée congolaise ne semble donc pas capable, toute seule,  de résoudre le problème des FDLR au Kivu. Il reste donc à la communauté international de s’impliquer sur le terrain.  La MONUC est sur place avec 17 000 hommes et elle seule  peut désarmer et obliger les rebelles FDLR a quitter le Kivu. Les ex-interhamwe rwandais sont en effet fortement armés et ne se laisseront dicter aucun ordre.
La présence de ces troupes rebelles a toujours pollué tous les accords de paix conclus dans la région. La reprise des combats au Kivu est donc une simple mais cruelle conséquence  à l’attentisme de Kinshasa et de la communauté internationale.

18 octobre 2008

RDC : Les nouveaux alliés de Laurent Nkunda

Après l’appel à la « libération du peuple du Congo » lancé par le général rebelle début octobre, deux députés du Nord-Kivu et des dizaines d’autres élus locaux viennent d’annoncer leur ralliement au CNDP de Laurent Nkunda.  Selon le site Kongotimes, le très sulfureux Honoré Ngbanda, songerait également à se rapprocher du rebelle… L’appel de Nkunda, faute d’avoir soulevé les Congolais contre Kabila, est en train de faire bouger les lignes politiques en RDC.

Le premier député provincial à rejoindre Laurent Nkunda s’appelle François Gacaba. Elu de la ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu, le député Gacaba affirme qu’il a rejoint le CNDP parce qu’il ne se sentait plus en sécurité à Goma. Sur Radio Okapi, il a déclaré : « Moi-même j’étais visé, avec tout ce monde avec lesquels nous sommes, ils étaient visés. Nous ne voulons pas perdre notre vie, de peur que nous ne puissions pas jouer notre rôle. Nous allons amener tout le monde au respect de la Constitution qui est violée chaque fois par le gouvernement, ce gouvernement qui ne veut pas respecter son contrat programme avec le peuple. » François Gacaba se trouve actuellement à Bunagana près de la frontière ougandaise, une ville sous contrôle de Nkunda. Et pour le nouvel allié du CNDP : « il est maintenant évident que la population vivait mieux sous le régime du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda ».

Autre « allié » de circonstance : Honoré Ngbanda. Le président de l’Apareco, Alliance des Patriotes pour la refondation du Congo, se dit intéressé aux appellent du rebelle Nkundabatware pour former une alliance enfin de renversé le pourvoir à Kinshasa. Selon le site Kongotimes, des sources près du président de l’Apareco, à Paris, affirment que Me Ngbanda veut saisir cette opportunité pour accomplir la promesse fait aux congolais de la diaspora, depuis 2006, « de chasser Joseph Kabila et sa bande de rwandais en RDC » (sic). Pour l’ancien homme des services secrets de Mobutu, alias « Terminator », cette alliance contre nature souligne bien le trouble qu’a suscité l’appel à la révolte de Laurent Nkunda dans la classe politique congolaise.Pendant ce temps à Goma, une centaine de responsables provinciaux et locaux des Nord et Sud Kivu ont décidé de rallier la rébellion du général tutsi Laurent Nkunda, selon un porte-parole du CNDP.

09 octobre 2008

RDC-RWANDA : "Aucun soldat rwandais n'a traversé la frontière" selon Kigali

La guerre des mots a belle et bien commencé entre Kinshasa et Kigali. Le ministre des Affaires étrangères congolais affirmait avoir capturé un lieutenant de l'armée rawandaise sur le territoire de Rutshuru, frontalier du Rwanda. Cette "capture" semblait tomber à pic pour Kinshasa qui cherche à démontrer que le Rwanda tire les ficelles de la guerre qui ravage l'Est de la République démocratique du Congo. Mais patatra... Kigali vient de démentir la présence de ces troupes en RDC.

Le porte-parole de l'armée rwandaise, le major Rutaremara, a démenti l'annonce du ministre congolais : "aucun soldat rwandais n'a traversé la frontière avec la RD du Congo", a déclaré le major Rutaremara à l'AFP. Le major affirme également que "le Rwanda n'a aucune intention d'aller (combattre) en RD du Congo", toutefois que les troupes rwandaises peuvent être déployées partout dans n'importe quelle région du pays,voire même dans les régions frontalières avec la RDC". Le major rwandais demande des preuves de cette capture. Le ministre congolais affirmait qu'il s'agissait "d'un lieutenant qui sera présenté au public".

L'annonce de la "capture" d'un soldat rwandais sur le sol congolais ne tombe pas à n'importe quel moment pour Kinshasa. Le CNDP de Laurent Nkunda s'est emparé d'un important camp militaire, à environ 50 km au nord de Goma. Cette base constituait en effet le dernier verrou militaire pour accéder à la capitale provinciale. Le Rwanda décidera-t-il de franchir la frontière pour prêter main forte aux rebelles de Laurent Nkunda ? Si l'on s'en tient à la dernière interview du président rwandais Paul Kagamé, l'envie d'en découdre avec Joseph Kabila semble bien réelle. Mais Laurent Nkunda est-il en mesure de prendre Kinshasa ? Militairement, non... et politiquement non plus. Nkunda n'a pas assez d'alliés congolais et son combat à l'Est de la RDC apparaît aux yeux des congolais comme uniquement communautaire, tourné vers la défense des tutsis.