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17 juin 2010

RDC : Les fauteurs de guerre

Depuis plus de 10 ans, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de guerres à répétition. Au premier rang des responsables de ce conflit sans fin, de multiples mouvements rebelles soutenus par le Rwanda ou l'Ouganda ainsi que le pouvoir congolais incapable d'assurer la sécurité sur son territoire et coupable d'exactions sur les populations civiles. Voici le portrait des différents groupes armés impliqués dans cette guerre qui ne veut pas finir.

DSC03855 copie.jpgFDLR : Les Forces démocratiques de libération du Rwanda
Premier sur la liste des mouvements rebelles, les FDLR se composent d’anciens membres de l’armée du président Juvénal Habyarimana et de miliciens Interahamwe. Après avoir été mis en déroute par les soldats du président Paul Kagamé à la suite du génocide, ils s’étaient regroupés en RDC pour fomenter une reprise du pouvoir à Kigali, en formant un groupe armé qui a finalement donné naissance aux FDLR. L’ancien président congolais Laurent-Désiré Kabila a conclu une alliance avec les FDLR pour lutter contre l’influence de Kigali dans l’est du Congo après 1998 et certains membres ont intégré son armée. Mais Joseph Kabila, son fils, aujourd’hui à la tête de l’Etat congolais, a autorisé les troupes rwandaises à pénétrer en RDC en 2009 pour traquer les FDLR. Selon les estimations des sources du secteur onusien de la sécurité, les FDLR comptent aujourd’hui 3 000 hommes, contre 6 000 en 2009.

Le groupe a un bras armé, les FOCA (Forces combattantes Abacunguzi), actives dans le Sud-Kivu. Les FDLR se sont alliées à d’autres groupes, notamment aux Forces républicaines fédéralistes (FRF) de Michel Rukunda, une milice du Sud-Kivu qui déclare défendre les intérêts des Banyamulenges (Tutsis congolais), et à certains groupes Maï-Maï.

Les Maï-Maï
Leurs combattants, qui s’aspergent « d’eau magique pour se protéger des balles », sont pour la plupart membres de milices d’autodéfense ad hoc, formées par les leaders locaux, qui arment de jeunes hommes dans les villages, souvent en fonction des différences ethniques. Certaines grandes milices Maï-Maï sont plus connues, notamment les Patriotes résistants congolais (PARECO) ou l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), qui se sont jointes au processus de paix en mars 2009, en promettant de se convertir en partis politiques pacifiques.

Le 2 juin, 500 membres du groupe Maï-Maï Kifuafua ont de nouveau rejoint leurs positions, à Walikale, dans le Nord-Kivu, soutenant que leur intégration convenue au sein de l’armée avait trop tardé. La plupart des groupes Maï-Maï sont des forces locales portant le nom de leur chef. Le groupe Yakutumba, du nom du « major-général » qui le dirige, a enlevé huit travailleurs humanitaires au Sud-Kivu, en avril.

CNDP :
Le Congrès national pour la défense du peuple
Le CNDP a menacé d’envahir Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, en novembre 2008. Par la suite, le Rwanda a assigné à résidence Laurent Nkunda, son chef. Bosco Ntaganda, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI), a remplacé Laurent Nkunda et accepté d’orienter le mouvement vers la paix. En mars 2009, le CNDP s’est converti en parti politique et 3 000 à 4 000 de ses combattants ont intégré l’armée congolaise. Environ 1 000 à 2 000 autres résistent à l’intégration.
Selon la plupart des experts, le CNDP a conservé ses chaînes de commandement au sein de l’armée. Le groupe, qui administre en grande partie le district de Masisi, se livre à diverses activités dans le Nord-Kivu, de l’exploitation minière artisanale au trafic de charbon, en passant par l’extorsion. Il est accusé d’avoir organisé le transfert de ses partisans rwandais à Masisi, ce qui a provoqué des frictions entre les Rwandais de RDC et les autres groupes ethniques.

FPLC :
Les Forces patriotiques pour la libération du Congo
Ce groupe, actif dans le Nord-Kivu, est dirigé par le général Gad Ngabo, qui a récemment franchi la frontière ougandaise pour pénétrer dans le territoire congolais de Rutshuru. Selon différentes sources, le général recruterait au sein de différentes ethnies, regroupant des forces pour disputer au CNDP le contrôle de certaines zones du Nord-Kivu. Ce groupe compterait quelques centaines de combattants.

ADF/NALU : Les Forces démocratiques alliées/Armée nationale de libération de l'Ouganda
Quoique converti plusieurs fois à l’islam et au catholicisme, Jamil Mukulu, chef rebelle ougandais, a fondé un groupe militant musulman au début des années 1990. Sous la pression de l’armée ougandaise, il y a enrôlé des officiers du régime de l’ancien dictateur Amin Dada et l’a fusionné avec la NALU, autre mouvement rebelle ougandais qui abriterait les partisans de l’ancien président Milton Obote.
Depuis qu’elle a franchi la frontière pour pénétrer en RDC, au milieu des années 1990, cette milice est restée dans la zone de Beni, dans le Nord-Kivu. Selon les analystes, il s’agit d’un groupe « à l’état latent », comptant environ 1 300 hommes. Des pourparlers de paix entre l’ADF/NALU, l’Ouganda et la RDC ont été engagés en 2009, sous la médiation des Nations Unies, mais en avril, l’armée congolaise a attribué à une coalition entre les ADF/NALU et des combattants Maï-Maï locaux la responsabilité d’une attaque meurtrière perpétrée contre un centre d’entraînement militaire situé à Beni.

LRA :
L’Armée de résistance du Seigneur
Joseph Kony a fondé la « Holy Spirit Mobile Force 2 » (Deuxième Force mobile du Saint-Esprit) dans le nord de l’Ouganda en 1987, après la mise en déroute d’un groupe rebelle du même nom par le gouvernement du président Yoweri Museveni, auquel celui-ci tentait de s’opposer. En 1989, Joseph Kony a rebaptisé la milice l’Armée de résistance du Seigneur, déclarant avoir pour objectif d’instaurer en Ouganda une théocratie d’inspiration chrétienne.
La LRA s’est d’abord introduite au Sud-Soudan au milieu des années 1990, mais l’accord de paix soudanais de 2005 et l’inculpation de Joseph Kony par la CPI a forcé le groupe à se réfugier en RDC, dans le parc national de la Garamba. En décembre 2008, les armées ougandaise, sud-soudanaise et congolaise ont lancé une offensive collective à la Garamba, sans pourtant réussir à éliminer l’état-major de la LRA. Le groupe, divisé en petites unités, se déplace à pied dans les Uélés (districts situés dans le nord-est du Congo), dans l’est de la République centrafricaine (RCA) et dans certaines régions du Sud-Soudan.
Entre décembre 2007 et avril 2010, le groupe aurait tué 1 796 civils et en aurait enlevé 2 377 au Congo. Il est particulièrement connu pour recruter de force des enfants soldats, transformer de jeunes garçons en tueurs et utiliser des fillettes comme porteuses ou comme esclaves sexuelles. Les membres du groupe mutilent également les lèvres et les oreilles de leurs victimes pour terroriser la population.

FRPI/FPJC :
La Force de résistance patriotique en Ituri/Front populaire pour la justice au Congo
La FRPI et sa faction dissidente, le FPJC, sont actifs dans le sud de l’Ituri, où ils combattent les forces du gouvernement et les forces onusiennes de maintien de la paix. Germain Katanga, ancien commandant de la FRPI, comparaît actuellement devant la CPI aux côtés de deux autres chefs miliciens de l’Ituri pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ; il est notamment accusé d’avoir recruté des enfants soldats, et de s’être rendu coupable de massacres de masse et de viols. Selon les analystes, ce groupe est « résiduel », mais ses répercussions humanitaires restent importantes.
En 2009, environ 5 000 personnes ont fui pour se réfugier dans la forêt de Mokato-Ngazi à la suite d’affrontements entre l’armée congolaise et les militants des FRPI/FPJC. Lorsque les forces gouvernementales et les organisations humanitaires sont parvenues à se rendre dans la zone, trois mois plus tard, un nombre indéterminé de ces déplacés étaient morts de faim. Jean-Claude Baraka, chef du FPJC, a récemment été arrêté. En revanche, le « Colonel Cobra » Matata, chef de la FRPI, qui avait accepté d’intégrer l’armée nationale, aurait déserté au début du mois pour rejoindre sa milice, en Ituri.

Enyele/Le Mouvement de libération indépendant et alliés (MILIA)
Des tensions ethniques datant de l’époque coloniale ont éclaté en novembre dernier dans la province d’Equateur, dans le nord-ouest du pays. Les membres du groupe Lobala, connu sous le nom « d’Enyele », du nom du village où les flambées de violence ont éclaté pour des questions de droits de pêche, ont d’abord attaqué la ville frontalière de Dongo, mettant en déroute les forces de police qui avaient été déployées pour les réprimer. Les civils ont fui de l’autre côté du fleuve, en République du Congo, et seuls 20 000 habitants sont revenus.
Adoptant l’acronyme MILIA, le groupe s’est déplacé vers le sud, à travers la jungle, prenant d’assaut Mbandaka, le chef-lieu de la province, le 4 avril. Il a également perturbé le ravitaillement des populations jusque dans la ville de Kisangani, à l’est.
Le 5 mai, la RDC a arrêté Ondjani Mangbama, le chef des insurgés Enyele, mais la situation de ce dernier reste incertaine. L’insurrection Enyele a commencé dans la province d’Equateur, province natale de l’ancien dirigeant congolais Mobutu Sese Seko, aujourd’hui devenue le bastion du MLC, parti d’opposition de Jean-Pierre Bemba.

Les Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC)
Il ne s'agit pas là d'un mouvement rebelles, mais de l'armée nationale. Mais les FARDC ont été accusées par les organisations de défense des droits humains de se livrer à des activités criminelles, ce que le gouvernement réfute. En 2009, leur 213e brigade a été citée comme responsable des pertes civiles subies à Lukweti, au Nord-Kivu, au cours de l’offensive Kimia 2, menée contre les FDLR avec le soutien des Nations Unies.

Sources : Afrikarabia/IRIN

Photos (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

15 juin 2010

RDC : "Une des pires crises humanitaires au monde"

Les Nations-Unis vivent « l’une des pires crises humanitaires au monde » en République démocratique du Congo (RDC). L'ONU ne pouvait être plus claire. La porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Elisabeth Byrs, a expliqué que « travailler en RDC est devenu un véritable défi pour les humanitaires tant pour des raisons de sécurité que du manque de financement »... la sonnette d'alarme est également tirée par toutes les ONG présentent sur le terrain.

Preoccupation-de-l-OCHA_article_top.jpgDeux préoccupations sont avancées par l'ONU sur place : le manque de moyens (les programmes de ces agences ne sont financés qu’à hauteur de 30 %) et « si l’aide financière n’arrive pas, nous allons être obligés de réduire notre assistance à une population qui en a cruellement besoin » estime Elisabeth Byrs. Autre sujet de préoccupation : la violence subie par les populations « du fait des exactions de groupes armés, dont l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui ne cessent d’augmenter », d'après l'ONUs. Et les humanitaires sont autant visés que les civils par les combats et le banditisme.

Rappelons que depuis 2007, la LRA a tué 1796 civils, enlevés 2377 personnes dont 807 enfants. Et entre décembre 2009 et mars 2010, la LRA a tué 407 civils et enlevés 302 personnes dont 125 enfants. Dans les régions du Kivu et la province du Maniema, à l’Est de la RDC, les maltraitances sexuelles se multiplient. Rien qu’en 2009, « il y a eu 8 000 cas de viols rapportés dont la majorité ont été perpétrés par des hommes en armes », selon l'ONU.

L'Armée de la résistance du seigneur (LRA), groupe rebelle tristement célèbre pour ses exactions contre les civils, mène des attaques de plus en plus meurtrières en République démocratique du Congo (RDC) et continue d'enlever des enfants pour les utiliser comme soldats dans ses rangs. La LRA, qui combat le gouvernement en Ouganda depuis plus de 20 ans, a accru sa présence dans cette région reculée du nord-est de la RDC.

07 mai 2010

RDC : Les FDLR transférés peuvent-ils déstabiliser le Katanga ?

54 rebelles hutus des FDLR ont été transférés dimanche 2 mai de Goma vers Lubumbashi. Escortés par le pasteur Daniel Mulunda Ngoy, président du programme national pour la paix et la reconstruction (Parec), les miliciens et leurs familles se sont installés au Katanga, au Sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). De nombreuses associations se sont inquiétées de cette « délocalisation sauvage », réalisée sans aucune concertation et à la seule initiative du Parec. De nombreux observateurs voient dans l’arrivée de ces éléments armés au Katanga, un facteur de déstabilisation pour la région.

Image 1.pngL’initiative du Parec en a étonné plus d’un. Pour se justifier Daniel Mulunda Ngoy affirme que la délocalisation des rebelles hutus est conforme aux accords de Goma. Selon Radio Okapi, les 54 combattants des FDLR étaient accompagnés de 106 membres de leurs familles et l’arrivée des ex-miliciens FDLR a été accueillie avec une certaine inquiétude par les habitants de la région.

Lambert Mende, le ministre congolais de la Communication et des médias a déclaré «ce transfert fait partie d’un vaste programme du gouvernement congolais qui va aboutir au retour de ces FDLR dans leur pays d’origine. » Pour Lambert Mende : «il n’y a aucune menace pour la sécurité des populations. Ces trente personnes non armées passent par un centre de triage et de contrôle avant de pouvoir regagner leur pays natal. Je l’impression que il y a des discours alarmistes qui sont tenus par des gens qui n’ont pas intérêt à ce que la situation se stabilise et qui manipulent les populations. Je voudrais une fois de plus rassurer ces populations que le gouvernement ne peut pas initier un programme qui met en danger les populations civiles

Le Réseau d’Action Citoyenne pour la Démocratie (RACID), une coalition de soixante quinze ONG du Nord Kivu, ont exprimé une forte inquiétude face à l’opération de délocalisation des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda du Nord Kivu vers le Katanga. Le RACID estime qu’il fallait plutôt rapatrier les ex-combattants FDLR directement dans leur pays d’origine au lieu de les délocaliser à l’intérieur de la RDC… une simple question de bon sens.

Christophe Rigaud

16 février 2010

RDC : Ces téléphones portables qui financent la guerre

Depuis plusieurs années, l'ONG britannique Global Witness dénonce l'exploitation des métaux contenus dans les téléphones mobiles et les ordinateurs pour financer le conflit en République démocratique du Congo (RDC). Global Witness veut une nouvelle fois tirer la sonnette d'alarme lors du Congrès mondial de la téléphonie mondiale qui se tient à Barcelone.

DSC03944 copie.jpgMalgré toute une série de rapports publiés par les Nations Unies sur les liens entre les minerais et la guerre en RDC, les entreprises qui réalisent des bénéfices colossaux grâce à la vente de téléphones mobiles et d'autres appareils électroniques ne font " pratiquement rien pour s'assurer que les composants de leurs produits ne proviennent pas de régions contrôlées par des groupes armés " assure Global Witness.

" Il est grand temps que les entreprises du secteur de l'électronique démontrent qu'elles prennent au sérieux l'élimination des minerais du conflit de leurs chaînes d'approvisionnement ", a déclaré Daniel Balint-Kurti, le chargé de campagne pour Global Witness. " Cela signifie qu'il leur faut exiger des fournisseurs qui s'approvisionnent en minerais de RDC qu'ils déclarent exactement de quelle mine proviennent ces minerais, et effectuer des contrôles ponctuels et des audits afin d'appuyer ces déclarations. Si les entreprises ne peuvent s'assurer que leurs minerais ne participent pas au financement du conflit, elles ne devraient pas en acheter ".

Les principaux belligérants du conflit dans l'Est du Congo (RDC) - y compris la milice des FDLR, liée au Rwanda, et l'armée gouvernementale - contrôlent une large part du commerce lucratif de minerais servant à produire de l'étain, du tantale et du tungstène, ainsi que du commerce de l'or. Ces groupes commettent d'atroces atteintes contre la population civile, y compris des meurtres de masse, des viols, des actes de torture et un recrutement forcé.

Toujours selon Global Witness, " des sociétés internationales de transformation achètent des minerais à des comptoirs congolais, lesquels se procurent ces minerais dans des zones détenues par des groupes armés et des unités militaires. Les entreprises du secteur de l'électronique pourraient contribuer à éliminer cette pratique en exigeant des sociétés de transformation qu'elles prouvent que leurs produits ne participent pas au financement du conflit, faute de quoi la vente n'aura pas lieu. Cependant, peu de ces entreprises, pour ne pas dire aucune, n'a pris de telles mesures. Certaines affirment que leurs chaînes d'approvisionnement sont tout simplement trop complexes pour pouvoir être suivies de si près, mais les travaux de recherche menés par des ONG (organisations non gouvernementales) et des enquêteurs des Nations Unies indiquent que cet argument n'est pas valable ".

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a récemment adopté une résolution qui prépare le terrain en vue de l'imposition d'un gel des avoirs et d'une interdiction de déplacement envers les entreprises qui soutiennent des groupes armés dans l'est du Congo grâce au commerce illicite de minerais. Étant donné la réticence des entreprises internationales à assumer leurs responsabilités, Global Witness demande instamment au Conseil de sécurité de commencer à imposer ces sanctions ciblées à toutes celles qui n'auront pas mis de l'ordre dans leurs pratiques.

Pour Global Witness, " les marques de l'électronique et d'autres entreprises qui emploient des minerais du conflit se retrouve en face d'une alternative claire: démontrer leur leadership ou se retrouver confrontées à l'indignation du public. "

Photo (c) afrikarabia.com

31 janvier 2010

RDC : Nkunda extradé en 2010 ?

Le 1er mars prochain, le Rwanda doit porter le cas du rebelle Laurent Nkunda devant la cour suprême de Kigali. Une carte décisive va se jouer dans la capitale rwandaise pour l'avenir de l'ex-général congolais. Pour le ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende Omalanga, "il y a des chances que le problème de transfert en RDC de Laurent Nkunda se règle en 2010".

Afrikarabia logo.pngLe gouvernement congolais estime que le transfert de Nkunda ne dépend pas de sa volonté mais de celle du Rwanda, mais Lambert Mende croit "que ce dernier va régler ce problème". La RDC, qui avait salué l’arrestation de Nkunda le 22 janvier 2010 par le Rwanda, avait alors exprimé sa volonté de le voir extrader en République démocratique du Congo. Laurent Nkunda avait récemment déclaré à la presse qu’il avait accepté d’être transféré en RDC et qu’il avait confiance à la justice congolaise.

Placé depuis en résidence surveillée à Gisenyi (ville rwandaise frontalière de la RDC), l’ex-général a été depuis transféré à Kigali... un transfert qui pourrait finir de "sceller" le rapprochement stratégique du Rwanda avec la République démocratique du Congo.

25 janvier 2010

RDC : Naissance du RDPC

Une nouvelle plate-forme associative a été lancée à Paris le 21 janvier 2010. Les structures congolaises Union du Congo, Débout Congolais et la section Europe du Collectif des Organisations et des Associations des Jeunes solidaires du Congo-Kinshasa (COJESKI-RDC) ont décidé de créer le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).

Logo RDPC.pngLe RDPC a donné mandat à Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, Elvis Malwanga, président de Débout Congolais, Christophe Bintu (Coordonnateur pour l’Europe du COJESKI-RDC) et David Ngaba (Secrétaire général du CRID) afin "d'entamer des pourparlers à la fois avec d'autres structures congolaises désireuses d'un projet fédérateur pour la République Démocratique du Congo et toutes les personnes de bonnes volontés concernées par la paix dans la région des Grands Lacs".

La principale mission de cette nouvelle plate-forme est "de mettre en place un programme électoral en vue d'une alternative crédible lors des enjeux présidentiel et législatifs qui auront lieu en 2011 en République Démocratique du Congo".

24 janvier 2010

RDC : La paix s'achète-t-elle ?

L’opération "arme contre l’argent" débutera le 28 janvier dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Si la paix a bien un prix, s'achète-t-elle pour autant ?  Contre 50 dollars, Kinshasa espère lutter contre le trafic d’armes et inciter la population à rendre leurs armements.

DSC02372 copie.jpgA l'initiative du projet, on trouve le pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga : "je suis pasteur et je ne peux pas favoriser le trafic d’armes. Car, avec 100 dollars américains, un individu peut se procurer quatre armes à feu auprès des marchands d’armes dans cette contrée pour venir les échanger contre 400 dollars. C’est pourquoi nous avons réduit à 50 dollars américains". Le pasteur, qui préside l’ONG/PAREC (Programme oeucuménique de Paix, Transformation des Conflits et Réconciliation).

Pour le pasteur, "ce n’est pas l’argent qui compte mais plutôt la paix". L’opération sera menée, à partir du 28 janvier, dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et province Orientale, trois provinces de l’est de la RDC. C’est au Nord-Katanga (sud-est de la RDC) que le PAREC a initié pour la première fois l’opération d’échange arme à feu contre vélo. A moins d’une année de travail, l’ONG a réussi à récupérer près de 10.000 armes à feu, sans compter les munitions et autres effets militaires.

A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, plus de 300 armes à feu ont été récupérées lors d’une brève opération échange "armes à feu contre tôles", que l’ONG/PAREC a initiée dans cette ville. L’opération échange "arme à feu contre dollars américains" menée par la même ONG, pendant sept mois à travers les 24 communes de Kinshasa, a permis de recueillir près de 12.000 armes de guerre.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

23 janvier 2010

RDC : Le bilan du conflit toujours contesté

Depuis 1998, le nombre de morts en République démocratique du Congo (RDC) a été estimé à 5,4 millions. Un triste bilan qui place le conflit en RDC juste derrière la seconde guerre mondiale. Mais depuis peu, un groupe de recherche canadien conteste ces chiffres et affirme que des techniques d'enquête "correctes" réduiraient ce bilan de moitié. Selon l'étude, ce bilan surévalué aurait provoqué l'envoi de l'opération de paix des Nations-Unies la plus importante au monde et une aide humanitaire conséquente... une sorte de "tricherie" aux yeux de ces experts.

DSC02398 copie.jpgLe nombre de 5,4 millions de morts depuis 1998 a été largement utilisé depuis qu'il a été rendu public par l'International Rescue Committee (IRC), une organisation humanitaire. Cette estimation a joué un rôle dans l'attention portée par les Etats-Unis et les Nations unies à la crise en RDC. Le Conseil de sécurité de l'ONU a cité les chiffres de l'IRC dans le processus de décision concernant la mise en place d'une force de maintien de la paix au Congo-Kinshasa. Cette force compte désormais plus de 20.000 hommes, ce qui en fait l'opération de maintien de la paix la plus importante des Nations unies.

A la suite de la publication des résultats de l'étude en 2000, l'aide humanitaire totale s'est accrue de plus de 500% entre 2000 et 2001. La contribution des seuls Etats-Unis a augmenté d'un indice de pratiquement 26. "Il est probablement juste d'affirmer que les données sur la mortalité ont joué un rôle significatif dans l'accroissement de l'assistance internationale", notait l'un des chercheurs de l'IRC.

Mais une nouvelle étude diffusée par un groupe de recherche canadien estime que les statistiques elles-mêmes sont discutables, "élevant de façon spectaculaire le bilan des morts" dues aux maladies, au manque de nourriture et de médicaments, et à la malnutrition.

L'Human Security Report Project de la Simon Fraser University (Canada) considère que l'étude 2000-2008 de l'IRC présente deux problèmes majeurs. Il rejette l'échantillon réalisé dans des régions dangereuses de l'Est du Congo (RDC), arguant que ces zones n'étaient pas représentatives de l'ensemble du pays. Il met également en doute le chiffre utilisé par l'IRC pour le taux de mortalité "normal" en RDC, où les statistiques d'avant le conflit étaient peu fiables.

L'IRCconfirme pourtant son chiffre : "5,4 millions est notre meilleure estimation, basée sur une méthodologie bien établie et des suppositions prudentes, mais le chiffre réel pourrait être de "3 millions ou de 7,6 millions".

Photo (c) afrikarabia.com

17 novembre 2009

RDC : Les FDLR décapités

Coup dur pour les rebelles hutus des FDLR. Son chef politique, Ignace Murwanashyaka et son second, Straton Musoni, viennent d'être arrêtés en Allemagne, soupçonnés de crimes de guerre et contre l'humanité.

Image 1.pngA 46 ans, Ignace Murwanashyaka est à la tête les FDLR depuis 2001 et vit depuis 1989 en Allemagne. Il est soupçonné, avec son adjoint, d'avoir coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet 2009 par les FDLR, qui regroupent quelque 5.000 rebelles hutu rwandais installés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), à la région frontalière du Rwanda.

Ce coup porté aux FDLR survient alors que ce mouvement politico-militaire est l'objet d'une pression diplomatique et militaire croissante dans le cadre du processus de Nairobi, lancé en novembre 2007 par la RDC et le Rwanda. Ce processus, soutenu par l'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis, vise le désarmement de gré ou de force de ces rebelles, puis leur rapatriement. Dans ce cadre, l'ONU encourageait vivement l'Allemagne à agir.

Les FDLR, dont le chef militaire est le général Sylvestre Mudacumura, ont été créées en 2001. Kigali accuse certains de ses membres d'avoir pris part au génocide de 1994, qui a surtout visé la minorité tutsi du Rwanda et fait près de 800.000 morts selon les Nations-Unis.


16 novembre 2009

RDC : Joseph Kabila ne veut plus de la MONUC

A moins de deux ans des élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), les casques bleus de la MONUC sont jugés de plus en plus indésirables par Kinshasa. Joseph Kabila souhaiterait que la force des Nations-Unies se retire à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC. Le président congolais ferait actuellement pression pour que la MONUC commence à planifier son retrait progressif du pays... élément indispensable avant de se présenter pour un second mandat.

Logo ONU 2.jpgLa plus importante mission des Nations-Unies dans le monde est priée de se retirer. Les casques bleus sont présents en RDC depuis 1999, à la suite d'une guerre civile interminable. Joseph Kabila souhaiterait qu'à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC (en 2010), les Nations-Unies lui présente un plan de retrait de ses forces. Le président congolais veut visiblement montrer à la population qu'il n'a plus besoin des casques bleus pour rester au pouvoir. Après avoir remporté en 2006 les premières élections libres organisées en quarante ans en RDC, Joseph Kabila devrait se représenter à la tête du pays en 2011.

Le temps presse pour Kinshasa... mais peut-être moins pour Ban Ki-moon. L'ONU vient en effet de reconduire le mandat de la MONUC pour six mois. Ban Ki-moon veut donner un peu de temps à la MONUC pour finir d'accomplir ses missions. Pas de retrait précipité... et même un retrait progressif, avec des étapes clairement établies. Voilà qui ne fait pas l'affaire du président congolais, pressé d'en finir avec les casques bleus. Un haut responsable des Nations-Unies, cité par lexpress.fr, déclare même : "je serais très étonné si ce retrait prenait moins de deux ans". Il faut rappelé aussi qu'un renfort de 3 000 hommes avait été voté par l'ONU... des soldats pas tous arrivés sur place ! Il faudra donc un peu de patience à Kinshasa... et un retour à la paix, avant de voir partir la MONUC.

Christophe Rigaud

08 novembre 2009

RDC : Une centaine d'arrestations après les violences de Dongo

Suite aux dernières violences interethniques au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), une centaine de jeunes soupçonnés d'avoir tué une soixantaine de personnes fin octobre à Dongo ont été arrêté ce samedi. Les jeunes hommes étaient armés de pistolets et de couteaux et appartenaient à l'ethnie Enyele. Ces violences avaient provoqué le déplacement de plus de 15 000 civils.

Image 1.pngCes violences avaient débuté le 30 octobre au sujet de la gestion d'un étang naturel très poissonneux, dans la région de Dongo (à 300 km au nord de Mbandaka, en Equateur). La ville de Dongo avait été déserté, des cases ont été incendiées et s'en était suivi un pillage généralisé.

Le premier bilan dressé par les autorités avait décompté 11 tués, dont 7 policiers. Mais un décompte précis des victimes devrait être donné dans la journée, selon le porte parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Pour l'heure, les autorités congolaises minimisent ces événements, cantonnés à un ancien conflit ethnique, le quatrième depuis 1940, selon le gouvernement.

06 novembre 2009

RDC : Un nouveau groupe rebelle voit le jour

L'événement est passé relativement inaperçu, mais la création d'un nouveau mouvement rebelle au Kivu est révélatrice de la dégradation de la situation sécuritaire à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le CPC, Mouvement collectif pour la Protection et la promotion du Congo, vient en effet de voir le jour à Goma, le 3 novembre 2009. Simples aventuriers ou véritable groupe armé, le CPC se revendique du CNDP, des Maï-Maï et des Pareco Fap et s'engage notamment à lutter contre les FDLR. Tout un programme à prendre au sérieux... ou pas.

Image 1.pngLe CPC dit regrouper des anciennes composantes Pareco Fap, Cndp, Maï-Maï Kifuafua, Maï-Maï Mongol, Ujps, Apols et Indépendant. Un attelage hétéroclite ou se côtoient "pro rwandais" du CNDP et Maï-Maï "patriote". Pourtant, ces différents groupes armés, très dans la région, se retrouvent aujourd'hui intégrés dans l'armée régulière (FARDC). Alors d'où viennent ces membres dissidents ? Dans le texte constitutif du CPC, ses membres déclarent s’unir "pour les intérêts suprêmes de notre région du Kivu et de tout son peuple" et "lutter contre les FDLR". Le CPC s'éteindra t-il aussi vite qu'il est apparu ? Toujours est-il que la reconstitution, ou la seule volonté de reconstitution de groupes rebelles est toujours une mauvaise nouvelle pour la stabilité du Kivu. Depuis plusieurs semaines, la situation se dégrade fortement à l'Est de la RDC ou la violence regagne du terrain. De bien mauvaises nouvelles pour l'avenir du Kivu...

03 novembre 2009

RDC : Les 505 morts de Kimia II

Les massacres commis par les FARDC entre mars et août dernier au cours de l'opération Kimia II viennent d'être chiffrés par l'ONG Human Rights Watch (HRW). Triste bilan : au moins 500 civils ont été tué par les troupes régulières congolaises (FARDC). Des chiffres embarassants pour Kinshasa, qui les juge "irresponsables et criminels".

Human Rights watch logo.jpgHuman Rights Watch vient de rendre public son rapport sur les massacres de l'opération de sécurisation Kimia II. Selon Anneke Van Woudenberg, de l'ONG américaine, son enquête précise que « nous avons des informations des crimes de guerre commis par les soldats des FARDC. Cette fois-ci, on a des informations des massacres des civils dans la région de Nyabiondo et de Pinga au Nord-Kivu. Là, nous avons documenté au moins de 270 personnes tuées par les soldats des FARDC, la plupart en août de cette année. Mais, en fait maintenant, nous avons ici un total de, au moins 505 civils tués par les soldats des FARDC depuis le début des opérations Kimia II.»

Dans son rapport, HRW précise que "la plupart des victimes des massacres d’août dans les villages de Mashango et de Ndoruma étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. D’autres avaient été découpées à coups de machette, battues à mort avec des gourdins ou bien abattues au moment où elles tentaient à s’enfuir". D’après la chercheuse de l’ONG, dans tous les cas documentés, les soldats FARDC prenaient les civils comme des collaborateurs des FDLR ou de leurs alliés. Human Rights Watch accuse également dans le même communiqué les FDLR d’avoir tué de leur côté au moins 630 civils dans la même région et durant la même période.

Le ministre de la Communication et Media et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qualifie le rapport de HRW de « non seulement illégitime, mais irresponsable et même criminel.» Il explique que les FARDC, une armée nationale d’un pays souverain, sont en train d’exercer leurs devoirs constitutionnels de sauvegarder le pays d’une attaque terroriste des groupes étrangers, définis comme tel par le droit internationale. Pendant ce temps, fait remarquer Mende, « ces messieurs de Human Rights Watch s’amusent, parce qu’ils veulent conserver leurs débouchées humanitaires dans ce pays, à démobiliser la communauté internationale pour que le Congo reste cette jungle où l’on se tue à souhait et où l’on a besoin de Zorro et de Tarzan, comme ces messieurs de Human Rights Watch.»

15 octobre 2009

RDC : L'ONU met la pression sur les FARDC

L'armée régulière congolaise (FARDC) a massacré au moins 50 réfugiés rwandais en marge d'opérations appuyées par les casques bleus de l'Onu contre des rebelles implantés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Logo ONU.jpgSelon un rapport diffusé des Nations unies ce massacre s'est produit le 27 avril dernier près de Shalio, un village de la province du Sud-Kivu. Des soldats, pour la plupart d'anciens rebelles tutsis congolais intégrés dans les forces armées de RDC, sont entrés dans un camp qui "était largement occupé par des femmes, des enfants et des vieillards" et "ont mené une tentative délibérée d'en éliminer tous les occupants".

Pour l'ONU, "cinquante personnes au moins ont été tuées. Une quarantaine de femmes ont été enlevées et violées. Certaines d'entre elles ne sont pas réapparues depuis". Ce rapport devrait intensifier la pression sur la Mission d'observation des Nations unies au Congo (Monuc), déjà sur la sellette pour avoir soutenu les opérations de l'armée congolaise dans l'est du pays en dépit des accusations d'abus et du nombre élevé de civils pris dans ces violences. Le massacre de Shalio a provoqué un raid de représailles des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) contre le village voisin de Busurungi, où 96 civils au moins ont été tués le 10 mai.

Les violences ont également déplacé 900.000 habitants de la région.

20 septembre 2009

La RDC transfert Ndahimana... en attendant Nkunda

Le geste est fort. La scène se passe ce dimanche à l'aéroport international de Kinshasa (RDC). Grégoire Ndahimana, un des présumés génocidaires rwandais, vient d'être tranféré au Tribunal pénal international (TPIR) d’Arusha. Accusé d'avoir massacré au moins 2.000 Tutsis rwandais durant le génocide de 1994, Grégoire Ndahimana avait été arrêté le mois dernier par des soldats congolais. Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) semble toutefois attendre "un retour d'ascenseur", selon les propres termes du porte-parole congolais Lambert Mende. Tous les yeux semblent se tourner vers Laurent Nkunda, que la RDC voudrait voir transférer à Kinshasa pour le juger.

Afrikarabia logo.png"Nous souhaitons que tous les pays qui ont dans leur territoire des personnes répondant au profil de M. Ndahimana fassent de même», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende sur Radiookapi.net. Quand à Laurent Nkunda, Mende répond que "c’est une question à laquelle les autorités rwandaises pourront apporter une réponse. Mais, en plus du Rwanda, il y a d’autres pays européens qui hébergent des personnes coupables d’atrocités et de crimes qui se déroulent maintenant. Et donc, autant que le Rwanda, il faut également interpeller ces pays pour que chacun y mette du sien. Nous attendons donc un comportement de réciprocité de la part de tous les pays qui hébergent encore des génocidaires ou présumés génocidaires ou encore des criminels ou présumés criminels qui ont été ou sont poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.»

Christophe Rigaud

21:22 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda, onu, rdc, kivu, nkunda, goma, fardc, cndp, guerre