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23 janvier 2010

RDC : Le bilan du conflit toujours contesté

Depuis 1998, le nombre de morts en République démocratique du Congo (RDC) a été estimé à 5,4 millions. Un triste bilan qui place le conflit en RDC juste derrière la seconde guerre mondiale. Mais depuis peu, un groupe de recherche canadien conteste ces chiffres et affirme que des techniques d'enquête "correctes" réduiraient ce bilan de moitié. Selon l'étude, ce bilan surévalué aurait provoqué l'envoi de l'opération de paix des Nations-Unies la plus importante au monde et une aide humanitaire conséquente... une sorte de "tricherie" aux yeux de ces experts.

DSC02398 copie.jpgLe nombre de 5,4 millions de morts depuis 1998 a été largement utilisé depuis qu'il a été rendu public par l'International Rescue Committee (IRC), une organisation humanitaire. Cette estimation a joué un rôle dans l'attention portée par les Etats-Unis et les Nations unies à la crise en RDC. Le Conseil de sécurité de l'ONU a cité les chiffres de l'IRC dans le processus de décision concernant la mise en place d'une force de maintien de la paix au Congo-Kinshasa. Cette force compte désormais plus de 20.000 hommes, ce qui en fait l'opération de maintien de la paix la plus importante des Nations unies.

A la suite de la publication des résultats de l'étude en 2000, l'aide humanitaire totale s'est accrue de plus de 500% entre 2000 et 2001. La contribution des seuls Etats-Unis a augmenté d'un indice de pratiquement 26. "Il est probablement juste d'affirmer que les données sur la mortalité ont joué un rôle significatif dans l'accroissement de l'assistance internationale", notait l'un des chercheurs de l'IRC.

Mais une nouvelle étude diffusée par un groupe de recherche canadien estime que les statistiques elles-mêmes sont discutables, "élevant de façon spectaculaire le bilan des morts" dues aux maladies, au manque de nourriture et de médicaments, et à la malnutrition.

L'Human Security Report Project de la Simon Fraser University (Canada) considère que l'étude 2000-2008 de l'IRC présente deux problèmes majeurs. Il rejette l'échantillon réalisé dans des régions dangereuses de l'Est du Congo (RDC), arguant que ces zones n'étaient pas représentatives de l'ensemble du pays. Il met également en doute le chiffre utilisé par l'IRC pour le taux de mortalité "normal" en RDC, où les statistiques d'avant le conflit étaient peu fiables.

L'IRCconfirme pourtant son chiffre : "5,4 millions est notre meilleure estimation, basée sur une méthodologie bien établie et des suppositions prudentes, mais le chiffre réel pourrait être de "3 millions ou de 7,6 millions".

Photo (c) afrikarabia.com

15 octobre 2009

RDC : L'ONU met la pression sur les FARDC

L'armée régulière congolaise (FARDC) a massacré au moins 50 réfugiés rwandais en marge d'opérations appuyées par les casques bleus de l'Onu contre des rebelles implantés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Logo ONU.jpgSelon un rapport diffusé des Nations unies ce massacre s'est produit le 27 avril dernier près de Shalio, un village de la province du Sud-Kivu. Des soldats, pour la plupart d'anciens rebelles tutsis congolais intégrés dans les forces armées de RDC, sont entrés dans un camp qui "était largement occupé par des femmes, des enfants et des vieillards" et "ont mené une tentative délibérée d'en éliminer tous les occupants".

Pour l'ONU, "cinquante personnes au moins ont été tuées. Une quarantaine de femmes ont été enlevées et violées. Certaines d'entre elles ne sont pas réapparues depuis". Ce rapport devrait intensifier la pression sur la Mission d'observation des Nations unies au Congo (Monuc), déjà sur la sellette pour avoir soutenu les opérations de l'armée congolaise dans l'est du pays en dépit des accusations d'abus et du nombre élevé de civils pris dans ces violences. Le massacre de Shalio a provoqué un raid de représailles des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) contre le village voisin de Busurungi, où 96 civils au moins ont été tués le 10 mai.

Les violences ont également déplacé 900.000 habitants de la région.

20 septembre 2009

La RDC transfert Ndahimana... en attendant Nkunda

Le geste est fort. La scène se passe ce dimanche à l'aéroport international de Kinshasa (RDC). Grégoire Ndahimana, un des présumés génocidaires rwandais, vient d'être tranféré au Tribunal pénal international (TPIR) d’Arusha. Accusé d'avoir massacré au moins 2.000 Tutsis rwandais durant le génocide de 1994, Grégoire Ndahimana avait été arrêté le mois dernier par des soldats congolais. Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) semble toutefois attendre "un retour d'ascenseur", selon les propres termes du porte-parole congolais Lambert Mende. Tous les yeux semblent se tourner vers Laurent Nkunda, que la RDC voudrait voir transférer à Kinshasa pour le juger.

Afrikarabia logo.png"Nous souhaitons que tous les pays qui ont dans leur territoire des personnes répondant au profil de M. Ndahimana fassent de même», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende sur Radiookapi.net. Quand à Laurent Nkunda, Mende répond que "c’est une question à laquelle les autorités rwandaises pourront apporter une réponse. Mais, en plus du Rwanda, il y a d’autres pays européens qui hébergent des personnes coupables d’atrocités et de crimes qui se déroulent maintenant. Et donc, autant que le Rwanda, il faut également interpeller ces pays pour que chacun y mette du sien. Nous attendons donc un comportement de réciprocité de la part de tous les pays qui hébergent encore des génocidaires ou présumés génocidaires ou encore des criminels ou présumés criminels qui ont été ou sont poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.»

Christophe Rigaud

21:22 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda, onu, rdc, kivu, nkunda, goma, fardc, cndp, guerre