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25 avril 2010

RDC : Les casques bleus quittent l'Ituri

La MONUC décide de retirer ses soldats de l'Ituri dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'ONU estime que l'armée congolaise (FARDC) présente dans cette région est suffisante pour en assurer la sécurité. Les populations locales, victimes des attaques répétées des rebelles de la LRA (Armée de Résistance du Seigneur) s'inquiètent de ce départ.

Logo ONU 2.jpgL'annonce a été faite à Bunia, chef-lieu du district, par le commandant des forces de la MONUC, le général Babacar Gaye, à l’issue d’une tournée d’inspection des troupes dans les localités de Fataki, Mahagi et Aru. Pour le général Gaye, cette mesure est justifiée par "l’existence d’un important déploiement des FARDC sur place", il estime également qu'il y a un grand progrès sur le plan sécuritaire en Ituri. La MONUC souhaite que l'armée congolaise prenne maintenant le relais des casques bleus.

Le commandant de la neuvième région militaire des FARDC, le général Jean-Claude Kifwa est conscient que l'image de ses soldats n'est pas bonne dans la population, mais souhaite que "la population ne doit pas avoir peur et doit faire confiance à son armée". Mais le départ des troupes de la MONUC alarme les civils congolais, notamment celle Dingila qui craint la présence des rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Dans un mémorandum remis à Babacar Gay, la société civile de Dingila réclame le maintien et le déploiement de la MONUC à Ango, Dakwa et Banda.

06 mars 2010

RDC : Les élections de 2011 seront-elles reportées ?

Revision du fichier électorale à refaire, absence de financement, grèves à répétition au sein de Commission électorale indépendante (CEI) et manque de volonté politique auront-ils raisons des prochaines élections présidentielles et législatives prévues en 2011 en République démocratique du Congo (RDC) ? L'incertitude qui plane sur la tenue des prochains scrutins fait dire à certains observateurs que les prochaines élections pourraient être retardées d'au moins une année.

logo_cei.pngUne série de déconvenues hypothèques sérieusement la tenue en 2011 des prochaines élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC). La dernière mauvaise nouvelle en date provient de la Commission électorale indépendante (CEI). Les opérations de révision du fichier électoral, prévu en 2009, sont toujours au point mort ; mais bien pire, à Kinshasa, tout est à refaire ! La capitale était la seule province à avoir recensé ses électeurs... mais une fois la révision terminée, les critères d'attribution ont été modifiés. Les anciennes cartes d'électeurs n'étant maintenant plus valables, il faudra donc tout reprendre à zéro et convoquer l'intégralité des électeurs. La CEI annonce maintenant le début des nouvelles opérations de révision du fichier électoral pour le 19 mai 2010 ! Le coup d’envoi devrait être donné ensuite dans les provinces du Katanga, de Maniema, du Bas Congo et du Kasaï Occidental... mais on peut douter de l'achèvement de cette révision avant 2011.

Outre un planning serré, la CEI doit affronter un deuxième problème : le manque cruel de moyens financiers. Le personnel réclame plus de 10 mois d'arriéré de salaire pour continuer son travail... un non-paiement qui bloque pour l'instant la fameuse révision du fichier électoral. Pour la tenue même des scrutins (élections présidentielles et législativse), les fonds manquent aussi cruellement. L'organisation des élections de 2006 avait coûté près de 300 millions d'euros, dont une bonne partie venait de l'Union européenne (UE). Pour 2011, le président Kabila avait annoncé prendre en charge l'intégralité de ce coût, mais depuis... plus de nouvelle et pas de chiffrage. Le manque de financement de la CEI laisse à penser que l'Etat congolais n'a pas vraiment les moyens de ses ambitions... inquiétant donc, à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle ! La Commission européenne n'a pour l'instant donné aucune information sur un éventuel financement des élections en République démocratique du Congo (RDC).

Enfin, une dernière source d'inquiétude : le départ des soldats de la MONUC. Les casques bleus, outre la sécurité du scrutin en 2006, avaient assurés le déploiement et le transport des kits électoraux aux 4 coins de ce pays-continent... une aide logistique qui s'était avèrée indispensable à la bonne tenue des élections.

Entre un timing très serré et une absence totale de financement... les prochaines élections en RDC pourraient être tout bonnement reportées (1 an, 2 ans ?). Le doute gagne désormais tous des esprits,  surtout que le pouvoir en place pourrait avoir intérêt à prendre son temps pour l’organisation des prochains scrutins.

Christophe Rigaud

MONUC : Un premier contingent partirait fin juin

Les casques bleus de l'ONU en RDC (MONUC) pourraient commencer à retirer un contingent dès la fin juin 2010. Mais aucun retrait global n'est annoncé, certaines "tâches cruciales" restent encore à accomplir selon le chef des opérations de maintien de la paix.


Afrikarabia logo.pngD'après Alain Le Roy, cité par l'AFP, "les premières troupes pourraient être en mesure de quitter l'ouest de la RDC autour du 30 juin 2010". L'ONU discute actuellement "des modalités" du désengagement progressif de la Monuc, que Kinshasa souhaite voir commencer dès le 30 juin. Mais pour les Nations-Unies, notamment à l'Est du pays, où la situation sécuritaire est extrêmement préoccupante, "il y a encore beaucoup de travail à faire". La Monuc, dont le mandat actuel expire le 31 mai, est présente en RDC depuis 1999.

 

06 février 2010

RDC-RWANDA : Un rapprochement pour rien ?

Après plus de 10 ans de conflits, la nouvelle alliance entre Kinshasa et Kigali pouvait laisser croire un retour à la paix au Kivu. En janvier 2009, un retournement d'alliance avait permis de neutraliser la rébellion de Laurent Nkunda, ancien allié du Rwanda et auourd'hui détenu par Kigali. Mais plus d'un an après, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est toujours le théâtre de violents affrontements entre groupes armés. Pour le chercheur Thierry Vircoulon, ce rapprochement est un échec.

Drapeau RDC 2.jpgDrapeau Rwanda.jpgDans un article publié par Alternatives Internationales (1), un chercheur de l'Institut français des relations internationales (Ifri) revient sur l'année écoulée au Kivu depuis l'arrestation du rebelle Laurent Nkunda. Un brusque renversement de situation, où les ennemis d'hier sont devenus les alliés d'aujourd'hui... la RDC de Joseph Kabila s'est en effet rapprochée du Rwanda de Paul Kagame. Les deux pays se sont retrouvés sur des objectifs communs : la neutralisation de la rébellion de Nkunda et la traque aux rebelles hutus des FDLR au Kivu.

Thierry Vircoulon porte un jugement sévère sur le bilan de se rapprochement. Même si Laurent Nkunda a effectivement été arrêté et si des opérations conjointes de chasse aux FDLR ont été mis en place (Umoja Wetu et Kimia II), les résultats sont "loin d'être à la hauteur" pour le chercheur français. Selon Thierry Vircoulon, "la traque aux FDLR a tourné court (...) et cette échec militaire coïncide avec l'absence de progrès dans la très attendue normalisation politique". L'ancien mouvement de Laurent Nkunda, le CNDP, attend toujours son intégration dans l'appareil décisionnaire congolais et son entrée au gouvernement. L'incorporation des troupes rebelles au sein de l'armée congolaise (FARDC) est tout aussi virtuelle et le CNDP continue de faire la loi dans ses fiefs (Masisi et Rutshru).

Pour ce spécialiste de l'Afrique, "l'histoire bégaie dans les Kivus (...) le processus de paix s'apparente en définitive à une pièce de théâtre maintes fois rejouée dont ni l'intrigue ni les rôles n'ont changé".

Christophe Rigaud

(1) "RD Congo : l'histoire bégaie dans les Kivus". Thierry Vircoulon - Alternatives Internationales - Décembre 2009.

 

10 janvier 2010

RDC : Le Cabinda revient sur la scène internationale

... et l'on reparle du Cabinda ! L’enclave angolaise, coincée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo Brazzaville est de retour depuis le mitraillage de l’un des bus de l’équipe nationale de football du Togo qui s’y rendait pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Retour sur l'histoire d'un petit territoire qui a toujours empoisonné les relations entre l'Angola et la RDC.

Image 1.pngLe Cabinda est séparé du territoire principal de l'Angola par une bande côtière d’environ 60 km. Il est issu de l’ancien royaume de Loango, avant l’arrivée des colonisateurs européens... et il est occupé par les Portugais dès la fin du XVe siècle. Le Portugal étant la puissance colonisatrice de l’Angola et du Cabinda, les deux territoires furent placés par sous une seule et même administration en 1956.

Mais le peuple cabindais ne se soumettra jamais à la domination portugaise. Dans une perspective de libération de leurs populations, les Cabindais s’étaient organisés au sein du Mouvement de libération de l’enclave du Cabinda (MLEC), du Comité d’action d’union nationale cabindais (CAUNC) et de l’Alliance du Mayombe (ALLIAMA).

En août 1963, les trois mouvements fusionnent pour donner naissance au Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC). Au moment de son indépendance en 1975, l’Angola l’annexe manu militari, parce que le Cabinda regorge de pétrole. Aujourd’hui, en raison de cette richesse pétrolière, cette province est considérée comme ‘’le porte-monnaie’’ du pays.

Cette situation pousse le Front de libération de l’enclave de Cabinda à installer un gouvernement en exil, dirigé par Nzita tiago leader historique. Un bureau politique du FLEC en exil revendique l’indépendance du Cabinda.

La lutte armée entre le gouvernement de Luanda et le FLEC provoque une situation politiquement tendue et répressive.

En 2004, différentes factions du FLEC signent aux Pays-Bas un accord de réconciliation. Le 1er mai 2008, elles décident d’abandonner la lutte armée et le mouvement est rebaptisée renomment le Front de libération de l’Etat de Cabinda (FLEC).

Sur le terrain néanmoins, une guérilla est encore active contre les forces armées angolaises. Malgré cette situation, le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (COCAN) 2010 choisit le Cabinda pour le pacifier. Ainsi le groupe B composé du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina Faso y est logée.

Malgré cela, le FLEC soutient que le Cabinda est ‘’en guerre’’.

L’attaque vendredi contre le bus de l’équipe togolaise, revendiquée par des indépendantistes de Cabinda, a coûté la vie à au moins deux personnes de l’encadrement, le chargé de communication Stanislas Ocloo et l’entraîneur-adjoint Abalo Amelete.

RDC : Augustin Katumba Mwanke sera-t-il le futur Premier ministre ?

Sa démission de l'AMP avait étonné tous les observateurs. On se demandait pourquoi Augustin Katumba Mwanke souhaitait quitter le cercle présidentiel ? La réponse devrait vraisemblablement tomber lors du prochain remaniement gouvernemental. L'homme de confiance du président Kabila est en effet sur les rangs pour remplacer le Premier ministre Adolphe Muzito, en mal de confiance au parlement congolais. Portrait et enjeux.

Afrikarabia logo.pngHomme de confiance du président Kabila,  Augustin Katumba Mwanke est ancien agent d’Equator Bank (HSBC). Il possède de nombreux réseaux en Afrique du Sud, au Rwanda et surtout en Angola où il était une courroie de transmission importante entre Kinshasa et Luanda. Ancien conseiller au ministère des Finances sous Mawapanga (AFDL), gouverneur du Katanga sous Laurent Désiré Kabila, Augustin Katumba Mwanke est toujours resté "l'homme du président". Un fidèle parmi les fidèles, qui ne peut rester à l'écart de la stratégie présidentielle.

En nommant Augustin Katumba Mwanke à la primature, Joseph Kabila pourrait d'ors et déjà se mettre en ordre de bataille pour la présidentielle de 2011. Augustin Katumba Mwanke apporterait du "sang neuf" à la tête de l'exécutif congolais et s'attaquerait alors au système judiciaire... un des plus corrompu au monde. Autre atout d'Augustin Katumba Mwanke... son incontestable proximité avec Evariste Boshab à l'Assemblée nationale. Le duo pourrait ainsi mettre en musique la polique de Joseph Kabila pour l'anné 2010. Une politique que le Président congolais veut "sociale", avec pour objectif d'améliorer les conditions de vie des congolais.

Christophe Rigaud

 

24 décembre 2009

RDC : Le CNDP bientôt au gouvernement ?

Le CNDP souffle le chaud et le froid pour presser Joseph Kabila de l'intégrer au futur gouvernement. Il y a quelques semaines, le mouvement rebelle laissant entendre qu'il claquerait la porte de toute négociation avec Kinshasa, au risque de reprendre les armes. Mais aujourd'hui, le CNDP se fait plus conciliant, puisqu'un prochain remaniement, en janvier 2010, devrait permettre l'arrivée d'ex-rebelles à des postes ministériels.

Logo CNDP.pngLe gouvernement congolais vient également de faire un pas vers l'ex rébellion, en acceptant de donner des emplois à tous les niveaux du gouvernement à d'anciens rebelles, en échange du démantèlement d'ici la mi-janvier des barrages routiers qu'ils ont érigés. Depuis le 23 mars dernier, plus de 15.000 ex-rebelles (dont les membres du Congrès national pour la défense du peuple), ont été officiellement placés sous le commandement de l'armée nationale congolaise (FARDC). Les ex-rebelles et l'armée ont ensuite uni leurs forces pour combattre des rebelles hutus rwandais (FDLR mais la mise en oeuvre complète de l'accord a pris du retard, suscitant des frustrations et des rumeurs de nouvelles hostilités. Le CNDP affirme avoir convenu avec le gouvernement "l'intégration politique des dirigeants du mouvement à tous les niveaux au cours du mois de janvier". En échange, les ex-rebelles acceptent de lever les barrages et l'administration parallèle qu'ils ont mis en place.

Depuis la fin des hostilités entre l'armée congolaise et le CNDP, son leader, Laurent Nkunda est actuellement assigné à résidence au Rwanda et le mouvement est désormais dirigé par le général Bosco Ntaganda, qui s'est rapproché de Kinshasa. Le gouvernement possède donc un intérêt stratégique et politique à intégrer ces ex-rebelles en son sein et à démanteler sur le terrain l'ancienne administration rebelle... espérant ainsi affaiblir tous foyers de contestation à l'Est du pays.

23 décembre 2009

RDC : La MONUC reconduite jusqu'au 31 mai 2010

C'est fait ! Le Conseil de sécurité des Nations unies vient de reconduire le mandat de sa mission en République démocratique du Congo (MONUC) pour cinq mois. Objectifs pour cette fin de mandat : "mieux protéger les populations civiles".

Logo MONUC.gifLe mandat de la MONUC prendra fin le 31 mai 2010, mais l'ONU espère le prolonger de 12 mois supplémentaires à partir de cette date. Les effectifs de la mission des casques bleus reste à son niveau actuel : 21.000 militaires et policiers. Il s'agit toujours de la plus importante force de paix de l'ONU actuellement déployée.

22 décembre 2009

RDC-RWANDA : Il y a de l'eau dans le gaz

L'exploitation du gaz méthane du lac Kivu ranime les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda voisin. Un Groupe d’experts, financé par la Banque mondiale, a été chargé d'étudier l’exploitation potentielle du gaz du lac Kivu, pour produire de l’électricité. Mais la RDC souhaiterait obtenir une plus grande part du gâteau... au grand dam du Rwanda.

Afrikarabia logo.pngD'après mediacongo, le rapport a suggéré de maintenir six blocs d’exploitation sur la rive congolaise du lac, mais le gouvernement de la RDC entend acquérir deux blocs supplémentaires, pour faire un total de huit. Une question se pose : où la RDC compte-t-elle obtenir les deux blocs supplémentaires ? Va-t-elle récupérer ces lots dans ceux du du Rwanda ?

Il faut souligner que pour l'heure, le gaz du lac Kivu est jusqu’ici exploité uniquement par le Rwanda. Mais une coopération existait. Albert Butare et Laurent Muzangisa, ministres rwandais de l’Energie et congolais des Hydrocarbures, se sont rencontrés en août dernier pour mettre sur pied un comité conjoint de direction. Une équipe a été chargée d’élaborer une étude de faisabilité concernant un projet conjoint de production de 200 MW d’électricité d’ici avril 2010. Cette accord sur l'exploitation du lac Kivu constitue la première difficulté à résoudre entre la RDC et le Rwanda depuis leur récent rapprochement diplomatique... un test pour Kinshasa et Kigali.

Christophe Rigaud

RDC : Une société américaine accusée de financer la guerre

Le rapport des Nations-Unies est passé inaperçu. La société américaine Niotan vient d'être citée dans une note confidentielle pour avoir participé au financement de la guerre en République démocratique du Congo (RDC).

Afrikarabia logo.pngAvec plusieurs autres entreprises, Niotan Inc. est accusée d'avoir acheté de l'or et du coltan (minerai que l'on retrouve dans les téléphones portables) à des groupes rebelles en RDC, mais aussi à l'armée régulière congolaise (FARDC) dans l'Est du pays.

19 décembre 2009

RDC : Querelles chez les FDLR ?

Depuis l'arrestation du responsable politique des FDLR en novembre dernier, le mouvement de rébellion hutu semble plus que jamais divisé. Faut-il y voir un affaiblissement des rebelles rwandais à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) ? Pas certain.

Logo FDLR.jpgLe 17 novembre dernier, le responsable politique des Forces démocratiques de libération du Rwanda, Ignace Murwanashyaka, et son adjoint, Straton Musoni sont arrêtés en Allemagne. La justice les soupçonne d'avoir coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet 2009 par leur mouvement sur le terrain, dans l'Est de la République démocratique du Congo.

Cette arrestation semble avoir accentué les clivages et les divisions internes au sein des FDLR, dont la composition a toujours été très hétérogène. On estime sur place, le nombre des combattants hutu entre 4.000 et 6.000... avec deux principales composantes : les FDLR-Foca (Forces Combattantes Abacunguzi), les plus nombreux et les FDLR-Rud (Ralliement pour l'Unité et la Démocratie).

Selon une enquête de la BBC, les FDLR-Rud sont nés "d'une dissidence de certains combattants qui contestent Murwanashyaka". Alors qu'au sein des FDLR-Foca, "des clivages claniques sont apparus autour de deux généraux qui les commandent". Selon l'ONU, l'arrestation d'Ignace Murwanashyaka "pourrait affaiblir le leadership des FDLR en RDC et créer une incertitude politique au sein du mouvement en plus de querelles internes". L'armée congolaise espère que cette "isolement relatif" des FDLR va inciter les modérés du mouvement à se rendre... mais pour l'heure, aucun désistement n'est à signaler.

Pour continuer d'affaiblir les FDLR, le gouvernement congolais souhaite que des mandats internationaux soient lancés contre des responsables des rebelles hutus rwandais installés en Europe et aux Etats-Unis et notamment en France, où le secrétaire exécutif du mouvement, Callixte Mbarushimana, se dit prêt à coopérer avec la justice.

17 décembre 2009

RDC : 47 morts au sud de Dongo

L'armée congolaise (FARDC) affirme avoir tué 47 insurgés au sud de Dongo, après la reprise de la ville par l'armée dimanche. Selon la MONUC, actuellement sur place, la résistance a été "assez importante". 150 000 personnes auraient quitté la zone.

carte RDC Afrikarabia Dongo 2.jpgLes FARDC ont communiqué leur bilan, après la reprise de la ville de Dongo. L'armée régulière aurait tué 47 insurgés et eu 32 blessés dans ses propres rangs. Ce bilan n'a pas été confirmé par d'autres sources. Depuis fin octobre, de violents combats opposent un groupe de l'ethnie Lobala, mené par un féticheur, à celle des Bomboma. Le conflit s'est peu à peu propagé en directection de Gemena et Libenge. Une centaine de personnes ont été tuées au cours de l'attaque et plus de 150.000 ont fui les villages, au fur et à mesure de l'avancée des insurgés (appelés aussi "patriotes-résistants"). Depuis maintenant plus d'un mois, l'armée et la police congolaise, aidées par les casques bleus de la MONUC peinent à rétablir l'ordre.

Christophe Rigaud

RDC : Kabila au secours de la MIBA

Une enveloppe de 20 millions de dollars... c'est la promesse de Joseph Kabila pour relancer la société minière de Bakwanga, la célèbre MIBA. Une petite bouffée d'air pour ce fleuron du secteur minier en République démocratique du Congo (RDC)... en attendant les 100 millions de dollars du plan de relance des sud-africains Industrial Development Corporation et Development Bank of Southern Africa.

DSC02325 copie.jpgPour le président congolais, « le plan de redressement de la MIBA prévoit la mise à disposition à court terme de la somme de 20 millions de dollars américains, par l’Etat dès le début de l’année prochaine ou avant la fin de cette année si possible. Des efforts sont déployés pour parvenir à l’ordre des besoins de financement de la MIBA ». Un gros chèque qui devrait notamment permettre de régler les importants retards de salaires aux employés de la MIBA. Ce coup de pouce ne pourra être efficace "sans un changement radical dans les méthodes de gestion" selon Joseph Kabila, qui a également appelé la population du Kasaï Oriental à envisager des solutions alternatives au diamant et à diversifier les sources de richesse dans cette province.

Photo : Le site de la MIBA en 2005 (c) Christophe Rigaud

15 décembre 2009

RDC : L'économie repart au Katanga

L'activité minière reprend des couleurs à Lubumbashi. Plusieurs grandes entreprises minières de la province du Katanga en République démocratique du Congo (RDC) ont repris totalement leurs activités. Avec la crise économique, de nombreuses sociétés avaient déserté le secteur... elles sont désormais de retour.

DSC02254.JPGLa relance des activités minières est dopée par la hausse du prix des métaux sur le marché mondial et notamment le prix du cuivre qui se vend aujourd’hui à 6.900, voire 7.000 dollars américains au lieu de 3.000 l’année passée. C’est donc un signe positif pour l’avenir de l’économie de cette province, dans la mesure où cette reprise devrait permettre de réintégrer de nombreux ouvriers... au chômage depuis plusieurs mois.

Les entreprises, citées par le chef de division provincial des Mines, Emmanuel Kyanda, sont Chemaf, de Rwashi Mining, mais aussi Comsa et Frontiers qui ont repris toutes leurs activités.

Photo : Lubumbashi, capitale du cuivre 2005 (c) Christophe Rigaud

14 décembre 2009

RDC : Dongo sous contrôle

L'ONU, par la voix de sa Mission en République démocratique du Congo (RDC), affirme que l'armée régulière congolaise (FARDC) a repris dimanche le contrôle de la ville de Dongo. Depuis fin octobre, cette localité du Nord-Ouest du pays, est victime de violences qui ont provoqué le départ de 115 000 réfugiés.

Dongo devait déjà être sous contrôle depuis plusieurs jours, selon le gouvernement congolais, mais visiblement cela n'est encore carte RDC Afrikarabia Dongo 2.jpgpas le cas. De nombreuses troupes de la police et de l'armée congolaise étaient sur place pour reprendre la main sur la rébellion, qui défie le pouvoir en place en RDC. Ce conflit sème le trouble dans la province de l'Equateur depuis la fin octobre de cette année.

RDC : Internet et la guerre à Dongo

Depuis fin octobre, il est difficile de savoir précisément ce qui se passe dans la province de l'Equateur (Nord-Ouest de la République démocratique du Congo). Une rébellion de "patriotes-résistants" affirme tenir tête à l'armée régulière de Kinshasa, mais cette guerre est sans image... ni sources fiables. Alors le combat médiatique se passe sur internet, à coup de guerre de communiqués. Un site s'enflamme pour les insurgés, celui de l'Apareco d'Honoré Ngbanda, mais aussi des radios comme Radio Lobiko ou Radio TV Bendele. Un seul problème : leurs informations sont invérifiables.

Image 1.pngDepuis la fin octobre 2009, un conflit, présenté comme "interethnique", secoue la province de l'Equateur en République démocratique du Congo (RDC). Les violences opposaient Enyele et Mozanya, le mouvement fait tâche d'huile et semble vouloir défier le pouvoir central à Kinshasa. Rapidement, un mouvement de "patriotes-résistants" envoie communiqués sur communiqués et revendique des victoires militaires sur le terrain. Relayée par le site d'Honoré Ngbanda, ancien chef du renseignement du maréchal Mobutu, la rébellion affirme avoir fait tomber la ville de Libenge, puis avoir capturé 25 000 tonnes d'armes à l'armée régulière ou tenir la ville de Bozene d'où s'exprime le chef des "patriotes-résistants", un certain Ambroise Lobala Mokobe.
Le site de l'Apareco prétend également que des soldats rwandais s'en prennent à la population de Gemena, que les tutsi du CNDP se préparent à proclamer la "République des Volcans", prémices à la balkanisation de la RDC. Toujours sur la toile, Radio TV Bendele appelle à envoyer de l'argent "en faveur des victimes" de Dongo, avec numéros de comptes à la BCI ou à la banque Halifax.

En face, le gouvernement congolais fait ce qu'il peut pour démentir toutes ces rumeurs, mais l'affluence de réfugiés à la frontière du Congo-Brazzaville ne rassure aucun observateur sur la situation sur place. 115 000 civils ont fui les combats du Nord-Ouest de la RDC et 77 000 d'entre eux se sont réfugiés au Congo-Brazzaville voisin.

Pour autant, de nombreux spécialistes de la région se pose la question : "rébellion ou manipulation ?". Difficile de faire la part des choses, mais un élément est certain : les "patriotes-résistants" cherchent à récupérer les violences de l'Equateur... espérant pouvoir en tirer un profit politique, le moment venu. Pour l'heure, la rébellion semble avoir un combat d'avance sur internet... faute d'informations précises et fiables des autorités congolaises.

NB : Selon les dernières informations en provenance de Dongo, la MONUC annonce que les FARDC ont repris la ville ce dimanche et en contrôleraient tous les accès. Mise à jour : lundi 14 décembre à 11h30.

Christophe Rigaud

12 décembre 2009

RDC : Laurent Nkunda sera entendu le 13 janvier

Selon un communiqué provenant de la famille de Laurent Nkunda, la Cour suprême de Kigali aurait confirmé la tenue d'une audience, le 13 janvier 2010. Jusqu'à présent, toutes les demandes de remise en liberté du général rebelle étaient restées lettres mortes. Son cas sera donc examiné au cour de cette audience.

Image 1.pngPour Maître Bourgon, l’avocat canadien de Laurent Nkunda : « il est vraiment étonnant qu’une requête demandant la mise en liberté d’une personne qui serait détenue illégalement ne puisse être entendue d’urgence - vacances judiciaires ou pas – car toute violation du droit fondamental à la liberté mérite d’être entendue sans délai. Néanmoins, nous sommes très satisfaits puisque le 13 janvier, nous aurons l’occasion de plaider la cause de Laurent Nkunda devant le plus haut tribunal du Rwanda. Nous allons d’ailleurs tout faire pour que le plus grand nombre possible d’observateurs internationaux soient présents pour cette audience, qu’il s’agisse d’organisations non gouvernementales intéressées par les droits de l’homme ou d’États ».

Les avocats du général congolais rappellent "qu'à ce jour, aucun mandat d’arrestation, international ou autre, n’a été émis et aucune accusation n’a été portée contre Laurent Nkunda".

RDC : Nouveau prêt de 551 millions de dollars du FMI

Le FMI met la main à la poche. Le Fonds monétaire international vient d'accorder un prêt de 551 millions de dollars sur trois ans à la République démocratique du Congo (RDC). Autre bonne nouvelle : une rallonge de 72 millions de dollars a également été accordé, au titre des pays très endettés.

images.jpgDans son communiqué, le FMI estime que "la RDC a accompli des progrès important sur le plan économique et social depuis 2001, ce dont a témoigné la transition politique vers un gouvernement élu de manière démocratique". Mais tout n'est pas parfait pour le Fonds monétaire international : "la situation économique et sociale reste mauvaise, les infrastructures du pays sont dilapidées et la dette extérieure n'est plus tenable". Ce nouveau prêt sera accordé par tranches et devra soutenir le programme de réforme destiné à réduire la pauvreté.

09 décembre 2009

RDC : Kabila envoie ses commandos à Dongo

Dongo est-elle sous contrôle comme l'affirme le gouvernement congolais ? Pas certain, si l'on en croit le récent envoi des commandos de l'armée de République démocratique du Congo (RDC) pour tenter de mettre fin aux violences qui ont éclaté fin octobre. 600 hommes, lourdement armés et fomés par des instructeurs belges sont arrivés sur zone, à environ 150 km de Dongo.

Carte de RDC.gifSur place, déjà 1000 hommes de la police nationale congolaise et 500 soldats des FARDC sont présents dans la région de Gemena. Alors que le gouvernement affirme tenir la situation en main, des "patriotes-résistants" innondent internet de communiqués victorieux. Ces derniers affirment même avoir fait tomber Libenge... sans preuves tangibles tant la situation est confuse sur le terrain.

En envoyant ses propres commandos mater la rébellion, Joseph Kabila espère mettre fin aux violences qui ont débuté les 29 et 30 octobre à Dongo, où des membres de la tribu Lobala (Enyele), auxquels se sont joints depuis d'anciens militaires, ont attaqué la tribu des Bomboma avant de s'en prendre à d'autres villages de la région, très isolée et difficile d'accès, couverte par la forêt équatoriale et des marécages. Ces violences ont fait au moins une centaine de tués, essentiellement à Dongo, à coups de machettes, par armes à feu, ou bien sont morts noyés en traversant le fleuve Oubangi, qui marque la frontière avec le Congo-Brazzaville. Une chose est sûre... la plus grande confusion règne sur place, où les informations dignes de foi se font rares.

Christophe Rigaud

RDC : La MONUC resterait 6 mois de moins

Le désengagment de l'ONU en République démocratique du Congo est-il commencé ? Ban Ki-moon semble apporter un début de réponse avec cette proposition de renouvellement de 6 mois des casques bleus de la MONUC et non pour 1 an comme cela était prévu.

Logo ONU.jpgLa Mission d'observation des Nations unies au Congo (MONU), compte actuellement 19.000 hommes et constitue l'opération de maintien de la paix la plus importante menée par l'ONU dans le monde. Mais dernièrement, le président congolais Joseph Kabila a publiquement souhaité le départ des casques bleus de son pays et l'ONU réfléchit donc à une stratégie de désengagement progressif en RDC. Joseph Kabila souhaiterait voir un plan de retrait à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays, l'année prochaine. Dans un rapport au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon propose donc que le mandat de la force onusienne soit prolongé jusqu'au 30 juin 2010. Le Conseil de sécurité doit se prononcer sur la question le 21 décembre.

05 décembre 2009

RDC : Les insurgés de Dongo contrôleraient Libenge

Difficile d'avoir des informations fiables en provenance du Nord-Ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Mais selon les insurgés de Dongo, des "patriotes-résistants" auraient pris le contrôle de la ville de Libenge, à la frontière de de la République Centrafricaine depuis le 4 décembre. Ces violences interethniques avaient débuté à Dongo à la fin du mois d'octobre 2009 et opposaient Enyele et Mozanya. Depuis, le mouvement fait tâche d'huile et semble vouloir défier le pouvoir central à Kinshasa.

Carte Libenge.pngIronie du sort, la ville de Libenge se trouve à une centaine de kilomètres de Gemena, où le président congolais, Joseph Kabila s'était rendu fin novembre pour inspecter les préparatifs de la contre-offensive conjointe de la police, de l’armée et des casques bleus de la MONUC. Joseph Kabila avait sommé ses troupes de «pacifier» Dongo. Depuis, la ville semble sous contrôle de Kinshasa, mais le mouvement insurrectionel prend de l'ampleur. La nouvelle de la chute de Libenge serait un signal d'alarme important pour le président Kabila. Une source militaire citée par congoindependant.com note "qu'il règne une atmosphère de désengagement pour ne pas parler de débandade au sein de l’armée". Motif : impayés, les militaires n’ont pas le cœur à aller faire le coup de feu. "Si la chute de Libenge était confirmée par des images, souligne-t-elle, le compte à rebours a commencé pour Joseph Kabila. Nombreux sont des soldats qui n’attendent qu’un signal. La lassitude est générale…".

Toutes ces informations sont évidemment à prendre avec la plus grande prudence. Les communiqués en provenance de Dongo sont en effet relayés par le site internet d'Honoré Nganda, ex-monsieur sécurité de Mobutu, alias "terminator" et spécialiste en manipulation sur internet.

RDC : Kabila prend ses distances avec l'Angola

L'événement est passé quasiment inaperçu. Joseph Kabila s'est séparé dernièrement d'Augustin Katumba Mwanke, secrétaire exécutif de l'AMP (Alliance de la majorité présidentielle). Ancien gouverneur du Katanga sous Mobutu, Katumba Mwanke était surtout une importante courroie de transmission entre Kinshasa et Luanda. Une démission qui intervient alors que Joseph Kabila se rapproche de plus en plus du Rwanda de Kagame, au détriment de son allié d'hier... l'Angola.

Image 1.pngLe départ d'Augustin Katumba Mwanke est également une des conséquences de la tension croissante entre Kinshasa et Luanda... et notamment le renvoie de milliers de Congolais d'Angola ainsi que la fermeture des liaisons aériennes en Luanda et Kinshasa depuis le 9 octobre. Autre facteur de tension : les réserves pétrolières angolaises gérées par Chevron-Texaco et Exxon revendiquées par la République démocratique du Congo (RDC).
Le refroidissement des relations entre la RDC et l'Angola se poursuit... validant ainsi le rapprochement programmé entre Kabila et Kagame.

02 décembre 2009

RDC : Nkunda sort du silence

Revoila Laurent Nkunda. Tout d'abord par la voix de ses avocats, qui ont annoncé avoir déposé une demande de mise en liberté auprès de la Cour suprême du Rwanda. Ensuite par voix de presse, le magazine "Jeune Afrique" a en effet retrouvé la trace du général rebelle congolais, à Kabuga, dans la banlieue de Kigali.

Image 1.png"Mon client a le droit de savoir les raisons pour lesquelles il a été arrêté, pourquoi il est détenu et combien de temps son incarcération illégale va durer", a déclaré son avocat, Stéphane Bourgon. L'avocat de Laurent Nkunda, a donc déposé une demande de mise en liberté auprès de la Cour suprême du Rwanda. Laurent Nkunda avait arrêté au Rwanda en janvier après s'est enfui de son pays, où il est accusé d'avoir commis une série de crimes pendant les cinq années de la rébellion CNDP qu'il a commandée dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Toutes les demandes précédentes étaient restées lettres mortes.

L'ex-général déchu réapparaît aussi dans les medias. C'est "Jeune Afrique" qui remet la main dessus. Selon l'hebdomadaire, Nkunda vit à Kabuga, colline culminant à 800 m d'altitude dans la banlieue est de Kigali, dans "une grande maison entourée d'arbres, quatre à cinq pièces, ni fauteuils ni canapés, mais des chaises en bois de fabrication locale". "La résidence est gardée par une douzaine de militaires, dont deux officiers, tous en civil", précise le magazine dans sa dernière édition. L'unique prisonnier, n'a le droit de communiquer avec personne, à l'exception de sa proche famille: sa femme, Elisabeth Maheshe Nkunda, et deux de ses six enfants.

Detenu dans un premier temps à Gisenyi (au Rwanda), il a été transféré le 26 mai vers Kigali. La RDC réclame son extradition (mais sans grande conviction) et son avocat, Stéphane Bourgon, a adressé plusieurs demandes de mise en liberté au président rwandais Paul Kagame. Pour le magazine, la détention de Laurent Nkunda, "relégué aux oubliettes", répondrait à une mystérieuse "raison d'Etat", citant des responsables rwandais et congolais.

29 novembre 2009

RDC : Controverse sur l'identité des réfugiés venus du Rwanda

Une déclaration du coordonnateur de la Commission nationale pour les réfugiés au Nord-Kivu (CNR) est venue jeter le trouble autour des réfugiés revenus en République démocratique du Congo (RDC) ces dernier mois, en provenance du Rwanda. 12 000 familles venues du Rwanda et se présentant comme réfugiés congolais sont entrées dans les territoires de Masisi et Rutshuru. Le coordinateur de la CNR a des doutes sur leur origine, faisant craindre une "infiltration d’étrangers". Un sujet qui ne devrait pas manquer de faire débat en République démocratique du Congo.

625.gifCongolais ou rwandais ? Laingulia Njewa, coordinateur de la CNR, a indiqué que ces réfugiés, entrent "plutôt clandestinement par la frontière à partir de Kibumba, à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, sur l’axe Rutshuru". Ils se sont ensuite installés dans des villages congolais et 80% de ces personnes se déclarent provenir des camps de réfugiés de Byumba et Kibuye au Rwanda, précise Laingulia Njewa à une radio locale.

Laingulia Njewa tente de rassurer les populations locales, les appelant au calme, indiquant que le gouvernement se penche sur la question, afin d’identifier ces "réfugiés douteux dont l’effectif n’est pas encore définitif". Pour le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ( HCR), il est difficile de dire avec exactitude si ces personnes sont réellement des réfugiés congolais, la majorité d'entre eux n’ayant pas de documents "attestant qu’ils étaient des réfugiés", selon le HCR. La Commission nationale pour les réfugiés au Nord-Kivu, promet d'apporter rapidement des informations précises sur la nature de ces réfugiés. Des informations qui seront les bienvenues, tant la tension est encore grande au Nord-Kivu... où les rumeurs vont bon train.

Christophe Rigaud


27 novembre 2009

La RDC veut faire arrêter les leaders des FDLR

Certains pays, comme la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, abritent des hauts responsables des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Le ministre de la Communication et Médias de la République démocratique du Congo ( RDC), Lambert Mende, a appelé ces pays à interpeller les leaders des FDLR en lançant des mandats internationaux.

Drapeau RDC.gifA propos du rapport du groupe d’experts indépendants de l’ONU publié début novembre, Lambert Mende a demandé à l'Europe et aux Etats-Unis d’emboîter le pas à l’Allemagne, qui a procédé dernièrement à l’arrestation de deux hauts cadres des FDLR.

Ce rapport signale le recours par les FDLR à un réseau de financement et de soutien international dans plusieurs pays qui leur a permis de recevoir d’importantes cargaisons d’armes et de munitions en 2009. Le document stigmatise également des bases de recrutement et d’appui financier et matériel dans les pays voisins à la RDC. Le porte-parole du gouvernement congolais a également indiqué que "les infractions conduiront le gouvernement à entrer en contact avec tous les pays concernés pour une synergie destinée à éradiquer définitivement ces réseaux terroristes qui ensanglantent la RDC, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU". D'importants cadres des FDLR se trouvent actuellement en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.