Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10 janvier 2010

RDC : Le Cabinda revient sur la scène internationale

... et l'on reparle du Cabinda ! L’enclave angolaise, coincée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo Brazzaville est de retour depuis le mitraillage de l’un des bus de l’équipe nationale de football du Togo qui s’y rendait pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Retour sur l'histoire d'un petit territoire qui a toujours empoisonné les relations entre l'Angola et la RDC.

Image 1.pngLe Cabinda est séparé du territoire principal de l'Angola par une bande côtière d’environ 60 km. Il est issu de l’ancien royaume de Loango, avant l’arrivée des colonisateurs européens... et il est occupé par les Portugais dès la fin du XVe siècle. Le Portugal étant la puissance colonisatrice de l’Angola et du Cabinda, les deux territoires furent placés par sous une seule et même administration en 1956.

Mais le peuple cabindais ne se soumettra jamais à la domination portugaise. Dans une perspective de libération de leurs populations, les Cabindais s’étaient organisés au sein du Mouvement de libération de l’enclave du Cabinda (MLEC), du Comité d’action d’union nationale cabindais (CAUNC) et de l’Alliance du Mayombe (ALLIAMA).

En août 1963, les trois mouvements fusionnent pour donner naissance au Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC). Au moment de son indépendance en 1975, l’Angola l’annexe manu militari, parce que le Cabinda regorge de pétrole. Aujourd’hui, en raison de cette richesse pétrolière, cette province est considérée comme ‘’le porte-monnaie’’ du pays.

Cette situation pousse le Front de libération de l’enclave de Cabinda à installer un gouvernement en exil, dirigé par Nzita tiago leader historique. Un bureau politique du FLEC en exil revendique l’indépendance du Cabinda.

La lutte armée entre le gouvernement de Luanda et le FLEC provoque une situation politiquement tendue et répressive.

En 2004, différentes factions du FLEC signent aux Pays-Bas un accord de réconciliation. Le 1er mai 2008, elles décident d’abandonner la lutte armée et le mouvement est rebaptisée renomment le Front de libération de l’Etat de Cabinda (FLEC).

Sur le terrain néanmoins, une guérilla est encore active contre les forces armées angolaises. Malgré cette situation, le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (COCAN) 2010 choisit le Cabinda pour le pacifier. Ainsi le groupe B composé du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina Faso y est logée.

Malgré cela, le FLEC soutient que le Cabinda est ‘’en guerre’’.

L’attaque vendredi contre le bus de l’équipe togolaise, revendiquée par des indépendantistes de Cabinda, a coûté la vie à au moins deux personnes de l’encadrement, le chargé de communication Stanislas Ocloo et l’entraîneur-adjoint Abalo Amelete.

23 octobre 2009

RDC-ANGOLA : Vers une guerre du pétrole ?

Les incursions de l'armée angolaise en République démocratique du Congo (RDC) se suivent... et se ressemblent. Des soldats angolais occupent depuis quelques jours le territoire de Tshela, au Bas-Congo, à 200 km à l'ouest de Matadi. Des ONG locales demandent une réaction du gouvernement congolais... en vain pour le moment.

Image 1.pngLes villages de Mbata Yema et Kata Kangu ont été vidé de leurs habitants. La population a fui les incursions répétées de l’armée angolaise. Des militaires angolais patrouillent régulièrement dans cette zone, a indiqué une ONG locale. Selon l'Unapadec, "les villageois ne vont plus dans leurs champs depuis plus d’une semaine, par crainte de la présence des militaires angolais. Ces soldats ont installé leur campement précisément dans les forêts des villages Kata Kangu et Kikwango Mbemba". Ces incursions armées à répétition au Bas Congo affectent la production agricole. "Celle-ci a diminué et déjà la malnutrition s’installe", selon un responsable de l’Unapadec.

Vendredi, radiookapi.net essaie de joindre des hauts responsables du gouvernement congolais, qui affirment "n’avoir pas reçu de rapport sur une quelconque incursion des soldats angolais dans la province du Bas Congo, promettant toutefois de vérifier cette information". Ces responsables congolais veulent d'abord vérifier les faits sur le terrain, "il y a tellement des rumeurs qui circulent dans ce pays".

Depuis février 2007, les incursions angolais se suivent à rythme régulier. Le conflit frontalier qui oppose l'Angola à la RDC est abordée en octobre 2007, où des experts congolais, angolais, portugais et belges se retrouvent à Bruxelles pour traiter le dossier. En mars 2009, une autre incursion angolaise est signalée dans les villages de Sava Ina et Kuzi.

Les raisons du conflit sont à chercher dans l’exploitation du pétrole aux larges de l’océan Atlantique. L’Angola ne semble pas apprécier la délimitation des espaces maritimes de la RDC. Une mission permanente de l’Angola auprès des Nations unies l’a fait savoir : "le gouvernement angolais rejette la délimitation unilatérale de toutes les zones maritimes, y compris le plateau continental et demande l’application des règles du droit international, et l’application de la jurisprudence internationale en la matière ". Seule une vraie négociation bilatérale entre la RDC et l'Angola peut maintenant éviter le pire : l’ouverture d’un nouveau front à l’ouest, entre la RDC et l’Angola.

Christophe Rigaud


11 octobre 2009

RDC : Premières représailles angolaises

L'Angola vient de suspendre les vols de sa compagnie aérienne nationale (TAAG) vers la République démocratique du Congo (RDC). Voici sans aucun doute les premières représailles de Luanda face à l'expulsion de milliers d'Angolais en situation irrégulière en RDC. Expulsion, qui faisait elle-même suite à une mesure similaire prise par Kinshasa.

Drapeau Angola.gifPour le journal 'Le Palmarès', " la tension est encore montée d'un cran entre les deux voisins aux relations parfois tendues. Pour anodin que cela puisse paraître, le geste constitue tout un message dans le cadre de la diplomatie ". Le gouvernement angolais avait exprimé son inquiétude, face à la décision des autorités congolaises d'expulser, sans distinction, des Angolais qui résident légalement sur leur territoire, dont bon nombre depuis plusieurs décennies.

Le ministre des Relations extérieures, Assunçao dos Anjos, expliquait qu'"il a été décidé de suspendre les vols de la compagnie aérienne angolaise (TAAG) à destination de la RDC jusqu'à la clarification de la situation". Kinshasa avait annoncé fin septembre avoir entamé une opération d'expulsion de clandestins, notamment originaires d'Angola, de la province du Bas-Congo (sud-ouest). Cette mesure avait été prise en réponse à l'expulsion de plusieurs milliers (de 16 000 à 25 000 selon les sources) ressortissants congolais en séjour illégal en Angola, en provenance "majoritairement" de l'enclave du Cabinda.