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20 février 2011

RDC : Manifestation "Kabila dégage !" à Paris (vidéo)

Sous une pluie battante, entre 200 et 300 manifestants anti-kabila ont participé à Paris, à la "Grande marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)". Comme en Tunisie ou en Egypte, aux cris de "Kabila dégage !", les manifestants entendaient sensibiliser la communauté internationale aux massacres d'étudiants, aux arrestations arbitraires, au "tripatouillage"  constitutionnelle et aux violences faites aux femmes congolaises en RD Congo. Pour l'opposition, il n'y a qu'un seul responsable : le président congolais Joseph Kabila.

Manif Kabila dégage 2011.jpgEntre la station de métro "Château rouge" et la place de la République, quelques centaines d'opposants au régime de Joseph Kabila ont bruyamment manifesté, devant le regard médusé des parisiens. L'opposition congolaise était représentée dans toute sa diversité : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID ou pasteurs Kimbanguistes…

Alors qu'au même moment, à Bruxelles, 200 congolais manifestaient également contre Joseph Kabila, les organisateurs parisiens espèrent que cette Grande marche" faire tâche d'huile à Kinshasa, le 20 mars prochain, où manifestation de l'opposition doit être organisée. AFRIKARABIA est allé à la rencontre des manifestants congolais à Paris. Regardez notre reportage vidéo.

Reportage : Christophe Rigaud

17 février 2011

RDC : Une nouvelle coalition pour soutenir Tshisekedi

Prendre ses adversaires de l'opposition de vitesse, cela semble être la nouvelle stratégie d'Etienne Tshisekedi. Après avoir annoncé son intention de faire cavalier seul aux élections présidentielles de 2011en RD Congo, Etienne Tshisekedi lance une nouvelle structure politique : “Dynamique Tshisekedi Président” (DTP). Comme pour mettre un terme aux dissonances au sein de l'UDPS, Tshisekedi organise ses soutiens. La DTP comprendra six partis : l’Analco, l’Ecidé, le Parti travailliste de Steve Mbikayi, le Radeco, le Rader et le MLP de Franck Diongo.

C'est le député provincial de Kinshasa Martin Fayulu, qui a présentant la nouvelle coalition. « Dynamique Tshisekedi Président » poursuit trois objectifs principaux : soutenir la candidature d'Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 2011, adopter un programme commune de gouvernement et concevoir une stratégie électorale commune pour les élections générales et locales. Dans cette coalition, nous retrouvons des personnalités comme Franck Diongo, Steve Mbikayi, Martin Fayulu, Auguste Mampuya ou Lusamba Tatcher. Le pari est risqué pour Etienne Tshisekedi, mais le "sphinx de Limete" paraît ne plus avoir le choix pour s'imposer comme le candidat unique de l'opposition congolaise. Le temps presse pour présenter un programme de gouvernement alternatif au président sortant Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

16 février 2011

RDC : Tshisekedi tente le quitte ou double

Candidature unique ou pas, Etienne Tshisekedi de l'UDPS a annoncé sa détermination à se présenter à l'élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Tshisekedi a décidé de bousculer ses partenaires et de forcer le destin : il ira coûte que coûte aux élections de novembre prochain.

Image 6.pngL'annonce a été faite sur le site de Radio Okapi. Le leader de l'UDPS s'en explique : "je n'ai pas lutté vingt ans pour laisser ma place à un autre. C'est pour rester, prendre le pouvoir et instaurer un Etat de droit. Vous comprendrez que je n'accepterai aucun compromis dans ce sens-là. Celui qui n'est pas d'accord avec le programme de l'UDPS, il est libre de faire ce qu'il veut, il n'est pas obligé de faire plate-forme avec l'UDPS. Mais l'UDPS est préparée à se présenter aux élections et à les gagner".

Une déclaration qui intervient au moment où l'opposition congolaise réfléchit à présenter une candidature unique à la présidentielle de novembre 2011, dont le mode de scrutin a été ramené à un seul tour. Par cette annonce, Etienne Tshisekedi entend couper l'herbe sous le pied au différents prétendants à la candidature unique, comme François Muamba (MLC) ou Vital Kamerhe (UNC). La stratégie du "sphinx de Limete" sera-t-elle payante ? Ce sera quitte ou double.

Christophe Rigaud

15 février 2011

RDC : Le RDPC dévoile son projet pour 2011

Dans un ouvrage qui vient de paraître aux éditions L'Harmattan*, Gaspard-Hubert Lonsi Koko livre son programme politique dans la perspective des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC). Le RDPC (Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo) souhaite avant tout proposer un projet alternatif au président sortant, Joseph Kabila. Le programme s'articule autour du retour à la paix et à la croissance économique de la RDC. Si le livre reste dans les généralités, l'ouvrage possède le mérite de coucher noir sur blanc un programme de campagne… alors que l'on attend toujours les projets des grands partis d'opposition, comme l'UDPS, le MLC ou Vital Kamerhe. AFRIKARABIA a rencontré Gaspard-Hubert Lonsi Koko à Paris.

GH Lonsi Koko-tiltshift.jpgAFRIKARABIA : Qu'est-ce qui vous démarque des autres candidats à la présidentielle de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Il me semble que cette élection sera gagnée par quelqu'un qui a une autre manière de faire de la politique. Moi j'ai commencé par écrire un livre pour dire ce que je veux faire au Congo et je souhaite que l'on discute sur la base des idées… que l'on soit d'accord ou non avec mon programme. On sait comment se passe les élections au Congo : on distribue des tee-shirts, de l'argent, on donne de la bière le temps des élections et puis on revient 5 ans après pour refaire la même chose aux élections suivantes. Je dis aux Congolais : voilà mon projet pour changer votre quotidien. Dès lors que je mets noir sur blanc mon projet, je n'ai pas peur des critiques et nous verrons bien avec qui nous pourrons travailler. Si je suis élu, je veux être le président de la paix… une paix globale. Nous savons pertinemment que nous ne changerons pas nos voisins, il faut que nous ayons l'intelligence de développer une politique régionale qui nous permette de vivre dans la paix.

AFRIKARABIA : L'Etat est défaillant dans de nombreux domaines en République démocratique du Congo : la santé, les routes, l'eau, l'électricité, l'éducation… le pays est criblé de dettes en dépit de ses richesses, comment allez-vous faire rentrer l'argent dans les caisses pour financer votre projet ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous sommes conscients de cette difficulté. Nous préconisons pour cela un Fond de développement pour le Congo : c'est une structure pour investisseurs étrangers et nationaux. Ces investisseurs devront s'impliquer dans le développement du Congo et cela rapportera aussi bien à ces partenaires qu'aux Congolais eux-mêmes. On connait toutes les richesses du Congo qui se volatilisent du simple fait de la mauvaise gestion du pays et de la confusion entre la chose publique et la chose privée.

AFRIKARABIA : Pourtant la République démocratique du Congo fait peur aux investisseurs ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous ne pouvons pas développer l'économie du Congo tant que nous n'avons pas instauré la paix et la sécurité dans le pays. Il faudra donc créer des emplois dans l'armée, la police et la gendarmerie. Si nous n'avons pas ce bras séculier qui nous permet de rester souverain… tout cela ne fonctionnera pas. On ne peut pas avoir une diplomatie efficace sans une armée aguerrie… une armée citoyenne et non une armée au service d'un individu. Une fois que nous aurons restauré cette stabilité et cette confiance, je suis sûr qu'avec le Fond d'investissement nous séduirons des investisseurs étrangers et des Congolais qui ont de l'argent et qui ne voulaient pas invertir à cause de cette insécurité.

AFRIKARABIA : Vous préconisez également la mise en place d'un Conseil Représentatif de la Diaspora Congolaise (CRDC) ainsi que des députés et des sénateurs de la diaspora. Pour quelles raisons ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je suis moi-même le fruit de cette diaspora et je pense qu'elle doit être reconnue. Sans la diaspora, on aurait probablement assisté à la balkanisation et à l'explosion sociale de la RDC. Pourquoi la diaspora serait si importante et ne serait pas en mesure de gérer la chose publique ? Je suis pour une synergie entre "l'intérieur" et "l'extérieur". Mais il y a une injustice envers cette diaspora : elle ne vote pas, alors que la constitution congolaise n'interdit pas le vote de la diaspora. Il n'y a aucune raison pour que la diaspora ne vote pas lors des prochaines élections. Je règlerai aussi le problème de la double nationalité.

AFRIKARABIA : Vous proposez un rééquilibrage entre les provinces en passant de 11 à 8 provinces, pourquoi ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous avons vécu une escroquerie incroyable en RDC : à part Kinshasa et le Bas-Congo, tous les sénateurs et les députés issus des autres régions ont été élus sur la base de 26 provinces qui n'ont jamais existé. Ensuite, concernât la rétrocession des 40% de l'Etat vers les provinces… c'est une bonne chose pour l'autonomie de ces territoires… mais rien n'a été fait ! C'est pour cela que je veux introduire un Haut Commissaire du gouvernement pour faire le lien entre l'Etat et les provinces sur le terrain. Vouloir une multitude de petites provinces constitue pour moi une tentative de balkanisation du pays. Je pense qu'il y a une cohérence entre ces 8 provinces pour une meilleure cohésion nationale. C'est peut-être parce que je suis Kinois que je peux me permettre de proposer cela : à Kinshasa, toutes les régions du Congo sont représentées. En plus de ces 8 provinces, 3 pôles phares fonctionneront indépendamment : Kinshasa, Mbuji-Mayi et Lubumbashi.

AFRIKARABIA : Que pensez-vous d'une candidature unique de l'opposition aux prochaines élections présidentielles de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je n'ai pas le culte de la personnalité. Ma démarche, je l'ai commencé en écrivant d'abord un projet et non pas en me présentant sur mon nom propre. J'ai fait l'inverse des autres candidats. Mais je suis pour la candidature unique. On pensait qu'il y aurait deux tours et puis la règle a changé. Il faut maintenant que la stratégie du second tour soit utilisée dès le premier tour. Est-ce que l'on doit compter seulement sur l'ancienneté de quelqu'un sur l'échiquier politique ? Est-ce que l'on doit compter sur l'état physique ou mental des uns et des autres ? On a vu en 2006 ce qui s'est passé avec un premier ministre "légendaire" (Antoine Gizenga, 82 ans, NDLR), quelqu'un de très sage… on a vu le résultat ! Il faut nous servir des erreurs du passé. Mais je ne veux fragiliser personne, il faut regarder parmi les uns et les autres le projet le plus cohérent et quels sont les projets que l'on peut fusionner, ne pas faire l'assemblage "de la carpe et du lapin". Mais si nous avons élaboré ce projet avec le RDPC… ce n'est pas pour s'arrêter en si bon chemin.

Propos recueillis par Christophe Rigaud

Capture d’écran 2011-02-15 à 21.09.03.png*Gaspard-Hubert Lonsi Koko
"La République démocratique du Congo, un combat pour la survie"
Ed. L'Harmattan
90 pages - 11 euros

 

 

 

RDC : L'opposition manifestera à Paris le 19 février

Après la Tunisie et l'Egypte, de nombreux partis d'opposition se prennent à rêver d'un changement de régime dans leurs pays. C'est le cas en République démocratique du Congo (RDC) où la diaspora de plusieurs partis d'opposition appellent à manifester à Paris dans le cadre d'une grande marche contre les violations des droits fondamentaux en RD Congo. Cette manifestation est prévue le samedi 19 février 2011 de 13h30 à 19h00 entre Château Rouge et place de la République à Paris.

Image 4.pngLes organisateurs comptent faire entendre la voix de l'opposition congolaise à Joseph Kabila. Plusieurs organisations sont à l'origine de cette initiative : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID. Les manifestants entendent alerter l'opinion internationale sur les massacres d'étudiants, les arrestations arbitraires, la révision constitutionnelle et les violences faites aux femmes congolaises.

12 février 2011

RDC : Le processus électoral en danger

Après l'épisode surprise de la révision constitutionnelle par laquelle la République démocratique du Congo (RDC) vient de modifier son mode de scrutin, le processus électoral reste au point mort. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’est toujours pas opérationnelle, la révision du fichier électoral est extrêmement lente… un retard que de nombreux observateurs jugent impossible à rattraper à seulement 9 mois des prochaines élections présidentielles.

Capture d’écran 2011-02-12 à 22.26.12.pngDans un long article publié par le journal kinois Le Phare, Jacques Kimpozo nous fait part de ses craintes sur la bonne tenue des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC)… et la liste des dysfonctionnements est longue. La CENI, en charge de l'organisation, ne fonctionne toujours pas et l'ancienne CEI "sursis ne fait rien pour accélérer les opérations préélectorales relatives à la révision du fichier électoral." Dans le Bas-Congo, Jacques Kimpozo note que la province reste l'unique partie du territoire congolais "où les personnes en âge de voter au 30 juin 2011 au plus tard ont reçu leur carte d’électeur". L'enrôlement des électeurs est également problématique : "dans certains territoires, les futurs électeurs sont contraints de parcourir une cinquantaine de kilomètres pour se faire enrôler.

Le journaliste relève que de nombreuses voix s'élèvent pour protester contre la lenteur de la CEI dans le processus de révision du fichier électoral… une lenteur qui rend, selon son auteur, le retard impossible à rattraper d'ci la date du scrutin. Il reste encore neuf provinces à enrôler : Kinshasa, Bandundu, Equateur, Province Orientale, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga, Sud-Kivu et Nord-Kivu… autant dire mission impossible.

Tous les Congolais risquent donc de ne pas pouvoir voter en novembre 2011. Jacques Kimpozo redoute que "le corps électoral de 2011 ne reflète pas la véritable taille démographique de chaque province de la République." Selon le journaliste congolais, sur les 30 millions d'électeurs, près de 25 millions manquent à l’appel." De quoi douter de la légitimité du prochain scrutin.

Christophe Rigaud

RDC : RFI toujours sous pression de Kinshasa

RFI se retrouve une nouvelle fois dans la ligne de mire des autorités congolaises. La cible reste la même : Ghislaine Dupont, en charge de l'actualité en République démocratique du Congo (RDC). La journaliste a été écartée du dossier congolais par Christine Ockrent en juillet dernier. On se souvient qu'en 2009 RFI avait été privé d'émettre en RDC après une longue série de reportages de Ghislaine Dupont qui avait déplu aux autorités congolaises. Le signal a été rétabli cet été en échange de la mise à l'écart de la journaliste… un vrai scandale pour les syndicats de la station qui se sont mis en grève.

Capture d’écran 2011-02-12 à 21.41.18.pngL'intersyndicale FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI a appelé l'ensemble du personnel de la station internationales à observer un mouvement de grève du mercredi 9 février jusqu'au 10 février 2011 à 7 heures du matin. Raisons de ce mécontentement :  l'avenir très incertain de la station autour du projet de fusion avec France 24, le projet de déménagement et ensuite la levée de la sanction contre Ghislaine Dupont. La journaliste a été écartée du dossier "République démocratique du Congo". En juillet 2009, le gouvernement congolais avait coupé les émetteurs FM de la station, estimant que RFI participait à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du Congo qui protège le pays". Après l'interdiction faite à Ghislaine Dupont de traiter de sujets relatifs au Congo, le signal de la station avait été rétablit en octobre 2010. Selon l'intersyndicale de RFI, Ghislaine Dupont fait l'objet d'une interdiction "pour des raisons inavouées". Elle estime que cette sanction "remet en cause notre indépendance éditoriale".

Dans un article du journal Le Monde, Ghislaine Dupont explique comment Christine Ockrent, la patronne de la radio mondiale lui a annoncé qu'elle "ne travaillait plus sur le Congo". La direction de RFI dément l'accusation de "censure", mais Lambert Mende, le ministre de la communication de la RD Congo confiait à un sénateur congolais que "RFI avait été autorisée à réémettre notamment en échange d'"un traitement plus équilibré des informations sur la RDC" et d'"une prise en compte des intérêts nationaux" du Congo démocratique" (!!)… sans commentaire. Souhaitons vivement que RFI revienne sur "le cas Ghislaine Dupont" et que cette journaliste, grande connaisseuse de la RDC, puisse de nouveau faire son travail… en toute liberté.

Christophe Rigaud

11 février 2011

RDC : L'UDPS pourrait changer de nom

L'UDPS est-il en voie d'éclatement ? Le 1er congrès du parti d'Etienne Tshisekedi n'aura pas réussi à recoller les morceaux entre les différents courants de l'UDPS. Plusieurs membres du parti ont décidé de faire sécession, à l'image de François-Xavier Beltchika qui estime qu'Etienne Tshisekedi n'est pas légitime à la tête de l'UDPS. Pour sortir d'un imbroglio qui pourrait s'avérer fatal pour le candidat déclaré de l'UDPS à la présidentielle de 2011, François Tshipamba propose à Tshisekedi de changer tout simplement le nom de son parti.

Image 4.pngDans le journal La République, un expert en stratégie, François Tshipamba, conseille à Etienne Tshisekedi d'officialiser les nombreuses scissions enregistrées au sein de l'UDPS en changeant la dénomination de son parti. Depuis plusieurs mois la contestation couve à l'UDPS. Certains membres du parti reprochent à Tshisekedi son manque de dialogue avec les différentes composantes de l'UDPS, comme l'aile dite "Righini" conduite par François-Xavier Beltchika. Ce dernier avait même déposé à l'hôtel de ville de Kinshasa les statuts notariés de "son UDPS"... avant Etienne Tshisekedi ! Une situation ubuesque qui semble toutefois être résolue.

Pourtant, rien ne semble réglé à l'UDPS, même après le congrès de décembre qui devait sceller l'unité du parti derrière le candidat Tshisekedi. Beaucoup reproche au "sphinx de Limete" l'absence des "poids lourds" du mouvement et ne comprennent pas les présences de François Muamba, Roger Lumbala Tshitenge, Moïse Moni Dela, Steve Mbikayi, Eve Bazaïba, Franck Diongo et Vital Kamerhe auprès du candidat.

Pour beaucoup, il y a maintenant trois UDPS : celui de Tshisekedi, celui de Beltchika et celui de Kibasa. Pour cette raison, FrançoisTshipamba, coordonnateur du bureau d’études, expertise et stratégies (BEES), conseille le changement de dénomination du parti. Il faut selon lui, conserver le terme "UDPS", quitte à spécifier le nom de son "courant" : UDPS/Beltchika, UDPS/Tshisekedi, UDPS/Kibasa... Il s'agit d'après François Tshipamba "de résorber un problème récurrent au sein de la classe politique congolaise depuis 1960, et qui se pose même actuellement au sein de l’UDPS et des autres formations politiques". Reste à savoir ce qu'en pense Etienne Tshisekedi lui-même...

Christophe Rigaud

09 février 2011

RDC : Kabila éclaboussé par WikiLeaks

Les câbles diplomatiques américains obtenus par WikiLeaks continuent de faire des vagues... jusqu'en République démocratique du Congo (RDC). Selon le quotidien belge De Standaard, Joseph Kabila aurait versé des pots-de-vin pour destituer le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe en 2009. Le diplomate américain explique que la présidence congolaise aurait versé 200 000 dollars à chaque membre du bureau de l'Assemblée.

logo afkrb.pngLe feuilleton Wikileaks débarque en RDC et les révélations sont édifiantes pour le président Kabila. Un câble diplomatique obtenu par le site, dévoile les notes de l'ambassadeur américain en RD Congo, William Garvelink.  Selon lui, la présidence de la république congolaise aurait versé «200 000 dollars à chaque membre du bureau de l'Assemblée» pour qu'ils quittent leur fonction et entraînent ainsi le départ de Vital Kamerhe.

Ce proche de Joseph Kabila, avait démissionné le 25 mars 2009 après de multiples pressions de la majorité présidentielle pour avoir critiqué l'entrée de troupes rwandaises à l'Est de la RDC lors d'une opération conjointe avec l'armée congolaise. Toujours d'après ce câble : "cela n'ayant pas immédiatement réussi, notre plus grande crainte concerne des rapports, corroborés par plusieurs sources, indiquant que les hommes du président utilisent à présent l'intimidation et des menaces physiques pour pousser Vital Kamerhe à quitter la scène", notait l'ambassadeur dans le câble WikiLeaks révèlé par De Standaard (http://standaard.be/extra/wikileaks/cablekabila).

Portrait peu flatteur de Vital Kamerhe

Autre surprise, le portrait de Vital Kamerhe par l'ambassadeur Garvelink n'est pas des plus sympathiques : «sa réputation de leader modernisateur, démocrate et honnête ne correspond peut-être pas tout à fait à la réalité». Selon le diplomate, Kamerhe serait  «menteur», «manipulateur» et évoque même des accusations de corruption à son encontre... voilà le candidat Kamerhe habillé par l'hiver.

Christophe Rigaud

07 février 2011

RDC Elections : Selon Kamerhe, "l'opposition sera groupée"

Logo Elections 2011.jpgLa candidature unique de l'opposition congolaise à l'élection présidentielle de 2011semble faire son chemin en République démocratique du Congo (RDC). C'est tout du moins ce qu'affirme le candidat Vital Kamerhe (UNC).

Invité à Washington par le Centre pour les études stratégiques internationales, l'ancien président de l'assemblée nationale congolaise et co-fondateur de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe, s’est notamment exprimé sur la situation de l’opposition en RD Congo au lendemain de la révision constitutionnelle.

« Nous avons tous marqué notre accord pour que l’opposition puisse aller aux élections groupée, c’est-à-dire ensemble, comme un seul homme », a affirmé Vital Kamerhe. Et d'expliquer : « Nous devons nous mettre d’abord d’accord sur un programme pré-électoral commun ; comment voulez-vous que nous parlions du pouvoir que nous ne sommes pas sûrs d’avoir si les élections sont truquées d’avance ? »

Christophe Rigaud

06 février 2011

RDC : Fausse "attaque" à Lubumbashi ?

Selon les autorités congolaises, l'aéroport de Lubumbashi aurait été la cible de sécessionnistes katangais vendredi 4 février 201. Selon la version officielle des faits rapportés par l’ensemble des médias, la fusillade aurait durée plus de 3 heures faisant un mort et un blessé. Seul problème : aucun des onze avions présents sur le tarama n'a été touché… aucune trace de balles non plus sur les bâtiments de l'aéroport ! Une enquête est en cours pour établir la chronologie des événements.

DSC02210 filtre.jpgSelon le site internet de RFI, l'attaque des rebelles sécessionnistes à Lubumbashi paraît de moins en moins crédible. Les assaillants qui ont attaqué au petit matin l’aéroport pendant plus de trois heures n'ont causé aucun dommage sur les onze avions stationnés sur le tarmac. Plus étrange, les façades de l’aéroport ne comportent pas d'impacts d'armes à feu, rapporte RFI. Ce qui reste étonnant pour une attaque de plusieurs heures. Selon le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, une Commission d’enquête a été nommée et d'après lui, il s'agirait plutôt d’un « sabotage ».

Ce n'est pas la première fois que la province est victime de ce genre manipulations avant d'importantes échéances électorales. En 2006, déjà, de "fausses attaques" étaient apparues à quelques mois du scrutin… l'attaque de ce vendredi intervient à moins de 10 des élections présidentielles de novembre 2011.

Christophe Rigaud

Photo : aéroport de Lubumbashi en 2005 © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

05 février 2011

RDC : Le retour des Tigres du Katanga ?

Après l'attaque de l'aéroport de Lubumbashi dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa agite de nouveau la menace des sécessionnistes du FLNC, basés en Angola. Les anciens Tigres du Katanga ont reconstitué leur mouvement et demande l'indépendance du Katanga, une province minière riche en Cobalt, cuivre, or et uranium. Vraie menace ou chiffon rouge brandi par les autorités congolaises ?… pour l'heure on ne sait toujours rien de l'identité des assaillants.

DSC02226 filtre.jpgDepuis le mois de mai dernier, la capitale du Katanga, Lubumbashi, a été placée en état d'alerte à un présumé complot de déstabilisation fomenté par des sécessionnistes établis en Angola. Ces présumés rebelles seraient responsables selon les autorités de RD Congo, de la récente attaque l'aéroport de Lubumbashi, ce vendredi.  La fusillade de plus de trois heures avec les soldats congolais a coûté la vie à un garde civil et blessé un capitaine. La situation est calme sur place et l'aéroport a été rouvert.

Dans cette région minière, Lubumbashi est aéroport stratégique pour l'économie de la province et du pays. Les vols à l'aéroport international de Lubumbashi transportent de nombreux directeurs de sociétés minières entre différentes villes d'Afrique. Depuis plusieurs mois la tension est montée d'un cran dans la "capitale du cuivre". Quelques escarmouches en ville… et surtout des rumeurs persistantes d'attaques par des groupes rebelles venus des pays voisins. Parmi eux, les successeurs des «Tigres du Katanga». Ces sécessionnistes qui ont fui et ont combattu en Angola dans les années 1960, ont reconstitué leur mouvement d'indépendance du Katanga. Ils sont aujourd'hui connus sous le nom de Front de libération nationale du Congo (FLNC). Ce groupe est redevenu très actif, notamment au Bas-Congo, à la frontière de l'Angola, leur refuge depuis une quarantaine d'années.

Selon Le Potentiel, "ce parti politique bien reconnu par les instances officielles, disposerait d'éléments « extrémistes » qui auraient encore la gâchette facile. Dans ce regain d'activisme, la participation des éléments ex-Tigres est bien observée. Selon les recoupements, ils auraient l'intention de mener des actions déstabilisatrices dans la ville de Kinshasa et réussir un « bon coup d'éclat politique ». Si les assaillants de l'aéroport de Lubumbashi se révélaient être des membres des ex-Tigres katangais, les inquiétudes de Kinshasa s'en trouveraient validées… pour l'instant, aucune preuve n'a été apporté par les autorités congolaises de l'identité des fauteurs de trouble au Katanga.

Christophe Rigaud

Photo : Lubumbashi 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

04 février 2011

RDC : L'aéroport de Lubumbashi attaqué

Un groupe armé d'une vingtaine de personnes a attaqué ce vendredi matin l'aéroport de Lubumbashi, la ville minière du Katanga, au sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). L'aéroport a été fermé pendant plus de 5 heures avant que l'armée congolaise ne reprennent en main la situation. Un agent de sécurité de l'aéroport a été tué.

DSC02213filtre.jpgLe calme est revenu sur l'aéroport de Lubumbashi. L'armée régulière des FARCD a réussi a venir à bout d'une vingtaine d'éléments armés inconnus qui souhaitaient prendre le contrôle du dépôt de munition de l'aéroport. Selon le porte-parole du gouvernement congolais, "tout est rentré dans l'ordre et la police a arrêté plusieurs suspects".
L'attaque a eu lieu vers 4 heures du matin, plusieurs sources indiqueent cependant que toute la ville s’est réveillée dans l’émoi. Les bureaux et les écoles ont ouvert les portes très tard après le communiqué du gouvernement provincial faisant état du contrôle de la situation. Reste une interrogation : l'identité des assaillants.

Cette attaque ne s'est pas produit n'importe où. La province du Katanga est la principale région minière de la RDC et recèle plus de 30 % des réserves mondiales estimées de cobalt, 10 % de celles de cuivre, mais aussi de l'étain, de l'or et de l'uranium.

Photo : aéroport de Lubumbashi en 2005 (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

03 février 2011

RDC : "Jeune Afrique" lâche Kabila

Est-ce "l'effet Ben Ali" ou "l'effet Moubarak " ? mais il ne fait plus bon être à la tête d'un régime autoritaire dans la presse occidentale actuelle. Dans le dernier numéro de Jeune Afrique (n°2612), le magazine dresse un bilan particulièrement sévère du président congolais, Joseph Kabila. Un temps loué pour avoir, à ses débuts,  évité le pire à la RDC, Jeune Afrique estime que "10 ans après son arrivée au pouvoir, le président marche, hélas, sur les pas de ses prédécesseurs"... et compare Kabila à un "Mobutu Light". Jeune Afrique dénonce même un "système Kabila" basé sur la corruption et s'appuyant sur un gouvernement parallèle.

Photo portrait Kabila.jpgA Kinshasa, certains observateurs se demandent "pourquoi Jeune Afrique a-t-il attendu dix ans pour  mettre à nu les méthodes et les pratiques" de Joseph Kabila ?... et pourquoi maintenant ? Le contexte international pousse certainement l'ensemble des journalistes (moi y compris) à revoir leur approche de certain régime en place. Quel journal ou magazine osait clairement qualifier Ben Ali de dictateur il y a encore quelques mois ? Aucun... avant son effondrement aussi rapide  qu'imprévisible. En Afrique, les dictateurs ou apprentis dictateur son légion... et les régimes dits "autoritaires" représentent la quasi totalité des pays du continent. En République démocratique du Congo (RDC) comme ailleurs, 15 années de guerres ininterrompues ont vu se succéder des chefs d'Etat dont la priorité première n'a jamais été la démocratie... de Mobutu...à Kabila fils. Des dirigeants qui ont fonctionné à la répression, à l'intimidation, sans se soucier des droits de l'homme, de la liberté de la presse ou de la sécurité de leurs concitoyens.

Si les premières années de la gouvernance Kabila ont suscité une certaine bienveillance dans la presse internationale (sa jeunnesse, sa discrétion, le 1+4... ), 10 ans plus tard, le président Kabila "déçoit"... selon François Soudan de Jeune Afrique. A 10 mois d'un prochain scrutin présidentiel en RD Congo, le bilan de Joseph Kabila dressé par Jeune Afrique est très négatif. L'hebdomadaire panafricain dénonce également un système quasi-mafieux à la tête de l'état congolais, pourvu d'un gouvernement parallèle :

« Comme sous Mobutu, comme sous Kabila père, les gros dossiers se traitent au sein de cabinet noir, surtout ceux qui, financièrement, pèsent lourd. La très juteuse revisitation des contrats miniers a ainsi été directement pilotée par Katumba Mwanke et Didier Etumba.  Le fameux contrat chinois a été géré de A à Z par la gouvernement parallèle, tout comme les marchés de gré à gré qui ont suivi. »

« Comme sous Mobutu, comme sous Kabila père, dans un environnement faisandé où le cach est roi et la corruption reine, des conseillers occultes (de Joseph Kabila) font le lien avec l’univers mondialisé des Bourses, des placements et des paradis fiscaux. »

« A Vital Kamerhe, lorsqu’il avait besoin de lui, Joseph a tout promis, ou presque. Qu’il serait son Premier ministre, cela va de soi, puis son dauphin désigné, puis son successeur quand, en 2016, après deux mandats accomplis, il se retirerait dans sa ferme. Tout en le couvrant de cadeaux pour l’anesthésier- montres serties de diamants, chaussures, cravates, bibelots de valeur- il (Joseph Kabila) se libère ainsi habilement de l’obligation de nommer le secrétaire général du PPRD au poste de Premier ministre. »

Et puis, il y a le business du multimillionnaire Israélien Dan Gertler,  « devenu plus puissant que Forrest » avec la revisitation des contrats miniers. « De fait, après le jackpot de Katanga Mining, lancé en partenariat avec Forrest avant une cession au géant suisse Glencore, on n’arrête plus Gertler. Tout porte à croire qu’il est avec des associées Congolais- derrière l’énigmatique Higwind Properties, basé aux Iles Vierges britanniques. C’est cette société qui a assuré le portage sur le permis minier de Kolwezi retiré sans indemnités, en août 2009, aux Canadiens de First Quantum et revendu, en septembre 2010, aux Kazakhs d’Eurasian Natural Resources Corporation (ENRC), pour 175 millions de dollars  (128 millions d’euros). Une sacrée belle affaire. Les Canadiens affirment avoir investi, en pure perte, 450 millions de dollars sur un gisement estimé à 1 million de tonnes de cuivre et 400 000 tonnes de cobalt. »  note Jeune Afrique dans son dossier de 14 pages sur le système Kabila.

Un portrait sans complaisance...qui tombe seulement 10 mois avant l'échéance présidentielle, prévue en novembre 2011.

Christophe Rigaud

 

Photo : Joseph Kabila dans la salle du conseil de la MIBA - 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

31 janvier 2011

RDC : Vers un accord Tshisekedi-Kamerhe ?

La semaine prochaine, un premier forum de l'opposition pour l'alternance devrait se tenir à Kinshasa en vue de la prochaine élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Objectif : la présentation d'un candidat unique de l'opposition face au président sortant Joseph Kabila. Selon le site Le Climat Tempéré, les deux poids lourds de l'opposition congolaises se seraient retrouvés en présence de deux députés nationaux.  Un accord est-il possible ?

Logo Elections 2011.jpgSelon Le Climat Tempéré, Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe "se sont retrouvées dans le cadre des concertations politiques, en présence des députés nationaux Jean-Claude Mvuemba et Delly Sessanga, en perspective du «forum de l’opposition pour l’alternance en 2011» dont l’ouverture est fixée la semaine prochaine".

Avant un hypothétique accord, le but de la réunion était d'évoquer un programme commun de gouvernance des "forces de changements". L'idée est plutôt salutaire : le projet de société d'abord, les hommes ensuite… "question d’éviter de mettre la charrue devant le bœuf", note Le Climat Tempéré. Les discussions tournent donc autour d' un front commun pour la présidentielle de novembre 2011, mais aussi pour les législatives nationales et provinciales qui devraient suivre afin d'assurer une majorité au futur président.

Pour l'instant deux candidats sont susceptibles de présenter un front commun d'opposition à Joseph Kabila : l'historique Etienne Tshisekedi (UDPS) et le nouveau venu, Vital Kamerhe (UNC), ancien président de l'Assemblée nationale et bras de droit de Kabila aux élections de 2006. Quant au grand parti d'opposition institutionnel… il est pour l'heure aux abonnés absents, le patron du MLC, Jean-Pierre Bemba, étant en prison à La Haye.

Il semble donc trop tôt pour connaître la candidat unique de l'opposition. Si pour l'instant Etienne Tshisekedi paraît plus apte à faire la synthèse de toutes les tendances de l'opposition congolaises, Vital Kamerhe et le MLC n'ont pas encore dit leur derniers mots. Surtout lorsque certaines rumeurs font état d'un amendement à la loi électorale de 2006 qui porterait sur l'âge des candidats à la présidentielle qui serait limité à 70 ans… Etienne Tshisekedi ayant 78 ans ! Pour l'opposition il serait donc "urgent d'attendre" avant de se mettre d'accord sur un candidat unique.

Christophe Rigaud

RDC : Kamitatu soutiendra Kabila en 2011

L'ARC d'Olivier Kamitatu (Alliance pour le Renouveau), parti membre de la majorité présidentielle soutiendra sans surprise le président sortant Joseph Kabila lors du prochain scrutin de novembre 2011.

logo afkrb.pngA l'occasion du 5ème anniversaire du jeune parti d'Olivier Kamitatu, l’ARC s’engage à soutenir le président Joseph Kabila aux élections de 2011. La formation de Kamitatu entend tout de même se faire entendre et marquer sa différence pendant la campagne au sein de l'l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP).

L'ARC compte 25 députés nationaux, 7 sénateurs, 2 ministres nationaux, 19 députés provinciaux et 4 ministres provinciaux. Depuis maintenant plusieurs années, l'actuel ministre du Plan de Joseph Kabila se révèle être un allié fidèle du président congolais. Après un début de carrière aux côtés du MLC avec à la clé le poste de président de l'Assemblée nationale, Olivier Kamitatu est remercié par Jean-Pierre Bemba en 2005. Il fonde son propre parti, l'ARC et occupe depuis le 5 février 2007 le ministère du Plan.

27 janvier 2011

"Le Panafricain" consacre son premier numéro à la RDC

Une nouvelle réjouissante dans l'univers des médias africains… la naissance d'un magazine d'information gratuit en ligne : "Le Panafricain". Pour son numéro 1, ce magazine consacre un important dossier à la République démocratique du Congo (RDC). 55 pages d'enquête dressent le portrait passionnant de ce pays-continent, à la veille d'une année décisive et à 10 mois de nouvelles élections présidentielles, prévues en novembre 2011.

Capture d’écran 2011-01-29 à 12.37.22.pngDans ce dossier très complet, accessible gratuitement sur internet, "Le Panafricain"  revient sur les "grandes manoeuvres dans les états-majors politiques" à la veille du scrutin présidentielle : PPRD, MLC, UDPS, l'avenir de Jean-Pierre Bemba, l'affaire Chebeya, la chute de Laurent Nkunda et la situation sécuritaire à l'Est de la RD Congo… tout est analysé et décrypté.

"Le Panafricain" part également à la rencontre du Pasteur Mulunda Nyanga, de Fernandez Murhola du Renadhoc et du ministre congolais de la Justice, Luzolo Bambi. Les articles sont très fouillés et la mise en page soignée… on rêverait presque d'une édition papier !

Le dossier du Panafricain sur la République démocratique du Congo a été coordonné par Baer Grégory et réalisé par Théodore Ngangu, Jean-Pierre Mwanza, Bona Tsona et Benoit Aktili Mali. On attend avec impatience le numéro 2…

Christophe Rigaud

Retrouvez Le Panafricain en cliquant ici

26 janvier 2011

RDC : L'UDPS sans existence légale ?

Le journal Le Phare de Kinshasa, révèle dans ses colonnes un imbroglio juridique qui priverait l'UDPS d'Etienne Tshisekedi de ses propres statuts. Selon le journal kinois, les services notariaux de l’Hôtel de ville de Kinshasa auraient rejeté les nouveaux statuts du parti d'Etienne Tshisekedi. Motifs : " le notaire avait déjà notarié les statuts du même parti présentés par François Beltchika".

Image 4.pngC’est l’étonnement et l’indignation dans le camp de Tshisekedi, d’autant plus qu’en 2008, l’Hôtel de ville avait interdit à Beltchika d’organiser le congrès de l’UDPS au jardin botanique de Kinshasa parce que ce dernier n’avait pas l’aval de Etienne Tshisekedi.

Selon Le Phare, l’Hôtel de Ville de Kinshasa, à travers ses services de notariat, aurait rejeté les nouveaux statuts de l’Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS) adoptés lors de son dernier congrès. Présenté par le secrétariat général, ce document a rencontré une fin de non recevoir de la part de l’Administration urbaine de Kinshasa.

Pour le journal congolais, l’UDPS se retrouverait donc sans statuts... et donc sans existence légale, ce qui l’exclurait du processus électoral. Pour conclure, le journal écrit : "Tshisekedi et les siens pensent qu’il s’agit d’un coup fourré de l’Hôte de ville de Kinshasa". Attendons toutefois la version officielle de l'UDPS.

Chirstophe Rigaud

RDC : Vers un procès des FDLR ?

Depuis quelques jours, la Cour pénale internationale (CPI) détient dans sa prison de La Haye, le secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Callixte Mbarushimana est  l’un des principaux dirigeants du groupe armé rwandais, dernier mouvement regroupant les auteurs du génocide rwandais de 1994 et dont les activités en République démocratique du Congo (RDC) sont à l’origine des guerres du Congo. Une occasion unique pour la justice internationale de se pencher sur cette rébellion encore très active à l'Est de la RD Congo.

Image 4.pngCallixte Mbarushimana, en exil à Paris, participait à distance à l'encadrement du groupe rebelle, tandis que les troupes FDLR continuaient à semer la terreur dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, Mbarushimana doit aujourd'hui "rendre des comptes devant la justice pour son rôle présumé dans ces crimes".

Toujours selon la Cour pénale internationale : "les filles et les femmes ont payé le plus lourd tribut à la vague de violences sexuelles odieuses qui a meurtri les provinces du Kivu pendant près d’une génération. S’il est trop tard pour nombre d’entre elles, les poursuites engagées contre des dirigeants des FDLR offrent la possibilité de démobiliser ce groupe armé et de contribuer à rendre justice aux victimes, favoriser le retour de la paix dans la région et redonner espoir à la population."

Depuis son refuge parisien, Callixte Mbarushimana a toujours contesté les rapports de l’ONU qui dénonçaient l’implication des FDLR dans les nombreuses exactions commises contre la population congolaise. La CPI souhaite donc se pencher sur les pratiques de cette rébellion et enquêter à propos des viols commis notamment à Walikale, à l'Est de la RDC.

Une première comparution aura lieu le 28 janvier. Callixte Mbarushimana est soupçonné de 5 chefs de crimes de guerre et de 6 chefs de crimes contre l’humanité, notamment de meurtres, tortures, viols, persécutions et destructions de biens. La procès Mbarushimana sera vraisemblablement l'occasion pour la CPI de revenir sur le génocide rwandais de 1994 et sur le rôle des FDLR dans les guerres à répétition dont est victime la République démocratique du Congo.

Christophe Rigaud

25 janvier 2011

RDC : Selon Auguste Mampuya, "seul Tshisekedi peut battre Kabila"

Dans un entretien à Afrikarabia, Auguste Mampuya, président du RADER (Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau) estime que les chances d'une victoire d'Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 211 sont "très sérieuses". Selon le président du RADER, la modification du mode de scrutin n'est pas un handicap pour le candidat de l'UDPS. L'élection présidentielle à un seul tour serait même "plus favorable à Tshisekedi, devenant l’unique candidat ralliant tous les leaders importants de l’opposition." affirme Auguste Mampuya.

images.jpgAFRIKARABIA : Auguste Mampuya, vous êtes Président du RADER. Vous soutenez la candidature d'Etienne Tshisekedi aux prochaines élections présidentielles de novembre 2011, pour quelles raisons ?

AUGUSTE MAMPUYA : L’objectif stratégique était de mettre fin à un système corrupteur s’alimentant de la corruption et tout entier destiné à préserver les intérêts égoïstes des dirigeants, méprisant le peuple et négligeant totalement le sort de ce dernier ; un système qui a rabaissé les Congolais au point que, même les plus instruits ont renoncé à faire usage de leur intelligence et à réfléchir, formatés par le clientélisme et le goût de l’argent facile, n’aspirant plus qu’à s’enrichir vite et par tous les moyens, non par leurs activités de création de richesses personnelles mais au détriment de la nation et dans la caisse publique par la prédation et une corruption devenue le cœur et la substance de la gouvernance. Tshisekedi m’a semblé le seul capable de battre Kabila et les forces du statu quo, par sa constance, son charisme et sa popularité aujourd’hui encore intacts, sa détermination, sa volonté de changement qui correspondait parfaitement à l’idéologie de la rupture développée par mon parti le Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau (RADER), car pour lui il s’agit d’une véritable alternative et non d’une simple alternance. Mon parti s’est employé à provoquer, à l’appel de Tshisekedi lui-même pour un « front commun », le regroupement des forces de changement et de progrès pour soutenir la candidature d’E. Tshisekedi autour d’un projet crédible de gouvernance démocratique et de progrès social.

AFRIKARABIA : Auguste Mampuya, vous êtes également juriste, que va changer pour l'opposition la révision de la constitution et le passage à un seul tour de scrutin présidentiel ?

AUGUSTE MAMPUYA : Il faut d’abord affirmer que le problème que pose cette révision n’est pas d’ordre juridique et que la question du nombre des tours de scrutin n’est pas un tabou. Toutefois, il est indéniable qu’un seul tour peut déboucher sur un président mal élu qui ne représenterait qu’une infime minorité de la population avec une base très étroite de légitimité alors qu’il a des pouvoirs énormes. Jusqu’à cette révision, l’opposition se voulait volontiers plurielle. L’initiative des forces du statu quo du camp kabiliste lance à l’opposition un réel défi, celui de, au moins, s’engager dans une dynamique d’unité d’action en vue de battre Kabila. Il s’agira de soutenir un candidat unique autour d’un projet crédible de gouvernance démocratique et de progrès social.

AFRIKARABIA : Un seul tour de scrutin, n'est-ce pas une chance pour Etienne Tshisekedi de devenir le candidat unique de l'opposition face à Joseph Kabila ?

AUGUSTE MAMPUYA : Avant même cette révision, une plate-forme des forces de changement et de progrès s’était formé autour de la candidature d’E. Tshisekedi qui avait appelé à un « front commun » de ces forces, mon parti était intimement associé à ces initiatives.. Actuellement, ce noyau initial a pour tâche d’amener les autres, face à la nouvelle donne et au défi lancé par le camp kabiliste, à rallier cette initiative pour ainsi élargir cette plateforme. C’est l’intérêt national qui l’exige et c’est aussi l’intérêt des éventuels candidats se réclamant de l’opposition qui intègrent ainsi notre logique selon laquelle Tshisekedi est sans doute celui qui peut le mieux non seulement incarner la volonté de changement mais aussi faire gagner l’opposition. Ces contacts très avancés vont certainement aboutir sous peu à la candidature unique d’E. Tshisekedi, sur un échiquier clarifié avec le face à face exclusif « forces de progrès » contre  « forces du statu quo et de régression nationale »

AFRIKARABIA : Quelles sont les principaux atouts d'Etienne Tshisekedi ?

AUGUSTE MAMPUYA : Sa constance, sa crédibilité, son charisme, sa détermination, sa vision démocratique et de progrès ainsi que sa lutte constante pour l’Etat de droit, son expérience, ses mains propres de sang et de prédation, sa popularité y compris au sein des jeunes générations et le fait qu’il incarne le souci, qu’ignore le pouvoir actuel, du bien-être général et non des privilèges d’une caste.

AFRIKARABIA : Quelles sont les chances d'Etienne Tshisekedi de devenir le prochain président de la République démocratique du Congo ?

AUGUSTE MAMPUYA : Ses chances sont très sérieuses aussi bien dans l’hypothèse  de deux tours que dans celle d’un seul tour. Cette dernière hypothèse est même plus favorable à Tshisekedi devenant l’unique candidat ralliant tous les leaders importants de l’opposition avec les chances, si non la certitude, d’être le successeur de Kabila. Le bilan très largement négatif de ce dernier plaide pour Tshisekedi et les forces qui le soutiennent : recul du processus démocratique, progression du pouvoir personnel pour ne pas dire plus,  incapacité du régime à mettre fin à une insécurité généralisée devenue chronique et banalisée, une économie criminalisée et quasi mafieuse,  une misère aggravée, une pauvreté qui s’est « développée », conditions sociales et de vie dégradées, gaspillages dans d’inutiles réalisations-gadgets de prestige mais occasions de détournements et de corruption, tandis que, par la prédation et la corruption (au Congo, un pays si pauvre incapable de se doter d’un budget de 8 milliards de dollars, les détournements de l’ordre de centaines d’euros sont fréquents), affichant une opulence ostentatoire, une caste s’est indument et scandaleusement enrichie en si peu de temps (en 10 ans à peine et trois-quatre ans pour certains, on parle de fortunes individuelles de l’ordre de quelques milliards de dollars).

Christophe Rigaud

Vital Kamerhe : "Je ne suis pas une taupe de Kabila" (vidéo)

Dans une interview accordée à Télésud, l'ancien président de l'assemblée nationale de République démocratique du Congo (RDC) et candidat à l'élection présidentielle de 2011 explique pourquoi il n'est pas une taupe de Joseph Kabila au sein de l'opposition.  Après avoir été le directeur de campagne du président Kabila en 2006 et dirigé le parti présidentiel (PPRD), Vital Kamerhe a brusquement rejoint les rangs de l'opposition après l'entrée des troupes rwandaises en RD Congo en 2009. Un brutal changement de cap que certain analyse comme une stratégie de Kabila pour "noyauté" l'opposition. Ecoutez Vital Kamerhe s'en défendre et revenir sur les incidents qui ont émaillé sa visite à Goma après son annonce à la candidature à la magistrature suprême.

24 janvier 2011

RDC : Apparition de nouveaux groupes armés

Depuis une quinzaine d'année, le Nord et l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC) sont le théâtre de conflits à répétitions entretenus par de nombreux groupes armés menaçant plusieurs pays de la région des Grands Lacs. FDLR, ADF-NALU, LRA ou Maï Maï... tous tuent, terrorisent, pillent, violent en toute impunité. Plusieurs opérations militaires conjointes ont été organisées entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, appuyées par les Nations Unies... tout cela pour un résultat quasi nul sur le terrain. De nouveaux groupes rebelles sont même apparus depuis quelques mois.

DSC03867.JPGAu cours d'une réunion tripartite, les ministres de la Défense des pays des Grands Lacs ont reconnu à Kigali que la menace des groupes armés dans l’Est de la RDC est encore très présente. Pire, de nouveaux mouvements rebelles ont fait leur apparition : "il s’agit d’une rébellion mixte constituée de mercenaires étrangers, des combattants hutus des FDLR et des fidèles de l’ancien chef d’état major de l’armée rwandaise". Autre inquiétude : une coalition entre des groupes armés opérant au Congo et un groupe intégriste islamique du nom d’EL Shabab.

Selon les experts de cette réunion tripartite de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), cette alliance serait composée de FDLR, des groupes Kayumba/Karegeya et Nsengiyumva, des Maï-Maï Yakutumba et Cheka, du Front patriotique pour la libération du Congo (FPLC), du groupe de Soki bien connu à Rutshuru, au Nord-Kivu ainsi du mouvement El Shabab, groupuscule d'origine somalienne. Le colonel Mamba, responsable des services de renseignements de la RDC et rapporteur de la sous-commission Défense et Sécurité des pays membres de la CEPGL, a souligné que l'objectif visé par la formation de cette alliance était de "créer l'instabilité dans la région".

Pour contrecarrer cette nouvelle alliance qui se profile, les armées des trois pays membres de cette communauté ont donc convenu à Kigali d'un projet d'actions en 9 points. Il s'agit, entre autres, de la création d'une commission d'élaboration d'un plan d'action opérationnel du protocole de Défense et de Sécurité mutuelle, de la création d'une cellule conjointe de fusion des renseignements devant se réunir régulièrement et de l'établissement des modalités d'échanges des criminels. Pour l'heure les opérations militaires conjointes sont un échec, de l'aveu même des pays participants...

Photo : Christophe Rigaud 2006 (c) www.afrikarabia.com

23 janvier 2011

Elections RDC : Tshisekedi favori ?

Et si la présidentielle à un seul tour se révélait être un piège pour... Joseph Kabila ? La modification de la constitution congolaise et du mode de scrutin lance avant l'heure une campagne électorale où tout semblait joué d'avance... à savoir la réélection sans grande difficulté du président sortant Joseph Kabila. Le passage surprise de l'élection présidentielle de deux à seul tour change brutalement la donne. Avec une opposition encore divisée entre Tshisekedi, Bemba-Mwamba et Kamerhe... le "sphinx de Limete" pourrait se révéler le grand gagnant de cette révision constitutionnelle en étant le seul à pouvoir prétendre représenter l'ensemble de l'opposition et à être capable de battre Joseph Kabila. Reste à convaincre le reste de l'opposition.

Capture d’écran 2011-01-23 à 18.39.12.pngUne chose est sûre :  la "présidentielle à un seul tour" bouleverse les stratégies des états majors politiques. Si l'AMP apparaît plus soudée que jamais autour du président Joseph Kabila (c'était d'ailleurs l'un des objectifs de la modification du mode de scrutin), l'opposition se retrouve condamnée à se rassembler dès le premier tour. Le MLC peine à trouver ses marques depuis la détention de son "chairman" Jean-Pierre Bemba à La Haye, l'UNC de Vital Kamerhe, après un départ en fanfare semble s'essouffler… seul l'UDPS d'Etienne Tshisekedi et de ses alliés semblent être en ordre de bataille pour affronter Joseph Kabila. Avec un seul tour de scrutin, de nombreux candidats peuvent en effet douter de l'intérêt de se présenter à l'élection sachant qu'il n'ont aucune chance d'être élu dès le premier tour et qu'ils n'ont plus la possibilité de conclure des alliances au deuxième tour… une chance pour le candidat Tshisekedi qui se pose en rassembleur de toute l'opposition congolaise.

Tshisekedi bénéficie en effet de plusieurs atouts : un profil d'homme politique intègre, un grand parti prêt à faire campagne aux quatre coins de la RD Congo, une vrai capacité à mobiliser les foules comme nous avons pu le remarquer lors de son retour à Kinshasa. Tshisekedi pourrait ensuite retrouver les voix de l'UDPS parties au MLC en 2006, suite au boycott des élections par l'UDPS.

Face à l'UDPS, deux partis peuvent prétendre au leadership de l'opposition congolaise. Le MLC tout d'abord, le grand parti d'opposition parlementaire, paraît très affaibli par l'absence de Jean-Pierre Bemba. Son secrétaire général, François Mwamba n'a pas le charisme du chef et pourrait obtenir un résultat très décevant, d'autant que le MLC serait susceptible de voir fuir une partie de ses voix vers l'UDPS, absent du scrutin de 2006 pour cause de boycott. L'UNC ensuite,  de l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, ne semble pas recueillir une très forte adhésion populaire. Si Vital Kamerhe soigne son image dans les médias, la population n'a pas compris son brutal revirement d'alliance… en passant de la majorité présidentielle à une opposition frontale au chef de l'Etat en quelques mois seulement. On se souvient en effet que Vital Kamerhe a organisé la campagne de Joseph Kabila en 2006… avec succès.

Capture d’écran 2011-01-23 à 18.36.45.pngReste Etienne Tshisekedi. Si le candidat de l'UDPS peut apparaître comme le favori dans ce scrutin, Tshisekedi cumule quelques handicaps : son âge avancé, son manque de moyens financier qui sera difficile à combler face à Joseph Kabila, sa difficulté à rassembler et à rassurer dans son propre camp, sa faible stature internationale…  Etienne Tshisekedi joue également son va-tout dans ce scrutin. Personnellement, il ne pourra pas se représenter aux prochaines élections de 2016 et son parti, l'UDPS, déjà très touché par les luttes intestines entre les courants Mutanda, Mukendi et Beltchika, risquerait de ne pas survivre à une défaite du "sphinx de Limete".

Pour gagner son pari, l'UDPS lance toutes ses forces dans la "bataille du candidat unique de l'opposition" (à savoir Tshisekedi lui-même). Au cours d’un point de presse, samedi 22 janvier à Kinshasa, le président du Mouvement du peuple congolais pour la République, Jean-Claude Vuemba a annoncé que l’opposition politique entend se choisir un candidat unique à l’élection présidentielle de 2011. Selon lui, toutes tendances confondues de l’opposition vont se rassembler, début février, en vue d’adopter un programme commun et se doter d’un leadership rassembleur… Un rendez-vous clé pour Etienne Tshisekedi.

Christophe Rigaud

RDC : Nombreuses pétitions contre la présidentielle à un tour

On ne les compte plus... Les pétitions contre la révision constitutionnelle voulue par la président Joseph Kabila se multiplient. Depuis quelques semaines, la polémique enfle en République démocratique du Congo (RDC) autour du changement de mode de scrutin de l'élection présidentielle de novembre 2011. Le passage de deux à seul tour suscite de vives polémiques à seulement 10 mois du scrutin. De nombreuses organisations politiques lancent des pétitions contre cette révision, adoptée il y a quelques jours par le parlement congolais.

Capture d’écran 2011-01-23 à 17.30.45.pngLa Nouvelle société civile  congolaise (NSCC), Vital Kamerhe, l'UN de Clément Kanku, Frank Diongo, Martin Fayulu, le Collectif des Démocrates Congolais (CDC), la Ligue des Electeurs ou l’Aprodec Asbl… tous partent en croisade contre la révision constitutionnelle votée par le parlement congolais.

La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) estime "que modifier la constitution du 18 février 2006 maintenant, c’est à la fois la fragiliser et faire entrave à la démocratie en RDC" et demande la restauration de la constitution, "qui garantissait l’élection présidentielle à deux tours". La Nouvelle société civile congolaise, doit collecter au moins 100 000 signatures pour espérer passer devant le parlement.

Le Collectif des Démocrates Congolais (CDC) pense quant à lui "que le mode de scrutin à un tour privilégie les intérêts personnels, ceux du président de la République et de ses amis, au détriment de la majorité des Congolaises et des Congolais". Il demande également, "conformément à l'article 218 de la Constitution congolaise, l'organisation d'un référendum sur la non-révision de l'article 71 de la Constitution". Pour signer sa pétition, cliquez sur le lien suivant : http://9112.lapetition.be

Encore à Bruxelles, la Ligue des Electeurs et l’Aprodec Asbl proposent un référendum populaire pour répondre à la question suivante: "OUI ou NON à la révision de l’ensemble des dispositions de la Constitution telles qu’adoptées par le Congrès réuni du 14 au 15 janvier 2011 ?"

Rappelons que la proposition de loi du chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, a été promulgué le 20 janvier dernier et porte sur 8 articles :

- L’article 71 alinéas 1 prévoit désormais l’élection présidentielle à un seul tour.

- L’article 110 traite de la perte du mandat d’un parlementaire.  Lorsque ce dernier est nommé à une fonction politique incompatible avec son mandat, il peut retrouver son siège au sein du Parlement à la fin de cette fonction politique.

- Les articles 197 et 198 relatifs aux institutions provinciales ont fait également l’objet d’une modification.

- Face aux nombreux conflits, au cours de cette législature, cette révision constitutionnelle, permet désormais au chef de l’Etat d’arbitrer les conflits. Il peut relever le gouverneur de ses fonctions ou  dissoudre l’assemblée provinciale.

- L’article 149 place les magistrats du parquet sous l’autorité du ministère de la Justice.

- L’article 208 autorise uniquement le chef de l’Etat à appeler le peuple au référendum.

- L’article 226 propose de "déconstitutionnaliser" la programmation de l’installation de 26 nouvelles provinces et de la laisser aux bons soins du législateur.
L’article 126 intègre la disposition selon laquelle  le gouvernement doit demander les crédits provisoires au parlement lorsque le budget n’est pas voté à temps.

Christophe Rigaud

21 janvier 2011

RDC : Le cas Nkunda embarrasse toujours le Rwanda

Deux ans après son arrestation par le Rwanda, l'ex général rebelle congolais Laurent Nkunda attend toujours une quelconque décision de justice dans sa résidence surveillée de Gisenyi. Dans un article du site Daily Nation, le ministre rwandais de la Justice explique ces atermoiements par la complexité juridique, diplomatique et politique du dossier Nkunda. La République démocratique du Congo (RDC) réclame quant à elle son extradition vers Kinshasa afin de répondre de ses crimes pendant ses affrontements avec l'armée congolaise en 2008 et 2009. Pour l'heure, Laurent Nkunda embarrasse toujours Paul Kagame, son allié d'hier.

logo afkrb.pngEn plein été 2008, le général rebelle Laurent Nkunda lance une importante offensive contre l'armée régulière congolaise à l'Est de la RD Congo. Ses troupes sont à quelques kilomètres de Goma à la fin octobre et les autorités de Kinshasa commence à prendre peur. Nkunda renonce cependant à prendre la ville et déclare un cessez-le-feu unilatéral ainsi que l'ouverture de négociations avec le gouvernement de Joseph Kabila. En janvier 2009, coup de théâtre : le Rwanda voisin, l'allié de Laurent Nkunda, retourne sa veste et décide de sceller un accord avec la RDC de Kabila afin d'éviter le chaos à l'Est. Le 23 janvier 2009, l'inspecteur général de la police de la République démocratique du Congo annonce l'arrestation de Laurent Nkunda la veille au Rwanda ; le général déchu avait franchi la frontière alors qu'une opération conjointe des forces congolaises et rwandaises reprenaient le contrôle du territoire conquis par le CNDP de Nkunda.

Depuis lors, Nkunda attend toujours d'être jugé par son allié d'hier... en vain. Le général rebelle est en effet devenu très gênant pour Kinshasa comme pour Kigali et le status quo arrange tout le monde... sauf Nkunda qui réclame un procès.

En août 2010, après sa réélection, le président rwandais, Paul Kagame, a déclaré que si l'arrestation de l'ancien chef de guerre congolais a sonné la fin des combats en RDC, elle a depuis créé un autre problème pour le Rwanda. Et Paul Kagame de souhaiter régler rapidement le cas Nkunda. Au Rwanda, Laurent Nkunda doit être déféré devant un tribunal militaire... mais il attend encore, alors que la RDC a demandé son extradition vers Kinshasa pour être jugé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Selon le ministre rwandais de la justice, l'imbroglio judiciaire, vient du fait que Laurent  Nkunda est un général congolais, arrêté sur le sol rwandais. Le ministre rappelle que "le Rwanda et la RDC sont deux états distincts, avec des lois distinctes. Mais nous sommes actuellement engagés avec la RDC dans un délai raisonnable pour régler cette question".

Le ministre rwandais Karugarama et son homologue de RDC ont également recommandé la mise en place d'une équipe d'experts des deux pays qui devrait se réunir pour travailler sur la légalité du dossier et ainsi lever les obstacles juridiques en vue du transfert de Nkunda.

Christophe Rigaud