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15 février 2011

RDC : Le RDPC dévoile son projet pour 2011

Dans un ouvrage qui vient de paraître aux éditions L'Harmattan*, Gaspard-Hubert Lonsi Koko livre son programme politique dans la perspective des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC). Le RDPC (Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo) souhaite avant tout proposer un projet alternatif au président sortant, Joseph Kabila. Le programme s'articule autour du retour à la paix et à la croissance économique de la RDC. Si le livre reste dans les généralités, l'ouvrage possède le mérite de coucher noir sur blanc un programme de campagne… alors que l'on attend toujours les projets des grands partis d'opposition, comme l'UDPS, le MLC ou Vital Kamerhe. AFRIKARABIA a rencontré Gaspard-Hubert Lonsi Koko à Paris.

GH Lonsi Koko-tiltshift.jpgAFRIKARABIA : Qu'est-ce qui vous démarque des autres candidats à la présidentielle de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Il me semble que cette élection sera gagnée par quelqu'un qui a une autre manière de faire de la politique. Moi j'ai commencé par écrire un livre pour dire ce que je veux faire au Congo et je souhaite que l'on discute sur la base des idées… que l'on soit d'accord ou non avec mon programme. On sait comment se passe les élections au Congo : on distribue des tee-shirts, de l'argent, on donne de la bière le temps des élections et puis on revient 5 ans après pour refaire la même chose aux élections suivantes. Je dis aux Congolais : voilà mon projet pour changer votre quotidien. Dès lors que je mets noir sur blanc mon projet, je n'ai pas peur des critiques et nous verrons bien avec qui nous pourrons travailler. Si je suis élu, je veux être le président de la paix… une paix globale. Nous savons pertinemment que nous ne changerons pas nos voisins, il faut que nous ayons l'intelligence de développer une politique régionale qui nous permette de vivre dans la paix.

AFRIKARABIA : L'Etat est défaillant dans de nombreux domaines en République démocratique du Congo : la santé, les routes, l'eau, l'électricité, l'éducation… le pays est criblé de dettes en dépit de ses richesses, comment allez-vous faire rentrer l'argent dans les caisses pour financer votre projet ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous sommes conscients de cette difficulté. Nous préconisons pour cela un Fond de développement pour le Congo : c'est une structure pour investisseurs étrangers et nationaux. Ces investisseurs devront s'impliquer dans le développement du Congo et cela rapportera aussi bien à ces partenaires qu'aux Congolais eux-mêmes. On connait toutes les richesses du Congo qui se volatilisent du simple fait de la mauvaise gestion du pays et de la confusion entre la chose publique et la chose privée.

AFRIKARABIA : Pourtant la République démocratique du Congo fait peur aux investisseurs ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous ne pouvons pas développer l'économie du Congo tant que nous n'avons pas instauré la paix et la sécurité dans le pays. Il faudra donc créer des emplois dans l'armée, la police et la gendarmerie. Si nous n'avons pas ce bras séculier qui nous permet de rester souverain… tout cela ne fonctionnera pas. On ne peut pas avoir une diplomatie efficace sans une armée aguerrie… une armée citoyenne et non une armée au service d'un individu. Une fois que nous aurons restauré cette stabilité et cette confiance, je suis sûr qu'avec le Fond d'investissement nous séduirons des investisseurs étrangers et des Congolais qui ont de l'argent et qui ne voulaient pas invertir à cause de cette insécurité.

AFRIKARABIA : Vous préconisez également la mise en place d'un Conseil Représentatif de la Diaspora Congolaise (CRDC) ainsi que des députés et des sénateurs de la diaspora. Pour quelles raisons ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je suis moi-même le fruit de cette diaspora et je pense qu'elle doit être reconnue. Sans la diaspora, on aurait probablement assisté à la balkanisation et à l'explosion sociale de la RDC. Pourquoi la diaspora serait si importante et ne serait pas en mesure de gérer la chose publique ? Je suis pour une synergie entre "l'intérieur" et "l'extérieur". Mais il y a une injustice envers cette diaspora : elle ne vote pas, alors que la constitution congolaise n'interdit pas le vote de la diaspora. Il n'y a aucune raison pour que la diaspora ne vote pas lors des prochaines élections. Je règlerai aussi le problème de la double nationalité.

AFRIKARABIA : Vous proposez un rééquilibrage entre les provinces en passant de 11 à 8 provinces, pourquoi ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous avons vécu une escroquerie incroyable en RDC : à part Kinshasa et le Bas-Congo, tous les sénateurs et les députés issus des autres régions ont été élus sur la base de 26 provinces qui n'ont jamais existé. Ensuite, concernât la rétrocession des 40% de l'Etat vers les provinces… c'est une bonne chose pour l'autonomie de ces territoires… mais rien n'a été fait ! C'est pour cela que je veux introduire un Haut Commissaire du gouvernement pour faire le lien entre l'Etat et les provinces sur le terrain. Vouloir une multitude de petites provinces constitue pour moi une tentative de balkanisation du pays. Je pense qu'il y a une cohérence entre ces 8 provinces pour une meilleure cohésion nationale. C'est peut-être parce que je suis Kinois que je peux me permettre de proposer cela : à Kinshasa, toutes les régions du Congo sont représentées. En plus de ces 8 provinces, 3 pôles phares fonctionneront indépendamment : Kinshasa, Mbuji-Mayi et Lubumbashi.

AFRIKARABIA : Que pensez-vous d'une candidature unique de l'opposition aux prochaines élections présidentielles de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je n'ai pas le culte de la personnalité. Ma démarche, je l'ai commencé en écrivant d'abord un projet et non pas en me présentant sur mon nom propre. J'ai fait l'inverse des autres candidats. Mais je suis pour la candidature unique. On pensait qu'il y aurait deux tours et puis la règle a changé. Il faut maintenant que la stratégie du second tour soit utilisée dès le premier tour. Est-ce que l'on doit compter seulement sur l'ancienneté de quelqu'un sur l'échiquier politique ? Est-ce que l'on doit compter sur l'état physique ou mental des uns et des autres ? On a vu en 2006 ce qui s'est passé avec un premier ministre "légendaire" (Antoine Gizenga, 82 ans, NDLR), quelqu'un de très sage… on a vu le résultat ! Il faut nous servir des erreurs du passé. Mais je ne veux fragiliser personne, il faut regarder parmi les uns et les autres le projet le plus cohérent et quels sont les projets que l'on peut fusionner, ne pas faire l'assemblage "de la carpe et du lapin". Mais si nous avons élaboré ce projet avec le RDPC… ce n'est pas pour s'arrêter en si bon chemin.

Propos recueillis par Christophe Rigaud

Capture d’écran 2011-02-15 à 21.09.03.png*Gaspard-Hubert Lonsi Koko
"La République démocratique du Congo, un combat pour la survie"
Ed. L'Harmattan
90 pages - 11 euros

 

 

 

Commentaires

Au moins voilà un candidat avec un programme malheureusement il n'est pas dans les conditions pour être candidat car ayant la nationaloité française il a pardu la nationalité congolaise d'origine. Dommage que l'article 10 de l'actuelle constitution n'ait pas été modifié.

Écrit par : anneet | 15 février 2011

Mon frere gaspard ,ozo rever tika bosangana po etumba elongama mais ko dispersé ba voix mais TE courage yeba pe oza congolais te

Écrit par : mbilia | 16 février 2011

Il est évident que les personnes qui nous ont quitté il y a longtemps nous reviennent car il est temps de se positionner.
Au Congo,c'est vrai qu'on voudrait voir tout changer et surtout en commençant par ces fausses institutions et les personnes qui sont mieux place pour le faire ce sont ces gens de l'opposition,mais une vraie opposition car l'opposant qui s'oppose à tout s'oppose à lui-même.Que ce monsieur de la France suive les autres qui ont tendance à changer ce pays.
Ne faisons pas confiance en des simples compositions de la créativité humaine pour projet de société,mais voyons les hommes et leurs volontés et sentiment de servir ce pays.
Portez comme moi le Congo dans vos veines.

Écrit par : ISHEGA DARSIN | 16 février 2011

Quand quelqu'un pose un acte, vous devez au moins lui accorder une chose : à savoir il sait ce qu'il fait.

Nous avons tous vu les images de M. Lonsi Koko se rendant à Kinshasa muni d'un passeport congolais. Nous avons tous lu des articles sur lui rappelant qu'il s'est fait enrôlé et qu'il détient un certificat de nationalité congolaise délivré par le ministère congolais de la justice. Ecoutez l'émission "Le Grand Débat" "d'Africa n° 1 à le lien ci-contre, dans lequel M. Lonsi Koko confirme qu'il est électeur, donc éligible : http://www.africa1.com/IMG/mp3/le_grand_debat_-_08_02_11_pad.mp3

Écrit par : flo | 16 février 2011

"Bien qu’il [Lonsi Koko] se soit fait enrôler dans le village de sa mère, dans la province du Bas-Congo, il déplore le fait que cette opération se fasse sans au préalable effectuer le recensement de la population", in "La vision du RDPC au Congo-Kishasa", article paru dans le journal "Le Potentiel" (Internet le 17 août 2010, version papier 18 août 2010) : http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=99719

M. Lonsi Koko a publié un programme électoral, répondons-lui sur son projet au lieu de vouloir nous distraire. Seul un Congolais d'origine a un village en RD Congo. Ce lien démontre naturellement le caractère incessible de la nationalité congolaise d'origine, libre à l'Etat congolais d'ignorer la citoyenneté étrangère détenue par des Congolais d'origine.

En tout cas, ce monsieur a fait la démarche la plus importante pour quelqu'un qui aspire à la magistrature suprême : un programme électoral. Nous attendons ceux des autres et nous ferons la comparaison avant de mettre notre bulletin dans l'urne.

Écrit par : Charly | 16 février 2011

Voir si ce sera ou finira par faire des affaires comme d'habitude, ils disent beaucoup et ne peu plus tard ... devront donc attendre pour savoir.

Écrit par : Bolsa | 16 février 2011

Qui vivra verra...

Écrit par : charly | 17 février 2011

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