12 février 2011
RDC : RFI toujours sous pression de Kinshasa
RFI se retrouve une nouvelle fois dans la ligne de mire des autorités congolaises. La cible reste la même : Ghislaine Dupont, en charge de l'actualité en République démocratique du Congo (RDC). La journaliste a été écartée du dossier congolais par Christine Ockrent en juillet dernier. On se souvient qu'en 2009 RFI avait été privé d'émettre en RDC après une longue série de reportages de Ghislaine Dupont qui avait déplu aux autorités congolaises. Le signal a été rétabli cet été en échange de la mise à l'écart de la journaliste… un vrai scandale pour les syndicats de la station qui se sont mis en grève.
L'intersyndicale FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI a appelé l'ensemble du personnel de la station internationales à observer un mouvement de grève du mercredi 9 février jusqu'au 10 février 2011 à 7 heures du matin. Raisons de ce mécontentement : l'avenir très incertain de la station autour du projet de fusion avec France 24, le projet de déménagement et ensuite la levée de la sanction contre Ghislaine Dupont. La journaliste a été écartée du dossier "République démocratique du Congo". En juillet 2009, le gouvernement congolais avait coupé les émetteurs FM de la station, estimant que RFI participait à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du Congo qui protège le pays". Après l'interdiction faite à Ghislaine Dupont de traiter de sujets relatifs au Congo, le signal de la station avait été rétablit en octobre 2010. Selon l'intersyndicale de RFI, Ghislaine Dupont fait l'objet d'une interdiction "pour des raisons inavouées". Elle estime que cette sanction "remet en cause notre indépendance éditoriale".
Dans un article du journal Le Monde, Ghislaine Dupont explique comment Christine Ockrent, la patronne de la radio mondiale lui a annoncé qu'elle "ne travaillait plus sur le Congo". La direction de RFI dément l'accusation de "censure", mais Lambert Mende, le ministre de la communication de la RD Congo confiait à un sénateur congolais que "RFI avait été autorisée à réémettre notamment en échange d'"un traitement plus équilibré des informations sur la RDC" et d'"une prise en compte des intérêts nationaux" du Congo démocratique" (!!)… sans commentaire. Souhaitons vivement que RFI revienne sur "le cas Ghislaine Dupont" et que cette journaliste, grande connaisseuse de la RDC, puisse de nouveau faire son travail… en toute liberté.
Christophe Rigaud
21:41 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Cette attitude ne m'étonne guère!
Aucun interêt pour le peuple congolais qui est martyrisé par ce gouvernement.
Cette attitude de" leche-cu" n'est-elle pas remunerée comme les autorités congolaises savent le faire?
Quelle credibilté accorderons-nous aux infos émanant de rfi aujourd'hui?
Tout ce passait bien en tunisie et en egypte, n'est-ce pas?
Écrit par : BOLETUMB | 12 février 2011
Oui, mais seulement nous sommes en RDC avec toutes nos réalités. On ne peut pas traiter les dossiers de la RDC sur les médias comme RFI de la même façon qu'on traiterait ceux de la France ! Nos obstacles n'étant pas les mêmes, nos stratégies ne les sont pas non plus. Il y a donc nécessité d'un équilibre dans ce domaine. Il y a une différence entre la sûreté d'Etat et le droit de l'homme. Même en France, il y a des dossiers qui sont tenus secrets pour des raisons d'Etat. Pourquoi tout de la RDC devrait-il être systématiquement exposé à la place publique ?
KITENGE
Écrit par : Kitenge | 13 février 2011
Je n'avais aucune idée que ce qui se passait, parce que les médias nationaux sont sans nouvelles et personne n'a rien, et bien sûr ce qui se passe se passe.
Écrit par : Chat | 09 mars 2011
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