Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04 juillet 2010

RDC : Auguste Mampuya prépare le RADER aux élections de 2011

Auguste Mampuya peaufine actuellement le projet politique porté par son tout jeune parti : le RADER. Le Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau (RADER) a déjà présenté 75 propositions pour changer la République démocratique du Congo (RDC). Auguste Mampuya regrette le manque de projet des partis politiques congolais et stagmatise le mode de gouvernance de l'actuel pouvoir en place à Kinshasa. Auguste Mampuya annonce également que des membres du RADER seront candidats aux prochaines élections générales de 2011. De passage à Paris, le président du RADER a accepté de répondre aux questions d'afrikarabia.com.

Capture d’écran 2010-07-04 à 23.31.11.pngAfrikarabia : Pour quelles raisons avoir créé le RADER ? N’est-ce pas un parti politique de plus en RDC ?

Auguste Mampuya : Le RADER n’est pas un parti politique de plus, un parti politique de trop ou un parti comme les autres. C’est vrai qu’il y a beaucoup de partis politiques inscrits sur les listes officielles, mais en fait, ils participent d’une même vision, d’un même système… aucun d’autres eux ne remet en cause ce système. Ces partis n’ont pas de véritable programme ou de véritable projet politique pour le pays. Les congolais ne sont pas tous incompétents ou malhonnêtes… alors d’où vient le mal ? Le problème vient du système. Pour nous il y a un problème de gouvernance dans ce pays… même pas un problème de bonne gouvernance, mais de simple gouvernance. Dans ce pays, on entre en politique pour s’enrichir, il faut que cela change.

Afrikarabia : Quelle est votre analyse de la situation en RDC ?

Auguste Mampuya : Il y a d’abord une recrudescence de l’insécurité depuis l’agression de notre pays par le Rwanda et l’Ouganda qui ont introduit une guerre étrangère qui déstabilise l’Est de la RDC. Il y a ensuite un marasme économique et une pauvreté récurrente que l’on n’arrive pas à maîtriser tout simplement parce qu’il n’y a pas de vision politique claire avec un projet de gouvernance économique et sociale véritable. Il n’y a pas de gouvernance dans notre pays capable de faire le bon diagnostic et de rechercher les solutions. Après les élections de 2006, les candidats et les partis politiques qui se sont retrouvés au sein de la majorité (AMP) n’ont même pas discuté du projet ou du programme… ils ont simplement parlé du partage des postes. Mais des postes pour quoi faire ?

Afrikarabia : Quel bilan dressez-vous du mandat de Joseph Kabila ?

Auguste Mampuya : Joseph Kabila a été élu sur le retour de la paix en RDC. Quand on pose la question aux populations du Kivu, elles ne disent pas qu’elles ne sont pas en paix. Il y a encore de nombreux groupes armés dans la région, des groupes locaux, mais aussi des groupes venant de l’étranger. On ne peut donc pas parler de paix. Sur ce plan là, on ne peut pas dire qu’il y a réussite. Sur le plan économique, quand certains rapports internationaux disent qu’il y a des progrès en RDC, cela ne traduit pas la réalité vécue par les Congolais. Depuis 4 ans, le niveau de vie des Congolais a été divisé par deux. L’espérance de vie stagne entre 42 et 46 ans, il y a aussi l’état des routes… rien n’est positif, sauf pour ceux qui profitent du système. On ne peut donc pas créditer le mandat de Joseph Kabila d’un bilan positif.

Afrikarabia : Quelle serait votre priorité pour le pays ?

Auguste Mampuya : On ne peut pas privilégier une priorité. Il y a des priorités politiques, économiques, sociales ou financières… on ne peut pas abandonner un secteur pour un autre. Pourtant, il faut arrêter la dérive dictatoriale du pouvoir et consolider la démocratie… c’est la priorité sur le plan politique. Pour le reste, nous avons publié 75 propositions dans les différents secteurs de la vie congolaise et nos équipes étudient maintenant les mesures politiques concrètes à mettre en place, avec des chiffres précis. Sur le plan social, je pense qu’il faudrait rétablir un pouvoir d’achat convenable qui permette aux Congolais de manger au moinsdeux fois par jour. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Certains quartiers n’ont pas l’eau ou l’électricité… il y a beaucoup à faire.

Afrikarabia : Est-ce qu’il y aura un candidat du RADER aux prochaines élections générales de 2011 ?

Auguste Mampuya : Le RADER ira aux élections… c’est clair, même si notre mouvement est encore jeune (le RADER a été créé en février 2010). Mais autour de notre programme, pourraient venir se greffer d’autres partis qui souhaitent le progrès et le changement. Nous avons la prétention d’aller aux élections avec nos propositions et en même temps, nous soumettons aussi ce projet aux autres organisations politiques et sociales qui veulent le changement. Nous souhaitons donc constituer une plateforme politique et électorale de manière à asseoir cette gouvernance. Nous irons peut-être seuls aux élections dans certaines régions et dans d’autres, nous irons avec cette dynamique collective.

Afrikarabia : Vous serez personnellement candidat à l’élection présidentielle ?

Auguste Mampuya : Dans notre parti nous n’avons pas cette stratégie là. Notre conception de la gestion de la gouvernance n’est pas fondée sur la puissance et la force des individus. Nous partons sur une base d’ouverture avec les autres partis de façon à mettre toutes les chances du côté des forces du changement. Si nous n’arrivons pas à rassembler les autres partis autour de notre projet, le RADER ira séparément aux élections et pourra présenter son propre candidat. De toute manière, nous serons présents aux élections générales. Nous sommes déjà présents dans 9 provinces… ce n’est déjà pas si mal pour un parti qui a démarré depuis février dernier.

Afrikarabia : Quelles sont les prochains rendez-vous pour le RADER ?

Auguste Mampuya : Nous voulons dynamiser nos sections à l’étranger. Nous allons également lutter pour que les Congolais de l’extérieur puissent voter dans la mesure où ils contribuent financièrement et socialement à la vie du Congo. Nous peaufinons notre projet de politique publique ainsi que la formation idéologique de nos cadres qui devrait débuter au mois d’août prochain.

Christophe Rigaud