Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15 août 2010

RDC : Elections et précipitation

En annonçant les dates des prochaines élections générales pour novembre 2011, la Commission Electorale Indépendante (CEI) a pris tout le monde de vitesse et laisse l'ensemble des observateurs septiques. Il y a encore quelques semaines, de nombreux doutes pesaient encore sur la tenue en 2011 des élections en République démocratique du Congo (RDC) : fichier électorale à refaire, absence de financement... A confondre vitesse et précipitation, l'opposition craint une fraude électorale massive alors que le recensement même des électeurs n'est pas encore établi.

Logo Elections 2011.jpgLa date de la prochaine élection présidentielle a bien été fixée au 27 novembre 2011, mais de nombreuses incertitudes planent encore sur le scrutin. Pour l'opposition la fraude pourrait bien être au rendez-vous des élections de 2011 : l'établissement de la carte d’identité et du recensement sont encore au point mort. Selon certains observateurs cela traduit le manque de tranparence du processus électoral... manipulable à souhait ! autant sur le nombre réel d'électeurs ainsi que sur le nombre de sièges attribués par circonscription. Les inquiétudes se portent ensuite sur l'Est du pays, où plus d'un million de personnes déplacées errent dans la région multipliant ainsi les risques de fraude massive.

La Commission Electorale indépendante (la CEI) a pourtant fixé au 27 novembre 2011 le premier tour de l’élection présidentielle. En cas de deuxième tour, il se tiendra trois mois plus tard, soit le 26 février 2012, en même temps que les législatives provinciales. Suivra ensuite toute une série d’élections allant des sénatoriales aux élections locales qui pousseront le calendrier électoral jusqu’en août 2013. L’opposition rejette égaleemnt ce calendrier. Pour Clément Kanku, coordinateur de l’Union pour la Nation (UN), «ce calendrier est nul et viole la constitution. Et l’abbé Malu Malu (président de la CEI) ne peut plus convoquer des élections, tout ce qu’il peut faire c’est expédier les affaires courantes. On ne reconnaît pas ce calendrier et d’ailleurs la CEI n’est même pas constitutionnelle ! »

Pour la Voix des Sans Voix, on s’étonne de la longueur du calendrier électoral alors que toutes les élections auraient dû se tenir en 2011. De plus elle note que ce calendrier est contraire à la constitution qui prévoit la tenue d’élections 3 mois avant l’expiration du mandat présidentiel. Le mandat du président Joseph Kabila arrivant à expiration le 5 décembre 2011, le premier tour aurait du être organisé au plus tard le 6 septembre 2011, note l’ONG de défense des droits de l’homme.

Dernière inconnue : le financement. Kinshasa évalue à 700 millions de dollar le coût des élections générales (200 millions de plus qu'en 2006). La communauté internationale a annoncé vouloir mettre la main à la poche... reste à trouver la différence. Sans l'assurance de moyens financiers  et logistiques conséquents (la Monusco risque de partir avant la fin des élections) ainsi que d'un fichier électoral irréprochable... les prochaines élections risquent de tourner au fiasco, faisant perdre ainsi toute légitimité au futur président de République démocratique du Congo.

Christophe Rigaud

Les commentaires sont fermés.