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12 mars 2010

RDC : L'UE prête à soutenir l'organisation des élections

Alors que l'incertitude plane à kinshasa sur les prochaines élections locales et générales en 2010 et 2011, la Commission européenne réaffirme son soutien à la bonne tenue des scrutins. La porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confie à afrikarabia.com "attendre de recevoir des informations sur l'organisation, le budget et la période, avant de prendre une décision sur la façon de soutenir ces élections".

ce.jpgAu moment où la communauté internationale presse le président Joseph Kabila de définir au plus vite un calendrier et de débloquer des moyens financiers pour les prochaines élections locales de 2010 et présidentielle et législative de 2011, afrikarabia.com a contacté la Commission européenne pour connaître ses intentions. On se souvient en effet que les élections présidentielles et législatives de 2006 et 2007n'avaient pu se tenir sans une aide majeure de l'Union européenne ainsi que la présence des casques bleus de la MONUC qui avaient assuré la sécurité et la logistique des scrutins. Le coût de ces élections, 370 millions d'euros, avait été principalement supporté par l'Union européenne.

Aujourd'hui, de nombreux congolais sont septiques sur la tenue, en temps et en heure, des prochaines élections en 2010 et 2011 : une révision du fichier électoral au point mort, un manque cruel de moyens financiers et des grèves à répétitions au sein de la Commission électorale indépendante (CEI). Interrogée par afrikarabia.com, Catherine Ray, porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confirme que "la Commission européenne est bien sûr en faveur de ces élections". Elle souligne que l'Europe "a déjà mis en place des appuis préliminaires, notamment auprès de la Commission électorale indépendante (CEI)" et rappelle "qu'il va de soi que la responsabilité première est celle de la République démocratique du Congo (RDC) et que la Commission compte y participer si la RDC le demande, dans le cadre d'une répartition des responsabilités avec les Etats membres et la Communauté internationale"... reste donc aux autorités congolaises à se manifester.

Christophe Rigaud

Commentaires

Je ne suis toujours pas persuadé que les élections sont le passage obligé pour atteindre la démocratie. Il faut d'abord une campagne d'éducation civique comme voulait le faire Mzee Kabila avec les comités de pouvoir populaire. De plus je rappelle qu'il y a 50 ans les délégués congolais à la table ronde n'étaient pas des élus des différents partis politiques. La première erreur a été de prévoir des élections pour le parlement alors qu'existaient de nombreux interlocuteurs congolais au niveau des divers conseils consultatifs (gouvernement général, provinces, districts, territoires). Les élections ont donné la victoire aux radicaux et le Congo a perdu la sagesse de délégués expérimentés. Mais le modèle était l'occident au lieu de prévoir quelque chose de plus authentique; bien évidemment en 1960 le Congo n'était pas indépendant mais maintenant il l'est depuis 50 ans.

Écrit par : anneet | 12 mars 2010

J'observe le défilé des titres sur AFRIKARABIA. Il y a deux séries. D'abord la série A: 1) Les élections de 2011 seront-elles être reportées? 2) Les élections de 2011 auront bien lieu. 3) L'UE prête à soutenir l'organisation des élections. Il y a ensuite la série B: 1) MONUC: un premier contingent partirait fin juin. 2) MONUC: retrait total avant fin 2011.

Petit problème: il y a un lien d'antinomie manifeste entre les titres A3 et B2. Car, si la fameuse "communauté internationale" (UE) paie des élections, ce n'est sûrement pas pour voir sa Monuc se faire éjecter par un Président élu grâce à son argent. Faisons un pari. La MONUC partira quand l'intérêt de ses commanditaires le voudra, que ce soit fin 2011 ou plus tard.

Autre problème: les unes après les autres, les élections NATIONALES congolaises sont financièrement prises en charge par la communauté INTERNATIONALE, alors que les fortunes amassées par les candidats en lice pourraient à elles seules financer ces élections sans problème. Mais personne dans le pays ne songe à leur demander de mettre la main à la poche et ils le savent. Ils sont pourtant les premiers bénéficiaires d'un système où le mot démocratie sert de feuille de vigne pour cacher la nudité d’une arnaque.

Si même les membres de la Commission électorale indépendante doivent faire grève pour se faire verser au compte-goutte leur pauvre salaire sans entamer la sérénité des candidats à la présidence, c'est que ceux-ci savent que quoiqu'il arrive, la Communauté internationale paiera pour qu'un semblant de légitimité subsiste. Et pour que la prédation des richesses nationales par les sponsors de cette démocratie de façade continue, sans commune mesure avec ces accusations destinées à dévier la frustration de l'opinion congolaise vers les voisins de l'est.

Le comble, c'est que ça marche. Contre toute évidence, le Rwanda passe aux yeux du public congolais pour le champion indétrônable ès pillage de son patriomoine minier, loin devant les multinationales belges, françaises, sud-africaines, zimbabwéennes, angolaises, américaines ou chinoises. Et même devant les FDLR, groupe armé dont un rapport onusien vient de mettre à jour le réseau par lequel il fait transiter les minerais du Kivu vers les industries occidentales demandeuses, via des tentacules mafieuses impliquant jusqu’aux officiers supérieurs de l'armée congolaise.

Ce pillage rwandais appuyé par le martelage propagandiste et non par la moindre évaluation quantitative, expliquerait selon certains, l'expansion socio-économique continue que connaît le Pays des Milles Collines. Rare exemple de pillage détourné par un gouvernement au service du développement de son pays, si tout cela avait le moindre sens. Avec des élections éternellement payées par d'autres pour que les apparences tiennent, qui ne voit que l'indépendance que l’on s'apprête à fêter est un mot qu’on finira par vider de toute substance?

Le 30 juin 2010, le roi des Belges sera présent sur les lieux où son prédécesseur sur le trône se fit remettre à sa place par Patrice Lumumba il y a 50 ans, dans un discours dont les accents résonnent encore dans la mémoire historique de tout Africain qui se respecte. Ce n'était pas que des mots dans la bouche du Grand Patrice. Qui, dans la classe politique congolaise actuelle, sera-t-il digne de son souffle?

Écrit par : clod byangabo | 13 mars 2010

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