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08 mai 2010

Dongo (RDC) : La capture d'Udjani ne résout pas tout

L'arrestation d'Udjani, le chef militaire des insurgés Enyeles de Dongo, peut-elle ramener le calme dans la province de l'Equateur, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) ? La région est le théâtre de nombreux affrontements depuis presque un an. Le conflit a obligé des centaines de milliers de personnes à se réfugier au Congo-Brazzaville. Le dernier coup d'éclat de la rébellion remonte au 4 avril, avec la prise de Mbandaka, la capitale régionale, pendant quelques heures. Pour l'opposition, la capture du chef des insurgés ne règle pourtant pas le problème.

carte RDC Afrikarabia Dongo 2.jpgLe gouvernement affirme que le chef des insurgés, Udjani a été capturé par des éléments de son propre clan. Toujours d'après Kinshasa, le chef rebelle cherchait à faire de nouvelles recrues à Dongo. De même que l'arrestation d'Udjani n'a pu être confirmé par des sources indépendantes, il est difficile de donner des informations précises sur la capture du chef Enyele.

Udjani est soupçonné d’avoir déclenché les troubles ethniques qui touchent la région de l’Équateur, ancien fief de Jean-Pierre Bemba, depuis près d’un an. Sa tribu, les Enyeles, cherche notamment à protéger des étangs poissonneux, qu’elle considère comme siens, de la tribu des Muzayas. Ces affrontements avaient coûté la vie à au moins 270 personnes et des milliers de déplacés, selon les chiffres officiels. Jusque-là établi au Congo-Brazzaville, Udjani est considéré comme le descendant d’un ancien chef Enyele des années 1920. Ce sont ses hommes qui seraient responsables de la mort de quarante-sept membres des forces de sécurité congolaises, en octobre 2009.

En Equateur, dans le fief MLC du leader d'opposition Jean-Pierre Bemba, on pense que l'interpellation du chef des insurgés ne règle pas tout. Interrogé sur Radio Okapi, le sénateur MLC Jacques Djoli estime que "cette arrestation ne devrait pas occulter les vrais problèmes qui se posent à Dongo, en particulier et dans la province de l’Equateur en général. Ces problèmes sont d’ordre économique et politique et aucune source indépendante n’a  confirmé l’arrestation d’Udjani". Le sénateur pose ensuite cette question : "est-ce qu’il faut continuer de traiter l’Equateur en termes de sanctions ? Faut-il continuer d’entêter ceux qui cassent le bureau de l’assemblée provinciale pour être reçus par le gouvernement ? Faut-il favoriser la corruption, l’impunité dans la province ?".

Il estime également qu’au-delà des questions économiques et politiques de l’Equateur, le système de défense du pays en général  pose également problème. Toujours sur Radio Okapi, Arsène Mawaka, coordonnateur du Centre d’études politiques à l’Université de Kinshasa, pense comme Jacques Djoli que l’arrestation du leader des insurgés de Dongo ne pourra pas résoudre le problème de l’insécurité à l’Equateur : "tant qu’on ne se penche pas sur les vrais problèmes et tant qu’on balaie d’un revers de la main toutes les revendications sans les examiner et sans qu’on montre qu’il y a une sorte de réceptivité, le problème de l’Equateur reste entier".

10 avril 2010

RDC : Un député MLC arrêté à Mbandaka

Suite à l'attaque de Mbandaka par des insurgés la semaine dernière, le député d'opposition Oscar Molambo (MLC) a été arrêté pour son implication supposée dans l'insurrection qui avait fait une dizaine de victimes. La capitale provinciale de l'Equateur, au Nord-Ouest de la République démocratique du congo (RDC) reste toujours le fief du sénateur MLC, Jean-Pierre Bemba, actuellement incarcéré par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Le MLC dénonce une chasse aux opposants à Kinshasa dans cette province.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLe porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende vient d'indiquer que des députes de l’opposition étaient impliqués dans l’insurrection. Le ministre s'est bien gardé de livrer des noms, mais il a toutefois confirmé l’arrestation d’Oscar Molambo, député MLC de l'Equateur, fief du principal opposant au président Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba. L'ancien vice-président Bemba doit aujourd'hui répondre de crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, pour des faits commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Seul concurrent capable de battre Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles de 2011, Jean-Pierre Bemba pourrait bien ne pas participer au scrutin si la CPI le retient en prison.

Le parti de Bemba, le MLC, dénonce une chasse à l'opposition et rejette toute participation du MLC aux combats de dimanche dernier. Francois Mwamba, secrétaire général du MLC regrette l’incapacité du gouvernement à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire mais ne se dit pas surpris par les événements de Mbandaka. Francois Mwamba  dénonce l’arrestation du parlementaire MLC et indique attendre des explications du premier ministre Adolphe Muzito.

06 avril 2010

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa

Une centaine de rebelles de la tribu Enyele a semé la panique dans la ville de Mbandaka, dimanche matin. Une attaque en règle, dans une ville censée être sous contrôle gouvernemental. Le chef-lieu de province de l'Equateur au Nord de la République démocratique du Congo (RDC) est passé aux mains des rebelles le temps d'un week-end... de quoi semer le trouble à Kinshasa.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLa situation demeure de plus en plus préoccupante dans le Nord de la RDC. Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport. La rébellion s'empare un temps de l'aéroport de la ville, avant d'en être chassé par l'armée congolaise lundi.

Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'Est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa. Cette attaque tombe mal pour le gouvernement de Kinshasa qui cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 casques bleus de l'ONU, qui sont pour la plupart déployés dans l'Est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.

Un diplomate, cité par l'agence de presse Reuters affirme que "la situation est très grave. Que les agresseurs aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années".

Christophe Rigaud

01 novembre 2009

RDC : Le MLC pourrait perdre l'Equateur

Le fief historique de Jean-Pierre Bemba pourrait finalement tomber entre les mains de l'AMP de Joseph Kabila. La province de l'Equateur doit prochainement élire un nouveau gouverneur, en remplacement de José Makila. Les 5 candidats sont désormais connus : Jean-Claude Baende, Gabriel Bolonge, Michel Bongongo Ikoli, Jean-Lucien Bussa Tongba et José Engbanda Mananga sont retenus. L'actuel gouverneur, Jean-Claude Baende, semble favori.

carte_rdc_new.jpgAux dernières nouvelles, le gouverneur intérimaire et candidat officieux de l'AMP, Jean-Claude Baende aurait rassemblé sur son nom le MLC Vincent Mokako et plus de 70 députés provinciaux... une belle avance à quelques jours du scrutin, le 13 novembre prochain. Même si le MLC peut compter sur la mobilisation des députés encore fidèles à José Makila, l'AMP pourrait ravir à Jean-Pierre Bemba son fief de l'Equateur. Selon des observateurs politiques, cités par Digitalcongo.net, "le Mouvement de Libération du Congo de Jean Pierre Bemba n’a plus les mêmes chances qu’à la première élection de 2006 qui a porté José Makila à la tête de l’Equateur". Le parti de l'ex vice-président Bemba part plus divisé que jamais avec deux can­didats, Lucien et Gaby Bolenge. Reste à connaître la capacité de mobilisation du MLC. Pour garder l'Equateur, le MLC devra convaincre les 108 députés provinciaux de l’Equateur dont une soixantaine soutenait déjà le gouverneur intérimaire Claude Baende. Le parti de Joseph Kabila pourrait donc s'emparer de cette province, qui constitue un important réservoir de voix au niveau national... et ainsi prendre une longueur d'avance, en vue du scrutin présidentiel de 2011.

Christophe Rigaud