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08 avril 2010

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer"

Dans un rapport intitulé : Congo, l’enlisement du projet démocratique*, l'International Crisis Group, examine l’échec des dirigeants élus en 2006 à changer radicalement de gouvernance et à répondre aux aspirations démocratiques de leurs citoyens. Presque quatre ans après la victoire de Joseph Kabila à des élections considérées comme une avancée majeure pour le processus de paix, le pouvoir est centralisé à la présidence, les contre-pouvoirs sont quasiment inexistants, les libertés fondamentales sont fréquemment menacées, et le régime ne parvient pas à régler les conflits locaux. Les partenaires du Congo doivent replacer la démocratisation et les réformes institutionnelles au centre de leur dialogue avec le gouvernement du président Kabila.

logo afkrb.png« Durant la transition qui suivit la guerre civile, les anciens adversaires se sont formellement accordés sur une vision commune d’un Congo démocratique qui ouvre la voie à une paix durable et au développement. » déclare Guillaume Lacaille, analyste sénior spécialiste du Congo à Crisis Group. « Durant le mandat du président Kabila, cette vision qui faisait l’objet d’un consensus national est en train d’être oubliée. A moins que les dirigeants congolais ne fassent de la démocratisation une priorité, les avancées réalisées pour stabiliser le pays et les efforts internationaux consacrés à la préparation d’un avenir meilleur risquent d’être gâchés. »

La constitution démocratique adoptée par référendum en 2005 prévoyait la mise en œuvre de réformes institutionnelles fondamentales, de la décentralisation, et d’un système de contre-pouvoirs. En 2006, les Congolais ont finalement pu choisir leurs dirigeants à travers des élections libres et transparentes. Kabila a obtenu un mandat de cinq ans à l’issue d’une campagne fondée sur les promesses de reconstruire le Congo et de consolider la démocratie en appliquant la constitution, en respectant la règle de droit et en organisant rapidement des élections locales. Ces promesses n’ont pas été tenues.

La présidence a, au contraire, assujetti le gouvernement, le parlement et le pouvoir judiciaire, en profitant de la faiblesse de l’opposition et de la corruption endémique au sein de l’élite. Les préparatifs pour les élections locales rencontrent de grandes difficultés malgré un fort engagement international. La présidence a recours à l’intimidation contre les contestataires, révélant ainsi une tendance à l’autoritarisme. Dans le même temps, la communauté internationale est restée globalement silencieuse.

Kabila envisage de modifier la constitution. En invoquant le principe de souveraineté, il a demandé le départ de la mission de maintien de la paix des Nations unies avant l’été 2011 et a annoncé que le gouvernement congolais prendra en charge l’organisation des élections présidentielles prévues pour la fin de l’années 2011.

« Inverser la tendance actuelle nécessite que les bailleurs internationaux cessent de considérer la construction de l’Etat de droit comme un processus purement technique. » explique Thierry Vircoulon, directeur de projet Afrique Centrale à Crisis Group. « Ils doivent mettre à l’épreuve la volonté politique du président Kabila quant à ses promesses et lier leur aide au développement à des progrès réels en terme de démocratisation. »

Commentaires

Il y a presque un mois, dans l'eurostar qui me ramenait de Londres, je suis tombé sur un article que j'ai gardé, écrit par le Dr Kabeya Kandolo que je présume être ressortissant congolais, dans lequel ce dernier faisait une analyse intéressante de la situation politique au Congo. Cet article intitulé:
"Les points saillants, les enjeux et les dessous des non-dits sur le retrait précipité de la Monuc d’un pays qui est sans avenir politique stable ni une armée républicaine. La situation à Dongo ou Libenge, où il n’ y a pas de rwandais, prouve la fragilité inquiétante des institutions congolaises qui doivent encore être soutenues".
En fait, pour moi ce titre en lui tout seul, reflète la complexité de la situation politique en rdc, car le constat du groupe CRISIS ne fait que confirmer ce que les observateurs avisés de la politique congolaise dénoncent quotidiennement dans l'indifférence des tireurs des ficelles, et très souvent sans être entendus.

Écrit par : Philippe Dechaumont | 08 avril 2010

"La situation à Dongo ou Libenge où il n'y a pas de Rwandais", écrit donc le Dr Kabeya Kandolo...

En d'autres termes, sans possibilité de déviation des responsabilités vers un bouc émissaire bien commode! Aussi longtemps que la propagande anti-rwandaise pouvait servir de cache-misère au grignotage de leurs frontières par l'Angola, ou encore à la mise en coupe réglée de leurs richesses par des multinationales dont la rapacité était occultée au profit de la diabolisation de leur voisin de l'Est, les Congolais ne pouvaient pas voir venir l'épreuve suivante. Celle de la recolonisation ouverte de leur pays par cette fameuse communauté internationale à laquelle ils ses sont livrés pieds et poings liés.

Elle leur a organisé des élections, payé les frais nécessaires pour ce faire, leur a enjoint de construire des institutions, mais tout cela en vain. C'est du moins ce que ce Monsieur Guillaume Lacaille, "analyste sénior" sacré "spécialiste du Congo" et apparemment reconnu comme tel par les Congolais eux-mêmes, est entrain de nous dire sans ambages. D'ores et déjà, la présidence congolaise doit faire face au déni de moins en moins discret de sa souveraineté sur le pays. Elle se débat dans une contradiction existentielle terriblement chargée de paradoxes, tentant de négocier le départ des "pacificateurs" internationaux au moment où son pays semble plus exposé à la récurrence de la guerre. Et qu'on ne nous parle pas de l'avènement miraculeux d'une armée nationale patriotique et performante qu'on aura pas réussi à mettre sur pied en un demi-siècle d'indépendance...

Or, l'aveuglement des élites au Congo semble irrémédiable. L'analyse de cet éminent intellectuel congolais telle que rapportée par l'intervenant précédent sur ce forum en atteste largement. Des institutions? Qui peut vraiment croire que même les institutions les plus élaborées du monde puissent jamais contenir cette corruption tellement ancrée dans les esprits et les coeurs qu'elle en est devenue une seconde nature? Quelqu'un au Congo pourrait-il s'aventurer à citer le nom d'un seul responsable politique capable de mettre l'intérêt collectif avant le sien propre ? On entend tout et son contraire dans le débat politique congolais, mais le silence est unanime sur cette question. Pourquoi pensez-vous?

Écrit par : arbatax | 13 avril 2010

je pense qu'un jour le peuple africain va prendre son destin en main car une ditacture non constructive est une dictature qui rune le peuple.si les dirigeants africains en particulier ceux de l'afrique de l'oueste ne prennent pas leurs responsabilité le peuple le fera à leur place

Écrit par : comlan | 31 décembre 2011

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