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10 avril 2010

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc

A quelques mois du départ des premiers casques bleus de RDC, la charge du gouvernement congolais contre la Monuc ressemble à un réglement de compte. Kinshasa accuse en effet l'ONU de n'avoir pas protégé les civils lors de l'attaque de Mbandaka, dans la province de l'Equateur. Pour autant, le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) ne souhaite pas retarder le retrait de la Monuc. Ces accusations interviennent au moment où Kinshasa voudrait voir les casques bleus quitter le pays à partir du mois de juin.

Logo ONU.jpgC'est le ministre de l'Information, Lambert Mende, qui est monté au créneau : il accuse les casques bleus de la Monuc d'être restés "confortablement dans leur cantonnement" alors que la première victime était "tuée sous leurs yeux". "Cela met sérieusement en question la méthodologie mise en place par la mission de l'Onu qui est de protéger les civils", d'après Lambert Mende.

La Monuc a bien entendu démenti la version des faits et a affirmé qu'il n'était pas certain que l'incident aurait un impact sur un possible plan de retrait... le bras de fer continue donc entre l'ONU et Kinshasa pour obtenir un retrait des troupes avant les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, en juin prochain.

08 avril 2010

RDC : 2010 sera une année charnière

Selon l'ONG Oxfam, 2010 sera décisive pour la République démocratique du Congo. Non seulement le pays célèbrera en juin le cinquantième anniversaire de son indépendance, mais le rôle de la MONUC et les conditions de son départ devront être définis avant le 31 mai et de nouvelles élections doivent être organisées. En outre, la France doit mener une mission du Conseil de Sécurité sur place en avril et a prévu d’organiser un Forum régional pour la coopération dans les Grands Lacs cette année.

DSC04125 copie.jpgPour cette ONG, ce calendrier chargé doit être l’occasion de s’attaquer enfin aux causes structurelles du conflit et mettre fin à l’insécurité, à la pauvreté, au pillage des ressources et à la corruption généralisée. C’est ce constat qui a poussé Oxfam France, le CCFD – Terre solidaire, le Secours catholique – Caritas France, le COSI Promouvoir et défendre les droits, le RéFAC – Réseau France Afrique Centrale ainsi que les organisations congolaises CNONGD, RODHECIC et la Commission épiscopale Justice et Paix, et le réseau d’ONG européennes Eurac à lancer une campagne intitulée «15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire » [1] pour mobiliser le grand public et interpeller les autorités françaises.

Depuis près de 15 ans, la RDC est le théâtre de combats entre divers groupes congolais et étrangers, ainsi qu’entre ces groupes et l’armée nationale. Ces conflits armés se traduisent par la mort de très nombreux civils, le déplacement de millions de personnes, la généralisation des violences sexuelles et l’effondrement des services sociaux de base. Les opérations de désarmement forcé de 2009 dans l’Est du pays ont entraîné le déplacement de plus de 900 000 personnes. Plus de 9 000 maisons ont été détruites, plus de 8 000 cas de viols rapportés et au moins 1 433 civils tués [2].

Pour les membres de la campagne « 15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire », la France, tant au sein de l’Union européenne que du Conseil de sécurité des Nations unies, peut jouer un rôle de premier plan en faveur d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Oxfam demande à la France de :

- Protéger les populations civiles en apportant un appui cohérent et axé sur les droits de l’Homme à une réforme en profondeur de l’armée, de la police et de la justice, en veillant à la mise en œuvre effective du mandat actuel de la MONUC, dont toute perspective de retrait dépendra d’une amélioration tangible de la sécurité des populations, et en préférant le désarmement volontaire aux options essentiellement militaires ;

- Garantir l’accès aux services de base en mobilisant les ressources nécessaires à la mise en œuvre d’un ” plan Marshall ” pour la RDC, en permettant un suivi indépendant du budget et de l’aide par la société civile congolaise et en œuvrant en faveur d’une véritable réforme foncière ;

- Renforcer les processus démocratiques et citoyens en soutenant les élections locales, en poursuivant le processus de décentralisation et en appuyant davantage la participation de la société civile, notamment des femmes, à la construction de la paix et à la démocratisation ;

- Mettre fin à la militarisation de l’exploitation et du commerce des ressources naturelles en exigeant la ” diligence raisonnable “, en aidant à mettre en œuvre un dispositif multilatéral de certification et en demandant que tous ceux qui bénéficient du trafic illégal de ces ressources fassent l’objet de poursuites appropriées.

www.oxfamfrance.org

Photo (c) afrikarabia.com

 

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer"

Dans un rapport intitulé : Congo, l’enlisement du projet démocratique*, l'International Crisis Group, examine l’échec des dirigeants élus en 2006 à changer radicalement de gouvernance et à répondre aux aspirations démocratiques de leurs citoyens. Presque quatre ans après la victoire de Joseph Kabila à des élections considérées comme une avancée majeure pour le processus de paix, le pouvoir est centralisé à la présidence, les contre-pouvoirs sont quasiment inexistants, les libertés fondamentales sont fréquemment menacées, et le régime ne parvient pas à régler les conflits locaux. Les partenaires du Congo doivent replacer la démocratisation et les réformes institutionnelles au centre de leur dialogue avec le gouvernement du président Kabila.

logo afkrb.png« Durant la transition qui suivit la guerre civile, les anciens adversaires se sont formellement accordés sur une vision commune d’un Congo démocratique qui ouvre la voie à une paix durable et au développement. » déclare Guillaume Lacaille, analyste sénior spécialiste du Congo à Crisis Group. « Durant le mandat du président Kabila, cette vision qui faisait l’objet d’un consensus national est en train d’être oubliée. A moins que les dirigeants congolais ne fassent de la démocratisation une priorité, les avancées réalisées pour stabiliser le pays et les efforts internationaux consacrés à la préparation d’un avenir meilleur risquent d’être gâchés. »

La constitution démocratique adoptée par référendum en 2005 prévoyait la mise en œuvre de réformes institutionnelles fondamentales, de la décentralisation, et d’un système de contre-pouvoirs. En 2006, les Congolais ont finalement pu choisir leurs dirigeants à travers des élections libres et transparentes. Kabila a obtenu un mandat de cinq ans à l’issue d’une campagne fondée sur les promesses de reconstruire le Congo et de consolider la démocratie en appliquant la constitution, en respectant la règle de droit et en organisant rapidement des élections locales. Ces promesses n’ont pas été tenues.

La présidence a, au contraire, assujetti le gouvernement, le parlement et le pouvoir judiciaire, en profitant de la faiblesse de l’opposition et de la corruption endémique au sein de l’élite. Les préparatifs pour les élections locales rencontrent de grandes difficultés malgré un fort engagement international. La présidence a recours à l’intimidation contre les contestataires, révélant ainsi une tendance à l’autoritarisme. Dans le même temps, la communauté internationale est restée globalement silencieuse.

Kabila envisage de modifier la constitution. En invoquant le principe de souveraineté, il a demandé le départ de la mission de maintien de la paix des Nations unies avant l’été 2011 et a annoncé que le gouvernement congolais prendra en charge l’organisation des élections présidentielles prévues pour la fin de l’années 2011.

« Inverser la tendance actuelle nécessite que les bailleurs internationaux cessent de considérer la construction de l’Etat de droit comme un processus purement technique. » explique Thierry Vircoulon, directeur de projet Afrique Centrale à Crisis Group. « Ils doivent mettre à l’épreuve la volonté politique du président Kabila quant à ses promesses et lier leur aide au développement à des progrès réels en terme de démocratisation. »

06 avril 2010

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa

Une centaine de rebelles de la tribu Enyele a semé la panique dans la ville de Mbandaka, dimanche matin. Une attaque en règle, dans une ville censée être sous contrôle gouvernemental. Le chef-lieu de province de l'Equateur au Nord de la République démocratique du Congo (RDC) est passé aux mains des rebelles le temps d'un week-end... de quoi semer le trouble à Kinshasa.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLa situation demeure de plus en plus préoccupante dans le Nord de la RDC. Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport. La rébellion s'empare un temps de l'aéroport de la ville, avant d'en être chassé par l'armée congolaise lundi.

Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'Est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa. Cette attaque tombe mal pour le gouvernement de Kinshasa qui cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 casques bleus de l'ONU, qui sont pour la plupart déployés dans l'Est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.

Un diplomate, cité par l'agence de presse Reuters affirme que "la situation est très grave. Que les agresseurs aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années".

Christophe Rigaud

01 avril 2010

RDC : Le MLC refuse la modification du mandat présidentiel

Le MLC et les principaux partis d’opposition ne décolèrent pas contre la modification constitutionnelle, notamment de l’article 220, relatif au mandat du Président de la République et au découpage territorial.

Logo MLC.jpgLes partis d'opposition notent tout d'abord que la "réunion interinstitutionnelle", préalable à la révision constitutionnelle, est une structure informelle et dépourvue de fondement juridique. François Mwamba condamne ensuite le fait que "le premier président de la cour suprême de justice siège au sein de cette structure", en violation du principe de séparation des pouvoirs.

Concernant la modification du mandat présidentiel, jugée inacceptable pour l'opposition, le PPRD (parti présidentiel) a affirmé qu'il n'en acceptera pas, lui non plus, le changement. Un signe d'appaisement de la part du parti au pouvoir, qui note toutefois que "les personnalités qui siègent au sein de la réunion interinstitutionnelle sont des Congolais eux aussi. Et à ce titre, ils peuvent donner leur point de vue mais cela n’engage pas une institution de la république" a déclaré un responsable du PPRD. A seulement 1 an de la prochaine échéance électorale, cette révision constitutionnelle fait craindre à l'ooposition congolaise une simple manoeuvre politique.

RDC : Moïse Katumbi soutiendra Kabila à la présidentielle

La rumeur aura été de courte durée... Moïse Katumbi ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle de 2011 en République démocratique du congo (RDC). Il réaffirme même son soutien au président Joseph Kabila. Le gouverneur du Katanga, de retour à Lubumbashi après une visite à Kasenga, a été on ne peut plus clair dans un déclaration au site congoplanete.com

logo afkrb.png"Si je porte ma candidature à la présidentielle de 2011, je trahirai mon Président de la République et mon parti le PPRD". Il attribue les rumeurs de sa candidature à une certaine presse avide de sensation, de "papier à vendre" et qui cherche à diviser le PPRD, le parti majoritaire. Il a également demandé à les katangais de faire confiance au président Kabila : "le PPRD et l’honorable Moïse Katumbi Chapwe n’ont, en vue, qu’un seul candidat à la présidence de la République en la personne de Joseph Kabila", a enfin déclaré Moïse Katumbi à congoplanete.com. Des propos qui ont au moins le mérite de la clareté.

30 mars 2010

La RDC nie le massacre de la LRA

"Le chiffre de 321 victimes d'Human Rights Watch (HRW) est manifestement exagéré" selon le le ministre congolais de la Justice Lessa Bambi Luzolo. Pour Kinshasa, le massacre des rebelles ougandais de la LRA, à la mi-décembre 2009, ne dépasse pas les 25 victimes. Human Rights Watch avance le chiffre de 321 personnes tuées au Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC).

logo afkrb.pngInterrogé par l'AFP, le ministre congolais de la Justice affirme qu'il s'agit 'd'événements qui se sont passés en décembre 2009 et l'ONG en parle comme si c'était d'actualité.Il n'y a pas eu des massacres comme l'affirme le rapport, mais quelques personnes attaquées au passage par les éléments incontrôlés".

Dans son rapport, l'ONG Human Rights Watch (HRW) affirme qu' au moins 321 civils ont tués mi-décembre 2009 lors d'un raid de rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans plusieurs villages du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Les meurtres ont eu lieu entre le 14 et le 17 décembre, dans une dizaine de villages du district du Haut-Uélé, dans la province Orientale (nord-est). Les faits viennent d'être connus.

De septembre 2008 à juin 2009, la LRA aurait tué 1200 personnes et enlevé 1400 personnes, dont 600 enfants et 400 femmes dans le nord-est de la RDC. En 2005, la cour pénale internationale a lancé des mandats d'arrêt contre le leader de la LRA, Joseph Kony, et 4 autres personnes pour crimes. Deux des suspects sont morts dans la brousse. Kony, Dominic Ongwen et Okot Odhiambo sont toujours recherchés. Un haut général des rebelles, Bok Abudema, a été tué par les troupes ougandaises en janvier.

 

28 mars 2010

RDC : Révision ou "tripatouillage" constitutionnel ?

Depuis le 15 mars dernier, une révision constitutionnelle est envisagée par l'Assemblée nationale de République démocratique du Congo (RDC). Portée par la moitié des 500 députés congolais, cette révision portera sur le processus de décentralisation, mais également sur le scrutin présidentiel et ce, un an seulement avant la prochaine élection. Une révision que personne ne juge indispensable et qui apparaît comme un simple calcul électoral.

DSC02393 copie.jpgLa révision proposée par les parlementaires souhaite d'abord supprimer le passage de 11 à 26 provinces prévu dans l'article 2 de la Constitution, de même que les 40% de recette que les provinces peuvent retenir à la source. Ces mesures visent clairement à stopper le processus de décentralisation de la RDC et à en réduire l'autonomie financière. De la taille d'un continent, la République démocratique du congo est un pays difficile à administrer et Kinshasa semble vouloir faire marche arrière et "re-concentrer" ainsi les pouvoirs.

Autre cheval de bataille de cette révision : le scrutin présidentiel. A quelques mois des prochaines élections, difficile de ne pas y voir un "tripatouillage" électoral de dernière minute. Aujourd'hui organisé en deux tours, le scrutin pourrait passer à un seul tour ou être maintenu à deux, mais en rallongeant la durée entre les deux tours (deux mois au lieu des deux semaines actuelles). De nombreux partis (dont le MLC) ou organisations politiques critiquent vivement cette révision. Union du Congo se demande si "la majorité présidentielle a peur de ne pas gagner l'élection avec le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, au point de vouloir modifier la Constitution au profit du mode de scrutin à un tour ? L'éventualité de l'allongement de l'intervalle entre les deux tours à deux mois, et non plus deux semaines, préfigure-t-elle l'intention de l'AMP de bloquer le processus électoral au second tour au cas où les données lui seraient défavorables ?" On peut effectivement se demander quelle urgence nécessite cette modification de dernière minute.

Une proposition de loi changerait également le mode de désignation des gouverneurs, qui ne seraient plus élus par les députes provinciaux mais désignés par le parti ou la coalition qui est majoritaire au sein de l'Assemblée provinciale. La dernière modification, qui fait aussi grincer des dents, concerne la composition du Conseil supérieur de la magistrature qui serait ouvert à des non magistrats et présidé par le chef de l'Etat. Pour être approuvée, cette révision constitutionnelle doit recueillir la majorité des 3/5èmes des membres de l'Assemblée natioale et du Sénat congolais

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

27 mars 2010

Laurent Nkunda : "Une affaire congolaise" ?

La Cour suprême de justice du Rwanda botte en touche : elle vient de renvoyer au tribunal militaire, l'affaire Nkunda, ex-rebelle congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a immédiatement salué la décision de la justice rwandaise et attend l'extradition de Laurent Nkunda en RDC.

Afrikarabia logo.pngLe ministre congolais de la Communication et porte- parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga confirme que "le gouvernement congolais a pris acte de la décision souveraine d'un pays souverain et nous attendons la réponse à la requête d'extradition en RDC de Laurent Nkunda que nous avons introduite pour qu'il soit jugé de ces actes au Nord et Sud Kivu".

Lambert Mende a affirmé "qu'on n'est pas encore à cette étape" mais déclare être en train de débattre avec le ministre de la Justice rwandaise pour l'extradition de l'ex -ebelle en RDC. La Cour suprême de justice du Rwanda s'est en effet déclarée incompétente pour juger la requête de l'avocat de Nkunda, concernant sa mise en liberté et a renvoyé l'affaire au tribunal militaire. Pour son avocat, qui s'est aussi réjoui de cette décision, il n'y a pas de mandat d'arrestation ni d'accusation contre Nkunda.

Nkunda avait été arrêté au Rwanda en janvier 2009, à la suite d'une opération militaire conjointe lancée par les armées rwandaises et congolaises pour traquer les combattants du mouvement rebelle Hutu rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) opérant dans les zones transfrontalières entre les deux pays.

A Kinshasa, Lambert Mende souligne que "l'affaire Nkunda est une affaire purement congolaise, ce sont les Congolais qui la résoudront avant quiconque".

Christophe Rigaud

25 mars 2010

RDC : Le pétrole, nouvel eldorado ?

Les grandes manoeuvres ont déjà commencé dans le secteur pétrolier en République démocratique du Congo (RDC). Avec 25 000 barils par jour, la RDC ne joue pas encore dans la cour des grands, mais son potentiel pétrolier pourrait prochainement exploser. La RDC vient d'annoncer l'ouverture de 10 blocs dans le lac Tanganyika et 6 blocs dans le lac Kivu. La compagnie Total prospecte également dans la région en vue d'y investir... la RDC peut-elle devenir le nouvel eldorado des pétroliers ?

Image 2.pngSi la RDC est connue pour ses richesses en minerais, le pays recelle également de nombreux gisements pétroliers, mais jusqu'en 1997, aucun ministère ne s'occupait du secteur. Depuis cette date un ministre est chargé des hydrocarbures, il s'agit qujourd'hui de Célestin Mbuyu Kabangu. Le gouvernement semble prendre la mesure de ce potentiel longtemps inexploité. Jusque là, seule la société Parenco faisait la pluie et le beau temps sur les gisements off shore et on shore du bassin côtier... ce qui représentait l'intégralité des 25 000 barils que produisait la RDC. Depuis peu, les autorités congolaises veulent rediscuter de leurs espaces maritimes avec leur voisin angolais...et pour cause : l'Angola exploite plus de 2 millions de barils par jour sur cette même zone ! Les autorités congolaises se battent donc pour faire appliquer un redécoupage plus équitable du plateau continental. Au final : un quart de cette zone pourrait revenir à la RDC... avec un sacré pactocle à la clé. Pour l'heure, l'Angola fait traîner les discussions... et la RDC ne montre pas vraiment d'empressement.

Autre enjeu de taille : l'Est de la Républqie démocratique du Congo (RDC). Sur le lac Albert, la RDC et l'Ouganda se partage l'exploitation pétrolière et en Ituri, plusieurs différents opposent les compagnies à l'Etat congolais, notamment la société Tullow Oil qui revendique plusieurs blocs d'extractions. Sur le lac Kivu, où le Rwanda et la RDC exploitent en commun les ressources pétrolières, la situation est plus confuses. Certes, un protocole a été signé entre les deux pays : mais le Rwanda exploite déjà ses propres blocs, alors que la RDC n'a pas encore commencé.

Une dernière zone s'étend entre le Bandundu, les deux Kasaï et l'Equateur. Dans l'immédiat, seuls quelques blocs ont été attribués, mais de nombreuses sociétés sont sur les rangs. Certaines attendent le nouveau code des hydrocarbures que l'Etat congolais devrait promulguer dans le courant de l'année. Mais une chose est sûre, cette nouvelle manne financière risque de prochainement bouleverser les rapports forces en République démocratique du Congo et rééquilibrer ainsi les ressources dans le pays. Certains territoires pourraient en effet se retrouver subitement "riches", notamment dans le Nord de la RDC... un "bienfait" qui n'a pas échappé aux différents mouvement militaires, déjà en première ligne pour contrôler ces gissements.

Photo : (c) www.afrikarabia.com

14 mars 2010

RDC : Le passeport de la discorde

La grogne monte devant les ambassades de République démocratique du Congo (RDC). Motif de la colère : l'obtention des nouveaux passeports biométriques. Le précieux sésame demande beaucoup de patience aux ressortissants congolais, rendant problématique le renouvellement des titres de séjours en France et compromettant le retour de certains congolais de l'étranger. La fronde a atteint son paroxysme, le 5 mars dernier, où une manifestation étaient organisée devant l'ambassade de RDC à Paris. Depuis, l'ambassadeur fait de son mieux pour expliquer... que tout va bien.

Image 7.pngLa tension reste vive entre l'ambassade de République Démocratique du Congo à Paris et certains ressortissants congolais de France. Les difficultés de délivrance du nouveau passeport biométrique font l'objets de fortes protestations. Au coeur de la colère des congolais de l'étranger, le cas dramatique d’un compatriote mort en Côte d’Ivoire, alors qu’il devait regagner Paris de toute urgence pour être hospitalisé. Nsingni Branly avait quitté la Côte d’Ivoire muni de son ancien passeport, mais au moment d'effectuer les formalités en vue de son retour à Paris, il n’a pas pu obtenir au nouveau passeport biométrique dans le délai voulu.... Bilan : Nsingni Branly est décédé à Abidjan.

Pour les manifestants qui demandaient des explications devant leur ambassade à Paris, le "passeport biométrique est une pièce mortelle pour les Congolais et nous ne pouvons pas être otages du gouvernement congolais". Ils souhaitaient protester contre le retard pris dans la délivrance du passeport biométrique aux résidents de France et accusait l'ambassadeur de RDC à Paris, Myra Ndjoku, de ne rien faire pour résoudre le problème.
Les manifestants demandaient simplement à être reçus par l'ambassadeur afin de proposer que le passeport biométrique et l'ancien passeport semi-biométrique soient utilisables le temps d'absorber le retard pris par les services consulaires. Mais l'ambassadeur n'a pas reçu les manifestants et dans une récente circulaire, le ministère congolais des Affaires étrangères a annoncé la fin immédiate de la validité des passeports congolais non biométriques encore en circulation... de quoi semer une belle pagaille pour tous les ressortissants congolais.

Christophe Rigaud

13 mars 2010

RDC : Inga 3 pourrait ne jamais voir le jour

Le projet de centrale hydro-électrique Inga 3 risque d'être annulé. Le plus grand complexe mondial de production d'électricité en République démocratique du Congo (RDC) est menacé par les atermoiements du gouvernement congolais.

DSC02385.JPGSelon le directeur général de Westcor, une des entreprises concernées par ce projet entre cinq pays africains, "la première phase (qui pourrait générer 5 gigawatts, sur un total de 100 gigawatts de puissance destinés aux marchés du sud de l'Europe et du Moyen-Orient) pourrait être annulée" signale le site lesafriques.com. "Si nous sommes aux prises avec un projet de 5000 MW, comment allons nous faire pour obtenir un projet de 100 000 MW ?", poursuit Pat Naidoo, directeur général de Westcor, qui a appris que son entreprise sera fermée. Voir www.lesafriques.com

Photo : Inga en 2005 (c) afrikarabia.com

12 mars 2010

RDC : L'UE prête à soutenir l'organisation des élections

Alors que l'incertitude plane à kinshasa sur les prochaines élections locales et générales en 2010 et 2011, la Commission européenne réaffirme son soutien à la bonne tenue des scrutins. La porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confie à afrikarabia.com "attendre de recevoir des informations sur l'organisation, le budget et la période, avant de prendre une décision sur la façon de soutenir ces élections".

ce.jpgAu moment où la communauté internationale presse le président Joseph Kabila de définir au plus vite un calendrier et de débloquer des moyens financiers pour les prochaines élections locales de 2010 et présidentielle et législative de 2011, afrikarabia.com a contacté la Commission européenne pour connaître ses intentions. On se souvient en effet que les élections présidentielles et législatives de 2006 et 2007n'avaient pu se tenir sans une aide majeure de l'Union européenne ainsi que la présence des casques bleus de la MONUC qui avaient assuré la sécurité et la logistique des scrutins. Le coût de ces élections, 370 millions d'euros, avait été principalement supporté par l'Union européenne.

Aujourd'hui, de nombreux congolais sont septiques sur la tenue, en temps et en heure, des prochaines élections en 2010 et 2011 : une révision du fichier électoral au point mort, un manque cruel de moyens financiers et des grèves à répétitions au sein de la Commission électorale indépendante (CEI). Interrogée par afrikarabia.com, Catherine Ray, porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confirme que "la Commission européenne est bien sûr en faveur de ces élections". Elle souligne que l'Europe "a déjà mis en place des appuis préliminaires, notamment auprès de la Commission électorale indépendante (CEI)" et rappelle "qu'il va de soi que la responsabilité première est celle de la République démocratique du Congo (RDC) et que la Commission compte y participer si la RDC le demande, dans le cadre d'une répartition des responsabilités avec les Etats membres et la Communauté internationale"... reste donc aux autorités congolaises à se manifester.

Christophe Rigaud

11 mars 2010

MONUC : Retrait total avant fin 2011

Kinshasa vient de demander le départ complet des casques bleus de la MONUC avant la fin 2011 en RDC. Les ONG tirent la sonnette d'alarme en estimant "qu'un tel retrait constituerait une catastrophe pour les civils, qui seraient ainsi livrés à la vindicte des différents belligérants".

logo afkrb.pngLe gouvernement congolais vient d'informer l'ONU de son souhait de voir un retrait total de la Monuc de RDC pendant l'année 2011, selon le ministre de l'Information de RDC, Lambert Mende.  En visite récemment en République démocratique du Congo, Alain Le Roy, secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations de maintien de la paix, a indiqué que le mandat de la Monuc, qui prend fin en juin prochain, incluait un projet de retrait, mais il a souligné qu'aucune date n'avait à ce jour été fixée. La Monuc est présente en RDC depuis 1999 pour aider le gouvernement congolais à rétablir son autorité. Forte de 20.000 hommes, elle est la force de maintien de la paix de l'Onu la plus importante au monde.

RDC : "Les élections de 2011 auront bien lieu"

Alexis Thambwe Mwamba est formel : "ces élections auront bel et bien lieu". Le ministre congolais des Affaires Etrangères a confirmé  l'organisation en 2011 en République démocratique du Congo (RDC), des élections urbaines, municipales et locales ainsi que les législatives et la présidentielle. Une déclaration poussée par les inquétudes formulées des Nations-Unies, des Etats-Unis et de l'Union européenne.

logo afkrb.pngAlexis Thambwe Mwamba l'a annoncé lorsqu'il exprimait, devant les ambassadeurs des Etats-Unis, du Canada, de la Suisse et d'Espagne ainsi le délégué du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC), les protestations du gouvernement congolais contre la publication, dans la presse internationale et nationale, d'une lettre des représentants des ces pays et organisations au président congolais Joseph Kabila, l'enjoignant à produire un calendrier intégral des élections de 2011, en violation de la convention de Vienne.

Pour le ministre congolais, "ces élections auront bel et bien lieu, car le président Kabila n'a pas l'intention de créer un vide institutionnel".

"Cette demande exprimée dans la lettre adressée au Président de la République par les signataires qualifiés, au nom de leurs pays et organisations, ainsi que par les ambassadeurs des Etats-Unis d' Amérique et d'Espagne, au nom de l'Union Européenne, ne sera pas suivie d'effet", a souligné Thambwe Mwamba. La demande de la requalification du mandat de la MONUC par le gouvernement ne peut pas être une occasion d'exercer une pression sur le gouvernement de la RDC. Pour le ministre des Affaires étrangères, l'attitude des partenaires de la RDC apparaît comme un véritable chantage à l' endroit du gouvernement de la RDC.

08 mars 2010

RDC : Le procès Bemba reporté en juillet

Nouveau report de procès pour l'ex vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba. L'ouverture du procès est remise au 5 juillet, a annoncé la Cour Pénale Internationale de La Haye (CPI). Les avocats de la défense ont contesté la recevabilité des poursuites pour crimes de guerre engagées contre le dirigeant congolais.

DSC03834 copie.jpgLe procès devait s'ouvrir le 27 avril, mais la CPI a finalement indiqué lundi qu'à cette date, une audience se tiendrait pour discuter de la contestation par la défense de la recevabilité des poursuites. Bemba, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006 en République démocratique du Congo, est accusé par la CPI d'être pénalement responsable d'une campagne de meurtres, de viols et de tortures menée en 2002-2003 en République Centrafricaine par les hommes de son Mouvement de libération du Congo (MLC). Jean-Pierre Bemba devra répondre de deux chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et de trois chefs d'accusation de crimes de guerre. Arrêté en mai 2008 en Belgique, il a été transféré deux mois plus tard à la CPI.

Photo : Jean-Pierre Bemba en 2006 à Kinshasa (c) afrikarabia.com

23:28 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : bemba, cpi, rdc, rd congo, mlc

07 mars 2010

RDPC : 120 propositions pour changer la RDC

Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), Gaspard-Hubert Lonsi Koko affûte son programme en dévoilant ses 120 propositions pour la RDC. Sous la bannière du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) et de son mouvement, Union du Congo (UDC), Gaspard-Hubert Lonso Koko dresse un constat très exhaustif de la situation en RDC et propose toute une série de mesures avec pour valeurs : liberté, égalité, sécurité et prospérité. Un programme plein de bonnes intentions mais non-chiffré, qui peut vite se heurter à la réalité du pays. L'Etat congolais bénéficie en effet de très faibles ressources et donc d'une marge de manoeuvre limitée... voire inexistante.

Dessin Gaspard Hubert Lonsi Koko.pngGaspard-Hubert Lonsi Koko passe en revue l'ensemble des domaines qu'il souhaite faire évoluer en RDC.  De la lettre A comme administration ou agriculture, à la lettre Z comme zone franche économique, en passant par la santé, l'éducation, la défense, l'accès à l'eau ou à l'électricité. Beaucoup de ces propositions tiennent du bon sens, comme la volonté d'arriver à l'autosuffisance alimentaire, la nécessité d'avoir une armée citoyenne, républicaine et performante, un Etat sans corromption et l'accès pour tous à l'eau, l'électricité, l'éducation ainsi que des moyens de transport et des infrastructures de communication performantes... il y a bien plus de 5 chantiers dans ce programme. Il faut aussi noter l'approche humaniste et démocrate de Gaspard-Hubert Lonsi Koko : liberté de la presse, démocratie participative, renforcement du secteur associatif, diaspora mieux intégrée, égalité hommes-femmes et protection des femmes, plus de pouvoirs décentralisés... A souligner également, la création d'une loterie nationale pour financer des projets de développement et l'étrange demande de rattachement de la République démocratique du Congo à l'OTAN !

On attend surtout le chiffrage de ce programme de gouvernement pour en juger de sa crédibilté, ainsi que des moyens de le financer. Nous vous proposons de prendre connaissance des 120 propositions pour la RDC du RDPC en cliquant sur ce lien.

Christophe Rigaud

06 mars 2010

RDC : Les élections de 2011 seront-elles reportées ?

Revision du fichier électorale à refaire, absence de financement, grèves à répétition au sein de Commission électorale indépendante (CEI) et manque de volonté politique auront-ils raisons des prochaines élections présidentielles et législatives prévues en 2011 en République démocratique du Congo (RDC) ? L'incertitude qui plane sur la tenue des prochains scrutins fait dire à certains observateurs que les prochaines élections pourraient être retardées d'au moins une année.

logo_cei.pngUne série de déconvenues hypothèques sérieusement la tenue en 2011 des prochaines élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC). La dernière mauvaise nouvelle en date provient de la Commission électorale indépendante (CEI). Les opérations de révision du fichier électoral, prévu en 2009, sont toujours au point mort ; mais bien pire, à Kinshasa, tout est à refaire ! La capitale était la seule province à avoir recensé ses électeurs... mais une fois la révision terminée, les critères d'attribution ont été modifiés. Les anciennes cartes d'électeurs n'étant maintenant plus valables, il faudra donc tout reprendre à zéro et convoquer l'intégralité des électeurs. La CEI annonce maintenant le début des nouvelles opérations de révision du fichier électoral pour le 19 mai 2010 ! Le coup d’envoi devrait être donné ensuite dans les provinces du Katanga, de Maniema, du Bas Congo et du Kasaï Occidental... mais on peut douter de l'achèvement de cette révision avant 2011.

Outre un planning serré, la CEI doit affronter un deuxième problème : le manque cruel de moyens financiers. Le personnel réclame plus de 10 mois d'arriéré de salaire pour continuer son travail... un non-paiement qui bloque pour l'instant la fameuse révision du fichier électoral. Pour la tenue même des scrutins (élections présidentielles et législativse), les fonds manquent aussi cruellement. L'organisation des élections de 2006 avait coûté près de 300 millions d'euros, dont une bonne partie venait de l'Union européenne (UE). Pour 2011, le président Kabila avait annoncé prendre en charge l'intégralité de ce coût, mais depuis... plus de nouvelle et pas de chiffrage. Le manque de financement de la CEI laisse à penser que l'Etat congolais n'a pas vraiment les moyens de ses ambitions... inquiétant donc, à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle ! La Commission européenne n'a pour l'instant donné aucune information sur un éventuel financement des élections en République démocratique du Congo (RDC).

Enfin, une dernière source d'inquiétude : le départ des soldats de la MONUC. Les casques bleus, outre la sécurité du scrutin en 2006, avaient assurés le déploiement et le transport des kits électoraux aux 4 coins de ce pays-continent... une aide logistique qui s'était avèrée indispensable à la bonne tenue des élections.

Entre un timing très serré et une absence totale de financement... les prochaines élections en RDC pourraient être tout bonnement reportées (1 an, 2 ans ?). Le doute gagne désormais tous des esprits,  surtout que le pouvoir en place pourrait avoir intérêt à prendre son temps pour l’organisation des prochains scrutins.

Christophe Rigaud

MONUC : Un premier contingent partirait fin juin

Les casques bleus de l'ONU en RDC (MONUC) pourraient commencer à retirer un contingent dès la fin juin 2010. Mais aucun retrait global n'est annoncé, certaines "tâches cruciales" restent encore à accomplir selon le chef des opérations de maintien de la paix.


Afrikarabia logo.pngD'après Alain Le Roy, cité par l'AFP, "les premières troupes pourraient être en mesure de quitter l'ouest de la RDC autour du 30 juin 2010". L'ONU discute actuellement "des modalités" du désengagement progressif de la Monuc, que Kinshasa souhaite voir commencer dès le 30 juin. Mais pour les Nations-Unies, notamment à l'Est du pays, où la situation sécuritaire est extrêmement préoccupante, "il y a encore beaucoup de travail à faire". La Monuc, dont le mandat actuel expire le 31 mai, est présente en RDC depuis 1999.

 

03 mars 2010

La RDC presse la MONUC à se retirer

Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) vient de faire parvenir à la mission de l'ONU dans le pays de commencer son désengagement progressif à partir de la fin-juin. Le 30 juin, jour du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, Kinshasa souhaite que le départ des casques bleus se "matérialise".

Logo ONU.jpgA la MONUC, on ne sait pas encore, quelles seront les troupes à partir en priorité. Les modalités du retrait sont en cours de négociation entre les autorités congolaises et l'ONU. La MONUC annonce tout de même que les régions encore en conflit ne seront pas touchées par cette forte réduction d'effectifs. Il faut rappeler que l'Est de la République démocratique du Congo est une des zones les plus instables d'Afrique centrale. Plusieurs groupes armées, dont les rebelles hutus des FDLR, mènent une importante guérilla depuis plus de 10 ans.

Christophe Rigaud

 

28 février 2010

RDC : Kongotimes ressuscite André-Philippe Futa !

Si c'est une blague, elle est de bien mauvais goût. Un article du site Kongotimes donne la parole à André-Philippe Futa, présenté comme ancien ministre de l'économie de République démocratique du Congo (RDC). André-Philippe Futa est interrogé sur la composition du nouveau gouvernement d'Adolphe Muzito, il y a quelques semaines. Seul problème : André-Philippe Futa est décédé d'une crise cardiaque le 1er octobre 2009, il y a plus de 5 mois !

Andre Philippe Futa.pngL'interview est sans conteste un canulard qui permet à Kongotimes de critiquer la composition du nouveau gouvernement voulu par Joseph Kabila... mais l'exercices est pour le moins "limite", ne serait-ce qu'en pensant à la famille de l'ancien ministre de l'Economie. Voici d'ailleurs un extrait de cette "interview" :

Quelle lecture faites-vous du remaniement du Gouvernement opéré par le président Kabila?

Je pense que le Raïs, comme vous l’appelez affectueusement, a raté le coche. Car, politiquement parlant, lorsque plus de sept mois s’écoule entre l’annonce d’un remaniement et son effectivité, on doit, logiquement, opérer un remaniement de fond en comble, si on ne change pas de Premier ministre, pour ne pas dire tout le Gouvernement. Or, non seulement que pour un remaniement, ce ne fut qu’un simple réaménagement technique, mais en plus, cela s’est limité à quelques ministres considérés parfois comme des menus fretins. Pour moi cela a été un non événement.

Car, l’événement aurait été le remplacement de tous les chefs des partis politiques, qu’ils se consacrent à la préparation de prochaines échéances électorales. De la sorte, ce sont des gens rompus en la matière qui devraient les remplacer au Gouvernement, au lieu de prendre ceux qui doivent encore, pendant trois mois environ, apprendre à maîtriser les dossiers d’Etat. Le cas, par exemple, de Gilbert Tshiongo Tshibinkubula wa Ntumba prouve qu’il était possible de remercier les chefs des partis pour les remplacer par des «vertébrés».

Vous en parlez si bien comme si vous n’aviez pas été chef de parti politique et ministre vous-même?

Vous avez raison, mais de là où je suis, la lecture n’est plus la même. Sur terre, on a besoin de la richesse pour jouir de la vie. Ce qui n’est pas le cas ici où on a une autre vision et où l’on regrette certaines erreurs commises sur terre. Donc, il ne faut pas attendre de moi aujourd’hui que je débite un discours politicien qui ne va d’ailleurs pas me servir. En un mot, ce n’est plus le même Philippe Futa et c’est pourquoi je ne suis plus du monde pour en garder les habitudes. Une fois dans l’au-delà, on a un regard porté sur ce qu’on aurait pu éviter pour réaliser un bon parcours sur terre. Je peux me permettre de vous rappeler que j’ai pleinement vécu sur terre et ce ne sont pas des richesses qui me manquaient. Mais, actuellement, c’est à peu près le regard d’un sage qui se voit dans l’obligation d’aider les autres, qui ne connaissent pas ce qui survient après la mort, à vivre honnêtement sur terre et à ne pas nuire inutilement aux autres qui ont aussi droit à la vie sur terre.

Lire la suite sur Kongotimes.

Photo : AP Futa en 2005 (c) afrikarabia.com

RDC : Kabarebe devrait s'expliquer sur l'arrestation de Laurent Nkunda

Selon les avocats de la famille de l'ex rebelle congolais, Laurent Nkunda, le général James Kabarebe, Chef d’Etat-major Général des Forces de Défense du Rwanda (RDF) doit comparaître devant la Cour Suprême du Rwanda lundi 1er mars 2010. Il doit répondre de la détention illégale de Laurent Nkunda, l'ancien leader du CNDP en République démocratique du Congo (RDC).

Afrikarabia logo.pngDans une requête du 30 Novembre 2009 au greffe de la plus haute juridiction du Rwanda, les avocats du général Nkunda avaient cité le général James Kabarebe comme auteur principal de la détention illégale de leur client. Dans un communiqué, les avocats de Laurent Nkunda indiquent "qu' au cours de la première audience convoquée par la Cour Suprême du Rwanda dans ce dossier le 13 janvier dernier, Madame la Présidente de cette haute juridiction avait accédé à la requête écrite du Général James KABAREBE sollicitant une remise d’audience au motif que les obligations de service empêcheraient sa disponibilité avant la date du 26 février 2010".

Une nouvelle audience a donc été convoquée lundi 1er mars 2010 au cours de laquelle, James Kabarebe devra se présenter accompagné de Laurent Nkunda.rapellons que Laurent Nkunda est détenu au Rwanda depuis le 22 janvier 2009. 400 jours d'emprisonnement, sans qu'on lui ai signifié les motifs de son arrestation, ni présenté devant une juridiction pour être entendu.

 

27 février 2010

RDC : RFI toujours censurée !

Accusée de "démoraliser" (sic) l'armée congolaise, Kinshasa maintient l'interdiction d'émettre de Radio France Internationale (RFI)... une suspension en vigueur depuis juillet 2009, qui prive les congolais d'un média important en Afrique. Un silence radio qui commence à devenir assourdissant.

Image 1.pngSelon le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), le signal de RFI a été coupé pour avoir participé à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du congo (FARDC) qui protège le pays". Pour Lambert Mende, le ministre congolais de la communication, RFI "interfère dans les opérations militaires de la RDC. Je ne suis pas d'accord qu'on puisse démoraliser notre armée. Je ne suis pas d'accord qu'on puisse émasculer militairement notre pays".
Une pétition circule actuellement en RDC. A l'initiative de Journaliste en danger (JED) et intitulée "Libérez l'info, ouvrez RFI", cette pétition indique que priver le public d'accès à un média comme RFI constitue une grave violation de la Constitution.

www.afrikarabia.com s'associe à cette pétition qui vous pouvez signer sur : www.jed-afrique.org

Christophe Rigaud

25 février 2010

Sarkozy à Kigali, inquiétudes à Kinshasa

En RDC, la réconciliation annoncée entre la France et le Rwanda soulève de nombreuses interrogations. Les congolais se souviennent de la "nouvelle approche de paix" lancée par le président français en janvier 2009. Nicolas Sarokzy avait suggéré le "partage en commun de l’espace et des richesses minières" entre les deux voisins... une "balkanisation" qui redoute de nombreux congolais.

logo afkrb.pngSera-t-il question de la République démocratique du Congo (RDC) au cours de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Paul Kagame, le président du Rwanda ? Sans aucun doute. Le "plan Sarkozy", dénoncé en RDC, prévoyait un partage des richesses minières, dont regorge l'immense congo avec le "petit" Rwanda. Nicolas Sarkozy souhaitait ni plus ni moins mettre en place un "marché commun" pour favoriser les échanges économiques. Il n'en fallait pas plus pour les congolais d'y voir une "OPA" rawandaise sur le riche Kivu.

En visite officielle à Kinshasa, Nicolas Sarkozy s’était défendu de disposer d’un "plan". Selon lui, ses propos ont été "mal interprétés", et il avait réaffirmé son attachement à "l’intangibilité des frontières" de la République démocratique du Congo (RDC). "La première vérité, c’est que la souveraineté du Congo est inaliénable et la France sera toujours à vos côtés pour le respect de cette souveraineté", avait déclaré le président français à Kinshasa.

Pour rassurer tout le monde, l’ambassadeur de France en RDC, avait martelé que la "coopération régionale est un facteur de paix" et que "la balkanisation de la RDC n’a jamais été à l’ordre du jour en France". Quel discours tiendra Nicolas Sarkozy à Paul Kagame ?

Christophe Rigaud

23 février 2010

RDC : Le CNDP, grand absent du remaniement

Le CNDP devra encore patienter un peu pour être intégré au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC). L'ancienne rébellion ne compte aucun de ses membres dans le nouveau gouvernement Muzito II. Une absence que regrette le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), que dirigeait le dissident Laurent Nkunda.

images.jpgLe secrétaire général du CNDP, Kambatshu Ngeve, a expliqué que son parti n’a pas été consulté par le Premier ministre Adolphe Muzito, qui avait pourtant la charge de le contacter. "C’est une violation délibérée de l’accord de paix de Goma par le gouvernement de la RDC. Le gouvernement congolais est champion dans les violations des accords , c’est pour cela qu’ il y a des problèmes à l’Est de la RDC"  a-t-il déclaré à la presse.

Après des concertations à Goma, le 23 mars 2009, les membres du CNDP avaient fait le déplacement de Kinshasa sous la conduite de Désiré Kamanzi, président actuel du mouvement. Les pourparlers entre le CNDP et le gouvernement avaient porté principalement sur l’intégration de leurs hommes dans l’armée régulière, la reconnaissance de leurs grades, le changement du mouvement armé en parti politique ainsi que la participation de son mouvement au pouvoir

Pourtant, selon le gouvernement congolais, le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), "verra son intégration politique se matérialiser au cours du processus déjà enclenché", selon Lambert Mende. Pour le porte-parole du gouvernement, celui-ci "respectera ses engagements pris lors de ses accords signés avec les ex-groupes armés, dont le CNDP". Des propos appaisants qui ne parviennent pas à masquer la colère du mouvement rebelle.

Christophe Rigaud