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03 novembre 2009

RDC : Les 505 morts de Kimia II

Les massacres commis par les FARDC entre mars et août dernier au cours de l'opération Kimia II viennent d'être chiffrés par l'ONG Human Rights Watch (HRW). Triste bilan : au moins 500 civils ont été tué par les troupes régulières congolaises (FARDC). Des chiffres embarassants pour Kinshasa, qui les juge "irresponsables et criminels".

Human Rights watch logo.jpgHuman Rights Watch vient de rendre public son rapport sur les massacres de l'opération de sécurisation Kimia II. Selon Anneke Van Woudenberg, de l'ONG américaine, son enquête précise que « nous avons des informations des crimes de guerre commis par les soldats des FARDC. Cette fois-ci, on a des informations des massacres des civils dans la région de Nyabiondo et de Pinga au Nord-Kivu. Là, nous avons documenté au moins de 270 personnes tuées par les soldats des FARDC, la plupart en août de cette année. Mais, en fait maintenant, nous avons ici un total de, au moins 505 civils tués par les soldats des FARDC depuis le début des opérations Kimia II.»

Dans son rapport, HRW précise que "la plupart des victimes des massacres d’août dans les villages de Mashango et de Ndoruma étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. D’autres avaient été découpées à coups de machette, battues à mort avec des gourdins ou bien abattues au moment où elles tentaient à s’enfuir". D’après la chercheuse de l’ONG, dans tous les cas documentés, les soldats FARDC prenaient les civils comme des collaborateurs des FDLR ou de leurs alliés. Human Rights Watch accuse également dans le même communiqué les FDLR d’avoir tué de leur côté au moins 630 civils dans la même région et durant la même période.

Le ministre de la Communication et Media et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qualifie le rapport de HRW de « non seulement illégitime, mais irresponsable et même criminel.» Il explique que les FARDC, une armée nationale d’un pays souverain, sont en train d’exercer leurs devoirs constitutionnels de sauvegarder le pays d’une attaque terroriste des groupes étrangers, définis comme tel par le droit internationale. Pendant ce temps, fait remarquer Mende, « ces messieurs de Human Rights Watch s’amusent, parce qu’ils veulent conserver leurs débouchées humanitaires dans ce pays, à démobiliser la communauté internationale pour que le Congo reste cette jungle où l’on se tue à souhait et où l’on a besoin de Zorro et de Tarzan, comme ces messieurs de Human Rights Watch.»

02 novembre 2009

RDC : Qui menace François Muamba ?

Le secrétaire général du MLC, François Muamba se dit menacé de mort. Une série de SMS lui demande de démissionner de ses fonctions au sein du parti de Jean-Pierre Bemba. La violence des messages a poussé des députés du Kasaï à soutenir publiquement François Muamba et s'inquiètent de ces dérives. Pour de nombreux observateurs, ces menaces de mort ne sont pas sans rapport avec la campagne électorale dans la province de l'Equateur où certains députés MLC souhaitent faire cavaliers seuls.

Image 2.pngPar deux fois en deux jours, le secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (MLC), François Muamba a reçu des SMS hostiles lui demandant de démissionner de ses responsabilités au MLC. Le deuxième SMS, plus violent, est signé Joris Nkombe et se résume selon Africanews par ces mots : "plainte de trahison, insécurité, désaveu de Muamba, ultimatum, incursion". Sur son site internet www.mpdc.fr, Joris Nkombe demande ouvertement la démission de Muamba, estimant que celui-ci "n'est plus qualifié pour mener le combat".Ces menaces semblent donc bien venir de l'Equateur, où se déroulent des élections provinciales sous tensions (voir Afrikarabia du 1 novembre 2009).

Face aux menaces sur François Muamba, des députés des deux Kasaï demandent une mise au point de Jean-Pierre Bemba et du MLC et de garantir la sécurité de son secrétaire général. Ils souhaitent aussi que les "notables de l'Equateur enterrent la hache de guerre".

Christophe Rigaud

01 novembre 2009

RDC : Le MLC pourrait perdre l'Equateur

Le fief historique de Jean-Pierre Bemba pourrait finalement tomber entre les mains de l'AMP de Joseph Kabila. La province de l'Equateur doit prochainement élire un nouveau gouverneur, en remplacement de José Makila. Les 5 candidats sont désormais connus : Jean-Claude Baende, Gabriel Bolonge, Michel Bongongo Ikoli, Jean-Lucien Bussa Tongba et José Engbanda Mananga sont retenus. L'actuel gouverneur, Jean-Claude Baende, semble favori.

carte_rdc_new.jpgAux dernières nouvelles, le gouverneur intérimaire et candidat officieux de l'AMP, Jean-Claude Baende aurait rassemblé sur son nom le MLC Vincent Mokako et plus de 70 députés provinciaux... une belle avance à quelques jours du scrutin, le 13 novembre prochain. Même si le MLC peut compter sur la mobilisation des députés encore fidèles à José Makila, l'AMP pourrait ravir à Jean-Pierre Bemba son fief de l'Equateur. Selon des observateurs politiques, cités par Digitalcongo.net, "le Mouvement de Libération du Congo de Jean Pierre Bemba n’a plus les mêmes chances qu’à la première élection de 2006 qui a porté José Makila à la tête de l’Equateur". Le parti de l'ex vice-président Bemba part plus divisé que jamais avec deux can­didats, Lucien et Gaby Bolenge. Reste à connaître la capacité de mobilisation du MLC. Pour garder l'Equateur, le MLC devra convaincre les 108 députés provinciaux de l’Equateur dont une soixantaine soutenait déjà le gouverneur intérimaire Claude Baende. Le parti de Joseph Kabila pourrait donc s'emparer de cette province, qui constitue un important réservoir de voix au niveau national... et ainsi prendre une longueur d'avance, en vue du scrutin présidentiel de 2011.

Christophe Rigaud

31 octobre 2009

RDC : Kinshasa sauve une fois de plus le soldat Ntaganda

Le gouvernement congolais ne remettra pas à la Cour pénale internationale (CPI) l'ex-chef rebelle Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre. Son porte-parole, Lambert Mende, précise que "les chicaneries autour des poursuites à engager sans délai sont de nature à infliger à ce pays fragile un remède pire que le mal". Pour Kinshasa, livrer Ntaganda compromettrait les chances de paix au Kivu. Ntaganda sauve sa tête une fois de plus... jusquà quand ?

Image 3.pngLe président Joseph Kabila avait prévenu : "la paix et la sécurité du Nord-Kivu passent avant toute chose", quitte à protéger un criminel de guerre. Depuis le début de l'année les pressions de la communauté internationale se sont multipliées, demandant au gouvernement de République démocratique du congo (RDC) de leur remettre Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré au grade de général dans l'armée congolaise. Officiellement assigné à des fonctions non opérationnelles, en réalité Ntaganda est un des responsables de la campagne Kimya II, engagée par les forces armées congolaises (FARDC) contre les rebelles hutus encore présents au Kivu.

27 octobre 2009

RDC : Les faux documents de l'affaire de Dieuleveult

La thèse du meurtre de Philippe de Dieuleveult a du plomb dans l'aile. Il y a un an, la revue XXI, affirmait que l'animateur français, n'était pas mort de noyade dans les rapides d'Inga (RDC), mais avait été assassiné par les services secrets zaïrois de l'époque. Un procès verbal d'audition révélait les mobiles suposés du meurtre : Philippe de Dieuleveult était un membre des services secret français (DGSE)... en mission. Or, une enquête française vient de démontrer que le document est un faux. Un document, acheté 150 dollars par la journaliste de la revue XXI.

Image 5.pngDans son enquête de 2008, le magazine XXI affirmait que le 8 août 1985, deux jours après la disparition officielle des sept membres de l'expédition "Africa Raft" près de la centrale électrique d'Inga, Philippe de Dieuleveult était interrogé à Kinshasa par un commandant de la "Division spéciale présidentielle" (DSP), la garde personnelle du président Mobutu. Le PV (procès verbal) de l'audition était même reproduit dans la revue.

Mais une enquête du parquet de Paris vient de conclure que e document "n'est pas authentique". Une information confidentielle publiée par le site du Point.fr. Pour les enquêteurs, la signature de Philippe de Dieuleveult qui figure sur ce document "a été scannée, puis rehaussée à l'encre". D'autres incohérences ont été relevé par les policiers, comme la mention d'un tournage de l'émission "La chasse au trésor" au Tchad... émission qui n'a jamais été tourné. Une "erreur" sur le nombre des enfants de l'animateur français au moment des faits est également présente sur le PV d'audition... autant d'informations qu'auraient pu vérifier la journaliste Anna Miquel avant la publication de l'article.

La journaliste de XXI reconnaît avoir acheté ces documents pour environ 150 dollars mais assure qu'ils "contenaient des informations précises et crédibles" qu'elle n'avait "aucun moyen de faire expertiser". Pour Anna Miquel, le doute subsiste : "cela ne remet en question ni la thèse de l'assassinat ni la qualité de mon enquête". Affaire à suivre.

Christophe Rigaud

Photo : fleuve congo 2005 (c) Ch. Rigaud

24 octobre 2009

RDC : Le procès Bemba prévu début 2010

C'est du côté de Bangui, la capitale centrafricaine, qu'il faut regarder pour comprendre que la tenue du procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) est imminente. Une opération de séduction et d'information à grande échelle est en effet lancée ce mois-ci, en Centrafrique, par la CPI. Une importante campagne télévisée vise à s'assurer de la collaboration de la population à l'enquête contre de l'ex leader congolais et à faire accélérer le procès. Plusieurs sources, proches de l'enquête, confirment que le procès de Jean-Pierre Bemba débuterait au premier trimestre 2010.

DSC03995 copie.jpgLa coïncidence est en troublante. Comment expliquer le démarrage de cette campagne de sensibilisation de la population, si ce n'est pour annoncer le prochain procès de Jean-Pierre Bemba ? Dans cette instruction, de nombreux témoignages importants sont encore attendus et la CPI cherche ainsi à éviter les désistements et rétractations de dernière minute. Ce programme de sensibilisation est aussi destiné à recueillir de nouveaux témoignages au sein de la population, principale victime des exactions imputées aux troupes de Bemba.

Rappelons que le leader du MCL et ancien vice-président de République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis par sa milice entre 2002 et 2003 en République centrafricaine. A l'époque, les troupes de Jean-Pierre Bemba étaient venues en aide au président Ange-Félix Patassé. Patassé est pourtant le grand absent du procès. Mais les centrafricains ne voient pas comment Ange-Félix Patassé pourraient échapper au procés Bemba... au moins en tant que témoin. En Centrafrique, on ne comprend en effet pas pourquoi la justice internationale s'en prend au Congolais Bemba, alors que celui qui l'a invité à venir se battre dans le pays, n'est pas inquièté.

Tous les efforts de communication de la CPI n'arriveront donc pas à masquer les ambiguïtés de l'affaire Bemba. Alors qu'Ange-Félix Patté, de retour dans son pays, sera libre de revenir aux affaires en se présentant aux élections présidentielles de 2010 en Centrafrique ; Jean-Pierre Bemba, va bientôt entamer sa deuxième année en prison, loin des préparatifs de la présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo.

Christophe Rigaud

photo : Jean-Pierre Bemba à Kinshasa en 2006 (c) Christophe Rigaud

23 octobre 2009

RDC-ANGOLA : Vers une guerre du pétrole ?

Les incursions de l'armée angolaise en République démocratique du Congo (RDC) se suivent... et se ressemblent. Des soldats angolais occupent depuis quelques jours le territoire de Tshela, au Bas-Congo, à 200 km à l'ouest de Matadi. Des ONG locales demandent une réaction du gouvernement congolais... en vain pour le moment.

Image 1.pngLes villages de Mbata Yema et Kata Kangu ont été vidé de leurs habitants. La population a fui les incursions répétées de l’armée angolaise. Des militaires angolais patrouillent régulièrement dans cette zone, a indiqué une ONG locale. Selon l'Unapadec, "les villageois ne vont plus dans leurs champs depuis plus d’une semaine, par crainte de la présence des militaires angolais. Ces soldats ont installé leur campement précisément dans les forêts des villages Kata Kangu et Kikwango Mbemba". Ces incursions armées à répétition au Bas Congo affectent la production agricole. "Celle-ci a diminué et déjà la malnutrition s’installe", selon un responsable de l’Unapadec.

Vendredi, radiookapi.net essaie de joindre des hauts responsables du gouvernement congolais, qui affirment "n’avoir pas reçu de rapport sur une quelconque incursion des soldats angolais dans la province du Bas Congo, promettant toutefois de vérifier cette information". Ces responsables congolais veulent d'abord vérifier les faits sur le terrain, "il y a tellement des rumeurs qui circulent dans ce pays".

Depuis février 2007, les incursions angolais se suivent à rythme régulier. Le conflit frontalier qui oppose l'Angola à la RDC est abordée en octobre 2007, où des experts congolais, angolais, portugais et belges se retrouvent à Bruxelles pour traiter le dossier. En mars 2009, une autre incursion angolaise est signalée dans les villages de Sava Ina et Kuzi.

Les raisons du conflit sont à chercher dans l’exploitation du pétrole aux larges de l’océan Atlantique. L’Angola ne semble pas apprécier la délimitation des espaces maritimes de la RDC. Une mission permanente de l’Angola auprès des Nations unies l’a fait savoir : "le gouvernement angolais rejette la délimitation unilatérale de toutes les zones maritimes, y compris le plateau continental et demande l’application des règles du droit international, et l’application de la jurisprudence internationale en la matière ". Seule une vraie négociation bilatérale entre la RDC et l'Angola peut maintenant éviter le pire : l’ouverture d’un nouveau front à l’ouest, entre la RDC et l’Angola.

Christophe Rigaud


17 octobre 2009

RDC : Nkunda sans nouvelle de Kagame

Les avocats de Laurent Nkunda n'en reviennent toujours pas. Depuis début octobre, ils sont toujours sans nouvelle de leur demande de rencontre avec le président rwandais, Paul Kagame. Mais plus inquiètant pour eux, la Haute Cour Militaire de Kigali vient récemment de refuser de donner suite à la requête de mise en liberté de l'ex chef rebelle congolais. Devant le "silence radio" de Kigali, la défense de Laurent Nkunda dénonce l'obstruction du Rwanda en "violation avec les droits fondamentaux" du prévenu. L'encombrant général rebelle semble donc bel et bien condamné à rester en prison, alors que Kigali et Kinshasa poursuivent leur délicat rapprochement diplomatique.

Image 1.pngSelon les avocats de Laurent Nkunda, le Président de la Haute Cour Militaire a refusé de convoquer une audience pour juger la requête de mise en liberté de Laurent Nkunda, sous prétexte "qu’une autre juridiction est déjà saisie de l’affaire". Après de nombreuses demandes de remise en liberté, les avocats du prévenu estiment que "de nouveau, les droits fondamentaux de Laurent Nkunda sont violés car la justice rwandaise refuse de se prononcer sur la légalité de sa détention".

La défense de Laurent Nkunda ont donc l’intention de s’adresser à la Cour Suprême de la République du Rwanda, la plus haute juridiction au pays. L'avocat de l'ex rebelle se dit "très déçu par la tournure des évènements. Dans un pays qui se dit gouverné par la règle de droit, les tribunaux doivent protéger les libertés individuelles, ce qui n’est manifestement pas le cas ici. Cela dit, je ne suis pas découragé pour autant, il nous reste la Cour Suprême et j’ai confiance qu’elle acceptera de se prononcer sur la détention illégale de Laurent Nunda".

Christophe Rigaud

16 octobre 2009

ONU : «Tous les témoins sont au rouge en RDC»

C’est un rapport accablant sur les Droits de l'Homme en République démocratique du Congo (RDC) que vient de publier un expert de l'ONU. Philip Alston, rapporteur spécial de l’ONU presse la communauté internationale d'agir pour éviter "une nouvelle effusion de sang" dans certaines régions du pays. FARDC, LRA, situation au Bas-Congo, tout y passe…

Carte de RDC.gifCe rapport explosif de l’ONU sur la situation en RDC révèle tout d’abord l’existence du "massacre" commis le 26 avril par une unité de l'armée de Kinshasa, dans un camp de réfugiés hutu rwandais à Shalio (Nord-Kivu, est). AFRIKARABIA avait déjà relayée cette information hier, faisant état d’au moins « 50 réfugiés tués" et une quarantaine de femmes "enlevées". Mais Philip Alston note dans son rapport que ces tueries se sont déroulées « en pleine opération "Kimia II" menée depuis mars au Nord et Sud-Kivu par les Forces armées de RDC (FARDC), appuyées par les Casques bleus de l'ONU (Monuc) ». La charge du rapporteur Alston contre la Monuc est sans appel : « FARDC et Monuc doivent changer leur stratégie. Le mandat du Conseil de sécurité a transformé la Monuc en une partie au conflit. L'impunité est chronique. Pour les FARDC tout est permis ». Pour le rapporteur de l’ONU, « c'est la cause principale de la continuation des tueries et le résultat des lacunes graves du système judiciaire à tous ses niveaux ».

L'enquêteur s'inquiète également de la situation en Province Orientale (nord-est), "véritable poudrière" où la rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) "sévit toujours", avec 22 meurtres et 37 enlèvements relevés en septembre, alors que Kinshasa "s'apprête à crier victoire". Pour terminer cette liste noire, l’auteur du rapport relève enfin une situation « hautement répressive de l'appareil de l'Etat » dans le Bas-Congo, après avoir été interdit par la police et les autorités locales de rencontrer des témoins et victimes de violences de la part des forces de sécurité. "Tous les témoins sont au rouge en RDC", pour Philip Alston. Le rapporteur appelle le gouvernement congolais et la communauté internationale à « prendre des mesures immédiates de prévention pour empêcher une nouvelle effusion de sang prévisible à l'ouest, en Province Orientale et dans les Kivus ».

Christophe Rigaud

15 octobre 2009

RDC : L'ONU met la pression sur les FARDC

L'armée régulière congolaise (FARDC) a massacré au moins 50 réfugiés rwandais en marge d'opérations appuyées par les casques bleus de l'Onu contre des rebelles implantés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Logo ONU.jpgSelon un rapport diffusé des Nations unies ce massacre s'est produit le 27 avril dernier près de Shalio, un village de la province du Sud-Kivu. Des soldats, pour la plupart d'anciens rebelles tutsis congolais intégrés dans les forces armées de RDC, sont entrés dans un camp qui "était largement occupé par des femmes, des enfants et des vieillards" et "ont mené une tentative délibérée d'en éliminer tous les occupants".

Pour l'ONU, "cinquante personnes au moins ont été tuées. Une quarantaine de femmes ont été enlevées et violées. Certaines d'entre elles ne sont pas réapparues depuis". Ce rapport devrait intensifier la pression sur la Mission d'observation des Nations unies au Congo (Monuc), déjà sur la sellette pour avoir soutenu les opérations de l'armée congolaise dans l'est du pays en dépit des accusations d'abus et du nombre élevé de civils pris dans ces violences. Le massacre de Shalio a provoqué un raid de représailles des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) contre le village voisin de Busurungi, où 96 civils au moins ont été tués le 10 mai.

Les violences ont également déplacé 900.000 habitants de la région.

14 octobre 2009

RDC : Le gouverneur Julien Paluku sur la sellette

Une Commission parlementaire fait état de la gestion "ubuesque" du gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. La commission menée par le député Muhindo Nzangi demande la démission du gouverneur de la province.

Image 1.pngC'est sur radio Okapi que le député Muhindo Nzangi a porter ses premiers coups contre le gouverneur Julien Paluku, avec à la main, son rapport sur la gestion controversée de la province par Paluku. Le 8 octobre, 32 députés provinciaux votent la démission du gouverneur. Le lendemain, Julien Paluku contre-attaque devant la presse et jure ses grands dieux être irréprochable sur la gestion de la province. Mais le 10 octobre, c'est la douche froide pour Julien Paluku : 18 députés déposent une motion de censure contre lui. Pour le site internet du Pôle Institut : "après le Sud Kivu et l'Equateur, le Nord Kivu pourrait donc être la prochaine province à voir son Gouverneur élu en 2006 invalidé à la faveur d'une motion de censure des députés". Et d'ajouter que "dans les trois cas, l'exécutif est sanctionné pour malversations et détournements des fonds publics".

Pôle Institut analyse enfin "qu'avec le démantèlement du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) de Laurent Nkunda et la normalisation des rapports avec le Rwanda, Julien Paluku qui était au centre du dispositif stratégique de Kinshasa contre le mouvement rebelle, ne constitue plus un pion politique majeur pour l'entourage du Président Kabila. Et au nom de la " tolérance zéro ", ses indélicatesses de gestion pourraient être exploitées pour renforcer l'image clean que le pouvoir cherche désormais à donner de lui-même". Kabila est-il en train de lâcher Paluku... peut-être. Le CNDP n'est plus une menace pour le pays et Julien Paluku ne sert plus à grand chose pour Kinshasa.

Christophe Rigaud

13 octobre 2009

RDC : Le triste bilan des opérations anti-FDLR

Un groupement de 84 ONG, Congo Advocacy Coalition, dénonce le "coût inacceptable" et les "conséquences désastreuses" pour les populations civiles des opérations anti-FDLR menées par l'armée régulière congolaise (FARDC). Ces opérations, souvent meurtrières pour les civils, sont également soutenues par l'ONU.

Image 1.pngLe bilan est très sévère pour les opérations militaires menées contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis le début des opérations, en janvier 2009, plus de 1.000 civils ont été tués, 7.000 femmes et filles ont été violées et plus de 6.000 logements ont été détruits par le feu dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu , notent les ONG de Congo Advocacy Coalition.

Selon cette organisation, « 900 000 personnes ont été forcées d'abandonner leurs maisons et vivent dans des conditions désespérées avec des familles d'accueil, dans des zones forestières ou dans des camps sordides pour personnes déplacées, avec un accès limité à la nourriture et aux médicaments ». Pour ces 84 ONG, « les Casques bleus de l'ONU doivent de toute urgence travailler avec les forces gouvernementales pour garantir que les civils obtiennent la protection dont ils ont besoin, faute de quoi ils doivent cesser leur soutien ».

La région est toujours le refuge d’environ 5 000 combattants des FDLR, dont certains ont participé au génocide de 1994 contre la minorité tutsi au Rwanda avant de s'installer dans l'Est de la RDC.

La Mission des Nations Unies en RDC, la Monuc, s'était félicité du « bilan largement positif » des opérations militaires contre les FDLR. Mais pour Congo Advocacy Coalition, les meurtres sont commis « tant par les rebelles hutu qui ont délibérément pris les civils pour cible en représailles ».

Christophe Rigaud

11 octobre 2009

RDC : Premières représailles angolaises

L'Angola vient de suspendre les vols de sa compagnie aérienne nationale (TAAG) vers la République démocratique du Congo (RDC). Voici sans aucun doute les premières représailles de Luanda face à l'expulsion de milliers d'Angolais en situation irrégulière en RDC. Expulsion, qui faisait elle-même suite à une mesure similaire prise par Kinshasa.

Drapeau Angola.gifPour le journal 'Le Palmarès', " la tension est encore montée d'un cran entre les deux voisins aux relations parfois tendues. Pour anodin que cela puisse paraître, le geste constitue tout un message dans le cadre de la diplomatie ". Le gouvernement angolais avait exprimé son inquiétude, face à la décision des autorités congolaises d'expulser, sans distinction, des Angolais qui résident légalement sur leur territoire, dont bon nombre depuis plusieurs décennies.

Le ministre des Relations extérieures, Assunçao dos Anjos, expliquait qu'"il a été décidé de suspendre les vols de la compagnie aérienne angolaise (TAAG) à destination de la RDC jusqu'à la clarification de la situation". Kinshasa avait annoncé fin septembre avoir entamé une opération d'expulsion de clandestins, notamment originaires d'Angola, de la province du Bas-Congo (sud-ouest). Cette mesure avait été prise en réponse à l'expulsion de plusieurs milliers (de 16 000 à 25 000 selon les sources) ressortissants congolais en séjour illégal en Angola, en provenance "majoritairement" de l'enclave du Cabinda.

06 octobre 2009

Rwanda : Le "boucher de Butare" sous les verrous

Idelphonse Nizeyimana, l'un des principaux oraganisateurs présumés du génocide de 1994 au Rwanda, vient d'être arrêté à Kampala, la capitale ougandaise. Après 15 ans passés dans les forêts de République démocratique du Congo (RDC), Nizeyimana a été interpellé par des agents d'Interpol avec un faux passeport.

Logo TPIR.jpgIdelphonse Nizeyimana est détenu dans la capitale ougandaise et doit maintenant être transféré au TPIR à Arusha, en Tanzanie. Il était recherché pour génocide, complicité de génocide, ainsi qu'incitation directe et publique à commettre un génocide. Une prime de cinq millions de dollars avait d'ailleurs été mise sur sa tête par les États-Unis.

D'après le TPIR, Nizeyimana et d'autres suspects étaient à l'origine des listes d'intellectuels et de responsables tutsis pour des exécutants du génocide. Il aurait également établi des barrages routiers où des Tutsis furent massacrés, et il aurait fourni des armes ainsi que des moyens de transport aux miliciens. L'homme est accusé d'être l'un des principaux protagonistes et exécutants des massacres dans la préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda, où on le surnommait « le boucher de Butare ».

On se souvient qu'en août dernier, l'ex-maire de Kivuma, Grégoire Ndahimana avait lui aussi été arrêté après 15 années de fuite. Onze autres suspects importants sont toujours activement recherchés.

Christophe Rigaud

04 octobre 2009

RDC : Folles rumeurs autour du décès d'André-Philippe Futa

L'absence d'information sur les conditions du décès du ministre de l'Economie de République démocratique du Congo (RDC), André-Philippe Futa, laisse libre cours sur internet, à toutes les formes de suspicions. Le site de la radio communautaire Réveil FM, revient sur les différentes zones d'ombres qui entourent la crise cardiaque fatale d'André-Philippe Futa. Une "théorie du complot" qui pourrait rapidement être balayée par l'autopsie du ministre congolais.

Andre Philippe Futa.pngPour le journaliste de Réveil FM, le décès d'André-Philippe Futa dans sa chambre d'hôtel à Paris "paraît suspecte pour plus d'un congolais". Selon Freddy Mulongo, aucune autopsie n'a été pratiqué sur le défunt. Et de poser plusieurs questions : " André-Philippe Futa a-t-il eu des antécédents sanitaires concernant son coeur ? Le ministre de l'Economie était au Venezuela pour représenter la République Démocratique du Congo, il n'était donc pas seul mais en délégation. Lorsque le protocole de l'Ambassade de la RDC à Paris, a pu récupérer la délégation venue de Caracas qu'a-t-il remarqué ? "

Toujours pour Freddy Mulongo, c'est une personne qui ne fait pas partie du personnel de l'hôtel Warwick Champs Elysées qui est descendu à la réception et cette dernière a appelé le Samu et la police. " Qui est cette personne ? Comment était-il rentré dans la chambre d'André-Philippe Futa ? Où est cette personne ? Pourquoi et comment a-t-il pu disparaître dans la nature ? " s'étonne le journaliste. Depuis le décès d'André-Philippe Futa, aucune conférence de presse n'a été organisé à l'ambassade de RDC en France et le site officiel du Président Kabila n'affiche que la dépêche de l'AFP, sans autre commentaire. Autant d'éléments qui troublent Freddy Mulongo, puisqu'aucune information complémentaire n'est parue depuis la mort de Futa. Il serait peut-être tant, aux autorités congolaises d'apporter les réponses à toutes ces questions... pour couper cours à la rumeur.

Christophe Rigaud

photo : André-Philippe Futa - 2005 (c) Ch. Rigaud

03 octobre 2009

RDC : Kamitatu fait vaciller Muzito

La dernière sortie musculée d'Olivier Kamitatu sur l'absence de résultats du Premier ministre Adolphe Muzito fragilise l'Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP). Alors qu'une motion de défiance menace Muzito, Joseph Kabila est-il prêt à débarquer son Premier ministre pour y placer Olivier Kamitatu ?... au risque de briser son alliance avec le Palu.

Drapeau RDC 2.jpgLes déclarations d'Olivier Kamitatu, le 19 septembre dernier font tanguer l'AMP. En demandant l’évaluation de l’action de l’AMP, le ministre du Plan dont le groupe parlementaire à l’assemblée nationale, représente une quarantaine de députés, lance les grandes manoeuvres politiques, avec en ligne de mire les présidentielles de 2011. La fronde de Kamitatu répond aux préoccupations de nombre de parlementaires de la Majorité présidentielle... à savoir un manque de considération des hiérarques de l'AMP et l'impression de devoir d'être perpétuellement aux ordres. Kamitatu pose aussi le problème de la répartition des postes gouvernementaux parmi les alliés de l'AMP et souhaite clairement un rééquilibrage des forces.

L'actuel premier ministre Muzito devra, pour sa part, répondre aux préoccupations des députés et faire face à une motion de défiance. Un vote capital pour Adolphe Muzito, qui demandera sûrement la confiance au gouvernement. En cas d'échec, on ne voit pas comment Muzito pourrait rester à son poste. La question de son remplacement par Olivier Kamitatu semble bel et bien se poser. De plus, un dernier ajustement gouvernemental devra s'effectuer après la vacance d'Adolphe Lumanu et le décès d'André-Philippe Futa.

Christophe Rigaud

RDC : Les avocats de Nkunda veulent voir Kagame

Les avocats de Laurent Nkunda viennent de formuler une nouvelle demande de rencontre avec Paul Kagame, Président de la République rwandaise. Arrêté depuis le 22 janvier 2009, l'ex général rebelle congolais est actuellement détenu par son ancien allié rwandais. La situation de Laurent Nkunda est d'autant plus inconfortable que le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ne savent plus que faire de l'encombrant général rebelle.

Image 1.pngLes avocats de l'ex leader du CNDP réaffirme que Nkunda est "détenu sans motif juridique par les Forces de défense du Rwanda (RDF), depuis le 23 janvier 2009". La défense du chef rebelle a tenté à plusieurs reprises de rencontrer la ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Justice du Rwanda... sans succès. L'avocat de Laurent Nkunda souhaite établir "un dialogue avec le Président Kagamé afin de trouver une solution à la situation" du prisonnier Nkunda.

D'autres démarches judiciaires sont poursuivies par la défense de Nkunda et notamment une requête de remise en liberté , déposée devant la Haute Cour militaire à Kigali. Cette requête concerne le Général James Kabarebe (Chef d'Etat-major des Forces rwandaises) à "titre d'officier responsable de la détention illégale de Laurent Nkunda Mihigo". Une date prochaine doit être fixée pour l'audition de cette requête.

Christophe Rigaud

02 octobre 2009

Nord-Kivu : Les mines toujours sous contrôle FDLR

L'ONU continue de tirer la sonnette d'alarme sur la forte présence des rebelles hutus rwandais des FDLR au Nord-Kivu. Dans cette province de l'Est de le République démocratique du Congo (RDC), ces groupes armés, en plus de terroriser la population, contrôlent la région minière de Ruvungi, à 65 Km au nord-est de Walikale. Très riche en minerais, cette zone fournie d'importants moyens financiers aux rebelles.

Carte Rutshuru.jpgSelon, la mission des Nations-Unies en RDCn Les FDLR ‘‘utilisent des uniformes de l’armée congolaise pour cacher leurs identités lors des opérations’’. La région de Walikale est une riche zone minière où sont exploités des gisements de coltan et de cassitérite, des minerais d’étain très recherchés entrant dans la composition d’alliages utilisés dans l’industrie et l’électronique de pointe. Depuis février 2008, le gouvernement congolais a interdit en vain l’exploitation minière à Walikale. Une opération conjointe inédite a été menée de fin janvier à fin février par les armées rwandaise et congolaise contre les FDLR sans toutefois briser la structure de commandement des rebelles.

Estimés à environ 5 à 6.000 combattants, les FDLR sont d’anciens supplétifs occasionnels des Forces armées de la RDC. Certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda contre la minorité tutsi, avant de s’installer dans l’est de la RDC, où ils sont accusés d’exactions contre les civils.

RDC : André-Philippe Futa est mort

Ministre de l’Economie et du commerce de la République démocratique du Congo (RDC), André-Philippe Futa, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris, des suites d’une crise cardiaque. André-Philippe Futa était en transit à Paris après avoir représenté la RDC au deuxième sommet Amérique du Sud-Afrique tenu fin septembre au Venezuela.

Image 7.pngOriginaire de la province du Kasaï Oriental, André-Philippe Futa était un ténor respecté de la famille politique de Joseph Kabila, l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP). En 2006, il en avait assumé la coordination après l’élection de Joseph Kabila à la présidence. Il est fondateur et président du Parti de l’Unité nationale (PANU) qui comprend aujourd'hui trois députés à l’Assemblée nationale.

André-Philippe Futa avait travaillé au sein de la Banque africaine de développement (BAD) et était revenu dans son pays où il a occupé les fonctions respectives de ministre de l’Economie, de l’Industrie. En 2003, il a été choisi par Joseph Kabila pour travailler comme ministre des Finances aux côtés de Jean-Pierre Bemba qui dirigeait la Commission économique et financière. En 2006, il n’a pas été élu député aux législatives mais s’est fait élire sénateur. Puis, il a quitté le sénat pour entrer au gouvernement d'Antoine Gizenga et enfin d'Adolphe Muzito.

Photo : A-P Futa en 2005 à Paris. (c) Christophe Rigaud

20 septembre 2009

La RDC transfert Ndahimana... en attendant Nkunda

Le geste est fort. La scène se passe ce dimanche à l'aéroport international de Kinshasa (RDC). Grégoire Ndahimana, un des présumés génocidaires rwandais, vient d'être tranféré au Tribunal pénal international (TPIR) d’Arusha. Accusé d'avoir massacré au moins 2.000 Tutsis rwandais durant le génocide de 1994, Grégoire Ndahimana avait été arrêté le mois dernier par des soldats congolais. Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) semble toutefois attendre "un retour d'ascenseur", selon les propres termes du porte-parole congolais Lambert Mende. Tous les yeux semblent se tourner vers Laurent Nkunda, que la RDC voudrait voir transférer à Kinshasa pour le juger.

Afrikarabia logo.png"Nous souhaitons que tous les pays qui ont dans leur territoire des personnes répondant au profil de M. Ndahimana fassent de même», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende sur Radiookapi.net. Quand à Laurent Nkunda, Mende répond que "c’est une question à laquelle les autorités rwandaises pourront apporter une réponse. Mais, en plus du Rwanda, il y a d’autres pays européens qui hébergent des personnes coupables d’atrocités et de crimes qui se déroulent maintenant. Et donc, autant que le Rwanda, il faut également interpeller ces pays pour que chacun y mette du sien. Nous attendons donc un comportement de réciprocité de la part de tous les pays qui hébergent encore des génocidaires ou présumés génocidaires ou encore des criminels ou présumés criminels qui ont été ou sont poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.»

Christophe Rigaud

21:22 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda, onu, rdc, kivu, nkunda, goma, fardc, cndp, guerre

11 septembre 2009

La FIDH prend la tête d'un front anti-Bemba

Depuis son rapport sur les exactions des troupes de Jean-Pierre Bemba à Bangui en 2002-2003, la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) semble avoir pesé de tout son poids dans le maintien en détention de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC). La FIDH craint la fuite Jean-Pierre Bemba et pour la sécurité des témoins.

Image 7.pngLa FIDH est en effet le principal accusateur de Jean-Pierre Bemba pour crimes de guerre à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Son enquête accablante pour le leader congolais constitue la base de l'accusation menée par le procureur Luis Moreno-Ocampo. Alors la FIDH est montée au créneau lorsque la CPI a dû se prononcer sur la libération provisoire de Bemba.

Pour l'ONG, il y a un risque que Bemba échappe à la justice pendant sa libération provisoire et craint pour la sécurité des témoins et victimes. La FIDH rappelle "que la situation sur le terrain, tant en République Centrafricaine (RCA) qu’en République démocratique du Congo (RDC), est très tendue, et que les témoins et victimes des crimes dont Jean-Pierre Bemba est accusé se trouvent dans une situation extrêmement précaire". la FIDH souligne que "des victimes et des témoins en contact avec la Cour, mais aussi d’autres personnes restées en dehors de la procédure judiciaire ont subi de nombreuses pressions"... et on pensent aux récents "mitraillages" des résidences de deux anciens membres du MLC (le parti de Bemba). La Fédération Internationale des Droits de l'Homme pense que cette libération soit comprise comme un « acquittement » et entraîne des incidents.

Les partisans de Jean-Pierre Bemba crient leur colère et ne comprennent pas la position de la FIDH quelques jours après le "pseudo-mitraillage" des villas d’Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge. Le clan Bemba se demande aussi pourquoi la FIDH et le procureur ne poursuivent pas Patassé, Bozizé et le général Miskin... autrement plus impliqués dans les exactions, selon les "bembistes". La FIDH a tout de même réussi une chose : mettre la pression sur la Cour, à quelques jours des audiences avec les Etats censés accueillir Jean-Pierre Bemba en liberté provisoire.

Christophe Rigaud

07 septembre 2009

Gaspard-Hubert Lonsi Koko en course pour la Présidentielle de 2011

Image 1.pngDans une interview au journal Le Potentiel, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, se déclare candidat pour l'élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Depuis Paris, Gaspard-Hubert Lonsi Koko veut incarner la société civile et porter "haut et fort les valeurs humanistes". Un parcours semé d'embûches.

La course est lancée pour les Présidentielles congolaises de 2011 et de nombreux candidats sont déjà sur la ligne de départ. Mais la candidature de Gaspard-Hubert Lonsi Koko possède une originalité : elle vient de France et pose de nombreuses questions sur le statut de  nationalité congolaise.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko affirme être soutenu par la diaspora congolaise et promet de se rendre prochainement à Kinshasa aux côtés de ses partisans. Dans son interview, le futur candidat tacle les 5 chantiers de Joseph Kabila, qu'il qualifie de "coquille vide". Gaspard-Hubert Lonsi Koko souhaite "établir l’ordre républicain, (...) renforcer l’autorité de l’État à travers le territoire national et à sécuriser (les) frontières".Le candidat d'Union du Congo préconise enfin "une répartition plus juste des charges publiques à l’aide d’une réforme fiscale courageuse".

Comme pour se convaincre lui-même, Gaspard-Hubert Lonsi Koko veut "rendre aux Congolais de la diaspora leurs droits civiques en leur accordant le droit de vote et d’éligibilité aux élections législatives, sénatoriales et à l’élection présidentielle". Et veut privilégier "le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine afin de mieux consolider la cohésion nationale". Il demande donc au Parlement de "modifier l’article 10 de la Constitution pour réintégrer sans aucun préjudice les Congolais d’origine détenant une nationalité étrangère". On l'aura compris, deux problèmatiques jalonnent cette candidature. Premier handicap : Gaspard-Hubert Lonsi Koko devra se faire accepter comme candidat de la dispora ne vivant pas en RDC. Et deuxième handicap, la nationalité du candidat :  pourra-t-il se présenter à ces élections puisque la double nationalité n'existe pas en République démocratique du Congo (RDC) ?

Christophe Rigaud

21 février 2009

RDC : L'armée rwandaise commence son retrait aujourd'hui

Le Rwanda va commencer à retirer ses troupes samedi de l'est de la République démocratique du Congo. Ce retrait sera achevé d'ici le milieu de la semaine prochaine, selon le commandant des forces rwandaises sur place.

3.500 soldats rwandais avaient franchi la frontière le 20 janvier sur la demande du président Joseph Kabila pour traquer les rebelles hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Selon Kigali, les soldats rwandais ont atteint leurs objectifs même si les rebelles n'ont pas été complètement annihilés.

16 février 2009

Sarkozy ne veut pas "démembrer" la RDC

Le Président français semble faire marche arrière dans la presse congolaise ce matin, devant le tollé qu'avait suscité ses récentes déclarations sur la situation au Nord-Kivu. La  France n'a aucune volonté de "démembrement" de la République démocratique du Congo (RDC), affirme le président français.

nicolas-sarkozy-president-photo-officielle.jpg"Mais pourquoi me parlez-vous de démembrement? Qui a dit cela? Ai-je jamais dit une telle chose, si contraire aux positions constantes de la France ?", indique Nicolas Sarkozy dans un entretien publié par plusieurs quotidiens congolais.  "La souveraineté de la RDC et l'intangibilité de ses frontières sont des principes sacrés. Si un pays continuera de se battre pour garantir leur plein respect, ce sera bien la France", lance-t-il. "La France a toujours été, et elle restera toujours un allié fidèle de la RDC. Les polémiques n'ont pas lieu d'être et les procès qui nous sont faits sont sans fondement", conclu-t-il.

Le 16 janvier, le chef de l'Etat français avait évoqué "la place, la question de l'avenir du Rwanda", pays "à la démographie dynamique et à la superficie petite" et "la question de la RDC, pays à la superficie immense et à l'organisation étrange des richesses frontalières". Ces propos avaient suscité une vive polémique en RDC, où l'on parlait de projet de "balkanisation" du pays, au centre de guerres régionalLe Président français doit effectuer prochainement une visite en RDC... d'où le désarmorçage de la polémique ce matin.  La date de cette visite n'a pas été annoncée officiellement mais elle devrait intervenir fin mars.

15 février 2009

RDC : Joseph Kony toujours introuvable

Joseph Kony est l'autre bête noire de la République démocratique du Congo. Comme en son temps Jean-Pierre Bemba, où il y a encore quelques semaines Laurent Nkunda, le leader de la LRA, Joseph Kony continu d'inquiéter le pouvoir à Kinshasa. On le dit caché dans le parc de la Garamba, traqué par l'armée ougandaise.

Mais aujourd'hui, la République démocratique du Congo a démenti avoir accepté de différer le retrait, prévu fin février, des forces ougandaises déployées sur son sol pour pourchasser les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Environ 1.300 soldats de l'armée ougandaise ont pénétré en RDC en décembre avec l'accord de Kinshasa pour traquer les éléments de la LRA opposés au gouvernement de Kampala. Un peu plus tôt dimanche, l'armée ougandaise avait fait savoir que "la limite de temps avait été levée", ajoutant que cette décision avait été prise à l'issue d'une rencontre vendredi entre les deux états-majors à Dungu, dans le nord-est de la RDC. L'intervention ougandaise suscite la controverse en RDC, où les hommes de la LRA ont lancé des représailles contre la population civile, massacrant plus de 900 personnes depuis le début de l'opération. Jusqu'ici, seuls quelques dizaines de rebelles ont été tués ou capturés, et les dirigeants de la LRA, dont son chef Joseph Kony, restent introuvables.