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20 février 2010

RDC : Un nouveau gouvernement resserré

Le gouvernement Muzito II est arrivé. Après de longues tergiversations, le remaniement ministériel propose une équipe resserrée autour d'Adolphe Muzito : 43 membres, contre 54 pour le précédent gouvernement.

Drapeau RDC 2.jpg3 vice-premiers ministres, 34 ministres et 7 vice-ministres, voici la composition du gouvernement Muzito II. 23 postes ont été reconduits dont un vice-Premier ministre, 15 ministres et 3 vice-ministres tandis que 20 ministres font leur entrée au gouvernement. A noter l'arrivée de Gilbert Tshiongo à l’ ’Énergie. Quatre ministères ont également fusionné, alors que huit postes de vice-ministres sont supprimés.

A la Présidence, Joseph Kabila a également nommé son nouveau Directeur de cabinet, Gustave Beyasi, et désigné Pierre Lumbi Okongo, comme Conseiller spécial en matière de sécurité. Voici la composition complète de ce nouveau gouvernement :

I. Trois Vice-Premier ministres

1. Chargé de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale : François Joseph Nzanga Mobutu Banyawe

2. Intérieur et Sécurité : Adolphe Lumanu Mulenda Bwana Sefu

3. PTT : Simon Bulupi Galati

II. Ministres

1. Affaires étrangères : Alexis Tambwe Mwamba

2. Coopération internationale et régionale : Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo

3. Défense et Anciens Combattants : Charles Mwando Nsimba

4. Justice et Droits humains : Luzolo Bambi

5. Décentralisation et Aménagement du territoire : Antipas Mbusa Nyamwisi

6. Relations avec le Parlement : Richard Muyez Mangez

7. Communication et Médias : Lambert Mende Omalanga

8. Finance s : Matata Mponyo Mapon

9. Budget : Jean-Baptiste Ntawa Derwa

10. Plan : Olivier Kamitatu Etsu

11. Portefeuille : Jeanine Mabunda Lioko

12. Économie nationale : Jean-Marie Bulambo Kiloso

13. Infrastructures et TPR : Fridolin Kaswesi Kusoka

14. Énergie : Gilbert Tshiongo Tshibinkubula wa Ntumba

15. Mines : Martin Kabwelulu Labilu

16. Hydrocarbures : Célestin Mbuyu Kabangu

17. Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme : José Endundo Bononge

18. Transport et Voies de communication : Laure Marie-Louise Kabwanda Kayende

19. Santé publique : Victor Makwenge Kaputu

20. Enseignement supérieur et universitaire : Léonard Mashako Mamba

21. Enseignement primaire et secondaire : Maker Mwangu Fwamba

22. Agriculture, Pêche et Élevage : Norbert Basengezi Katitima

23. Développement rural : Philippe Undji Yangia

24. Industrie : Anicet Kuzunda Mutangisha

25. Commerce et PME : Bernard Biando Sambu

26. Genre, Famille et Enfant : Marie-Ange Lukiana Mufwankolo

27. Affaires foncières : Maj Kisimba Ngoy

28. Urbanisme et Habitat : César Lubamba Ngimbi

29. Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale : Ferdinand Kambere Kalubi

30. Fonction Publique : Dieudonné Upira Sunguma

31. Recherche scientifique : Jean-Pierre Bokole Ompaka

32. Culture et Arts : Mme Jeannette Kavira Mapera

33. Jeunesse et Sports : Claude Bazibure Nyabugabu

III. Vice - ministres

1. Intérieur : Georges Zuka Mondo Ugando Lemba

2. Affaires étrangères : Ignace Gata Mavita

3. Finances : Joas Mbitsho Getsha

4. Budget : André Tshikay Luboya

5. Commerce : Mme Xaverine Karonga Mitshimikuji

6. Travaux Publics : Gervais Ntirumenyerwa Kimonyo

7. Enseignement professionnel : Arthur Setoria

18 février 2010

RDC : Un pays où il ne fait pas bon défendre les Droits de l'homme

Les défenseurs des droits humains sont toujours ménacés en République démocratique du Congo (RDC). Amnesty International a appelé le gouvernement congolais à protéger les défenseurs des droits de l'homme, "qui continuent d’être appréhendés de manière arbitraire par les organes chargés de la sécurité nationale et de recevoir un nombre alarmant de menaces de mort". Un rapport accablant vient d'être publié par Amnesty International.

Image 1.pngDans son rapport "Les défenseurs des droits humains attaqués en République démocratique du Congo", Amnesty International rend compte des persécutions subies par huit défenseurs des droits humains influents en RDC, un harcèlement que l’organisation craint de voir s’accentuer durant la période précédant les élections présidentielles et générales de 2011.

« Le gouvernement de la RDC doit garantir le droit à la liberté d’expression et agir pour que les défenseurs des droits humains congolais soient protégés contre les menaces, les arrestations arbitraires et les agressions, a déclaré Andrew Philip, responsable des recherches sur la RDC à Amnesty International. Nombre de militants des droits humains sont détenus uniquement parce qu’ils s’expriment en faveur d’autres personnes. »

Golden Misabiko, le président de la section katangaise d’une organisation congolaise de défense des droits humains, a été arrêté par l’Agence nationale de renseignements (ANR) en juillet 2009, après la publication par son organisation d’un rapport faisant état de l’implication de membres des forces de sécurité dans des activités illicites d’extraction d’uranium fortement radioactif et d’autres minerais dans la mine de Shinkolobwe (province du Katanga).

Après être resté en détention pendant près d’un mois, il a été condamné à un an d’emprisonnement dont huit mois avec sursis pour « propagation de faux bruits », une condamnation que ses avocats tentent de faire annuler. Golden Misabiko a souffert de vives douleurs à l’estomac, de vomissements persistants et a subi un traumatisme psychologique à cause des conditions de détention exécrables, et il a dû payer les gardiens pour dormir dehors sur un morceau de carton et ne pas avoir à passer la nuit dans une cellule surpeuplée et crasseuse.

Porte-parole local et président d’une ONG de défense des droits humains à Kinshasa, Robert Ilunga Numbi a été interpellé par l’ANR et détenu au secret pendant neuf jours, en septembre 2009, après la diffusion par son organisation d’un communiqué de presse dénonçant les conditions de travail difficiles dans une entreprise de concassage de gravier à Kasangulu, dans la province du Bas-Congo.

En RDC, l’Agence nationale de renseignements, en particulier, procède fréquemment à l’arrestation et au placement en détention de défenseurs des droits humains, ainsi qu’à des manœuvres d’intimidation à leur encontre. Amnesty International reçoit régulièrement des informations faisant état d’actes de torture et d’autres mauvais traitements infligés dans les centres de détention de l’ANR.

« Les défenseurs des droits humains présents en RDC jouent un rôle essentiel pour attirer l’attention sur les violations des droits fondamentaux, mais l’aggravation du harcèlement rend plus difficile pour eux l’accomplissement de cette importante mission », a dit Andrew Philip.

Les figures de proue de quatre organisations de défense des droits humains situées à Lubumbashi, dans le sud-est du pays (province du Katanga), reçoivent des SMS anonymes de plus en plus menaçants depuis qu’ils ont mené, mi-septembre 2009, une campagne locale de soutien à Golden Misabiko, qui était alors en détention.

« Je ne sais pas combien de temps encore je pourrai supporter le stress et la souffrance psychique que suscitent ces menaces. Pourtant, chaque jour, je résiste à la tentation de revenir tout simplement à une vie normale, auprès de ma famille – car je refuse qu’on me contraigne à arrêter mes activités par des actes d’intimidation », a confié un défenseur des droits humains à Amnesty International.

Grégoire Mulamba, l’un des quatre chefs de file qui ont milité en faveur de Golden Misabiko, a été enlevé le 18 octobre 2009 alors qu’il rentrait chez lui après le travail. Le taxi collectif qui était censé le ramener s’est soudain écarté de son trajet habituel ; quand Grégoire Mulamba a objecté, l’un des passagers lui a enfoncé un revolver dans les côtes et lui a bandé les yeux. Lorsque le véhicule s’est immobilisé, 20 minutes plus tard, Grégoire Mulamba a cru qu’on allait le tuer. Au lieu de cela, il a été abandonné dans un cimetière, à la périphérie de Lubumbashi.

Craignant pour leur vie, les trois autres responsables de la campagne, Timothée Mbuya, Emmanuel Umpula et Dominique Munongo, ont fui Lubumbashi fin septembre 2009. Ils y sont tous les trois revenus en octobre afin de poursuivre leur action en faveur des droits humains, malgré un flot de plus en plus soutenu de menaces de mort.

Des défenseurs des droits humains congolais ont révélé à Amnesty International que le harcèlement et les arrestations dont ils sont victimes ont fortement augmenté tout au long de 2009, ce que les observateurs des Nations unies présents dans le pays ont également signalé.

Un certain nombre d’États se sont dits préoccupés face à la situation des défenseurs des droits humains en RDC et ont fait des recommandations à ce pays lors de son examen périodique universel, qui a eu lieu à Genève, en décembre 2009, sous l’égide des Nations unies. L’examen périodique universel est l’occasion, pour le Conseil des droits de l’homme, de passer en revue le bilan de chacun des États membres en matière de droits humains. Chaque pays est contrôlé tous les quatre ans afin de veiller à ce que tous respectent l’ensemble des obligations qui leur incombent dans le domaine des droits humains. La RDC a, depuis, fait savoir qu’elle est d’accord avec les recommandations émises lors de l’examen périodique universel, qui l’invitent à « prendre des mesures supplémentaires pour la protection des droits des défenseurs des droits humains […] », à « veiller à ce que les infractions et les atteintes commises à l’encontre de journalistes et de défenseurs des droits humains fassent l’objet d’enquêtes efficaces et de poursuites » et à « adopter un cadre juridique efficace pour la protection des militants des droits humains conformément à la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme ». Amnesty International exhorte le gouvernement à mettre rapidement ces changements en œuvre, aussi bien en droit qu’en pratique.

17 février 2010

RDC : Muzito remanie à minima

Discret remaniement ministériel en vue en République démocratique du Congo (RDC). Les postes vacants seront remplacés, le CNDP devrait faire son entrée au gouvernement... mais le Premier ministre Adolphe Muzito, sur un siège éjectable depuis plusieurs mois, devrait rester en poste.

Image 1.pngOn nous annonçait de grands boulversements... ce devrait être un petit remaniement. Adolphe Muzito doit, contre toute attente, sauver sa tête et les quelques ministres partants seraient réquisitionnés pour préparer les élections de 2011 dans le camp présidentiel. Quelques noms circule déjà à Kinshasa. On parle notamment de Matungulu aux finances publiques. Les ministères vacants seront pourvus de nouvelles têtes pour remplacer Adolphe Lumanu, Joseph Lisikita, André-Philippe Futa et Barthélémy Botswali. Il y aura également l'indroduction dans le nouveau gouvernement  de membres  du CNDP... mais le remaniement devrait s'arrêter là.

A Kinshasa, on pense que "les ministres qui quitteront le gouvernement auront mission d'aller redynamiser leurs partis respectifs dans le cadre de l'AMP en prévision des échéances électorales de 2011" selon La République.

S'il est reconduit dans ses fonctions, c'est donc une lourde charge qui attend Adolphe Muzito. Au programme : réduction de la dette extérieure, "booster" les 5 chantiers, stabiliser la situation sécuritaire à l'Est... et surtout... préparer la campagne électorale de son patron, Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

16 février 2010

RDC : Ces téléphones portables qui financent la guerre

Depuis plusieurs années, l'ONG britannique Global Witness dénonce l'exploitation des métaux contenus dans les téléphones mobiles et les ordinateurs pour financer le conflit en République démocratique du Congo (RDC). Global Witness veut une nouvelle fois tirer la sonnette d'alarme lors du Congrès mondial de la téléphonie mondiale qui se tient à Barcelone.

DSC03944 copie.jpgMalgré toute une série de rapports publiés par les Nations Unies sur les liens entre les minerais et la guerre en RDC, les entreprises qui réalisent des bénéfices colossaux grâce à la vente de téléphones mobiles et d'autres appareils électroniques ne font " pratiquement rien pour s'assurer que les composants de leurs produits ne proviennent pas de régions contrôlées par des groupes armés " assure Global Witness.

" Il est grand temps que les entreprises du secteur de l'électronique démontrent qu'elles prennent au sérieux l'élimination des minerais du conflit de leurs chaînes d'approvisionnement ", a déclaré Daniel Balint-Kurti, le chargé de campagne pour Global Witness. " Cela signifie qu'il leur faut exiger des fournisseurs qui s'approvisionnent en minerais de RDC qu'ils déclarent exactement de quelle mine proviennent ces minerais, et effectuer des contrôles ponctuels et des audits afin d'appuyer ces déclarations. Si les entreprises ne peuvent s'assurer que leurs minerais ne participent pas au financement du conflit, elles ne devraient pas en acheter ".

Les principaux belligérants du conflit dans l'Est du Congo (RDC) - y compris la milice des FDLR, liée au Rwanda, et l'armée gouvernementale - contrôlent une large part du commerce lucratif de minerais servant à produire de l'étain, du tantale et du tungstène, ainsi que du commerce de l'or. Ces groupes commettent d'atroces atteintes contre la population civile, y compris des meurtres de masse, des viols, des actes de torture et un recrutement forcé.

Toujours selon Global Witness, " des sociétés internationales de transformation achètent des minerais à des comptoirs congolais, lesquels se procurent ces minerais dans des zones détenues par des groupes armés et des unités militaires. Les entreprises du secteur de l'électronique pourraient contribuer à éliminer cette pratique en exigeant des sociétés de transformation qu'elles prouvent que leurs produits ne participent pas au financement du conflit, faute de quoi la vente n'aura pas lieu. Cependant, peu de ces entreprises, pour ne pas dire aucune, n'a pris de telles mesures. Certaines affirment que leurs chaînes d'approvisionnement sont tout simplement trop complexes pour pouvoir être suivies de si près, mais les travaux de recherche menés par des ONG (organisations non gouvernementales) et des enquêteurs des Nations Unies indiquent que cet argument n'est pas valable ".

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a récemment adopté une résolution qui prépare le terrain en vue de l'imposition d'un gel des avoirs et d'une interdiction de déplacement envers les entreprises qui soutiennent des groupes armés dans l'est du Congo grâce au commerce illicite de minerais. Étant donné la réticence des entreprises internationales à assumer leurs responsabilités, Global Witness demande instamment au Conseil de sécurité de commencer à imposer ces sanctions ciblées à toutes celles qui n'auront pas mis de l'ordre dans leurs pratiques.

Pour Global Witness, " les marques de l'électronique et d'autres entreprises qui emploient des minerais du conflit se retrouve en face d'une alternative claire: démontrer leur leadership ou se retrouver confrontées à l'indignation du public. "

Photo (c) afrikarabia.com

15 février 2010

RDC : Clément Kanku, le nouvel homme fort de Jean-Pierre Bemba

Exit François Mwamba ? Jean-Pierre Bemba tente de reprendre la main sur son mouvement et impose une nouvelle tête : Clément Kanku. Bemba prépare déjà sa plateforme électorale et relance l'Union pour la Nation (UN). Le secrétaire général du MLC se retrouve ainsi dépossédé de toute autorité sur le parti de Jean-Pierre Bemba. Clément Kanku prend donc la tête de l'UN, avec pour mission de remettre de l'ordre chez les pro-Bemba... au cas où le "chairman" serait de retour pour la Présidentielle de 2011.

Image 1.pngSelon la presse locale, à Kinshasa, l’opposition est au bord du naufrage et la rupture serait comsommée entre le patron du MLC, Jean-Pierre Bemba (détenu à La Haye pour crimes de guerre) et François Mwamba, le secrétaire général du mouvement, resté à Kinshasa. Mwamba est accusé de ne pas avoir su tenir le MLC en l'absence du chef... et la déroute électorale en Equateur a fini par lui faire perdre le peu d'autorité qui lui restait.

Depuis sa prison de la Cour pénale internationale (CPI), Jean-Pierre Bemba essaie d'abord veinement de remettre de l'ordre au sein du MLC. Plusieurs réunions sont organisées à La Haye avec les caciques du parti... mais rien n'y fait. C'est alors qu'une solution apparaît en dehors du MLC. Jean-Pierre Bemba choisit de faire renaître l'Union pour la Nation (UN), sa machine de guerre électorale et place à sa tête un homme neuf : Clément Kanku. Objectif : réactiver les troupes bembiste... messe de suffrage, marche pacifique et meeting sont déjà programmés à Kinshasa. La campagne électorale est donc bel et bien commencée dans le camp Bemba. Reste à savoir si l'ancien vice-président congolais serait libre pour le scrutin... avec la CPI, rien n'est moins sûr.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

13 février 2010

RDC : Dongo attend toujours le retour au calme

Le calme reste précaire à Dongo, dans la province de l’Equateur, dans l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Toute la région a été le théâtre de violences intercommunautaires d’octobre à décembre 2009. Les écoles sont toujours fermées et de nombreux parents et enfants restent cachés dans la forêt et refusent de rentrer dans leur village. La population craint toujours la présence des milices qui seraient "toujours dans la nature", selon le ministre de l'Education de la province.

carte RDC Afrikarabia Dongo 2.jpgD'après le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les affrontements entre les groupes des Lobala et des Boba ont fait plus de 200 morts et provoqué la fuite de 150 000 personnes (dont 60 % sont des enfants) vers la République du Congo voisine.

Selon l'agence de presse IRIN, la situation scolaire est particulièrement préoccupante. La zone touchée par le déplacement compte 904 écoles primaires et 200 110 enfants inscrits. Les écoles de Dongo sont fermées depuis novembre, et depuis décembre dans d’autres endroits. "Il y a 132 écoles à Dongo et dans les alentours. Une dizaine d’entre elles ont été détruites ou brûlées, mais la plupart sont dans un état avancé de délabrement, ayant été bâties durant l’époque coloniale belge. Les autres ont été construites avec de la paille par les villageois", a déclaré à IRIN Raphaël Sanduku, directeur de l’Education dans la province de l’Equateur. En plus de la destruction des écoles, le matériel pédagogique a été volé et les tables emmenées à Dongo et Boyazala pour en faire du feu de bois.

Pour faire face, des ONG et la MONUC prévoient de mettre en place durant les six prochains mois "des écoles temporaires dans les zones où se sont installées les personnes déplacées, pour au moins 24 600 enfants, soit 41% des enfants déplacés".

Sur le plan sécuritaire, peu d'informations fiables proviennent de l'Equateur. Pour le gouvernement de Kinshasa, la situation est redevenue "stable", alors que la rébellion des "Patriotes résistants" continue de revendiquer des victoires militaires sur le terrain. Une chose est sûre, la population reste très prudente... et le retour des réfugiés dans les villages se fait au "compte goutte", signe du calme précaire qui règne en Equateur.

Christophe Rigaud

RDC : Kouchner rencontre Thambwe Mwamba

Le 15 février, le Ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner rencontrera son homologue de République démocratique du Congo (RDC), Alexis Thambwe Mwamba. Cette visite fait suite à celle de Bernard Kouchner à Kinshasa, le 8 janvier dernier.

Afrikarabia logo.pngAu menu de cette rencontre, les relations bilatérales entre la France et la RDC, le point sur la situation dans la région des Grands Lacs et enfin, la délicate question de l'action de la MONUC en RDC. On ne doute pas que le ministre congolais en profitera pour plaider pour un retrait rapide des casques bleus de sa pays... Le Président Kabila souhaite en effet être fixé sur le départ de la MONUC avant les grandes festivités du 50ème anniversaire de l'indépendance de la RDC.

Christophe Rigaud

RDC : Le Katanga au bord de la crise de nerf

Depuis plusieurs semaines, le Sud du Katanga est sous tension. Des députés signataires d'une motion de défiance contre le questeur et deux ministres provinciaux suspectés de détournement, ont été passé à tabac, provoquant la fermeture de l'Assemblée provinciale. La gestion du président de l’Assemblée, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, est vivement contestée. Même si les principaux belligérants jouent l'appaisement à Lubumbashi, un fossé semble s'être creusé entre le Sud et le Nord du Katanga.

DSC02265 copie.jpgLes antagonismes entre le Sud et le Nord remontent à l’indépendance du pays. Le Sud, plus riche que le Nord grâce à la manne minière, prône un redécoupage territorial qui lui laisserait plus d’autonomie pour gérer ses gigantesques ressources (cobalt, cuivre...). Les Katangais du sud reprochent à ceux du nord de les marginaliser dans les différentes institutions. Les sudistes réclament de plus en plus fort la création des quatre provinces du Katanga prévue par la Constitution, mais l'échéance fixée au mois de mai prochain pour appliquer le processus de décentralisation ne sera pas tenue.

Dans ce contexte, des élus accusent le président Gabriel Kyungu wa Kumwanza de mal gérer l'Assemblée provinciale. Et pour eux, ce sont les jeunes de son parti qui les ont agressés. Pour l'heure l'enquête n'a rien rélévé. Le rapport des Sénateurs, conduits par l’ancien Procureur général de la République, Luwonge Kabindu Ngoy, est très attendu. Il doit proposer des pistes de règlement de la crise. L'un des  quatre parlementaires agressés, Banza Monga Tutu (RCD), a été blessé au couteau au visage et admis dans un hôpital de la ville.

Le président Joseph Kabila, dont la famille est originaire du Nord-Katanga, devra trouver rapidement un moyen de faire baisser la tension à Lubumbashi. La première réunion des notables de la province, mardi dernier, semble avoir calmé le jeu. Le Katanga évite, pour l'heure, de tomber dans le piège éthnique.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

 

07 février 2010

RDC : Muzito veut que les congolais travaillent plus !

Le Premier ministre congolais, Adolphe Muzito, n'est pas connu pour son humour, mais sa dernière déclaration pourrait prêter à sourire si la situation en RDC n'était pas aussi dramatique. Adolphe Muzito, a en effet appelé ses compatriotes de République démocratique du Congo à "travailler intensément pour accroître le budget et améliorer les conditions de leur vie".

Afrikarabia logo.pngAdolphe Muzito, qui s’exprimait devant la presse a déclaré que le gouvernement "s’est résolu à encourager le secteur privé à travailler pour améliorer le climat des affaires, à atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE, et à amorcer des réformes courageuses, dont la transformation des entreprises publiques". Le Premier ministre congolais a déploré qu’à ce jour, comparativement à d’autres pays, le revenu par tête d’habitant en RDC a continuellement diminué, passant de 450 dollars en 1960 à 200 dollars en 2009.

Adolphe Muzito a ensuite réaffirmé "l’espoir en un avenir radieux et le mot d’ordre du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui a placé l’année 2010 sous le signe du social". Ces "incatations" pourraient bien être les dernières déclarations d'Adolphe Muzito. Quelques députés de l’Alliance de la majorité présidentielle ( AMP), regroupé au sein d’un courant dit "rénovateur" ont initié depuis le mois dernier une motion de censure contre le gouvernement de M. Muzito, qu’ils accusent d’"immobilisme".

Christophe Rigaud

RDC : Vous avez aimé la Chine, vous adorerez le Japon

Avec ses 9 milliards de dollars de prêt, la Chine est devenue le partenaire économique incontournable de la République démocratique du Congo (RDC). Mais rapidement, l'accord fait débat et l'opposition proteste contre ces contrats qui profitent plus à la Chine qu'aux congolais. Alors que tout le monde se focalise sur la Chine, un autre géant asiatique se profile plus discrètement : le Japon.

DSC04069 copie.jpgDepuis 1993, Tokyo oeuvre dans une cinquantaine pays d'Afrique dans le développement d'infrastructure, la sécurité alimentaire et le commerce. Et d'ici 2012, le nouveau Premier ministre Hatoyama a promis doubler l’aide japonaise à l’Afrique. En RDC, le Japon a investt 65 millions de dollars en 2009 et se hisse à la sixième place des pays donateurs. Mais voilà, la présence nipponne reste très discrète sur le terrain et se focalise essentiellement sur la capitale Kinshasa et le Bas-Congo où le "pont Maréchal" est une de leur fièreté. Le reste du pays constitue une gigantesque zone vierge pour les investisseurs japonnais... mais le manque de sécurité freine pour le moment les ardeurs des plus téméraires.

Dans la capitale, le Japon participe pourtant activement aux "5 chantiers" du président Kabila et notamment autour du port de Kinshasa. Autres champs d'intervention : la formation de personnel médical ou celle de plus de 10 000 policiers congolais. Les projets ne manquent pas en RDC et les budgets sont à la hausse. Cela ne fait aucun doute, le Japon devrait accroître sa présence en République démocratique du Congo... pour preuve ce projet (encore à l'étude) de coopération entre le Japon et le Belgique pour oeuvrer en commun en RDC.

Photo (c) afrikarabia.com

06 février 2010

RDC-RWANDA : Un rapprochement pour rien ?

Après plus de 10 ans de conflits, la nouvelle alliance entre Kinshasa et Kigali pouvait laisser croire un retour à la paix au Kivu. En janvier 2009, un retournement d'alliance avait permis de neutraliser la rébellion de Laurent Nkunda, ancien allié du Rwanda et auourd'hui détenu par Kigali. Mais plus d'un an après, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est toujours le théâtre de violents affrontements entre groupes armés. Pour le chercheur Thierry Vircoulon, ce rapprochement est un échec.

Drapeau RDC 2.jpgDrapeau Rwanda.jpgDans un article publié par Alternatives Internationales (1), un chercheur de l'Institut français des relations internationales (Ifri) revient sur l'année écoulée au Kivu depuis l'arrestation du rebelle Laurent Nkunda. Un brusque renversement de situation, où les ennemis d'hier sont devenus les alliés d'aujourd'hui... la RDC de Joseph Kabila s'est en effet rapprochée du Rwanda de Paul Kagame. Les deux pays se sont retrouvés sur des objectifs communs : la neutralisation de la rébellion de Nkunda et la traque aux rebelles hutus des FDLR au Kivu.

Thierry Vircoulon porte un jugement sévère sur le bilan de se rapprochement. Même si Laurent Nkunda a effectivement été arrêté et si des opérations conjointes de chasse aux FDLR ont été mis en place (Umoja Wetu et Kimia II), les résultats sont "loin d'être à la hauteur" pour le chercheur français. Selon Thierry Vircoulon, "la traque aux FDLR a tourné court (...) et cette échec militaire coïncide avec l'absence de progrès dans la très attendue normalisation politique". L'ancien mouvement de Laurent Nkunda, le CNDP, attend toujours son intégration dans l'appareil décisionnaire congolais et son entrée au gouvernement. L'incorporation des troupes rebelles au sein de l'armée congolaise (FARDC) est tout aussi virtuelle et le CNDP continue de faire la loi dans ses fiefs (Masisi et Rutshru).

Pour ce spécialiste de l'Afrique, "l'histoire bégaie dans les Kivus (...) le processus de paix s'apparente en définitive à une pièce de théâtre maintes fois rejouée dont ni l'intrigue ni les rôles n'ont changé".

Christophe Rigaud

(1) "RD Congo : l'histoire bégaie dans les Kivus". Thierry Vircoulon - Alternatives Internationales - Décembre 2009.

 

RDC : Le coup de pouce de George Forrest à Areva

Dans un long portrait consacré à Patrick Balkany, le "nouveau Foccart" de l'Elysée, Le Canard enchaîné (1) présente le maire de Levallois-Perret comme l'ambassadeur itinérant de Nicolas Sarkozy pour "résoudre les différents entre les entreprises françaises et les Etats africains". Dans cet article, les journalistes du Canard affirment que l'homme d'affaires belge George Forrest aurait servi d'entremetteur entre le groupe français Areva et le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila.

DSC02237.JPGSelon l'hebdomadaire français, George Forrest aurait aidé le géant du nucléaire français Areva à négocier avec Joseph Kabila "une autorisation d'exploration et d'exploitation de l'uranium" en RDC. Le vice roi du Katanga, George Forrest ferait partie des nouveaux "relais" de Patrick Balkany en Afrique. On apprend également dans le Canard enchaîné que l'entrepreneur belge mettrait à disposition du conseiller de l'Elysée un avion privé pour sillonné l'Afrique centrale. Le journal satirique se demande si ce geste est désintéressé de la part de George Forrest. Réponse de l'homme d'affaires : "j'ai mis mon avion à sa disposition (...) mais je ne lui ai pas demandé ce qu'il voulait y faire. Je ne suis pas son associé"... difficile à croire.

(1) Lire l'enquête complète sur le nouveau "monsieur Afrique" de Nicolas Sarkozy dans le Canard enchaîné du mercredi 3 février 2010. Une excellente enquête signée Jean-François Julliard et Hervé Liffran.

Christophe Rigaud

Photo : mine de cuivre exploitée par le groupe George Forrest International à Lubumbashi (C) afrikarabia.com

 

03 février 2010

RDC : Qui remplacera Alan Doss ?

2010 sonnera la fin du mandat d'Alan Doss à la tête de la Monuc en République démocratique du Congo (RDC). Le patron des casques bleus partira sur un bilan très contrasté... et contesté. La situation au Kivu est encore extrêmement instable et l'on reproche au diplomate de l'ONU d'avoir trop fait confiance à l'armée congolaise. Human Rights Watch a même accusé la Monuc de complicité de crimes de guerre... Alors qui pour remplacer Alan Doss ? Quelques noms circulent déjà dans les couloirs des Nations-Unies.

Logo ONU.jpgOn parle tout d'abord de Jean-Marie Guéhenno, ancien responsable du département des opérations de maintien de la paix aux Nations-Unies et fin connaisseur de la RDC où il s'est rendu plusieurs fois. On parle aussi du diplomate italien Aldo Ajello, ex émissaire de l'Union européenne en Afrique centrale... et enfin le nom de Jean-Maurice Ripert est également évoqué, il est l'actuel émissaire de l'ONU au Pakistan. Le prochain patron des casques bleus en RDC devra avant tout réaffirmer sans indépendance et ne pas céder, comme son prédécesseur, aux pressions venues de Londres et Washington.

Christophe Rigaud

RDC : Le Katanga sanctionne 16 sociétés minières

La province du Katanga (RDC) tape du poing sur la table et interdit à seize compagnies minières d’exporter leurs minerais. Motif : ces entreprises ne consacrent pas assez de terres à l'agriculture. La sanction pourrait rapidement devenir problématique pour les acheteurs chinois.

Image 1.pngLa RDC est riche de minerais... de grands territoires... mais pas assez de terres agricoles. La Katanga cherche à améliorer sa sécurité alimentaire et limiter ses importations en nourritures diverses. Dernièrement, la province katangaise avait demandé au secteur minier de jeu : c'est à dire de consacrer une partie des terres à la production agricole. Ces sociétés devaient cultiver du maïs et du manioc sur 500 hectares. Mais pour la plupart, elles n'ont pas respecté leurs engagements. Le ministre de l’Agriculture de la province, Barthelemy Mumba Gama, a donc mis en place une interdiction d'exportation, qui touche 16 sociétés minières : la Compagnie minière du Sud-Katanga, Congo Loyal Will Mining, Cota Mining, Feza Mining, Golden African, JMT/MJM, Katanga Copper Co., Katanga Metals, Magma Minerals, Mehul Mining, MIEL International, Mining Yue, New Dathu Minerals, Rubamin SPRL, SARDC, et Volcano Mining.

Un coup dur pour la filière du cuivre et du cobalt, alors que les prix des matières premières repartent à la hausse... un dizaine de dollars fin 2008... plus de 20 dollars aujourd'hui.

Christophe Rigaud

31 janvier 2010

RDC : Nkunda extradé en 2010 ?

Le 1er mars prochain, le Rwanda doit porter le cas du rebelle Laurent Nkunda devant la cour suprême de Kigali. Une carte décisive va se jouer dans la capitale rwandaise pour l'avenir de l'ex-général congolais. Pour le ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende Omalanga, "il y a des chances que le problème de transfert en RDC de Laurent Nkunda se règle en 2010".

Afrikarabia logo.pngLe gouvernement congolais estime que le transfert de Nkunda ne dépend pas de sa volonté mais de celle du Rwanda, mais Lambert Mende croit "que ce dernier va régler ce problème". La RDC, qui avait salué l’arrestation de Nkunda le 22 janvier 2010 par le Rwanda, avait alors exprimé sa volonté de le voir extrader en République démocratique du Congo. Laurent Nkunda avait récemment déclaré à la presse qu’il avait accepté d’être transféré en RDC et qu’il avait confiance à la justice congolaise.

Placé depuis en résidence surveillée à Gisenyi (ville rwandaise frontalière de la RDC), l’ex-général a été depuis transféré à Kigali... un transfert qui pourrait finir de "sceller" le rapprochement stratégique du Rwanda avec la République démocratique du Congo.

30 janvier 2010

RDC : Une économie encore fragile pour 2010

On pensait que le secteur minier viendrait soutenir l'économie congolaise... il n'en a rien été pendant l'année 2009 qui vient de s'écouler. La croissance de la République démocratique du Congo (RDC) a plafonné à 2,6% au lieu des 8,2% de 2008. La crise internationale a fortement affecté l'activité intérieure, notamment dans la construction et dans le secteur des mines. Un secteur minier qui ne parvient pas à "booster" le reste de l'économie.

DSC02264 copie.jpgL'essentiel des ressources de la République démocratique du Congo (RDC) provient encore de ses matières premières, cobalt, cuivre, diamant et uranium... Mais si le secteur minier est prédominant , il ne tire pas pour autant le reste de l'économie conglaise. Le Sénat a récemment pointé la mauvaise gouvernance du secteur : Kinshasa n'a en effet touché que 63 millions d'euros sur les 140 millions prévus par le Trésor public. L'an passé, seulement 1% des entreprises minières se sont acquittées de l'impôt sur les sociétés. Un manque de ressources qui fait cruellement défaut dans le modeste budget de la RDC.

Pourtant le pays ne manque pas d'atouts économiques. Notamment dans le secteur de l'hydroélectricité. Le barrage d'Inga pourrait alimenter plusieurs pays en électricité si des investissements de taille été réalisés. Pour l'heure, ce gigantesque barrage mal entretenu arrive à peine à fournir Kinshasa en électricité et seuls 6% de la population congolaise ont accès à l'électricité. La Banque mondiale vient d'attribuer 206 millions d'euros afin de doubler la capacité du site d'Inga et l'Inde s'est engagé à construire deux barrages, un projet ferré à Kinshasa pour 180 millions d'euros.

Dernier point faible d'une économie fragile : l'agriculture. Ce gigantesque pays de 2,345 millions de km2 doit importer l'essentiel des produits alimentaires, alors que la majorité des terres agricoles demeurent inexploitées. Enfin, l'instabilité à l'Est du pays et le conflit qui oppose les forces congolaises (FARDC) aux rebelles rwandais des FDLR ont jeté sur les routes plus de 1,7 millions de déplacés dans une situation économique... qui ne cesse de se dégrader.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

RDC : Petit budget pour grand pays

La République démocratique du Congo (RDC) dispose enfin d'un budget pour l'année 2010. Avec 5,9 milliards de dollars après révision du parlement, ce budget est en augmentation de 1 milliard par rapport à l'année précédente. Mais si l'on compare avec d'autres pays de taille et population égales, le budget de la RDC reste dérisoire... sans parler des richesses naturelles du pays.

DSC04113.JPGMême si comparaison n'est pas raison, le simple budget de l'Angola voisin pour 2009, est estimé autour de 28 milliards de dollars, soit plus de 4 fois le budget de la RDC. Pourtant à Kinshasa, on s'estime heureux de pouvoir bénéficier d'une hausse budgétaire par rapport à l'exercice 2009 : + 1 miiliard de dollars environ). Ce minuscule budget tient en effet compte des engagement de la RDC à réduire sa dette estimée à 13,1 milliards de dollars... une promesse faite au Fond monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.

A noter dans ce budget, l'augmentation de l'allocation distribuée aux provinces. La part la plus importante du budget (plus du tiers) a quand à elle été affecté à la construction, la réfection et la réhabilitation d'ouvrages et d'édifices (routes, ponts, hôpitaux...). Les parlementaires ont cependant dû renoncer à la majoration de leurs indemnités et légèrement amélioré la rémunération des policiers et militaires, comme le souhaitait le Président Kabila. Et un fond spécial pour les élections générales prévues en 2011 a également été augmenté.

A peine 6 petit milliards, c'est peu pour un pays de 2,345 millions de km2 et 68,7 millions d'habitants. Surtout lorsque l'on sait que dans le riche secteur minier, seules 1% des entreprises ont payé l'impôt sur les sociétés.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

 

27 janvier 2010

RDC : L'opération "Amani Leo" se met en place

On prend les mêmes et on recommence. Après les résultats mitigés de Kimia II... voici l'opération Amani Leo. Objectifs annoncés : protéger les civils et lutter contre les rebelles hutus des FDLR à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'opération conjointe sera menée par les forces armées congolaises (FARDC) et les casques bleus de la Monuc.

Logo ONU 2.jpgDernièrement, les responsables militaires de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (Monuc) et leurs partenaires des Forces armées de la RDC (FARDC) ont initié une série de rencontre à Goma, en vue de planifier l’Opération Amani Leo. Selon la Monuc, "les deux commandements ont échangé sur la mise en application de la Directive Opérationnelle d’Amani Leo, les préalables sur l’appui de la MONUC aux FARDC et les questions administratives et tactiques".

L’opération Amani Leo vise à maintenir la pression militaire sur les FDLR "par des interventions ciblées pour démanteler davantage le commandement du groupe et l’empêcher de se regrouper pour menacer les populations ou reconquérir des territoires". L’opération vise également à  "tenir les territoires récupérés des groupes armés, à l’instar des FDLR et d’aider à restaurer l’Autorité de l’Etat. Son objectif le plus urgent et prioritaire est la protection des populations civiles, plus particulièrement les enfants et les femmes". Selon nos informations, les opérations ont déjà commencé. Selon la Monuc, les cibles sont très "précises’’. La Monuc les FARDC sont en train de pré-positionner leurs troupes.

Espérons juste que cette opération sera plus efficace que la précédente dans la traque aux rebelles FDLR et évitera les nombreuses exactions commises par les FARDC sur les populations civiles.

Christophe Rigaud

RDC : Du rififi à la CEI !

Rien ne va plus à la Commission Electorale Indépendante (CEI). Quatre des sept membres du bureau viennent de suspendre leur participation aux réunions de la Commission. Et un cadre de la CEI, Oswald Wanzalugendo, a entamé une grève de la faim depuis plus de 10 jours pour protester contre des retards de salaires.

CEI.gifL'abbé Malu Malu doit faire face à une fronde venue de sa propre institution. Quatre membres, qui composent la CEI, ont annoncé, "suspendre leur participation aux réunions du bureau". La première vice-présidente, le premier rapporteur adjoint, le deuxième et le troisième rapporteur veulent dénoncer "une gestion floue de cette institution citoyenne" par son président, abbé Apollinaire Malumalu. Et pour ne rien arranger, Oswald Wanzalugendo, un cadre de la Commission, est en grève de la faim depuis 10 jours. Il veut attirer l'attention sur les retards de salaires dont il est victime depuis près de 9 mois. D'après Oswald Wanzalugendo, la CEI aurait de graves problèmes financiers... une situation inquiétante pour la suite du processus électoral.

25 janvier 2010

RDC : Naissance du RDPC

Une nouvelle plate-forme associative a été lancée à Paris le 21 janvier 2010. Les structures congolaises Union du Congo, Débout Congolais et la section Europe du Collectif des Organisations et des Associations des Jeunes solidaires du Congo-Kinshasa (COJESKI-RDC) ont décidé de créer le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).

Logo RDPC.pngLe RDPC a donné mandat à Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, Elvis Malwanga, président de Débout Congolais, Christophe Bintu (Coordonnateur pour l’Europe du COJESKI-RDC) et David Ngaba (Secrétaire général du CRID) afin "d'entamer des pourparlers à la fois avec d'autres structures congolaises désireuses d'un projet fédérateur pour la République Démocratique du Congo et toutes les personnes de bonnes volontés concernées par la paix dans la région des Grands Lacs".

La principale mission de cette nouvelle plate-forme est "de mettre en place un programme électoral en vue d'une alternative crédible lors des enjeux présidentiel et législatifs qui auront lieu en 2011 en République Démocratique du Congo".

24 janvier 2010

RDC : La paix s'achète-t-elle ?

L’opération "arme contre l’argent" débutera le 28 janvier dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Si la paix a bien un prix, s'achète-t-elle pour autant ?  Contre 50 dollars, Kinshasa espère lutter contre le trafic d’armes et inciter la population à rendre leurs armements.

DSC02372 copie.jpgA l'initiative du projet, on trouve le pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga : "je suis pasteur et je ne peux pas favoriser le trafic d’armes. Car, avec 100 dollars américains, un individu peut se procurer quatre armes à feu auprès des marchands d’armes dans cette contrée pour venir les échanger contre 400 dollars. C’est pourquoi nous avons réduit à 50 dollars américains". Le pasteur, qui préside l’ONG/PAREC (Programme oeucuménique de Paix, Transformation des Conflits et Réconciliation).

Pour le pasteur, "ce n’est pas l’argent qui compte mais plutôt la paix". L’opération sera menée, à partir du 28 janvier, dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et province Orientale, trois provinces de l’est de la RDC. C’est au Nord-Katanga (sud-est de la RDC) que le PAREC a initié pour la première fois l’opération d’échange arme à feu contre vélo. A moins d’une année de travail, l’ONG a réussi à récupérer près de 10.000 armes à feu, sans compter les munitions et autres effets militaires.

A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, plus de 300 armes à feu ont été récupérées lors d’une brève opération échange "armes à feu contre tôles", que l’ONG/PAREC a initiée dans cette ville. L’opération échange "arme à feu contre dollars américains" menée par la même ONG, pendant sept mois à travers les 24 communes de Kinshasa, a permis de recueillir près de 12.000 armes de guerre.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

23 janvier 2010

RDC : Le bilan du conflit toujours contesté

Depuis 1998, le nombre de morts en République démocratique du Congo (RDC) a été estimé à 5,4 millions. Un triste bilan qui place le conflit en RDC juste derrière la seconde guerre mondiale. Mais depuis peu, un groupe de recherche canadien conteste ces chiffres et affirme que des techniques d'enquête "correctes" réduiraient ce bilan de moitié. Selon l'étude, ce bilan surévalué aurait provoqué l'envoi de l'opération de paix des Nations-Unies la plus importante au monde et une aide humanitaire conséquente... une sorte de "tricherie" aux yeux de ces experts.

DSC02398 copie.jpgLe nombre de 5,4 millions de morts depuis 1998 a été largement utilisé depuis qu'il a été rendu public par l'International Rescue Committee (IRC), une organisation humanitaire. Cette estimation a joué un rôle dans l'attention portée par les Etats-Unis et les Nations unies à la crise en RDC. Le Conseil de sécurité de l'ONU a cité les chiffres de l'IRC dans le processus de décision concernant la mise en place d'une force de maintien de la paix au Congo-Kinshasa. Cette force compte désormais plus de 20.000 hommes, ce qui en fait l'opération de maintien de la paix la plus importante des Nations unies.

A la suite de la publication des résultats de l'étude en 2000, l'aide humanitaire totale s'est accrue de plus de 500% entre 2000 et 2001. La contribution des seuls Etats-Unis a augmenté d'un indice de pratiquement 26. "Il est probablement juste d'affirmer que les données sur la mortalité ont joué un rôle significatif dans l'accroissement de l'assistance internationale", notait l'un des chercheurs de l'IRC.

Mais une nouvelle étude diffusée par un groupe de recherche canadien estime que les statistiques elles-mêmes sont discutables, "élevant de façon spectaculaire le bilan des morts" dues aux maladies, au manque de nourriture et de médicaments, et à la malnutrition.

L'Human Security Report Project de la Simon Fraser University (Canada) considère que l'étude 2000-2008 de l'IRC présente deux problèmes majeurs. Il rejette l'échantillon réalisé dans des régions dangereuses de l'Est du Congo (RDC), arguant que ces zones n'étaient pas représentatives de l'ensemble du pays. Il met également en doute le chiffre utilisé par l'IRC pour le taux de mortalité "normal" en RDC, où les statistiques d'avant le conflit étaient peu fiables.

L'IRCconfirme pourtant son chiffre : "5,4 millions est notre meilleure estimation, basée sur une méthodologie bien établie et des suppositions prudentes, mais le chiffre réel pourrait être de "3 millions ou de 7,6 millions".

Photo (c) afrikarabia.com

15 janvier 2010

RDC : Nkunda accepte d'être jugé à Kinshasa

L'ancien général congolais Laurent Nkunda est prêt à comparaître à Kinshasa pour crimes de guerre ou à partir en exil pour mettre fin à sa détention au Rwanda.

Image 1.pngL'ex-chef de file du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement rebelle qui a infligé des revers militaires à l'armée congolaise, est en résidence surveillée au Rwanda depuis son arrestation dans ce pays il y a un an. La position de Nkunda est la suivante: "Envoyez-moi s'il le faut à La Haye (siège de la Cour pénale internationale) (...) mais je ne suis pas prêt à rester dans un no-man's land et à être détenu sans raison". Selon son avocat, Stéphane Bourgon, il "est aussi prêt à partir à l'étranger, à prendre le chemin de l'exil (...) et a identifié trois Etats" où il pourrait s'installer.

RDC : Kouchner ne voulait pas passer la nuit à Kinshasa

La France devient la spécialiste des visites expresses en République démocratique du Congo (RDC). Le Ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, ne s'est pas attardé à Kinshasa, après s'être arrêté à Kigali pour renouer le dialogue avec Paul Kagamé. Selon le magazine L'express, alors qu'il était attendu à Kinshasa pour dîner, le ministre de Affaires étrangères à préféré repartir le soir même pour Brazzaville, son étape suivante.

Image 1.pngUn faux-bond de Kouchner qui n'est pas sans rappeler le voyage de Nicolas Sarkozy en RDC,  en mars dernier. Ce dernier n'avait pas, lui non plus pas souhaité s'éterniser à Kinshasa pour y passer la nuit... manque d'hôtels... de temps ... ou d'intérêt pour la RDC, Kinshasa ne semble pas retenir très longtemps les officiels français.


Christophe Rigaud

RDC : Désengagements en cascade dans le secteur minier

La révision des contrats miniers voulue par le gouvernement congolais fait-elle fuir les investisseurs du secteur ? Plusieurs entreprises minières viennent d’annoncer leur retrait ou leur désengagement en République démocratique du Congo (RDC).

Image 1.pngLe géant polonais de l’exploitation du cuivre KGHM vient en effet quitté la RDC début janvier. Après avoir investit 50 millions $ dans le secteur depuis 1996, KGHM affirme n’avoir trouvé aucun repreneur pour ses parts et décide donc de déserter la République démocratique du Congo. La société évoque également des problèmes d’insécurité dans le pays. Son personnel polonais avait déjà été rapatrié en mars dernier.

Autre mauvaise nouvelle pour l ‘économie congolaise, le désengagement partiel de Gem Diamonds de ses concessions en RDC. Cette entreprise d’extraction de diamants, cotée en bourse à Londres, vient de céder deux filiales à Kasai Resource Mining Ltd pour 3,8 millions $. Selon Africa Intelligence : « la décision de Gem Diamonds intervient dans un contexte délicat. Depuis deux ans, des rumeurs bruissent dans la province du Kasaï à propos d'une délocalisation massive de populations établies sur les concessions des sociétés minières. ». La crise économique et un effondrement du prix des matières premières a fortement fragilisé le secteur minier en RDC. Pourtant le pays reste l’un des plus gros pourvoyeur de minerais au monde.