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07 mai 2010

RDC : Kabila a-t-il déjà gagné 2011 ?

Même si l’incertitude plane encore sur la tenue du prochain scrutin présidentiel en République démocratique du Congo (RDC), le président sortant, Joseph Kabila, semble assuré de sa réélection, faute de candidats sérieux. L’opposition manque de leadership et les principaux prétendants ne sont pas en mesure d’inquiéter l’actuel président. Revue d’effectifs des candidats d’opposition.

Image 3.pngLe candidat le plus dangereux pour Joseph Kabila en 2011 n’est autre que son ancien adversaire au second de la présidentielle de 2006 : Jean-Pierre Bemba. Mais l’ancien vice-président et patron du MLC semble hors jeu depuis sa détention depuis presque 2 ans par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Même si Bemba espère obtenir en juillet prochain une libération provisoire, ses déboires avec la CPI lui laisse peu de chance de pouvoir se représenter en 2011. Autre problème pour le MLC, la relève n’est pas encore installée et François Mwamba, le N°2 du parti n’a pas réussit à asseoir son leadership… l’ombre de Bemba plane toujours sur Kinshasa.

L’opposant historique, Etienne Tshisekedi et son parti, l’UDPS, compte bien revenir sur l’échiquier politique congolais après leur « boycott fatal » des élections en 2006. Le parti est plus affaibli et divisé que jamais et son leader, très malade n’a pas encore présenté de relève crédible.

Un petit nouveau a fait son apparition depuis le scrutin de 2006, il s’agit de l’ancien président de l’Assemblée nationale évincé par le clan présidentiel, Vital Kamerhe. Son leadership et son charisme ne sont plus à démontrer, mais certains estiment qu’il partage la responsabilité de la situation actuelle avec le pouvoir en place et que son départ n’est qu’un paravent de son propre parti, le PPRD.

Candidat déjà en 2006, le Dr Oscar Kashala avait su convaincre bon nombre de congolais de ses atouts. Oscar Kashala était tout de même arrivé en cinquième position au premier tour des dernières élections avec 3,46%. Mais pour 2011, faire campagne depuis les Etats-Unis sera très délicat et il lui faudra bénéficier d’importants réseaux pour mobiliser les électeurs et les moyens financiers nécessaires.

Notons enfin Guillaume Ngefa, avocat au Barreau de Kinshasa, actuellement fonctionnaire des Nations Unies et spécialiste des droits de l’homme. Fondateur et président honoraire de ASADHO, il a dénoncer la dictature sous Mobutu, puis sous l’AFDL. Selon certains observateurs, « discret, perspicace et convaincu pour ses idéaux, Guillaume Ngefa est un présidentiable à prendre au sérieux ».

Quand à Moïse Katumbi, le tonitruant gouverneur du Katanga et « challenger potentiel » du camp présidentiel, il certifie ne pas vouloir se présenter en 2011 et tout faire pour que Joseph Kabila rempile pour un second mandat. Le gouverneur semble vouloir passer son tour et attendre le scrutin suivant.

Aux dernières nouvelles, le gouvernement congolais se veut rassurant quand à la tenue des élections dans le calendrier prévu. Les projets de révisions constitutionnelles, notamment sur le statut du chef de l’Etat, font croire à de nombreux congolais que Joseph Kabila se prépare à toutes les éventualités (élections ou pas). Les élections prévues pour 2011 auront elles lieu ? Impossible pour l’heure de répondre avec certitude à cette question.

Christophe Rigaud

RDC : Les FDLR transférés peuvent-ils déstabiliser le Katanga ?

54 rebelles hutus des FDLR ont été transférés dimanche 2 mai de Goma vers Lubumbashi. Escortés par le pasteur Daniel Mulunda Ngoy, président du programme national pour la paix et la reconstruction (Parec), les miliciens et leurs familles se sont installés au Katanga, au Sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). De nombreuses associations se sont inquiétées de cette « délocalisation sauvage », réalisée sans aucune concertation et à la seule initiative du Parec. De nombreux observateurs voient dans l’arrivée de ces éléments armés au Katanga, un facteur de déstabilisation pour la région.

Image 1.pngL’initiative du Parec en a étonné plus d’un. Pour se justifier Daniel Mulunda Ngoy affirme que la délocalisation des rebelles hutus est conforme aux accords de Goma. Selon Radio Okapi, les 54 combattants des FDLR étaient accompagnés de 106 membres de leurs familles et l’arrivée des ex-miliciens FDLR a été accueillie avec une certaine inquiétude par les habitants de la région.

Lambert Mende, le ministre congolais de la Communication et des médias a déclaré «ce transfert fait partie d’un vaste programme du gouvernement congolais qui va aboutir au retour de ces FDLR dans leur pays d’origine. » Pour Lambert Mende : «il n’y a aucune menace pour la sécurité des populations. Ces trente personnes non armées passent par un centre de triage et de contrôle avant de pouvoir regagner leur pays natal. Je l’impression que il y a des discours alarmistes qui sont tenus par des gens qui n’ont pas intérêt à ce que la situation se stabilise et qui manipulent les populations. Je voudrais une fois de plus rassurer ces populations que le gouvernement ne peut pas initier un programme qui met en danger les populations civiles

Le Réseau d’Action Citoyenne pour la Démocratie (RACID), une coalition de soixante quinze ONG du Nord Kivu, ont exprimé une forte inquiétude face à l’opération de délocalisation des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda du Nord Kivu vers le Katanga. Le RACID estime qu’il fallait plutôt rapatrier les ex-combattants FDLR directement dans leur pays d’origine au lieu de les délocaliser à l’intérieur de la RDC… une simple question de bon sens.

Christophe Rigaud

06 mai 2010

RDC : Nkunda peut-il être libéré le 11 mai ?

L'ex-rebelle congolais Laurent Nkunda, détenu depuis plus d'un an au Rwanda, doit être fixé sur son sort le 11 mai prochain. Le Tribunal militaire de Kigali doit en effet examiner une demande de remise en liberté de l'ex-chef tutsi. Au coeur d'une bataille juridique complexe, l'avenir de Laurent Nkunda est suspendu aux difficiles relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Seul fait nouveau : l'ancien chef d'Etat-major rwandais, James Kabarebe est maintenant ministre de la défense de son pays. Il a lui-même arrêté l'ex-général Nkunda après un brusque renversement d'alliance en janvier 2009.

Afrikarabia logo.pngPour la défense de Laurent Nkunda l'ancien chef d'état-major des armées rwandaises, le général James Kabarebe, est responsable de l'arrestation et de la mise en détention illégales de l'ancien leader du CNDP congolais. Le 26 mars, la Cour suprême du Rwanda, s'était pourtant déclarée incompétente et avait renvoyé l'affaire devant la justice militaire. La RDC voisine, nouveau partenaire de Kigali, demande son extradition, mais le Rwanda n'a pas réellement intérêt à laisser partir son ancien allié, détenteur de nombreuses informations sur le soutien du Rwanda aux rebelles tutsis du CNDP. Le Rwanda avait également obtenu, en échange de l'arrestation de Laurent Nkunda, la chasse des rebelles hutus des FDLR pour la République démocratrique du Congo. Laurent Nkunda peut-il être libéré le 11 mai ? Certainement pas, les deux protagonistes n'ont pas intérêt à voir sortir l'ex-rebelle congolais... Nkunda en prison arrange tout le monde, Kigali comme Kinshasa. Reste à trouver un tour de passe-passe juridique pour maintenir Nkunda au frais et résoudre l'imbroglio judiciaire qui entoure la légalité de sa détention.

Christophe Rigaud

05 mai 2010

RDC : Fiasco de l'opération PAREC au Nord-Kivu

Les bonnes intentions ne sont pas toujours récompensées. Si l'opération PAREC a permis de recueillir quelques bombes, mortiers et une centaine d'armes à Goma, la collecte d'armes du pasteur Ngoy Mulunda, "Arme contre 50 $", a été un échec à Kitchanga selon lesafriques.com.

logo afkrb.pngDans la région de Kitchanga, zone d'insécurité et fief du CNDP, la récolte a été plutôt maigre : seules 48 armes ont été récupérées, malgré la présence sur place de Charles Mwando Simba, le ministre de la Défense nationale congolais. Toujours selon le site lesafriques.com : "la zone de Kitchanga est pourtant réputée pour abriter de nombreuses caches d'armes et être le berceau de l'insécurité pour les populations congolaises du Nord-Kivu. Dans cette zone, les Hunde n'ont pas d'armes, mais les Hutus en ont reçu d'Habyarimana, et les Tutsi de Kagame. L'arme y a la valeur d'une vache (300 $)". Plusieurs raisons expliquent le peu de succès de l'opération PAREC : la faible somme donnée en compensation, l'insécurité permanente dans l'Est de la RDC et la présence active de nombreuses milices au Nord-Kivu.

04 mai 2010

LRA : Menace sur la RDC ?

En février dernier, une centaine de personnes ont été tués par les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans les districts du Haut Uélé et du Bas Uélé. Cette province orientale de République démocratique du Congo (RDC) est la proie des milices du rebelle Joseph Kony, en lutte contre le pouvoir de Kampala. Depuis maintenant plusieurs mois, la LRA est devenue un problème régional : Ouganda, RDC, RCA et Soudan sont désormais menacés par ce groupe que rien ne paraît arrêter. Même l'aide américaine semble impuissante.

Image 1.pngDernièrement, le secrétaire général adjoint de l’ONU, John Holmes, a fortement condamné la violence perpétrée par les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en République démocratique du Congo(RDC). Pour John Holmes, "la LRA ne cesse de commettre des atrocités abominables à l’encontre des habitants de ces deux districts qui sont maintenant déplacés sans espoir de rentrer chez eux dans un futur proche".

Populations menacées

Outre la RDC, la LRA a mené des attaques contre les civils au Sud-Soudan et en République Centrafricaine (RCA) après avoir été chassé du nord de l’Ouganda il y a quelques années. Selon l'ONU, sept entités des Nations Unies et 23 ONG mènent des activités humanitaires dans ces districts qui accueillent au moins 320.000 personnes déplacées par la violence exercée par la LRA. Les acteurs sont en mesure de fournir une aide à 65% de la population déplacée, mais ils rencontrent des obstacles au quotidien en raison de l’insécurité persistante et de l’inaccessibilité de nombreuses personnes déplacées, dans une ré gion où le réseau routier est quasiment inexistant.

Human Rights Watch a rapporté le mois dernier que la LRA avait tué 321 personnes en décembre, lors d'un massacre dans la région qui n'avait pas été signalé jusque-là. Le gouvernement congolais a initialement démenti l'existence de ce massacre, mais un fonctionnaire a depuis confirmé la tuerie tout en avançant un bilan moins élevé, de 188 morts. A Nyangara, John Holmes a rendu visite a une femme de 23 ans soignée après avoir eu les lèvres et les oreilles arrachées par les rebelles qui tentent de s'assurer le silence de populations en les terrorisant.

Les pays touchées par les violence de la LRA possèdent des forces de sécurité nationales trop faibles pour protéger leur populations, l’armée ougandaise, bénéficiant du soutien américain, est exclusivement orientée vers la traque de Joseph Kony, le chef de la LRA. En RDC, où l'armée congolaise doit faire face à plusieurs fronts, Kivu, Ituri, Equateur, est particulièrement inopérante face aux rebelles ougandais. Pour l'heure la rébellion ougandaise n'a pas encore trouvé "d'alliés congolais" sur le territoire... mais la menace plane.

29 avril 2010

Centrafrique : Les élections reportées pour la dixième fois

Cela pourrait ressembler à un gag, mais les élections législatives et présidentielle centrafricaines, initialement prévue en avril, ont été reportées une nouvelle fois, la dixième ! Prévu d'abord le 25 avril, le scrutin a été reculé une première fois au 16 mai. L'opposition jugeait le délai trop court pour assurer l'équité et le bon déroulement des élections. Mais cette fois-ci, aucune date n'est fixée...

Drapeau Centeafrique.jpgSeul gagnant de ces multiples contre-temps, le président sortant François Bozizé, qui pourrait ainsi rester au pouvoir après l'expiration de son mandat, le 11 juin. L'opposition craint de multiples fraudes et s'est regroupée au sein d'une coalition baptisée Forces pour le changement et a réclamé de profondes réformes avant la tenue des élections qu'elle souhaiterait en janvier 2011. La République centrafricaine est toujours en proie à plusieurs rébellions impliquant le Soudan, le Tchad et la République démocratique du Congo (RDC).

25 avril 2010

RDC : Jean-Maurice Ripert remplacerait Alan Doss

Juin 2010 sonnera la fin du mandat d'Alan Doss à la tête de la Monuc en République démocratique du Congo (RDC). Le patron des casques bleus partira sur un bilan très contrasté. La situation au Kivu est encore extrêmement instable et l'on reproche au diplomate de l'ONU d'avoir trop fait confiance à l'armée congolaise. Human Rights Watch a même accusé la Monuc de complicité de crimes de guerre... Plusieurs noms circulent déjà dans les couloirs des Nations-Unies, celui de Jean-Maurice Ripert est le plus probable.

Logo ONU.jpgOn a d'abord parlé de Jean-Marie Guéhenno, ancien responsable du département des opérations de maintien de la paix aux Nations-Unies et fin connaisseur de la RDC où il s'est rendu plusieurs fois. Puis on a parlé du diplomate italien Aldo Ajello, ex-émissaire de l'Union européenne en Afrique centrale... mais depuis quelques semaines, Jean-Maurice Ripert semble tenir la corde. Jean-Maurice Ripert est actuellement émissaire de l'ONU au Pakistan depuis août 2009. Conseiller diplomatique de Michel Rocard, directeur de cabinet de Bernard Kouchner, ce diplomate de 57 ans est réputé proche de Joseph Kabila... un incontestable atout pour la fonction au moment où la RDC souhaite voir partir au plus vite les troupes de la MONUC.

Le poste est prestigieux, la MONUC constitue la principale opération de maintien de la paix de l'ONU dans le monde: 20 000 hommes, mais aussi 712 observateurs militaires et 1 216 policiers, pour un budget de 1,3 milliard de dollars.

Christophe Rigaud

RDC : RFI de retour sur les ondes

Après 9 mois de silence, la radio internationale RFI sera prochainement de retour en République démocratique du Congo (RDC). Une question de jours, peut-être de semaines a annoncé le ministre congolais chargé des médias. Une vraie bonne nouvelle pour la liberté d'expression et le pluralisme en RDC.

images.jpgEn juillet 2009, la diffusion de "la radio mondiale" avait été interrompue sur l'ensemble du territoire de République démocratique du Congo (RDC) par le gouvernement de Kinshasa. Les autorités congolaises accusaient RFI de développer une campagne systématique de "démoralisation des forces armées de la RDC (FARDC)". L'est et le nord-est de la RDC sont le théâtre d'affrontements entre groupes armés et de violences contre les civils depuis plus d'une décennie. Kinshasa tente de pacifier la région mais l'armée régulière peine à imposer son autorité.

Selon Satellifax, Lambert Mende, le ministre en charge du dossier, "il faut faire vraiment attention avec les opérations militaires, sur la façon de traiter ces opérations. Nous avons rappelé cela (à RFI)". Espérons que RFI n'en perdra pas sa liberté de ton sur le traitement de l'actualité en République démocratique du Congo... nous n'en doutons pas.

Christophe Rigaud

RDC : 120 députés demandent à la Belgique d'accueillir Bemba

L'initiative en revient à Clément Kanku, via sa plateforme d'opposition, Union pour la Nation. Le nouvel homme de confiance du sénateur Jean-Pierre Bemba demande à la Belgique d'accueillir le leader du MLC sur son territoire si ce dernier bénéciait d'une libération provisoire.

Image 8.pngLe député Clément Kanku a expliqué à Radio Okapi avoir remis "la pétition de plus de 120 parlementaires qui soutiennent la libération de Jean-Pierre Bemba Gombo et qui demandent à la Belgique de l'accueillir très rapidement parce qu'il sera très vite libéré". Le bras droit de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo explique que "c'est la Belgique qui a arrêté Jean-Pierre Bemba, la même Belgique à qui nous nous demandons aujourd'hui de coopérer avec la CPI. Il n'est pas normal que la Belgique puisse jouer ce jeu des politiciens, des calculs politiciens qui tend toujours à éloigner Jean-Pierre Bemba de Kinshasa ou de le garder en prison".

Jean-Pierre Bemba avait été battu en 2006 au second tour de l'élection présidentielle en RDC face à l'actuel président, Joseph Kabila. Après des affrontements, il avait quitté la RDC pour le Portugal en avril 2007. Il avait été arrêté le 24 mai 2008 en Belgique, en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par la CPI qui l'accuse de meurtre, viol et pillage notamment commis par sa milice en Centrafrique. Il est détenu à La Haye mais a déposé une demande de libération provisoire. L'opposition congolaise voit dans la détention de Jean-Pierre Bemba une manoeuvre politique de Kinshasa pour éloigner définitivement Jean-Pierre Bemba du prochain scrutin présidentiel de 2011.

Christophe Rigaud

RDC : Les casques bleus quittent l'Ituri

La MONUC décide de retirer ses soldats de l'Ituri dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'ONU estime que l'armée congolaise (FARDC) présente dans cette région est suffisante pour en assurer la sécurité. Les populations locales, victimes des attaques répétées des rebelles de la LRA (Armée de Résistance du Seigneur) s'inquiètent de ce départ.

Logo ONU 2.jpgL'annonce a été faite à Bunia, chef-lieu du district, par le commandant des forces de la MONUC, le général Babacar Gaye, à l’issue d’une tournée d’inspection des troupes dans les localités de Fataki, Mahagi et Aru. Pour le général Gaye, cette mesure est justifiée par "l’existence d’un important déploiement des FARDC sur place", il estime également qu'il y a un grand progrès sur le plan sécuritaire en Ituri. La MONUC souhaite que l'armée congolaise prenne maintenant le relais des casques bleus.

Le commandant de la neuvième région militaire des FARDC, le général Jean-Claude Kifwa est conscient que l'image de ses soldats n'est pas bonne dans la population, mais souhaite que "la population ne doit pas avoir peur et doit faire confiance à son armée". Mais le départ des troupes de la MONUC alarme les civils congolais, notamment celle Dingila qui craint la présence des rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Dans un mémorandum remis à Babacar Gay, la société civile de Dingila réclame le maintien et le déploiement de la MONUC à Ango, Dakwa et Banda.

18 avril 2010

RDC : Le MLC toujours en quête de leadership

Alors que le "chairman" Jean-Pierre Bemba est encore en prison à La Haye, la "guerre des sous-chefs" fait toujours rage au MLC. Le plus important parti d'opposition en République démocratique du Congo (RDC) continue de se déchirer à moins d'un an des élections présidentielles. Au coeur de la discorde : le secrétaire général du mouvement, François Mawamba et le député Delly Sessanga Hipungu.

Image 2.pngDernier événement en date :  l'éviction de Delly Sessanga Hipungu de la Commission politique, administrative et judiciaire de l'Assemblée nationale congolaise. Cette commission revenait au MLC après un accord avec le président de l'Assemblée de l'époque. Le mouvement de Jean-Pierre Bemba a donc signifié à Delly Sessanga Hipungu qu'il ne pilotait plus la commission. Il faut dire que depuis plus de deux ans, rien ne va plus entre le député national et le secrétaire général du MLC, François Mwamba. Delly Sessanga Hipungu a toujours fortement contesté la légitimité de Mawamba, jusqu'à ne plus participé aux réunions du MLC. Puis il lance son propre mouvement, l'Envol, début 2010. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour François Mawamba qui l'accuse de "rouler" maintenant pour la majorité présidentielle.

Le risque de scission est donc toujours latent au sein du parti de Jean-Pierre Bemba. Pour le moment, Delly Sessanga Hipungu n'a pas encore franchi le rubicon et reste membre du MLC. François Mwamba semble encore tenir ses troupes, mais jusqu'à quand ? A moins d'un an des élections présidentielles, avec un leader toujours maintenu en détention par la CPI de La Haye, le MLC demeure plus que jamais affaibli. Joseph Kabila peut donc se frotter les mains devant l'absence d'une opposition capable de remporter le prochain scrutin.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

10 avril 2010

RDC : Un député MLC arrêté à Mbandaka

Suite à l'attaque de Mbandaka par des insurgés la semaine dernière, le député d'opposition Oscar Molambo (MLC) a été arrêté pour son implication supposée dans l'insurrection qui avait fait une dizaine de victimes. La capitale provinciale de l'Equateur, au Nord-Ouest de la République démocratique du congo (RDC) reste toujours le fief du sénateur MLC, Jean-Pierre Bemba, actuellement incarcéré par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Le MLC dénonce une chasse aux opposants à Kinshasa dans cette province.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLe porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende vient d'indiquer que des députes de l’opposition étaient impliqués dans l’insurrection. Le ministre s'est bien gardé de livrer des noms, mais il a toutefois confirmé l’arrestation d’Oscar Molambo, député MLC de l'Equateur, fief du principal opposant au président Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba. L'ancien vice-président Bemba doit aujourd'hui répondre de crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, pour des faits commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Seul concurrent capable de battre Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles de 2011, Jean-Pierre Bemba pourrait bien ne pas participer au scrutin si la CPI le retient en prison.

Le parti de Bemba, le MLC, dénonce une chasse à l'opposition et rejette toute participation du MLC aux combats de dimanche dernier. Francois Mwamba, secrétaire général du MLC regrette l’incapacité du gouvernement à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire mais ne se dit pas surpris par les événements de Mbandaka. Francois Mwamba  dénonce l’arrestation du parlementaire MLC et indique attendre des explications du premier ministre Adolphe Muzito.

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc

A quelques mois du départ des premiers casques bleus de RDC, la charge du gouvernement congolais contre la Monuc ressemble à un réglement de compte. Kinshasa accuse en effet l'ONU de n'avoir pas protégé les civils lors de l'attaque de Mbandaka, dans la province de l'Equateur. Pour autant, le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) ne souhaite pas retarder le retrait de la Monuc. Ces accusations interviennent au moment où Kinshasa voudrait voir les casques bleus quitter le pays à partir du mois de juin.

Logo ONU.jpgC'est le ministre de l'Information, Lambert Mende, qui est monté au créneau : il accuse les casques bleus de la Monuc d'être restés "confortablement dans leur cantonnement" alors que la première victime était "tuée sous leurs yeux". "Cela met sérieusement en question la méthodologie mise en place par la mission de l'Onu qui est de protéger les civils", d'après Lambert Mende.

La Monuc a bien entendu démenti la version des faits et a affirmé qu'il n'était pas certain que l'incident aurait un impact sur un possible plan de retrait... le bras de fer continue donc entre l'ONU et Kinshasa pour obtenir un retrait des troupes avant les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, en juin prochain.

08 avril 2010

RDC : 2010 sera une année charnière

Selon l'ONG Oxfam, 2010 sera décisive pour la République démocratique du Congo. Non seulement le pays célèbrera en juin le cinquantième anniversaire de son indépendance, mais le rôle de la MONUC et les conditions de son départ devront être définis avant le 31 mai et de nouvelles élections doivent être organisées. En outre, la France doit mener une mission du Conseil de Sécurité sur place en avril et a prévu d’organiser un Forum régional pour la coopération dans les Grands Lacs cette année.

DSC04125 copie.jpgPour cette ONG, ce calendrier chargé doit être l’occasion de s’attaquer enfin aux causes structurelles du conflit et mettre fin à l’insécurité, à la pauvreté, au pillage des ressources et à la corruption généralisée. C’est ce constat qui a poussé Oxfam France, le CCFD – Terre solidaire, le Secours catholique – Caritas France, le COSI Promouvoir et défendre les droits, le RéFAC – Réseau France Afrique Centrale ainsi que les organisations congolaises CNONGD, RODHECIC et la Commission épiscopale Justice et Paix, et le réseau d’ONG européennes Eurac à lancer une campagne intitulée «15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire » [1] pour mobiliser le grand public et interpeller les autorités françaises.

Depuis près de 15 ans, la RDC est le théâtre de combats entre divers groupes congolais et étrangers, ainsi qu’entre ces groupes et l’armée nationale. Ces conflits armés se traduisent par la mort de très nombreux civils, le déplacement de millions de personnes, la généralisation des violences sexuelles et l’effondrement des services sociaux de base. Les opérations de désarmement forcé de 2009 dans l’Est du pays ont entraîné le déplacement de plus de 900 000 personnes. Plus de 9 000 maisons ont été détruites, plus de 8 000 cas de viols rapportés et au moins 1 433 civils tués [2].

Pour les membres de la campagne « 15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire », la France, tant au sein de l’Union européenne que du Conseil de sécurité des Nations unies, peut jouer un rôle de premier plan en faveur d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Oxfam demande à la France de :

- Protéger les populations civiles en apportant un appui cohérent et axé sur les droits de l’Homme à une réforme en profondeur de l’armée, de la police et de la justice, en veillant à la mise en œuvre effective du mandat actuel de la MONUC, dont toute perspective de retrait dépendra d’une amélioration tangible de la sécurité des populations, et en préférant le désarmement volontaire aux options essentiellement militaires ;

- Garantir l’accès aux services de base en mobilisant les ressources nécessaires à la mise en œuvre d’un ” plan Marshall ” pour la RDC, en permettant un suivi indépendant du budget et de l’aide par la société civile congolaise et en œuvrant en faveur d’une véritable réforme foncière ;

- Renforcer les processus démocratiques et citoyens en soutenant les élections locales, en poursuivant le processus de décentralisation et en appuyant davantage la participation de la société civile, notamment des femmes, à la construction de la paix et à la démocratisation ;

- Mettre fin à la militarisation de l’exploitation et du commerce des ressources naturelles en exigeant la ” diligence raisonnable “, en aidant à mettre en œuvre un dispositif multilatéral de certification et en demandant que tous ceux qui bénéficient du trafic illégal de ces ressources fassent l’objet de poursuites appropriées.

www.oxfamfrance.org

Photo (c) afrikarabia.com

 

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer"

Dans un rapport intitulé : Congo, l’enlisement du projet démocratique*, l'International Crisis Group, examine l’échec des dirigeants élus en 2006 à changer radicalement de gouvernance et à répondre aux aspirations démocratiques de leurs citoyens. Presque quatre ans après la victoire de Joseph Kabila à des élections considérées comme une avancée majeure pour le processus de paix, le pouvoir est centralisé à la présidence, les contre-pouvoirs sont quasiment inexistants, les libertés fondamentales sont fréquemment menacées, et le régime ne parvient pas à régler les conflits locaux. Les partenaires du Congo doivent replacer la démocratisation et les réformes institutionnelles au centre de leur dialogue avec le gouvernement du président Kabila.

logo afkrb.png« Durant la transition qui suivit la guerre civile, les anciens adversaires se sont formellement accordés sur une vision commune d’un Congo démocratique qui ouvre la voie à une paix durable et au développement. » déclare Guillaume Lacaille, analyste sénior spécialiste du Congo à Crisis Group. « Durant le mandat du président Kabila, cette vision qui faisait l’objet d’un consensus national est en train d’être oubliée. A moins que les dirigeants congolais ne fassent de la démocratisation une priorité, les avancées réalisées pour stabiliser le pays et les efforts internationaux consacrés à la préparation d’un avenir meilleur risquent d’être gâchés. »

La constitution démocratique adoptée par référendum en 2005 prévoyait la mise en œuvre de réformes institutionnelles fondamentales, de la décentralisation, et d’un système de contre-pouvoirs. En 2006, les Congolais ont finalement pu choisir leurs dirigeants à travers des élections libres et transparentes. Kabila a obtenu un mandat de cinq ans à l’issue d’une campagne fondée sur les promesses de reconstruire le Congo et de consolider la démocratie en appliquant la constitution, en respectant la règle de droit et en organisant rapidement des élections locales. Ces promesses n’ont pas été tenues.

La présidence a, au contraire, assujetti le gouvernement, le parlement et le pouvoir judiciaire, en profitant de la faiblesse de l’opposition et de la corruption endémique au sein de l’élite. Les préparatifs pour les élections locales rencontrent de grandes difficultés malgré un fort engagement international. La présidence a recours à l’intimidation contre les contestataires, révélant ainsi une tendance à l’autoritarisme. Dans le même temps, la communauté internationale est restée globalement silencieuse.

Kabila envisage de modifier la constitution. En invoquant le principe de souveraineté, il a demandé le départ de la mission de maintien de la paix des Nations unies avant l’été 2011 et a annoncé que le gouvernement congolais prendra en charge l’organisation des élections présidentielles prévues pour la fin de l’années 2011.

« Inverser la tendance actuelle nécessite que les bailleurs internationaux cessent de considérer la construction de l’Etat de droit comme un processus purement technique. » explique Thierry Vircoulon, directeur de projet Afrique Centrale à Crisis Group. « Ils doivent mettre à l’épreuve la volonté politique du président Kabila quant à ses promesses et lier leur aide au développement à des progrès réels en terme de démocratisation. »

06 avril 2010

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa

Une centaine de rebelles de la tribu Enyele a semé la panique dans la ville de Mbandaka, dimanche matin. Une attaque en règle, dans une ville censée être sous contrôle gouvernemental. Le chef-lieu de province de l'Equateur au Nord de la République démocratique du Congo (RDC) est passé aux mains des rebelles le temps d'un week-end... de quoi semer le trouble à Kinshasa.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLa situation demeure de plus en plus préoccupante dans le Nord de la RDC. Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport. La rébellion s'empare un temps de l'aéroport de la ville, avant d'en être chassé par l'armée congolaise lundi.

Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'Est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa. Cette attaque tombe mal pour le gouvernement de Kinshasa qui cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 casques bleus de l'ONU, qui sont pour la plupart déployés dans l'Est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.

Un diplomate, cité par l'agence de presse Reuters affirme que "la situation est très grave. Que les agresseurs aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années".

Christophe Rigaud

01 avril 2010

RDC : Le MLC refuse la modification du mandat présidentiel

Le MLC et les principaux partis d’opposition ne décolèrent pas contre la modification constitutionnelle, notamment de l’article 220, relatif au mandat du Président de la République et au découpage territorial.

Logo MLC.jpgLes partis d'opposition notent tout d'abord que la "réunion interinstitutionnelle", préalable à la révision constitutionnelle, est une structure informelle et dépourvue de fondement juridique. François Mwamba condamne ensuite le fait que "le premier président de la cour suprême de justice siège au sein de cette structure", en violation du principe de séparation des pouvoirs.

Concernant la modification du mandat présidentiel, jugée inacceptable pour l'opposition, le PPRD (parti présidentiel) a affirmé qu'il n'en acceptera pas, lui non plus, le changement. Un signe d'appaisement de la part du parti au pouvoir, qui note toutefois que "les personnalités qui siègent au sein de la réunion interinstitutionnelle sont des Congolais eux aussi. Et à ce titre, ils peuvent donner leur point de vue mais cela n’engage pas une institution de la république" a déclaré un responsable du PPRD. A seulement 1 an de la prochaine échéance électorale, cette révision constitutionnelle fait craindre à l'ooposition congolaise une simple manoeuvre politique.

RDC : Moïse Katumbi soutiendra Kabila à la présidentielle

La rumeur aura été de courte durée... Moïse Katumbi ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle de 2011 en République démocratique du congo (RDC). Il réaffirme même son soutien au président Joseph Kabila. Le gouverneur du Katanga, de retour à Lubumbashi après une visite à Kasenga, a été on ne peut plus clair dans un déclaration au site congoplanete.com

logo afkrb.png"Si je porte ma candidature à la présidentielle de 2011, je trahirai mon Président de la République et mon parti le PPRD". Il attribue les rumeurs de sa candidature à une certaine presse avide de sensation, de "papier à vendre" et qui cherche à diviser le PPRD, le parti majoritaire. Il a également demandé à les katangais de faire confiance au président Kabila : "le PPRD et l’honorable Moïse Katumbi Chapwe n’ont, en vue, qu’un seul candidat à la présidence de la République en la personne de Joseph Kabila", a enfin déclaré Moïse Katumbi à congoplanete.com. Des propos qui ont au moins le mérite de la clareté.

30 mars 2010

La RDC nie le massacre de la LRA

"Le chiffre de 321 victimes d'Human Rights Watch (HRW) est manifestement exagéré" selon le le ministre congolais de la Justice Lessa Bambi Luzolo. Pour Kinshasa, le massacre des rebelles ougandais de la LRA, à la mi-décembre 2009, ne dépasse pas les 25 victimes. Human Rights Watch avance le chiffre de 321 personnes tuées au Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC).

logo afkrb.pngInterrogé par l'AFP, le ministre congolais de la Justice affirme qu'il s'agit 'd'événements qui se sont passés en décembre 2009 et l'ONG en parle comme si c'était d'actualité.Il n'y a pas eu des massacres comme l'affirme le rapport, mais quelques personnes attaquées au passage par les éléments incontrôlés".

Dans son rapport, l'ONG Human Rights Watch (HRW) affirme qu' au moins 321 civils ont tués mi-décembre 2009 lors d'un raid de rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans plusieurs villages du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Les meurtres ont eu lieu entre le 14 et le 17 décembre, dans une dizaine de villages du district du Haut-Uélé, dans la province Orientale (nord-est). Les faits viennent d'être connus.

De septembre 2008 à juin 2009, la LRA aurait tué 1200 personnes et enlevé 1400 personnes, dont 600 enfants et 400 femmes dans le nord-est de la RDC. En 2005, la cour pénale internationale a lancé des mandats d'arrêt contre le leader de la LRA, Joseph Kony, et 4 autres personnes pour crimes. Deux des suspects sont morts dans la brousse. Kony, Dominic Ongwen et Okot Odhiambo sont toujours recherchés. Un haut général des rebelles, Bok Abudema, a été tué par les troupes ougandaises en janvier.

 

28 mars 2010

RDC : Révision ou "tripatouillage" constitutionnel ?

Depuis le 15 mars dernier, une révision constitutionnelle est envisagée par l'Assemblée nationale de République démocratique du Congo (RDC). Portée par la moitié des 500 députés congolais, cette révision portera sur le processus de décentralisation, mais également sur le scrutin présidentiel et ce, un an seulement avant la prochaine élection. Une révision que personne ne juge indispensable et qui apparaît comme un simple calcul électoral.

DSC02393 copie.jpgLa révision proposée par les parlementaires souhaite d'abord supprimer le passage de 11 à 26 provinces prévu dans l'article 2 de la Constitution, de même que les 40% de recette que les provinces peuvent retenir à la source. Ces mesures visent clairement à stopper le processus de décentralisation de la RDC et à en réduire l'autonomie financière. De la taille d'un continent, la République démocratique du congo est un pays difficile à administrer et Kinshasa semble vouloir faire marche arrière et "re-concentrer" ainsi les pouvoirs.

Autre cheval de bataille de cette révision : le scrutin présidentiel. A quelques mois des prochaines élections, difficile de ne pas y voir un "tripatouillage" électoral de dernière minute. Aujourd'hui organisé en deux tours, le scrutin pourrait passer à un seul tour ou être maintenu à deux, mais en rallongeant la durée entre les deux tours (deux mois au lieu des deux semaines actuelles). De nombreux partis (dont le MLC) ou organisations politiques critiquent vivement cette révision. Union du Congo se demande si "la majorité présidentielle a peur de ne pas gagner l'élection avec le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, au point de vouloir modifier la Constitution au profit du mode de scrutin à un tour ? L'éventualité de l'allongement de l'intervalle entre les deux tours à deux mois, et non plus deux semaines, préfigure-t-elle l'intention de l'AMP de bloquer le processus électoral au second tour au cas où les données lui seraient défavorables ?" On peut effectivement se demander quelle urgence nécessite cette modification de dernière minute.

Une proposition de loi changerait également le mode de désignation des gouverneurs, qui ne seraient plus élus par les députes provinciaux mais désignés par le parti ou la coalition qui est majoritaire au sein de l'Assemblée provinciale. La dernière modification, qui fait aussi grincer des dents, concerne la composition du Conseil supérieur de la magistrature qui serait ouvert à des non magistrats et présidé par le chef de l'Etat. Pour être approuvée, cette révision constitutionnelle doit recueillir la majorité des 3/5èmes des membres de l'Assemblée natioale et du Sénat congolais

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

27 mars 2010

Laurent Nkunda : "Une affaire congolaise" ?

La Cour suprême de justice du Rwanda botte en touche : elle vient de renvoyer au tribunal militaire, l'affaire Nkunda, ex-rebelle congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a immédiatement salué la décision de la justice rwandaise et attend l'extradition de Laurent Nkunda en RDC.

Afrikarabia logo.pngLe ministre congolais de la Communication et porte- parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga confirme que "le gouvernement congolais a pris acte de la décision souveraine d'un pays souverain et nous attendons la réponse à la requête d'extradition en RDC de Laurent Nkunda que nous avons introduite pour qu'il soit jugé de ces actes au Nord et Sud Kivu".

Lambert Mende a affirmé "qu'on n'est pas encore à cette étape" mais déclare être en train de débattre avec le ministre de la Justice rwandaise pour l'extradition de l'ex -ebelle en RDC. La Cour suprême de justice du Rwanda s'est en effet déclarée incompétente pour juger la requête de l'avocat de Nkunda, concernant sa mise en liberté et a renvoyé l'affaire au tribunal militaire. Pour son avocat, qui s'est aussi réjoui de cette décision, il n'y a pas de mandat d'arrestation ni d'accusation contre Nkunda.

Nkunda avait été arrêté au Rwanda en janvier 2009, à la suite d'une opération militaire conjointe lancée par les armées rwandaises et congolaises pour traquer les combattants du mouvement rebelle Hutu rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) opérant dans les zones transfrontalières entre les deux pays.

A Kinshasa, Lambert Mende souligne que "l'affaire Nkunda est une affaire purement congolaise, ce sont les Congolais qui la résoudront avant quiconque".

Christophe Rigaud

25 mars 2010

RDC : Le pétrole, nouvel eldorado ?

Les grandes manoeuvres ont déjà commencé dans le secteur pétrolier en République démocratique du Congo (RDC). Avec 25 000 barils par jour, la RDC ne joue pas encore dans la cour des grands, mais son potentiel pétrolier pourrait prochainement exploser. La RDC vient d'annoncer l'ouverture de 10 blocs dans le lac Tanganyika et 6 blocs dans le lac Kivu. La compagnie Total prospecte également dans la région en vue d'y investir... la RDC peut-elle devenir le nouvel eldorado des pétroliers ?

Image 2.pngSi la RDC est connue pour ses richesses en minerais, le pays recelle également de nombreux gisements pétroliers, mais jusqu'en 1997, aucun ministère ne s'occupait du secteur. Depuis cette date un ministre est chargé des hydrocarbures, il s'agit qujourd'hui de Célestin Mbuyu Kabangu. Le gouvernement semble prendre la mesure de ce potentiel longtemps inexploité. Jusque là, seule la société Parenco faisait la pluie et le beau temps sur les gisements off shore et on shore du bassin côtier... ce qui représentait l'intégralité des 25 000 barils que produisait la RDC. Depuis peu, les autorités congolaises veulent rediscuter de leurs espaces maritimes avec leur voisin angolais...et pour cause : l'Angola exploite plus de 2 millions de barils par jour sur cette même zone ! Les autorités congolaises se battent donc pour faire appliquer un redécoupage plus équitable du plateau continental. Au final : un quart de cette zone pourrait revenir à la RDC... avec un sacré pactocle à la clé. Pour l'heure, l'Angola fait traîner les discussions... et la RDC ne montre pas vraiment d'empressement.

Autre enjeu de taille : l'Est de la Républqie démocratique du Congo (RDC). Sur le lac Albert, la RDC et l'Ouganda se partage l'exploitation pétrolière et en Ituri, plusieurs différents opposent les compagnies à l'Etat congolais, notamment la société Tullow Oil qui revendique plusieurs blocs d'extractions. Sur le lac Kivu, où le Rwanda et la RDC exploitent en commun les ressources pétrolières, la situation est plus confuses. Certes, un protocole a été signé entre les deux pays : mais le Rwanda exploite déjà ses propres blocs, alors que la RDC n'a pas encore commencé.

Une dernière zone s'étend entre le Bandundu, les deux Kasaï et l'Equateur. Dans l'immédiat, seuls quelques blocs ont été attribués, mais de nombreuses sociétés sont sur les rangs. Certaines attendent le nouveau code des hydrocarbures que l'Etat congolais devrait promulguer dans le courant de l'année. Mais une chose est sûre, cette nouvelle manne financière risque de prochainement bouleverser les rapports forces en République démocratique du Congo et rééquilibrer ainsi les ressources dans le pays. Certains territoires pourraient en effet se retrouver subitement "riches", notamment dans le Nord de la RDC... un "bienfait" qui n'a pas échappé aux différents mouvement militaires, déjà en première ligne pour contrôler ces gissements.

Photo : (c) www.afrikarabia.com

14 mars 2010

RDC : Le passeport de la discorde

La grogne monte devant les ambassades de République démocratique du Congo (RDC). Motif de la colère : l'obtention des nouveaux passeports biométriques. Le précieux sésame demande beaucoup de patience aux ressortissants congolais, rendant problématique le renouvellement des titres de séjours en France et compromettant le retour de certains congolais de l'étranger. La fronde a atteint son paroxysme, le 5 mars dernier, où une manifestation étaient organisée devant l'ambassade de RDC à Paris. Depuis, l'ambassadeur fait de son mieux pour expliquer... que tout va bien.

Image 7.pngLa tension reste vive entre l'ambassade de République Démocratique du Congo à Paris et certains ressortissants congolais de France. Les difficultés de délivrance du nouveau passeport biométrique font l'objets de fortes protestations. Au coeur de la colère des congolais de l'étranger, le cas dramatique d’un compatriote mort en Côte d’Ivoire, alors qu’il devait regagner Paris de toute urgence pour être hospitalisé. Nsingni Branly avait quitté la Côte d’Ivoire muni de son ancien passeport, mais au moment d'effectuer les formalités en vue de son retour à Paris, il n’a pas pu obtenir au nouveau passeport biométrique dans le délai voulu.... Bilan : Nsingni Branly est décédé à Abidjan.

Pour les manifestants qui demandaient des explications devant leur ambassade à Paris, le "passeport biométrique est une pièce mortelle pour les Congolais et nous ne pouvons pas être otages du gouvernement congolais". Ils souhaitaient protester contre le retard pris dans la délivrance du passeport biométrique aux résidents de France et accusait l'ambassadeur de RDC à Paris, Myra Ndjoku, de ne rien faire pour résoudre le problème.
Les manifestants demandaient simplement à être reçus par l'ambassadeur afin de proposer que le passeport biométrique et l'ancien passeport semi-biométrique soient utilisables le temps d'absorber le retard pris par les services consulaires. Mais l'ambassadeur n'a pas reçu les manifestants et dans une récente circulaire, le ministère congolais des Affaires étrangères a annoncé la fin immédiate de la validité des passeports congolais non biométriques encore en circulation... de quoi semer une belle pagaille pour tous les ressortissants congolais.

Christophe Rigaud

13 mars 2010

RDC : Inga 3 pourrait ne jamais voir le jour

Le projet de centrale hydro-électrique Inga 3 risque d'être annulé. Le plus grand complexe mondial de production d'électricité en République démocratique du Congo (RDC) est menacé par les atermoiements du gouvernement congolais.

DSC02385.JPGSelon le directeur général de Westcor, une des entreprises concernées par ce projet entre cinq pays africains, "la première phase (qui pourrait générer 5 gigawatts, sur un total de 100 gigawatts de puissance destinés aux marchés du sud de l'Europe et du Moyen-Orient) pourrait être annulée" signale le site lesafriques.com. "Si nous sommes aux prises avec un projet de 5000 MW, comment allons nous faire pour obtenir un projet de 100 000 MW ?", poursuit Pat Naidoo, directeur général de Westcor, qui a appris que son entreprise sera fermée. Voir www.lesafriques.com

Photo : Inga en 2005 (c) afrikarabia.com

12 mars 2010

RDC : L'UE prête à soutenir l'organisation des élections

Alors que l'incertitude plane à kinshasa sur les prochaines élections locales et générales en 2010 et 2011, la Commission européenne réaffirme son soutien à la bonne tenue des scrutins. La porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confie à afrikarabia.com "attendre de recevoir des informations sur l'organisation, le budget et la période, avant de prendre une décision sur la façon de soutenir ces élections".

ce.jpgAu moment où la communauté internationale presse le président Joseph Kabila de définir au plus vite un calendrier et de débloquer des moyens financiers pour les prochaines élections locales de 2010 et présidentielle et législative de 2011, afrikarabia.com a contacté la Commission européenne pour connaître ses intentions. On se souvient en effet que les élections présidentielles et législatives de 2006 et 2007n'avaient pu se tenir sans une aide majeure de l'Union européenne ainsi que la présence des casques bleus de la MONUC qui avaient assuré la sécurité et la logistique des scrutins. Le coût de ces élections, 370 millions d'euros, avait été principalement supporté par l'Union européenne.

Aujourd'hui, de nombreux congolais sont septiques sur la tenue, en temps et en heure, des prochaines élections en 2010 et 2011 : une révision du fichier électoral au point mort, un manque cruel de moyens financiers et des grèves à répétitions au sein de la Commission électorale indépendante (CEI). Interrogée par afrikarabia.com, Catherine Ray, porte-parole du commissaire européen Andris Piebalgs, confirme que "la Commission européenne est bien sûr en faveur de ces élections". Elle souligne que l'Europe "a déjà mis en place des appuis préliminaires, notamment auprès de la Commission électorale indépendante (CEI)" et rappelle "qu'il va de soi que la responsabilité première est celle de la République démocratique du Congo (RDC) et que la Commission compte y participer si la RDC le demande, dans le cadre d'une répartition des responsabilités avec les Etats membres et la Communauté internationale"... reste donc aux autorités congolaises à se manifester.

Christophe Rigaud