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14 mars 2011

RDC : Une BD contre le sida

"Les diamants de Kamituga" est une bande dessinée pas comme les autres. Ce "thriller humanitaire" du congolais Séraphin Kajibwami nous plonge dans le quotidien des habitants de la République démocratique du Congo. L'album raconte l'histoire d'Agha, mère de famille atteinte du Sida. Bien plus qu'une simple BD, ce livre constitue un outil de prévention et d’information contre le sida. 100 000 exemplaires des Diamants de Kamituga seront distribués à Bukavu et dans la région. L’intégralité des bénéfices de la vente en France sera reversée à l’association SOS Sida.

Capture d’écran 2011-03-14 à 21.42.35.pngLes Diamants de Kamituga a été réalisé dans le cadre d’un projet de développement social porté par African Artists for Development (AAD). Distribuée gratuitement par AAD à 100 000 exemplaires dans la province du Sud-Kivu en 2011, cette BD constituera à la fois un support pédagogique pour la lecture dans une région où les livres sont quasi inexistants et un outil d’information et de prévention ludique et accessible contre le Sida.

Acheter cette BD en France est un acte de solidarité : l’intégralité des bénéfices tirés de la vente de la BD est reversée à l’association congolaise SOS Sida, partenaire de ce projet, pour soutenir son action sur le terrain. La vente des Diamants de Kamituga participe ainsi directement à la lutte contre le Sida et donne un espoir aux femmes congolaises victimes de violences sexuelles.

Pour se procurer l'album :
www.lesdiamantsdekamituga.com

11 mars 2011

RDC : Nzanga Mobutu "démissionné"

C'est par un message lu à la RTNC hier soir que l'on a appris la révocation du vice-Premier ministre et ministre du Travail Nzanga Mobutu, fils du dictateur zaïrois. Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a décidé son éviction du gouvernement pour "abandon de service" depuis quatre mois.

Afrikarabia logo.pngNzanga Mobutu était parti depuis novembre dernier à Rome pour représenter la RDC au moment de la nomination du cardinal Laurent Monsengwo. Depuis, note le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, "il est resté en Europe sans aucune explication, sans rien signaler à qui que ce soit".

Candidat malheureux à l'élection présidentielle en 2006, où il avait obtenu 4,8% des voix au premier tour.
Leader de son propre parti, l'Union des démocrates mobutistes (Udemo),Nzanga Mobutu avait appelé à voter Kabila au second tour de la présidentielle. Mais depuis fin 2010, il laissait planer un doute sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle de 2011 en RD Congo… Nzanga Mobutu est désormais libéré de toute obligation envers le gouvernement de Joseph Kabila. Plus rien ne l'empêche de se présenter face au président sortant.

Christophe Rigaud

09 mars 2011

Kinshasa et Kigali dans la peur du coup d'Etat

L’attaque de la résidence de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC), le 27 février dernier, ravive le spectre des coups d'Etat dans la région des Grands Lacs. Une attaque qui ne rassure pas le voisin et allié rwandais, Paul Kagame, qui a annulé tous ses déplacements à l'étranger (et notamment à Paris) de peur lui aussi d'un coup de force.

filtre DSC04064.jpgA Kigali, l'attaque par une centaine d'hommes armés de la résidence de Joseph Kabila a été suivi de prêt par l'entourage de Paul Kagame. Le ministre de la défense rwandais, James Kabarebe s'est même rendu à Kinshasa après l'attaque, pour reconnaître les corps des gardes du corps rwandais qui veillaient sur Joseph Kabila. Le président congolais n'était pas présent à son domicile au moment de l'assaut de sa résidence par les insurgés. Bilan de l'attaque : 19 morts et 126 prisonniers.

La tentative avortée de coup d'Etat était pourtant minutieusement préparée. Le 27 février, les insurgés ont visé plusieurs cibles : la résidence du chef de l’Etat, la base logistique centrale du camp militaire Kokolo, l’aéroport international de N’djili et l’aérodrome de Ndolo, la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) et les 2 prisons de Kinshasa de Ndolo et de Makala.

Selon les premiers éléments de la Police, les insurgés venaient "de l'étranger"... comprendre Brazzaville, de l'autre côté du fleuve. Le site internet Afrique Intelligence croit savoir que ces éléments étaient envoyés par deux rebelles en disgrâce à Kinshasa et réfugiés à Brazzaville : Faustin Munene (ARP) et Udjani Mangbama, chef de la milice des enyele de l'Equateur.

Dès le lendemain de l'attaque, l'allié rwandais du président Kabila, Paul Kagame, dépêche à Kinshasa son ministre de la Défense et fin connaisseur du dossier congolais, James Kabarebe. La sécurité du président congolais, Joseph Kabila, est en effet assurée, en partie, par des soldats de l'armée rwandaise. Depuis 2009, la RDC et le Rwanda ont mis en place une opération militaire conjointe pour venir à bout de la rébellion hutu des FDLR à l'Est du Congo. L'armée rwandaise et les autorités de Kinshasa coopèrent donc dans de nombreux domaines dont la sécurité du chef de l'Etat congolais. Pour cette raison, Kigali est très préoccupée par la situation  sécuritaire en RDC…

Mais les autorités rwandaises s'inquiètent pour d'autres raisons. De l'autre côté de la frontière, au Rwanda, l'atmosphère se tend depuis plusieurs mois. En 1 an, une dizaine d'attentats à la grenade a secoué régulièrement la capitale, Kigali. Le pouvoir accuse l'opposition de vouloir déstabiliser le pays. Un ancien lieutenant du mouvement rebelle hutte des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) opérant à l'Est de la RDC est récemment passé aux aveux devant le tribunal. Mais pour Paul Kagame, l'ennemi se trouve à l'intérieur… chez des anciens responsables de l'APR, l'Armée Patriotique Rwandaise, le bras armé du FPR (du même Kagame !). Dans un article très fouillé sur un risque de coup d'Etat au Rwanda, sur le site Owni, cet ennemi intérieur s'appelle Kayumba Nyamwasa. Ce général rwandais de l'APR entre rapidement en opposition frontal avec Paul Kagame et se réfugie en Afrique du Sud, craignant pour sa sécurité. Le 19 juin 2010, il est victime d'une tentative d'attentat à son domicile de Johannesburg. Un journaliste rwandais affirme que Kagame se cache derrière cette d'attentat… est abattu quelques jours après à Kigali.

Toujours dans l'article d'Owni, l'auteur affirme que le nouveau parti de Kayumba Nyamwasa, le Rwanda National Congress (RNC), a noué des contacts avec les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), composées d'anciens «génocidaire» basés à l’Est de la RDC. La sécurité du régime de Paul Kagame passe donc par la stabilité du Congo voisin. L'attaque de la résidence de Joseph Kabila est donc une bien mauvaise nouvelle pour Paul Kagame qui doit redoubler de vigilance et veiller à la sécurité de son allié congolais.

Christophe Rigaud

Photo : Brazzaville vue de Kinshasa, de l'autre côté du fleuve (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

06 mars 2011

RDC : Nouvelle manifestation anti-Kabila à Paris le 12 mars

Après une première mobilisation le 19 février dernier, les organisateurs de la manifestation "Kabila dégage !" renouvelle leur grande marche le samedi 12 mars 2011 à Paris. La précédente manifestation avait mobilisé entre 200 et 300 personnes entre le métro Château-Rouge et la Place de la République. Pour cette "marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)", les opposants au président congolais Joseph Kabila batteront une nouvelle fois le pavé parisien dénonçant les massacres d'étudiants, les arrestations arbitraires, les "tripatouillages" constitutionnelles et les violences faites aux femmes congolaises. La manifestion est prévue le samedi 12 mars 2011 entre Château-Rouge et la Place de la République de 13h30 à 19h00.

marcheKdegage.jpgDe nombreuses associations groupes et partis politiques comptent faire entendre la voix de l'opposition congolaise à Joseph Kabila : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID...

Cette seconde manifestation anti-Kabila se déroulera dans un contexte très tendu à Kinshasa, après l'attaque manquée contre une résidence de Joseph Kabila, mais aussi en Europe où un groupe radical d'opposants "patriotes", les Bana Congo, a réussit par deux fois à faire annuler un concert de la star congolaise, Werrason. Le chanteur à succès est en effet accusé par ces militants de "rouler" pour le président Kabila en le soutenant ouvertement. Le 19 février dernier, Werrason et Papa Wemba, une autre star congolaise, ont déjà dû annuler un concert à l'Elysée Montmartre à Paris après la première manifestion "Kabila dégage !". Le 5 mars, lors du passage de Werrason à Bruxelles, ces mêmes opposants ont également fait annuler le concert.

Cette seconde manifestion anti-Kabila est prévue le samedi 12 mars 2011 entre Château-Rouge et la Place de la République de 13h30 à 19h00.

Christophe Rigaud

04 mars 2011

RDC : Vers un report des élections de 2011 ?

…c'est la question que l'on peut se poser en lisant la déclaration de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni). La Commission électorale  prévoit en effet la publication d’un nouveau calendrier du processus électoral. "Consciente des multiples retards dans la mise en place des élections", la Commission promet tout de même "de respecter la constitution ainsi que chaque échéance électorale". Mais avec cette annonce, l'incertitude plane de nouveau sur la tenue du prochain scrutin présidentiel en République démocratique du Congo (RDC), prévue en novembre 2011.

filtre DSC04058.jpgInitialement fixé à partir du 27 novembre 2001, avec l'élection présidentielle, puis des élections générale (députés, provinces… ), le prochain scrutin en République démocratique du Congo (RDC) risque d'avoir du retard à l'allumage. Un nouveau calendrier va être bientôt publié par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), compte tenu des nombreux retards dans sa mise en place (cartes d'électeur, recensement, enrôlement… ).

Daniel Ngoy Mulunda, président de la Ceni, promet tout de même de faire vite "pour qu'un nouveau calendrier électoral soit obligatoirement publié dans les tout prochains jours". "C'est notre engagement de respecter la Constitution et le président élu prêtera serment le 6 décembre" prochain, note-t-il.  En effet selon la Constitution, le scrutin doit se dérouler 90 jours avant l'expiration du mandat du président en exercice, soit en septembre 2011. Une échéance difficile à tenir, compte-tenu de la lenteur de la révision du fichier électoral qui n'est effectif que dans trois des 11 provinces de la RD Congo.

Mais deux autres événements sont à rapprocher de l'annonce de la Ceni. Tout d'abord le 15 janvier dernier, où une révision constitutionnelle a instauré un tour unique pour la présidentielle malgré le tollé de l'opposition. Puis la semaine dernière, une centaine d'hommes armés a attaqué l'une des résidences du président sortant Joseph Kabila…Entre tripatouillage constitutionnel et coup d'Etat manqué, une atmosphère pesante règne donc à Kinshasa. Nous prévenions dans un précédent article que "2011 serait une année décisive", ce sera vraisemblablement l'année de tous les dangers.

Christophe Rigaud

Photos : Kinshasa © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

02 mars 2011

RDC : Makila quitte le MLC mais reste loyal à Bemba

L'ancien député et gouverneur de la province de l'Equateur, José Makila vient de démissionner du MLC, le parti Jean-Pierre Bemba. Une démission qui illustre bien le malaise au sein du mouvement, en quête de leadership depuis l'arrestation de son "chairman", Jean-Pierre Bemba, par la Cour pénale internationale (CPI). Un départ qui trouble même le secrétaire général du MLC, François Mwamba, qui aurait préféré une autre issue. A 9 mois d'élections générales en République démocratique du congo (RDC), le parti de Bemba perd donc une pièce maîtresse de son dispositif.

logo afkrb.pngLe silence de Jean-Pierre Bemba aura eu raison de José Makila. En délicatesse avec le parti depuis son éviction de la Province de l'Equateur, fief du MLC, Makila attendait une reprise en main du mouvement et une clarification de Jean-Pierre Bemba... mais elle n'est pas venue. Makila a toujours été un homme-clé du MLC et sa démission en dit long sur le climat qui règne au parti à seulement 9 mois des présidentielles. D'ailleurs, le MLC n'a toujours pas désigné son candidat pour 2011 : Bemba est en prison et Mwamba n'a pas le charisme du "chairman". Ces atermoiements ont sans doute lassé José Makila, qui dit rester tout de même fidèle à Bemba. Preuve de sa loyauté, selon lui, José Makila ne compte pas créer son propre parti.
La presse kinoise estime que le départ de Makila est un coup dur pour le MLC, qui devra mobiliser son fief de l'Equateur sans son ancien gouverneur.

Voici la lettre de démission de José Makila au secrétaire général du MLC, François Mwamba :

"Je me fais l'impérieux devoir de vous approcher aux fins de vous annoncer officiellement, pour des raisons de convenance personnelle, ma démission au sein du Mouvement de Libération du Congo, M.L.C. en sigle, en mes qualités de cofondateurs, Inspecteur Général et membre de ce Parti.

En effet, c'est ici l'occasion pour moi de remercier toutes les personnalités du M.L.C. avec qui nous œuvrions ensemble. J'ose croire que la fraternité qui nous a longtemps caractérisée demeurera sans atermoiement.

Aussi, y a-t-il lieu qu'on fasse une nette distinction entre le lien familial indéniable existant entre le président Jean-Pierre BEMBA et ma personne d'avec l'activité politique que je mènerai désormais."


Christophe Rigaud

01 mars 2011

RDC : Joseph Kabila "en lieu sûr" mais invisible

A Kinshasa 30 personnes sont désormais sous les verrous suite à l’attaque d’une résidence du président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila. Les assaillants ont été repoussés par la garde républicaine. Bilan : 7 morts chez les assaillants. Trois jours après ce qui ressemble à une tentative manquée de coup d'Etat, Joseph Kabila reste toujours invisible et muet. Une attitude bien singulière, alors qu'un autre président se serait rué à la télévision pour montrer qu'il contrôlait la situation… Joseph Kabila impose un silence médiatique assourdissant.

Afrikarabia logo.pngSelon le ministre de la Communication de République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende, "un groupe de gens lourdement armés ont attaqué le palais présidentiel dimanche 27 février 2011 vers 13h30 et ont été stoppés au premier barrage routier".   Dans un premier temps, les autorités congolaises affirment que le président Kabila n'était pas dans sa résidence lors de l'attaque. Puis deux jours après, Lambert Mende note que "le chef de l’Etat était dans les parages" au moment de cette attaque, puis de rassurer : "Joseph Kabila se trouve en lieu sûr…" sans d'autres précisions.

Il n'en faut pas moins pour qu'internet bruisse de rumeurs : Joseph Kabila serait en fuite.. ou mort ! Tout indique que Joseph Kabila est bien vivant, il n'y a pas de doute… mais où est-il passé ? Personne ne semble le savoir. Dans la plupart des pays après un tel événement, le président serait tout de suite intervenu à la télévision et la radio nationale pour rassurer la population et … couper court aux rumeurs. Mais depuis trois jours… c'est silence radio. Pourtant, lundi une réunion extraordinaire  du Conseil  supérieur de la Défense s'est tenue sous la présidence du Président de la République.  Le Conseil a noté "avec satisfaction le calme observé par la population qui a continué à vaquer à ses occupations en toute quiétude et l’appelle à la vigilance". Mais toujours aucune parole présidentielle…
Une telle attaque à moins de 9 mois des prochaines élections présidentielles laisse transparaître la forte tension qui règne en RD Congo. Attendons donc patiemment…

Christophe Rigaud

RDC : Le coup d'Etat manqué visait aussi la RTNC

Plus le temps passe, plus le scénario du coup d'Etat avorté en République démocratique du Congo (RDC) se précise. Dimanche, ce sont en fait plusieurs attaques coordonnées qui ont visé différentes cibles à Kinshasa. Après la résidence du président Kabila et le camp militaire Kokolo, on découvre deux jours après les faits que la télévision congolaise (RTNC) était sur la liste des assaillants. Une révélation tardive des autorités congolaises. 30 "putchistes" ont été arrêté.

logo afkrb.pngKinshasa précise que les assaillants faisaient partie des forces de sécurité et ont été arrêté après les deux assauts menés simultanément dimanche 27 février 2011 contre la résidence du Président Joseph Kabila dans le quartier de Gombe et contre le camp militaire Kokolo dans la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC).

Les autorités congolaises affirment que  deux groupes d’assaillants, constitués d’au moins une centaine d’hommes armés de Kalachnikovs et de lance-roquettes mais également d’arcs et de flèches ont attaqué la résidence du président Kabila et le camp militaire de Kokolo. Selon la version officielle, ces hommes seraient arrivées à bord d’un certain nombre d’embarcations de Brazzaville, la capitale de la République du Congo. Au cours de la fusillade, une dizaine d’assaillants ont trouvé la mort et une trentaine ont été arrêtés. Selon le quotidien Le Potentiel , cette trentaine de personnes faisait partie des forces de l’ordre et des forces armées. Pour l'instant l’identité des assaillants n’a pas encore officiellement été établie.

Mais depuis aujourd'hui, on en sait un peu plus sur les cibles des assaillants.
En plus de la résidence et du camp Kokolo, "nous savons aussi que beaucoup d'autres sites, dont la RTNC (télévision nationale) ont été ciblés. On a pu mettre la main sur la plupart des gens qui ont été déployés pour s'attaquer à ces différents sites", a déclaré Lambert Mende le porte parole du gouvernement. Joseph Kabila qui n'était pas dans sa résidence au moment de l'attaque ne sait toujours pas exprimé.

Christophe Rigaud

28 février 2011

La RDC sous haute tension après une tentative de coup d'Etat

Une centaine d'hommes armés de machettes et de lance-roquettes ont attaqué dimanche à Kinshasa la résidence du président congolais Joseph Kabila et le camp militaire de Kokolo de l'armée. Kabila était absent de son domicile et les hommes ont été maîtrisés par les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Bilan : 7 morts et une trentaine d'arrestations. A 9 mois des élections présidentielles, l'ONU craint un durcissement du régime Kabila et des arrestations arbitraires d'opposants.

filtre DSC02398.jpgSelon les autorité congolaise, "dix assaillants ont été tués au total par la Garde républicaine (ex-garde présidentielle) et une trentaine ont été arrêtés, dont des ex-militaires de la garde rapprochée de l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba. Une accusation lourde de conséquence à 9 mois des élections présidentielles. Une enquête a été ouverte. La Monusco, les casques bleus en RDC,  et l'opposition craignent des arrestations arbitraires d'opposants.

Pourtant, l'attaque de la résidence de Joseph Kabila, le président de la RD Congo, transpire l'amateurisme. Selon les Nations-Unies, les assaillants auraient traversé le fleuve Congo en provenance de Brazzaville et moins de 24 heures après l’attaque  évoquerait la découverte d’une cache d’armes dans la cale d’un bateau amarré au port de Kinshasa.

Cette attaque intervient en pleine campagne présidentielle. Des élections générales sont en effet prévues en novembre 2011, les deuxièmes depuis la fin officielle de la guerre civile (1998-2003).

Le 15 janvier une proposition de Joseph Kabila de réduire l'élection présidentielle à un seul tour, a été adopté par le parlement de République démocratique du Congo (RDC). Cette révision constitutionnelles qui supprime la possibilité d'organiser un second tour entre les deux candidats venus en tête au premier tour si aucun des deux n'a recueilli la majorité absolue. Le vainqueur pourra alors être élu avec moins de 50% des suffrages, ce qui devrait renforcer les chances de Kabila face à une opposition divisée.

Une question doit être rapidement éclaircie pour que la RDC ne retombe pas dans un conflit ouvert : quelle est l'identité des assaillants ? Simples "aventuriers" ? Une opposition qui n'a plus rien à perdre ? ou pire… un régime qui voit la réélection de son candidat compromise ?

Christophe Rigaud

Photo : Kinshasa (c) ch. Rigaud www.afrikarabia.com

27 février 2011

RDC :Joseph Kabila échappe à un coup d'Etat

Ce dimanche vers 13h30, une des résidences du président congolais Joseph Kabila a été attaquée dans le quartier de la Gombe à Kinshasa. Pour les autorités congolaises, il s'agirait d'une tentative de coup d'Etat. Une certaine confusion règne encore dans la capitale après que la police ait abattu six hommes lourdement armés à l'origine de l'attaque.


Afrikarabia logo.pngSelon le ministre de la Communication de République démocratique du congo (RDC), Lambert Mende, "un groupe de gens lourdement armés ont attaqué le palais présidentiel dimanche 27 février 2011 vers 13h30 et ont été stoppés au premier barrage routier".   Il a précisé que le président Kabila ne se trouvait pas chez lui lors de l'attaque.

Sur place la situation reste très tendus, selon Radio Okapi, "un important déploiement de la Garde républicaine, avec des chars de combat, a été déployé dans le quartier de Gombe, où ont eu lieu les incidents. Des coups de feu sporadiques auraient été entendus dans trois autres quartiers de la ville".

Des coups de feu ont été entendus dimanche en début d’après-midi aux alentours de la résidence du Président de la République, Joseph Kabila Kabange, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, créant la panique parmi la population.

Cette attaque intervient alors que des élections présidentielles et législatives auront lieu en 2011 après une guerre civile qui a ravagé le pays pendant 15 années. Le 15 janvier dernier, le gouvernement a modifié la constitution afin que le président soit élu en un seul tour, ce qui réduit les chances des candidats de l'opposition toujours très divisés.

Christophe Rigaud

RDC : Coup d'état manqué contre Joseph Kabila

Afrikarabia logo.pngLes autorités congolaises affirment avoir réprimé une tentative de coup d'Etat contre le président Kabila. Le palais présidentiel a été attaqué par un groupe armé et stoppé "au premier poste de contrôle" selon le ministre de l'Information de République démocratique du Congo (RDC). Selon le ministre, six personnes ont touvé la mort à la suite de ce coup d'Etat avorté. Actuellement, la situation dans le pays est sous le contrôle.

RDC : Kabila conserve son avance pour 2011

Le mois de décembre 2010 avait mal commencé pour le président congolais Joseph Kabila. Le retour réussi de l'opposant historique, Etienne Tshisekedi à Kinshasa et le lancement de campagne sur les chapeaux de roues de son ancien allié, Vital Kamerhe étaient de bien mauvaise augure pour la réélection annoncée de Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Mais en quelques jours, début janvier 2011, Joseph Kabila reprend la main en imposant une révision constitutionnelle qui réduit à un seul tour la prochaine élection présidentielle de novembre 2011. Un tour de passe-passe qui facilite sa réélection en condamnant l'opposition à ne présenter qu'un seul candidat. Depuis, l'opposition n'arrête pas de se déchirer sur la candidature unique. Joseph Kabila a bel et bien gagné son premier pari  : diviser l'opposition.

effet DSC04124 copie.jpgA neuf mois de la prochaine présidentielle de 2011 en RD Congo, l'opposition congolaise traverse une bien mauvaise séquence. Difficile de se mettre d'accord sur le nom d'un candidat unique, alors qu'il y a encore quelques mois chacun des partis de l'opposition présentait son propre candidat. Avec la présidentielle à un seul tour, Joseph Kabila impose un changement brutal de stratégie à ses concurrents.

Pourtant un candidat semblait sortir du lot et s'imposer : le leader de l'UDPS, "l'historique" Etienne Tshisekedi. Mais à 78 ans, une santé fragile et un parti au bord de l'implosion, ses "confrères" de l'opposition (MLC et UNC) semblent douter des atouts de "Tshishi" ou en tous les cas en profiteraient bien pour prendre la tête de l'opposition.  Pour cette raison, Tshisekedi a décidé de forcer le destin affirmant qu'il irait de toutes les manières aux élections, candidature unique ou pas. Le "c'est moi ou rien" d'Etienne Tshisekedi a considérablement refroidit le MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba, finaliste malheureux face à Kabila en 2006. Depuis 2008, Bemba patiente en prison, dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, accusé de crimes de guerre et contre l'humanité ! On imagine mal, Bemba se présenter aux élections depuis sa cellule… mais c'est la rumeur que fait courir pour l'instant le MLC pour presser la CPI de le libérer. Pour l'heure le MLC n'est pas chaud pour soutenir Tshisekedi aujourd'hui… le parti de l'ancien vice président congolais attend d'en savoir plus sur le calendrier du procès de son "chairman".

Reste un second poids lourd dans l'opposition : Vital Kamerhe. L'ancien président de l'Assemblée nationale et très proche de Kabila (il a été son directeur de campagne en 2006) a effectué un brutal virage à 180° pour se retrouver en quelques mois "anti-kabiliste" forcené.  Son principal atout : sa capacité à mobiliser les électeurs du Kivu, sans qui, aucun président ne peut-être élu. Son point faible : son passé "kabiliste" et son isolement politique. C'est donc à son initiative, que Kamerhe souhaite se rapprocher de Tshisekedi… il n'a d'ailleurs pas le choix. Il joue également le "monsieur bon officice" en ralliant par exemple Ne Mwanda Nsemi le chef spirituel de Bundu Dia Mayala (BDM ex-BDK). Pour l'instant le mariage "Tshisekedi-Kamerhe" n'est pas encore officialisé…

Pendant ce temps, le président Joseph Kabila compte les points et peut de frotter les mains. L'AMP (sa coalition présidentielle) est en ordre de bataille et à quelques exemptions près, les ténors de la majorité semblent tous prêts a soutenir le président sortant. On voit donc mal aujourd'hui comment Joseph kabila pourrait ne pas être réélu d'autant qu'il maîtrise le calendrier de ces élections. Kabila pourrait en effet décider assez facilement de reporter le scrutin s'il sentait le vent tourner…

Mais la clé des prochaines élections se trouve tout de même entre les mains de l'opposition. Une alliance sacrée de toute l'opposition serait en mesure de balayer le président sortant en un seul tour… reste à savoir si cette alliance est possible. Pour l'heure c'est bien mal parti !

Christophe Rigaud

Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

25 février 2011

RDC : La MONUSCO préoccupée par la sécurisation des élections

La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) s'inquiète des conditions de sécurité des prochaines des élections de 2011. Le chef de la police des Nations-Unies en RD Congo, Abdallah Wafy, estime que "la police nationale congolaise n’est pas formée, ni équipée pour assurer la sécurité du scrutin".

Image 11.pngLe responsable de la police de la MONUSCO regrette que "la police nationale congolaise n’est pas équipée pour maintenir l’ordre notamment en ce qui concerne l’absence de matériel non létal c’est-a-dire les moyens pour une police de maintenir l’ordre sans faire usage d’armes létales, sans faire usage des équipements qui peuvent provoquer la mort. Aujourd’hui, malheureusement la police nationale congolaise n’est ni équipée ni formée, pour cela ".
Abdallah Wafy rappelle  que c'est police nationale congolaise qui a "la responsabilité d’assurer la sécurité avant, pendant et après le scrutin".

La MONUSCO sera présente elle aussi pendant ces élections. L'ONU doit préparer un programme pour sécuriser le scrutin en amont "afin de permettre aux différents acteurs politiques de faire campagne, de tenir des meetings politiques et d’assurer le déploiement du matériel électoral". Pendant le scrutin, il sera nécessaire de sécuriser les urnes afin « de permettre aux commissions électorales de faire leur travail dans la plus grande sérénité et dans la transparence et jusqu’à la proclamation des résultats », note Abdallah Wafy.

La Police des Nations Unies en République démocratique du Congo compte ctuellement, 700 policiers et 380 experts civils sont intégrés à la Mission.

ChristopheRigaud

24 février 2011

RDC : Kadhafi vient parasiter le procès Bemba

Pas de répit pour Jean-Pierre Bemba. Les événements en Libye viennent s'inviter au procès de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC). Le journal belge Le Soir évoque la possible présence de soldats du MLC de Bemba sur le sol libyen pour prêter main-forte au dictateur Kadhafi. Une rumeur qui tombe mal pour l'opposant congolais qui dément l'information.

Image 11.pngDans l'article du Soir, la journaliste Colette Braeckman soupçonne les militaires de Jean-Pierre Bemba d'avoir repris du service pour le compte d'un Kadhafi aux abois. Et d'expliquer les liens qu'il existe entre Bemba et le dictateur libyen. Lorsqu'en 2002, le centrafricain Ange Félix Patassé fait appel aux troupes du MLC pour repousser les attaques militaires de François Bozizé, c'est Kadhafi qui aurait ,selon Le Soir, réglé la facture ! Même si aucune  information n'est venue confirmer la présence des soldats du MLC en Libye, sa simple évocation donne des arguments de poids au procureur de la CPI. Le procureur refuse la mise en liberté provisoire de Jean-Pierre Bemba car celui-ci activerait toujours « des réseaux du mal ».

L'article du Soir vient donc apporter un argument supplémentaire au procureur Ocampo pour le maintien en prison de Jean-Pierre Bemba. De reports en atermoiements, le loin chemin de croix continue pour Jean-Pierre Bemba, détenu par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003.

Christophe Rigaud

Photo : Jean-Pierre Bemba en 2006 à Kinshasa (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

23 février 2011

RDC : Le MLC ne soutiendra pas Tshisekedi

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) vient de signer ce qui ressemble à l'arrêt de mort de la candidature unique de l'opposition aux prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC). Selon le secrétaire général adjoint du parti de Jean-Pierre Bemba, le MLC a rejeté l’appel du président de l’UDPS Etienne Tshisekedi à l’unité des partis de l’opposition autour de sa candidature.

Logo Elections 2011.jpgJean Lucien Busa, le responsable de l'idéologie et du programme du MLC a été très clair devant la presse de Kinshasa :  son mouvement ne se rangera pas derrière le candidat de l'UDPS à la prochaine élection présidentielle de 2011 en RD Congo. Selon le secrétaire général adjoint du parti, "l’opposition ne peut se réunir qu’autour d’un programme commun et non d’un individu". Une déclaration qui intervient au lendemain de l’appel de Tshisekedi à l’unité de l’opposition autour de sa candidature à la présidentielle.

Est-ce pour autant la fin de la candidature unique ? Non, car l'élection est prévue en novembre 2011 (si elle a lieu à cette date !) et jusque là tout est encore possible. Le MLC n'a pas encore désigné son candidat. Le leader du mouvement, Jean-Pierre Bemba est en prison à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye depuis deux ans, sans espoir de libération avant les élections… et son secrétaire général, François Muamba ne serait qu'un candidat de substitution. Reste Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), autre candidat pour la présidentielle. L'ancien directeur de campagne de Joseph Kabila en 2006 a effectué un virage à 180° il y a quelques mois et se retrouve maintenant dans les rangs de l'opposition… mais quelle opposition ? Etienne Tshisekedi trouvera-t-il un accord politique avec l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise ? difficile d'accorder les programmes… le simple anti-kabilisme ne suffisant pas à bâtir un projet de société.

Christophe Rigaud

RDC : Photo-reportage avec les anti-Kabila de Paris

Samedi 19 février 2011. Sous une pluie battante, entre 200 et 300 manifestants anti-kabila ont participé à Paris, à la "Grande marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)". Comme en Tunisie ou en Egypte, aux cris de "Kabila dégage !", les manifestants entendaient sensibiliser la communauté internationale aux massacres d'étudiants, aux arrestations arbitraires, au "tripatouillage"  constitutionnelle et aux violences faites aux femmes congolaises en RD Congo. Pour l'opposition, il n'y a qu'un seul responsable : le président congolais Joseph Kabila. AFRIKARABIA était au coeur de la manifestions. Regardez notre photo-reportage.

Photos : Christophe Rigaud (c) www.afrikarabia.com

22 février 2011

RDC : Joseph Olengankoy candidat en 2011

Plus l'opposition appelle à l'unité, plus il y a de candidats à se déclarer ! C'est le cas de l'ancien ministre des transports pendant la transition et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006, Joseph Olengankoy qui rempile en 2011. Le président national du parti politique Forces novatrices pour l’Union et la Solisarité (FONUS), vient d'annoncer sa candidature à l’élections présidentielle en République démocratique du Congo (RDC).

logo_fonus.jpgSi l'opposition semble être d'accord sur l'obligation de présenter une candidature unique pour avoir une chance de battre le président sortant Joseph Kabila. la liste des candidats potentiels ne cesse de s'allonger. Chacun cherche à se positionner et à faire monter les enchères... cela semble être le cas de Joseph Olengankoy. Le journal L'Avenir de Kinshasa, note que souvent "Joseph Olengankoy a été avec Tshisekedi" et se demande si pour cette fois Olengankoy est prêt "à donner pour Etienne Tshisekedi". Le leader du FONUS semble vouloir aller jusqu'au bout : "j’ai beaucoup soutenu Tshisekedi, l’heure a sonné qu’il me soutienne lui aussi et cette fois" révèle L'Avenir... le temps des marchandages n'a pas encre terminé.

En 2006, le candidat Olengankoy avait obtenu, lors du premier tour de la présidenteille 0,60% des suffrages exprimés.

Christophe Rigaud

20 février 2011

RDC : Manifestation "Kabila dégage !" à Paris (vidéo)

Sous une pluie battante, entre 200 et 300 manifestants anti-kabila ont participé à Paris, à la "Grande marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)". Comme en Tunisie ou en Egypte, aux cris de "Kabila dégage !", les manifestants entendaient sensibiliser la communauté internationale aux massacres d'étudiants, aux arrestations arbitraires, au "tripatouillage"  constitutionnelle et aux violences faites aux femmes congolaises en RD Congo. Pour l'opposition, il n'y a qu'un seul responsable : le président congolais Joseph Kabila.

Manif Kabila dégage 2011.jpgEntre la station de métro "Château rouge" et la place de la République, quelques centaines d'opposants au régime de Joseph Kabila ont bruyamment manifesté, devant le regard médusé des parisiens. L'opposition congolaise était représentée dans toute sa diversité : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID ou pasteurs Kimbanguistes…

Alors qu'au même moment, à Bruxelles, 200 congolais manifestaient également contre Joseph Kabila, les organisateurs parisiens espèrent que cette Grande marche" faire tâche d'huile à Kinshasa, le 20 mars prochain, où manifestation de l'opposition doit être organisée. AFRIKARABIA est allé à la rencontre des manifestants congolais à Paris. Regardez notre reportage vidéo.

Reportage : Christophe Rigaud

17 février 2011

RDC : Une nouvelle coalition pour soutenir Tshisekedi

Prendre ses adversaires de l'opposition de vitesse, cela semble être la nouvelle stratégie d'Etienne Tshisekedi. Après avoir annoncé son intention de faire cavalier seul aux élections présidentielles de 2011en RD Congo, Etienne Tshisekedi lance une nouvelle structure politique : “Dynamique Tshisekedi Président” (DTP). Comme pour mettre un terme aux dissonances au sein de l'UDPS, Tshisekedi organise ses soutiens. La DTP comprendra six partis : l’Analco, l’Ecidé, le Parti travailliste de Steve Mbikayi, le Radeco, le Rader et le MLP de Franck Diongo.

C'est le député provincial de Kinshasa Martin Fayulu, qui a présentant la nouvelle coalition. « Dynamique Tshisekedi Président » poursuit trois objectifs principaux : soutenir la candidature d'Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 2011, adopter un programme commune de gouvernement et concevoir une stratégie électorale commune pour les élections générales et locales. Dans cette coalition, nous retrouvons des personnalités comme Franck Diongo, Steve Mbikayi, Martin Fayulu, Auguste Mampuya ou Lusamba Tatcher. Le pari est risqué pour Etienne Tshisekedi, mais le "sphinx de Limete" paraît ne plus avoir le choix pour s'imposer comme le candidat unique de l'opposition congolaise. Le temps presse pour présenter un programme de gouvernement alternatif au président sortant Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

16 février 2011

RDC : Tshisekedi tente le quitte ou double

Candidature unique ou pas, Etienne Tshisekedi de l'UDPS a annoncé sa détermination à se présenter à l'élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Tshisekedi a décidé de bousculer ses partenaires et de forcer le destin : il ira coûte que coûte aux élections de novembre prochain.

Image 6.pngL'annonce a été faite sur le site de Radio Okapi. Le leader de l'UDPS s'en explique : "je n'ai pas lutté vingt ans pour laisser ma place à un autre. C'est pour rester, prendre le pouvoir et instaurer un Etat de droit. Vous comprendrez que je n'accepterai aucun compromis dans ce sens-là. Celui qui n'est pas d'accord avec le programme de l'UDPS, il est libre de faire ce qu'il veut, il n'est pas obligé de faire plate-forme avec l'UDPS. Mais l'UDPS est préparée à se présenter aux élections et à les gagner".

Une déclaration qui intervient au moment où l'opposition congolaise réfléchit à présenter une candidature unique à la présidentielle de novembre 2011, dont le mode de scrutin a été ramené à un seul tour. Par cette annonce, Etienne Tshisekedi entend couper l'herbe sous le pied au différents prétendants à la candidature unique, comme François Muamba (MLC) ou Vital Kamerhe (UNC). La stratégie du "sphinx de Limete" sera-t-elle payante ? Ce sera quitte ou double.

Christophe Rigaud

15 février 2011

RDC : Le RDPC dévoile son projet pour 2011

Dans un ouvrage qui vient de paraître aux éditions L'Harmattan*, Gaspard-Hubert Lonsi Koko livre son programme politique dans la perspective des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC). Le RDPC (Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo) souhaite avant tout proposer un projet alternatif au président sortant, Joseph Kabila. Le programme s'articule autour du retour à la paix et à la croissance économique de la RDC. Si le livre reste dans les généralités, l'ouvrage possède le mérite de coucher noir sur blanc un programme de campagne… alors que l'on attend toujours les projets des grands partis d'opposition, comme l'UDPS, le MLC ou Vital Kamerhe. AFRIKARABIA a rencontré Gaspard-Hubert Lonsi Koko à Paris.

GH Lonsi Koko-tiltshift.jpgAFRIKARABIA : Qu'est-ce qui vous démarque des autres candidats à la présidentielle de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Il me semble que cette élection sera gagnée par quelqu'un qui a une autre manière de faire de la politique. Moi j'ai commencé par écrire un livre pour dire ce que je veux faire au Congo et je souhaite que l'on discute sur la base des idées… que l'on soit d'accord ou non avec mon programme. On sait comment se passe les élections au Congo : on distribue des tee-shirts, de l'argent, on donne de la bière le temps des élections et puis on revient 5 ans après pour refaire la même chose aux élections suivantes. Je dis aux Congolais : voilà mon projet pour changer votre quotidien. Dès lors que je mets noir sur blanc mon projet, je n'ai pas peur des critiques et nous verrons bien avec qui nous pourrons travailler. Si je suis élu, je veux être le président de la paix… une paix globale. Nous savons pertinemment que nous ne changerons pas nos voisins, il faut que nous ayons l'intelligence de développer une politique régionale qui nous permette de vivre dans la paix.

AFRIKARABIA : L'Etat est défaillant dans de nombreux domaines en République démocratique du Congo : la santé, les routes, l'eau, l'électricité, l'éducation… le pays est criblé de dettes en dépit de ses richesses, comment allez-vous faire rentrer l'argent dans les caisses pour financer votre projet ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous sommes conscients de cette difficulté. Nous préconisons pour cela un Fond de développement pour le Congo : c'est une structure pour investisseurs étrangers et nationaux. Ces investisseurs devront s'impliquer dans le développement du Congo et cela rapportera aussi bien à ces partenaires qu'aux Congolais eux-mêmes. On connait toutes les richesses du Congo qui se volatilisent du simple fait de la mauvaise gestion du pays et de la confusion entre la chose publique et la chose privée.

AFRIKARABIA : Pourtant la République démocratique du Congo fait peur aux investisseurs ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous ne pouvons pas développer l'économie du Congo tant que nous n'avons pas instauré la paix et la sécurité dans le pays. Il faudra donc créer des emplois dans l'armée, la police et la gendarmerie. Si nous n'avons pas ce bras séculier qui nous permet de rester souverain… tout cela ne fonctionnera pas. On ne peut pas avoir une diplomatie efficace sans une armée aguerrie… une armée citoyenne et non une armée au service d'un individu. Une fois que nous aurons restauré cette stabilité et cette confiance, je suis sûr qu'avec le Fond d'investissement nous séduirons des investisseurs étrangers et des Congolais qui ont de l'argent et qui ne voulaient pas invertir à cause de cette insécurité.

AFRIKARABIA : Vous préconisez également la mise en place d'un Conseil Représentatif de la Diaspora Congolaise (CRDC) ainsi que des députés et des sénateurs de la diaspora. Pour quelles raisons ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je suis moi-même le fruit de cette diaspora et je pense qu'elle doit être reconnue. Sans la diaspora, on aurait probablement assisté à la balkanisation et à l'explosion sociale de la RDC. Pourquoi la diaspora serait si importante et ne serait pas en mesure de gérer la chose publique ? Je suis pour une synergie entre "l'intérieur" et "l'extérieur". Mais il y a une injustice envers cette diaspora : elle ne vote pas, alors que la constitution congolaise n'interdit pas le vote de la diaspora. Il n'y a aucune raison pour que la diaspora ne vote pas lors des prochaines élections. Je règlerai aussi le problème de la double nationalité.

AFRIKARABIA : Vous proposez un rééquilibrage entre les provinces en passant de 11 à 8 provinces, pourquoi ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous avons vécu une escroquerie incroyable en RDC : à part Kinshasa et le Bas-Congo, tous les sénateurs et les députés issus des autres régions ont été élus sur la base de 26 provinces qui n'ont jamais existé. Ensuite, concernât la rétrocession des 40% de l'Etat vers les provinces… c'est une bonne chose pour l'autonomie de ces territoires… mais rien n'a été fait ! C'est pour cela que je veux introduire un Haut Commissaire du gouvernement pour faire le lien entre l'Etat et les provinces sur le terrain. Vouloir une multitude de petites provinces constitue pour moi une tentative de balkanisation du pays. Je pense qu'il y a une cohérence entre ces 8 provinces pour une meilleure cohésion nationale. C'est peut-être parce que je suis Kinois que je peux me permettre de proposer cela : à Kinshasa, toutes les régions du Congo sont représentées. En plus de ces 8 provinces, 3 pôles phares fonctionneront indépendamment : Kinshasa, Mbuji-Mayi et Lubumbashi.

AFRIKARABIA : Que pensez-vous d'une candidature unique de l'opposition aux prochaines élections présidentielles de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je n'ai pas le culte de la personnalité. Ma démarche, je l'ai commencé en écrivant d'abord un projet et non pas en me présentant sur mon nom propre. J'ai fait l'inverse des autres candidats. Mais je suis pour la candidature unique. On pensait qu'il y aurait deux tours et puis la règle a changé. Il faut maintenant que la stratégie du second tour soit utilisée dès le premier tour. Est-ce que l'on doit compter seulement sur l'ancienneté de quelqu'un sur l'échiquier politique ? Est-ce que l'on doit compter sur l'état physique ou mental des uns et des autres ? On a vu en 2006 ce qui s'est passé avec un premier ministre "légendaire" (Antoine Gizenga, 82 ans, NDLR), quelqu'un de très sage… on a vu le résultat ! Il faut nous servir des erreurs du passé. Mais je ne veux fragiliser personne, il faut regarder parmi les uns et les autres le projet le plus cohérent et quels sont les projets que l'on peut fusionner, ne pas faire l'assemblage "de la carpe et du lapin". Mais si nous avons élaboré ce projet avec le RDPC… ce n'est pas pour s'arrêter en si bon chemin.

Propos recueillis par Christophe Rigaud

Capture d’écran 2011-02-15 à 21.09.03.png*Gaspard-Hubert Lonsi Koko
"La République démocratique du Congo, un combat pour la survie"
Ed. L'Harmattan
90 pages - 11 euros

 

 

 

RDC : L'opposition manifestera à Paris le 19 février

Après la Tunisie et l'Egypte, de nombreux partis d'opposition se prennent à rêver d'un changement de régime dans leurs pays. C'est le cas en République démocratique du Congo (RDC) où la diaspora de plusieurs partis d'opposition appellent à manifester à Paris dans le cadre d'une grande marche contre les violations des droits fondamentaux en RD Congo. Cette manifestation est prévue le samedi 19 février 2011 de 13h30 à 19h00 entre Château Rouge et place de la République à Paris.

Image 4.pngLes organisateurs comptent faire entendre la voix de l'opposition congolaise à Joseph Kabila. Plusieurs organisations sont à l'origine de cette initiative : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID. Les manifestants entendent alerter l'opinion internationale sur les massacres d'étudiants, les arrestations arbitraires, la révision constitutionnelle et les violences faites aux femmes congolaises.

12 février 2011

RDC : Le processus électoral en danger

Après l'épisode surprise de la révision constitutionnelle par laquelle la République démocratique du Congo (RDC) vient de modifier son mode de scrutin, le processus électoral reste au point mort. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’est toujours pas opérationnelle, la révision du fichier électoral est extrêmement lente… un retard que de nombreux observateurs jugent impossible à rattraper à seulement 9 mois des prochaines élections présidentielles.

Capture d’écran 2011-02-12 à 22.26.12.pngDans un long article publié par le journal kinois Le Phare, Jacques Kimpozo nous fait part de ses craintes sur la bonne tenue des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC)… et la liste des dysfonctionnements est longue. La CENI, en charge de l'organisation, ne fonctionne toujours pas et l'ancienne CEI "sursis ne fait rien pour accélérer les opérations préélectorales relatives à la révision du fichier électoral." Dans le Bas-Congo, Jacques Kimpozo note que la province reste l'unique partie du territoire congolais "où les personnes en âge de voter au 30 juin 2011 au plus tard ont reçu leur carte d’électeur". L'enrôlement des électeurs est également problématique : "dans certains territoires, les futurs électeurs sont contraints de parcourir une cinquantaine de kilomètres pour se faire enrôler.

Le journaliste relève que de nombreuses voix s'élèvent pour protester contre la lenteur de la CEI dans le processus de révision du fichier électoral… une lenteur qui rend, selon son auteur, le retard impossible à rattraper d'ci la date du scrutin. Il reste encore neuf provinces à enrôler : Kinshasa, Bandundu, Equateur, Province Orientale, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga, Sud-Kivu et Nord-Kivu… autant dire mission impossible.

Tous les Congolais risquent donc de ne pas pouvoir voter en novembre 2011. Jacques Kimpozo redoute que "le corps électoral de 2011 ne reflète pas la véritable taille démographique de chaque province de la République." Selon le journaliste congolais, sur les 30 millions d'électeurs, près de 25 millions manquent à l’appel." De quoi douter de la légitimité du prochain scrutin.

Christophe Rigaud

RDC : RFI toujours sous pression de Kinshasa

RFI se retrouve une nouvelle fois dans la ligne de mire des autorités congolaises. La cible reste la même : Ghislaine Dupont, en charge de l'actualité en République démocratique du Congo (RDC). La journaliste a été écartée du dossier congolais par Christine Ockrent en juillet dernier. On se souvient qu'en 2009 RFI avait été privé d'émettre en RDC après une longue série de reportages de Ghislaine Dupont qui avait déplu aux autorités congolaises. Le signal a été rétabli cet été en échange de la mise à l'écart de la journaliste… un vrai scandale pour les syndicats de la station qui se sont mis en grève.

Capture d’écran 2011-02-12 à 21.41.18.pngL'intersyndicale FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI a appelé l'ensemble du personnel de la station internationales à observer un mouvement de grève du mercredi 9 février jusqu'au 10 février 2011 à 7 heures du matin. Raisons de ce mécontentement :  l'avenir très incertain de la station autour du projet de fusion avec France 24, le projet de déménagement et ensuite la levée de la sanction contre Ghislaine Dupont. La journaliste a été écartée du dossier "République démocratique du Congo". En juillet 2009, le gouvernement congolais avait coupé les émetteurs FM de la station, estimant que RFI participait à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du Congo qui protège le pays". Après l'interdiction faite à Ghislaine Dupont de traiter de sujets relatifs au Congo, le signal de la station avait été rétablit en octobre 2010. Selon l'intersyndicale de RFI, Ghislaine Dupont fait l'objet d'une interdiction "pour des raisons inavouées". Elle estime que cette sanction "remet en cause notre indépendance éditoriale".

Dans un article du journal Le Monde, Ghislaine Dupont explique comment Christine Ockrent, la patronne de la radio mondiale lui a annoncé qu'elle "ne travaillait plus sur le Congo". La direction de RFI dément l'accusation de "censure", mais Lambert Mende, le ministre de la communication de la RD Congo confiait à un sénateur congolais que "RFI avait été autorisée à réémettre notamment en échange d'"un traitement plus équilibré des informations sur la RDC" et d'"une prise en compte des intérêts nationaux" du Congo démocratique" (!!)… sans commentaire. Souhaitons vivement que RFI revienne sur "le cas Ghislaine Dupont" et que cette journaliste, grande connaisseuse de la RDC, puisse de nouveau faire son travail… en toute liberté.

Christophe Rigaud

11 février 2011

RDC : L'UDPS pourrait changer de nom

L'UDPS est-il en voie d'éclatement ? Le 1er congrès du parti d'Etienne Tshisekedi n'aura pas réussi à recoller les morceaux entre les différents courants de l'UDPS. Plusieurs membres du parti ont décidé de faire sécession, à l'image de François-Xavier Beltchika qui estime qu'Etienne Tshisekedi n'est pas légitime à la tête de l'UDPS. Pour sortir d'un imbroglio qui pourrait s'avérer fatal pour le candidat déclaré de l'UDPS à la présidentielle de 2011, François Tshipamba propose à Tshisekedi de changer tout simplement le nom de son parti.

Image 4.pngDans le journal La République, un expert en stratégie, François Tshipamba, conseille à Etienne Tshisekedi d'officialiser les nombreuses scissions enregistrées au sein de l'UDPS en changeant la dénomination de son parti. Depuis plusieurs mois la contestation couve à l'UDPS. Certains membres du parti reprochent à Tshisekedi son manque de dialogue avec les différentes composantes de l'UDPS, comme l'aile dite "Righini" conduite par François-Xavier Beltchika. Ce dernier avait même déposé à l'hôtel de ville de Kinshasa les statuts notariés de "son UDPS"... avant Etienne Tshisekedi ! Une situation ubuesque qui semble toutefois être résolue.

Pourtant, rien ne semble réglé à l'UDPS, même après le congrès de décembre qui devait sceller l'unité du parti derrière le candidat Tshisekedi. Beaucoup reproche au "sphinx de Limete" l'absence des "poids lourds" du mouvement et ne comprennent pas les présences de François Muamba, Roger Lumbala Tshitenge, Moïse Moni Dela, Steve Mbikayi, Eve Bazaïba, Franck Diongo et Vital Kamerhe auprès du candidat.

Pour beaucoup, il y a maintenant trois UDPS : celui de Tshisekedi, celui de Beltchika et celui de Kibasa. Pour cette raison, FrançoisTshipamba, coordonnateur du bureau d’études, expertise et stratégies (BEES), conseille le changement de dénomination du parti. Il faut selon lui, conserver le terme "UDPS", quitte à spécifier le nom de son "courant" : UDPS/Beltchika, UDPS/Tshisekedi, UDPS/Kibasa... Il s'agit d'après François Tshipamba "de résorber un problème récurrent au sein de la classe politique congolaise depuis 1960, et qui se pose même actuellement au sein de l’UDPS et des autres formations politiques". Reste à savoir ce qu'en pense Etienne Tshisekedi lui-même...

Christophe Rigaud