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15 juin 2010

RDC : "Une des pires crises humanitaires au monde"

Les Nations-Unis vivent « l’une des pires crises humanitaires au monde » en République démocratique du Congo (RDC). L'ONU ne pouvait être plus claire. La porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Elisabeth Byrs, a expliqué que « travailler en RDC est devenu un véritable défi pour les humanitaires tant pour des raisons de sécurité que du manque de financement »... la sonnette d'alarme est également tirée par toutes les ONG présentent sur le terrain.

Preoccupation-de-l-OCHA_article_top.jpgDeux préoccupations sont avancées par l'ONU sur place : le manque de moyens (les programmes de ces agences ne sont financés qu’à hauteur de 30 %) et « si l’aide financière n’arrive pas, nous allons être obligés de réduire notre assistance à une population qui en a cruellement besoin » estime Elisabeth Byrs. Autre sujet de préoccupation : la violence subie par les populations « du fait des exactions de groupes armés, dont l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui ne cessent d’augmenter », d'après l'ONUs. Et les humanitaires sont autant visés que les civils par les combats et le banditisme.

Rappelons que depuis 2007, la LRA a tué 1796 civils, enlevés 2377 personnes dont 807 enfants. Et entre décembre 2009 et mars 2010, la LRA a tué 407 civils et enlevés 302 personnes dont 125 enfants. Dans les régions du Kivu et la province du Maniema, à l’Est de la RDC, les maltraitances sexuelles se multiplient. Rien qu’en 2009, « il y a eu 8 000 cas de viols rapportés dont la majorité ont été perpétrés par des hommes en armes », selon l'ONU.

L'Armée de la résistance du seigneur (LRA), groupe rebelle tristement célèbre pour ses exactions contre les civils, mène des attaques de plus en plus meurtrières en République démocratique du Congo (RDC) et continue d'enlever des enfants pour les utiliser comme soldats dans ses rangs. La LRA, qui combat le gouvernement en Ouganda depuis plus de 20 ans, a accru sa présence dans cette région reculée du nord-est de la RDC.

RDC : Le Maroc, destination des réfugiés congolais

Le HCR tire la sonnette d'alarme à Rabat, au Maroc. Selon l'organisme onusien d'aide aux réfugiés, la plupart des réfugiés actuellement au Maroc sont originaires de Côte d'Ivoire, mais aussi de République démocratique du Congo (RDC) et d'Irak. Le HCR estime à 27% le nombre de réfugiés originaire de RDC.

DS050616115916.jpgLe HCR observe que ces réfugiés se concentrent dans les grands centres urbains, comme Rabat et Casablanca. En 2009, le HCR comptait environ 800 réfugiés inscrits sur leurs liste, en majorité originaire d'Afrique noire. Mais les ONG sur place notent que bon nombre de réfugiés, originaires d'Afrique subsaharienne y vivent sans être reconnus par le HCR. Ces dernières années, les réfugiés ont considérablement augmenté au Maroc : troubles en Côte d'Ivoire, conflit en Irak, mais surtout les guerres à répétition et sans fin en République démocratique du Congo. Kivu, Ituri, Equateur... la situation désastreuse en RDC depuis plus de 10 ans a jeté sur les routes des centaines de milliers de réfugiés. D'abord vers les pays voisins, puis vers le nord de l'Afrique, dernière étape avant "l'Eldorado européen".

Au Maroc, on s'organise. Selon le responsable du HCR, Johannes Van Der Klaauw, "la pression des réfugiés est une nouvelle donne à laquelle la société marocaine est en train de s'adapter. Le développement d'un cadre institutionnel et législatif relatif à la protection et l'assistance des réfugiés est une question prioritaire pour le HCR".

Photo (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

22:24 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (1)

RDC : Clément Kanku prépare l'alternance

L'opposition arrivera-t-elle à proposer une alternative crédible face au président Joseph Kabila ? Aphone, atone et sans leadership, l'opposition congolaise semble laisser un boulevard sans obstacle au président sortant pour les prochaines élections présidentielles de 2011. Le député proche de Jean-Pierre Bemba, Clément Kanku, jette un pavé dans la mare en créant un "gouvernement fantôme" afin de préparer le prochain scrutin.

logo afkrb.pngLe coordonnateur de l'Union pour la Nation (UN), Clément Kanku, a annoncé la mise en place d'un "gouvernement fantôme" (à la britannique) à l'approche des élections présidentielles, toujours prévues en 2011. Rapporté par la radio de l'ONU, Radio Okapi, cette initiative se veut une "force d'alternance politique crédible et sérieuse" en République démocratique du Congo (RDC). Le "gouvernement fantôme" souhaite faire des propositions concrètes aux congolais : "nous allons dire à la population ce que nous aurions dû faire, si nous étions au pouvoir", a ajouté Clément Kanku à la radio onusienne. La bataille pour la présidentielle a bel et bien commencé.

Christophe Rigaud

12 juin 2010

RDC : Programme des obsèques de Floribert Chebaya

Le 30 juin sera donc le jour de l'enterrement du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya. En marge des festivités du cinquantenaire, la famille et les différentes ONG du pays ont présenté le programme de "deuil international" des obsèques de Floribert Chebeya. Voici le document complet : CLIQUEZ ICI

11 juin 2010

RDC : Nkunda devra patienter jusqu'au 24 septembre

Depuis plus d'un an, l'ex-général rebelle congolais Laurent Nkunda est maintenu en détention au Rwanda. Après plusieurs péripéties judiciaires, le Tribunal militaire de Kigali a prévu d'examiner le 24 septembre prochain la demande de remise en liberté de l'ancien rebelle tutsi. Ce nouveau report serait dû à l'absence de l'avocat principal de la défense, le Canadien Stéphane Bourgon.

logo afkrb.pngUne précédente audience prévue le 11 mai avait déjà été annulé, faute d'interprète. La cour suprême de Kigali s'était ensuite déclarée incompétente et avait renvoyé l'affaire devant le tribunal militaire rwandais. Seul problème soulevé par la défense de Laurent Nkunda et non des moindres : les avocats de Nkunda soutiennent que l'ancien chef d'état-major des armées rwandaises, le général James Kabarebe, nommé ministre de la Défense en avril, est responsable de l'arrestation et de la mise en détention illégales de leur client... le même Kabarebe est le supérieur direct des juges du tribunal militaire de Kigali.

Le sort de Laurent Nkunda sera donc finalement connu après l'été... plus d'un an après le renversement d'alliance entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda de Paul Kagame (l'ancien allié de Laurent Nkunda en RDC).

Christophe Rigaud

RDC : 30 juin 2010... jour de deuil ?

La nouvelle est encore incertaine, mais l'enterrement du président de l'ONG congolaise la Voix des sans-voix (VSV), Floribert Chebeya, pourrait avoir lieu le 30 juin prochain, le jour des commémorations du 50ème anniversaire de l'indépendance !

logo afkrb.pngD'après le Réseau national des Organisations des Droits de l'Homme du Congo (Renadhoc), l'enterrement serait programmé le 30 juin au cimetière de la Gombe, en plein centre de Kinshasa, qui fêtera à quelques centaines de mètre de là l'indépendance de la RDC sur la boulevard du 30 juin.Hasard du calendrier ou volonté de marquer les esprits, tous les regards seront tournés ce jour-là vers les festivités du cinquantenaire, en présence de nombreux invités étrangers.

Suite au tollé d’indignation provoquée par la mort mystérieuse de ce défenseur des droits humains très respecté, les autorités congolaises ont semblé prendre la mesure de l'affaire : la police a rapidement procédé à l'interpellation et à l'arrestation de certains officiers de la police et le général Numbi, mis en cause dans le meutre de Chebeya a été placé en résidence surveillée. L'enquête n'a pas encore avancé concernant les commanditaires de l'assassinat... une autopsie doit être réalisé prochainement par des légistes néerlandais.

Christophe Rigaud

15:25 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (4)

10 juin 2010

RDC : Un américain à la tête de la MONUCSO

Le successeur d'Alan Doss sera américain. L'ancien ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, Roger Meece, a été nommé comme nouveau représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC). Roger Meece sera donc le nouveau "boss" des casques bleus en RDC.

images.jpgUn américain remplacera donc le diplomate britannique Alan Doss le 30 juin prochain. La MONUC, qui est actuellement la plus importante mission onusienne de maintien de la paix deviendra le 1er juillet la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUCSO) avec un mandat revu et axé sur deux tâches essentielles: le maintien de la paix dans l'est du Congo et la consolidation de la paix dans l'ensemble du pays.

09 juin 2010

Affaire Chebeya : Le régime Kabila dans la tourmente

L'assassinat de Floribert Chebeya tombe au plus mal pour Joseph Kabila. A quelques semaines des festivités du cinquantenaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC), le meurtre du célébre militant des droits l'homme a soulevé une vague d'indignation sans précédent. Plusieurs officiers ont été arrêtés et le chef de la police, un proche du chef de l'Etat, a été placé en résidence surveillée. Si le meurtrier n'a toujours pas été identifié, tous les yeux se tournent vers Joseph Kabila dont le pouvoir est mis en cause dans l'assassinat du président de la Voix des sans voix.

cinquantenaire_logo_1.jpgLes célébrations du cinquantenaire risquent d'avoir un goût amer. L'opposition a annoncé qu'elle boycottait les festivités, le Roi des belges, invité de marque du 30 juin, hésite a annuler son voyage à Kinshasa. et la communauté internationale, Union Européenne et Etats-Unis en tête prennent l'enquête policière en main.

Sale temps pour le président Kabila ! Le chef de l'Etat espèrait profiter du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC pour asseoir son image internationale et rassurer les différents bailleurs de fonds, à moins d'un an des élections présidentielles prévues en 2011. Mais un grain de sable est venu perturber les festivités : l'assassinat du plus célèbre militant des droits de l'homme du pays, Floribert Chebeya.

Le tollé soulevé par le meurtre de Chebeya est unanime : les organisations de défense des droits de l’homme, Amnesty International, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme et l’Organisation nationale des droits de l’homme (ONDH) ont exprimé leurs ‘’vives indignation et consternation’’, suite à la mort de Floribert Chebeya. Dans un communiqué : la Raddho, l’Ondh et Amnesty International condamnent ‘’fermement cette mort qui n’est que la conséquence de la situation d’insécurité totale des défenseurs de droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC) qui font l’objet d’intimidations, de harcèlement, d’arrestation’’.

Les trois organisations exigent des autorités congolaises qu’elles prennent ‘’toutes les dispositions pour retrouver le chauffeur et l’ouverture d’une enquête indépendante, afin que toute la lumière sur les circonstances de cette mort soit faite et les auteurs soient punis’’.

Floribert Chebeya Bahizire qui s’est rendu à la police pour répondre à une convocation a été retrouvé le lendemain matin sans vie, allongé dans le siège arrière de sa voiture stationnée à la sortie de Kinshasa. Son chauffeur est également porté disparu et les organisations craignent qu’il lui soit arrivé le même sort.

Christophe Rigaud

14:03 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (9)

06 juin 2010

RDC : Le MLC ne fêtera pas l'indépendance

Le meurtre du plus célèbre des militants des droits de l'homme de République démocratique du Congo (RDC) continue de semer le trouble à quelques semaines des célébrations du cinquantième anniversaire de l'indépendance. Alors que le Roi des Belges hésite désormais à se rendre à Kinshasa pour participer aux festivités, le principal parti d'opposition, le MLC, a décidé de boycotter les célébrations du 30 juin.

Logo MLC.jpgLe Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, a annoncé ne pas vouloir participer aux manifestations commémoratives des 50 ans de l’indépendance de la République démocratique du Congo (RDC). Son secrétaire général, François Mwamba, souhaite protester contre l’assassinat du président de l’ONG de défense des droits de l’Homme, La Voix des sans voix (VSV), Floribert Chebeya. Pour le MLC, l’assassinat de Floribert Chebeya "vient allonger la liste des assassinats en RDC". François Mwamba dénonce ensuite l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité des personnes dans le pays

Le célèbre défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya ainsi que son chauffeur Fidele Bazana ont été assassinés dans la nuit de mardi à mercredi à Kinshasa.

17:06 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (5)

Assassinat Chebaya : John Numbi mis en cause

L'étau se resserre autour des commanditaires du meutre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebaya. La pression internationale pousse les autorités de Kinshasa à faire vite... et une fois n'est pas coutume, l'enquête progresse rapidement. Le chef de la police de la République démocratique du Congo (RDC) a été suspendu et plusieurs officiers de police ont été arrêtés. John Numbi, réputé très proche du président Kabila, a été suspendu à titre conservatoire afin que l'enquête se déroule sereinement... une première en RDC.

Afrikarabia logo.pngL'officier arrêté, le colonel Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la police, serait passé aux aveux. Selon les diverses agences de presse, il aurait déclaré n'être qu'un simple un exécutant et aurait mis en cause le chef de la police, le général John Numbi. Selon le ministère de l'Intérieur congolais, John Numbi a été placé en résidence surveillée.

L'indignation avait été grande à l'annonce de l'assassinat du président de l'ONG la Voix des sans-voix (VSV), Floribert Chebeya. Le monde entier s'était ému de la fin tragique de ce militant des droits de l'homme de 47 ans, retrouvé mort à l'arrière de sa voiture sur une route de Kinshasa.

L'ONU, les Etats-Unis, l'Union Européenne et 55 ONG internationales ont immédiatement fait pression sur Kinshasa pour que l'enquête se déroule dans les meilleurs délais et soit irréprochable. L'appel a visiblement été entendu par les autorités congolaises... à quelques jours du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC. L'assassinat du plus célèbre militant des droits de l'homme congolais pourrait même compromettre la visite d'Albert II de Belgique aux festivités du 30 juin à Kinshasa... un meutre qui tombe bien mal pour Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

12:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (7)

03 juin 2010

RDC : La Voix des Sans Voix assassinée !

Mauvais jour pour la démocratie. La nouvelle tragique de l’assassinat de Floribert Chebeya a soulevé une vague d’indignation unanime à Kinshasa. Ce défenseur des droits de l’homme, reconnu et respecté, a été retrouvé mort dans sa voiture sur une route à la sortie de Kinshasa en allant vers la province du Bas-Congo. Qui a donc voulu faire taire la Voix des sans voix ?

Image 1.pngD’après les premiers éléments, son corps a été retrouvé sur le siège arrière de sa voiture et ne portait pas de traces apparentes de violence. Son ONG (la Voix des Sans Voix) avait auparavant publié un communiqué, s’inquiétant de la disparition de son président et de son chauffeur qui n’avaient plus donné de nouvelles après s’être rendus à l’Inspection générale de la police nationale congolaise pour y rencontrer John Numbi.

Les condamnations sont unanimes : la directrice adjointe du programme Afrique d'Amnistie, Véronique Aubert, a indiqué que le groupe était «stupéfait et consterné par la mort suspecte d'un défenseur des droits humains aussi reconnu et respecté». Elle a ajouté que M. Chebeya avait déjà été harcelé par les autorités dans le passé et qu'«il semble avoir payé le prix ultime pour son important travail».

Amnistie internationale affirme avoir noté de plus en plus de cas de harcèlement de militants pour les droits humains en République démocratique du Congo dans la dernière année… une bien mauvaise nouvelle pour la démocratie en RDC.

Christophe Rigaud

15:31 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (15)

31 mai 2010

Joseph Kabila boude le sommet Afrique-France

La République démocratique du Congo brillera par son absence au XXVe sommet Afrique-France de Nice. Le président Kabila sera une nouvelle fois absent d'un grand rendez-vous international. On sait que le président congolais n'apprécie guère ce genre d'événement... mais cette absence fera d'autant plus remarquée la présence du président rwandais Paul Kagame avec qui, Nicolas Sarkozy souhaite poursuivre son rapprochement diplomatique.

afrique.jpg38 dirigeants africains participeront à partir de lundi au XXVe sommet Afrique-France, qui se veut celui de la normalisation des relations entre le continent et l'ancienne puissance coloniale. Cette édition sera fortemment oritentée vers l'économie. Si les chefs d'Etat gardent la main sur les grandes questions abordées à huis clos (place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale, renforcement de la paix et sécurité, climat et développement), pour la première fois, la rencontre est ouverte à des acteurs non étatiques. Cinq ateliers rassembleront les représentants de 150 entreprises africaines et 80 françaises.

Joseph Kabila sera toutefois représenté durant ce sommet par son ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba. L'absence du président Kabila met la France en difficulté pour ce sommet. Paris aurait souhaité pouvoir réunir autour d’une même table les dirigeants des pays des Grands Lacs (Burundi, Ouganda, RDC et Rwanda) et renforcer ainsi son influence dans la région... une occasion ratée pour Nicolas Sarkozy.

Christophe Rigaud

11:33 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (60) | Tags : rdc, rd congo, kabila, sarkozy, nice

26 mai 2010

Eugène Rwamucyo arrêté pendant les obsèques de Jean-Bosco Barayagwiza

La scène se déroule à l'intérieur du cimetière municipal de Sannois dans le Val d'Oise. Une trentaine de personnes sont venus assistés aux obsèques de Jean-Bosco Barayagwiza, décédé en prison où il purgeait une peine de 32 ans pour son rôle dans le génocide rwandais. Le convoi funéraire arrive à 15h15 de Roissy où le cercueil était arrivé par avion de Cotonou au Bénin. Une dizaine de voitures se garent sur le petit parking du cimetière. Les plaques minéralogiques indiquent la provenance des invités : région parisienne, Belgique et surtout Pays-Bas. En pleine cérémonie, deux policiers en tenus font irruption dans le cimetière, accompagnés par la police municipale de Sannois. Eugène Rwamucyo n'oppose aucune résistance, mais la tension est palpable parmi l'assistance rwandaise. Le médecin de Maubeuge a tout juste le temps de demander à ses proches de contacter son avocat avant de disparaître dans le véhicule de police... direction le commissariat, avant d'être présenté au parquet général de Versailles. Il est 15h30, l'opération n'aura duré que quelques minutes.

Eugène Rwamucyo est suspecté d'avoir participé au génocide rwandais en 1994. Le médecin de Butare a été condamné au Rwanda à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace en 2007 et était recherché par Interpol. Une information judiciaire a été ouverte en 2008 pour génocide, crimes contre l'humanité et complicités après une plainte du CPCR (Collectif des parties civiles pour le Rwanda).

Il est notamment accusé par Kigali d'avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare, en 1994, dont l'une sous l'égide du Premier ministre de l'époque, Jean Kambanda, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Eugène Rwamucyo a toujours nié avoir participé à l'organisation de ces massacres qui ont fait 800.000 morts même s'il reconnaît avoir participé à des réunions avec des génocidaires. "Je n'ai pas participé de près ou de loin au génocide. Il n'y a rien contre moi. Je ne vois pas pourquoi la justice va m'arrêter", avait-il indiqué, en octobre 2009.

Le parquet général de Versailles devra se prononcer sur sa détention ou sur une remise en liberté sous contrôle judiciaire. Cette interpellation intervient à quelques jours du sommet France-Afrique qui se tiendra à Nice à partir du 31 mai, alors que la France tente de réchauffer ses relations avec Kigali.

22:15 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (8)

25 mai 2010

RDC : Folle rumeur à Lubumbashi

Il n'aura fallu que quelques heures pour plonger la capitale du Katanga dans la panique. Une rumeur "d'attaque imminente" a fait le tour de la ville dimanche dernier. Depuis, une véritable psychose s'est installée à Lubumbashi, renforcée par une forte présence armée aux points stratégiques de la ville. Des hommes armés devaient attaquer la Radio télévision nationale (RTNC), l'aéroport International, la Poste et le Gouvernorat... mais rien n'est venu.

Image 1.pngDimanche 24 mai, les habitants de la Lubumbashi ont d'abord vu se déployer des éléments des forces de sécurité lourdement armés sans aucune explication officielle. Puis, la rumeur d'une attaque armée a commencé à se propager en ville.  On parlait d'une centaine d'hommes armés, arrivés  quelques heures plus tôt à l'aéroport de Lubumbashi et qui faisaint route vers le centre-ville. Autour de cette "pseudo attaque" : pas de motif  et pas d'identité pour les agresseurs... depuis, les "attaquants" ont disparu dans la nature.

Pourtant, les autorités prennent les choses au sérieux, une réunion de sécurité est convoquée pour le lundi et le ministre provincial de l'Intérieur, Jean-Marie Dikanga Kazadi, a affirmé qu'un groupe armé a voulu troubler l'ordre public dans la ville de Lubumbashi. "Quelques suspects ont été arrêtés et sont actuellement entre les mains des services compétents" selon les autorités du Katanga. D'après le ministre provincial de l'Intérieur, les personnes arrêtés seraient d'anciens soldats démobilisés, mais aussi des civils.

Le Katanga a déjà connu plusieurs alertes ces dernières années. En décembre 2009, des dizaines de personnes soupçonnées de vouloir renverser le pouvoir en place avaient été arrêtés à Lubumbashi et au mois de février 2010, un autre groupe d'hommes armés avaient fait semé la panique dans le quartier "Tabacongo" en échappant à la Police. Il y a quelques semaines, des ex-miliciens FDLR se sont installés au Katanga grâce au programme de démobilisation PAREC. Ces anciens soldats ont été désarmés avant leur arrivée dans la province, mais la population avait vivement contesté cette "délocalisation".

Christophe Rigaud

Photo (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

RDC : Coup de pression à l'Assemblée nationale

Le climat s'est subitement tendu à l'Assemblée nationale congolaise. La motion de censure contre le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), déposée le 14 mai dernier par l’opposition, a été retirée par ses signataires, avant que la plénière de la chambre basse du Parlement n’ait pu la débattre.

Afrikarabia logo.pngLe député François Mwamba du Mouvement de libération du Congo (MLC), parti de l’opposition a demandé le retrait de la motion de censure. Le climat délétère créé par des activistes du parti du Premier ministre, Parti lumumbiste unifié (PALU) ne permet pas de travailler dans la sérénité, selon Mwamba. Le PALU avait mobilisé 18 bus qui ont amené ses militants au Palais du Peuple, créant un climat malsain.

Dans de telles circonstances, les signataires ont décidé de retirer leur motion tout en annonçant qu’une autre motion pourra être déposée dans un bref délai. La plénière a été suspendue, l’ordre du jour ne comportant qu’un seul point consacré essentiellement à l’examen de la fameuse motion de censure.Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, avait reproché au Premier ministre d’avoir instrumentalisé le peuple congolais à travers les militants qui l’ont même bousculé à l’entrée à l’hémicycle du Palais du Peuple.

18 mai 2010

RDC : La motion qui peut faire tomber Muzito

126 députés de République démocratique du Congo ont décidé de faire tomber le gouvernement d'Adolphe Muzito. Dans le texte de la motion que nous publions, les signataire ont plusieurs griefs contre le Premier ministre congolais : insécurité généralisée, mal gouvernance et retard dans le découpage territorial.

Afrikarabia logo.pngMotion de censure contre le gouvernement

"Cette mise en cause de la responsabilité du Gouvernement est avant tout fondée sur l’absence de volonté, désormais avérée du Premier ministre, Chef du Gouvernement, à exercer la plénitude des prérogatives dévolues par la Constitution à cette éminente fonction, au profit d’une structure informelle communément appelée « Gouvernement parallèle». Ce qui entraine ipso facto, la violation de notre Constitution, de manière permanente. Cette initiative est également justifiée par l’incapacité notoire du Premier ministre à mettre en œuvre une politique générale conforme aux engagements qu’il avait pris devant cette illustre Assemblée en octobre 2008, de rencontrer les aspirations de nos populations. Point n’est besoin de rappeler que c’est sur la base de ces engagements que son Gouvernement avait été investi. Honorable Président, Distingués Membres du Bureau, Honorables Députés et très chers Collègues, Nous considérons, par conséquent, que le Premier ministre a trahi la confiance que lui avait accordée la Représentation Nationale. C’est pourquoi nous demandons à cette auguste Assemblée, de bien vouloir en prendre acte et de censurer son gouvernement. Honorable Président, Permettez-nous d’étayer notre propos par trois exemples saillants des objectifs du Programme du Gouvernement qui n’ont pas été atteints :

1. le Premier ministre et son Gouvernement avaient promis de ramener la paix et la sécurité, ainsi que de restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. A ce jour, cet objectif n’a pas été atteint. En effet, malgré les accords signés avec les Gouvernements de l’Ouganda et du Rwanda, et les opérations militaires conjointes de notre armée appuyée par la MONUC, avec les armées de l’Ouganda et du Rwanda, la paix n’est pas revenue dans l’Est du pays. Comme chacun peut le vérifier, tant dans la Province Orientale (Haut-Uélé, Bas-Uélé ou en Ituri) que dans le Nord et Sud-Kivu, des tueries des populations civiles et des viols ou encore des affrontements entre groupes armés se poursuivent, provoquant encore et toujours des déplacements de populations par milliers. Pendant ce temps, l’exploitation illégale de nos ressources par les pays voisins se poursuit sans désemparer. L’insécurité a même atteint la Province de l’Equateur. En effet, au-delà des évènements malheureux et de l’humiliation subie par l’Etat le dimanche de Pâques à Mbandaka, il faut noter que plus de 140.000 de nos compatriotes sont toujours réfugiés au Congo Brazzaville.

2. Le Premier ministre et son Gouvernement avaient également préconisé la bonne gouvernance, pour assurer à notre pays une croissance forte génératrice d’emplois. Cet objectif est également un échec. En effet, en lieu et place de la bonne gouvernance, nous assistons plutôt à une politique du Gouvernement caractérisée par la mauvaise gestion des Finances publiques, la dilapidation des deniers de l’Etat et la corruption généralisée. Cette mauvaise gouvernance a conduit à l’aggravation de la misère de nos populations qui vivent aujourd’hui dans des conditions inhumaines. La majorité des habitants de notre pays n’a accès ni à l’eau potable, ni à l’électricité, ni aux soins médicaux, ni à une alimentation suffisante, ni à l’éducation et ni, encore moins, à l’emploi. Et cette énumération est loin d’être exhaustive.

3. le Premier ministre et son Gouvernement s’étaient engagés à finaliser la : décentralisation telle que stipulée dans la constitution. Cette promesse n’a pas non plus été tenue. En effet, aucune disposition constitutionnelle en matière de décentralisation n’est respectée Gouvernement. Non seulement les provinces ne jouissent pas effectivement des 40% de recettes à caractère national leur allouées par la constitution (article 175, alinéa 2) mais, de plus, la mise en place de nouvelles provinces (article 226, alinéa 1), a pris un retard tel, qu’à partir de ce mois de mai 2010, le pays entre dans une impasse constitutionnelle. Les élus de l’Ituri ont donné le ton. Serions-nous à la veille d’une «rébellion» des Districts? La responsabilité du Gouvernement dans cet imbroglio juridico-politique n’a d’égale que la désinvolture avec laquelle il considère ce sujet. Honorable Président, Distingués Membres du Bureau, Honorables Députés et très chers Collègues, Compte tenu de cette situation calamiteuse dans laquelle le Premier ministre et son Gouvernement ont plongé le pays, nous pouvons, ici et maintenant, mettre fin à cet état d’insécurité et de misère et redonner la dignité à notre peuple qui a droit à la paix, au travail, à une juste rémunération et à des conditions de vie décentes. Par conséquent, nous, signataires de la présente motion de censure, vous invitons à prendre ensemble nos responsabilités et à voter massivement en faveur de cette censure contre le Premier ministre et son Gouvernement. Honorable Président, nous avons dit et vous remercions.

Fait à Kinshasa, le jeudi 13 mai 2010 Pour les signataires Gilbert Kiakwama Pdt du Groupe CD Roger Lumbala Pdt du Groupe ODR François Muamba T Pdt du Groupe MLC"

15 mai 2010

RDC : Alain Lubamba rejoint le camp présidentiel

Ce n'est pas une surprise. Après son départ de l'UDEMO en mars dernier, Alain Lubamba se rapproche désormais de Joseph Kabila en adhérant au PPRD. A l'approche des prochaines élections générales de 2011, les grandes manoeuvres pré-électorales commencent...

Logo Elections 2011.jpgDans une conférence de presse, l’ex-Vice-Ministre du budget, considère le PPRD comme "un véritable fer de lance pour la conquête du pouvoir (...) il n’y a pas d’alternative crédible aux élections de 2011’’. Co-fondateur et Premier secrétaire de l’UDEMO, mais aussi directeur de campagne de Nzanga Mobutu aux élections de 2006, Lubamba est connu pour son ambition mais aussi pour être un fin stratège électorale. Il n'en fallait pas plus pour Alain Lubamba pour changer de camp et rejoindre le parti de Joseph Kabila... que rien ne semble arrêter pour sa réélelection en 2011.

Dans un discours flatteur pour le président congolais, Alain Lubamba donne les quatre raisons qui l'ont poussé à rejoindre le parti présidentiel (PPRD) :

"1. Le président Joseph KABILA manifeste une volonté politique absolue de moderniser et de reconstruire notre pays, à travers non seulement un ambitieux programme mais surtout par des actions concrètes ; 2. Il a la détermination de mobiliser autour de cette noble action de refondation du pays toutes les strates sociales de toutes les provinces du pays ; 3. Il a le dévouement pour la cause de la paix, et prends des mesures concrètes en faveur de la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national ; 4. Il s’est engagé à consolider les ressources intangibles du pouvoir, à savoir la culture démocratique et la stabilité des institutions. Homme de parole, le Président Joseph KABILA, avec sagesse, est le pilote de la République Démocratique du Congo qui veut et va réussir."

RDC : Pas de départ précipé pour la MONUC

28 délégués du Conseil de sécurité de l'ONU sont en République démocratique du Congo (RDC) pour essayer de convaincre le gouvernement congolais d'un retrait progressif de ses casques bleus. Kinshasa souhaiterait un départ rapide des 20 000 soldats de la paix et ce, avant les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Congo le 30 juin. Alors que le Kivu, l'Ituri et l'Equateur sont toujours le théâtre de violents affrontements, le départ précipité des troupes de la MONUC risquerait de relancer les combats moins d'un an avant les élections présidentielles.

Logo ONU 2.jpgLes diplomates de l'ONU doivent rencontrer le Premier ministre Adolphe Muzito et les dirigeants parlementaires avant de gagner Inga, à 350 km de Kinshasa pour des entretiens avec le président Kabila. Le mandat de la MONUC prendra fin au mois de mai 2010. Séraphin Ngwej, conseiller diplomatique de Kabila, a toutefois déclaré à Reuters que 2011 était "une date limite raisonnable" pour le retrait de la mission. Pour l'instant l'ONU propose de retirer 2 000 soldats de RDC d'ici le 30 juin. Si ce retrait partiel est approuvé par le Conseil de sécurité et les autorités congolaises, il sera alors suivi d'un "désengagement progressif basé sur l'évolution du risque de sécurité que connaît le pays" selon un diplomate français. Les casques bleus assurent un appui logistique et participent quelquefois aux combats aux côtés d'une armée nationale fragile, qui peine à contenir une série de groupes rebelles locaux et étrangers. Un prêtre du Sud-Kivu, cité par l'AFP "suggère que la MONUC restent encore deux ans, car il faut qu'ils soient là pour les élections", précise le père Albert, prêtre catholique en mission à Mwenga.

14 mai 2010

RDC : Muzito face à une nouvelle motion de censure

Mission accomplie pour Jean-Lucien Busa. Le député d'opposition vient de déposer avec l'appui de quelques députés de la majorité, une motion de censure contre le gouvernement d'Adolphe Muzito, premier ministre depuis octobre 2008. Jean-Lucien Busa a fait le plein des voix d'opposition, plus quelques voix de la majorité... une petite victoire pour le député de l'Equateur.

Afrikarabia logo.pngPour le député Busa, le gouvernement Muzito doit tomber : "bilan négatif et immobilisme patent, sur les questions de sécurité, au niveau politique et social. Il doit être sanctionné" selon Jean-Lucien Busa. "Le gouvernement avait annoncé qu'il mettrait fin aux poches d'insécurité à travers le pays, alors qu'elles se sont multipliées. Sur le plan politique les élections locales n'ont pas été organisées, la mise en place des nouvelles provinces a pris du retard et cela crée des remous. Au niveau social, la situation du citoyen ordinaire s'est détériorée d'avantage" affirme le député.

autant dire que la mission s'avère difficilePour être adoptée et faire tomber le gouvernement Muzito, cette motion recueillir 251 voix. Pour l'heure, le député Busa peut compter sur 126 voix... sa mission s'avère donc des plus délicates. Réponse de cette motion, la semaine prochaine.

Affaire Nkunda : Kabarebe juge et partie ?

Le maintien de l'ex-général congolais Laurent Nkunda en prison au Rwanda tourne à l'imbroglio judiciaire. Selon la cour Suprême rwandaise, seul le Tribunal militaire est compétent pour examiner la détention du rebelle tutsi et juger James Kabarebe, à l'origine de l'arrestation de Nkunda. Depuis, James Kabarebe a été nommé par Paul Kagame, Ministre de la Défense de son pays. Pour les avocats de Laurent Nkunda, il y a conflit d'intérêt : le Tribunal militaire est sous l'autorité directe de James Kabarebe ! L'examen de remise en liberté de Laurent  Nkunda est repoussé pour l'instant au 11 juin.

Afrikarabia logo.pngMardi 11 mai avait lieu la première audience relative la détention de Laurent Nkunda devant le Tribunal militaire, déclaré compétent pour juger le Général James Kabarebe. James Kabarebe, désormais Ministre de la défense du Rwanda, ne s'est pas présenté à l'audience et était représenté par deux avocats. Pour la défense de Laurent Nkunda, le refus de s'expliquer de James Kabarebe constitue déjà un aveu : "croyez-vous que s’il n’avait rien à cacher, James Kabarebe hésiterait le moindrement à se présenter ? estime son avocat Me Stéphane Bourgon. Malgré les propos tenus récemment par le Président Kagamé qui a dit que ‘la justice est là [pour décider de son sort], il est tout simplement inconcevable dans un État qui se dit gouverné par la règle de droit, que Laurent Nkunda soit détenu depuis plus de 15 mois sans avoir été présenté devant un juge, sans qu’un représentant du Gouvernement ne daigne venir s’expliquer devant la justice et sans que le Président, un de ses ministres ou un de ses représentants ne communique avec moi suite aux multiples lettres que je leur ai fait parvenir par huissier". L'avocat de Nkunda rappelle également que James Kabarebe risuqe une peine allant jusqu'à 20 années de prison, "si son rôle dans l'affaire Nkunda est établi".

Au cours de cette première audience, le Tribunal militaire a reporté d'un mois l'examen prévu le mardi 11 mai d'une demande de remise en liberté de l'ancien leader tutsi congolais.Raison invoquée ? un problème de traduction. Pour la défense de Laurent Nkunda, il s'agit d'un subterfuge : "les avocats parlant au nom de James Kabarebe sans autorisation ont d’abord exigé que les procédures soient menées entièrement en Kinyarwanda, ce qui est étonnant dans la mesure ou une très grande partie du travail judiciaire de ce pays se fait en français ou en anglais". L'audience a donc été reporté de 30 jours.

Dernier problème évoqué par l'avocat de Laurent Nkunda : l'indépendance du Tribunal militaire. Dans l'affaire Nkunda impliquant le Général James Kabarebe, actuellement Ministre de la défense nationale, Stéphane Bourgon note que c'est "le Ministre de la défense qui propose les nominations des juges et qui propose aussi le renvoi d’un juge pour cause d’incompétence, il est permis d’en douter !" estime l'avocat de Laurent Nkunda.

Laurent Nkunda sera peut-être fixé sur son sort le 11 juin, mais une libération immédiate semble plus qu’improbable : les deux protagonistes du dossier (le Rwanda et la RDC) n'ont pas intérêt à voir sortir l'ex-rebelle congolais... Nkunda en prison arrange tout le monde, Kigali comme Kinshasa.

Christophe Rigaud

12 mai 2010

Laurent Nkunda : L’examen de remise en liberté reporté au 11 juin

L’ex-rebelle congolais Laurent Nkunda devra patienter un mois de plus pour connaître son sort.Le tribunal militaire de Kigali a reporté au 11 juin l’examen de sa libération.

logo afkrb.pngLe Tribunal militaire de Kigali devait en effet examiner une demande de remise en liberté de l’ancien général tutsi. Au coeur d'une bataille juridique complexe, l'avenir de Laurent Nkunda est suspendu aux difficiles relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Un problème de traduction serait la cause de ce report. L’avocat de Laurent Nkunda, le canadien Stéphane Bourgon doit se faire traduire le dossier rédigé en kinyarwanda.

La défense de Laurent Nkunda continue de dénoncer et la détention illégale de l'ancien leader du CNDP congolais. Le 26 mars, la Cour suprême du Rwanda, s'était pourtant déclarée incompétente et avait renvoyé l'affaire devant la justice militaire. La RDC voisine, nouveau partenaire de Kigali, demande son extradition, mais le Rwanda n'a pas réellement intérêt à laisser partir son ancien allié, détenteur de nombreuses informations sur le soutien du Rwanda aux rebelles tutsis du CNDP. Le Rwanda avait également obtenu, en échange de l'arrestation de Laurent Nkunda, la chasse des rebelles hutus des FDLR pour la République démocratique du Congo. Laurent Nkunda sera peut-être fixé sur son sort le 11 juin, mais une libération immédiate semble plus qu’improbable : les deux protagonistes du dossier (le Rwanda et la RDC) n'ont pas intérêt à voir sortir l'ex-rebelle congolais... Nkunda en prison arrange tout le monde, Kigali comme Kinshasa.

Christophe Rigaud

11 mai 2010

RDC : Le chef des insurgés n’a pas été arrêté à Dongo

Le chef militaire des Enyelés qui avait attaqué en avril la ville de Mbandaka, dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), s'est en fait rendu aux forces de sécurité du Congo voisin, avant d’être transféré à Brazzaville. Le ministre congolais, Lambert Mende avait affirmé dans un premier temps, qu’Udjani avait été capturé par la population de Dongo en RDC.

logo afkrb.pngLes informations sur la capture du chef des insurgés, Udjani Mangbama viennent de Brazzaville : Udjani et ses lieutenants se sont rendus dans la localité de Mombendzelé, située à 95 kilomètres d'Impfondo au Congo Brazzaville voisin.

Udjani, le chef des insurgés Enyelés, se trouverait en fait à Brazzaville et non à Dongo comme l’affirmait le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende. L’information a été confirmé par l’AFP qui cite Lambert Mende : « Il y a une autre version qui vient du Congo-Brazzaville. Je sais qu'il y a des conversations entre les deux (pays). Il y a un ministre congolais qui vient aujourd'hui (lundi) pour parler de ça ici (à Kinshasa). Nous attendons qu'il vienne pour communiquer ».

RDC : L'UE apporte 6,9 millions d'aide humanitaire à l'Equateur

La Commission européenne apporte une aide humanitaire de 6,9 millions d’euros pour venir en aide aux réfugiés en République du Congo, aux déplacés internes dans la Province de l’Equateur en République Démocratique de Congo (RDC) et aux réfugiés congolais dans le sud-est de la République centrafricaine. Les fonds, qui proviennent du Fonds Européen de Développement (FED), sont acheminés par le Service d’aide humanitaire de la Commission (ECHO).

 

Image 1.pngVisitant les régions affectées en République démocratique du Congo et en République du Congo, Peter Zangl, le Directeur Général du Service d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) a déclaré, depuis Brazzaville: “L’Afrique centrale doit actuellement affronter des crises humanitaires sur plusieurs fronts. En République Démocratique du Congo, le conflit qui secoue la Province de l’Equateur a contraint près de 200 000 personnes à quitter leur foyer pour se déplacer dans la Province ou se réfugier en République du Congo et en République centrafricaine.” Peter Zangl a ajouté: “Il est de notre devoir de répondre aux besoins humanitaires des populations déplacées, en veillant aussi à venir en aide aux populations hôtes dont les ressources et les services de santé sont fortement mis sous pression par ces afflux de populations.”

 

L’allocation va permettre de couvrir les besoins de base – soins de santé, eau potable, assistance alimentaire et médicale et à renforcer les abris temporaires en vue de l’arrivée imminente de la saison de pluie. En outre, des mesures accélérant la reprise d’activités économiques des réfugiés (distributions de semences et outils, d’espèces) seront mises en place.

09 mai 2010

RDC : La loi sur la commission électorale adoptée

Indispensable pour organiser les prochaines élections de 2011, l'Assemblée nationale congolaise a adopté la loi sur l'organisation et le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Son bureau sera limité à 7 membres. Seule hic, il n'y aura pas de représentants de la société civile.

Logo CEI.gifPas de changement de cap pour les députés de République démocratique du Congo (RDC). La version de la loi adoptée en première lecture le 14 décembre dernier a donc été adopté "sans prendre en compte les propositions du Sénat congolais", selon le journal Le Potentiel.

Le bureau de la CENI sera finalement composé de 7 membres dont 4 provenant de la majorité et 4 de l'opposition, mais aucune place n'est laissée à des délégués de la société civile.

08 mai 2010

Dongo (RDC) : La capture d'Udjani ne résout pas tout

L'arrestation d'Udjani, le chef militaire des insurgés Enyeles de Dongo, peut-elle ramener le calme dans la province de l'Equateur, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) ? La région est le théâtre de nombreux affrontements depuis presque un an. Le conflit a obligé des centaines de milliers de personnes à se réfugier au Congo-Brazzaville. Le dernier coup d'éclat de la rébellion remonte au 4 avril, avec la prise de Mbandaka, la capitale régionale, pendant quelques heures. Pour l'opposition, la capture du chef des insurgés ne règle pourtant pas le problème.

carte RDC Afrikarabia Dongo 2.jpgLe gouvernement affirme que le chef des insurgés, Udjani a été capturé par des éléments de son propre clan. Toujours d'après Kinshasa, le chef rebelle cherchait à faire de nouvelles recrues à Dongo. De même que l'arrestation d'Udjani n'a pu être confirmé par des sources indépendantes, il est difficile de donner des informations précises sur la capture du chef Enyele.

Udjani est soupçonné d’avoir déclenché les troubles ethniques qui touchent la région de l’Équateur, ancien fief de Jean-Pierre Bemba, depuis près d’un an. Sa tribu, les Enyeles, cherche notamment à protéger des étangs poissonneux, qu’elle considère comme siens, de la tribu des Muzayas. Ces affrontements avaient coûté la vie à au moins 270 personnes et des milliers de déplacés, selon les chiffres officiels. Jusque-là établi au Congo-Brazzaville, Udjani est considéré comme le descendant d’un ancien chef Enyele des années 1920. Ce sont ses hommes qui seraient responsables de la mort de quarante-sept membres des forces de sécurité congolaises, en octobre 2009.

En Equateur, dans le fief MLC du leader d'opposition Jean-Pierre Bemba, on pense que l'interpellation du chef des insurgés ne règle pas tout. Interrogé sur Radio Okapi, le sénateur MLC Jacques Djoli estime que "cette arrestation ne devrait pas occulter les vrais problèmes qui se posent à Dongo, en particulier et dans la province de l’Equateur en général. Ces problèmes sont d’ordre économique et politique et aucune source indépendante n’a  confirmé l’arrestation d’Udjani". Le sénateur pose ensuite cette question : "est-ce qu’il faut continuer de traiter l’Equateur en termes de sanctions ? Faut-il continuer d’entêter ceux qui cassent le bureau de l’assemblée provinciale pour être reçus par le gouvernement ? Faut-il favoriser la corruption, l’impunité dans la province ?".

Il estime également qu’au-delà des questions économiques et politiques de l’Equateur, le système de défense du pays en général  pose également problème. Toujours sur Radio Okapi, Arsène Mawaka, coordonnateur du Centre d’études politiques à l’Université de Kinshasa, pense comme Jacques Djoli que l’arrestation du leader des insurgés de Dongo ne pourra pas résoudre le problème de l’insécurité à l’Equateur : "tant qu’on ne se penche pas sur les vrais problèmes et tant qu’on balaie d’un revers de la main toutes les revendications sans les examiner et sans qu’on montre qu’il y a une sorte de réceptivité, le problème de l’Equateur reste entier".