06 février 2010
RDC-RWANDA : Un rapprochement pour rien ?
Après plus de 10 ans de conflits, la nouvelle alliance entre Kinshasa et Kigali pouvait laisser croire un retour à la paix au Kivu. En janvier 2009, un retournement d'alliance avait permis de neutraliser la rébellion de Laurent Nkunda, ancien allié du Rwanda et auourd'hui détenu par Kigali. Mais plus d'un an après, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est toujours le théâtre de violents affrontements entre groupes armés. Pour le chercheur Thierry Vircoulon, ce rapprochement est un échec.
Dans un article publié par Alternatives Internationales (1), un chercheur de l'Institut français des relations internationales (Ifri) revient sur l'année écoulée au Kivu depuis l'arrestation du rebelle Laurent Nkunda. Un brusque renversement de situation, où les ennemis d'hier sont devenus les alliés d'aujourd'hui... la RDC de Joseph Kabila s'est en effet rapprochée du Rwanda de Paul Kagame. Les deux pays se sont retrouvés sur des objectifs communs : la neutralisation de la rébellion de Nkunda et la traque aux rebelles hutus des FDLR au Kivu.
Thierry Vircoulon porte un jugement sévère sur le bilan de se rapprochement. Même si Laurent Nkunda a effectivement été arrêté et si des opérations conjointes de chasse aux FDLR ont été mis en place (Umoja Wetu et Kimia II), les résultats sont "loin d'être à la hauteur" pour le chercheur français. Selon Thierry Vircoulon, "la traque aux FDLR a tourné court (...) et cette échec militaire coïncide avec l'absence de progrès dans la très attendue normalisation politique". L'ancien mouvement de Laurent Nkunda, le CNDP, attend toujours son intégration dans l'appareil décisionnaire congolais et son entrée au gouvernement. L'incorporation des troupes rebelles au sein de l'armée congolaise (FARDC) est tout aussi virtuelle et le CNDP continue de faire la loi dans ses fiefs (Masisi et Rutshru).
Pour ce spécialiste de l'Afrique, "l'histoire bégaie dans les Kivus (...) le processus de paix s'apparente en définitive à une pièce de théâtre maintes fois rejouée dont ni l'intrigue ni les rôles n'ont changé".
Christophe Rigaud
(1) "RD Congo : l'histoire bégaie dans les Kivus". Thierry Vircoulon - Alternatives Internationales - Décembre 2009.
19:47 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : rdc, rwanda, fdlr, ameni leo, république démocratique du congo, rd congo, kinshasa, kigali, kabila, kagame
RDC : Le coup de pouce de George Forrest à Areva
Dans un long portrait consacré à Patrick Balkany, le "nouveau Foccart" de l'Elysée, Le Canard enchaîné (1) présente le maire de Levallois-Perret comme l'ambassadeur itinérant de Nicolas Sarkozy pour "résoudre les différents entre les entreprises françaises et les Etats africains". Dans cet article, les journalistes du Canard affirment que l'homme d'affaires belge George Forrest aurait servi d'entremetteur entre le groupe français Areva et le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila.
Selon l'hebdomadaire français, George Forrest aurait aidé le géant du nucléaire français Areva à négocier avec Joseph Kabila "une autorisation d'exploration et d'exploitation de l'uranium" en RDC. Le vice roi du Katanga, George Forrest ferait partie des nouveaux "relais" de Patrick Balkany en Afrique. On apprend également dans le Canard enchaîné que l'entrepreneur belge mettrait à disposition du conseiller de l'Elysée un avion privé pour sillonné l'Afrique centrale. Le journal satirique se demande si ce geste est désintéressé de la part de George Forrest. Réponse de l'homme d'affaires : "j'ai mis mon avion à sa disposition (...) mais je ne lui ai pas demandé ce qu'il voulait y faire. Je ne suis pas son associé"... difficile à croire.
(1) Lire l'enquête complète sur le nouveau "monsieur Afrique" de Nicolas Sarkozy dans le Canard enchaîné du mercredi 3 février 2010. Une excellente enquête signée Jean-François Julliard et Hervé Liffran.
Christophe Rigaud
Photo : mine de cuivre exploitée par le groupe George Forrest International à Lubumbashi (C) afrikarabia.com
17:01 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : george forrest, gfi, balkany, areva, uranium, rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu, amani leo
03 février 2010
RDC : Qui remplacera Alan Doss ?
2010 sonnera la fin du mandat d'Alan Doss à la tête de la Monuc en République démocratique du Congo (RDC). Le patron des casques bleus partira sur un bilan très contrasté... et contesté. La situation au Kivu est encore extrêmement instable et l'on reproche au diplomate de l'ONU d'avoir trop fait confiance à l'armée congolaise. Human Rights Watch a même accusé la Monuc de complicité de crimes de guerre... Alors qui pour remplacer Alan Doss ? Quelques noms circulent déjà dans les couloirs des Nations-Unies.
On parle tout d'abord de Jean-Marie Guéhenno, ancien responsable du département des opérations de maintien de la paix aux Nations-Unies et fin connaisseur de la RDC où il s'est rendu plusieurs fois. On parle aussi du diplomate italien Aldo Ajello, ex émissaire de l'Union européenne en Afrique centrale... et enfin le nom de Jean-Maurice Ripert est également évoqué, il est l'actuel émissaire de l'ONU au Pakistan. Le prochain patron des casques bleus en RDC devra avant tout réaffirmer sans indépendance et ne pas céder, comme son prédécesseur, aux pressions venues de Londres et Washington.
Christophe Rigaud
21:25 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu, amani leo
RDC : Le Katanga sanctionne 16 sociétés minières
La province du Katanga (RDC) tape du poing sur la table et interdit à seize compagnies minières d’exporter leurs minerais. Motif : ces entreprises ne consacrent pas assez de terres à l'agriculture. La sanction pourrait rapidement devenir problématique pour les acheteurs chinois.
La RDC est riche de minerais... de grands territoires... mais pas assez de terres agricoles. La Katanga cherche à améliorer sa sécurité alimentaire et limiter ses importations en nourritures diverses. Dernièrement, la province katangaise avait demandé au secteur minier de jeu : c'est à dire de consacrer une partie des terres à la production agricole. Ces sociétés devaient cultiver du maïs et du manioc sur 500 hectares. Mais pour la plupart, elles n'ont pas respecté leurs engagements. Le ministre de l’Agriculture de la province, Barthelemy Mumba Gama, a donc mis en place une interdiction d'exportation, qui touche 16 sociétés minières : la Compagnie minière du Sud-Katanga, Congo Loyal Will Mining, Cota Mining, Feza Mining, Golden African, JMT/MJM, Katanga Copper Co., Katanga Metals, Magma Minerals, Mehul Mining, MIEL International, Mining Yue, New Dathu Minerals, Rubamin SPRL, SARDC, et Volcano Mining.
Un coup dur pour la filière du cuivre et du cobalt, alors que les prix des matières premières repartent à la hausse... un dizaine de dollars fin 2008... plus de 20 dollars aujourd'hui.
Christophe Rigaud
18:04 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : katanga, rdc, rd congo, mines, cuivre, diamant, kinshasa
31 janvier 2010
RDC : Nkunda extradé en 2010 ?
Le 1er mars prochain, le Rwanda doit porter le cas du rebelle Laurent Nkunda devant la cour suprême de Kigali. Une carte décisive va se jouer dans la capitale rwandaise pour l'avenir de l'ex-général congolais. Pour le ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende Omalanga, "il y a des chances que le problème de transfert en RDC de Laurent Nkunda se règle en 2010".
Le gouvernement congolais estime que le transfert de Nkunda ne dépend pas de sa volonté mais de celle du Rwanda, mais Lambert Mende croit "que ce dernier va régler ce problème". La RDC, qui avait salué l’arrestation de Nkunda le 22 janvier 2010 par le Rwanda, avait alors exprimé sa volonté de le voir extrader en République démocratique du Congo. Laurent Nkunda avait récemment déclaré à la presse qu’il avait accepté d’être transféré en RDC et qu’il avait confiance à la justice congolaise.
Placé depuis en résidence surveillée à Gisenyi (ville rwandaise frontalière de la RDC), l’ex-général a été depuis transféré à Kigali... un transfert qui pourrait finir de "sceller" le rapprochement stratégique du Rwanda avec la République démocratique du Congo.
17:39 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : laurent nkunda, cndp, rwanda, kivu, rdc, rd congo, kinshasa, guerre, kabila
30 janvier 2010
RDC : Une économie encore fragile pour 2010
On pensait que le secteur minier viendrait soutenir l'économie congolaise... il n'en a rien été pendant l'année 2009 qui vient de s'écouler. La croissance de la République démocratique du Congo (RDC) a plafonné à 2,6% au lieu des 8,2% de 2008. La crise internationale a fortement affecté l'activité intérieure, notamment dans la construction et dans le secteur des mines. Un secteur minier qui ne parvient pas à "booster" le reste de l'économie.
L'essentiel des ressources de la République démocratique du Congo (RDC) provient encore de ses matières premières, cobalt, cuivre, diamant et uranium... Mais si le secteur minier est prédominant , il ne tire pas pour autant le reste de l'économie conglaise. Le Sénat a récemment pointé la mauvaise gouvernance du secteur : Kinshasa n'a en effet touché que 63 millions d'euros sur les 140 millions prévus par le Trésor public. L'an passé, seulement 1% des entreprises minières se sont acquittées de l'impôt sur les sociétés. Un manque de ressources qui fait cruellement défaut dans le modeste budget de la RDC.
Pourtant le pays ne manque pas d'atouts économiques. Notamment dans le secteur de l'hydroélectricité. Le barrage d'Inga pourrait alimenter plusieurs pays en électricité si des investissements de taille été réalisés. Pour l'heure, ce gigantesque barrage mal entretenu arrive à peine à fournir Kinshasa en électricité et seuls 6% de la population congolaise ont accès à l'électricité. La Banque mondiale vient d'attribuer 206 millions d'euros afin de doubler la capacité du site d'Inga et l'Inde s'est engagé à construire deux barrages, un projet ferré à Kinshasa pour 180 millions d'euros.
Dernier point faible d'une économie fragile : l'agriculture. Ce gigantesque pays de 2,345 millions de km2 doit importer l'essentiel des produits alimentaires, alors que la majorité des terres agricoles demeurent inexploitées. Enfin, l'instabilité à l'Est du pays et le conflit qui oppose les forces congolaises (FARDC) aux rebelles rwandais des FDLR ont jeté sur les routes plus de 1,7 millions de déplacés dans une situation économique... qui ne cesse de se dégrader.
Christophe Rigaud
Photo (c) afrikarabia.com
21:41 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : économie, mines, cuivre, cobalt, diamant, kabila, parlement, fmi, rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu
RDC : Petit budget pour grand pays
La République démocratique du Congo (RDC) dispose enfin d'un budget pour l'année 2010. Avec 5,9 milliards de dollars après révision du parlement, ce budget est en augmentation de 1 milliard par rapport à l'année précédente. Mais si l'on compare avec d'autres pays de taille et population égales, le budget de la RDC reste dérisoire... sans parler des richesses naturelles du pays.
Même si comparaison n'est pas raison, le simple budget de l'Angola voisin pour 2009, est estimé autour de 28 milliards de dollars, soit plus de 4 fois le budget de la RDC. Pourtant à Kinshasa, on s'estime heureux de pouvoir bénéficier d'une hausse budgétaire par rapport à l'exercice 2009 : + 1 miiliard de dollars environ). Ce minuscule budget tient en effet compte des engagement de la RDC à réduire sa dette estimée à 13,1 milliards de dollars... une promesse faite au Fond monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.
A noter dans ce budget, l'augmentation de l'allocation distribuée aux provinces. La part la plus importante du budget (plus du tiers) a quand à elle été affecté à la construction, la réfection et la réhabilitation d'ouvrages et d'édifices (routes, ponts, hôpitaux...). Les parlementaires ont cependant dû renoncer à la majoration de leurs indemnités et légèrement amélioré la rémunération des policiers et militaires, comme le souhaitait le Président Kabila. Et un fond spécial pour les élections générales prévues en 2011 a également été augmenté.
A peine 6 petit milliards, c'est peu pour un pays de 2,345 millions de km2 et 68,7 millions d'habitants. Surtout lorsque l'on sait que dans le riche secteur minier, seules 1% des entreprises ont payé l'impôt sur les sociétés.
Christophe Rigaud
Photo (c) afrikarabia.com
14:57 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : budget, kabila, parlement, fmi, rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu, amani leo
27 janvier 2010
RDC : L'opération "Amani Leo" se met en place
On prend les mêmes et on recommence. Après les résultats mitigés de Kimia II... voici l'opération Amani Leo. Objectifs annoncés : protéger les civils et lutter contre les rebelles hutus des FDLR à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'opération conjointe sera menée par les forces armées congolaises (FARDC) et les casques bleus de la Monuc.
Dernièrement, les responsables militaires de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (Monuc) et leurs partenaires des Forces armées de la RDC (FARDC) ont initié une série de rencontre à Goma, en vue de planifier l’Opération Amani Leo. Selon la Monuc, "les deux commandements ont échangé sur la mise en application de la Directive Opérationnelle d’Amani Leo, les préalables sur l’appui de la MONUC aux FARDC et les questions administratives et tactiques".
L’opération Amani Leo vise à maintenir la pression militaire sur les FDLR "par des interventions ciblées pour démanteler davantage le commandement du groupe et l’empêcher de se regrouper pour menacer les populations ou reconquérir des territoires". L’opération vise également à "tenir les territoires récupérés des groupes armés, à l’instar des FDLR et d’aider à restaurer l’Autorité de l’Etat. Son objectif le plus urgent et prioritaire est la protection des populations civiles, plus particulièrement les enfants et les femmes". Selon nos informations, les opérations ont déjà commencé. Selon la Monuc, les cibles sont très "précises’’. La Monuc les FARDC sont en train de pré-positionner leurs troupes.
Espérons juste que cette opération sera plus efficace que la précédente dans la traque aux rebelles FDLR et évitera les nombreuses exactions commises par les FARDC sur les populations civiles.
Christophe Rigaud
21:07 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu, amani leo
RDC : Du rififi à la CEI !
Rien ne va plus à la Commission Electorale Indépendante (CEI). Quatre des sept membres du bureau viennent de suspendre leur participation aux réunions de la Commission. Et un cadre de la CEI, Oswald Wanzalugendo, a entamé une grève de la faim depuis plus de 10 jours pour protester contre des retards de salaires.
L'abbé Malu Malu doit faire face à une fronde venue de sa propre institution. Quatre membres, qui composent la CEI, ont annoncé, "suspendre leur participation aux réunions du bureau". La première vice-présidente, le premier rapporteur adjoint, le deuxième et le troisième rapporteur veulent dénoncer "une gestion floue de cette institution citoyenne" par son président, abbé Apollinaire Malumalu. Et pour ne rien arranger, Oswald Wanzalugendo, un cadre de la Commission, est en grève de la faim depuis 10 jours. Il veut attirer l'attention sur les retards de salaires dont il est victime depuis près de 9 mois. D'après Oswald Wanzalugendo, la CEI aurait de graves problèmes financiers... une situation inquiétante pour la suite du processus électoral.
20:04 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rdc, rd congo, congo kinshasa, cei, élections, malu malu, kabila
25 janvier 2010
RDC : Naissance du RDPC
Une nouvelle plate-forme associative a été lancée à Paris le 21 janvier 2010. Les structures congolaises Union du Congo, Débout Congolais et la section Europe du Collectif des Organisations et des Associations des Jeunes solidaires du Congo-Kinshasa (COJESKI-RDC) ont décidé de créer le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).
Le RDPC a donné mandat à Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, Elvis Malwanga, président de Débout Congolais, Christophe Bintu (Coordonnateur pour l’Europe du COJESKI-RDC) et David Ngaba (Secrétaire général du CRID) afin "d'entamer des pourparlers à la fois avec d'autres structures congolaises désireuses d'un projet fédérateur pour la République Démocratique du Congo et toutes les personnes de bonnes volontés concernées par la paix dans la région des Grands Lacs".
La principale mission de cette nouvelle plate-forme est "de mettre en place un programme électoral en vue d'une alternative crédible lors des enjeux présidentiel et législatifs qui auront lieu en 2011 en République Démocratique du Congo".
21:42 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : rpdc, union du congo, rdc, rd congo, kinshasa, guerre, kivu, kabila
24 janvier 2010
RDC : La paix s'achète-t-elle ?
L’opération "arme contre l’argent" débutera le 28 janvier dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Si la paix a bien un prix, s'achète-t-elle pour autant ? Contre 50 dollars, Kinshasa espère lutter contre le trafic d’armes et inciter la population à rendre leurs armements.
A l'initiative du projet, on trouve le pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga : "je suis pasteur et je ne peux pas favoriser le trafic d’armes. Car, avec 100 dollars américains, un individu peut se procurer quatre armes à feu auprès des marchands d’armes dans cette contrée pour venir les échanger contre 400 dollars. C’est pourquoi nous avons réduit à 50 dollars américains". Le pasteur, qui préside l’ONG/PAREC (Programme oeucuménique de Paix, Transformation des Conflits et Réconciliation).
Pour le pasteur, "ce n’est pas l’argent qui compte mais plutôt la paix". L’opération sera menée, à partir du 28 janvier, dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et province Orientale, trois provinces de l’est de la RDC. C’est au Nord-Katanga (sud-est de la RDC) que le PAREC a initié pour la première fois l’opération d’échange arme à feu contre vélo. A moins d’une année de travail, l’ONG a réussi à récupérer près de 10.000 armes à feu, sans compter les munitions et autres effets militaires.
A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, plus de 300 armes à feu ont été récupérées lors d’une brève opération échange "armes à feu contre tôles", que l’ONG/PAREC a initiée dans cette ville. L’opération échange "arme à feu contre dollars américains" menée par la même ONG, pendant sept mois à travers les 24 communes de Kinshasa, a permis de recueillir près de 12.000 armes de guerre.
Christophe Rigaud
Photo (c) afrikarabia.com
15:17 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rdc, rd congo, kinshasa, guerre, kivu, kabila
23 janvier 2010
RDC : Le bilan du conflit toujours contesté
Depuis 1998, le nombre de morts en République démocratique du Congo (RDC) a été estimé à 5,4 millions. Un triste bilan qui place le conflit en RDC juste derrière la seconde guerre mondiale. Mais depuis peu, un groupe de recherche canadien conteste ces chiffres et affirme que des techniques d'enquête "correctes" réduiraient ce bilan de moitié. Selon l'étude, ce bilan surévalué aurait provoqué l'envoi de l'opération de paix des Nations-Unies la plus importante au monde et une aide humanitaire conséquente... une sorte de "tricherie" aux yeux de ces experts.
Le nombre de 5,4 millions de morts depuis 1998 a été largement utilisé depuis qu'il a été rendu public par l'International Rescue Committee (IRC), une organisation humanitaire. Cette estimation a joué un rôle dans l'attention portée par les Etats-Unis et les Nations unies à la crise en RDC. Le Conseil de sécurité de l'ONU a cité les chiffres de l'IRC dans le processus de décision concernant la mise en place d'une force de maintien de la paix au Congo-Kinshasa. Cette force compte désormais plus de 20.000 hommes, ce qui en fait l'opération de maintien de la paix la plus importante des Nations unies.
A la suite de la publication des résultats de l'étude en 2000, l'aide humanitaire totale s'est accrue de plus de 500% entre 2000 et 2001. La contribution des seuls Etats-Unis a augmenté d'un indice de pratiquement 26. "Il est probablement juste d'affirmer que les données sur la mortalité ont joué un rôle significatif dans l'accroissement de l'assistance internationale", notait l'un des chercheurs de l'IRC.
Mais une nouvelle étude diffusée par un groupe de recherche canadien estime que les statistiques elles-mêmes sont discutables, "élevant de façon spectaculaire le bilan des morts" dues aux maladies, au manque de nourriture et de médicaments, et à la malnutrition.
L'Human Security Report Project de la Simon Fraser University (Canada) considère que l'étude 2000-2008 de l'IRC présente deux problèmes majeurs. Il rejette l'échantillon réalisé dans des régions dangereuses de l'Est du Congo (RDC), arguant que ces zones n'étaient pas représentatives de l'ensemble du pays. Il met également en doute le chiffre utilisé par l'IRC pour le taux de mortalité "normal" en RDC, où les statistiques d'avant le conflit étaient peu fiables.
L'IRCconfirme pourtant son chiffre : "5,4 millions est notre meilleure estimation, basée sur une méthodologie bien établie et des suppositions prudentes, mais le chiffre réel pourrait être de "3 millions ou de 7,6 millions".
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21:57 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rd congo, fardc, rdc, monuc, nkunda, cndp, kivu, guerre, goma
15 janvier 2010
RDC : Nkunda accepte d'être jugé à Kinshasa
L'ancien général congolais Laurent Nkunda est prêt à comparaître à Kinshasa pour crimes de guerre ou à partir en exil pour mettre fin à sa détention au Rwanda.
L'ex-chef de file du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement rebelle qui a infligé des revers militaires à l'armée congolaise, est en résidence surveillée au Rwanda depuis son arrestation dans ce pays il y a un an. La position de Nkunda est la suivante: "Envoyez-moi s'il le faut à La Haye (siège de la Cour pénale internationale) (...) mais je ne suis pas prêt à rester dans un no-man's land et à être détenu sans raison". Selon son avocat, Stéphane Bourgon, il "est aussi prêt à partir à l'étranger, à prendre le chemin de l'exil (...) et a identifié trois Etats" où il pourrait s'installer.
17:43 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laurent nkunda, rwand, cndp, rdc, rd congo, mines, cuivre, diamant, kinshasa
RDC : Kouchner ne voulait pas passer la nuit à Kinshasa
La France devient la spécialiste des visites expresses en République démocratique du Congo (RDC). Le Ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, ne s'est pas attardé à Kinshasa, après s'être arrêté à Kigali pour renouer le dialogue avec Paul Kagamé. Selon le magazine L'express, alors qu'il était attendu à Kinshasa pour dîner, le ministre de Affaires étrangères à préféré repartir le soir même pour Brazzaville, son étape suivante.
Un faux-bond de Kouchner qui n'est pas sans rappeler le voyage de Nicolas Sarkozy en RDC, en mars dernier. Ce dernier n'avait pas, lui non plus pas souhaité s'éterniser à Kinshasa pour y passer la nuit... manque d'hôtels... de temps ... ou d'intérêt pour la RDC, Kinshasa ne semble pas retenir très longtemps les officiels français.
Christophe Rigaud
16:01 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rdc, rd congo, kinshasa, bernard kouchner, rwanda, visite
RDC : Désengagements en cascade dans le secteur minier
La révision des contrats miniers voulue par le gouvernement congolais fait-elle fuir les investisseurs du secteur ? Plusieurs entreprises minières viennent d’annoncer leur retrait ou leur désengagement en République démocratique du Congo (RDC).
Le géant polonais de l’exploitation du cuivre KGHM vient en effet quitté la RDC début janvier. Après avoir investit 50 millions $ dans le secteur depuis 1996, KGHM affirme n’avoir trouvé aucun repreneur pour ses parts et décide donc de déserter la République démocratique du Congo. La société évoque également des problèmes d’insécurité dans le pays. Son personnel polonais avait déjà été rapatrié en mars dernier.
Autre mauvaise nouvelle pour l ‘économie congolaise, le désengagement partiel de Gem Diamonds de ses concessions en RDC. Cette entreprise d’extraction de diamants, cotée en bourse à Londres, vient de céder deux filiales à Kasai Resource Mining Ltd pour 3,8 millions $. Selon Africa Intelligence : « la décision de Gem Diamonds intervient dans un contexte délicat. Depuis deux ans, des rumeurs bruissent dans la province du Kasaï à propos d'une délocalisation massive de populations établies sur les concessions des sociétés minières. ». La crise économique et un effondrement du prix des matières premières a fortement fragilisé le secteur minier en RDC. Pourtant le pays reste l’un des plus gros pourvoyeur de minerais au monde.
15:45 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rdc, rd congo, mines, cuivre, diamant, kinshasa
10 janvier 2010
RDC : Le Cabinda revient sur la scène internationale
... et l'on reparle du Cabinda ! L’enclave angolaise, coincée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo Brazzaville est de retour depuis le mitraillage de l’un des bus de l’équipe nationale de football du Togo qui s’y rendait pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Retour sur l'histoire d'un petit territoire qui a toujours empoisonné les relations entre l'Angola et la RDC.
Le Cabinda est séparé du territoire principal de l'Angola par une bande côtière d’environ 60 km. Il est issu de l’ancien royaume de Loango, avant l’arrivée des colonisateurs européens... et il est occupé par les Portugais dès la fin du XVe siècle. Le Portugal étant la puissance colonisatrice de l’Angola et du Cabinda, les deux territoires furent placés par sous une seule et même administration en 1956.
Mais le peuple cabindais ne se soumettra jamais à la domination portugaise. Dans une perspective de libération de leurs populations, les Cabindais s’étaient organisés au sein du Mouvement de libération de l’enclave du Cabinda (MLEC), du Comité d’action d’union nationale cabindais (CAUNC) et de l’Alliance du Mayombe (ALLIAMA).
En août 1963, les trois mouvements fusionnent pour donner naissance au Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC). Au moment de son indépendance en 1975, l’Angola l’annexe manu militari, parce que le Cabinda regorge de pétrole. Aujourd’hui, en raison de cette richesse pétrolière, cette province est considérée comme ‘’le porte-monnaie’’ du pays.
Cette situation pousse le Front de libération de l’enclave de Cabinda à installer un gouvernement en exil, dirigé par Nzita tiago leader historique. Un bureau politique du FLEC en exil revendique l’indépendance du Cabinda.
La lutte armée entre le gouvernement de Luanda et le FLEC provoque une situation politiquement tendue et répressive.
En 2004, différentes factions du FLEC signent aux Pays-Bas un accord de réconciliation. Le 1er mai 2008, elles décident d’abandonner la lutte armée et le mouvement est rebaptisée renomment le Front de libération de l’Etat de Cabinda (FLEC).
Sur le terrain néanmoins, une guérilla est encore active contre les forces armées angolaises. Malgré cette situation, le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (COCAN) 2010 choisit le Cabinda pour le pacifier. Ainsi le groupe B composé du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina Faso y est logée.
Malgré cela, le FLEC soutient que le Cabinda est ‘’en guerre’’.
L’attaque vendredi contre le bus de l’équipe togolaise, revendiquée par des indépendantistes de Cabinda, a coûté la vie à au moins deux personnes de l’encadrement, le chargé de communication Stanislas Ocloo et l’entraîneur-adjoint Abalo Amelete.
15:16 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angola, cabinda, république démocratique du congo, rdc, rd congo, kinshasa, laurent nkunda, kivu, conflit
RDC : Augustin Katumba Mwanke sera-t-il le futur Premier ministre ?
Sa démission de l'AMP avait étonné tous les observateurs. On se demandait pourquoi Augustin Katumba Mwanke souhaitait quitter le cercle présidentiel ? La réponse devrait vraisemblablement tomber lors du prochain remaniement gouvernemental. L'homme de confiance du président Kabila est en effet sur les rangs pour remplacer le Premier ministre Adolphe Muzito, en mal de confiance au parlement congolais. Portrait et enjeux.
Homme de confiance du président Kabila, Augustin Katumba Mwanke est ancien agent d’Equator Bank (HSBC). Il possède de nombreux réseaux en Afrique du Sud, au Rwanda et surtout en Angola où il était une courroie de transmission importante entre Kinshasa et Luanda. Ancien conseiller au ministère des Finances sous Mawapanga (AFDL), gouverneur du Katanga sous Laurent Désiré Kabila, Augustin Katumba Mwanke est toujours resté "l'homme du président". Un fidèle parmi les fidèles, qui ne peut rester à l'écart de la stratégie présidentielle.
En nommant Augustin Katumba Mwanke à la primature, Joseph Kabila pourrait d'ors et déjà se mettre en ordre de bataille pour la présidentielle de 2011. Augustin Katumba Mwanke apporterait du "sang neuf" à la tête de l'exécutif congolais et s'attaquerait alors au système judiciaire... un des plus corrompu au monde. Autre atout d'Augustin Katumba Mwanke... son incontestable proximité avec Evariste Boshab à l'Assemblée nationale. Le duo pourrait ainsi mettre en musique la polique de Joseph Kabila pour l'anné 2010. Une politique que le Président congolais veut "sociale", avec pour objectif d'améliorer les conditions de vie des congolais.
Christophe Rigaud
15:05 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : augustin katumba mwanke, rdc, rd congo, république démocratique du congo, kinshasa, muzito, premier ministre
06 janvier 2010
Attentat Habyarimana : Le rapport Mutzinzi désigne les responsables
Une imposante enquête rwandaise lève le voile sur l'attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana, qui donna le coup d'envoi au génocide de 1994. Durant 2 longues années, pas moins de 577 sont entendus par la commission de 7 personnes, présidée par Jean Mutzinzi, ancien président de la Cour suprême du Rwanda. Ce rapport sonne comme un démenti cinglant à l'enquête du juge Bruguière, qui avait conclu à la responsabilité du FPR. L'enquête de Jean Mutzinzi accuse en effet les extrémistes hutus d'être à l'origine de l'attentat et les Forces armées rwandaises (FAR) d'avoir abattu le Falcon présidentielle, le 6 avril 1994.
Dans ce rapport extrêmement détaillé, publié en exclusivité par Benoît Collombat sur le site internet de France Inter, la commission Mutzinzi révèle que "l’assassinat du président Habyarimana était programmé de longue date, dans le cadre d’un véritable « coup d’Etat » devant accompagner le génocide des tutsis, par les extrémistes hutus." Le rapport note également que "les tirs qui ont abattu l’avion sont venus du domaine militaire de Kanombe, où se trouve un camp de la garde présidentielle, contrôlée par les unités spécialisés des Forces armées rwandaises (FAR). C’est ce qu’expliquent d’anciens membres des FAR, des techniciens et des employés de l’aéroport ainsi que des militaires de la MINUAR (Mission des nations unies pour l’assistance au Rwanda) et de la coopération technique militaire belge. Une version validée par une équipe d’experts en balistique britanniques dans un rapport daté du 27 février 2009."
Plus intéressant encore, la commission Mutzinzi démontre que le génocide était bel et bien planifié : "le matin même du 6 avril 94, les fréquences de communication des FAR sont brusquement modifiées et la garde présidentielle est mise en alerte. Juste après l’attentat, comme si elles étaient déjà prêtes à entrer en action, les unités des FAR se sont immédiatement déployées au sein de l’aéroport (confisquant les registres de vols, coupant l’électricité et le téléphone), ainsi que dans les points stratégiques de Kigali, donnant ainsi le signal aux premiers massacres. Sans aucune explication, l’accès au lieu de l’attentat est tout de suite interdit à la MINUAR par la Garde présidentielle."
Vous pouvez consulter l'intégralité de ce rapport en exclusivité sur le site de France Inter en cliquant ICI.
21:33 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda, génocide, 1994, attentat, habyarimana
24 décembre 2009
RDC : Le CNDP bientôt au gouvernement ?
Le CNDP souffle le chaud et le froid pour presser Joseph Kabila de l'intégrer au futur gouvernement. Il y a quelques semaines, le mouvement rebelle laissant entendre qu'il claquerait la porte de toute négociation avec Kinshasa, au risque de reprendre les armes. Mais aujourd'hui, le CNDP se fait plus conciliant, puisqu'un prochain remaniement, en janvier 2010, devrait permettre l'arrivée d'ex-rebelles à des postes ministériels.
Le gouvernement congolais vient également de faire un pas vers l'ex rébellion, en acceptant de donner des emplois à tous les niveaux du gouvernement à d'anciens rebelles, en échange du démantèlement d'ici la mi-janvier des barrages routiers qu'ils ont érigés. Depuis le 23 mars dernier, plus de 15.000 ex-rebelles (dont les membres du Congrès national pour la défense du peuple), ont été officiellement placés sous le commandement de l'armée nationale congolaise (FARDC). Les ex-rebelles et l'armée ont ensuite uni leurs forces pour combattre des rebelles hutus rwandais (FDLR mais la mise en oeuvre complète de l'accord a pris du retard, suscitant des frustrations et des rumeurs de nouvelles hostilités. Le CNDP affirme avoir convenu avec le gouvernement "l'intégration politique des dirigeants du mouvement à tous les niveaux au cours du mois de janvier". En échange, les ex-rebelles acceptent de lever les barrages et l'administration parallèle qu'ils ont mis en place.
Depuis la fin des hostilités entre l'armée congolaise et le CNDP, son leader, Laurent Nkunda est actuellement assigné à résidence au Rwanda et le mouvement est désormais dirigé par le général Bosco Ntaganda, qui s'est rapproché de Kinshasa. Le gouvernement possède donc un intérêt stratégique et politique à intégrer ces ex-rebelles en son sein et à démanteler sur le terrain l'ancienne administration rebelle... espérant ainsi affaiblir tous foyers de contestation à l'Est du pays.
17:39 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cndp, rdc, rd congo, fdlr, monuc, république démocratique du congo, rwanda, ong
23 décembre 2009
RDC : La MONUC reconduite jusqu'au 31 mai 2010
C'est fait ! Le Conseil de sécurité des Nations unies vient de reconduire le mandat de sa mission en République démocratique du Congo (MONUC) pour cinq mois. Objectifs pour cette fin de mandat : "mieux protéger les populations civiles".
Le mandat de la MONUC prendra fin le 31 mai 2010, mais l'ONU espère le prolonger de 12 mois supplémentaires à partir de cette date. Les effectifs de la mission des casques bleus reste à son niveau actuel : 21.000 militaires et policiers. Il s'agit toujours de la plus importante force de paix de l'ONU actuellement déployée.
17:52 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monuc, onu, fdlr, rebelles hutus, rwanda, génocide, rdc, rd congo, république démocratique du congo, kinshasa
RDC : George Forrest organise sa succession
Le "vice roi du Katanga", George Forrest, prépare l'avenir de son groupe... et de son fils aîné, Malta David Forrest. A 38 ans, le fils de l'un des plus grands entrepreneurs de République démocratique du Congo (RDC), sera nommé président du groupe George Forrest International SA (GFI).
A 70 ans, le père ne lâche pas pour autant les manettes de "l'empire Forrest". George Forrest contrôlera encore les grands dossiers : notamment le gisement d’uranium de Denguiro (Centrafrique) en partenariat avec Areva. GFI gère plus 15 000 salariés... il est le premier employeur de RDC, mais aussi le premier contribuable du pays. Les activités, parfois hors du groupe, comprennent diverses activités industrielles dont des exploitations minières, des cimenteries, des entreprises de travaux publics, des entreprises de transport, des fabriques de munitions.
Les activités de Georges Forrest en République démocratique du Congo font l'objet de diverses controverses. En RDC et à Lubumbashi en particulier, il est apprécié par certains pour un grand pourvoyeur d'emplois, et un pôle de stabilité dans ce pays ravagé par dix années de guerre. Il possède la dernière cimenterie en activité du pays dans le Bas-Congo, réhabilite les routes principales du Katanga, et insuffle un dynamisme remarqué à Lubumbashi. Il a notoirement relancé l'exploitation du "Terril de Lubumbashi" de l'ancienne Union Minière du Haut Katanga, qui récèle les nombreux rebuts minéraux précieux d'un siècle d'activité minière dans la ville. Cependant, la société civile du Katanga l'accuse d'être au cœur d'un vaste réseau de corruption, alimentant en pots-de-vin jusqu'aux plus hautes autorités de l'Etat, et d'user de son influence sur les forces de sécurité pour faire taire toute voix le critiquant dans son fief de Lubumbashi.
En Europe, il est généralement critiqué pour ses activités minières qui auraient alimenté l'économie de la guerre, ainsi que pour ses activités dans l'industrie de l'armement (refus de la licence d'exportation de l'entreprise New Lachausée le 30 juin 2005 par le Gouvernement wallon). Avec une autre entreprise belge, la FN (Fabrique nationale), New Lachaussée a également accordé une licence pour une usine de munitions en activité depuis 1996 à Eldoret au Kenya, usine suspectée d'alimenter la contrebande dans la région.
Photo : GFI à Lubumbashi - 2005 (c) Christophe Rigaud
00:00 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : george forrest, malta forrest, gfi, rdc, rd congo, lubumbashi, cuivre, mines, areva
22 décembre 2009
RDC-RWANDA : Il y a de l'eau dans le gaz
L'exploitation du gaz méthane du lac Kivu ranime les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda voisin. Un Groupe d’experts, financé par la Banque mondiale, a été chargé d'étudier l’exploitation potentielle du gaz du lac Kivu, pour produire de l’électricité. Mais la RDC souhaiterait obtenir une plus grande part du gâteau... au grand dam du Rwanda.
D'après mediacongo, le rapport a suggéré de maintenir six blocs d’exploitation sur la rive congolaise du lac, mais le gouvernement de la RDC entend acquérir deux blocs supplémentaires, pour faire un total de huit. Une question se pose : où la RDC compte-t-elle obtenir les deux blocs supplémentaires ? Va-t-elle récupérer ces lots dans ceux du du Rwanda ?
Il faut souligner que pour l'heure, le gaz du lac Kivu est jusqu’ici exploité uniquement par le Rwanda. Mais une coopération existait. Albert Butare et Laurent Muzangisa, ministres rwandais de l’Energie et congolais des Hydrocarbures, se sont rencontrés en août dernier pour mettre sur pied un comité conjoint de direction. Une équipe a été chargée d’élaborer une étude de faisabilité concernant un projet conjoint de production de 200 MW d’électricité d’ici avril 2010. Cette accord sur l'exploitation du lac Kivu constitue la première difficulté à résoudre entre la RDC et le Rwanda depuis leur récent rapprochement diplomatique... un test pour Kinshasa et Kigali.
Christophe Rigaud
23:39 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda, lac kivu, rdc, rd congo, république démocratique du congo, kinshasa
RDC : Une société américaine accusée de financer la guerre
Le rapport des Nations-Unies est passé inaperçu. La société américaine Niotan vient d'être citée dans une note confidentielle pour avoir participé au financement de la guerre en République démocratique du Congo (RDC).
Avec plusieurs autres entreprises, Niotan Inc. est accusée d'avoir acheté de l'or et du coltan (minerai que l'on retrouve dans les téléphones portables) à des groupes rebelles en RDC, mais aussi à l'armée régulière congolaise (FARDC) dans l'Est du pays.
23:17 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa, rdc, rd congo, fdlr, monuc, république démocratique du congo, rwanda, ong
19 décembre 2009
RDC : 84 000 réfugiés ont fui Dongo
Le Haut Commissariat au Réfugiés de République démocratique du Congo (RDC) vient de publier ses premiers chiffres officiels concernant les réfugiés de Dongo. Ils sont à ce jour de 84 000 au Congo Brazzaville et de 7 500 en Centrafrique.
Les réfugiés congolais de Dongo sont installés dans plusieurs villages du Congo Brazzavile, le long de la rivière Ubangi. Pour le HCR en République démocratique du Congo, "le plan de réponse humanitaire à cette situation est bien en marche avec quelques difficultés logistiques". Pourtant radiookapi.net note que sur le terrain, "certains réfugiés se plaignent de n’avoir pas reçu d’assistance depuis un mois et demi".
L'ONU communique également, que d’autres Congolais en provenance de Libenge, seraient en Centrafrique depuis le 15 décembre. La ville de Libenge est à 180 kilomètres au nord-ouest de Gemena, dans le district du Sud Ubangi. Ces réfugiés seraient au nombre de 7 500. La situation sécuritaire sur le terrain est encore confuse, alors que la MONUC et le gouvernement congolais affirment contrôler la zone.
Christophe Rigaud
14:42 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hcr, réfugiés, république du congo, brazzaville, dongo, patriotes résistants, fdlr, rebelles hutus, rwanda, génocide
RDC : Querelles chez les FDLR ?
Depuis l'arrestation du responsable politique des FDLR en novembre dernier, le mouvement de rébellion hutu semble plus que jamais divisé. Faut-il y voir un affaiblissement des rebelles rwandais à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) ? Pas certain.
Le 17 novembre dernier, le responsable politique des Forces démocratiques de libération du Rwanda, Ignace Murwanashyaka, et son adjoint, Straton Musoni sont arrêtés en Allemagne. La justice les soupçonne d'avoir coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet 2009 par leur mouvement sur le terrain, dans l'Est de la République démocratique du Congo.
Cette arrestation semble avoir accentué les clivages et les divisions internes au sein des FDLR, dont la composition a toujours été très hétérogène. On estime sur place, le nombre des combattants hutu entre 4.000 et 6.000... avec deux principales composantes : les FDLR-Foca (Forces Combattantes Abacunguzi), les plus nombreux et les FDLR-Rud (Ralliement pour l'Unité et la Démocratie).
Selon une enquête de la BBC, les FDLR-Rud sont nés "d'une dissidence de certains combattants qui contestent Murwanashyaka". Alors qu'au sein des FDLR-Foca, "des clivages claniques sont apparus autour de deux généraux qui les commandent". Selon l'ONU, l'arrestation d'Ignace Murwanashyaka "pourrait affaiblir le leadership des FDLR en RDC et créer une incertitude politique au sein du mouvement en plus de querelles internes". L'armée congolaise espère que cette "isolement relatif" des FDLR va inciter les modérés du mouvement à se rendre... mais pour l'heure, aucun désistement n'est à signaler.
Pour continuer d'affaiblir les FDLR, le gouvernement congolais souhaite que des mandats internationaux soient lancés contre des responsables des rebelles hutus rwandais installés en Europe et aux Etats-Unis et notamment en France, où le secrétaire exécutif du mouvement, Callixte Mbarushimana, se dit prêt à coopérer avec la justice.
14:07 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fdlr, rebelles hutus, rwanda, génocide, rdc, rd congo, république démocratique du congo, kinshasa, monuc, fardc