03 septembre 2008
RDC : Tous contre Nkunda
La tension monte à l'est de la République démocratique du Congo. De violents combats ont opposé les troupes de la rebellion de Laurent Nkunda et l'armée régulière de Kinshasa. Nkunda traque les milices FDLR, des hutus venus du Rwanda. Malgré les accords de paix de Goma, les troupes de Nkunda, soutenues par les tutsis rawandais, sont acculés de toutes parts. Kabila, Washington et maintenant l'Ouganda somment Laurent Nkunda de "faire la paix".
L'Ouganda a en effet décidé la fermeture de sa frontière avec RDC en raison de ce qu'elle appelle "la ligne d'approvisionnement" au général rebelle Laurent Nkunda qui lutte contre le gouvernement congolais. Le capitaine Tabaro Kiconco, porte-parole de l'armée ougandaise dans l'ouest du pays, a déclaré que le poste frontalier de Bunagana dans le district de Kisoro a été fermé depuis trois jours, suspendant ainsi le commerce transfrontalier. Des camions chargés de marchandises seraient encore garés de chaque côté de la frontière.
Le gouvernement congolais a fermé la frontière après d'intenses combats entre les soldats gouvernementaux et les rebells de Nkunda la semaine dernière malgré un accord de paix signé en début d'année. Okello Oryem, le ministre d'Etat ougandais chargé des Affaires internationales, a qualifié le lien d'approvisionnement de Nkunda à l'Ouganda de déformation. "Cela n'a pas de sens, l'Ouganda ne fournit rien à Nkunda. L'Ouganda ne facilite aucune organisation illégale dans cette région", a déclaré M. Oryem.
Cerné de toutes parts, combien de temps pourra tenir Laurent Nkunda ?... et surtout, ne lui reste-t-il plus qu'une seule arme : l'attaque ? Le poursuite des combats signerait l'arrêt de mort des accords de paix de Goma... avec son cortège de victime. Un dernier rappel : entre 1998 et 2008, les différents conflits en RDC ont fait 3,8 millions.
Photo : (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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02 septembre 2008
RDC : Violences inquiétantes dans les villes minières du Katanga
Alors que l'est de la République démocratique du Congo menace de s'enflammer de nouveau, l'inquiétude gagne maintenant le Katanga. Des tensions de plus en plus vives voient le jour entre différentes communautés à Kolwesi.
Des affrontements ont éclaté le 26 août au soir entre les habitants de Kolwezi et ceux des provinces voisines qui travaillent dans les mines de cuivre, de cobalt, d’étain et de manganèse de la ville. Il y a eu des dégâts matériels : 45 vélos ont été brûlés. La population a décidé de venger un homme qui avait été agressé ce soir-là et s’en est pris aux creuseurs des mines qu’elle tenait pour responsables de l’incident. A minuit, le calme était revenu grâce à l’intervention de la police.
En conflit avec le pouvoir central
« Tout peut arriver et on fait [peu] d’efforts pour l’éviter », souligne Golden Misabiko, président de la branche katangaise de l’Association africaine de défense des droits de l'homme (ASADHO). « Il y a un problème entre les groupes originaires d’ici (les Tshokwé, les Lunda, les Kahondé, les Nungu, les Dembo et les Kalwena) et les Sanga-Bahéké, qui viennent de la province limitrophe. C’est ridicule de laisser les gens recréer la même situation qui a conduit aux tueries de 1962 et de 1991 », a-t-il ajouté dans un communiqué. À l’époque, des affrontements intercommunautaires avaient fait des centaines de morts et plusieurs milliers de déplacés.
Le projet de loi sur la décentralisation adopté par l’Assemblée, qui divise la province du Katanga, est également une nouvelle source de tensions. Les Sanga et les Bahéké semblent prêts a en découdre avec les autres parce qu’ils tiennent à garder la ville de Kolwezi qui, dans la nouvelle configuration, leur est [retirée] et devient la capitale de la "provincette" de Lualaba.
Des Visas pour se rendre à Lubumbashi ?
Les autorités locales du Katanga sont également en conflit avec le gouvernement central de Kinshasa au sujet des restrictions imposées à la circulation des populations vers la province. Le ministère national de l’Intérieur a récemment interdit au maire de Lubumbashi d’imposer une sorte de système de visas aux visiteurs qui se rendaient dans la ville ; les autorités locales ont annoncé qu’elles ignoreraient cette décision.
Photo : Lubumbashi (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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28 août 2008
RDC : La guerre reprend à l'Est !
Alors que la rebellion de Laurent Nkunda menaçait il y a quelques jours de reprendre les armes, des affrontements ont opposé toute la nuit de mercredi à jeudi les forces armées de la RDC (FARDC) et les éléments du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP).
Des tirs à l'arme lourde et légère ont été entendus toute la nuit de ce mercredi à jeudi à Kanombé et ses environs. Les éléments du CNDP ont lancé une attaque sur l'unité de l'armée régulière déployée dans Kanombé et les environs. Les accrochages qui se sont encore poursuivis dans la matinée ont causé un mouvement de panique dans les populations riveraines des localités sur l'axe Rumangabo-Rubare.
Les parties en conflits se rejettent la responsabilité des provocations qui ont conduits à la reprise des hostilités, alors que les groupes armés avaient signé un accord de paix à Goma (chef-lieu du Nord-Kivu), le 23 janvier.
- Pour le général Vainqueur Mayala, Commandant de la huitième région militaire, le CNDP a tenté de déloger l'armée congolaise de sa position mais sans succès.
- Le CNDP, de son côté, accuse les militaires d'avoir commencé à se déplacer vers leurs positions depuis mercredi, ce qui a inévitablement conduit aux affrontements qui se poursuivaient jusqu'à jeudi matin.
Qui croire ? Difficile de le dire, mais une chose est sûre : la tension monte entre Kabila et Nkunda. La présence de troupes FDLR (milice hutue rwandaise) est toujours au centre des affrontements à l'est de la RDC... le problème n'avait d'ailleurs pas été résolu lors de la conférence de paix de Goma... en voici les premières conséquences sur le terrain.
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19 juillet 2008
Affaire Boteti: Le gouverneur de Kinshasa mis en cause
Le gouverneur de Kinshasa André Kimbuta "garde sa sérénité" après sa mise en cause par un des présumés meurtriers d'un élu de l'opposition, abattu le 6 juillet dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
"L'exécutif provincial exprime sa profonde indignation, invite la population au calme et la met en garde contre toute tentative de manipulation visant à déstabiliser les institutions provinciales et à troubler l'ordre public". Le gouvernement provincial exprime enfin "sa confiance dans les instances judiciaires" et promet d'"apporter toute sa contribution pour que justice soit faite et que la vérité triomphe".
André Kimbuta, gouverneur de Kinshasa et issu du camp politique du président Joseph Kabila, a été désigné vendredi par un des six prévenus comparaissant devant un tribunal militaire comme étant le "commanditaire" de l'assassinat du député provincial Daniel Boteti.
Membre de la Garde républicaine (GR, garde présidentielle), le soldat de 2e classe Patrick Mwewa a assuré qu'une somme de 1.200 dollars (760 euros) lui avait été versée comme "prime" par trois personnes se faisant passer pour des proches du gouverneur Kimbuta. Selon Mwewa, blessé grièvement au cours d'échange de tirs avec le garde du corps de la victime, quatre membres de son groupe seraient en cavale.
Vice-président de l'assemblée provinciale de Kinshasa et membre du Mouvement de libération du Congo (MLC), Daniel Boteti a été tué par des hommes armés dans le quartier Macampagne (nord-ouest), un secteur contrôlé par la Garde républicaine, alors qu'il revenait d'un mariage.
Quatre soldats de la GR, un soldat déserteur et un civil comparaissent depuis le 7 juillet devant le tribunal militaire de Kinshasa/Ngaliema pour "meurtre", "association des malfaiteurs" et "vente des effets militaires".
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18 juillet 2008
Afrique : La croissance est là... la pauvreté aussi !
Malgré une croissance économique rapide, le nombre de pauvres augmentent dans les pays les moins avancés (PMA), indique la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans son Rapport 2008 sur les pays les moins avancés.
Les trois quarts des habitants de ces pays, soit 581 millions de personnes sur un total de 767 millions, continuent de survivre avec moins de 2 dollars par jour, indique le rapport intitulé " Croissance, pauvreté et modalités du partenariat pour le développement", soulignant que la hausse récente des prix des denrées alimentaires risque d'annuler les modestes progrès réalisés.
D'après ce rapport, malgré la forte croissance (le taux le plus élevé depuis 30 ans) enregistrée dans les PMA, l'amélioration du niveau de vie des habitants a été faible, et la croissance économique a eu un impact mitigé sur la pauvreté absolue, qui est la forme la plus extrême de dénuement matériel.
Même si la part de la population totale des PMA qui vit avec moins de 1 dollar par jour est passé de 44% à 36%, le nombre de pauvres en chiffre absolu a augmenté en raison de la forte croissance démographique et le nombre de pauvres vivant avec plus de 1 dollar mais moins de 2 dollars par jour continue d'augmenter, précise le rapport.
Par ailleurs, l'envolée des prix internationaux des denrées alimentaires enregistrée en 2007 et début 2008 s'est traduite par un renchérissement du coût de la vie dans les PMA, souligne la CNUCED, avant d'ajouter que cette situation a provoqué des émeutes dans huit PMA entre 2007 et le premier semestre 2008.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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07 juillet 2008
Tensions à kinshasa après l'assassinat d'un élu de l'opposition
Le Mouvement de Libération du Congo (MLC - opposition), parti de Jean-Pierre Bemba, a décidé dimanche de suspendre sa participation à toutes les institutions du pays, pour protester contre l’assassinat d’un de ses membres, Daniel Boteti, tué dans la nuit de samedi à dimanche, dans un quartier de Kinshasa.
« Nous suspendons notre participation à l’Assemblée nationale, au Sénat et bien entendu à l’Assemblée provinciale », a déclaré le secrétaire général du MLC, François Muamba à l’issue d’une réunion d’urgence du bureau politique du parti.
Daniel Boteti, vice-président de l’Assemblée provinciale de la ville de Kinshasa et stratège du Mouvement, a été assassiné dans la nuit de samedi dans la soirée et dès dimanche, une source autorisée faisait part de l’arrestation de « deux assaillants », qui devront être jugés lundi, « en procédure de flagrance ». L’information est rapportée par l’Inspecteur provincial de la police nationale, à l’issue d’une réunion de sécurité présidée par le ministre congolais de l’Intérieur, Dénis Kalume
Le MLC exige le jugement, « dans les meilleurs délais et dans la transparence » de ceux qui sont déjà identifiés comme coupables. Il veut en outre des « sanctions exemplaires » au sein de la chaîne de commandement, en plus de la délocalisation de la Garde républicaine, du quartier où à eu le crime, selon Muamba. Le Parti de Jean-Pierre Bemba n’entend pas se contenter de « cet exercice qui consisterait, tout d’un coup, à nous sortir des coupables parfaits », a prévenu son secrétaire général.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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06 juillet 2008
Kinshasa : La descente aux enfers des habitants de la Cité de l'Espoir
Un journaliste angolais témoigne des conditions de vie des habitant de la Cité de l'Espoir à Kinshasa où la situation économique ne cesse de se dégrader.
"Ici, On nous tue à petit feu", se plaint Mujinga. A la Cité de l'Espoir, vaste site de regroupement de sans-abri à la périphérie est de Kinshasa, les autorités avaient promis une vie meilleure à cette mère de quatre enfants, mais n'ont "jamais rien fait". Perdue au bout d`une mauvaise piste de sable à plus de 15 km de la première route asphaltée, cette "cité" de 50 hectares accueille depuis novembre 2007 quelque 1.500 ménages que l`Etat s'était engagé à reloger après des pluies meurtrières dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Le gouvernement avait contraint des familles à quitter leurs maisons endommagées par les pluies, construites en terrain inondable ou érigées illégalement sur des terrains privés, comme ce fut le cas pour Mujinga. "On nous a obligés à partir. On nous avait promis des maisons, mais nous n`avons rien vu venir", explique-t-elle.
Pourtant, fin 2007, le ministère des Affaires humanitaires avait annoncé le déblocage prochain de 30 millions de dollars pour aménager une idyllique "Cité de l'Espoir" d`un millier de maisons, avec accès à l'eau et l'électricité. Neuf mois plus tard, seules trois petites maisons en brique ont été érigées et quelque 7.000 sinistrés s'entassent dans des cases de fortune aux murs de toile plastique étouf- fantes sous le soleil et glaciales pendant les nuits.
Plusieurs familles, qui n`ont pas eu la chance de récupérer un matelas en mousse distribué par des ONG il y a des mois, dorment à même le sol. La plupart des enfants ont des infections de peau, comme la gale, et les cas de malaria sont légion." AngolaPress.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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RDC : Un député proche de Bemba assassiné
Le député provincial Daniel Boteti, âgé d'une trentaine d'années, a été tué dimanche vers 2h00 du matin alors qu'il revenait d'une fête de mariage, au quartier Macampagne, dans le nord-ouest de la capitale.
Les circonstances de l'assassinat du député, dont le corps a été criblé de plusieurs impacts de balles, ne sont pas encore élucidées, deux suspects ont tout de même été arrêtés.
Les deux hommes doivent être déférés lundi devant une juridiction militaire et l'enquête se poursuit pour retrouver des complices, selon l'officier. Selon un témoin, le député a été abattu à quelques mètres de son domicile. Elu député provincial de la capitale sur la liste du parti de l'opposant Jean-Pierre Bemba, le Mouvement de libération du Congo (MLC), Daniel Boteti était marié et père de deux enfants. Les agressions à main armée sont fréquentes dans le quartier de Macampagne, d'après la police qui a décidé l'installation d'un poste de police à l'endroit où a été commis l'assassinat.
La dernière agression en date est celle d'un journaliste d'une chaîne de télévision privée, Séverin Bamani, qui a été dépouillé en mai de tous ses biens, après des menaces de mort, par des hommes armés qui étaient en tenue militaire.
Alors que le leader du MLC, Jean-Pierre Bemba répond devant la justice internationale à La Haye... cet assassinat tombe au plus mal pour les autorités congolaises.
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03 juillet 2008
RDC : Jean-Pierre Bemba face à la CPI
Et de quatre... la Cour Pénale Internationale (CPI) vient d'accueillir son quatrième prisonnier, l'opposant et ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba. Il est accusé de crimes de guerre en Centrafrique, alors même que la CPI peine à démarrer son premier procès. Un autre rebelle congolais Thomas Lubanga, lui aussi détenu à La Haye, vient d'être déclaré "libre"... il reste cependant en prison. La justice internationale semble avoir du mal à trouver ses marques.
"M. Bemba est arrivé sur le territoire des Pays-Bas", a pu annoncer le procureur Luis Moreno-Ocampo, modifiant à la dernière minute le texte de son discours lors de la commémoration du dixième anniversaire du Statut de Rome qui a donné naissance à la CPI. Jean-Pierre Bemba est visé par cinq chefs d'accusation de crimes de guerre et trois de crimes contre l'humanité. Il est notamment soupçonné de viols, tortures, traitements dégradants, pillages et de meurtres, commis par ses hommes en Centrafrique en 2002 et 2003.
Il comparaîtra pour la première fois devant ses juges vendredi. Jean-Pierre Bemba, qui vivait en exil depuis un an entre le Portugal et la Belgique, avait été interpellé le 24 mai à Bruxelles sur mandat de la CPI.
Il est le quatrième prisonnier de la CPI après les chefs de milice congolais Thomas Lubanga, Mathieu Ngudjolo Chui et Germain Katanga. Le procureur a par ailleurs lancé deux mandats d'arrêt au Darfour (Soudan) et quatre en Ouganda.
Le transfert de Bemba "est un grand moment pour ceux en Centrafrique, à Bangui, qui ont horriblement souffert il y a quelques années", a commenté Richard Dicker de l'ONG Human Rights Watch.
"Il est impératif que le procureur se penche également sur les crimes attribués à Bemba en RDC et qu'il enquête sur les chaînes de commandement, en y incluant ceux qui font partie de l'actuel gouvernement congolais", a-t-il poursuivi.
... pour mieux se défendre
A Bruxelles, l'avocat de Jean-Pierre Bemba, Me Aimé Kilolo Musamba a estimé que cela allait lui permettre de "présenter les éléments de défense (...) qui permettront d'établir qu'en aucune manière la responsabilité pénale de M. Bemba ne peut être retenue". Le transfert de Jean-Pierre Bemba est intervenu alors que la CPI est critiquée notamment en Afrique car elle peine à démarrer son premier procès, contre Thomas Lubanga, qui aurait dû commencer le 23 juin. Le 13 juin, la procédure a été suspendue, les juges estimant qu'il y avait inégalité de moyens entre la défense et l'accusation. Mercredi, ils ont ordonné une remise en liberté provisoire, mais le procureur a interjeté un appel suspensif.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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01 juillet 2008
RDC : Bemba appelle l'ONU à son secours
Recherché par la justice internationale pour des crimes commis par ses forces en Centrafrique, l’opposant congolais Jean-Pierre Bemba va demander au Conseil de sécurité de l'ONU de suspendre la procédure vient d’annoncer l'un de ses avocats.
"Le Conseil de sécurité pourrait demander une suspension (de la procédure) envers une personne qui a beaucoup oeuvré pour la pacification" de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé Me Aimé Kilolo Musamba en marge d'une audience devant la Cour de cassation belge à laquelle n'assistait pas M. Bemba.
Jean-Pierre Bemba a été interpellé le 24 mai à Bruxelles et placé en détention provisoire à Bruxelles, sur la base d'un mandat d'arrêt délivré par la CPI. La Cour pénale internationale a ensuite demandé formellement son transfèrement à son siège de La Haye, une requête rendue "exécutoire" par une juridiction belge, la chambre du conseil.
Rival malheureux du président Joseph Kabila lors de l'élection présidentielle de 2006, M. Bemba "joue un rôle essentiel dans l'équilibre du pouvoir, sans lui le Congo est déséquilibré", a encore affirmé Me Kilolo.
"Des démarches en ce sens vont être faites dans les prochaines heures directement auprès du Conseil de sécurité, en vertu des statuts de la Cour pénale internationale", a précisé l'avocat. Devant la Cour de cassation, la plus haute juridiction belge, un autre avocat de M. Bemba, Me Michel Mahieux, a plaidé pour la remise en liberté de l'ex-vice président de la transition en RDC, en avançant que la procédure suivie en Belgique était entachée d'irrégularités.
Les avocats de M. Bemba estiment que leur client aurait dû être entendu par la Chambre du conseil. L'avocat général de la Cour de cassation, Damien Vandermeersch, a en revanche plaidé que cette partie de la procédure était "unilatérale" et qu'elle "n'imposait donc pas une audition de l'inculpé". Il a donc réclamé le rejet du pourvoi.
La décision de la Cour de cassation est attendue plus tard dans la journée. En cas de rejet du pourvoi, la décision de transfèrement vers La Haye de M. Bemba, devrait être rapidement exécutée. Le transfèrement avait déjà été prévu il y a 10 jours
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28 juin 2008
Les 4,8 millions d'euros de Mobutu n'intéressent pas Kinshasa !
Selon le site d'information Bakchich.info, les 4,8 millions d'euros du dictateur Mobutu Sese Seko n'ont toujours pas trouvé preneur... Kinshasa ne répond même plus aux divers sollicitations du ministère helvétique des affaires étrangères.
La ministre, Micheline Calmy-Rey, qui cherche à améliorer l’image de la place financière suisse, a également "proposé une assistance technique et juridique aux deux pays. Une rencontre réunissant une soixantaine d’experts venus d’une trentaine de pays, de la Banque mondiale et de l’ONU, a été organisée du 25 au 27 mai dernier à Lausanne, à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, pour faciliter la restitution des fonds illicites. En vain." selon Bakchich.info.
... même plus intéressé par 4,8 millions d'euros !
Toujours selon ce site internet, la corruption n’a jamais cessé à Kinshasa. "Elle a pris une telle ampleur que le président Joseph Kabila ne fatigue même plus pour récupérer moins de 5 millions d’euros… La Suisse a donc annoncé qu’au 31 décembre 2008, si aucune démarche n’était entreprise, elle serait contrainte de restituer l’argent à la famille de Mobutu."
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27 juin 2008
RDC : Jean-Pierre Bemba reste en prison
La chambre des mises en accusation de Bruxelles vient de rejeté vendredi la requête d'appel formée par Jean-Pierre Bemba et ses avocats contre une récente décision de la chambre du conseil de Bruxelles qui avait confirmé l'un des trois mandats d'arrêt. Le principal opposant au président de la RDC, Joseph Kabila, reste donc détenu à la prison de Saint-Gilles.
Jean-Pierre Bemba a été arrêté le 24 mai dernier, après la délivrance d'un mandat d'arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye du 23 mai. Un juge d'instruction bruxellois validera ensuite la procédure en délivrant un mandat d'arrêt national. Puis, le 10 juin dernier, un second mandat d'arrêt international délivré par La Haye a annulé le premier et l'a remplacé.
En fait, les avocats de M. Bemba, Mes Philippe Marcus-Helmons, Claude Bontinck et Pierre Legros avaient déposé, à l'origine, deux requêtes de mise en liberté provisoire. La chambre des mises a déjà considéré mercredi que la seconde était sans objet puisque la première était toujours à l'examen. Et les mêmes juges ont estimé vendredi que celle-ci était recevable mais non fondée, l'incarcération étant, à leurs yeux, tout à fait justifiée.
Le quadragénaire comparaîtra encore le 1er juillet devant la cour de cassation pour tenter d'obtenir la mise à néant de deux autres arrêts de la chambre des mises en accusation de Bruxelles.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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26 juin 2008
Les congolais "floués par les contrats chinois"
Selon le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), les contrats miniers passés entre la Chine et l'état congolais pillent les ressources naturelles de la RDC et privent les congolais d'une partie de leur richesse.
"Le sous-sol congolais regorge d’énormes ressources naturelles qui font l’objet d’un pillage systématique de la part des groupes miniers géants avec la complicité des autorités politiques de ce pays. Cette situation fait de cette nation l’un des pays les plus pauvre au monde, alors que son sous-sol est réputé être un véritable « scandale géologique ». L’exploitation de ces ressources naturelles apporte aux entreprises privées transnationales des profits démesurés tandis que les recettes correspondantes pour l’Etat sont dérisoires : seulement 6% du budget ! La population congolaise qui vit dans l’extrême pauvreté n’en profite absolument pas (...).
Pour autant, les contrats actuels signés avec la Chine ne constituent pas une réelle alternative aux problèmes économiques de la RDC. En septembre 2007, au moment où le peuple congolais attendait la publication par le gouvernement du rapport de la commission d’audit des contrats miniers qui devrait dénoncer les contrats non conformes à la législation, le gouvernement a signé un contrat d’exploitation minière avec un groupement d’entreprises chinoises pour une durée d’environ 30 ans.
Ce contrat se traduit par la création d’une joint-venture qui sera détenue à 68% par les entreprises chinoises et à 32% par des sociétés congolaises. Le projet sera financé par les fonds provenant de la Chine, d’où il y a risque d’endettement de la RDC envers ce pays. Alors que ces financements ne seront débloqués qu’après les études de faisabilité, le gouvernement congolais a déjà mis à la disposition de la joint-venture des gisements d’au moins 10,6 millions de tonnes de cuivre et 600 000 tonnes de cobalt.
Des contrats léonins
Le CADTM dénonce la conclusion de ce contrat pour lequel tout a été mis en œuvre pour qu’il ne profite en rien à la population congolaise. En effet, le remboursement des investissements du projet est réparti en trois périodes. La totalité des bénéfices réalisés durant la première période par la joint-venture sera affectée au remboursement des investissements miniers, y compris leurs intérêts. Durant la deuxième période, 66% des bénéfices réalisés par la joint-venture seront affectés à ce remboursement et les 34% restants serviront à la rétribution des actionnaires. Au cours de la troisième période, la totalité de ses bénéfices sera distribué aux actionnaires, au prorata de leurs parts dans le capital social. Pendant les deux périodes dont la durée n’est pas déterminée, la RDC accordera des avantages particuliers à la joint-venture qui se traduit par « l’exonération totale de tous les impôts, droits, taxes, douanes, redevances directs et indirects, à l’intérieur ou à l’import et l’export, payables en RDC et ceux liés aux activités minières et au développement d’infrastructures ». Rien ne sera affecté au budget de l’Etat.
Le CADTM s’indigne du fait que le peuple congolais est floué avec la complicité des autorités congolaises qui ont organisé le bradage pur et simple des richesses nationales pour leurs propres intérêts et au profit des entreprises chinoises. C’est la continuation de la politique néfaste suivie avec les transnationales occidentales au cours de la période antérieure."
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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25 juin 2008
Après la Chine, l'Inde arrive en force en RDC
Implantation d'une usine de montage de tracteurs, stages gratuits dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC)... l'Inde commence à s'intéresser au continent africain. Après la Chine, l'Inde fait le forcing en RDC... pays très riche en matières premières... mais pauvre en infrastructure. Attention, l'Inde arrive !
Le ministre d'Etat congolais à l'Agriculture et au Développement rural, Mobutu Nzanga, a en effet reçu mercredi à Kinshasa, une délégation indienne conduite par le secrétaire du gouvernement indien au ministère du Commerce et de l'Industrie, Gopal K. Pillai, qui a annoncé que son pays va bientôt implanter une usine de montage de tracteurs en RD Congo. "Nous sommes prêts et nous allons démarrer dès que les projets seront approuvés par le gouvernement congolais", a affirmé à la presse M. Gopal, avant de laisser entendre que les projets pourraient être opérationnels dès août prochain.
Le responsable indien a indiqué être venu (en RD Congo) répondre à l'appel lancé par le chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, lors de son voyage en Inde au mois d'avril dernier. "Le président Kabila avait présenté au gouvernement indien des projets relatifs notamment à la relance du secteur agricole en RD Congo. Pour répondre à cet appel, deux compagnies indiennes ont souscrit avec empressement pour l'approvisionnement du secteur agricole en tracteurs, dont un premier lot est estimé à 400 engins", a-t-il expliqué.
"Dans sa politique agricole actuelle, l'Inde, c'est un exemple pour la RDC", a affirmé, pour sa part, le ministre d'Etat congolais Mobutu Nzanga, ajoutant que l'implantation d'une usine de tracteurs va aider la RD Congo à maximiser sa production agricole et lui permettre de consommer ce qu'elle produit, d'exporter et de faire des réserves stratégiques.
L'Inde offre des stages de perfectionnement en TIC à la RDC
Des Congolais doivent également se rendre dans les tous prochains jours en Inde, pour se former et se perfectionner dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC), a annoncé le ministre congolais des Postes, Téléphones et Télécommunications, Mme Louise Munga, au terme d'un entretien mardi à Kinshasa avec une délégation officielle et d’hommes d’affaires indiens, en mission de trois jours à Kinshasa.
A l’issue des discussions entre les deux parties, le secrétaire général indien au Commerce, G.K. Pillai, qui conduit cette délégation, a indiqué à la presse que tout a tourné autour de différents projets relatifs aux télécommunications.
La mission de la délégation indienne en RDC entre dans le cadre, note-t-on, de la philosophie du dernier sommet Inde-Afrique, tenu du 4 au 8 avril 2008 à New Delhi, à savoir : "Un partenariat dynamique, une vision partagée". Une seule question : quel sera en retour le "cadeau" de la RDC à l'Inde ? Peut-être ce qui manque le plus au sous-continent : des matières premières si rares aujourd'hui pour ce pays d'1 milliards d'habitants.
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24 juin 2008
Procès Lubanga : Un revers pour la CPI
Le parquet vient de tenter de sauver le procès devant la Cour pénale internationale (CPI) du Congolais Thomas Lubanga après la décision des magistrats du premier tribunal permanent chargé de juger les crimes de guerre de suspendre la procédure en raison d'un litige sur l'accès à certaines preuves... c'est un coup dur pour ce premier procès de la CPI.
Arrêté en mars 2006, cet ex-chef de milice de l'Ituri, dans le nord-est de l'ex-Zaïre, aurait dû comparaître à partir de lundi. Cependant, face au refus de l'Onu de lever la confidentialité de certains documents essentiels à l'accusation, les magistrats ont interrompu la procédure la semaine dernière au motif que le Congolais risquait de ne pas bénéficier d'un procès équitable.
Une audience a eu lieu mardi sur la demande de remise en liberté déposée par Lubanga mais le magistrat Adrian Fulford a déclaré qu'il devait d'abord se prononcer sur l'appel interjeté par le parquet avant de prendre une décision sur le sort de Lubanga. Il a précisé qu'il ferait connaître sa décision sur l'appel du parquet la semaine prochaine.
Les avocats de l'accusé ont fait valoir devant le tribunal que la suspension du procès devait conduire automatiquement à sa libération. Carine Bapita Buyangandu, une avocate représentant les victimes, a toutefois prévenu les magistrats de la CPI que la libération de Lubanga pourrait à nouveau provoquer l'embrasement de la région de l'Ituri, dans l'Est du Congo démocratique.
"Cela aura l'effet d'une boule de feu en Ituri et l'histoire nous en tiendra pour responsables", a-t-elle mis en garde. "Nous avons attendu 20 mois".
Les errements de la CPI
Lubanga est accusé d'avoir enrôlé des enfants de moins de quinze ans dans sa milice qui opérait dans l'Ituri. Ce dernier nie les faits. La suspension de son procès constitue un revers pour la CPI alors même qu'elle semblait avoir trouvé son rythme de croisière, six ans après son installation.
Le refus de l'Onu de divulguer le contenu de certains documents s'explique par la volonté de protéger des sources, dont le témoignage a été recueilli sous le sceau de la confidentialité.
Le parquet a fait valoir que les Nations unies avaient accepté que les juges de la CPI puissent avoir accès à la majeure partie des documents mais le magistrat Adrian Fulford a indiqué que le tribunal s'opposerait probablement aux conditions strictes imposées par l'organisation internationale.
Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, s'est dit confiant dans le fait que le problème serait réglé dans les semaines à venir et que Lubanga pourrait comparaître en septembre. "Il y aura une justice pour les victimes de Lubanga", a-t-il dit dans un communiqué.
Des juristes estiment cependant que les possibilités d'appel risquent de différer la procédure pendant plusieurs mois. "Cette décision a provoqué une grande confusion et une grande déception parmi les communautés du district de l'Ituri qui attendaient avec impatience le début du procès de Lubanga", a réagi Human Rights Watch. "Dans le même temps, le droit de Thomas Lubanga à un procès équitable ne peut cependant être remis en cause", ajoute l'association de défense des droits de l'homme.
Depuis son installation, la CPI a ouvert des procédures sur des crimes de guerre présumés commis au Congo démocratique, au Darfour soudanais, en Ouganda et en République centrafricaine. Seuls trois suspects sont actuellement détenus, tous ressortissants du Congo démocratique.
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22 juin 2008
RDC : Qui est Thomas Lubanga ?
Portrait du chef rebelle de l'UPC (Union Patriotique Congolaise) en République démocratique du Congo et inculpé de crimes de guerre par la Cour Pénal Internationale (CPI) pour l'enrôlement et la conscription d'enfants de moins de 15 an.
Thomas Lubanga Dyilo est né le 29 décembre 1960 à Juba, dans le district d’Ituri de la République démocratique du Congo (RDC). Il appartient à l’ethnie hema. Après des études supérieures à l’université de Kisangani où il obtient un diplôme de psychologie, Thomas Lubanga occupe, entre 1990 et 1994, un poste d’assistant à l’université de Cepromad. Parallèlement, il mène d’autres activités lucratives allant de l’agriculture au commerce de l’or. De 1986 à 1997 il aurait également dirigé une organisation appelée «Votura».
Thomas Lubanga entre en politique fin 1999. Il est rapidement élu membre de l’Assemblée du district d’Ituri.
Le 15 septembre 2000, il crée l’Union des patriotes congolais (UPC) dont il devient le président, ainsi que sa branche armée, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) dont il est le commandant en chef.
En 2001, Thomas Lubanga est nommé secrétaire national adjoint pour la jeunesse et les sports du Front de libération du Congo (FLC), et commissaire à la défense au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani/Mouvement de libération (RCD-K/ML), une rébellion proche de l’Ouganda.
En août 2002, l’UPC prend le contrôle de la ville de Bunia. En septembre de la même année, le mouvement est rebaptisé Union des patriotes congolais/Réconciliation et paix (UPC/RP). Thomas Lubanga en prend la présidence et désigne, par décret, les principaux membres de l’exécutif pour l’Ituri. Dans un second décret, il crée de manière officielle les FPLC au sein desquelles il continue d’assumer la position de commandant en chef.
Il est allégué que l’UPC, avant même la création des FPLC, recrutait activement des enfants de moins de quinze ans et les soumettait à un entrainement militaire, notamment dans son camp de Sota. Cette pratique se serait systématisée avec la création des FPLC. Les enfants auraient été forcés de participer aux hostilités, notamment en devenant les gardes du corps de hauts responsables militaires du FPLC. En tant que président de l’UPC et commandant en chef des FPLC, Thomas Lubanga aurait été au courant de telles pratiques et les auraient encouragé, en particulier entre septembre 2002 et le 13 août 2003, lors du conflit armé en Ituri.
L’UPC est également accusée de massacres de civils en Ituri, notamment dans la région de Bunia, chef-lieu de ce district de Province Orientale en 2002. Entre 2002 et 2003, plus de 800 civils auraient ainsi été tués par l’UPC dans la ville minière de Mongbwalu et dans les villages adjacents. Les personnes d’origine lendu auraient particulièrement été visées. L’Ituri, région riche en matières premières, a été le théâtre de violents affrontements entre différentes milices, entraînant massacres et déplacements de populations civils.
Selon Radio Okapi, la station radiophonique de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), Thomas Lubanga aurait décrété que chaque famille vivant dans les zones sous son contrôle devait impérativement contribuer à l'effort de guerre en donnant soit une vache, soit de l'argent, ou bien encore un enfant devant joindre les rangs des rebelles de sa milice.
Thomas Lubanga a été arrêté le 19 mars 2005 et incarcéré à la prison de Makala, à Kinshasa.
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21 juin 2008
RDC : Vers une remise en liberté pour Jean-Pierre Bemba ?
Mercredi, la justice belge a pris une décision favorable à Jean-Pierre Bemba vers une éventuelle remise en liberté. Dans la foulée, on apprenait que le premier mandat d'arrêt émis, dans la précipitation, par la CPI le 23 mai dernier était annulé. Mais jeudi 19 juin, la Chambre des mises en accusation de Bruxelles confirmait le second mandat d'arrêt de la CPI délivré le mardi 10 juin.
Mais aujourd'hui, la justice belge a suspendu le transfèrement du principal opposant en République démocratique du Congo (RDC), au siège de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Ce transfert devait intervenir ce week-end. A Kinshasa, il y a eu un moment de joie chez les bembistes. Ils ont chanté et scandé des cris en la gloire de leur leader Jean-Pierre Bemba. Tous ceux qui sont passés, dans les parages du Rond-point Forescom ont fait le même constat. Les bembistes, qui avaient perdu le sourire depuis la neutralisation de "Igwe", jubilaient après un coup de fil venu de Bruxelles annonçant une prochaine remise en liberté de Bemba. C'est Me Aimé Kilolo, avocat de la défense, qui a redonné de l'espoir aux partisans du Président national du MLC.
Depuis son arrestation, les avocats de M. Bemba, qui souhaite comparaître libre devant la CPI, ont introduit plusieurs recours devant la justice belge pour réclamer sa remise en liberté, dont l'un est toujours pendant devant la Cour de cassation, la plus haute juridiction du royaume. "Nous avons appris hier (jeudi) qu'un ordre de mission avait été donné pour transférer M. Bemba ce week-end à La Haye", a expliqué vendredi un des avocats du principal opposant au président congolais Joseph Kabila, Me Aimé Kilolo Musamba.
"Nous avons donc saisi en référé le président du tribunal de première instance de Bruxelles, qui lors d'une audience extraordinaire à huit heures vendredi a décidé d'interdire de procéder au transfèrement de M. Bemba à La Haye tant que la procédure devant la Cour de cassation n'est pas tranchée", a ajouté l'avocat. La Cour de cassation doit se prononcer sur la validité de décisions prises par des juridictions d'instruction - chambre du conseil et chambre des mises en accusation - qui ont décidé à plusieurs reprises de maintenir M. Bemba en détention.
"On attend la décision de la Cour de cassation la semaine prochaine", a précisé Me Kilolo. "L'objectif est de permettre à M. Bemba de comparaître libre, car il accepte de comparaître, mais pas dans des conditions d'humiliation inutile", a ajouté l'avocat du candidat malheureux à la présidentielle de 2006.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
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06 juin 2008
RDC : Les attaques rebelles continuent... des milliers de réfugiés sur les routes
Alors que Kinshasa s'émeut de l'arrestation de Jean-Pierre Bemba, l'est de la RDC continue de sombrer dans la violence... dans le plus grand silence. En effet, près de 5 000 personnes ont été déplacées à la suite d’une attaque menée par les rebelles rwandais contre deux camps de civils d’un village du Nord-Kivu, une province de la République démocratique du Congo.
« Les Forces armées pour la libération du Rwanda (FDLR) ont attaqué [le 4 juin] deux camps de Kinyando, où des habitants d’un village voisin s’étaient réfugiés après avoir fui les affrontements entre les FDLR et l’armée congolaise », selon le colonel Jean-Paul Dietrich, porte-parole de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC).
Kinyando se situe à 70 kilomètres au nord de Goma, première ville de la province. L’attaque a fait au moins six morts, 14 blessés et entre 2 000 et 5 000 déplacés, selon le colonel Dietrich. Cette attaque rebelle a été menée en réaction aux opérations militaires lancées par les forces armées congolaises contre les rebelles rwandais dans les villages, a-t-il expliqué.
Alan Doss, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, ainsi que les représentants des Etats-Unis et de l’Union européenne dans la région ont condamné ces actes « terroristes » commis à l’encontre de la population civile. Une équipe a également été dépêchée sur place pour évaluer la situation.
La situation de sécurité s’étant améliorée à la suite des attaques, certains déplacés ont commencé à retourner au village, selon le colonel Dietrich.
L’attaque a eu lieu à l’heure où le gouvernement et deux petits groupes rebelles rwandais de l’ethnie des Hutus attendent l’application d’une feuille de route prévoyant leur désarmement et leur démobilisation.
Cette feuille de route avait été présentée dans la ville de Kisangani à la fin du mois de mai. Les FDLR n’ont pas participé au processus de Kisangani et ont rejeté la feuille de route.
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31 mai 2008
Kinshasa : Le MLC renonce à manifester en soutien à JP Bemba
Le MLC a renoncé à battre le macadam. Officiellement, le Gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, s'est déclaré incapable d'encadrer les nombreux partisans de Bemba.
Pendant ce temps à Bruxelles, le Collectif des avocats de Bemba, piloté par le bâtonnier Pierre Legros et Maître Aimé Kilolo Musamba, a présenté des garanties solides à la Chambre de mise en accusation de la Cour d'appel de Bruxelles pour obtenir la liberté provisoire du Sénateur. Parmi ces garanties, la présence en Belgique de la famille biologique de Jean-Pierre, son engagement sur l'honneur à se présenter à toutes les convocations de la CPI, le versement d'une caution et le planning politique futur et passé de Bemba. La justice belge a une semaine pour rendre sa décision. Plus rien ne peut justifier la détention en continue du Sénateur.
Ils sont déterminés à se battre jusqu'à ce qu'ils obtiennent de la justice belge que Jean-Pierre Bemba comparaisse devant la CPI en homme libre. Les avocats de la défense, conduits par le bâtonnier Pierre Legros et Maître Aimé Kilolo Musamba, ont présenté toutes les garanties, à leurs yeux, suffisantes pour obtenir gain de cause.
A moins qu'il y ait acharnement. Maître Legros insiste sur le fait que Jean-Pierre Bemba est une personnalité politique très importante. Il a une vie publique. Le calendrier de ses activités politiques à venir est connu. Jean-Pierre est attendu dans les jours qui viennent au Parlement allemand dans le cadre d'une conférence, il a des émissions sur des chaînes de télévision publiques européennes. Legros ajoute que Bemba n'est pas un homme qui peut fuir, ni se dérober de ses obligations, ni se cacher pour échapper à la CPI.
Autre chose, Legros soutient que chaque déplacement de Bemba devrait, s'il est libéré provisoirement, être autorisé par son juge d'instruction. Réponse de la Cour d'appel de Bruxelles dans une semaine. Les propos des avocats de Jean-Pierre ont redonné de l'espoir à ses nombreux partisans. Ceux-ci commencent à y croire depuis qu'ils ont eu connaissance du calendrier d'audiences de la CPI. Selon le calendrier initial, Jean-Pierre Bemba aurait déjà comparu le 26 mai dernier à 16h45 TU, dans la salle d'audiences préliminaires chambre 3 à la Haye. Si les choses s'étaient passées selon le plan de la CPI, l'audience du 26 mai se serait déroulée à huis clos.
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30 mai 2008
Kinshasa : Marche de soutien à Jean-Pierre Bemba
Une marche pacifique sera organisée à Kinshasa le samedi 31 mai pour soutenir Jean-Pierre Bemba, ex-vice-président de la République démocratique du Congo ( RDC) et opposant, arrêté le week-end dernier à Bruxelles, en Belgique, à la demande de la Cour pénale internationale (CPI).
Thomas Luhaka, secrétaire exécutif du Mouvement de Libération du Congo (MLC), parti de M. Bemba, a confirmé la prochaine manifestation jeudi à la presse tout en précisant que cette marche est consécutive au soif des militants de manifester publiquement leur sympathie au sénateur Bemba, dont l'arrestation a été politisée.
M. Luhaka qui n'a pas précisé l'itinéraire, a soutenu que des dispositions seront prises pour éviter des débordements.
Arrêté samedi dernier par la justice belge, à la demande de la CPI, Jean-Pierre Bemba est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commises entre octobre 2002 et mars 2003 par ses troupes envoyées au secours de l'ex-président centrafricain, Ange Félix Patassé.
Mardi, une marche a été organisée par les cadres du MLC, à l'issue de laquelle un mémorandum demandant la libération de M. Bemba a été remis aux présidents de deux chambres du parlement.
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28 mai 2008
Le sort de Jean-Pierre Bemba entre les mains de la justice belge
Jean-Pierre Bemba, arrêté samedi en Belgique à la demande de la Cour pénale internationale a comparu mercredi devant les juges de la Chambre du Conseil de Bruxelles. Ils doivent décider de son maintien ou non en prison avant son transfert à La Haye aux Pays-Bas, au siège de la CPI pour son procès.
Au cours de son audition, Jean-Pierre Bemba a demandé à être remis en liberté et à comparaître en tant que prévenu libre, s’engageant de coopérer avec la justice. Les juges ont mis la décision en délibéré. Selon un porte-parole du tribunal, Jean-Pierre Bemba ne sera pas mis en liberté parce que les services de renseignements belges détiennent des informations selon lesquelles le leader du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), en venant à Bruxelles après avoir quitté Faro au Portugal, avait l’intention de regagner son pays.
Ayant eu vent de ces informations, la CPI a précipité son arrestation, craignant qu’au Congo, l’ancien chef rebelle ne se rende dans une zone qui n’est pas sous contrôle du gouvernement de Kinshasa, ce qui rendrait son arrestation impossible.
Ce cas de figure est celui qui se présente depuis des années pour l’officier félon tutsi congolais, Laurent Nkundabatware, chef rebelle du Congres national pour la défense du peuple (CNDP), qui contrôle une zone importante du Nord-Kivu, défiant les troupes gouvernementales congolaises qui n’arrivent pas à le capturer pour le livrer à la CPI qui a pourtant lancé un mandat d’arrêt international à son encontre.
Bemba est-il innocent ?
A Bruxelles, les militants du MLC clament l’innocence de leur leader qui, soutiennent-ils, n’a jamais séjourné en Centrafrique, pays qui l’accuse d’avoir commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. Jean-Pierre Bemba avait mis ses troupes à la disposition de Ange- Félix Patassé, à l’époque président de la RCA, confronté à une puissante rébellion menée par le général François Bozizé, qui se proclamera président après la victoire des ses troupes.
C’est au cours de cette guerre que les combattants du MLC, obéissant aux ordres de Ange-Félix Patassé, s’étaient livrés à des massacres de populations civiles, pratiqué des crimes sexuels, et des actes de cannibalisme, dont est accusé Jean- Pierre Bemba.
Les militants du MLC craignent que la Belgique ne livre Jean- Pierre Bemba à la CPI, pour donner satisfaction au président Joseph Kabila, très fâché à cause des déclarations du ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht. Dans les milieux politiques belge, on ne cache pas la peur que, en colère, les partisans de Jean-Pierre Bemba, s’attaquent aux quelques 4.500 Belges expatriés, installés en RD Congo.
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27 mai 2008
Kinshasa dans la rue après l'arrestation de Bemba
Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans la rue à Kinshasa, pour réclamer, par une marche de protestation, la libération du sénateur Jean-Pierre Bemba, arrêté samedi à Bruxelles.
Les manifestants, essentiellement des militants et sympathisants du Mouvement de libération du Congo (MLC), le parti de M. Bemba, sont partis du siège du parti pour aboutir au Palais du peuple (siège du parlement de la RDC) où un mémorandum devait être remis aux présidents des deux chambres du parlement. La manifestation visait à inciter les autorités belges à libérer le plus tôt possible JP Bemba.
Le sénat (chambre haute du parlement) a dû interrompre sa plénière à l’arrivée des manifestants pour permettre aux cadres du MLC d’être reçus par les présidents du sénat, Léon Kengo wa Dondo et de l’assemblée nationale (chambre basse), Vital Kamerhe à qui ils ont remis un mémorandum dans lequel ils réclament la libération de leur leader par la justice belge.
Le secrétaire général du MLC, François Muamba a invité le parlement à user de son pouvoir pour la libération de M. Bemba, soulignant que ce dernier ne peut pas être traité comme un ‘’bandit de grand chemin’’.
Manifestations dans son fief de l'Equateur
Les manifestations avaient commencé dans la province de l’Equateur (Nord-ouest de la RDC) où après la ville de Mbandaka lundi, les militants et sympathisants du MLC sont descendus dans les rues Gemena (une autre ville de la province, un des fiefs de l’ancienne rébellion du MLC) pour manifester leur soutien à M. Bemba. Toutes les activités ont été paralysées à Gemena, selon Radio Okapi, une station parrainée par la Mission onusienne en RDC (Monuc).
Dans une déclaration politique dimanche, le MLC clame une totale innocence de son président national, Jean-Pierre Bemba, et constate avec regret la politisation de la procédure judiciaire initiée par le procureur de la CPI. Le parti de M. Bemba demande ainsi aux autorités judiciaires et politiques belges de considérer la démarche du procureur près la CPI comme strictement politique et par conséquent de relâcher son leader.
Une justice très... réactive
Pour une fois, la justice internationale n’a pas traîné : mandat d’arrêt émis le 23 mai, arrestation le 24 ! Jean-Pierre Bemba a été interpellé dans sa propriété en Belgique et doit répondre de crimes contre l’humanité devant la Cour Pénale Internationale. Le mandat d’arrêt qu’elle a émis stipule qu’il est poursuivi pour les massacres, viols et pillages commis par ces troupes entre le 25 octobre 2002 et le 15 mars 2003 en République centrafricaine. À cette époque, son organisation, le MLC (Mouvement pour la Libération du Congo), avait franchi le fleuve pour aller guerroyer aux côtés du président Patassé contre Bozizé, en pleine rébellion. Cette équipée, dans laquelle Jean-Pierre Bemba avait lancé ses enfants soldats, avait été particulièrement sanglante pour la population civile mais aussi pour les « fantassins » de 12 ans du MLC dont les mercenaires Tchadiens de Bozizé n’avaient fait qu’une bouchée. Devenu président mais quand même mauvais joueur, ce dernier s’est empressé de saisir la CPI des crimes commis par ses ennemis.
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26 mai 2008
RDC : Bemba en prison... et après ?
Jean-Pierre Bemba vient de passer sa deuxième nuit en prison. Tous ses ‘‘amis occidentaux’’ l’ont lâché et il semble payer ainsi pour les crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par ses hommes en Centrafrique. La CPI précise que la liste est longue. Mbusa Nyamwisi, John Tibasima, Roger Lumbala, Laurent Nkunda, Bosco Ntangada et d’autres anciens chefs de guerre seraient également dans le viseur.
Jean-Pierre Bemba vient de passer sa deuxième nuit sous les verrous, au grand bonheur de ses adversaires, après son arrestation le samedi 24 mai à 22 heures dans l’une de ses résidences à Bruxelles. Il pourrait être transféré à la Haye où se trouve le siège de la Cour Pénale Internationale. La CPI le poursuit pour de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, viols, tortures et pillages commis par ses hommes sur des populations civiles à Bangui et dans les villes de Bossangoa et Moungouma en Centrafrique. C’était entre le 25 octobre 2002 et le 15 mars 2003. Jean-Pierre Bemba avait dépêché les éléments du MLC pour défendre le pouvoir de l’ancien Président centrafricain Ange- Félix Patassé contre la rébellion de François Bozizé, l’actuel Président. La CPI argumente que Jean-Pierre est accusé en qualité de supérieur hiérarchique. Parce qu’il était investi d’une autorité de jure et de facto pour prendre toutes les décisions tant sur le plan politique que militaire. Lors du procès attendu, le Procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo envisage de faire défiler les personnes qui ont survécu à la violence, celles qui ont survécu au sida. Chaque victime passera à la Cour raconter son histoire.
Un déplacement à Bruxelles imprudent ?
Bemba aurait-il pu être arrêté au Portugal ? Difficile à dire. Mais une source a affirmé que Bemba a été « attiré » à Bruxelles par l’un de ses collaborateurs, « acheté » par les belges, qui lui aurait fait miroité la possibilité de débarquer à Kinshasa prendre le pouvoir, profitant de la brouille entre la RDC et la Belgique.
Réactions
La nouvelle de l’arrestation de Jean-Pierre Bemba, dont les images tournent en boucle sur les petits écrans, a été applaudie par les organisations de défense des droits de l’homme. Pour les activistes des droits l’homme, l’arrestation puis le jugement à venir d’un homme de calibre de Bemba devait servir de leçon à tous les aventuriers militaristes qui distribuent gratuitement la mort. Ceux-ci auront compris qu’il existe, quelque part, plus fort qu’eux. Et que tôt ou tard, la justice internationale s’intéressera à eux. On pense ici à Laurent Nkunda qui n’arrête pas de tuer les Congolais au Kivu, à ses aînés du RCD qui avaient enterré les femmes vivantes, à tous les auteurs de fosses communes récemment découvertes au Bas-Congo, etc.
Bangui déclare avoir pris acte de l’arrestation de l’ancien Vice-président rd-congolais. Le ministre centrafricain de l’Information, Cyriaque Gonda, souhaite laisser la procédure suivre son cours jusqu’à la fin. Il a ajouté que le gouvernement de son pays se réunirait bientôt pour adopter une position commune et déterminer la ligne à suivre.
Quel procès ?
L’arrestation de Bemba, a fait l’effet d’une bombe dans l’opinion à Kinshasa. Les gens ne comprennent pas comment et surtout pourquoi la CPI n’a attendu que le moment où les négociations avec le Gouvernement de Kinshasa sur le retour de Bemba au pays étaient très avancées pour agir. La date du 27 mai avait même été annoncée pour le retour de l’opposant en exil. Bemba devrait rentrer prendre la tête de l’Opposition politique. Un consensus, en dépit de quelques gesticulations, semblait se dégager autour de sa candidature. La CPI a lancé son mandat d’arrêt le 23 mai et le 24 mai, les belges l’arrêtaient. Les choses se passent un peu comme en mars 2007 avec la dernière bataille de la Gombe. La guerre avait commencé juste quand on attendait un accord sur la taille de la garde rapprochée de Bemba. Tout ça intrigue. Rien n’est fait au hasard. Le Procureur de la CPI va présenter le 5 juin prochain au Conseil de Sécurité des Nations Unies son rapport sur ‘‘les crimes et la destruction de communautés entières au Darfour’’. Quoi de mieux si Luis Moreno Ocampo devait se présenter avec, dans la corbeille de la mariée, Jean-Pierre Bemba ? Ce sera, pour Ocampo, la meilleure façon de prouver que la justice internationale est en marche. Quant aux bembistes, ils croient trouver des failles dans l’argumentation de Luis Moreno Ocampo. Celui-ci dit : « Il n’y a pas d’excuses pour un chef qui ordonne, autorise ou tolère que ses troupes commettent des viols et des pillages ». Un bembiste a confié que le MLC était à Bangui sur invitation de l’ancien Président Ange Félix Patassé. Et qu’avant de remonter à Jean-Pierre Bemba, l’invité, la CPI aurait mieux d’arrêter Patassé. Qui plus, il aurait fallu procéder à l’arrestation des comandants MLC des opérations à Bangui et vérifier si la hiérarchie du mouvement politico-militaire avait donné l’ordre à ses hommes de commettre des crimes. On s’interroge aussi pourquoi la CPI ne quantifie pas les atrocités de Bangui. Lesquelles n’ont rien à voir avec les cruautés dans les Territoires, en Afghanistan et en Irak.
Les bembistes sont convaincus que leur leader est victime d’un complot international. Ils sont confortés dans leur idée par les propos de Luis Moreno Ocampo qui déclare : « Cette arrestation est le fruit d’une opération complexe et bien planifiée. Nous saluons tous les pays impliqués dans son exécution, dont la Belgique qui a immédiatement exécuté le mandat d’arrêt en vertu de ses obligations d’Etat partie au Statut de Rome. Je suis reconnaissant à tous ceux qui nous ont aidés à surveiller les mouvements de M. Bemba, afin d’éviter qu’il n’échappe à la justice internationale ». Bemba aura-t-il droit à un procès équitable ? C’est la question que ses partisans se posaient encore hier soir. Certes, il vrai que les droits de la défense lui sont garantis. Mais à la CPI, aucun procès n’est allé jusqu’au bout. L’ex-Président serbe Slobodan Milosevic est mort en détention sans qu’on ne comprenne grand-chose sur ce dont il était reproché. Le procès Lubanga tire en longueur. L’ex-Président libérien, Charles Taylor, est aussi en détention, mais son procès n’évolue guère. C’est ce qui fait dire à certains que si l’arrestation de Bemba vise, entre autres, à le tenir à l’écart de la scène politique congolaise, son avenir est d’ores et déjà compromis. Une chose, à ce stade est vraie, le MLC sera davantage fragilisé, l’opposition aussi.
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25 mai 2008
RDC : Jean-Pierre Bemba arrêté à Bruxelles
Jean-Pierre Bemba Gombo, ancien Vice-président de la République démocratique du Congo, président et commandant en chef du Mouvement de Libération du Congo (MLC), a été arrêté à Bruxelles dans la nuit de samedi à dimanche. La Cour pénale internationale l’accuse de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Cette arrestation fait suite aux accusations portées contre Jean- Pierre Bemba par le gouvernement de Centrafrique qui l’accuse de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis sur le territoire centrafricain.
Faute de moyens pour poursuivre Jean-Pierre Bemba, Bangui avait déferré l’affaire au CPI, qui a donc ordonné l’arrestation de leader du MLC après avoir obtenu des preuves pour l’inculpation de l’ancien vice-président congolais. Un mandat d’arrêt international avait été lancé par la Cour pénale internationale (CPI), le 16 mai, a fait savoir à la presse un juge belge dimanche à Bruxelles.
Alors que qu’il était a la tête du MLC, à l’époque groupe rebelle contre le gouvernement de Kinshasa, Jean-Pierre Bemba avait envoyé ses troupes en Centrafrique pour prêter main forte à l’ancien président Ange Félix Patassé dont l’armée était attaquée par les forces du général François Bozizé qui avaient fini par l’emporter.
Durant cette guerre et après, les troupes du MLC sont accusées d’avoir commis des atrocités, et notamment de viols de femmes à grande échelle ainsi que des actes de cannibalisme. Détenu provisoirement à Bruxelles, Jean-Pierrre Bemba sera transféré, dans les jours qui viennent à la Haye (Pays-Bas) au siège du CPI où se déroulera son procès.
Jean-Pierre Bemba avait quitté Kinshasa en avril 2007 après les affrontements à l’arme lourde qui avaient opposés sa garde rapprochée à l’armée du Président Joseph Kabila. Après ces affrontements, il avait trouvé refuge au Portugal où il réside depuis plus d’un an.
De Faro, au Portugal, il se rend régulièrement à Bruxelles où le MLC compte de nombreux militants.
L'opposition "consternée" à Kinshasa
"On ne s'y attendait pas. C'est une mauvaise surprise, c'est la consternation", a déclaré François Muamba, secrétaire général du MLC, le premier parti d'opposition en RDC. "Il y a la présomption d'innocence. Nous avons confiance en la justice internationale pour respecter ce principe", a souligné M. Muamba, se refusant à tout autre commentaire sur l'arrestation de son chef.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Ch. Rigaud.
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22 mai 2008
RDC : Jean-Pierre Bemba prévoit son retour le 27 mai à Kinshasa
Le leader du Mlc avait quitté le pays à la suite des affrontements qui avaient opposé sa garde aux Fardc. Réfugié à la résidence de l’Ambassadeur sud-africain, JP Bemba était parti de là pour le Portugal. Avant de quitter le pays, le leader du Mlc avait requis l’autorisation du Sénat dont il est membre pour aller se faire soigner. La polémique à l’époque tournait autour de cette autorisation de sortie que le Mlc voulait obtenir du chef de l’Etat ou du chef du gouvernement. La réponse qui avait été donnée au Mlc à l’époque, semble n’avoir pas été assimilée parce qu’on y revient au moment où il est question du retour de JP Bemba. Les conditions de ce retour.
Le Mlc exigeait jusque-là l’implication du chef de l’Etat. Car, estime-t-on dans ce parti politique, les problèmes de sécurité qui se poseraient pour le chef du Mlc ne peuvent être résolus que par le chef de l’Etat. On pensait avoir fait des avancées lorsque le Sénat sortant de sa léthargie avait demandé au chef de file du Mlc de rentrer au pays après que le Premier ministre ait précisé qu’en sa qualité d’ancien vice-président de la République, JP Bemba bénéficiait des dispositions sécuritaires satisfaisantes. En plus avait fait savoir le Premier ministre, ses émoluments comme ancien vice-président de la République et comme sénateur lui étaient versés régulièrement. Jamais un exilé, dans l’histoire politique du continent, pour ne pas dire du monde, ne recevait régulièrement des émoluments d’un pouvoir qui le bannissait. Le bureau du Sénat, dans un communiqué lu par son porte-parole avait enjoint le leader du Mlc, JP Bemba à rentrer au pays sous peine de se voir invalidé. Et à partir de la réception de la lettre du sénat par JP Bemba, toutes les absences à la session seraient désormais considérées comme injustifiées. Passé un quart d’absence pendant la session en cours, JP Bemba serait obligé de quitter le Sénat et tous les avantages afférents à sa charge.
De plus en plus, on parle du retour de JP. Bemba. Une date est même avancée. Selon des sources proches du Mlc, le sénateur JP Bemba pourrait fouler le sol kinois le 27 mai prochain. Le Mlc serait maintenant entrain de préparer ce retour. On ne dit pas si le Mlc a finalement obtenu les garanties sécuritaires exigées, ou si finalement JP Bemba aurait décidé d’abandonner ces prétentions sécuritaires. Dans une grande portion de l’opinion, on pense que le retour de JP Bemba, finalement sans conditions, serait motivé par les discussions actuelles au sujet du porte-parole de l’opposition. JP Bemba chercherait donc à éviter la politique de la chaise vide qui avait coûté cher à Tshisekedi après Sun City. En effet, le leader de l’Udps, conscient du fait que tout le monde lui réserverait le poste de vice-président de la république dû au quota de l’opposition, est resté en Afrique du Sud pour besoin de soins médicaux. Les choses ont mal tourné. Le poste est allé à Z’Ahidi Ngoma.
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