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27 mai 2008

Kinshasa dans la rue après l'arrestation de Bemba

Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans la rue à Kinshasa, pour réclamer, par une marche de protestation, la libération du sénateur Jean-Pierre Bemba, arrêté samedi à Bruxelles.

4ddb3b2ad9b3f3e2dc0d68ee00db6071.jpgLes manifestants, essentiellement des militants et sympathisants du Mouvement de libération du Congo (MLC), le parti de M. Bemba, sont partis du siège du parti pour aboutir au Palais du peuple (siège du parlement de la RDC) où un mémorandum devait être remis aux présidents des deux chambres du parlement. La manifestation visait à inciter les autorités belges à libérer le plus tôt possible JP Bemba.

Le sénat (chambre haute du parlement) a dû interrompre sa plénière à l’arrivée des manifestants pour permettre aux cadres du MLC d’être reçus par les présidents du sénat, Léon Kengo wa Dondo et de l’assemblée nationale (chambre basse), Vital Kamerhe à qui ils ont remis un mémorandum dans lequel ils réclament la libération de leur leader par la justice belge.

Le secrétaire général du MLC, François Muamba a invité le parlement à user de son pouvoir pour la libération de M. Bemba, soulignant que ce dernier ne peut pas être traité comme un ‘’bandit de grand chemin’’.

Manifestations dans son fief de l'Equateur

Les manifestations avaient commencé dans la province de l’Equateur (Nord-ouest de la RDC) où après la ville de Mbandaka lundi, les militants et sympathisants du MLC sont descendus dans les rues Gemena (une autre ville de la province, un des fiefs de l’ancienne rébellion du MLC) pour manifester leur soutien à M. Bemba. Toutes les activités ont été paralysées à Gemena, selon Radio Okapi, une station parrainée par la Mission onusienne en RDC (Monuc).

Dans une déclaration politique dimanche, le MLC clame une totale innocence de son président national, Jean-Pierre Bemba, et constate avec regret la politisation de la procédure judiciaire initiée par le procureur de la CPI. Le parti de M. Bemba demande ainsi aux autorités judiciaires et politiques belges de considérer la démarche du procureur près la CPI comme strictement politique et par conséquent de relâcher son leader.

Une justice très... réactive

Pour une fois, la justice internationale n’a pas traîné : mandat d’arrêt émis le 23 mai, arrestation le 24 ! Jean-Pierre Bemba a été interpellé dans sa propriété en Belgique et doit répondre de crimes contre l’humanité devant la Cour Pénale Internationale. Le mandat d’arrêt qu’elle a émis stipule qu’il est poursuivi pour les massacres, viols et pillages commis par ces troupes entre le 25 octobre 2002 et le 15 mars 2003 en République centrafricaine. À cette époque, son organisation, le MLC (Mouvement pour la Libération du Congo), avait franchi le fleuve pour aller guerroyer aux côtés du président Patassé contre Bozizé, en pleine rébellion. Cette équipée, dans laquelle Jean-Pierre Bemba avait lancé ses enfants soldats, avait été particulièrement sanglante pour la population civile mais aussi pour les « fantassins » de 12 ans du MLC dont les mercenaires Tchadiens de Bozizé n’avaient fait qu’une bouchée. Devenu président mais quand même mauvais joueur, ce dernier s’est empressé de saisir la CPI des crimes commis par ses ennemis.

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