03 juillet 2008
RDC : Jean-Pierre Bemba face à la CPI
Et de quatre... la Cour Pénale Internationale (CPI) vient d'accueillir son quatrième prisonnier, l'opposant et ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba. Il est accusé de crimes de guerre en Centrafrique, alors même que la CPI peine à démarrer son premier procès. Un autre rebelle congolais Thomas Lubanga, lui aussi détenu à La Haye, vient d'être déclaré "libre"... il reste cependant en prison. La justice internationale semble avoir du mal à trouver ses marques.
"M. Bemba est arrivé sur le territoire des Pays-Bas", a pu annoncer le procureur Luis Moreno-Ocampo, modifiant à la dernière minute le texte de son discours lors de la commémoration du dixième anniversaire du Statut de Rome qui a donné naissance à la CPI. Jean-Pierre Bemba est visé par cinq chefs d'accusation de crimes de guerre et trois de crimes contre l'humanité. Il est notamment soupçonné de viols, tortures, traitements dégradants, pillages et de meurtres, commis par ses hommes en Centrafrique en 2002 et 2003.
Il comparaîtra pour la première fois devant ses juges vendredi. Jean-Pierre Bemba, qui vivait en exil depuis un an entre le Portugal et la Belgique, avait été interpellé le 24 mai à Bruxelles sur mandat de la CPI.
Il est le quatrième prisonnier de la CPI après les chefs de milice congolais Thomas Lubanga, Mathieu Ngudjolo Chui et Germain Katanga. Le procureur a par ailleurs lancé deux mandats d'arrêt au Darfour (Soudan) et quatre en Ouganda.
Le transfert de Bemba "est un grand moment pour ceux en Centrafrique, à Bangui, qui ont horriblement souffert il y a quelques années", a commenté Richard Dicker de l'ONG Human Rights Watch.
"Il est impératif que le procureur se penche également sur les crimes attribués à Bemba en RDC et qu'il enquête sur les chaînes de commandement, en y incluant ceux qui font partie de l'actuel gouvernement congolais", a-t-il poursuivi.
... pour mieux se défendre
A Bruxelles, l'avocat de Jean-Pierre Bemba, Me Aimé Kilolo Musamba a estimé que cela allait lui permettre de "présenter les éléments de défense (...) qui permettront d'établir qu'en aucune manière la responsabilité pénale de M. Bemba ne peut être retenue". Le transfert de Jean-Pierre Bemba est intervenu alors que la CPI est critiquée notamment en Afrique car elle peine à démarrer son premier procès, contre Thomas Lubanga, qui aurait dû commencer le 23 juin. Le 13 juin, la procédure a été suspendue, les juges estimant qu'il y avait inégalité de moyens entre la défense et l'accusation. Mercredi, ils ont ordonné une remise en liberté provisoire, mais le procureur a interjeté un appel suspensif.
Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud
15:43 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)
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