Les miliciens hutus rwandais des FDLR reviennent sur le terrain militaire, en reprenant position sur un axe d’une quarantaine de kilomètres dans l’Est de la RDC. Les FDLR font également un retour sur le front diplomatique, en réclamnant un dialogue en Kinshasa et Kigali pour trouver "une issue heureuse".
Les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ont repris toutes les "entités d’où le CNDP s'était retiré": Ishasha, Nyamilima et Kinyandoni. Le porte-parole du CNDP, Bertrand Bisimwa affirment « qu'ils ont organisé des meetings avec la population, ont installé de nouvelles autorités administratives. Ils ont pris le contrôle de ces entités et affirment en assurer la sécurité ».
La Monuc a confirmé le retour des FDLR, des groupes armés hutu rwandais qui comptent notamment parmi eux des auteurs du génocide anti-tutsi au Rwanda en 1994 réfugiés en RDC. Les FDLR ont toujours été présents dans cette région. Ils s’étaient retirés pendant l’avancée des rebelles de Laurent Nkunda, mais une fois le CNDP parti, les voilà de retour sur leurs anciennes positions. La présence des miliciens hutus dans l région, a toujours été la justification, donné par Laurent Nkunda, à la guerre qu'il mène au Kivu. Pour le chef rebelle, les FDLR menacent et persécutent la communauté tutsi qu'il défend.
Pendant ce temps, la rébellion hutu rwandaise, a réclamé samedi l'ouverture d'un dialogue avec Kinshasa et Kigali, qui ont adopté la veille un plan militaire pour la combattre. "La résolution du problème des FDLR passe d'abord par la voie du dialogue (...). On approche les FDLR, on approche le Rwanda et après nous discutons", a déclaré le porte-parole du mouvement à L'AFP. "Procéder immédiatement par l'usage de la force est hâtif, on ne résoudra pas l'insécurité par l'insécurité", a-t-il ajouté, en laissant entendre que son mouvement pourrait se défendre en cas d'attaque: "nous sommes des militaires, nous avons des armes".
Sur le terrain, une coopération occasionnelle a été observée par endroits entre les FARDC, les FDLR et différents groupes armés pour combattre les troupes de Laurent Nkunda. Le gouvernement de Kinshasa, qui nie toute coopération avec les FDLR, accuse en revanche le Rwanda de soutenir Laurent Nkunda, ce que Kigali dément. De son côté, le Rwanda exige depuis des années le désarmement des FDLR, qui comptent parmi eux des auteurs du génocide tutsi au Rwanda en 1994, réfugiés de l'autre côté de la frontière. A chaque accord de paix, le désarmement de la milice a été évoqué... sans aucun résultat sur le terrain...