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21 février 2009

RDC : L'armée rwandaise commence son retrait aujourd'hui

Le Rwanda va commencer à retirer ses troupes samedi de l'est de la République démocratique du Congo. Ce retrait sera achevé d'ici le milieu de la semaine prochaine, selon le commandant des forces rwandaises sur place.

3.500 soldats rwandais avaient franchi la frontière le 20 janvier sur la demande du président Joseph Kabila pour traquer les rebelles hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Selon Kigali, les soldats rwandais ont atteint leurs objectifs même si les rebelles n'ont pas été complètement annihilés.

19 février 2009

RDC : Comment Jean-Pierre Bemba compte se défendre ?

Suite à notre article précédent : "Jean-Pierre Bemba risque la perpétuité", un membre de l'Association des Amis de Jean-Pierre Bemba et Alliés, nous a communiqué les arguments que comptent utiliser les avocats du leader du MLC, face aux accusation de la Cour Pénale Internationale.

Image 3.pngSi une partie des charges retenues contre Jean-Pierre Bemba ne sont pas contestées par la défense, notamment l'intervention armée du MLC en république Centrafricaine (RCA) pour défendre le régime du Président Patassé ; les avocats de M. Bemba souhaitent rappeler le cadre "officiel" de l'entrée des troupes du MLC à Bangui. Pour eux, "cette force de stabilité était placée sous l’Autorité des Présidents Libyen et Soudanais, sous la coordination du Chef de l’Etat Centrafricain et du représentant du Secrétaire Général de l’ONU. Et l’intervention du MLC s’inscrivait également dans le cadre de l’article 3 du Pacte d’Assistance Mutuelle entre les Etats membres de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) dont la RDC est signataire". Pour la défense de Jean-Pierre Bemba, "l’assistance militaire du MLC, qui s’est limitée essentiellement à mettre à disposition de la République Centrafricaine entre 1.000 et 1.500 soldats, était ainsi légitime".

Les avocats de Jean-Pierre Bemba notent également que "L'Accusation a considéré que le fait pour Monsieur Bemba d’exercer le commandement et le contrôle des forces MLC en RDC, impliquait par cela-même, qu’il avait ipso-facto, le contrôle et le commandement des troupes MLC envoyées en RCA. Alors que, la même Accusation, déclare dans l’Acte d’Accusation, que les troupes MLC en RCA, étaient sous commandement des autorités militaires et gouvernementales de cet Etat".

La défense rélève aussi qu'un rapport d'Human Rights Watch "faisait état des tentatives d’élimination physique, pour raisons politiques, de Mr J.P. Bemba, leader de l’opposition Congolaise, qui représente 42% des suffrages électoraux et Sénateur en fonction". Pour les amis du chef du MLC, ces accusations constituent "une forme plus subtile de son élimination de la scène politique"... et effectivement, de nombreux congolais ont considéré l'arrestation de Jean-Pierre Bemba comme un bon moyen pour Joseph Kabila d'écarter son plus féroce adversaire de la vie politique congolaise. Le MLC est toujours apparu comme une épine dans le pied pour l'équipe au pouvoir à Kinshasa ; le parti de Jean-Pierre Bemba compte en effet 109 députés sur 500 et 27 Sénateurs sur 110. Les partisans de Jean-Pierre Bemba se demandent enfin si "le Procureur de la CPI ne s’est-il pas trompé de suspect, alors qu’il est établi de manière indubitable que l’actuel Président Bozize et l’ancien président Patassé sont ceux qui de part et d’autre des belligérants, commandaient les troupes" et ne sont toujours pas par inquiétés par la CPI.

Christophe Rigaud

17 février 2009

RDC : Jean-Pierre Bemba risque la perpétuité

Dans une interview au journal "Le Soft", le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo estime que Jean-Pierre Bemba risque 30 ans au moins ou la perpétuité s'il est reconnu coupable. Le Procureur parle de "crimes effroyables" dont est accusé Jean-Pierre Bemba. Il estime égalemement son dossier "particulièrement solide". Une douche froide pour les partisans du leader congolais du MLC.

DSC03838 copie.jpgSelon "Le Soft", le Procureur de la CPI estime au qu’il tient bien l’homme et que «la responsabilité pénale individuelle de M. Jean-Pierre Bemba» est bien engagée et que «Jean-Pierre Bemba est responsable personnellement de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour les exactions commises par ses troupes du Mouvement de Libération du Congo, le MLC, lors des événements de Centrafrique en 2002-2003». Le procureur Ocampo estime également que Jean-Pierre Bemba «était lié par un plan commun avec Ange-Félix Patassé, mais que les contributions que ce dernier a pu fournir à la réalisation de ce plan ne minimisent en rien ni n’empêchent en rien d’examiner la responsabilité pénale de Jean-Pierre Bemba en tant que tel» et que «Jean-Pierre Bemba est le plus haut responsable pour des crimes parmi les plus graves commis en Centrafrique lors de ces événements».

C'est un coup dur pour les sympathisants du MLC... surtout lorsque le procureur de la CPI évoque les peines encourues par Jean-Pierre bemba : "La Cour peut prononcer contre une personne qui serait déclarée coupable d’un crime de sa compétence une peine d’emprisonnement à temps de 30 ans ou plus ou une peine d’emprisonnement à perpétuité, si l’extrême gravité du crime et la situation personnelle du condamné le justifient. Il est évidemment tout à fait prématuré de discuter de la peine que M. Bemba pourrait recevoir à ce stade, alors même que l’audience de confirmation des charges est en cours. Il faut attendre d’abord une éventuelle confirmation des charges, puis le procès devant la Chambre d’instance et la procédure devant la Chambre d’appel, s’il devait y avoir un appel, et la décision finale", note Luis Moreno Ocampo.

Christophe Rigaud

Photo : campagne présidentielle 2006 - Kinshasa (c) www.afrikarabia.com Ch. Rigaud

Voir l'album photo d'Afrikarabia : REPORTAGE : Campagne présidentielle 2006 avec Jean-Pierre Bemba

16 février 2009

Sarkozy ne veut pas "démembrer" la RDC

Le Président français semble faire marche arrière dans la presse congolaise ce matin, devant le tollé qu'avait suscité ses récentes déclarations sur la situation au Nord-Kivu. La  France n'a aucune volonté de "démembrement" de la République démocratique du Congo (RDC), affirme le président français.

nicolas-sarkozy-president-photo-officielle.jpg"Mais pourquoi me parlez-vous de démembrement? Qui a dit cela? Ai-je jamais dit une telle chose, si contraire aux positions constantes de la France ?", indique Nicolas Sarkozy dans un entretien publié par plusieurs quotidiens congolais.  "La souveraineté de la RDC et l'intangibilité de ses frontières sont des principes sacrés. Si un pays continuera de se battre pour garantir leur plein respect, ce sera bien la France", lance-t-il. "La France a toujours été, et elle restera toujours un allié fidèle de la RDC. Les polémiques n'ont pas lieu d'être et les procès qui nous sont faits sont sans fondement", conclu-t-il.

Le 16 janvier, le chef de l'Etat français avait évoqué "la place, la question de l'avenir du Rwanda", pays "à la démographie dynamique et à la superficie petite" et "la question de la RDC, pays à la superficie immense et à l'organisation étrange des richesses frontalières". Ces propos avaient suscité une vive polémique en RDC, où l'on parlait de projet de "balkanisation" du pays, au centre de guerres régionalLe Président français doit effectuer prochainement une visite en RDC... d'où le désarmorçage de la polémique ce matin.  La date de cette visite n'a pas été annoncée officiellement mais elle devrait intervenir fin mars.

15 février 2009

RDC : Joseph Kony toujours introuvable

Joseph Kony est l'autre bête noire de la République démocratique du Congo. Comme en son temps Jean-Pierre Bemba, où il y a encore quelques semaines Laurent Nkunda, le leader de la LRA, Joseph Kony continu d'inquiéter le pouvoir à Kinshasa. On le dit caché dans le parc de la Garamba, traqué par l'armée ougandaise.

Mais aujourd'hui, la République démocratique du Congo a démenti avoir accepté de différer le retrait, prévu fin février, des forces ougandaises déployées sur son sol pour pourchasser les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Environ 1.300 soldats de l'armée ougandaise ont pénétré en RDC en décembre avec l'accord de Kinshasa pour traquer les éléments de la LRA opposés au gouvernement de Kampala. Un peu plus tôt dimanche, l'armée ougandaise avait fait savoir que "la limite de temps avait été levée", ajoutant que cette décision avait été prise à l'issue d'une rencontre vendredi entre les deux états-majors à Dungu, dans le nord-est de la RDC. L'intervention ougandaise suscite la controverse en RDC, où les hommes de la LRA ont lancé des représailles contre la population civile, massacrant plus de 900 personnes depuis le début de l'opération. Jusqu'ici, seuls quelques dizaines de rebelles ont été tués ou capturés, et les dirigeants de la LRA, dont son chef Joseph Kony, restent introuvables.

14 février 2009

RDC : Le CNDP bientôt au gouvernement ?

Après avoir déposé les armes et évincé son ancien chef, Laurent Nkunda, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) annonce vouloir intégrer la vie politique de la République démocratique du Congo (RDC)... et peut-être un futur gouvernement.

flag_0.jpgC'est Désiré Kamanzi, le chef politique du CNDP, qui l'a indiqué : "le mouvement rebelle tutsi veut se transformer en parti politique et intégrer le gouvernement congolais. Pour la paix, nous devons prendre part à la vie politique".

Le CNDP était commandé jusqu'à là par Laurent Nkunda, resté pendant des mois le plus puissant des chefs rebelles de l'est congolais, allant même jusqu'à faire trembler le pouvoir à Kinshasa. Nkunda a été arrêté en janvier par les troupes rwandaises dans le Nord-Kivu lors d'une opération conjointe avec les forces congolaises. Le mouvement a éclaté depuis son arrestation. Désiré Kamanzi, qui avait déserté le mouvement quelques semaines avec l'interpellation de Nkunda, semble avoir repris place à la faveur de la vacance du pouvoir. Il n'est en revanche pas certain que son appel à intégrer la vie politique congolaise soit suivi par ceux restés fidèles à Nkunda.

31 janvier 2009

RDC : Global Witness réclame la réforme du secteur forestier

Malgré les mesures de transparences prises récemment par le gouvernement de République démocratique du Congo à propos des contrats d'exploitation forestière, l'ONG Global Witness prône de "vastes réformes" dans ce secteur.

DSC04097.JPGLe 19 janvier 2009, une commission interministérielle chargée d’examiner les contrats forestiers a publié ses résultats : 91 des 156 contrats forestiers examinés ont été résiliés, tandis que 65, soit plus de 9 millions d’hectares ou 43 % de la superficie étudiée, ont été convertis en concessions de longue durée. Global Witness reconnait « les progrès réalisés par le gouvernement de la RDC, qui a mené à bien l’examen et résilié plus de la moitié des contrats existants, malgré d’importantes pressions de la part de l’industrie forestière », a affirmé Lizzie Parsons, chercheuse à Global Witness. « Cependant, étant donné les nombreux problèmes touchant au processus d’examen et aux décennies de mauvaise gestion dans le secteur forestier, le gouvernement et les compagnies d’exploitation forestière se doivent de concéder bien plus d’efforts pour s’assurer que la richesse forestière du Congo bénéficie à la population du pays. »

Plus de 40 millions de personnes – soit plus de la moitié de la population – sont tributaires des forêts du pays. Or le contrôle exercé par le gouvernement sur le secteur forestier demeure extrêmement faible, ce qui a permis aux activités forestières illicites de se poursuivre sans restriction. « Il est primordial que le gouvernement de la RDC continue de concéder tous les efforts possibles pour remettre de l’ordre dans le secteur forestier et mette en place de vastes réformes », a ajouté Lizzie Parsons. « L’engagement du gouvernement envers l’amélioration de la gouvernance sera démontré à travers la mise en application rigoureuse de la décision de résilier 91 contrats ».

photo (c) afrikarabia.com

30 janvier 2009

Kivu (RDC) : La chasse aux rebelles hutus continue

Le pari des présidents Kabila et Kagamé est risqué, mais la traque se poursuit au Kivu pour anéantir des rebelles des FDLR (hutus rwandais) de l'est de la République démocratique du Congo. Un officier rebelle a été tué et l'armée rwandais continue de progresser au côté de l'armée congolaise. L'opération prévue pour quelques jours pourrait durer plus longtemps... au risque de voir s'installer l'armée rwandaise au Kivu.

Les combats contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) se déroulent dans les territoires de Rutshuru et Masisi, dans la province du Nord-Kivu. "Plusieurs de leurs positions ont été détruites dans les localités de Nyakakoma, Myamititwi et dans les forêts de Kazaro et Kiramba", indique le général John Numbi, qui commande l'offensive. Le communiqué fait état de trois rebelles capturés et de six qui se sont rendus, dont un capitaine. "Lors d'opérations de ratissage dans le secteur de Kiboa, nos forces ont retrouvé le corps du major Leonidas Reberaho, alias Shotamakala", l'un des commandants d'une brigade de réserve des FDLR, toujours selon le communiqué.

L'état-major signale également "la reddition du major Maï-Maï Kifuafua avec 28 soldats, deux officiers et treize armes individuelles, dans ce même territoire de Masisi". Cette opération conjointe a été lancée depuis le 20 janvier par les armées congolaise et rwandaise dans l'est de la RDC contre les rebelles hutu rwandais, estimés à environ 6.500 hommes et réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994.

25 janvier 2009

Pourquoi le Rwanda a-t-il arrêté Laurent Nkunda ?

Que cache l'arrestation de rebelle congolais Laurent Nkunda arrêté par son ancien allié, le Rwanda ?  La nouvelle a été  révélé par un communiqué signé par l’inspecteur général de la police nationale congolaise, John Numbi. Nkunda était entré au Rwanda pour discuter avec les autorités lorsqu'il a été arrêté, à la suite d’une opération militaire conjointe des armées congolaise et rwandaise.

Afrikarabia logo.pngPour Ali Kalonga du site internet www.krig.org : "il apparait que cette action avait un autre but caché, celui d’écarter Nkunda, devenu «incontrôlable». Avec le trafic des minerais, le chef rebelle cherchait à s’autofinancer c’est-à-dire ne plus dépendre du Rwanda. En plus, «il aurait même refusé d’aider les FARDC pour combattre les FDLR» dans le cadre de l’accord entre Kinshasa et Kigali, selon un diplomate en poste dans la région. Les soldats rwandais sont donc entrés officiellement au Kivu même si le commandant en chef de l’armée congolaise, Didier Etumba, a affirmé ignorer leur déploiement".

Nkunda, affaibli par une dissidence interne de Bosco Ntaganda, a été arrêté près de la ville de Ruhengeri. Il serait détenu dans un «endroit secret» selon un responsable de l’armée rwandaise sous couvert d’anonymat tandis qu’une source de la rébellion a affirmé que le «chairman serait en résidence surveillée à Gisenyi». Pour le chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, «cette arrestation ne change rien. Nkunda n’était qu’une marionnette entre les mains du Rwanda». Le limogeage de Nkunda de la tête du CNDP préfigure-t-il une nouvelle étape ? Celle qui conduirait à une occupation du Kivu par le Rwanda ? D’aucuns y voient le début de la balkanisation du Congo.

Christophe Rigaud

23 janvier 2009

Laurent Nkunda arrêté au Rwanda

Le général rebelle tutsi Laurent Nkunda a été arrêté au Rwanda après avoir tenté de résister aux forces rwandaises et congolaises dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

L'arrestation de Nkunda est intervenue dans le cadre d'une mission conjointe de Kigali et Kinshasa contre les rebelles hutus rwandais retranchés en République démocratique du Congo. "Le commandement des opérations conjointes (...) informe le public que l'ex-général Laurent Nkunda a été arrêté jeudi 22 janvier à 22h30 alors qu'il fuyait en territoire rwandais après avoir résisté à nos troupes avec trois bataillons à Bunagana", ont déclaré les forces armées congolaises dans un communiqué.

Un contingent de 3500 soldats rwandais est entré mardi en RDC dans le cadre d'un accord avec le gouvernement de Kinshasa pour tenter de désarmer l'insurrection hutue des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). La semaine dernière, les chefs militaires du CNDP, emmenés par le général Bosco Ntaganda, ont annoncé un cessez-le-feu avec les forces gouvernementales après avoir rompu avec Nkunda.

20 janvier 2009

L'armée rwandaise est entrée en RDC

C'est bien officiel : depuis ce matin, des troupes rwandaises sont bien rentrées dans l'est de la République démocratique du Congo pour y traquer les rebelles hutus du FDLR (forces démocratiques de libération du Rwanda). Le déploiement d'environ 1 500 soldats a été confirmé par les Casques bleus de la Monuc, la présidence congolaise et depuis quelques heures par le gouvernement de Kigali.

Afrikarabia logo.pngLe 5 décembre, le Rwanda et la RDC avait annoncé leur décision d'en finir avec le FDLR, réfugié en RDC après le génocide rwandais de 1994. D'autre part, les rebelles tutsis de Laurent Nkunda ont annoncé, début janvier, un cessez-le-feu, ce qui laisse les mains libres aux troupes gouvernementales congolaises.

Sarkozy au chevet de la RDC

Autre élément à prendre en considération : les déclarations de Nicolas Sarkozy, la semaine dernière, sur une initiative de paix pour l'est de la RDC. Le président français a déclaré que la paix passait par "un partage de l'espace et des richesses", ce que des diplomates français traduisent par "exploitation commune des richesses du nord Kivu par la RDC et le Rwanda".  De nombreuses organisations s'étonne des solutions de sortie de crise proposées par Nicolas Sarkozy. L'Union du Congo relève notamment que "la France semble ignorer cyniquement la souveraineté de la République Démocratique du Congo. La France aurait-elle accepté, pour mettre un terme à la guerre entre 1940 et 1945, de partager quelques-unes de ses prérogatives avec l'occupant allemand ? D'autre part, Union du Congo refuse catégoriquement l'intégration économique du Kivu au Rwanda - l'intégrité territoriale de la République Démocratique du congé n'est nullement négociable. Union du Congo refuse donc que la République Démocratique du Congo soit transformée en libre-service minier au profit des intérêts anglo-saxons, ni en terre de repeuplement au profit du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda." L'inititaive de Nicolas Sarkozy pourrait se concrétiser en mars, lors de son voyage, en RDC.

Christophe RIGAUD

17 janvier 2009

RDC : Vers la fin de la guerre au Kivu ?

Après le CNDP de Bosco Ntaganda, c'est au tour des chefs miliciens pro-gouvernementaux congolais Maï-Maï, basés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) d'arrêter les "hostilités".

Une décision qui intervient au lendemain de l'annonce faite par des commandants dissidents du CNDP, dirigés par le chef d'état-major du mouvement Bosco Ntaganda, de "la fin de la guerre" contre l'armée congolaise. Le CNDP (qui contrôle une grande partie de la province congolaise du Nord-Kivu) est en crise depuis le limogeage, le 5 janvier, par Bosco Ntaganda de son chef historique, Laurent Nkunda.

Nkunda, qui dirige le CNDP depuis sa création en 2006, a depuis affirmé que Ntaganda n'avait "plus d'ordre à donner" au sein du mouvement. Dans leur déclaration, les chefs miliciens Maï-Maï du mouvement des Patriotes résistants congolais (Pareco) disent "avoir pris acte de la déclaration de fin de guerre du CNDP" faite par des commandants dissidents de la rébellion. On peut donc parler d'une fin de conflit (provisoire) dans l'Est de la République démocratique du Congo... en attendant de savoir comment va réagir Laurent Nkunda et ses fidèles.

16 janvier 2009

RDC : Ntaganda annonce un cessez-le-feu sans Nkunda

C'est Bosco Ntaganda et non Laurent Nkunda qui a annoncé le cessez-le-feu entre la rébellion du CNDP et le gouvernement de la République démocratique du Congo. Les dirigeants du CNDP ont fait cette annonce à Goma, capitale de l'est de la RDC, en présence du ministre de l'Intérieur et du commandant des forces armées rwandaises.

"Nous, membres de l'état-major des forces du CNDP, au nom des officiers et des combattants, devant Dieu et le peuple congolais tout entier, l'Afrique et le monde, déclarons solennellement (...) à partir de ce jour, 16 janvier, 2009, à 15 heures, la cessation des hostilités entre le CNDP et les FARDC (Forces armées de RDC)", a dit le colonel Esaïe Munyakazi, porte-parole des rebelles. Emmenés par le général Bosco Ntaganda, les membres de l'état-major du CNDP ont en outre indiqué que leurs hommes étaient à la disposition du haut commandement des forces gouvernementales "en vue de leur intégration dans l'armée nationale".

Ntaganda, chef militaire du mouvement, a rompu la semaine dernière avec son fondateur, le général Laurent Nkunda. On ignore si ce dernier a approuvé ou non le cessez-le-feu. Il y a bien désormais 2 CNDP et la division entre les deux factions semblent avoir bénéficié au gouvernement congolais qui peut maintenant s'appuyer sur Ntaganda pour lutter contre Nkunda.

15 janvier 2009

RDC : Y-a-t-il deux CNDP ?

Le psychodrame qui se joue au sein du Congrès national de défense du peuple (CNDP) vient d'être relancé avec la création, en début de cette semaine, d'un comité politique provisoire présidé par le Dr Désiré Kamanzi en remplacement de Laurent Nkunda accusé de "mauvais leadership et de mauvaise gestion". Nkunda aurait donc été évincé de la direction du CNDP, selon l'agence Pana.

La nouvelle structure a été créée au terme d'une réu­nion de l'état-major général du mouvement rebelle congolais tenue dans le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu et à laquelle a pris part le général Bosco Ntaganda, chef d'état-major général du CNDP. Composée de douze cadres, le comité présidera aux destinées du mouvement jusqu'à sa restructuration, a déclaré son porte-pa­role, Jean Munyampenda.

En réaction à la mise en place de ce comité politique provisoire, le porte-pa­role militaire de l'aile Nkunda, Séraphin Mirindi, a indiqué que le CNDP ne reconnaît pas ce mouve­ment qu'il a traité de "com­bine", menaçant de "graves" sanctions les dissidents qui, selon lui, ris­quent d'empiéter sur les concertations de Nairobi.

On assiste ainsi à un dédoublement du CNDP dont une aile, celle de Nkunda qui prend part aux pourpar­lers de la capitale kenyane qui, sauf imprévu, devraient aboutir à la signature d'un accord de cessation des hostilités, l'aile Ntaganda, ouverte à la collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FAEDC) en vue d'actions communes pour mettre fin à l'aventure des rebelles rwandais des FDLR opérant à l'est du pays.

08 janvier 2009

Bosco Ntaganda : "J'ai renversé Laurent Nkunda"

Malgré les démentis répétés du CNDP, Bosco Ntaganda persiste et signe. Il a réaffirmé jeudi avoir "renversé" Laurent Nkunda, assurant que ce changement à la tête du mouvement rebelle allait "favoriser la paix".

images.jpg"Le chairman a été renversé, mais le CNDP reste tel quel", a déclaré Ntaganda, dans une localité du territoire du Masisi, zone sous contrôle rebelle dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). "Nkunda était devenu un frein à la paix au sein du CNDP. Depuis longtemps, nous lui disions de quitter le pouvoir", a sermoné Bosco Ntaganda. "Ce changement à la tête du mouvement va favoriser le retour à la paix dans l'est de la RDC", a-t-il affirmé, affirmant "avoir le soutien des membres du CNDP et des commandants des grandes unités" militaires.

Une annonce visiblement sans effet direct sur le terrain. Le communiqué de Ntaganda avait été démentie par le camp Nkunda qui assurent que les instances dirigeantes du mouvement restent inchangées et tentent depuis lors de "résoudre le problème" par la négociation.

07 janvier 2009

RDC : Ntaganda redemande la démission de Nkunda

Deux fois plutôt qu'une ! Le Chef d'Etat-Major du CNDP, Bosco Ntanganda a réitéré aujourd'hui le souhait de voir démission de "chairman" du mouvement rebelle, Laurent Nkunda. La crise semble s'installer au sein de la rébellion.

"Nous invitons Laurent Nkunda à accepter sa destitution et à coopérer avec le nouveau leadership du CNDP", a déclaré à l'AFP le porte-parole du général Ntaganda, Désiré Kamanzi. "Bosco Ntaganda a pris les choses en main et gère les affaires du CNDP. Il dirige maintenant le comité de crise qui va décider de l'avenir du mouvement", selon M. Kamanzi.

Depuis le territoire de Rutshuru (partie de la province du Nord-Kivu, au nord de Goma, sous contrôle rebelle), Nkunda et ses partisans assurent que les instances dirigeantes du mouvement restent inchangées. Des représentants de la rébellion se sont rendus normalement à Nairobi où ils ont repris mercredi les négociations directes avec le gouvernement congolais. Mais les partisans de Ntaganda indiquaient jeudi que cette délégation n'était pas légitime. A suivre...

06 janvier 2009

RDC : Panique à la tête du CNDP !

A la veille de la reprise des négociations de Nairobi entre gouvernement et rébellion, un vent de panique a subitement soufflé sur le mouvement Laurent Nkunda. Le général Bosco Ntaganda, le chef d’état major du Congrès nationale pour la défense du peuple (CNDP) a été accusé de haute-trahison. Sa faute : avoir transmis un communiqué dans lequel il affirmait qu’un groupe d’officiers du CNDP avait démis de ses fonctions Laurent Nkunda.

Afrikarabia logo.pngLes partisans du général déchu ont vite répliqué. "Le général Bosco Ntaganda n'a pas la capacité de destituer le président Laurent Nkunda. Le CNDP demeure un mouvement et une armée unis", a dit à Reuters le colonel Sultani Makenga, responsable militaire adjoint du groupe. Il a précisé ne pas savoir pourquoi Ntaganda avait fait cette déclaration. Dans un communiqué à l'AFP, le CNDP a indiqué que "Laurent Nkunda est toujours le chairman" du mouvement.

En avril dernier, la CPI a rendu public un mandat d'arrêt visant Ntaganda, l'accusant d'avoir recruté des enfants de moins de 15 ans pour participer au conflit interethnique dans la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC. Bosco Ntaganda est un ancien associé de Thomas Lubanga, ancien chef de milice dans l'Ituri, dont le procès devant la Cour pénale internationale de La Haye doit commencer le 23 juin. Lubanga est aussi accusé d'avoir recruté des enfants soldats. "Terminator" est revenu en 2006 dans sa province natale du Nord-Kivu où il a rejoint le CNDP qui dit défendre la minorité tutsie en RDC contre la persécution du gouvernement et les milices hutues du Rwanda voisin. Nkunda a refusé jusqu'à présent de remettre Ntaganda aux Congolais ou aux autorités internationales, demandant des preuves des crimes de guerre de son chef militaire.

Cette crise qui semble s'installer au sein du CNDP ainsi que les mauvaises relations entre les rebelles et la Monuc n'augure rien de bon à quelques heures du troisième round des négociations de Nairobi qui tentent de mettre fin à la guerre dans l'Est de la République démocratique du Congo.

13 décembre 2008

RDC : Une ONG publie la liste des entreprises impliquées dans le trafic du Coltan

Derrière la guerre du Kivu, il y a le commerce très lucratif des minerais… et derrière ces trafics, il y a de nombreuses multinationales qui ont prospéré sur le pillages des ressources minières de cette région de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Une ONG Sud Africaine, SARW, livre les noms de ces entreprises dans un récent rapport… une première !

ed658eaf015444096c7f27411d510195.jpgLe rapport du South Africa Resource Watch (SARW) lève le voile sur ces dizaines d’entreprises qui profitent du commerce illégal du Coltan, un mélange de Tantale et de Columbium utilisé dans la fabrication des téléphones portales et des jeux vidéos. Une activité très rentable pour les rebelles et les groupes armés qui contrôlent la région… mais une activité en marge de la légalité, qui déstabilise depuis une dizaine d’années l’Est de la RDC et alimente la guerre. Le malheur de cette région est constitué des trésors de son sous-sol.

Depuis de nombreuses années des ONG, comme Global Witness, dénoncent les dérives du commerce des minerais congolais. La nouveauté du rapport du SARW… une liste, avec les noms de ces « entreprises prédatrices ». Les sociétés sont américaines , allemandes, belges, britanniques, chinoises ou rwandaises et profitent de l’absence de l’état pour se servir dans les sous-sols congolais. Voici la liste des entreprises impliquées dans le trafic du Coltan au Kivu, publiées par SARW :

1. Commet Uganda coltan trading Mr. Salim Saleh 2. Afrimex idem Grande Bretagne 3. Amalgamated Metal Corp. id. Grande Bretagne 4. Cabot Corporation tantalum processing USA 5. Cogecom coltan trading Belgique 6. Euromet id. Grande Bretagne 7. Finconcord SA id. Suisse 8. Finmining id. Saint Kitts(Antilles) 9. H.C. Starck GmbH & Co coltan processing RFA 10. Kemet Electronics capacitor/manufacture USA 11. Malaysian Smelting Cor. coltan processing Malaysie 12. Nac Kazatomprom tantalum processing Kazakhstan 13. Ningxia Non Ferrous Metals id. Chine 14. Pacific Ores Metals coltan trading Hong Kong/Chine 15. Raremet Ltd id. Saint Kitts (Antilles) 16. SLC Germany GmbH id. Allemagne 17. Sogem id. Belgique 18. Speciality Metals Company SA id. Belgique 19. Trademet SA id. Belgique 20. Trinitechinternational Inc. id/exploitation USA 21. Vishay Sprague manufacture USA/Israël 22. Eagle Wings Resources coltan exploitation Rwanda.

Espérons, que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies fasse bon usage de cette liste, désormais en sa possession

Christophe RIGAUD

Photo (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

12 décembre 2008

Kinshasa-Kigali : A chacun ses rebelles

Un groupe d'experts du Conseil de sécurité des Nations-Unies vient de remettre une nouvelle liste de personnalités et d'organisations soupçonnés de soutenir les mouvements rebellles. Le Rwanda et l'armée régulière de RDC sont tous les deux pointés du doigt.

Tribert Rujugiro, un conseiller du président rwandais Paul Kagame, y est notamment cité pour avoir fourni une aide au Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général dissident Laurent Nkunda, défenseur de la cause tutsie. Les auteurs du rapport évoquent un courrier électronique dans lequel Rujugiro remercie un correspondant à Dubaï pour avoir arrangé le versement de 120.000 dollars aux "soldats" de "notre ami Laurent". Ils accusent également l'armée congolaise de soutenir une milice hutue rwandaise (les FDLR), dont certains membres sont soupçonnés d'avoir participé au génocide rwandais du printemps 1994. Kinshasa et Kigali démentent soutenir un quelconque groupe rebelle... Selon le commissaire européen Louis Michel qui a rencontré Paul Kagamé à Kigali, ce dernier lui a affirmé prendre ses distances avec Laurent Nkunda : "Quand un leader défend une juste cause, c'est légitime. S'il défend sa propre cause, c'est un vulgaire chef de guerre" aurait conclu le président Rwandais.

07 décembre 2008

RDC : L'Union du Congo voit le jour à Paris

Les associations congolaises de France, ayant organisé à Paris le 29 novembre 2008 la manifestation contre l'impunité et l'indifférence, se sont réunies le vendredi 5 décembre 2008 dans le 18ème arrondissement de Paris. À l'issue de cette réunion, une plate-forme, dénommée l'UNION DU CONGO, a été  officiellement mise en place.

5b9738c78ebfaf598f11a3cf87ba8ec1.jpgL'UNION DU CONGO est une confédération regroupant des forces vives congolaises et des structures œuvrant pour la solidarité internationale, la paix et le développement en vue de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.

http://paixenrdc.jimdo.com/

RDC : Le retour des FDLR

Les miliciens hutus rwandais des FDLR reviennent sur le terrain militaire, en reprenant position sur un axe d’une quarantaine de kilomètres dans l’Est de la RDC. Les FDLR font également un retour sur le front diplomatique, en réclamnant un dialogue en Kinshasa et Kigali pour trouver "une issue heureuse".

Afrikarabia logo.pngLes Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ont repris toutes les "entités d’où le CNDP s'était retiré": Ishasha, Nyamilima et Kinyandoni. Le porte-parole du CNDP, Bertrand Bisimwa affirment « qu'ils ont organisé des meetings avec la population, ont installé de nouvelles autorités administratives. Ils ont pris le contrôle de ces entités et affirment en assurer la sécurité ».

La Monuc a confirmé le retour des FDLR, des groupes armés hutu rwandais qui comptent notamment parmi eux des auteurs du génocide anti-tutsi au Rwanda en 1994 réfugiés en RDC. Les FDLR ont toujours été présents dans cette région. Ils s’étaient retirés pendant l’avancée des rebelles de Laurent Nkunda, mais une fois le CNDP parti, les voilà de retour sur leurs anciennes positions. La présence des miliciens hutus dans l région, a toujours été la justification, donné par Laurent Nkunda, à la guerre qu'il mène au Kivu. Pour le chef rebelle, les FDLR menacent et persécutent la communauté tutsi qu'il défend.

Pendant ce temps, la rébellion hutu rwandaise, a réclamé samedi l'ouverture d'un dialogue avec Kinshasa et Kigali, qui ont adopté la veille un plan militaire pour la combattre. "La résolution du problème des FDLR passe d'abord par la voie du dialogue (...). On approche les FDLR, on approche le Rwanda et après nous discutons", a déclaré le porte-parole du mouvement à L'AFP. "Procéder immédiatement par l'usage de la force est hâtif, on ne résoudra pas l'insécurité par l'insécurité", a-t-il ajouté, en laissant entendre que son mouvement pourrait se défendre en cas d'attaque: "nous sommes des militaires, nous avons des armes".

Sur le terrain, une coopération occasionnelle a été observée par endroits entre les FARDC, les FDLR et différents groupes armés pour combattre les troupes de Laurent Nkunda. Le gouvernement de Kinshasa, qui nie toute coopération avec les FDLR, accuse en revanche le Rwanda de soutenir Laurent Nkunda, ce que Kigali dément. De son côté, le Rwanda exige depuis des années le désarmement des FDLR, qui comptent parmi eux des auteurs du génocide tutsi au Rwanda en 1994, réfugiés de l'autre côté de la frontière. A chaque accord de paix, le désarmement de la milice a été évoqué... sans aucun résultat sur le terrain...

02 décembre 2008

L'audience Bemba une nouvelle fois reporté devant la CPI

C'est la seconde fois que la Cour Pénale Internationale (CPI) reporte l'audience pour examiner les charges qui pèse sur l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba. Candidat malheureux du deuxième de l'élection présientielle de 2006, le learder du MLC est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité

d7af10a7a2836668c7dc03aee3f8ed27.jpg"La Chambre envisage le 12 janvier 2009 comme la date la plus proche" pour l'audience, mais la date exacte sera déterminée le 29 décembre, indique la CPI dans un communiqué, évoquant l'absence d'un juge "jusqu'à janvier 2009 pour des circonstances familiales graves". L'audience avait d'abord été prévue le 4 novembre puis le 8 décembre. Le procureur reproche à l'ex-chef rebelle et chef de l'opposition congolaise, qui clame son innocence, des viols, tortures, pillages et meurtres commis par ses hommes en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. En 2002 et 2003, le Mouvement de libération du Congo (MLC) fondé par M. Bemba était allé appuyer le régime du président centrafricain d'alors, Ange-Félix Patassé, pour écraser une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé, qui s'est emparé plus tard du pouvoir.

Seul leader de l'opposition congolaise à pouvoir rivaliser avec le président Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba vivait en exil depuis son départ de la République démocratique du Congo en avril 2007. Ses proches ont toujours dénoncé l'arrestion de leur chairman, qu'il juge dictée par des intérêts politiques. Le MLC continue de demander au tribunal d'instruire rapidement le dossier, pour que Jean-Pierre Bemba puisse se défendre dans des délais raisonnables... pendant ce temps, la partie orientale de la RDC, continue d'être en proie à une guerre effroyable.

Christophe RIGAUD

(c) Photo : JP Bemba en campagne électorale - Mai 2006 - Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

26 novembre 2008

RDC : Laurent Nkunda Premier ministre ?

D'après le quotidien congolais l'Avenir, l'idée d'un gouvernement d'union national, avec à sa tête le rebelle Laurent Nkunda, ferait son chemin dans "certains milieux occidentaux".

D'après le journal de Kinshasa, tout commence avec l’arrivée de l’ancien président nigérian, émissaire de l'ONU en RDC. L'Avenir croit savoir que la démarche d'Obasanjo consiste à faire accepter les propositions des négociations directes entre le gouvernement et le Cndp. « Il sera chez nous probablement le dimanche 30 novembre », a déclaré le porte-parole du Cndp, Bertrand Bisimwa. Avant d’ajouter que « nous nous attendons à des réponses positives par rapport à ce que nous avons demandé ».

Le CNDP de Nkunda semblerait attendent que l’émissaire de l’Onu leur apporte une suite positive sur les négociations directes et sur la « commission de monitoring du cessez-le-feu » unilatéral décrété par les rebelles fin octobre. Pour lui, les négociations directes avec le gouvernement sont acquises.

Autre élément troublant relevé par l'Avenir, le dernier rapport d'Human Right Watch égratignant le président Kabila sur les droits de l'homme et la répression de ses opposants. "Que cette Ong revienne aujourd’hui sur ce rapport, cela n’est pas innocent. S’il y a telle attente des négociations, c’est qu’il y a quelque chose de plus important qui se cacherait derrière ces négociations", note le quotidien, qui poursuit : "Dans certains milieux occidentaux, il est temps de mettre en place au Congo un autre gouvernement. On parle comme panacée à la guerre au Kivu, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Nkundabatware se présente déjà comme le prochain premier ministre de ce gouvernement". Seul hic à ce scénario : nommer Nkunda Premier ministre reviendrait à remettre en cause les élections présidentielles de 2006, estampillées "démocratiques" et financées par la communauté internationale à grand renfort de millions de dollars.

Toujours selon l'Avenir : "non seulement il est question de mettre fin au processus démocratique, mais aussi de faire un saut vers l’inconnu. Après le gouvernement d’union nationale qui prend corps dans les milieux occidentaux, faudra-t-il encore une transition ? Qui débouchera sur quoi ? Car, on aura démontré que les élections en Rdc ne servent à rien".

Christophe RIGAUD

25 novembre 2008

Kinshasa : Silence... on réprime

Alors que toute l'attention est retenue par la guerre au Kivu, Joseph Kabila exercerait une répression brutale envers ses opposants dans le reste du pays. Un très long rapport d'Human Rights Watch accuse le président Kabila d'avoir donner l'ordre d'écraser et de neutraliser ses opposants politiques.

952aed53d0e29a92e3e131426f8be881.jpgPlus de 250 entretiens ont été réalisés par HRW, avec des détenus mais aussi des agents des services de renseignement et des conseillers du président. Le rapport indique que les forces de sécurité congolaises ont réprimé de manière systématique ses ennemis politiques, Joseph Kabila ayant laissé entendre qu'il était acceptable de faire usage de la force au besoin.

Depuis les élections démocratiques de 2006, indique l'organisation de défense des droits de l'Homme, les militants de Jean-Pierre Bemba, l'ancien-vice président, et candidat malheureux à la présidentielle, ont été la cible d'une répression brutale qui a fait plusieurs centaines de morts et de blessés lors de combats à l'arme lourde dans les rues de Kinshasa. Human Rights Watch dénonce aussi la force excessive utilisée, selon elle, contre les membres du groupe politico-religieux Bundu Dia Kongo dans la province du Bas-Congo, notamment en février 2007.

HRW reconnaît que des groupes dans l'opposition ont eu aussi recours à la force: "Dans ces cas, la police et l'armée ont le devoir de rétablir l'ordre, mais très souvent le recours à la force a été excessif", lit-on dans le rapport.

Bien qu'un nouveau gouvernement ait été mis en place depuis le mois dernier, Human Rights Watch affirme que les arrestations d'opposants continuent, illustrant la nature systématique de la répression politique sous la présidence de Joseph Kabila.

Photo : Kinshasa, 2005 (c) Christophe RIGAUD www.afrikarabia.com

22 novembre 2008

RDC : Armée et rébellion associées dans le pillage des minerais

Les rebelles et l'armée régulière de République démocratique du Congo (RDC) participent ensemble à l'exploitation de mines d'étain et d'or dans l'Est du pays. Le contrôle des richesses minières du Kivu tend à devenir le principal enjeux de la guerre qui ravage l'Est du pays. Alors que les combats ont repris dans la province du Nord-Kivu, l'ONG Global Witness avertit que les tentatives de maintien du fragile programme de paix menées à l'échelle internationale pourraient échouer si elles ne s'intéressent pas aux dimensions économiques du conflit.

Afrikarabia logo.pngUne mission d'enquête menée par Global Witness en juillet et août 2008 a mis en évidence d'importants éléments démontrant la participation de groupes armés ainsi que d'unités et de commandants des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC, l'armée nationale congolaise) à l'exploitation et au commerce de minerais dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Parmi les groupes armés impliqués dans le commerce des minerais, les plus actifs sont les Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), composées en majorité de Hutus rwandais, dont certains des dirigeants auraient participé au génocide de 1994 au Rwanda. Le désarmement et la démobilisation des FDLR sont primordiaux pour parvenir à une paix durable dans l'est de la RDC. Cependant, pour l'instant, peu de progrès ont été réalisés à cet égard. « Cela est dû en partie au fait que les FDLR ont renforcé leur base économique », affirme Patrick Alley, directeur de Global Witness. « Leurs activités commerciales sont devenues une fin en soi. »

Les zones contrôlées par les FDLR comptent de nombreuses mines d'or et de cassitérite (minerai d'étain), surtout dans les territoires de Shabunda, Mwenga, Walungu, Uvira et Fizi. « Des habitants de la région nous ont dit que les militaires des FARDC font exactement la même chose que les FDLR : ils s'emparent des mines, ils forcent la population civile à travailler pour eux ou à leur remettre leur production de minerais et leur extorquent des taxes », précise Patrick Alley.

« Contrairement à ce qu'affirment les autorités militaires, la participation des FARDC à l'exploitation minière est très généralisée », affirme Patrick Alley. « Des militaires imposent leur présence à la population locale, s'emparant des mines et réalisant par là même d'importants bénéfices. »

Global Witness avertit que plus on tarde à s'atteler à cette question, plus il sera difficile de la traiter. « Non seulement la militarisation du commerce des minerais continue de menacer la paix au Congo, mais les Congolais et le pays dans son ensemble se retrouvent privés de revenus précieux dont le pays a tant besoin pour se reconstruire », conclut Patrick Alley.