Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 juillet 2011

RDC : 90% des Congolais de l'Est se sentent "abandonnés"

Dans une enquête inédite, réalisée par l'ONG Oxfam dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), "90% de la population se sent en insécurité dans les zones où sévit la LRA". Depuis septembre 2008, cette rébellion ougandaise a tué plus de 2.300 personnes et en a enlevé plus de 3.000. En RDC, 45.000 civils ont fui la LRA dans les 6 premiers mois de l'année 2011.

66250lpr.jpgEntre avril et mai 2011, l'ONG Oxfam et 15 organisations locales partenaires ont mené une enquête sur 1705 personnes de 45 communautés vivants dans la Province Orientale, le Nord et Sud Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Objectifs : mesurer l'insécurité dans ces zones en guerre depuis plus de 15 ans. Dans la région du Haut Uélé, dans la Province Orientale, la population civile vit dans la terreur de la LRA (Lord Resistance Army), une rébellion ultra-violente dirigé par l'Ougandais Joseph Kony. Selon l'enquête menée dans cette zone par Oxfam : « 62 % des personnes interrogées se sentent moins en sécurité, 28 % ont le sentiment que la menace reste la même, quand seulement 10 % estiment que leur sécurité s’est améliorée. Dans l’ensemble, les communautés questionnées se sentent totalement abandonnées et ont le sentiment que ni les forces de sécurité de l’ONU ni leur gouvernement ne se préoccupent de leur sécurité. Dans sept des neuf communautés étudiées, les individus questionnés affirment que les casques bleus de l’ONU ne sont pas suffisamment présents dans les zones les plus prioritaires, à savoir les champs et les routes menant vers les marchés. »

Pour Pauline Ballaman, la Directrice d’Oxfam en RDC : « Oxfam s'inquiète de ce que des petits groupes de soldats de la LRA affamés continuent de s'en prendre aux familles les plus isolées du nord est de la RDC. En dépit des dernières opérations militaires et de l'intérêt accru de la communauté internationale, la LRA continue de faire des ravages dans ces communautés oubliées de tous en étant responsable de massacres, enlèvements et déplacements de populations. » Selon cette ONG, il existe « de vrais vides sécuritaires, laissant des gens dans une grande vulnérabilité. » À l'heure actuelle, seulement 5 % de la force totale de la MONUSCO est déployée dans les zones où sévit la LRA, soit un peu plus de 1000 casques bleus. Oxfam demande donc que la MONUSCO  « monte au créneau » afin de mieux sécuriser les populations civiles.

Pour Nicolas Vercken d’Oxfam France, le gouvernement français a un rôle clé à jouer dans ce dispositif : « la France a piloté les débats au Conseil de Sécurité sur le nouveau mandat de la Monusco : elle doit faire en sorte que celle-ci se déploie davantage dans les zones touchées par la LRA et y protège efficacement les populations, qui demeurent particulièrement vulnérables aux attaques ».

Photo : © Simon Rawles / Oxfam

25 juillet 2011

RDC : Gizenga laisse le champ libre à Joseph Kabila pour la présidentielle

Le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) d'Antoine Gizenga ne présentera pas de candidat à l'élection présidentielle de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC). L'ancien premier ministre de Joseph Kabila a donc décidé de ne pas gêner la candidature du président sortant. Mais il compte tout de même faire entendre la voix de son parti aux élections législatives, où fort de ses 34 députés, il espère bien rester incontournable.

Allié de longue date du président Joseph Kabila, le PALU a donc décidé de passer son tour pour les prochaines élections présidentielles en RD Congo fixées le 28 novembre 2011. Les militants ont décidé de ne pas présenté de candidat face à Joseph Kabila. Une décision qui apparaît comme une bonne nouvelle pour Joseph Kabila : Antoine Gizenga avait réalisé 13,8% des suffrages au premier tour de la présidentielle de 2006. Mais le parti lumumbiste entend bien rester présent sur l'échiquier politique et présentera des candidats aux prochaines législatives... une bonne manière pour Gizenga de rester un allié de poids à l'assemblée. Avec actuellement 34 députés nationaux, le PALU pourrait être un partenaire important au moment où le nouveau président congolais constituera sa majorité.

Né le 5 octobre 1925 dans la province du Bandundu, Antoine Gizenga s'est opposé à l'ancien président Mobutu Sese Seko et a vécu plus de 30 ans en exil. Il est revenu dans son pays natal en 1991, à la faveur de la conférence nationale. Nommé Premier ministre de République démocratique du Congo en novembre 2006 par le président Joseph Kabila à la faveur d'un accord politique, Antoine Gizenga avait démissionné en septembre 2008, pour des raisons de santé.

Christophe Rigaud

22 juillet 2011

RDC : Bemba "candidat-prisonnier" à la présidentielle

C'est inédit dans une élection présidentielle. L'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba a décidé de se porter candidat à la prochaine élection depuis le fond de sa cellule de la Cour pénale internationale (CPI). Accusé de crimes de guerre et de crime contre l'humanité, Jean-Pierre Bemba espère être libéré en septembre et participer ainsi au scrutin de novembre 2011. Un scénario peu probable, qui ressemble à un dernier baroud d'honneur du président du MLC.

Logo Elections 2011.jpgEn prison depuis 3 ans à La Haye, Jean-Pierre Bemba était le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle de 2006 face à Joseph Kabila. Pour la présidentielle de 2011, le leader du MLC a donc décidé d'officialiser sa candidature depuis sa cellule de la Cour pénale internationale (CPI). Bemba y est accusé de crimes de guerre et de crime contre l'humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Depuis l'absence de Bemba en RDC, son parti, le MLC, est en proie à de violentes luttes internes. Le numéro 2 du MLC, François Muamba, a été débarqué dernièrement et a décidé de créer son propre parti. Le choix du futur candidat du MLC à la présidentielle était d'ailleurs un des désaccords qui a précipité le départ de Muamba.

Bemba a donc décidé ce vendredi de se porter candidat. Un candidat un peu particulier, puisqu'il est encore détenu dans sa prison de La Haye. Un choix d'autant plus étonnant qu'il a peu de chance d'être libéré pour le scrutin prévu en novembre prochain (il reste plusieurs dizaines de témoins à entendre). Autre problème pour la candidature Bemba, les candidats doivent s'inscrire sur les listes électorales sur place, en République démocratique du Congo pour participer au scrutin. Or actuellement, Bemba ne peut ni être électeur, ni être candidat selon la loi congolaise. Cette candidature ressemble donc à un dernier coup de poker de Jean-Pierre Bemba, qui espère peut-être, par l'annonce de sa candidature, accélérer les auditions de son procès et être enfin fixé sur son sort.

Christophe Rigaud

14 juillet 2011

RDC : UDPS-CENI, le bras de fer continue

Les irrégularités autour du processus électorale en cours en République démocratique du Congo (RDC) font toujours débat. Après un premier sit-in devant la Commission électorale (CENI) le 4 juillet dernier, l'UDPS avait déposer un mémorandum pour dénoncer l'opacité des opérations d'enregistrement des électeurs congolais. La réponse de la CENI n'a visiblement pas convaincu l'opposition. Etienne Tshisekedi a annoncé lors de son passage à Bruxelles que les sit-in continueront.

Capture d’écran 2011-07-14 à 10.26.56.pngA quatre mois des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC) prévues le 28 novembre 2011, la tension se focalise sur les conditions d'organisation du scrutin par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le 4 juillet dernier, l'UDPS et la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) avait organisé un premier sit-in devant la CENI pour leur remettre un mémorandum dénonçant les irrégularités et l'opacité qui entourent les opérations d'inscription des électeurs congolais sur les listes électorales. Dans ce mémo, l'UDPS relevaient plusieurs dysfonctionnements : délivrance de cartes d'électeurs à des enfants mineurs,  sous-estimation de l’électorat dans certaines provinces, absence de certains territoires sur le fichier électoral, manque de cartes d'électeur, non-paiements des agents de la CENI, éloignement des bureaux d’enrôlement, en particulier dans les provinces « favorables » à l’opposition… sans compter les soupçons de partialité qui planent autour du président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, réputé proche du président Joseph Kabila. Dans son mémo, l'UDPS exigeait de la CENI, la publication du fichier électoral, l’accès au serveur central de la Commission électoral, la présence des témoins des partis politiques et des observateurs aux différents centres de traitement, ainsi que la prolongation de la période d’enrôlement dans certaines provinces et notamment à Kinshasa.

Lundi 11 juillet, la CENI a remis à l'UDPS sa réponse au mémorandum. Selon le secrétaire général du parti d'Etienne Tshisekedi, Jacquemain Shabani, "les réponses données par la Commission électorale ne sont pas satisfaisantes". L'épreuve de force a donc commencé entre l'UDPS et la CENI. Jacquemain Shabani a promis "d'agir" et le 9 juillet dernier, le président de l'UPDS en visite à Bruxelles promettait de continuer les sit-in. Ecoutez Etienne Tshisekedi réagir aux violences qui ont émaillé le premier sit-in du 4 juillet, faisant 1 mort, et annoncer de prochaines manifestations :


Etienne Tshisekedi promet des nouveaux sit-in... par ChristopheRigaud

Dans le camp de l'opposition, l'UDPS apparaît pourtant bien seule dans ce bras de fer avec la CENI. Le MLC de Jean-Pierre Bemba est actuellement absent de tous les débats politiques depuis l'éviction de son secrétaire général, François Muamba. Vital Kamerhe, l'autre candidat d'opposition, est également resté muet sur les différentes "irrégularités" du processus électorale dénoncées par l'UDPS. Le président de l'UNC semble pour l'instant avoir délaissé le terrain politique pour battre campagne sur ses terres natales dans les Kivu.

Christophe Rigaud

Photo : Ch.Rigaud (c) www.afrikarabia.com

RDC : Le scandale des électeurs mineurs s'intensifie

A quatre mois des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC), de nombreux observateurs dénoncent des fraudes sur les opérations d'enregistrement des électeurs congolais. Des enfants mineurs auraient obtenu leur carte d'électeur. Après une série des photos diffusées sur le site de France24, une vidéo montre des enfants d'une dizaine d'années brandir des cartes d'électeurs.

Capture d’écran 2011-07-14 à 01.27.15.pngLe 28 novembre 2011, le président congolais Joseph Kabila tentera de briguer un second mandat en RDC. Actuellement se déroulent les opérations d'inscription des électeurs sur les listes électorales par la Commission électorale indépendante (CENI). L'opposition soupçonne de nombreux cas de fraudes, notamment en distribuant des cartes d'électeurs à des mineurs. Sur place, la Fondation Bill Clinton estime que "bon nombre d'enfants de moins de 18 ans se font enrôler pour voter en novembre prochain". Le site internet de France24 indiquait que des cas de fraudes étaient signalées au Katanga et montrait même la photo d'un enfant d'une dizaine d'années exhibant sa carte d'électeur avec une fausse date de naissance.

C'est maintenant une vidéo de quelques minutes montrant une dizaine d'enfants âgés de 7 à 12 ans munis de cartes d'électeurs qui fait scandale. Interrogés face à la caméra, ces enfants croient qu'il s'agit d'un document de voyage ou d'une pièce d'identité. Car depuis 1997, les Congolais n'ont plus de carte d'identité et pour prouver leur identité, la personne doit présenter une attestation de perte… un document qui serait délivré sans aucune vérification par les autorités municipales congolaise. La Fondation Bill Clinton a donc demandé aux mairies de "mettre un terme à la délivrance des attestations de perte de pièces d'identité aux mineurs et demande à la Ceni de tout faire pour que les enfants mineurs en possession des cartes d’électeur puissent être empêchés de voter par un contrôle strict". Un minimum… à seulement 4 mois du scrutin.


RDC des mineurs électeurs par ChristopheRigaud

Christophe Rigaud

11 juillet 2011

RDC : Un média d'opposition interdit de diffusion

Une chaîne de télévision congolaise proche de l'opposition vient d'être interdite de diffusion par le gouvernement de République démocratique du Congo( RDC). Pour Kinshasa, RLTV (Radio Lisanga Télévision) "contribuerait à troubler l'ordre public".

Afrikarabia logo.pngSelon Radio Okapi,  le ministre de la Communication et des médias de RD Congo, Lambert Mende, vient d'interdire la chaîne de télévision d'opposition RLTV d'émettre sur l'ensemble du territoire congolais. Toujours selon la radio onusienne, le gouvernement "reproche à ce média de diffuser des programmes qui, selon lui, font l’apologie de la violence et contribuent à perturber l’ordre public". Pour l'heure, le directeur général de la chaîne, Basile Olongo Pongo, affirme "qu'aucune notification de cette décision n’a été transmise à la RLTV".

RDC : A Bruxelles, Tshisekedi promet "le changement"

Candidat à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), Etienne Tshisekedi a terminé sa tournée internationale par un meeting en Belgique, samedi 9 juillet 2011. Face à la diaspora congolaise, le leader de l'UDPS  s'est présenté en candidat du changement face au président Joseph Kabila. Etienne Tshisekedi se donne 10 ans pour changer la RDC.


Capture d’écran 2011-07-10 à 23.58.29.png
La diaspora congolaise s'était déplacée en nombre, ce samedi 9 juillet, dans le grand amphithéâtre de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Venus de toute l'Europe, ces opposants étaient là pour écouter "un patrimoine national" du paysage politique congolais. Entré en politique en 1965, Etienne Thsisekedi a été ministre, président de l'Assemblée nationale et deux fois Premier ministre… autant dire qu'il est l'une des personnalités les plus connues en RD Congo. Opposant historique (à Mobutu et à Kabila père… et fils), plusieurs fois emprisonné, Tshisekedi n'a pourtant jamais pu accéder la magistrature suprême. Aujourd'hui, à 79 ans, "le vieux" comme l'appelle affectueusement ses proches, est en mesure de disputer la présidence au sortant, Joseph Kabila. Dans la salle, tous le croient : "l'heure de la victoire a sonné, nous n'avons pas le droit à l'échec" tonne le représentant de Dynamique Tshisekedi Président.

Car ils sont tous là, autour de Tshisekedi. Les membres de l'UDPS bien sûr, mais aussi ceux de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) et de Tshisekedi For President. Pour gagner les élections (surtout avec un seul tour de scrutin), Tshisekedi a l'obligation de rassembler… au delà de son propre camp… et au delà des ethnies. Des associations étaient également invitées, comme l'APRODEC asbl qui a présenté une analyse du prochain scrutin et la FIDH, représentée par Paul Nsapu, qui souhaitait interpeller tous les acteurs politiques à la tenue d'élections libres et transparentes en novembre prochain.

Capture d’écran 2011-07-10 à 23.50.36.pngA la tribune, Tshisekedi s'étonne de l'excellent accueil que la diaspora lui réserve, elle si "souvent indifférente aux souffrances du peuple congolais". Pour le leader de l'UDPS, "le peuple congolais est arrivé à maturité pour se choisir la personne qui va le diriger, sans l'aide des "tuteurs" occidentaux". Côté programme, le candidat de l'opposition promet de rattraper les 50 ans de retard de son pays… en 10 années. Car pour Tshisekedi, tout reste à construire en RDC : une armée, une police, toutes les infrastructures d'éducation, de santé, de communication, d'accès à l'électricité et à l'eau potable… Mais ce que souhaite avant tout restaurer Etienne Tshiseki, c'est "l'Etat de droit" : "il faut moraliser la société congolaise" clame-t-il à la tribune. Dans la ligne de mire du leader de l'UDPS, il y a bien sûr la "mauvaise" gouvernance du président Kabila… copieusement hué par l'assemblée. "Kabila doit partir, Kabila partira", lance-t-il.

Etienne Tshisekedi a enfin exhorté la diaspora congolaise à "revenir investir au Congo". Il promet un "climat des affaires" plus favorable avec le "retour de l'Etat de droit". Ecoutez le message du leader de l'UDPS à la diaspora :


Meeting dEtienne Tshisekedi à Bruxelles le 9... par ChristopheRigaud

Christophe Rigaud

Photos : (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

10 juillet 2011

RDC : Muamba crée son propre parti

Il faudra désormais compter avec un parti politique de plus en République démocratique du Congo (RDC). Après son exclusion du MLC, l'ancien secrétaire général du parti de Jean-Pierre Bemba décide de voler de ses propres ailes et lance l'ADR, l'Alliance pour le développement et la République. A six mois des élections présidentielles en RDC, François Muamba pourrait également se décider à présenter sa candidature à la magistrature suprême.

François Mwamba 1.pngA 60 ans, François Muamba entame une nouvelle bataille : sa survie politique. En avril dernier, le secrétaire général du MLC était déchu de ses fonctions. On reprochait à François Muamba de vouloir être le candidat du parti à la présidentielle de novembre 2011. Le leader du MLC, Jean-Pierre Bemba est en effet actuellement en prison à La Haye, accusé par la CPI de crimes de guerre et crime contre l'humanité. Mumaba avait déclaré "l'empêchement" de Bemba et souhaitait se présenter au nom du MLC. Une décision qui a visiblement déplu au "chairman".

François Muamba tente donc de sauver son avenir politique en lançant ce nouveau parti. Une bonne manière de rester dans le jeu, notamment pour les élections législatives, où le député Muamba entend bien garder sa place.
A noter qu'avant de rejoindre le MLC de Jean-Pierre Bemba, François Muamba a été représentant de l'UDPS en France jusqu'en 1988 avant d'être nommé ministre de l'économie en 1991 par Mobutu.

Christophe Rigaud

Photo : François Muamba en 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

RDC : Kinshasa dément toute "liste noire d'opposants à l'étranger"

Après la publication sur internet d'une liste de journalistes et d'opposants politiques congolais vivants à l'étranger, Kinshasa réfute ce document et parle de manipulation. Le ministre des Affaires étrangères de République démocratique du Congo (RDC), Alexis Thambwe Mwamba, affirme dans un communiqué que les prochaines élections présidentielles de novembre 2011, seront "libres et transparentes".

Capture d’écran 2011-07-10 à 15.47.43.pngIl y a quelques semaines, une liste noire de personnalités congolaises vivants à l'étranger circulait sur la toile (1). Sur cette liste signée d'un conseiller du ministère des Affaires étrangères de RD Congo, une cinquantaine de noms d'opposants au président Joseph Kabila apparaissaient. On y trouve des journalistes comme Roger Bongos et Freddy Mulongo, mais aussi des responsables politiques ou associatifs comme Candide Okeke, Mbo Odon, Rolain Mena, Ferdinand Lufete, Rex Kazadi, Youyou Muntu-Mosi ou Gaspard-Hubert Lonsi Koko. De nombreuses personnalités  inscrites sur cette liste redoutaient d'être inquiétées par les services de sécurité congolais lors de leur retour en RDC.

Le ministre des Affaires étrangères de RDC, Alexis Thambwe Mwamba a souhaité couper court aux rumeurs en apportant un démenti formel sur l'authenticité de la liste noire. Dans un communiqué du ministère, Kinshasa affirme que "ce document non authentifié relève de la manipulation pure et simple et n'est conçu que pour alimenter de folles rumeurs". Alexis Thambwe Mwamba tient également à "rassurer ses partenaires diplomatiques (…) Il n'y a pas de motif d'inquiétudes car toutes les dispositions sont prises par les services compétents aussi bien pour l'observation libre du scrutin que pour la sérénité dans les débats entre les différents acteurs politiques Congolais".

Dans un communiqué, Gaspard Hubert Lonsi Koko, candidat du RDPC à la présidentielle et présent sur la fameuse liste, "prend acte du démenti" de Kinshasa et espère "ne pas être inquiété lors de son retour en République Démocratique du Congo dans le cadre des prochaines élections".

Christophe Rigaud

Nb : La liste noire est visible ici

08 juillet 2011

RDC : Vers un Tribunal international pour le Congo ?

A l'heure où une marche de 300 km rallie Paris à Bruxelles pour dénoncer les viols de masse commis en République démocratique du Congo (RDC),la création d'un Tribunal pénal international pour le Congo est toujours réclamée par de nombreuses associations congolaises. Comme pour le Rwanda, l'Ex-Yougoslavie ou le Liban, Maître Hamuli Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR demande la création par la communauté internationale d'un Tribunal spécial pour juger les crimes en RDC.

Capture d’écran 2011-07-03 à 22.26.19.pngLe 14 juillet prochain doit arriver à Bruxelles la marche mondiale des Congolaises pour la justice. Partie de Paris le 30 juin, cette marche entend dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes en République démocratique du Congo. Selon les organisateurs, un véritable "féminicide" est actuellement en cours en RDC avec plus de 1.152 viols par jour.

Pour Maître Hamuli Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR d'Arusha, il est temps de trouver une solution judiciaire au drame congolais. Depuis la fin du génocide rwandais en 1994, la population congolaise de RDC (ex-Zaïre) a payé un lourd tribut au cours des multiples conflits qui ont suivis : un "rapport mapping" de l'ONU parle de 6 millions de morts. Même si les chiffres avancés par les Nations-Unies sont sujets à caution et paraissent largement surestimés pour de nombreux experts, il est incontestable que l'Est de la RDC a vécu de nombreux massacres de masse. Des massacres qui se sont transformés au fil du temps en guerre larvée entre différents groupes rebelles : 15 années d'un conflit sans fin qui se poursuit encore en 2011.

Pour de nombreux Congolais, cette tragédie n'a jamais été reconnue à sa juste valeur par la communauté internationale. Le Rwanda a eu son Tribunal pénal international... pas la RDC. Un sentiment d'injustice partagé par Maître Rety, qui  demande au Conseil de sécurité de l'ONU que les responsabilités soient enfin établies en RDC. Comme pour le Rwanda, l'Ex-Yougoslavie ou le Liban, cet avocat congolais qui participe à la marche mondiale des Congolaises, souhaite la création d'un Tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo (RDC). Regardez l'interview qu'il a accordé à Afrikarabia :


Interview dHamuly Rety sur la création dun... par ChristopheRigaud

Christophe RIGAUD

Photo : (c) www.afrikarabia.com

07 juillet 2011

RDC : Les viols pourraient devenir des crimes de guerre

Alors que plus de 400.000 femmes sont violées chaque année en République démocratique du Congo (RDC), l'ONU estime que les viols de masse pourraient constituer des crimes de guerre. Une avancée de taille pour ces milliers de femmes qui pourrait enfin sonner la fin de l'impunité, alors que de nouveaux cas de viols massifs viennent d'être dévoilés à l'Est du pays.

logo afkrb.pngIl n'y a pas un jour sans de nouvelles révélations de viols en République démocratique du Congo (RDC). Les dernières exactions des groupes armés font froid dans le dos. Selon un dernier rapport de l'ONU, près de 400 personnes ont été agressées sexuellement au cours d'attaques lancées par des rebelles rwandais du FDLR en juillet et août 2010 dans la région de Walikale  au Nord-Kivu. Le mois dernier, ce sont près de 170 femmes qui ont été violées par des déserteurs de l'armée régulière congolaise (FARDC) au Sud-Kivu. Ces dernières exactions ont suscité un véritable tollé dans la communauté internationale.

Des attaques d'autant plus insupportables qu'elles ont été "planifiées à l'avance et exécutées de façon systématique, ciblée et semblent avoir été perpétrées pour punir les civils soupçonnés d'être favorables au gouvernement" estime l'ONU. Selon les Nations-Unies, ces viols de masse pourraient désormais constituer "des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre"... une première en droit international.

Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, regrette que ces actes restent impunis et encouragent ainsi "d'autres méfaits de cette nature". A six mois des prochaines élections présidentielles, la communauté internationale semble prendre la mesure de la tragédie que vit la population congolaise.  Une tragédie qui pourrait fortement compromettre la bonne tenue des élections et les chances pour le président Joseph Kabila d'être réélu à la tête de l'Etat congolais.

Christophe Rigaud

04 juillet 2011

RDC : Le sit-in de l'UDPS dispersé dans la violence

Une manifestation de l'opposition congolaise a été dispersée violemment par la police, à Kinshasa ce lundi matin, devant la Commission électorale indépendante (CENI). Un premier bilan fait état d'un mort et de plusieurs blessés. Un mémorandum sur les irrégularités du processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC) a tout de même pu être déposé à la CENI.

Capture d’écran 2011-07-05 à 07.39.12.pngLes manifestants de l'UDPS et de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) étaient bien au rendez-vous ce lundi 4 juillet, devant la Commission électorale. Objectifs : dénoncer les irrégularités qui marquent selon eux l'établissement des listes électorales en vue des prochaines élections présidentielles et législatives de novembre 2011. La manifestation a été dispersée avant midi par la police congolaise à l'aide du gaz lacrymogène. Selon des témoins, des coups de feu ont été tirés, un véhicule brûlé et un premier bilan fait état d'un mort et de plusieurs blessés graves. De nombreux manifestants ont également été arrêtés.

Capture d’écran 2011-07-05 à 07.40.00.pngLe secrétaire général de l'UDPS, Jacquemain Shabani, a réussi à pénétrer dans l'enceinte de la CENI pour remettre un mémorandum aux responsables de  la Commission électorale. Un mémo qui dénonce les irrégularités relevées dans les opérations d’enregistrement des électeurs, en cours en RDC : délivrance de cartes d'électeurs à des enfants mineurs,  sous-estimation de l’électorat dans certaines provinces, absence de certains territoires sur le fichier électoral, manque de cartes d'électeur, non-paiement des agents de la CENI, éloignement des bureaux d’enrôlement, en particulier dans les provinces « favorables » à l’opposition… Selon l'UDPS, ces irrégularités sont de nature à perturber la bonne tenue élections prévues le 28 novembre 2011.

Pour l'UDPS et la DTP, "ce sit-in sera répété tous les lundis, tant que la CENI ne répondra pas favorablement aux points précis qui lui seront demandés par mémo".

Christophe Rigaud

Images extraites d'une vidéo de Congo Mikili

03 juillet 2011

RDC : David Douillet inaugure la nouvelle ambassade de France à Kinshasa

Capture d’écran 2011-07-03 à 16.55.45.pngLe tout nouveau secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger, l'ancien judoka David Douillet, sera en République démocratique du Congo (RDC) les 3 et 4 juillet prochains. Au menu de cette visite : inauguration de la nouvelle ambassade de France à Kinshasa, entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba et rencontre avec les représentants de la communauté française qui compte plus de 2000 ressortissants.

Selon le Quai d'Orsay, David Douillet "aura des contacts avec les acteurs de la vie économique du pays et échangera avec les élèves ainsi que les parents d’élèves du Lycée Français René Descartes (plus de 700 élèves). Pays francophone de première importance, la RDC accueille la 37ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie".

01 juillet 2011

RDC : Manifestation test pour l'opposition à Kinshasa

L'événement est inédit. L'opposition congolaise manifestera pour la première fois dans les rues de Kinshasa depuis l'élection de Joseph Kabila en 2006. Un sit-in est organisé par l'UDPS, le parti d'opposition d'Etienne Tshisekedi, devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), lundi 4 juillet 2011. L'UDPS y dénoncera les irrégularités constatées dans la révision du fichier électoral. Une bonne occasion pour l'opposition de prouver sa capacité de mobiliser à moins de 6 mois des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC).

DSC03962.jpgDepuis la précédente campagne électorale de 2006, Kinshasa n'a jamais connu de manifestation des partis politiques d'opposition. Le sit-in de l'UDPS et de sa plateforme politique, la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) devant le siège de la CENI constituera pour cela, une première. Le pari est de taille pour l'UDPS et ses alliés : réussir à mobiliser une population congolaise plutôt désabusées et souvent passive face aux soubresauts politiques de son pays. Au cours de ce sit-in devant la Commission électorale indépendante, le parti d'Etienne Tshisekedi entend dénoncer les "irrégularités" relevées dans les opérations d’enregistrement des électeurs en cours en RDC. Et les griefs à l'encontre de la CENI sont nombreux : délivrance de cartes d'électeurs à des enfants mineurs,  sous-estimation de l’électorat dans certaines provinces, absence de certains territoires sur le fichier électoral, manque de cartes d'électeur, non-paiements des agents de la CENI, éloignement des bureaux d’enrôlement, en particulier dans les provinces « favorables » à l’opposition… sans compter les soupçons de partialité qui planent sur le président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, réputé proche du président Joseph Kabila.

Pour des élections transparentes, l'UDPS exigera à la CENI la publication du fichier électoral, l’accès au serveur central de la Commission électoral, la présence des témoins des partis politiques et des observateurs aux différents centres de traitement, ainsi que la prolongation de la période d’enrôlement dans certaines provinces et notamment à Kinshasa.

La semaine politique à venir s'annonce donc très animée avec, dès ce week-end, le meeting de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP), dimanche 3 juillet dans le quartier populaire de Masina à Kinshasa, puis avec le sit-in devant la CENI dès le lundi 4 juillet. Cette première mobilisation politique de l'UDPS constituera un test politique important pour le candidat Tshisekedi, avant le lancement de sa tournée électorale dans les provinces congolaises.

Christophe Rigaud

Photo : Commission électorale indépendante, boulevard du 30 juin à Kinshasa en 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

30 juin 2011

RDC : Meeting de Tshisekedi à Bruxelles le 9 juillet

logo afkrb.pngEtienne Tshisekedi, candidat de l'UDPS à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) organise un meeting à Bruxelles. Après un déplacement aux Etats-Unis et au Canada, le patron de l'UDPS rencontrera les Congolais de la diaspora à Bruxelles, samedi 9 juillet 2011 sur le site de l'ULB à 14h00. Etienne Tshisekedi rentrera ensuite en RDC pour entamer  une tournée dans les provinces.

29 juin 2011

RDC : Seuls 2% des viols sont condamnés

Un rapport de la Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (LIZADEEL) indique que seulement 2% des violences sexuelles sont condamnées à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Dans ce pays en conflit depuis plus de 15 ans, le viol est utilisé comme une arme de guerre. Chaque année, 400.000 femmes sont violées en RDC.

filtre DSC02265.jpgAvec 70 millions d'habitants et une guerre sans fin, la République démocratique du Congo (RDC) détient un bien triste record. Chaque jour, 1.152 femmes sont violées sur l'ensemble du territoire congolais. Les violences sexuelles sont largement répandues dans l'Est du pays, mais aussi en-dehors des zones de guerre.

Au cours de la journée de l'enfant africain, le président du conseil d'administration de la LIZADEEL, Gode Kayembe, présentait un rapport sur l'état des lieux des dossiers judiciaires des victimes de violences sexuelles dans la capitale Kinshasa. Selon LIZADEEL, 98% des infractions échappent à une condamnation de la justice congolaise.

Gode Kayembe estime que ce rapport "est une interpellation des autorités de la justice de la RDC qui doivent punir sévèrement les magistrats et juges fossoyeurs des droits des victimes des violences sexuelles". La LIZADEEL en a profité pour remettre au procureur général de la République des dossiers de victimes "mal jugés". Le procureur s'est engagé à les consulter et à les transmettre au Conseil supérieur de la magistrature.

Christophe Rigaud

Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

28 juin 2011

RDC : La MONUSCO restera 1 an de plus

A moins de six mois des élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), l'ONU vient de prolonger d'une année la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la paix en République démocratique du Congo (MONUSCO). Les casques bleus resteront donc jusqu'au 30 juin 2012 en RDC.

Drapeau ONU.jpgDans une résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité a donc décidé de maintenir sa mission dans une année critique pour la RDC. Le pays est loin d'avoir stabilisé sa partie orientale avec des violences à répétition et 1,7 millions de réfugiés. 2011 sera également une année électorale avec l'élection présidentielle et législative, prévue le 28 novembre 2011. Dans ce contexte, l'ONU a donc préféré jouer la prudence en maintenant ses troupes (20.000 hommes) en RD Congo.

Dans sa résolution 1991 (2011), l'ONU en profite pour réaffirmer "qu'il incombe au premier chef au gouvernement de la RDC et à ses partenaires nationaux de créer des conditions propices à la tenue des prochaines élections". Le Conseil de sécurité demande ensuite au gouvernement "d'instaurer un climat favorable à la tenue, en temps voulu d'élections libres et régulières, crédibles et transparentes. Dans ce cadre, il demande à la Commission électorale nationale indépendante, aux partis politiques et aux autorités congolaises compétentes de mettre en oeuvre sans tarder des codes de conduite, et de veiller à ce que les observateurs nationaux et internationaux soient rapidement accrédités".

Christophe Rigaud

RDC : Alain Juppé rencontrera Kabila début juillet

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, fera une halte à Kinshasa entre le 6 et 8 juillet 2011 pour la 37ème assemblée parlementaire francophone. Alain Juppé rencontrera à cette occasion le président Joseph Kabila à seulement 4 mois de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC).

Capture d’écran 2011-06-28 à 21.37.34.pngEn tournée en Afrique, au Nigéria et ensuite dans le tout jeune état indépendant du Sud-Soudan, le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, se rendra en RD Congo à l'occasion de la 37ème assemblée parlementaire francophone (APF). Alain Juppé doit rencontrer le président Kabila, ainsi que les principaux représentants des partis d'opposition (UDPS, MLC et UNC). Il faut dire qu'au mois de juillet, la République démocratique du Congo sera en pleine campagne électorale en vue de l'élection présidentielle du 28 novembre 2011. La bonne tenue du scrutin qui se déroule sous haute tension et qui est largement financé et soutenu par la communauté internationale (Union européenne et ONU) sera sans doute au menu des discussions franco-congolaises.

Christophe Rigaud

RDC : Le général Munene promet de nouvelles attaques

Dans un communiqué relayé par le site Bakolokongo, l’Armée de Résistance Populaire (ARP) du général Faustin Munene annonce "une offensive généralisée qui boutera hors du territoire national le pouvoir d’occupation" et ce, avant la fin de l'année. En février dernier, la résidence du président Joseph Kabila avait été attaquée par un commando de rebelles proche de Faustin Munene. Cet ancien général congolais, en délicatesse avec Kinshasa, avait pris la fuite en septembre 2010 avant d'être arrêté au Congo-Brazzaville en janvier de la même année.

Image 2.pngDepuis Londres, le Secrétaire général de l’Armée de Résistance Populaire (ARP), Fanfan Longo Fuamba, menace la République démocratique du Congo (RDC) de prochaines attaques rebelles. Le mouvement du général Faustin Munene "donne rendez-vous au peuple congolais avant la fin de l’année en cours, à Kinshasa"  pour une "offensive généralisée" contre le pouvoir en place.

Faustin Munene est actuellement en prison à Brazzaville sous le coup d'une demande d'extradition de la République démocratique du Congo (RDC). Mais le président congolais Sassou Nguesso refuse de le livrer à Kinshasa. Suspecté de vouloir préparer un coup d'État pour renverser le président Joseph Kabila, Faustin Munene s'était enfui pour prendre la tête d'une rébellion : l'ARP. Ses troupes se seraient illustrées sur plusieurs fronts en RDC, comme à Mbandaka en Equateur et à Kikwitt… jusqu'à l'assaut de la résidence de Joseph Kabila, le 27 février 2011. Plusieurs dizaines d'hommes d'un mystérieux commando s'en étaient pris à l'une des demeures présidentielles ainsi qu'au camp militaire Kokolo et au siège de la télévision nationale, la RTNC. Une dizaine d'assaillants ont trouvé la mort. Rapidement, tous les regards se tourne vers Brazzaville et les hommes de Faustin Munene. Depuis, des nouvelles alarmantes sur l'état de santé du général étaient parvenues au magazine Jeune Afrique, qui affirmait qui Munene était "au plus mal"... depuis plus de nouvelles.

Ce récent communiqué de l'ARP rappelle donc le général Munene au bon souvenir de Kinshasa. Sur le site de Bakolokongo, Fanfan Longo Fuamba "se dit très rassuré et se félicite sincèrement des préparatifs et de l’éveil patriotique dont fait actuellement preuve le peuple congolais, à l’intérieur  et extérieur du pays". A six mois des élections présidentielles en RD Congo, l'ARP rejette ce scrutin qu'elle considère comme illégitime et "sous occupation étrangère". Le Secrétaire général de l’ARP menace donc Kinshasa d'attaques "généralisées", avant la fin de l'année... en pleine élection présidentielle.

Christophe Rigaud

27 juin 2011

Rwanda : Report de l'audition des trois plaignantes contre l'armée française

Trois rwandaises devaient être auditionnées par le juge d'instruction du Tribunal aux Armées de Paris (TAP) les 28, 29 et 30 juin prochains pour des plaintes pour viols contre des militaires de l'Opération Turquoise. Ces auditions ont été reportées par l'absence du juge Frédéric Digne pour des raisons de santé. Les trois plaignantes devront donc revenir en France dans quelques mois pour une nouvelle audition.

Afrikarabia logo.pngRendez-vous manqué pour une audition très attendue. Avec les plaintes de ces trois rwandaises d'origine Tutsi, c'est le rôle de la France pendant le génocide rwandais qui est en accusation. Les trois plaintes portent sur des viols et des violences commis par des militaires français au cours de l'Opération Turquoise au Rwanda entre avril et août 1994. Des actes d'autant plus choquants pour les parties civiles que l'Opération Turquoise était cessée mettre fin au génocide et protéger les civils. Derrière les actes de viols et de violences multiples, les témoignages des trois rwandaises convergent ensuite pour indiquer que les militaires français encourageaient les miliciens "Interahamwe" à tuer les Tutsi. Selon une plaignante, " au contrôle des barrières du camp, (les militaires français) se sont mis à nous regarder en passant leur main comme un couperet sur leur cou en disant « les Tutsi »". Pour ces raisons, le 2 avril 2010, la juge d'instruction a  retenu la qualification de "crimes contre l’humanité" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime contre l’humanité".

Le parquet estime toutefois que les faits dénoncés relèvent, a priori "d’exactions individuelles" et  l'armée française nie toujours toute implication dans le génocide rwandais. Pourtant deux témoins corroborent les déclarations des trois rwandaises. Straton Sinzabakwira et Aloys Kanyemera indiquent que "des militaires français se rendaient coupables de viols dans les camps de réfugiés à cette période et que ces viols étaient uniquement perpétrés à l’encontre des femmes Tutsies en raison de leur ethnie, les femmes Hutu étant préservées". Straton Sinzabakwira confirme ensuite les liens étroits entre l'armée française et les miliciens "Interahamwe" : "les Français entrainaient les Interhamwe dans un lieu près de Kigali au Mont Gary (...). Ils leur faisaient faire des exercices militaires, leur apprenaient les maniements des armes à feux, des armes blanches. On leur apprenaient à faire des exécutions rapides (…). Mon beau-frère était gendarme instructeur  et assistait les Français lors des entrainements ".

En attendant, les trois rwandaises devront rentrer à Kigali sans avoir pu être entendues par le juge du Tribunal aux Armées de Paris, Frédéric Digne, absent pour des raisons médicales. Elles semblent visiblement prêtent à refaire le voyage à Paris dans quelques mois.

Christophe Rigaud

22:49 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)

24 juin 2011

RDC : Vital Kamerhe relance sa campagne à Bukavu

Vital Kamerhe entame une tournée à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le futur candidat soigne son image de présidentiable à Bukavu, avec un bain de foule géant au stade la Concorde. Dans le même temps, le président de l'UNC lance "Alternance Vital Kamerhe" (AVK), une plate-forme politique de soutien. A six mois du scrutin, le candidat Kamerhe continue de maintenir la pression pour imposer son leadership sur l'opposition.

Image 3.pngEn tournée dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), Vital Kamerhe est arrivé ce jeudi à Bukavu. Un important meeting s'est déroulé au stade la Concorde de Kadutu. Selon le propre parti de Vital Kamerhe, pas loin de 100.000 personnes étaient présentes pour écouter le futur candidat à la présidentielle. Un chiffre difficilement vérifiable et sujet à caution, dans la mesure où son principal concurrent de l'opposition, Etienne Tshisekedi, avait réuni plus de 80.000 militants au stade Tata Raphaël de Kinshasa.

Au même moment, le candidat Kamerhe lançait «Alternance Vital Kamerhe» (AVK), une plate-forme politique de soutien en vue de la prochaine élection présidentielle de novembre 2011. AVK rassemble pour l'instant des personnalités comme Jeannot Mwenze Kongolo, Gaston Dindo, Charles Bofasa, Mulumba Katshi, Nelly Mungulu Diaka et des partis comme l’ULD de Katebe Katoto. Un soutien de poids est également venu renforcer le camp Kamerhe : il s'agit du député Ne Muanda Nsemi, leader du Bundu dia Mayala, fortement implanté au Bas-Congo.

Image 9.png

La bataille de l'opposition est en train de tourner au duel entre "l'historique" Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe. A 6 mois des élections, la pression ne se relâche pas autour des deux candidats, avec un enjeu de taille : capter le leadership de l'opposition, en l'absence de Jean-Pierre Bemba.

Christophe Rigaud

Photos : Vital Kamerhe à Bukavu le 23 juin 2011

Procès Chebeya : Les parties civiles feront appel

Le président de la Voix des sans voix (VSV), Rospin Manketa, se dit  “partiellement satisfait” du verdict rendu dans le procès de Floribert Chebeya. 4 policiers ont été condamnés à morts, 1 officier condamné à la prison à vie et 3 autres ont été acquittés. Mais les parties civiles comptent faire appel afin que John Numbi, qu'elles considèrent comme le principal suspect, puisse comparaître.

logo afkrb.pngAprès 8 mois de procès fleuve, le procès des assassins du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya s’est achevé ce jeudi. La cour militaire de Kinshasa a prononcé 4 condamnations à mort, dont le colonel Mukalayi, bien que la peine de mort ne soit pas appliquée en République démocratique du Congo (RDC). Un officier a été condamné à la prison à vie, et les trois autres prévenus ont été acquittés.

On se souvient que l'assassinat du célèbre défenseur des droits de l'homme, Floribert Chebeya avait suscité une très vive émotion en RDC. Le verdict était donc attendu avec une fébrilité particulière à Kinshasa. Certains redoutaient l'acquittement pur et simple des suspects. Sur ce point, les parties civiles se sont déclarés satisfaites, les principaux prévenus ayant été condamnés.

Pourtant deux ombres au tableau planent encore sur le procès Chebeya : l'absence du principal suspect pour les parties civiles, John Numbi, le chef de la police congolaise, chez qui Chebeya avait rendez-vous au moment de sa disparition et enfin la non qualification d'assassinat pour Fidèle Bazana, le chauffeur de Floribert Chebeya, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé. La bataille judiciaire risque donc d'être longue.

Christophe Rigaud

RDC : Tshisekedi au Canada jusqu'au 27 juin

Le candidat de l'UDPS, Etienne Tshisekedi, à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) continue sa tournée internationale avec le Canada. Etienne Tshisekedi y rencontrera les parlementaires canadiens à Ottawa.

Le patron de l'UDPS est attendu ce vendredi à Ottawa pour une visite de 4 jours au Canada où il devrait s'entretenir avec les parlementaires canadiens. Il se rendra également à Montréal les 26 et 27 juin avant un retour sur Bruxelles.

23 juin 2011

RDC : Pourquoi le président du FLNC a-t-il été arrêté ?

Depuis maintenant 20 jours, le président du Front de libération nationale du Congo (FLNC), Elie Kapend Kanyimbu, est maintenu en détention à Kinshasa. Son parti tente d'expliquer les raisons de son arrestation et demande sa libération immédiate. Elie Kapend Kanyimbu est candidat à la prochaine élection présidentielle de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC).

Capture d’écran 2011-06-23 à 21.48.44.pngLe 3 juin 2011, le président du FLNC (Front de libération nationale du Congo), Elie Kapend Kanyimbu a été arrêté à Lufu, à la frontière angolaise. Le président du FLNC devait assister au mariage de son fils aîné et avait prévenu, selon le FLNC, les services de la DGM, de l'ANR (les renseignements congolais) et le conseiller sécurité du président Kabila, Pierre Lumbi. Le communiqué stipule qu'Elie Kapend Kanyimbu possédait un visa en bonne et due forme délivré par l'ambassade d'Angola à Kinshasa. Suite à cette arrestation, le siège du FLNC à Kinshasa "a été investi par près de 2000 militaires" le vendredi 10 juin. Le siège du parti et la résidence d'Elie Kapend Kanyimbu ont ensuite été perquisitionnés et trois cadres du FLNC ont été interpellés.

Dans un nouveau communiqué, le FLNC essaie de trouver des explications à l'arrestation de son président national. Selon le FLNC, c'est le président Joseph Kabila lui même, qui aurait ordonné l'arrestation d'Elie Kapend Kanyimbu. Ce dernier, réputé proche de l'Angola, aurait eu l'intention "de nuire au pouvoir", ce qui réfute le FLNC. Avec l'arrestation d'Elie Kapend Kanyimbu, le FLNC accuse ensuite le président Kabila d'avoir voulu "écarter du processus électoral un candidat du camp de l'opposition, capable de faire lors de la campagne électorale des déclarations gênantes et compromettantes pour le Chef de l'Etat".

Capture d’écran 2011-06-23 à 21.49.33.pngToujours selon le FLNC, le chef de l'Etat congolais aurait refusé de recevoir l'Ambassadeur d'Angola à Kinshasa qui souhaitait lui confirmer qu'Elie Kapend Kanyimbu n'était pas soutenu par son pays et souhaitait se rendre en Angola pour des raisons familiales.

Pour l'heure, Kinshasa n'a toujours pas souhaité réagir officiellement à l'arrestation de cet ex-général des Tigres Katangais. A six mois des prochaines élections présidentielles en RD Congo, le FLNC demande la libération immédiate de son Président national.

Christophe Rigaud

RDC : Un nouveau journaliste assassiné

La liste des journalistes assassinés en République démocratique du Congo (RDC) s'allonge tristement. Mardi dernier, Kambale Musnia, journaliste radio au Nord-Kivu a été tué devant son domicile par des hommes armés, de trois balles dans la poitrine. Depuis 2007, il s'agit du sixième journaliste assassiné en RDC.

logo afkrb.pngKambale Musonia, 29 ans, journaliste à "Radio Communautaire de Lubero Sud", une radio associative émettant à Kirumba (Nord-Kivu) à l’Est de la RDC, a été tué, mardi 21 juin 2011 vers 19H30, à quelques mètres de son domicile, par des hommes armés qui lui ont tiré trois balles à bout portant dans la poitrine. Selon l'ONG Journaliste en Danger (JED), "le journaliste revenait de sa rédaction, sous une fine pluie, lorsqu’il a croisé les assaillants, qui manifestement attendaient son retour non loin de son domicile. D'après ces mêmes sources : quatre jours avant sa mort tragique, Kambale a animé une émission à téléphone ouvert intitulée « Kirumba toka tshini » (ndlr : Kirumba lève-toi) qui recevait comme invité Marcel Tengeleza, président local de la société civile. Lors de cette émission, les intervenants ont dénoncé le climat d’insécurité créée dans leur localité par une bande de bandits à main armée composée des civils mais opérant avec la complicité des policiers."

L'ONG, Journaliste en danger (JED) et Reporters Sans Frontière condamnent "vigoureusement cet assassinat, et exige des autorités provinciales l’ouverture immédiate d’une enquête sérieuse pour retrouver et sanctionner les auteurs de ce sixième meurtre d’un journaliste à l’est de la RD Congo en l’espace de cinq ans". JED demande également aux autorités congolaises, à l’approche des échéances électorales (présidentielle de novembre 2011), de tout mettre en œuvre, par des actions concrètes, pour mettre un terme à la spirale de la violence qui vise les journalistes à cause de leur travail".

En quatre ans, six journalistes ont été tués dans l’Est de la RDC : Serge Maheshe, Patrick Kikuku, Didace Namujimbo, Bruno Koko Chirambiza, Patient Chebeya Montigomo, et maintenant Kambale Musonia. Afrikarabia tient à dénoncer fortement ces assassinats et à saluer le travail quotidien et le courage des journalistes congolais qui réalisent leur devoir d'informer dans des conditions extrêmes.  Il serait tant que les autorités congolaises agissent fermement pour arrêter de tels agissements. Il en va de la liberté de la presse en RDC... et de la liberté tout court.

Christophe Rigaud