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30 octobre 2010

RDC : Le Bundu Dia Kongo contre des "élections mascarades"

Revoici le Bundu Dia Kongo (BDK) ! A l'approche des prochaines élections de 2011, le mouvement politico-religieux de Ne Mwanda Nsemi, rebaptisé Bundu Dia Mayala (BDM), est de plus en plus offensif sur le terrain. Afrikarabia a pu se procurer les tracts distribués par le BDK en République démocratique du Congo. Dans ces textes, le mouvement séparatiste du Bas-Congo y dénonce les fraudes à la carte d'identité, les mécanismes d'une tricherie généralisée, ainsi que l'interdiction du BDK en 2008 par le gouvernement congolais après les violences de 2007. Voici les dernières prises de position de Ne Mwanda Nsemi sur le prochain scrutin de 2011.

Capture d’écran 2010-10-30 à 15.19.26.pngInterdit depuis 2008, le BDK est accusé par le gouvernement de Kinshasa d'avoir mis à feu et à sang la province du Bas-Congo dans des affrontements très violents avec la police. Le BDK affirme avoir été victime d'une répression féroce des autorités congolaises : au moins cent personnes sont mortes durant ces violences. Il faut dire que le BDK fait peur à Kinshasa. Le parti politico-religieux de Ne Mwanda Nsemi prône en effet la restauration de l'ex-royaume Kongo qui comprenait l'actuel Bas-Congo, une partie de l'Angola, du Congo voisin et du Gabon.

Après les insurrections de 2007 et 2008 au Bas-Congo, le BDK a été radié de la liste des partis politiques agréés par la République démocratique du Congo (RDC). Depuis, une nouvelle structure a vu le jour : le Bundu Dia Mayala (BDM). Ce parti représente l'aile politique du BDK de Ne Muanda Nsemi, toujours membre du Parlement national congolais.  Au Bas-Congo, les réunions du BDM sont interdites par le gouverneur de la province et le non-agrément du BDK par Kinshasa, place de fait les adeptes du mouvement dans une semi-clandestinité.  Depuis cet été, de nombreux tracts du mouvement circulent au Bas-Congo et à Kinshasa. Un membre du BDK en France, Ernest Diangenda Mayonga a fait parvenir à Afrikarabia les dernières publications de Ne Muanda Nsemi. 

Les "mécanismes de la tricherie"

Dans les derniers numéros de "Kongo dieto", le journal du BDM, Ne Muanda Nsemi note qu'il est important, "avant les prochaines élections en RDC d'organiser un recensement méticuleux de la population. Il est impossible d'organiser des élections crédibles et valables sans l'identification des nationaux et des étrangers. Avant les élections de 2006, Bundu Dia Kongo et l'UDPS avaient exigé ce recensement de la population, mais Monsieur Louis Michel de l'Union européenne avait catégoriquement refusé car il tenait coûte que coûte d'installer l'actuel régime au pouvoir au Congo." Ne Muanda Nsemi dénonce ensuite les "mécanismes de tricherie" mis en place par le pouvoir en place :

- l'utilisation de l'argent du Trésor public de l'Etat congolais dans l'implantation de leurs partis et dans leurs propagandes électorales,

- l'utilisation à leur service exclusif de la chaîne de télévision nationale, la RTNC, au service de la propagande des tenants du pouvoir et à l'exclusion des vrais opposants congolais,

- la violation de la Constitution et des lois du pays au sujet de la libre concurrence dans le multipartisme, du recensement de la population et de l'identification des étrangers avant les élections,

- l'appel à des milliers de non-Congolais qu'on enrôle frauduleusement pour qu'il viennent participer aux élections afin de faire basculer les résultats en faveur des fraudeurs,

- la mise sur pied de certains mécanismes discriminatoires et d'exclusion de certains groupements. Alors que le régime en place interdit au parti politique BDM de Ne Muanda Nsemi et à d'autres partis politiques de l'opposition à se réunir dans leurs sections respectives, soit disant  que le temps de la campagne électorale n'a pas commencé : le PPRD et tous ses partis alimentaires ont déjà commencé leurs campagnes électorales pour les élections de 2011,

- l'armée, la police et l'ANR (services de renseignements congolais, ndlr) qui sont sensées être au service de tous les partis politiques travaillent uniquement au service du parti des tenants du pouvoir et cela, contre les partis de vrais opposants,


Et Ne Muanda Nsemi de conclure : "sans un concours sincère de la communauté internationale, les élections prévues pour 2011 ne seront pas de vraies élections, mais simplement une mascarade qui risque d'attiser le mécontentement qui replongerait ce pays dans une instabilité chronique."

Enfin, comme un dernier clin d'oeil, Ne Muanda Nsemi évoque les "grandes personnalités, populaires et aimées" des Congolais. Dans cette liste dressée par le "grand maître" du BDK, Ne Muanda Nsemi s'y donne une place de choix aux côtés d'Etienne Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe… tous trois probables futurs candidats aux élections de 2011 en RD Congo. Reste une question en suspend : Ne Muanda Nsemi complètera-t-il la liste des prochains candidats à la présidentielle ? ou apportera-t-il son soutien à l'une de ces trois personnalités ? Pas de réponse pour l'instant.

Christophe Rigaud

Photo : militant du BDK à Paris en 2010 (c) www.afrikarabia.com

04 juillet 2010

RDC : Auguste Mampuya prépare le RADER aux élections de 2011

Auguste Mampuya peaufine actuellement le projet politique porté par son tout jeune parti : le RADER. Le Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau (RADER) a déjà présenté 75 propositions pour changer la République démocratique du Congo (RDC). Auguste Mampuya regrette le manque de projet des partis politiques congolais et stagmatise le mode de gouvernance de l'actuel pouvoir en place à Kinshasa. Auguste Mampuya annonce également que des membres du RADER seront candidats aux prochaines élections générales de 2011. De passage à Paris, le président du RADER a accepté de répondre aux questions d'afrikarabia.com.

Capture d’écran 2010-07-04 à 23.31.11.pngAfrikarabia : Pour quelles raisons avoir créé le RADER ? N’est-ce pas un parti politique de plus en RDC ?

Auguste Mampuya : Le RADER n’est pas un parti politique de plus, un parti politique de trop ou un parti comme les autres. C’est vrai qu’il y a beaucoup de partis politiques inscrits sur les listes officielles, mais en fait, ils participent d’une même vision, d’un même système… aucun d’autres eux ne remet en cause ce système. Ces partis n’ont pas de véritable programme ou de véritable projet politique pour le pays. Les congolais ne sont pas tous incompétents ou malhonnêtes… alors d’où vient le mal ? Le problème vient du système. Pour nous il y a un problème de gouvernance dans ce pays… même pas un problème de bonne gouvernance, mais de simple gouvernance. Dans ce pays, on entre en politique pour s’enrichir, il faut que cela change.

Afrikarabia : Quelle est votre analyse de la situation en RDC ?

Auguste Mampuya : Il y a d’abord une recrudescence de l’insécurité depuis l’agression de notre pays par le Rwanda et l’Ouganda qui ont introduit une guerre étrangère qui déstabilise l’Est de la RDC. Il y a ensuite un marasme économique et une pauvreté récurrente que l’on n’arrive pas à maîtriser tout simplement parce qu’il n’y a pas de vision politique claire avec un projet de gouvernance économique et sociale véritable. Il n’y a pas de gouvernance dans notre pays capable de faire le bon diagnostic et de rechercher les solutions. Après les élections de 2006, les candidats et les partis politiques qui se sont retrouvés au sein de la majorité (AMP) n’ont même pas discuté du projet ou du programme… ils ont simplement parlé du partage des postes. Mais des postes pour quoi faire ?

Afrikarabia : Quel bilan dressez-vous du mandat de Joseph Kabila ?

Auguste Mampuya : Joseph Kabila a été élu sur le retour de la paix en RDC. Quand on pose la question aux populations du Kivu, elles ne disent pas qu’elles ne sont pas en paix. Il y a encore de nombreux groupes armés dans la région, des groupes locaux, mais aussi des groupes venant de l’étranger. On ne peut donc pas parler de paix. Sur ce plan là, on ne peut pas dire qu’il y a réussite. Sur le plan économique, quand certains rapports internationaux disent qu’il y a des progrès en RDC, cela ne traduit pas la réalité vécue par les Congolais. Depuis 4 ans, le niveau de vie des Congolais a été divisé par deux. L’espérance de vie stagne entre 42 et 46 ans, il y a aussi l’état des routes… rien n’est positif, sauf pour ceux qui profitent du système. On ne peut donc pas créditer le mandat de Joseph Kabila d’un bilan positif.

Afrikarabia : Quelle serait votre priorité pour le pays ?

Auguste Mampuya : On ne peut pas privilégier une priorité. Il y a des priorités politiques, économiques, sociales ou financières… on ne peut pas abandonner un secteur pour un autre. Pourtant, il faut arrêter la dérive dictatoriale du pouvoir et consolider la démocratie… c’est la priorité sur le plan politique. Pour le reste, nous avons publié 75 propositions dans les différents secteurs de la vie congolaise et nos équipes étudient maintenant les mesures politiques concrètes à mettre en place, avec des chiffres précis. Sur le plan social, je pense qu’il faudrait rétablir un pouvoir d’achat convenable qui permette aux Congolais de manger au moinsdeux fois par jour. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Certains quartiers n’ont pas l’eau ou l’électricité… il y a beaucoup à faire.

Afrikarabia : Est-ce qu’il y aura un candidat du RADER aux prochaines élections générales de 2011 ?

Auguste Mampuya : Le RADER ira aux élections… c’est clair, même si notre mouvement est encore jeune (le RADER a été créé en février 2010). Mais autour de notre programme, pourraient venir se greffer d’autres partis qui souhaitent le progrès et le changement. Nous avons la prétention d’aller aux élections avec nos propositions et en même temps, nous soumettons aussi ce projet aux autres organisations politiques et sociales qui veulent le changement. Nous souhaitons donc constituer une plateforme politique et électorale de manière à asseoir cette gouvernance. Nous irons peut-être seuls aux élections dans certaines régions et dans d’autres, nous irons avec cette dynamique collective.

Afrikarabia : Vous serez personnellement candidat à l’élection présidentielle ?

Auguste Mampuya : Dans notre parti nous n’avons pas cette stratégie là. Notre conception de la gestion de la gouvernance n’est pas fondée sur la puissance et la force des individus. Nous partons sur une base d’ouverture avec les autres partis de façon à mettre toutes les chances du côté des forces du changement. Si nous n’arrivons pas à rassembler les autres partis autour de notre projet, le RADER ira séparément aux élections et pourra présenter son propre candidat. De toute manière, nous serons présents aux élections générales. Nous sommes déjà présents dans 9 provinces… ce n’est déjà pas si mal pour un parti qui a démarré depuis février dernier.

Afrikarabia : Quelles sont les prochains rendez-vous pour le RADER ?

Auguste Mampuya : Nous voulons dynamiser nos sections à l’étranger. Nous allons également lutter pour que les Congolais de l’extérieur puissent voter dans la mesure où ils contribuent financièrement et socialement à la vie du Congo. Nous peaufinons notre projet de politique publique ainsi que la formation idéologique de nos cadres qui devrait débuter au mois d’août prochain.

Christophe Rigaud

20 juin 2010

RDC : Le photoblog d'Afrikarabia

DSC03882 copie2.jpgRetrouvez régulièrement les images d'Afrikarabia sur le photoblog du site.

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10 avril 2010

RDC : Un député MLC arrêté à Mbandaka

Suite à l'attaque de Mbandaka par des insurgés la semaine dernière, le député d'opposition Oscar Molambo (MLC) a été arrêté pour son implication supposée dans l'insurrection qui avait fait une dizaine de victimes. La capitale provinciale de l'Equateur, au Nord-Ouest de la République démocratique du congo (RDC) reste toujours le fief du sénateur MLC, Jean-Pierre Bemba, actuellement incarcéré par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Le MLC dénonce une chasse aux opposants à Kinshasa dans cette province.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLe porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende vient d'indiquer que des députes de l’opposition étaient impliqués dans l’insurrection. Le ministre s'est bien gardé de livrer des noms, mais il a toutefois confirmé l’arrestation d’Oscar Molambo, député MLC de l'Equateur, fief du principal opposant au président Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba. L'ancien vice-président Bemba doit aujourd'hui répondre de crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, pour des faits commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Seul concurrent capable de battre Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles de 2011, Jean-Pierre Bemba pourrait bien ne pas participer au scrutin si la CPI le retient en prison.

Le parti de Bemba, le MLC, dénonce une chasse à l'opposition et rejette toute participation du MLC aux combats de dimanche dernier. Francois Mwamba, secrétaire général du MLC regrette l’incapacité du gouvernement à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire mais ne se dit pas surpris par les événements de Mbandaka. Francois Mwamba  dénonce l’arrestation du parlementaire MLC et indique attendre des explications du premier ministre Adolphe Muzito.

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc

A quelques mois du départ des premiers casques bleus de RDC, la charge du gouvernement congolais contre la Monuc ressemble à un réglement de compte. Kinshasa accuse en effet l'ONU de n'avoir pas protégé les civils lors de l'attaque de Mbandaka, dans la province de l'Equateur. Pour autant, le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) ne souhaite pas retarder le retrait de la Monuc. Ces accusations interviennent au moment où Kinshasa voudrait voir les casques bleus quitter le pays à partir du mois de juin.

Logo ONU.jpgC'est le ministre de l'Information, Lambert Mende, qui est monté au créneau : il accuse les casques bleus de la Monuc d'être restés "confortablement dans leur cantonnement" alors que la première victime était "tuée sous leurs yeux". "Cela met sérieusement en question la méthodologie mise en place par la mission de l'Onu qui est de protéger les civils", d'après Lambert Mende.

La Monuc a bien entendu démenti la version des faits et a affirmé qu'il n'était pas certain que l'incident aurait un impact sur un possible plan de retrait... le bras de fer continue donc entre l'ONU et Kinshasa pour obtenir un retrait des troupes avant les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, en juin prochain.

08 avril 2010

RDC : 2010 sera une année charnière

Selon l'ONG Oxfam, 2010 sera décisive pour la République démocratique du Congo. Non seulement le pays célèbrera en juin le cinquantième anniversaire de son indépendance, mais le rôle de la MONUC et les conditions de son départ devront être définis avant le 31 mai et de nouvelles élections doivent être organisées. En outre, la France doit mener une mission du Conseil de Sécurité sur place en avril et a prévu d’organiser un Forum régional pour la coopération dans les Grands Lacs cette année.

DSC04125 copie.jpgPour cette ONG, ce calendrier chargé doit être l’occasion de s’attaquer enfin aux causes structurelles du conflit et mettre fin à l’insécurité, à la pauvreté, au pillage des ressources et à la corruption généralisée. C’est ce constat qui a poussé Oxfam France, le CCFD – Terre solidaire, le Secours catholique – Caritas France, le COSI Promouvoir et défendre les droits, le RéFAC – Réseau France Afrique Centrale ainsi que les organisations congolaises CNONGD, RODHECIC et la Commission épiscopale Justice et Paix, et le réseau d’ONG européennes Eurac à lancer une campagne intitulée «15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire » [1] pour mobiliser le grand public et interpeller les autorités françaises.

Depuis près de 15 ans, la RDC est le théâtre de combats entre divers groupes congolais et étrangers, ainsi qu’entre ces groupes et l’armée nationale. Ces conflits armés se traduisent par la mort de très nombreux civils, le déplacement de millions de personnes, la généralisation des violences sexuelles et l’effondrement des services sociaux de base. Les opérations de désarmement forcé de 2009 dans l’Est du pays ont entraîné le déplacement de plus de 900 000 personnes. Plus de 9 000 maisons ont été détruites, plus de 8 000 cas de viols rapportés et au moins 1 433 civils tués [2].

Pour les membres de la campagne « 15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire », la France, tant au sein de l’Union européenne que du Conseil de sécurité des Nations unies, peut jouer un rôle de premier plan en faveur d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Oxfam demande à la France de :

- Protéger les populations civiles en apportant un appui cohérent et axé sur les droits de l’Homme à une réforme en profondeur de l’armée, de la police et de la justice, en veillant à la mise en œuvre effective du mandat actuel de la MONUC, dont toute perspective de retrait dépendra d’une amélioration tangible de la sécurité des populations, et en préférant le désarmement volontaire aux options essentiellement militaires ;

- Garantir l’accès aux services de base en mobilisant les ressources nécessaires à la mise en œuvre d’un ” plan Marshall ” pour la RDC, en permettant un suivi indépendant du budget et de l’aide par la société civile congolaise et en œuvrant en faveur d’une véritable réforme foncière ;

- Renforcer les processus démocratiques et citoyens en soutenant les élections locales, en poursuivant le processus de décentralisation et en appuyant davantage la participation de la société civile, notamment des femmes, à la construction de la paix et à la démocratisation ;

- Mettre fin à la militarisation de l’exploitation et du commerce des ressources naturelles en exigeant la ” diligence raisonnable “, en aidant à mettre en œuvre un dispositif multilatéral de certification et en demandant que tous ceux qui bénéficient du trafic illégal de ces ressources fassent l’objet de poursuites appropriées.

www.oxfamfrance.org

Photo (c) afrikarabia.com

 

01 avril 2010

RDC : Moïse Katumbi soutiendra Kabila à la présidentielle

La rumeur aura été de courte durée... Moïse Katumbi ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle de 2011 en République démocratique du congo (RDC). Il réaffirme même son soutien au président Joseph Kabila. Le gouverneur du Katanga, de retour à Lubumbashi après une visite à Kasenga, a été on ne peut plus clair dans un déclaration au site congoplanete.com

logo afkrb.png"Si je porte ma candidature à la présidentielle de 2011, je trahirai mon Président de la République et mon parti le PPRD". Il attribue les rumeurs de sa candidature à une certaine presse avide de sensation, de "papier à vendre" et qui cherche à diviser le PPRD, le parti majoritaire. Il a également demandé à les katangais de faire confiance au président Kabila : "le PPRD et l’honorable Moïse Katumbi Chapwe n’ont, en vue, qu’un seul candidat à la présidence de la République en la personne de Joseph Kabila", a enfin déclaré Moïse Katumbi à congoplanete.com. Des propos qui ont au moins le mérite de la clareté.

28 mars 2010

RDC : Révision ou "tripatouillage" constitutionnel ?

Depuis le 15 mars dernier, une révision constitutionnelle est envisagée par l'Assemblée nationale de République démocratique du Congo (RDC). Portée par la moitié des 500 députés congolais, cette révision portera sur le processus de décentralisation, mais également sur le scrutin présidentiel et ce, un an seulement avant la prochaine élection. Une révision que personne ne juge indispensable et qui apparaît comme un simple calcul électoral.

DSC02393 copie.jpgLa révision proposée par les parlementaires souhaite d'abord supprimer le passage de 11 à 26 provinces prévu dans l'article 2 de la Constitution, de même que les 40% de recette que les provinces peuvent retenir à la source. Ces mesures visent clairement à stopper le processus de décentralisation de la RDC et à en réduire l'autonomie financière. De la taille d'un continent, la République démocratique du congo est un pays difficile à administrer et Kinshasa semble vouloir faire marche arrière et "re-concentrer" ainsi les pouvoirs.

Autre cheval de bataille de cette révision : le scrutin présidentiel. A quelques mois des prochaines élections, difficile de ne pas y voir un "tripatouillage" électoral de dernière minute. Aujourd'hui organisé en deux tours, le scrutin pourrait passer à un seul tour ou être maintenu à deux, mais en rallongeant la durée entre les deux tours (deux mois au lieu des deux semaines actuelles). De nombreux partis (dont le MLC) ou organisations politiques critiquent vivement cette révision. Union du Congo se demande si "la majorité présidentielle a peur de ne pas gagner l'élection avec le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, au point de vouloir modifier la Constitution au profit du mode de scrutin à un tour ? L'éventualité de l'allongement de l'intervalle entre les deux tours à deux mois, et non plus deux semaines, préfigure-t-elle l'intention de l'AMP de bloquer le processus électoral au second tour au cas où les données lui seraient défavorables ?" On peut effectivement se demander quelle urgence nécessite cette modification de dernière minute.

Une proposition de loi changerait également le mode de désignation des gouverneurs, qui ne seraient plus élus par les députes provinciaux mais désignés par le parti ou la coalition qui est majoritaire au sein de l'Assemblée provinciale. La dernière modification, qui fait aussi grincer des dents, concerne la composition du Conseil supérieur de la magistrature qui serait ouvert à des non magistrats et présidé par le chef de l'Etat. Pour être approuvée, cette révision constitutionnelle doit recueillir la majorité des 3/5èmes des membres de l'Assemblée natioale et du Sénat congolais

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

25 mars 2010

RDC : Le pétrole, nouvel eldorado ?

Les grandes manoeuvres ont déjà commencé dans le secteur pétrolier en République démocratique du Congo (RDC). Avec 25 000 barils par jour, la RDC ne joue pas encore dans la cour des grands, mais son potentiel pétrolier pourrait prochainement exploser. La RDC vient d'annoncer l'ouverture de 10 blocs dans le lac Tanganyika et 6 blocs dans le lac Kivu. La compagnie Total prospecte également dans la région en vue d'y investir... la RDC peut-elle devenir le nouvel eldorado des pétroliers ?

Image 2.pngSi la RDC est connue pour ses richesses en minerais, le pays recelle également de nombreux gisements pétroliers, mais jusqu'en 1997, aucun ministère ne s'occupait du secteur. Depuis cette date un ministre est chargé des hydrocarbures, il s'agit qujourd'hui de Célestin Mbuyu Kabangu. Le gouvernement semble prendre la mesure de ce potentiel longtemps inexploité. Jusque là, seule la société Parenco faisait la pluie et le beau temps sur les gisements off shore et on shore du bassin côtier... ce qui représentait l'intégralité des 25 000 barils que produisait la RDC. Depuis peu, les autorités congolaises veulent rediscuter de leurs espaces maritimes avec leur voisin angolais...et pour cause : l'Angola exploite plus de 2 millions de barils par jour sur cette même zone ! Les autorités congolaises se battent donc pour faire appliquer un redécoupage plus équitable du plateau continental. Au final : un quart de cette zone pourrait revenir à la RDC... avec un sacré pactocle à la clé. Pour l'heure, l'Angola fait traîner les discussions... et la RDC ne montre pas vraiment d'empressement.

Autre enjeu de taille : l'Est de la Républqie démocratique du Congo (RDC). Sur le lac Albert, la RDC et l'Ouganda se partage l'exploitation pétrolière et en Ituri, plusieurs différents opposent les compagnies à l'Etat congolais, notamment la société Tullow Oil qui revendique plusieurs blocs d'extractions. Sur le lac Kivu, où le Rwanda et la RDC exploitent en commun les ressources pétrolières, la situation est plus confuses. Certes, un protocole a été signé entre les deux pays : mais le Rwanda exploite déjà ses propres blocs, alors que la RDC n'a pas encore commencé.

Une dernière zone s'étend entre le Bandundu, les deux Kasaï et l'Equateur. Dans l'immédiat, seuls quelques blocs ont été attribués, mais de nombreuses sociétés sont sur les rangs. Certaines attendent le nouveau code des hydrocarbures que l'Etat congolais devrait promulguer dans le courant de l'année. Mais une chose est sûre, cette nouvelle manne financière risque de prochainement bouleverser les rapports forces en République démocratique du Congo et rééquilibrer ainsi les ressources dans le pays. Certains territoires pourraient en effet se retrouver subitement "riches", notamment dans le Nord de la RDC... un "bienfait" qui n'a pas échappé aux différents mouvement militaires, déjà en première ligne pour contrôler ces gissements.

Photo : (c) www.afrikarabia.com

07 mars 2010

RDPC : 120 propositions pour changer la RDC

Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), Gaspard-Hubert Lonsi Koko affûte son programme en dévoilant ses 120 propositions pour la RDC. Sous la bannière du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) et de son mouvement, Union du Congo (UDC), Gaspard-Hubert Lonso Koko dresse un constat très exhaustif de la situation en RDC et propose toute une série de mesures avec pour valeurs : liberté, égalité, sécurité et prospérité. Un programme plein de bonnes intentions mais non-chiffré, qui peut vite se heurter à la réalité du pays. L'Etat congolais bénéficie en effet de très faibles ressources et donc d'une marge de manoeuvre limitée... voire inexistante.

Dessin Gaspard Hubert Lonsi Koko.pngGaspard-Hubert Lonsi Koko passe en revue l'ensemble des domaines qu'il souhaite faire évoluer en RDC.  De la lettre A comme administration ou agriculture, à la lettre Z comme zone franche économique, en passant par la santé, l'éducation, la défense, l'accès à l'eau ou à l'électricité. Beaucoup de ces propositions tiennent du bon sens, comme la volonté d'arriver à l'autosuffisance alimentaire, la nécessité d'avoir une armée citoyenne, républicaine et performante, un Etat sans corromption et l'accès pour tous à l'eau, l'électricité, l'éducation ainsi que des moyens de transport et des infrastructures de communication performantes... il y a bien plus de 5 chantiers dans ce programme. Il faut aussi noter l'approche humaniste et démocrate de Gaspard-Hubert Lonsi Koko : liberté de la presse, démocratie participative, renforcement du secteur associatif, diaspora mieux intégrée, égalité hommes-femmes et protection des femmes, plus de pouvoirs décentralisés... A souligner également, la création d'une loterie nationale pour financer des projets de développement et l'étrange demande de rattachement de la République démocratique du Congo à l'OTAN !

On attend surtout le chiffrage de ce programme de gouvernement pour en juger de sa crédibilté, ainsi que des moyens de le financer. Nous vous proposons de prendre connaissance des 120 propositions pour la RDC du RDPC en cliquant sur ce lien.

Christophe Rigaud

06 mars 2010

RDC : Les élections de 2011 seront-elles reportées ?

Revision du fichier électorale à refaire, absence de financement, grèves à répétition au sein de Commission électorale indépendante (CEI) et manque de volonté politique auront-ils raisons des prochaines élections présidentielles et législatives prévues en 2011 en République démocratique du Congo (RDC) ? L'incertitude qui plane sur la tenue des prochains scrutins fait dire à certains observateurs que les prochaines élections pourraient être retardées d'au moins une année.

logo_cei.pngUne série de déconvenues hypothèques sérieusement la tenue en 2011 des prochaines élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC). La dernière mauvaise nouvelle en date provient de la Commission électorale indépendante (CEI). Les opérations de révision du fichier électoral, prévu en 2009, sont toujours au point mort ; mais bien pire, à Kinshasa, tout est à refaire ! La capitale était la seule province à avoir recensé ses électeurs... mais une fois la révision terminée, les critères d'attribution ont été modifiés. Les anciennes cartes d'électeurs n'étant maintenant plus valables, il faudra donc tout reprendre à zéro et convoquer l'intégralité des électeurs. La CEI annonce maintenant le début des nouvelles opérations de révision du fichier électoral pour le 19 mai 2010 ! Le coup d’envoi devrait être donné ensuite dans les provinces du Katanga, de Maniema, du Bas Congo et du Kasaï Occidental... mais on peut douter de l'achèvement de cette révision avant 2011.

Outre un planning serré, la CEI doit affronter un deuxième problème : le manque cruel de moyens financiers. Le personnel réclame plus de 10 mois d'arriéré de salaire pour continuer son travail... un non-paiement qui bloque pour l'instant la fameuse révision du fichier électoral. Pour la tenue même des scrutins (élections présidentielles et législativse), les fonds manquent aussi cruellement. L'organisation des élections de 2006 avait coûté près de 300 millions d'euros, dont une bonne partie venait de l'Union européenne (UE). Pour 2011, le président Kabila avait annoncé prendre en charge l'intégralité de ce coût, mais depuis... plus de nouvelle et pas de chiffrage. Le manque de financement de la CEI laisse à penser que l'Etat congolais n'a pas vraiment les moyens de ses ambitions... inquiétant donc, à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle ! La Commission européenne n'a pour l'instant donné aucune information sur un éventuel financement des élections en République démocratique du Congo (RDC).

Enfin, une dernière source d'inquiétude : le départ des soldats de la MONUC. Les casques bleus, outre la sécurité du scrutin en 2006, avaient assurés le déploiement et le transport des kits électoraux aux 4 coins de ce pays-continent... une aide logistique qui s'était avèrée indispensable à la bonne tenue des élections.

Entre un timing très serré et une absence totale de financement... les prochaines élections en RDC pourraient être tout bonnement reportées (1 an, 2 ans ?). Le doute gagne désormais tous des esprits,  surtout que le pouvoir en place pourrait avoir intérêt à prendre son temps pour l’organisation des prochains scrutins.

Christophe Rigaud

27 février 2010

RDC : RFI toujours censurée !

Accusée de "démoraliser" (sic) l'armée congolaise, Kinshasa maintient l'interdiction d'émettre de Radio France Internationale (RFI)... une suspension en vigueur depuis juillet 2009, qui prive les congolais d'un média important en Afrique. Un silence radio qui commence à devenir assourdissant.

Image 1.pngSelon le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), le signal de RFI a été coupé pour avoir participé à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du congo (FARDC) qui protège le pays". Pour Lambert Mende, le ministre congolais de la communication, RFI "interfère dans les opérations militaires de la RDC. Je ne suis pas d'accord qu'on puisse démoraliser notre armée. Je ne suis pas d'accord qu'on puisse émasculer militairement notre pays".
Une pétition circule actuellement en RDC. A l'initiative de Journaliste en danger (JED) et intitulée "Libérez l'info, ouvrez RFI", cette pétition indique que priver le public d'accès à un média comme RFI constitue une grave violation de la Constitution.

www.afrikarabia.com s'associe à cette pétition qui vous pouvez signer sur : www.jed-afrique.org

Christophe Rigaud

25 février 2010

Sarkozy à Kigali, inquiétudes à Kinshasa

En RDC, la réconciliation annoncée entre la France et le Rwanda soulève de nombreuses interrogations. Les congolais se souviennent de la "nouvelle approche de paix" lancée par le président français en janvier 2009. Nicolas Sarokzy avait suggéré le "partage en commun de l’espace et des richesses minières" entre les deux voisins... une "balkanisation" qui redoute de nombreux congolais.

logo afkrb.pngSera-t-il question de la République démocratique du Congo (RDC) au cours de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Paul Kagame, le président du Rwanda ? Sans aucun doute. Le "plan Sarkozy", dénoncé en RDC, prévoyait un partage des richesses minières, dont regorge l'immense congo avec le "petit" Rwanda. Nicolas Sarkozy souhaitait ni plus ni moins mettre en place un "marché commun" pour favoriser les échanges économiques. Il n'en fallait pas plus pour les congolais d'y voir une "OPA" rawandaise sur le riche Kivu.

En visite officielle à Kinshasa, Nicolas Sarkozy s’était défendu de disposer d’un "plan". Selon lui, ses propos ont été "mal interprétés", et il avait réaffirmé son attachement à "l’intangibilité des frontières" de la République démocratique du Congo (RDC). "La première vérité, c’est que la souveraineté du Congo est inaliénable et la France sera toujours à vos côtés pour le respect de cette souveraineté", avait déclaré le président français à Kinshasa.

Pour rassurer tout le monde, l’ambassadeur de France en RDC, avait martelé que la "coopération régionale est un facteur de paix" et que "la balkanisation de la RDC n’a jamais été à l’ordre du jour en France". Quel discours tiendra Nicolas Sarkozy à Paul Kagame ?

Christophe Rigaud

23 février 2010

RDC : Le CNDP, grand absent du remaniement

Le CNDP devra encore patienter un peu pour être intégré au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC). L'ancienne rébellion ne compte aucun de ses membres dans le nouveau gouvernement Muzito II. Une absence que regrette le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), que dirigeait le dissident Laurent Nkunda.

images.jpgLe secrétaire général du CNDP, Kambatshu Ngeve, a expliqué que son parti n’a pas été consulté par le Premier ministre Adolphe Muzito, qui avait pourtant la charge de le contacter. "C’est une violation délibérée de l’accord de paix de Goma par le gouvernement de la RDC. Le gouvernement congolais est champion dans les violations des accords , c’est pour cela qu’ il y a des problèmes à l’Est de la RDC"  a-t-il déclaré à la presse.

Après des concertations à Goma, le 23 mars 2009, les membres du CNDP avaient fait le déplacement de Kinshasa sous la conduite de Désiré Kamanzi, président actuel du mouvement. Les pourparlers entre le CNDP et le gouvernement avaient porté principalement sur l’intégration de leurs hommes dans l’armée régulière, la reconnaissance de leurs grades, le changement du mouvement armé en parti politique ainsi que la participation de son mouvement au pouvoir

Pourtant, selon le gouvernement congolais, le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), "verra son intégration politique se matérialiser au cours du processus déjà enclenché", selon Lambert Mende. Pour le porte-parole du gouvernement, celui-ci "respectera ses engagements pris lors de ses accords signés avec les ex-groupes armés, dont le CNDP". Des propos appaisants qui ne parviennent pas à masquer la colère du mouvement rebelle.

Christophe Rigaud

18 février 2010

RDC : Un pays où il ne fait pas bon défendre les Droits de l'homme

Les défenseurs des droits humains sont toujours ménacés en République démocratique du Congo (RDC). Amnesty International a appelé le gouvernement congolais à protéger les défenseurs des droits de l'homme, "qui continuent d’être appréhendés de manière arbitraire par les organes chargés de la sécurité nationale et de recevoir un nombre alarmant de menaces de mort". Un rapport accablant vient d'être publié par Amnesty International.

Image 1.pngDans son rapport "Les défenseurs des droits humains attaqués en République démocratique du Congo", Amnesty International rend compte des persécutions subies par huit défenseurs des droits humains influents en RDC, un harcèlement que l’organisation craint de voir s’accentuer durant la période précédant les élections présidentielles et générales de 2011.

« Le gouvernement de la RDC doit garantir le droit à la liberté d’expression et agir pour que les défenseurs des droits humains congolais soient protégés contre les menaces, les arrestations arbitraires et les agressions, a déclaré Andrew Philip, responsable des recherches sur la RDC à Amnesty International. Nombre de militants des droits humains sont détenus uniquement parce qu’ils s’expriment en faveur d’autres personnes. »

Golden Misabiko, le président de la section katangaise d’une organisation congolaise de défense des droits humains, a été arrêté par l’Agence nationale de renseignements (ANR) en juillet 2009, après la publication par son organisation d’un rapport faisant état de l’implication de membres des forces de sécurité dans des activités illicites d’extraction d’uranium fortement radioactif et d’autres minerais dans la mine de Shinkolobwe (province du Katanga).

Après être resté en détention pendant près d’un mois, il a été condamné à un an d’emprisonnement dont huit mois avec sursis pour « propagation de faux bruits », une condamnation que ses avocats tentent de faire annuler. Golden Misabiko a souffert de vives douleurs à l’estomac, de vomissements persistants et a subi un traumatisme psychologique à cause des conditions de détention exécrables, et il a dû payer les gardiens pour dormir dehors sur un morceau de carton et ne pas avoir à passer la nuit dans une cellule surpeuplée et crasseuse.

Porte-parole local et président d’une ONG de défense des droits humains à Kinshasa, Robert Ilunga Numbi a été interpellé par l’ANR et détenu au secret pendant neuf jours, en septembre 2009, après la diffusion par son organisation d’un communiqué de presse dénonçant les conditions de travail difficiles dans une entreprise de concassage de gravier à Kasangulu, dans la province du Bas-Congo.

En RDC, l’Agence nationale de renseignements, en particulier, procède fréquemment à l’arrestation et au placement en détention de défenseurs des droits humains, ainsi qu’à des manœuvres d’intimidation à leur encontre. Amnesty International reçoit régulièrement des informations faisant état d’actes de torture et d’autres mauvais traitements infligés dans les centres de détention de l’ANR.

« Les défenseurs des droits humains présents en RDC jouent un rôle essentiel pour attirer l’attention sur les violations des droits fondamentaux, mais l’aggravation du harcèlement rend plus difficile pour eux l’accomplissement de cette importante mission », a dit Andrew Philip.

Les figures de proue de quatre organisations de défense des droits humains situées à Lubumbashi, dans le sud-est du pays (province du Katanga), reçoivent des SMS anonymes de plus en plus menaçants depuis qu’ils ont mené, mi-septembre 2009, une campagne locale de soutien à Golden Misabiko, qui était alors en détention.

« Je ne sais pas combien de temps encore je pourrai supporter le stress et la souffrance psychique que suscitent ces menaces. Pourtant, chaque jour, je résiste à la tentation de revenir tout simplement à une vie normale, auprès de ma famille – car je refuse qu’on me contraigne à arrêter mes activités par des actes d’intimidation », a confié un défenseur des droits humains à Amnesty International.

Grégoire Mulamba, l’un des quatre chefs de file qui ont milité en faveur de Golden Misabiko, a été enlevé le 18 octobre 2009 alors qu’il rentrait chez lui après le travail. Le taxi collectif qui était censé le ramener s’est soudain écarté de son trajet habituel ; quand Grégoire Mulamba a objecté, l’un des passagers lui a enfoncé un revolver dans les côtes et lui a bandé les yeux. Lorsque le véhicule s’est immobilisé, 20 minutes plus tard, Grégoire Mulamba a cru qu’on allait le tuer. Au lieu de cela, il a été abandonné dans un cimetière, à la périphérie de Lubumbashi.

Craignant pour leur vie, les trois autres responsables de la campagne, Timothée Mbuya, Emmanuel Umpula et Dominique Munongo, ont fui Lubumbashi fin septembre 2009. Ils y sont tous les trois revenus en octobre afin de poursuivre leur action en faveur des droits humains, malgré un flot de plus en plus soutenu de menaces de mort.

Des défenseurs des droits humains congolais ont révélé à Amnesty International que le harcèlement et les arrestations dont ils sont victimes ont fortement augmenté tout au long de 2009, ce que les observateurs des Nations unies présents dans le pays ont également signalé.

Un certain nombre d’États se sont dits préoccupés face à la situation des défenseurs des droits humains en RDC et ont fait des recommandations à ce pays lors de son examen périodique universel, qui a eu lieu à Genève, en décembre 2009, sous l’égide des Nations unies. L’examen périodique universel est l’occasion, pour le Conseil des droits de l’homme, de passer en revue le bilan de chacun des États membres en matière de droits humains. Chaque pays est contrôlé tous les quatre ans afin de veiller à ce que tous respectent l’ensemble des obligations qui leur incombent dans le domaine des droits humains. La RDC a, depuis, fait savoir qu’elle est d’accord avec les recommandations émises lors de l’examen périodique universel, qui l’invitent à « prendre des mesures supplémentaires pour la protection des droits des défenseurs des droits humains […] », à « veiller à ce que les infractions et les atteintes commises à l’encontre de journalistes et de défenseurs des droits humains fassent l’objet d’enquêtes efficaces et de poursuites » et à « adopter un cadre juridique efficace pour la protection des militants des droits humains conformément à la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme ». Amnesty International exhorte le gouvernement à mettre rapidement ces changements en œuvre, aussi bien en droit qu’en pratique.

17 février 2010

RDC : Muzito remanie à minima

Discret remaniement ministériel en vue en République démocratique du Congo (RDC). Les postes vacants seront remplacés, le CNDP devrait faire son entrée au gouvernement... mais le Premier ministre Adolphe Muzito, sur un siège éjectable depuis plusieurs mois, devrait rester en poste.

Image 1.pngOn nous annonçait de grands boulversements... ce devrait être un petit remaniement. Adolphe Muzito doit, contre toute attente, sauver sa tête et les quelques ministres partants seraient réquisitionnés pour préparer les élections de 2011 dans le camp présidentiel. Quelques noms circule déjà à Kinshasa. On parle notamment de Matungulu aux finances publiques. Les ministères vacants seront pourvus de nouvelles têtes pour remplacer Adolphe Lumanu, Joseph Lisikita, André-Philippe Futa et Barthélémy Botswali. Il y aura également l'indroduction dans le nouveau gouvernement  de membres  du CNDP... mais le remaniement devrait s'arrêter là.

A Kinshasa, on pense que "les ministres qui quitteront le gouvernement auront mission d'aller redynamiser leurs partis respectifs dans le cadre de l'AMP en prévision des échéances électorales de 2011" selon La République.

S'il est reconduit dans ses fonctions, c'est donc une lourde charge qui attend Adolphe Muzito. Au programme : réduction de la dette extérieure, "booster" les 5 chantiers, stabiliser la situation sécuritaire à l'Est... et surtout... préparer la campagne électorale de son patron, Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

16 février 2010

RDC : Ces téléphones portables qui financent la guerre

Depuis plusieurs années, l'ONG britannique Global Witness dénonce l'exploitation des métaux contenus dans les téléphones mobiles et les ordinateurs pour financer le conflit en République démocratique du Congo (RDC). Global Witness veut une nouvelle fois tirer la sonnette d'alarme lors du Congrès mondial de la téléphonie mondiale qui se tient à Barcelone.

DSC03944 copie.jpgMalgré toute une série de rapports publiés par les Nations Unies sur les liens entre les minerais et la guerre en RDC, les entreprises qui réalisent des bénéfices colossaux grâce à la vente de téléphones mobiles et d'autres appareils électroniques ne font " pratiquement rien pour s'assurer que les composants de leurs produits ne proviennent pas de régions contrôlées par des groupes armés " assure Global Witness.

" Il est grand temps que les entreprises du secteur de l'électronique démontrent qu'elles prennent au sérieux l'élimination des minerais du conflit de leurs chaînes d'approvisionnement ", a déclaré Daniel Balint-Kurti, le chargé de campagne pour Global Witness. " Cela signifie qu'il leur faut exiger des fournisseurs qui s'approvisionnent en minerais de RDC qu'ils déclarent exactement de quelle mine proviennent ces minerais, et effectuer des contrôles ponctuels et des audits afin d'appuyer ces déclarations. Si les entreprises ne peuvent s'assurer que leurs minerais ne participent pas au financement du conflit, elles ne devraient pas en acheter ".

Les principaux belligérants du conflit dans l'Est du Congo (RDC) - y compris la milice des FDLR, liée au Rwanda, et l'armée gouvernementale - contrôlent une large part du commerce lucratif de minerais servant à produire de l'étain, du tantale et du tungstène, ainsi que du commerce de l'or. Ces groupes commettent d'atroces atteintes contre la population civile, y compris des meurtres de masse, des viols, des actes de torture et un recrutement forcé.

Toujours selon Global Witness, " des sociétés internationales de transformation achètent des minerais à des comptoirs congolais, lesquels se procurent ces minerais dans des zones détenues par des groupes armés et des unités militaires. Les entreprises du secteur de l'électronique pourraient contribuer à éliminer cette pratique en exigeant des sociétés de transformation qu'elles prouvent que leurs produits ne participent pas au financement du conflit, faute de quoi la vente n'aura pas lieu. Cependant, peu de ces entreprises, pour ne pas dire aucune, n'a pris de telles mesures. Certaines affirment que leurs chaînes d'approvisionnement sont tout simplement trop complexes pour pouvoir être suivies de si près, mais les travaux de recherche menés par des ONG (organisations non gouvernementales) et des enquêteurs des Nations Unies indiquent que cet argument n'est pas valable ".

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a récemment adopté une résolution qui prépare le terrain en vue de l'imposition d'un gel des avoirs et d'une interdiction de déplacement envers les entreprises qui soutiennent des groupes armés dans l'est du Congo grâce au commerce illicite de minerais. Étant donné la réticence des entreprises internationales à assumer leurs responsabilités, Global Witness demande instamment au Conseil de sécurité de commencer à imposer ces sanctions ciblées à toutes celles qui n'auront pas mis de l'ordre dans leurs pratiques.

Pour Global Witness, " les marques de l'électronique et d'autres entreprises qui emploient des minerais du conflit se retrouve en face d'une alternative claire: démontrer leur leadership ou se retrouver confrontées à l'indignation du public. "

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15 février 2010

RDC : Clément Kanku, le nouvel homme fort de Jean-Pierre Bemba

Exit François Mwamba ? Jean-Pierre Bemba tente de reprendre la main sur son mouvement et impose une nouvelle tête : Clément Kanku. Bemba prépare déjà sa plateforme électorale et relance l'Union pour la Nation (UN). Le secrétaire général du MLC se retrouve ainsi dépossédé de toute autorité sur le parti de Jean-Pierre Bemba. Clément Kanku prend donc la tête de l'UN, avec pour mission de remettre de l'ordre chez les pro-Bemba... au cas où le "chairman" serait de retour pour la Présidentielle de 2011.

Image 1.pngSelon la presse locale, à Kinshasa, l’opposition est au bord du naufrage et la rupture serait comsommée entre le patron du MLC, Jean-Pierre Bemba (détenu à La Haye pour crimes de guerre) et François Mwamba, le secrétaire général du mouvement, resté à Kinshasa. Mwamba est accusé de ne pas avoir su tenir le MLC en l'absence du chef... et la déroute électorale en Equateur a fini par lui faire perdre le peu d'autorité qui lui restait.

Depuis sa prison de la Cour pénale internationale (CPI), Jean-Pierre Bemba essaie d'abord veinement de remettre de l'ordre au sein du MLC. Plusieurs réunions sont organisées à La Haye avec les caciques du parti... mais rien n'y fait. C'est alors qu'une solution apparaît en dehors du MLC. Jean-Pierre Bemba choisit de faire renaître l'Union pour la Nation (UN), sa machine de guerre électorale et place à sa tête un homme neuf : Clément Kanku. Objectif : réactiver les troupes bembiste... messe de suffrage, marche pacifique et meeting sont déjà programmés à Kinshasa. La campagne électorale est donc bel et bien commencée dans le camp Bemba. Reste à savoir si l'ancien vice-président congolais serait libre pour le scrutin... avec la CPI, rien n'est moins sûr.

Christophe Rigaud

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13 février 2010

RDC : Kouchner rencontre Thambwe Mwamba

Le 15 février, le Ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner rencontrera son homologue de République démocratique du Congo (RDC), Alexis Thambwe Mwamba. Cette visite fait suite à celle de Bernard Kouchner à Kinshasa, le 8 janvier dernier.

Afrikarabia logo.pngAu menu de cette rencontre, les relations bilatérales entre la France et la RDC, le point sur la situation dans la région des Grands Lacs et enfin, la délicate question de l'action de la MONUC en RDC. On ne doute pas que le ministre congolais en profitera pour plaider pour un retrait rapide des casques bleus de sa pays... Le Président Kabila souhaite en effet être fixé sur le départ de la MONUC avant les grandes festivités du 50ème anniversaire de l'indépendance de la RDC.

Christophe Rigaud

RDC : Le Katanga au bord de la crise de nerf

Depuis plusieurs semaines, le Sud du Katanga est sous tension. Des députés signataires d'une motion de défiance contre le questeur et deux ministres provinciaux suspectés de détournement, ont été passé à tabac, provoquant la fermeture de l'Assemblée provinciale. La gestion du président de l’Assemblée, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, est vivement contestée. Même si les principaux belligérants jouent l'appaisement à Lubumbashi, un fossé semble s'être creusé entre le Sud et le Nord du Katanga.

DSC02265 copie.jpgLes antagonismes entre le Sud et le Nord remontent à l’indépendance du pays. Le Sud, plus riche que le Nord grâce à la manne minière, prône un redécoupage territorial qui lui laisserait plus d’autonomie pour gérer ses gigantesques ressources (cobalt, cuivre...). Les Katangais du sud reprochent à ceux du nord de les marginaliser dans les différentes institutions. Les sudistes réclament de plus en plus fort la création des quatre provinces du Katanga prévue par la Constitution, mais l'échéance fixée au mois de mai prochain pour appliquer le processus de décentralisation ne sera pas tenue.

Dans ce contexte, des élus accusent le président Gabriel Kyungu wa Kumwanza de mal gérer l'Assemblée provinciale. Et pour eux, ce sont les jeunes de son parti qui les ont agressés. Pour l'heure l'enquête n'a rien rélévé. Le rapport des Sénateurs, conduits par l’ancien Procureur général de la République, Luwonge Kabindu Ngoy, est très attendu. Il doit proposer des pistes de règlement de la crise. L'un des  quatre parlementaires agressés, Banza Monga Tutu (RCD), a été blessé au couteau au visage et admis dans un hôpital de la ville.

Le président Joseph Kabila, dont la famille est originaire du Nord-Katanga, devra trouver rapidement un moyen de faire baisser la tension à Lubumbashi. La première réunion des notables de la province, mardi dernier, semble avoir calmé le jeu. Le Katanga évite, pour l'heure, de tomber dans le piège éthnique.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

 

06 février 2010

RDC-RWANDA : Un rapprochement pour rien ?

Après plus de 10 ans de conflits, la nouvelle alliance entre Kinshasa et Kigali pouvait laisser croire un retour à la paix au Kivu. En janvier 2009, un retournement d'alliance avait permis de neutraliser la rébellion de Laurent Nkunda, ancien allié du Rwanda et auourd'hui détenu par Kigali. Mais plus d'un an après, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est toujours le théâtre de violents affrontements entre groupes armés. Pour le chercheur Thierry Vircoulon, ce rapprochement est un échec.

Drapeau RDC 2.jpgDrapeau Rwanda.jpgDans un article publié par Alternatives Internationales (1), un chercheur de l'Institut français des relations internationales (Ifri) revient sur l'année écoulée au Kivu depuis l'arrestation du rebelle Laurent Nkunda. Un brusque renversement de situation, où les ennemis d'hier sont devenus les alliés d'aujourd'hui... la RDC de Joseph Kabila s'est en effet rapprochée du Rwanda de Paul Kagame. Les deux pays se sont retrouvés sur des objectifs communs : la neutralisation de la rébellion de Nkunda et la traque aux rebelles hutus des FDLR au Kivu.

Thierry Vircoulon porte un jugement sévère sur le bilan de se rapprochement. Même si Laurent Nkunda a effectivement été arrêté et si des opérations conjointes de chasse aux FDLR ont été mis en place (Umoja Wetu et Kimia II), les résultats sont "loin d'être à la hauteur" pour le chercheur français. Selon Thierry Vircoulon, "la traque aux FDLR a tourné court (...) et cette échec militaire coïncide avec l'absence de progrès dans la très attendue normalisation politique". L'ancien mouvement de Laurent Nkunda, le CNDP, attend toujours son intégration dans l'appareil décisionnaire congolais et son entrée au gouvernement. L'incorporation des troupes rebelles au sein de l'armée congolaise (FARDC) est tout aussi virtuelle et le CNDP continue de faire la loi dans ses fiefs (Masisi et Rutshru).

Pour ce spécialiste de l'Afrique, "l'histoire bégaie dans les Kivus (...) le processus de paix s'apparente en définitive à une pièce de théâtre maintes fois rejouée dont ni l'intrigue ni les rôles n'ont changé".

Christophe Rigaud

(1) "RD Congo : l'histoire bégaie dans les Kivus". Thierry Vircoulon - Alternatives Internationales - Décembre 2009.

 

03 février 2010

RDC : Le Katanga sanctionne 16 sociétés minières

La province du Katanga (RDC) tape du poing sur la table et interdit à seize compagnies minières d’exporter leurs minerais. Motif : ces entreprises ne consacrent pas assez de terres à l'agriculture. La sanction pourrait rapidement devenir problématique pour les acheteurs chinois.

Image 1.pngLa RDC est riche de minerais... de grands territoires... mais pas assez de terres agricoles. La Katanga cherche à améliorer sa sécurité alimentaire et limiter ses importations en nourritures diverses. Dernièrement, la province katangaise avait demandé au secteur minier de jeu : c'est à dire de consacrer une partie des terres à la production agricole. Ces sociétés devaient cultiver du maïs et du manioc sur 500 hectares. Mais pour la plupart, elles n'ont pas respecté leurs engagements. Le ministre de l’Agriculture de la province, Barthelemy Mumba Gama, a donc mis en place une interdiction d'exportation, qui touche 16 sociétés minières : la Compagnie minière du Sud-Katanga, Congo Loyal Will Mining, Cota Mining, Feza Mining, Golden African, JMT/MJM, Katanga Copper Co., Katanga Metals, Magma Minerals, Mehul Mining, MIEL International, Mining Yue, New Dathu Minerals, Rubamin SPRL, SARDC, et Volcano Mining.

Un coup dur pour la filière du cuivre et du cobalt, alors que les prix des matières premières repartent à la hausse... un dizaine de dollars fin 2008... plus de 20 dollars aujourd'hui.

Christophe Rigaud

31 janvier 2010

RDC : Nkunda extradé en 2010 ?

Le 1er mars prochain, le Rwanda doit porter le cas du rebelle Laurent Nkunda devant la cour suprême de Kigali. Une carte décisive va se jouer dans la capitale rwandaise pour l'avenir de l'ex-général congolais. Pour le ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende Omalanga, "il y a des chances que le problème de transfert en RDC de Laurent Nkunda se règle en 2010".

Afrikarabia logo.pngLe gouvernement congolais estime que le transfert de Nkunda ne dépend pas de sa volonté mais de celle du Rwanda, mais Lambert Mende croit "que ce dernier va régler ce problème". La RDC, qui avait salué l’arrestation de Nkunda le 22 janvier 2010 par le Rwanda, avait alors exprimé sa volonté de le voir extrader en République démocratique du Congo. Laurent Nkunda avait récemment déclaré à la presse qu’il avait accepté d’être transféré en RDC et qu’il avait confiance à la justice congolaise.

Placé depuis en résidence surveillée à Gisenyi (ville rwandaise frontalière de la RDC), l’ex-général a été depuis transféré à Kigali... un transfert qui pourrait finir de "sceller" le rapprochement stratégique du Rwanda avec la République démocratique du Congo.

25 janvier 2010

RDC : Naissance du RDPC

Une nouvelle plate-forme associative a été lancée à Paris le 21 janvier 2010. Les structures congolaises Union du Congo, Débout Congolais et la section Europe du Collectif des Organisations et des Associations des Jeunes solidaires du Congo-Kinshasa (COJESKI-RDC) ont décidé de créer le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).

Logo RDPC.pngLe RDPC a donné mandat à Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, Elvis Malwanga, président de Débout Congolais, Christophe Bintu (Coordonnateur pour l’Europe du COJESKI-RDC) et David Ngaba (Secrétaire général du CRID) afin "d'entamer des pourparlers à la fois avec d'autres structures congolaises désireuses d'un projet fédérateur pour la République Démocratique du Congo et toutes les personnes de bonnes volontés concernées par la paix dans la région des Grands Lacs".

La principale mission de cette nouvelle plate-forme est "de mettre en place un programme électoral en vue d'une alternative crédible lors des enjeux présidentiel et législatifs qui auront lieu en 2011 en République Démocratique du Congo".

24 janvier 2010

RDC : La paix s'achète-t-elle ?

L’opération "arme contre l’argent" débutera le 28 janvier dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Si la paix a bien un prix, s'achète-t-elle pour autant ?  Contre 50 dollars, Kinshasa espère lutter contre le trafic d’armes et inciter la population à rendre leurs armements.

DSC02372 copie.jpgA l'initiative du projet, on trouve le pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga : "je suis pasteur et je ne peux pas favoriser le trafic d’armes. Car, avec 100 dollars américains, un individu peut se procurer quatre armes à feu auprès des marchands d’armes dans cette contrée pour venir les échanger contre 400 dollars. C’est pourquoi nous avons réduit à 50 dollars américains". Le pasteur, qui préside l’ONG/PAREC (Programme oeucuménique de Paix, Transformation des Conflits et Réconciliation).

Pour le pasteur, "ce n’est pas l’argent qui compte mais plutôt la paix". L’opération sera menée, à partir du 28 janvier, dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et province Orientale, trois provinces de l’est de la RDC. C’est au Nord-Katanga (sud-est de la RDC) que le PAREC a initié pour la première fois l’opération d’échange arme à feu contre vélo. A moins d’une année de travail, l’ONG a réussi à récupérer près de 10.000 armes à feu, sans compter les munitions et autres effets militaires.

A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, plus de 300 armes à feu ont été récupérées lors d’une brève opération échange "armes à feu contre tôles", que l’ONG/PAREC a initiée dans cette ville. L’opération échange "arme à feu contre dollars américains" menée par la même ONG, pendant sept mois à travers les 24 communes de Kinshasa, a permis de recueillir près de 12.000 armes de guerre.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com