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22 novembre 2009

RDC : La MONUC change sa stratégie contre les FDLR

En plein débat sur le "retrait progressif" des casques bleus en République démocratique du Congo (RDC), le chef de la MONUC, Babacar Gaye, veut instaurer de "nouveaux modes d'action" pour lutter contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Après 9 mois d'opérations sans véritables succès, les Nations-Unies veulent changer de méthodes.

Logo MONUC.gifLe responsable militaire de la MONUC, le général Gaye, affirme qu'il serait "pertinent d'évaluer la situation et de mettre en place de nouveaux modes d'action." Et de poursuivre : "plutôt que de se lancer dans des opérations de contre-guérilla, qui demandent des capacités, des moyens qui ne sont pas entièrement entre les mains des Forces armées de la RDC (FARDC), il vaut mieux contrôler les zones dans lesquelles les FDLR venaient habituellement se ravitailler.". Un changement de stratégique qui intervient en pleine polémique sur le retrait de la MONUC de RDC, où son action est vivement critiqué : manque de résultats et exactions multiples de l'armée régulière soutenue par les casques bleus. Une prise de conscience et un changement de cap qui intervient sous doute... un peu tard.

Christophe Rigaud

20 novembre 2009

RDC : L'Equateur, nouvelle poudrière ?

Les affrontements continuent dans cette province de République démocratique du Congo (RDC). Les trois derniers jours de violence en Equateur ont fait 11 morts et plus d'une centaine en 15 jours. La région de Dongo vit désormais aux rythmes des combats entre les Lobala et les Boba, deux groupes linguistiques de la même communauté qui se disputent un territoire de pêche.

Carte Mbandaka.pngPour le HCR, ces violances ont entraîné le déplacement de plusieurs milliers de personnes au Congo-Brazzaville voisin. Le nombre de réfugiés pourrait atteindre les 37.000. Le gouvernement congolais, qui semble débordé par la situation, a demandé l'appui de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) mais certains députés provinciaux appellent l'Etat à réagir face à la dégradation de la situation.

Les derniers affrontements qui ont fait au moins 11 morts ces trois derniers jours se sont déroulés à Saba Saba dans les environs de Dongo à environ près de 300 kilomètres au nord de Mbandaka, le chef-lieu de la province de l'Equateur.

Les Lobala et les Boba qui se partageaient jusque-là les activités de pêches, semblent avoir remis en question leur gestion communautaire ce qui aurait déclenché les hostilités. Les Lobala sont désormais sorti de leur secteur et auraient avancé jusqu'à 60 kilomètres de leurs villages en direction de Buburu vers le sud.

Si le gouvernement a envoyé des éléments de la Police d'Intervention Rapide pour repousser les assaillants, certains députés provinciaux, comme le coordinateur de l'Alliance pour la majorité présidentielle (AMP), Jean-Faustin Mokoma ont appelé les autorités centrales à donner plus de moyens pour mettre fin aux tueries. Kinshasa semble pourtant rester impuissante face à ce déchaînement de violence, alors que la majorité des tueries ont été commises à l'arme blanche et non par armes à feu.

Christophe Rigaud

17 novembre 2009

RDC : Les FDLR décapités

Coup dur pour les rebelles hutus des FDLR. Son chef politique, Ignace Murwanashyaka et son second, Straton Musoni, viennent d'être arrêtés en Allemagne, soupçonnés de crimes de guerre et contre l'humanité.

Image 1.pngA 46 ans, Ignace Murwanashyaka est à la tête les FDLR depuis 2001 et vit depuis 1989 en Allemagne. Il est soupçonné, avec son adjoint, d'avoir coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet 2009 par les FDLR, qui regroupent quelque 5.000 rebelles hutu rwandais installés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), à la région frontalière du Rwanda.

Ce coup porté aux FDLR survient alors que ce mouvement politico-militaire est l'objet d'une pression diplomatique et militaire croissante dans le cadre du processus de Nairobi, lancé en novembre 2007 par la RDC et le Rwanda. Ce processus, soutenu par l'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis, vise le désarmement de gré ou de force de ces rebelles, puis leur rapatriement. Dans ce cadre, l'ONU encourageait vivement l'Allemagne à agir.

Les FDLR, dont le chef militaire est le général Sylvestre Mudacumura, ont été créées en 2001. Kigali accuse certains de ses membres d'avoir pris part au génocide de 1994, qui a surtout visé la minorité tutsi du Rwanda et fait près de 800.000 morts selon les Nations-Unis.


13 novembre 2009

RDC : Jean-Claude Baende emporte l'Equateur

Les résultats provisoires de l’élection provinciale en Equateur (RDC) annoncent la victoire de Jean-Claude Baende par 60 voix sur 108. Le gouverneur intérimaire remplacerait donc José Makila à la tête de la province, son colistier François Mokako serait nommé vice-gouverneur.

Image 1.pngJean-Lucien Busa obtient 28 voix et Gabriel Bolenge, 20 voix. Les autres candidats ont trois jours pour faire valoir leurs recours. Les résultats définitifs seront connus le 24 novembre prochain.

11 novembre 2009

RDC : Démission à la tête du CNDP

Désiré Kamanzi jette l'éponge. Le successeur de Laurent Nkunda à la présidence du Congrès Nationale pour la Défense du Peuple (CNDP) vient d'annoncer sa démission du mouvement rebelle, devenu parti politique après l'arrestation de Laurent Nkuda pour son ex allié rwandais. Désiré Kamanzi dénonce les lenteurs de la mise en oeuvre des accords de paix signés avec le gouvernement congolais il y a bientôt 1 an.

Logo CNDP.pngL'ex leader du CNDP explique dans un communiqué sa frustration et les atermoiements du processus de paix en République démocratique du Congo (RDC). Désiré Kamanzi constate "qu'après avoir signé les accords, nous avons demandé qu’il y ait tenue régulière du comité national de suivi, mais en vain. On s’est réuni une fois seulement à Kinshasa, deux fois à Goma, à la demande de la facilitation internationale. Personnellement j’ai réalisé que ça devenait une grande frustration de ma part". Selon radiookapi.net, "un membre du comité de suivi des accords de paix de Goma, ayant requis l’anonymat, a déploré cette situation et dénoncé la négligence du gouvernement à mettre en jeu des moyens nécessaires pour la mise en application de ces accords".

Les accords prévoyait l'arrêt des combats, la transformation des ex-groupes armés en partis politiques et l’intégration de leurs cadres dans la vie politique nationale. Des engagements que le CNDP attend toujours, même si l'ex rebellion a obtenu la libération de ses soldats prisonniers au mois de septembre dernier. L'intégration politique semble donc tarder... au risque de faire perdre patience à certains membres du CNDP.

Christophe Rigaud

08 novembre 2009

RDC : Mise au point du MPDC sur l'affaire Muamba

A Kinshasa, les menaces de mort à l'encontre du Secrétaire général du MLC, François Muamba, continuent de faire polémiques. Il y a quelques jours, AFRIKARABIA relatait les SMS menaçants qu'avait reçu François Muamba et ses craintes sur sa propre sécurité. Au centre de l'affaire, les messages signés de Joris Nkombe du MPDC (Mouvement Populaire de Défense du Congo) demandant la démission du Secrétaire général du MLC. Dans un droit de réponse, Joris Nkombe nie toute menaces de mort. Voici ses explications.

Logo MPDC.pngDans un communiqué du MPDC, Joris Nkombe réaffirme que, selon lui, François Muamba "n’est plus qualifié pour mener le combat de la libération. Et nous continuons a penser qu’il cache des choses aux Congolais". Mais Joris Nkombe rejette "avec force l’idée véhiculé de vouloir son élimination physique car il demeure dans le partie et est utile dans la grande stratégie qui regroupera l’ensemble de l’opposition parlementaire, extra parlementaire et la Diaspora". Toujours selon Joris Nkombe, contraindre à la démission François Muamba "ne veut nullement vouloir dire le tuer et neutraliser ne veut pas non plus dire tuer". Dont acte de ces déclarations.

Le MLC vit actuellement une période de turbulence intense. Les problèmes du mouvement semblent se concentrer sur François Muamba, qui doit gérer l'éloignement de Jean-Pierre Bemba (son leader, retenu en prison par la Cour pénale Internationale) et les radiations en cascade de candidats du MLC pour le scrutin provinciale en Equateur. François Muamba doit maintenant faire ses preuves et passer avec succès les élections provinciales de l'Equateur... en ne perdant pas ce fief historique du MLC. Si François Muamba réussi ce pari, il pourra sans nul doute arriver à asseoir son autorité. Sinon, le MLC risque de sombrer dans l'éclatement... en l'absence de Jean-Pierre Bemba.

Christophe Rigaud

RDC : La MONUC revient sur son bilan

Alain Leroy, le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de paix, vient de quitter Kinshasa après une semaine de visite en République démocratique du Congo (RDC). Objectifs : évaluer l'avancement du processus de paix. Selon Alain Leroy, la paix a connu "des avancées significatives". Un occasion de revenir sur la dernière année de mission de la MONUC en RDC.

Logo MONUC.gifAlain Leroy a tout d'abord souligné, lors de sa conférence de presse de départ, que "d'énormes changements ont été enregistrés dans le processus de paix en RDC par rapport à l'année dernière. J'étais venu l'année dernière exactement à la même période, c'est-à-dire début novembre. Et à l'époque, c'était une situation de crise, en particulier près de Goma lorsque le CNDP alors mouvement rebelle mené par Laurent Nkunda, actuellement assigné à résidence surveillée au Rwanda, était très menaçant. C'était une période de tension très forte. Evidemment je peux voir les grands progrès réalisés en un an. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à régler. Mais, on est vraiment sur la voie de sortie de crise. Et le pays est sur la bonne voie".

La lutte contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) connaît également selon lui des avancées. "Tout ce qui a été fait pour la stabilisation de l'est en appui du STAREC (Programme de Stabilisation et de reconstruction des zones sortant des conflits armés), je crois qu'il y a beaucoup d'éléments très favorables", a ajouté Alain Leroy. Selon lui, d'énormes progrès ont été également faits dans l'intégration des groupes armés au sein des Forces armées de la RDC (FARDC),mais il faudra encore beaucoup plus pour arriver à une véritable armée républicaine, professionnelle, et disciplinée.

Pour revenir sur le massacre de 62 personnes civiles à Lukweti imputé aux unités des FARDC, Alain Leroy a rappelé que "nous ne pouvons pas soutenir une unité qui porterait atteinte aux droits de l'Homme. Et là évidemment, cibler les civils est un acte extrêmement grave. Et nous avons à l'esprit la politique de " tolérance zéro" du président de la République. Nous avons suspendu immédiatement notre soutien à la 213ème brigade". Il a également indiqué qu'une enquête conjointe détaillée pour établir l'ensemble des faits a déjà été ouverte.

En guise de bilan, Alain Leroy est revenu sur le rôle de la MONUC auprès de la population : " les civils apprécient énormément la présence de la MONUC pour contribuer à se sentir rassurées et protégées. Le soutien à l'opération Kimia II reste important et la présence de la MONUC dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu reste essentielle". Alain Leroy a indiqué qu'il a eu une discussion sur le mandat de la MONUC avec le président de la RDC, Joseph Kabila. Selon nos informations, un accord aurait été trouvé pour "reconfigurer le mandat de la MONUC, afin de la concentrer à des tâches essentielles pour consolider la paix en RDC". Reste à savoir lequel.

Christophe Rigaud

05 novembre 2009

RDC : Le procès Bemba débutera le 27 avril 2010

Il faudra encore un peu de patience à Jean-Pierre Bemba. La Cour pénale internationale (CPI) vient de fixer au mardi 27 avril 2010 la date d'ouverture du procès dans l'affaire du Congolais Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes contre l'humanité commis en République centrafricaine entre 2002 et 2003.

DSC03857 copie.jpgJean-Pierre Bemba Gombo serait pénalement responsable, pour avoir effectivement agi en qualité de chef militaire, de deux crimes contre l'humanité (meurtre et viol) et de trois crimes de guerre (meurtre, viol et pillage), prétendument commis sur le territoire de la République centrafricaine au cours de la période comprise approximativement entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003.

Après son arrestation par les autorités belges, conformément à un mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire de la CPI, il a été transféré à la Cour le 3 juillet 2008. Il est actuellement détenu au quartier pénitentiaire de la CPI à Scheveningen, à La Haye.

Photo : Jean-Pierre Bemba en campagne - Kinshasa 2006 (c) Christophe Rigaud

04 novembre 2009

RDC : 25 contrats miniers seront révisés

Le vice-ministre des Mines, Victor Kasongo Shomary, envisage de résilier 25 contrats miniers avant le mois de décembre 2009. Le gouvernement congolais semble vouloir reprendre la main sur le secteur minier, trusté notamment par les entreprises chinoises. La République démocratique du Congo souhaite revoir les contrats qui ne lui permettent pas de réaliser des bénéfices.

DSC03955 copie.jpgLe ministère des Mines veut pouvoir consulter les études des entreprises concernées et se réserve le droit de "prolonger la date limite ou de retirer les permis". Le Vice-ministre veut "confier ces actifs miniers entre des mains capables".

photo : RDC 2006 (c) Christophe Rigaud

03 novembre 2009

RDC : Les 505 morts de Kimia II

Les massacres commis par les FARDC entre mars et août dernier au cours de l'opération Kimia II viennent d'être chiffrés par l'ONG Human Rights Watch (HRW). Triste bilan : au moins 500 civils ont été tué par les troupes régulières congolaises (FARDC). Des chiffres embarassants pour Kinshasa, qui les juge "irresponsables et criminels".

Human Rights watch logo.jpgHuman Rights Watch vient de rendre public son rapport sur les massacres de l'opération de sécurisation Kimia II. Selon Anneke Van Woudenberg, de l'ONG américaine, son enquête précise que « nous avons des informations des crimes de guerre commis par les soldats des FARDC. Cette fois-ci, on a des informations des massacres des civils dans la région de Nyabiondo et de Pinga au Nord-Kivu. Là, nous avons documenté au moins de 270 personnes tuées par les soldats des FARDC, la plupart en août de cette année. Mais, en fait maintenant, nous avons ici un total de, au moins 505 civils tués par les soldats des FARDC depuis le début des opérations Kimia II.»

Dans son rapport, HRW précise que "la plupart des victimes des massacres d’août dans les villages de Mashango et de Ndoruma étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. D’autres avaient été découpées à coups de machette, battues à mort avec des gourdins ou bien abattues au moment où elles tentaient à s’enfuir". D’après la chercheuse de l’ONG, dans tous les cas documentés, les soldats FARDC prenaient les civils comme des collaborateurs des FDLR ou de leurs alliés. Human Rights Watch accuse également dans le même communiqué les FDLR d’avoir tué de leur côté au moins 630 civils dans la même région et durant la même période.

Le ministre de la Communication et Media et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qualifie le rapport de HRW de « non seulement illégitime, mais irresponsable et même criminel.» Il explique que les FARDC, une armée nationale d’un pays souverain, sont en train d’exercer leurs devoirs constitutionnels de sauvegarder le pays d’une attaque terroriste des groupes étrangers, définis comme tel par le droit internationale. Pendant ce temps, fait remarquer Mende, « ces messieurs de Human Rights Watch s’amusent, parce qu’ils veulent conserver leurs débouchées humanitaires dans ce pays, à démobiliser la communauté internationale pour que le Congo reste cette jungle où l’on se tue à souhait et où l’on a besoin de Zorro et de Tarzan, comme ces messieurs de Human Rights Watch.»

31 octobre 2009

RDC : Kinshasa sauve une fois de plus le soldat Ntaganda

Le gouvernement congolais ne remettra pas à la Cour pénale internationale (CPI) l'ex-chef rebelle Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre. Son porte-parole, Lambert Mende, précise que "les chicaneries autour des poursuites à engager sans délai sont de nature à infliger à ce pays fragile un remède pire que le mal". Pour Kinshasa, livrer Ntaganda compromettrait les chances de paix au Kivu. Ntaganda sauve sa tête une fois de plus... jusquà quand ?

Image 3.pngLe président Joseph Kabila avait prévenu : "la paix et la sécurité du Nord-Kivu passent avant toute chose", quitte à protéger un criminel de guerre. Depuis le début de l'année les pressions de la communauté internationale se sont multipliées, demandant au gouvernement de République démocratique du congo (RDC) de leur remettre Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré au grade de général dans l'armée congolaise. Officiellement assigné à des fonctions non opérationnelles, en réalité Ntaganda est un des responsables de la campagne Kimya II, engagée par les forces armées congolaises (FARDC) contre les rebelles hutus encore présents au Kivu.

27 octobre 2009

RDC : Les faux documents de l'affaire de Dieuleveult

La thèse du meurtre de Philippe de Dieuleveult a du plomb dans l'aile. Il y a un an, la revue XXI, affirmait que l'animateur français, n'était pas mort de noyade dans les rapides d'Inga (RDC), mais avait été assassiné par les services secrets zaïrois de l'époque. Un procès verbal d'audition révélait les mobiles suposés du meurtre : Philippe de Dieuleveult était un membre des services secret français (DGSE)... en mission. Or, une enquête française vient de démontrer que le document est un faux. Un document, acheté 150 dollars par la journaliste de la revue XXI.

Image 5.pngDans son enquête de 2008, le magazine XXI affirmait que le 8 août 1985, deux jours après la disparition officielle des sept membres de l'expédition "Africa Raft" près de la centrale électrique d'Inga, Philippe de Dieuleveult était interrogé à Kinshasa par un commandant de la "Division spéciale présidentielle" (DSP), la garde personnelle du président Mobutu. Le PV (procès verbal) de l'audition était même reproduit dans la revue.

Mais une enquête du parquet de Paris vient de conclure que e document "n'est pas authentique". Une information confidentielle publiée par le site du Point.fr. Pour les enquêteurs, la signature de Philippe de Dieuleveult qui figure sur ce document "a été scannée, puis rehaussée à l'encre". D'autres incohérences ont été relevé par les policiers, comme la mention d'un tournage de l'émission "La chasse au trésor" au Tchad... émission qui n'a jamais été tourné. Une "erreur" sur le nombre des enfants de l'animateur français au moment des faits est également présente sur le PV d'audition... autant d'informations qu'auraient pu vérifier la journaliste Anna Miquel avant la publication de l'article.

La journaliste de XXI reconnaît avoir acheté ces documents pour environ 150 dollars mais assure qu'ils "contenaient des informations précises et crédibles" qu'elle n'avait "aucun moyen de faire expertiser". Pour Anna Miquel, le doute subsiste : "cela ne remet en question ni la thèse de l'assassinat ni la qualité de mon enquête". Affaire à suivre.

Christophe Rigaud

Photo : fleuve congo 2005 (c) Ch. Rigaud

24 octobre 2009

RDC : Le procès Bemba prévu début 2010

C'est du côté de Bangui, la capitale centrafricaine, qu'il faut regarder pour comprendre que la tenue du procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) est imminente. Une opération de séduction et d'information à grande échelle est en effet lancée ce mois-ci, en Centrafrique, par la CPI. Une importante campagne télévisée vise à s'assurer de la collaboration de la population à l'enquête contre de l'ex leader congolais et à faire accélérer le procès. Plusieurs sources, proches de l'enquête, confirment que le procès de Jean-Pierre Bemba débuterait au premier trimestre 2010.

DSC03995 copie.jpgLa coïncidence est en troublante. Comment expliquer le démarrage de cette campagne de sensibilisation de la population, si ce n'est pour annoncer le prochain procès de Jean-Pierre Bemba ? Dans cette instruction, de nombreux témoignages importants sont encore attendus et la CPI cherche ainsi à éviter les désistements et rétractations de dernière minute. Ce programme de sensibilisation est aussi destiné à recueillir de nouveaux témoignages au sein de la population, principale victime des exactions imputées aux troupes de Bemba.

Rappelons que le leader du MCL et ancien vice-président de République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis par sa milice entre 2002 et 2003 en République centrafricaine. A l'époque, les troupes de Jean-Pierre Bemba étaient venues en aide au président Ange-Félix Patassé. Patassé est pourtant le grand absent du procès. Mais les centrafricains ne voient pas comment Ange-Félix Patassé pourraient échapper au procés Bemba... au moins en tant que témoin. En Centrafrique, on ne comprend en effet pas pourquoi la justice internationale s'en prend au Congolais Bemba, alors que celui qui l'a invité à venir se battre dans le pays, n'est pas inquièté.

Tous les efforts de communication de la CPI n'arriveront donc pas à masquer les ambiguïtés de l'affaire Bemba. Alors qu'Ange-Félix Patté, de retour dans son pays, sera libre de revenir aux affaires en se présentant aux élections présidentielles de 2010 en Centrafrique ; Jean-Pierre Bemba, va bientôt entamer sa deuxième année en prison, loin des préparatifs de la présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo.

Christophe Rigaud

photo : Jean-Pierre Bemba à Kinshasa en 2006 (c) Christophe Rigaud

23 octobre 2009

RDC-ANGOLA : Vers une guerre du pétrole ?

Les incursions de l'armée angolaise en République démocratique du Congo (RDC) se suivent... et se ressemblent. Des soldats angolais occupent depuis quelques jours le territoire de Tshela, au Bas-Congo, à 200 km à l'ouest de Matadi. Des ONG locales demandent une réaction du gouvernement congolais... en vain pour le moment.

Image 1.pngLes villages de Mbata Yema et Kata Kangu ont été vidé de leurs habitants. La population a fui les incursions répétées de l’armée angolaise. Des militaires angolais patrouillent régulièrement dans cette zone, a indiqué une ONG locale. Selon l'Unapadec, "les villageois ne vont plus dans leurs champs depuis plus d’une semaine, par crainte de la présence des militaires angolais. Ces soldats ont installé leur campement précisément dans les forêts des villages Kata Kangu et Kikwango Mbemba". Ces incursions armées à répétition au Bas Congo affectent la production agricole. "Celle-ci a diminué et déjà la malnutrition s’installe", selon un responsable de l’Unapadec.

Vendredi, radiookapi.net essaie de joindre des hauts responsables du gouvernement congolais, qui affirment "n’avoir pas reçu de rapport sur une quelconque incursion des soldats angolais dans la province du Bas Congo, promettant toutefois de vérifier cette information". Ces responsables congolais veulent d'abord vérifier les faits sur le terrain, "il y a tellement des rumeurs qui circulent dans ce pays".

Depuis février 2007, les incursions angolais se suivent à rythme régulier. Le conflit frontalier qui oppose l'Angola à la RDC est abordée en octobre 2007, où des experts congolais, angolais, portugais et belges se retrouvent à Bruxelles pour traiter le dossier. En mars 2009, une autre incursion angolaise est signalée dans les villages de Sava Ina et Kuzi.

Les raisons du conflit sont à chercher dans l’exploitation du pétrole aux larges de l’océan Atlantique. L’Angola ne semble pas apprécier la délimitation des espaces maritimes de la RDC. Une mission permanente de l’Angola auprès des Nations unies l’a fait savoir : "le gouvernement angolais rejette la délimitation unilatérale de toutes les zones maritimes, y compris le plateau continental et demande l’application des règles du droit international, et l’application de la jurisprudence internationale en la matière ". Seule une vraie négociation bilatérale entre la RDC et l'Angola peut maintenant éviter le pire : l’ouverture d’un nouveau front à l’ouest, entre la RDC et l’Angola.

Christophe Rigaud


20 octobre 2009

RDC : Union du Congo relance le débat sur la nationalité

Dans un communiqué, Union du Congo demande le respect "des droits civiques des Congolais de l'extérieur et le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d'origine". Le problème de la nationalité congolais sera sans doute l'un des thèmes majeurs de la présidentielle de 2011. Qui pourra voter ? Qui pourra se présenter ? Pour Union du Congo, un texte législatif doit être envisagé pour permettre à la diaspora d'exister enfin sur l'échiquier politique congolais.

Dessin Gaspard Hubert Lonsi Koko.pngDans ce texte, Union du Congo revient sur l’alinéa 3 de l’article 10 de la Constitution congolaise, qui stipule : « Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement République Démocratique du Congo) à l’indépendance ». Union du Congo, fait remarquer ensuite que la République démocratique Congo (RDC) n’a "ni invalidé l’élection des étrangers d’origine congolaise lors de précédents scrutins, ni interdit aux non Congolais d’occuper des postes de responsabilité dans la fonction publique après avoir pris connaissance de ces cas non conformes à l’alinéa 1 de l’article 10 de la Constitution".

Il est temps, déclare la formation politique, "de lever les obstacles techniques qui privent les Congolais de la diaspora de leurs droits constitutionnels et de modifier l’alinéa 1 de l’article 10 de la Constitution congolaise". L'organisation menée par Gaspard-Hubert Lonsi Koko demande donc à Évariste Boshab, président de l’Assemblée nationale, "de proposer très prochainement aux honorables parlementaires le débat en vue de l’adoption des dispositifs relatifs :
– d’une part, au droit de vote et d’éligibilité des Congolais de la diaspora aux élections législatives, sénatoriales et à l’élection présidentielle ;
– d’autre part, à la reconnaissance de la double nationalité aux Congolais d’origine détenant une nationalité d’un pays étranger".

Rappelons enfin, que Gaspard-Hubert Lonsi Koko s'est dernièrement déclaré candidat aux prochaines élections présidentielles de 2011 en RDC. Et comme de nombreux congolais de la diaspora, l'alinéa 3 de l'article 10 de la Constitution congolaise, pourrait lui fermer les portes du scrutin. En dehors du cas personnel de monsieur Lonsi Koko, une vraie clarification sur les droits civiques des Congolais de l'extérieur, serait salutaire et apaiserait, sans nul doute, le débat.

Christophe Rigaud

17 octobre 2009

RDC : Nkunda sans nouvelle de Kagame

Les avocats de Laurent Nkunda n'en reviennent toujours pas. Depuis début octobre, ils sont toujours sans nouvelle de leur demande de rencontre avec le président rwandais, Paul Kagame. Mais plus inquiètant pour eux, la Haute Cour Militaire de Kigali vient récemment de refuser de donner suite à la requête de mise en liberté de l'ex chef rebelle congolais. Devant le "silence radio" de Kigali, la défense de Laurent Nkunda dénonce l'obstruction du Rwanda en "violation avec les droits fondamentaux" du prévenu. L'encombrant général rebelle semble donc bel et bien condamné à rester en prison, alors que Kigali et Kinshasa poursuivent leur délicat rapprochement diplomatique.

Image 1.pngSelon les avocats de Laurent Nkunda, le Président de la Haute Cour Militaire a refusé de convoquer une audience pour juger la requête de mise en liberté de Laurent Nkunda, sous prétexte "qu’une autre juridiction est déjà saisie de l’affaire". Après de nombreuses demandes de remise en liberté, les avocats du prévenu estiment que "de nouveau, les droits fondamentaux de Laurent Nkunda sont violés car la justice rwandaise refuse de se prononcer sur la légalité de sa détention".

La défense de Laurent Nkunda ont donc l’intention de s’adresser à la Cour Suprême de la République du Rwanda, la plus haute juridiction au pays. L'avocat de l'ex rebelle se dit "très déçu par la tournure des évènements. Dans un pays qui se dit gouverné par la règle de droit, les tribunaux doivent protéger les libertés individuelles, ce qui n’est manifestement pas le cas ici. Cela dit, je ne suis pas découragé pour autant, il nous reste la Cour Suprême et j’ai confiance qu’elle acceptera de se prononcer sur la détention illégale de Laurent Nunda".

Christophe Rigaud

11 octobre 2009

RDC : Premières représailles angolaises

L'Angola vient de suspendre les vols de sa compagnie aérienne nationale (TAAG) vers la République démocratique du Congo (RDC). Voici sans aucun doute les premières représailles de Luanda face à l'expulsion de milliers d'Angolais en situation irrégulière en RDC. Expulsion, qui faisait elle-même suite à une mesure similaire prise par Kinshasa.

Drapeau Angola.gifPour le journal 'Le Palmarès', " la tension est encore montée d'un cran entre les deux voisins aux relations parfois tendues. Pour anodin que cela puisse paraître, le geste constitue tout un message dans le cadre de la diplomatie ". Le gouvernement angolais avait exprimé son inquiétude, face à la décision des autorités congolaises d'expulser, sans distinction, des Angolais qui résident légalement sur leur territoire, dont bon nombre depuis plusieurs décennies.

Le ministre des Relations extérieures, Assunçao dos Anjos, expliquait qu'"il a été décidé de suspendre les vols de la compagnie aérienne angolaise (TAAG) à destination de la RDC jusqu'à la clarification de la situation". Kinshasa avait annoncé fin septembre avoir entamé une opération d'expulsion de clandestins, notamment originaires d'Angola, de la province du Bas-Congo (sud-ouest). Cette mesure avait été prise en réponse à l'expulsion de plusieurs milliers (de 16 000 à 25 000 selon les sources) ressortissants congolais en séjour illégal en Angola, en provenance "majoritairement" de l'enclave du Cabinda.

06 octobre 2009

Rwanda : Le "boucher de Butare" sous les verrous

Idelphonse Nizeyimana, l'un des principaux oraganisateurs présumés du génocide de 1994 au Rwanda, vient d'être arrêté à Kampala, la capitale ougandaise. Après 15 ans passés dans les forêts de République démocratique du Congo (RDC), Nizeyimana a été interpellé par des agents d'Interpol avec un faux passeport.

Logo TPIR.jpgIdelphonse Nizeyimana est détenu dans la capitale ougandaise et doit maintenant être transféré au TPIR à Arusha, en Tanzanie. Il était recherché pour génocide, complicité de génocide, ainsi qu'incitation directe et publique à commettre un génocide. Une prime de cinq millions de dollars avait d'ailleurs été mise sur sa tête par les États-Unis.

D'après le TPIR, Nizeyimana et d'autres suspects étaient à l'origine des listes d'intellectuels et de responsables tutsis pour des exécutants du génocide. Il aurait également établi des barrages routiers où des Tutsis furent massacrés, et il aurait fourni des armes ainsi que des moyens de transport aux miliciens. L'homme est accusé d'être l'un des principaux protagonistes et exécutants des massacres dans la préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda, où on le surnommait « le boucher de Butare ».

On se souvient qu'en août dernier, l'ex-maire de Kivuma, Grégoire Ndahimana avait lui aussi été arrêté après 15 années de fuite. Onze autres suspects importants sont toujours activement recherchés.

Christophe Rigaud

03 octobre 2009

RDC : Kamitatu fait vaciller Muzito

La dernière sortie musculée d'Olivier Kamitatu sur l'absence de résultats du Premier ministre Adolphe Muzito fragilise l'Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP). Alors qu'une motion de défiance menace Muzito, Joseph Kabila est-il prêt à débarquer son Premier ministre pour y placer Olivier Kamitatu ?... au risque de briser son alliance avec le Palu.

Drapeau RDC 2.jpgLes déclarations d'Olivier Kamitatu, le 19 septembre dernier font tanguer l'AMP. En demandant l’évaluation de l’action de l’AMP, le ministre du Plan dont le groupe parlementaire à l’assemblée nationale, représente une quarantaine de députés, lance les grandes manoeuvres politiques, avec en ligne de mire les présidentielles de 2011. La fronde de Kamitatu répond aux préoccupations de nombre de parlementaires de la Majorité présidentielle... à savoir un manque de considération des hiérarques de l'AMP et l'impression de devoir d'être perpétuellement aux ordres. Kamitatu pose aussi le problème de la répartition des postes gouvernementaux parmi les alliés de l'AMP et souhaite clairement un rééquilibrage des forces.

L'actuel premier ministre Muzito devra, pour sa part, répondre aux préoccupations des députés et faire face à une motion de défiance. Un vote capital pour Adolphe Muzito, qui demandera sûrement la confiance au gouvernement. En cas d'échec, on ne voit pas comment Muzito pourrait rester à son poste. La question de son remplacement par Olivier Kamitatu semble bel et bien se poser. De plus, un dernier ajustement gouvernemental devra s'effectuer après la vacance d'Adolphe Lumanu et le décès d'André-Philippe Futa.

Christophe Rigaud

RDC : Les avocats de Nkunda veulent voir Kagame

Les avocats de Laurent Nkunda viennent de formuler une nouvelle demande de rencontre avec Paul Kagame, Président de la République rwandaise. Arrêté depuis le 22 janvier 2009, l'ex général rebelle congolais est actuellement détenu par son ancien allié rwandais. La situation de Laurent Nkunda est d'autant plus inconfortable que le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ne savent plus que faire de l'encombrant général rebelle.

Image 1.pngLes avocats de l'ex leader du CNDP réaffirme que Nkunda est "détenu sans motif juridique par les Forces de défense du Rwanda (RDF), depuis le 23 janvier 2009". La défense du chef rebelle a tenté à plusieurs reprises de rencontrer la ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Justice du Rwanda... sans succès. L'avocat de Laurent Nkunda souhaite établir "un dialogue avec le Président Kagamé afin de trouver une solution à la situation" du prisonnier Nkunda.

D'autres démarches judiciaires sont poursuivies par la défense de Nkunda et notamment une requête de remise en liberté , déposée devant la Haute Cour militaire à Kigali. Cette requête concerne le Général James Kabarebe (Chef d'Etat-major des Forces rwandaises) à "titre d'officier responsable de la détention illégale de Laurent Nkunda Mihigo". Une date prochaine doit être fixée pour l'audition de cette requête.

Christophe Rigaud

07 septembre 2009

Gaspard-Hubert Lonsi Koko en course pour la Présidentielle de 2011

Image 1.pngDans une interview au journal Le Potentiel, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, se déclare candidat pour l'élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Depuis Paris, Gaspard-Hubert Lonsi Koko veut incarner la société civile et porter "haut et fort les valeurs humanistes". Un parcours semé d'embûches.

La course est lancée pour les Présidentielles congolaises de 2011 et de nombreux candidats sont déjà sur la ligne de départ. Mais la candidature de Gaspard-Hubert Lonsi Koko possède une originalité : elle vient de France et pose de nombreuses questions sur le statut de  nationalité congolaise.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko affirme être soutenu par la diaspora congolaise et promet de se rendre prochainement à Kinshasa aux côtés de ses partisans. Dans son interview, le futur candidat tacle les 5 chantiers de Joseph Kabila, qu'il qualifie de "coquille vide". Gaspard-Hubert Lonsi Koko souhaite "établir l’ordre républicain, (...) renforcer l’autorité de l’État à travers le territoire national et à sécuriser (les) frontières".Le candidat d'Union du Congo préconise enfin "une répartition plus juste des charges publiques à l’aide d’une réforme fiscale courageuse".

Comme pour se convaincre lui-même, Gaspard-Hubert Lonsi Koko veut "rendre aux Congolais de la diaspora leurs droits civiques en leur accordant le droit de vote et d’éligibilité aux élections législatives, sénatoriales et à l’élection présidentielle". Et veut privilégier "le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine afin de mieux consolider la cohésion nationale". Il demande donc au Parlement de "modifier l’article 10 de la Constitution pour réintégrer sans aucun préjudice les Congolais d’origine détenant une nationalité étrangère". On l'aura compris, deux problèmatiques jalonnent cette candidature. Premier handicap : Gaspard-Hubert Lonsi Koko devra se faire accepter comme candidat de la dispora ne vivant pas en RDC. Et deuxième handicap, la nationalité du candidat :  pourra-t-il se présenter à ces élections puisque la double nationalité n'existe pas en République démocratique du Congo (RDC) ?

Christophe Rigaud