29 mai 2011
RDC : Les députés rejettent les modifications électorales du gouvernement
Si la nouvelle loi électorale congolaise est adoptée, les principaux changements souhaités par le gouvernent ont été rejetés par les députés… opposition et majorité confondues. Une première à l'Assemblée nationale de République démocratique du Congo (RDC).
Dans la douleur, l'Assemblée nationale congolaise vient donc d'adopter la nouvelle loi électorale concernant les nombreux scrutins prévus en RD Congo entre le 28 novembre prochain et la mi-2013. Adoptée par 363 voix sur 500 élus, la nouvelle loi ne tient pas compte des différentes innovations que souhaitait apporter le gouvernement congolais. Les députés de l'opposition, mais aussi de la majorité ont notamment refusé le seuil d'inéligibilité de 10% des voix pour qu'une liste puisse obtenir un siège. Pour de nombreux députés, cette nouvelle règle éliminerait de nombreux petits partis de la représentation nationale (il y a plus de 300 partis politique en RDC). Comme pour les élections de 2006, l'élection des députés se déroulera donc au scrutin proportionnel intégral.
Comme en 2006 ensuite, les députés ont rejeté le passage de 4 à 24 communes pour la ville-province de Kinshasa. La capitale restera donc une commune à 4 circonscriptions correspondant aux quatre districts administratifs de la ville. A quelques mois de la fin du mandat du président Joseph Kabila, certains députés de la majorité présidentielle se sont donc "lâchés" pour clairement exprimer leur désaccord avec la nouvelle loi électorale proposée par le gouvernement. Une fronde sans grande conséquence, mais qui montre la certaine fébrilité qui règne dans le camp majoritaire à l'approche du scrutin.
Le projet de la nouvelle loi électorale passera ensuite devant le Sénat pour une deuxième lecture, avant sa promulgation par le président de la République.
Christophe Rigaud
23:09 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
25 mai 2011
RDC : Kinshasa interdit le parti Bundu dia Mayala (BDM)
Après l'interdiction du mouvement politico religieux Bundu dia Kongo (BDK) en 2008, sa vitrine politique, le Bundu dia Mayala, n'est plus autorisé à fonctionner. Le parti du député Ne Muanda Nsemi est accusé par Kinshasa d'être à l'origine des violences qui ont enflammé la province du Bas-Congo en 2007. Toute activité du BDM est désormais illégale sur l'ensemble du territoire congolais et ce, à quelques mois des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC) prévues en novembre 2011.
C'est à Matadi, fief du Bundu dia Mayala (BDM), que la ministre et porte-parole du gouvernement, Marie-Ludovic Manoka Nzuzi, a annoncé l'interdiction du parti politique BDM, le nouveau parti politique du député Ne Muanda Nsemi, né après l'interdiction du Bundu dia Kongo (BDK) en 2008. Le BDK est accusé par le gouvernement de Kinshasa d'avoir mis à feu et à sang la province du Bas-Congo dans des affrontements très violents avec la police. Le BDK affirme avoir été victime d'une répression féroce des autorités congolaises : au moins cent personnes sont mortes durant ces violences. Il faut dire que le BDK fait peur à Kinshasa. Le parti politico-religieux de Ne Mwanda Nsemi prône en effet la restauration de l'ex-royaume Kongo qui comprenait l'actuel Bas-Congo, une partie de l'Angola, du Congo voisin et du Gabon.
Après les insurrections de 2007 et 2008 au Bas-Congo, le BDK a été radié de la liste des partis politiques agréés par la République démocratique du Congo (RDC). Depuis, une nouvelle structure avait vu le jour : le Bundu Dia Mayala (BDM). Ce parti représentait l'aile politique du BDK de Ne Muanda Nsemi, toujours membre du Parlement national congolais. Mais au Bas-Congo, les réunions du BDM sont interdites par le gouverneur de la province et le non-agrément du BDK par Kinshasa, place de fait les adeptes du mouvement dans une semi-clandestinité.
Depuis quelques jours, le BDM ne bénéficie plus de l’arrêté ministériel n°073/2010 du 15 février 2010 l'autorisant à exercer une activité politique. Une décision qui n'intervient pas n'importe quand : dans quelques mois la République démocratique du Congo (RDC) votera pour élire son président de la République. L'activisme "anti-kabila" du BDM n'était plus du goût des autorités congolaises. Son leader, Ne Muanda Nsemi, s'était notamment rapproché du principal candidat d'opposition, Etienne Tshisekedi.
Christophe Rigaud
22:26 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
RDC : Un responsable Interahamwe arrêté au Nord-Kivu
Bernard Munyagishari, ancien président des Interahamwe (milice extrémiste hutu) de Gisenyi (Rwanda), a été arrêté à Katchanga, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) par l'armée congolaise. Bernard Munyagishari était recherché par le Tribunal d'Arusha depuis 2005 pour génocide et crimes contre l'Humanité.
Bernard Munyagishari était l'un des dix fugitifs recherchés par la justice internationale (TPIR) pour leur implication présumée dans le génocide de 1994 au Rwanda. L' ancien président des Interahamwe de Gisenyi, dans l'Ouest du Rwanda), est soupçonné "d'avoir recruté, entraîné et dirigé les miliciens Interahamwe dans des tueries et des viols en série de femmes Tutsi à Gisenyi et au delà, entre avril et juillet 1994", selon le procureur du TPIR.
Ce présumé génocidaire a été arrêté à Kachanga dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). C'est une opération des forces armées de RDC en lien avec le tribunal d'Arusha qui a permis son arrestation à une date non confirmée par l'armée congolaise. Bernard Munyagishari est actuellement maintenu en détention dans la ville de Goma avant son transfert au TPIR d'Arusha.
Il reste encore 9 inculpés encore en fuite dont le plus recherché est Félicien Kabuga, le "financier du génocide". Rappelons que le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 a fait environ 800.000 morts.
Christophe Rigaud
21:49 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)
24 mai 2011
RDC: Troisième année de prison pour Jean-Pierre Bemba
Voici trois ans jour pour jour que le leader congolais Jean-Pierre Bemba a été arrêté à Bruxelles. Accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en Centrafrique entre 2002 et 2003, l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC) réclame sa libération provisoire, alors que son procès vient tout juste de débuter. L'hypothèse d'une possible candidature du président du MLC aux prochaines élections présidentielles de novembre prochain semble s'éloigner.
Trois ans après son arrestation, le procès de Jean-Pierre Bemba peine à commencer. Débuter fin 2010 après de multiples reports, la première phase des auditions est loin de s'achever : sur 800 témoins, seuls 40 ont déjà été entendus.
Autant dire qu'il paraît improbable que le leader du principal parti d'opposition institutionnel de RD Congo puisse se présenter aux élections présidentielles de novembre 2011. On se souvient que Jean-Pierre Bemba était arrivé au second tour de la présidentielle de 2006, avant de s'incliner face à Joseph Kabila.
Depuis son arrestation, que de nombreux observateurs qualifient de "procès politique" pour laisser le champ libre au président Kabila, Jean-Pierre Bemba a toujours laissé entendre qu'il se présenterait coûte que coûte au prochain scrutin... même en prison à La Haye. Il y a quelques semaines, son propre parti volait en éclat après la "destitution" contestée du secrétaire général du MLC, François Muamba par Thomas Luhaka. Une "dispute" qui avait déjà pour sujet la participation de Jean-Pierre Bemba au prochain scrutin.
L'impossible candidature
Depuis quelques jours, l'avenir politique de Jean-Pierre Bemba semble s'être subitement refermé avec la future loi électorale en examen à l'Assemblée nationale congolaise. Selon cette loi, tout candidat doit joindre à sa déclaration de candidature une photocopie de sa carte d’électeur. Pour obtenir sa carte d'électeur, la candidat Bemba doit être "enrôlé" dans un centre d'inscription... en République démocratique du Congo. Du fond de sa cellule, il paraît donc impossible à Jean-Pierre Bemba de se conformer à la loi électorale.
Pour l'instant, les supporters du "chairman" font valoir la présomption d'innocence de Jean-Pierre Bemba pour justifier une hypothétique candidature du leader du MLC, Jean-Pierre Bemba n'étant pas condamné. Mais visiblement la nouvelle loi électorale congolaise vient de donner un ultime coup d'arrêt à la carrière politique du sénateur Bemba.
Christophe Rigaud
Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com
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23 mai 2011
RDC : 39 ONG demandent l'aide d'Obama contre la LRA
Un an après la promulgation de la loi sur le désarmement de la rébellion de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), 39 organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme demandent au gouvernement américain de tenir ses promesses. Ces associations réclament une meilleure protection des populations en désignant un émissaire spécial, en renforçant les forces de maintien de la paix et en procédant à l'arrestation des chefs rebelles. Depuis 2008, la LRA a tué 2.400 civils et en a enlevé 3.400 autres.
39 ONG internationales, dont Human Rights Watch, se rappellent au bon souvenir du président Barack Obama. En mai 2010, le président américain avait signé une loi bipartite sur le désarmement de la LRA et s'engageait à protéger les populations civiles des exactions de la rébellion de Joseph Kony. Pour cette coalition d'ONG, l'adoption de cette loi avait suscité un espoir pour toute l'Afrique centrale. « Parmi nous, beaucoup croyaient que l’engagement pris par le Président Obama de s’attaquer à la menace incarnée par la LRA contribuerait à mettre enfin un terme à notre souffrance », a expliqué l’Abbé Benoit Kinalegu de la Commission catholique Justice et Paix de Dungu, dans le Haut Uélé, au Congo. « Pourtant, un an s’est écoulé et nous continuons à vivre dans la peur, les attaques de la LRA n’ayant montré aucun signe d’affaiblissement. »
La LRA originaire d'Ouganda terrorise la République démocratique du Congo (RDC), la République Centrafricaine et le Sud-Soudan depuis plus de 25 ans. Une rébellion dirigée par Joseph Kony, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen, tous trois recherchés par la Cour pénale internationale. La LRA sème la panique et la peur à chaque nouvelle attaque : massacres, viols, mutilations, enlèvements massifs d'enfants…
Selon Human Rights Watch (HRW), "depuis septembre 2008, la LRA a tué près de 2 400 civils et en a enlevé quelque 3 400 autres. Ces atrocités se poursuivent dans le nord de la République démocratique du Congo, dans l’est de la République centrafricaine et au Sud-Soudan. Au cours des quatre premiers mois de 2011, la LRA a mené au moins 120 attaques, tuant 81 civils et en enlevant 193 autres, dont de nombreux enfants. Sur ce total, 97 attaques ont eu lieu en RD Congo, chiffre qui représente presque la moitié du nombre total d’attaques signalé au cours de l’année 2010. Plus de 38 000 civils congolais ont été nouvellement déplacés en 2011 en raison des attaques de la LRA, venant gonfler les rangs des centaines de milliers de personnes de la région qui avaient déjà fui de chez elles". Les armées ougandaises et congolaises n'ont jamais pu venir à bout de Joseph Kony. Human Rights Watch estime "que les autorités de Kinshasa, et dans les régions affectées par la LRA n’ont cessé de minimiser la menace posée par la LRA, provoquant des protestations publiques et des tensions entre les autorités et les populations locales". De même pour l'Ouganda qui a proclamé à plusieurs reprises la défaite de la LRA… en vain.
Pour les 39 ONG signataires de l'appel au président Barack Obama, "une priorité doit être donnée à la désignation d’un émissaire spécial, au renforcement des forces de maintien de la paix et à l’arrestation des chefs rebelles".
Christophe Rigaud
22:16 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)
20 mai 2011
RDC : Paris contre la réduction de la MONUSCO
Paris redonne de la voix sur la situation en République démocratique du Congo (RDC). Alors que l'insécurité règne encore dans de nombreuses régions du pays et notamment à l'Est de la RDC, la France s'oppose à la réductions des effectifs de l'ONU sur le terrain à moins de 6 mois des élections présidentielles.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, ne juge pas appropriée la réduction de la taille de la Mission des Nations unies pour la République démocratique du Congo alors que le pays doit organiser des élections générales en novembre prochain. En 2010, les effectifs des casques bleus ont déjà décru d’environ 2 000 hommes, sous la pression de Kinshasa. Selon la France, la MONUSCO sera appelée à apporter un appui logistique à l’organisation des élections congolaises en plus de sa contribution à la sécurisation de l’Est du pays.
Pour Bernard Valero, «il importe dans ces conditions que la MONUCO dispose des effectifs nécessaires à la protection des civils. La France rappelle qu’elle sera attentive aux conditions d’organisation de ces élections qui devront être libres, transparentes, apaisées et crédibles». Une bonne nouvelle pour les ONG, la société civile et les organisations des droits de l'homme congolaises qui militaient de longues dates pour le maintien, voir le renforcement dans certaines zones, des casques bleus en RD Congo.
Christophe Rigaud
12:15 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
19 mai 2011
RDC : Une armée à reconstruire
Militaires indisciplinés, manque de formation, soldats sous-payés, salaires non-versés… la réforme de l'armée régulière de République démocratique du Congo (RDC) constitue l'un des défis majeurs pour gouvernement congolais. Un long processus de reconstruction est en cours, avec notamment le le soutien de l'Union européenne (UE), mais les exactions, les viols, les pillages des ressources naturelles continuent. Pour l'ancien commandant de l'Eusec en RDC, le général Pierre-Marie Joana, l'armée congolaise est surdimensionnée par rapport à ses moyens financiers.
On l'appelle, "l'armée inexistante de Joseph Kabila". Les 130 000 FARDC de l'armée régulières sont accusés des pires exactions (viols, pillages, trafic de minerais…), en plus d'être inefficace. Après 15 années d'un conflit sans fin, l'armée congolaise n'a toujours pas réussi à stabiliser l'Est du pays en proie à de nombreux groupes rebelles et ce, malgré l'appui de plus de 17.000 casques bleus en RD Congolais.
Lors d'un colloque à Paris, "Elections sous haute tension", le général Pierre-Marie Joana, commandant de l'Eusec en RDC entre 2005 et 2008, a dressé un triste état des lieux de l'armée congolaise. Pierre-Marie Joana, aujourd'hui à la retraite, estime que la RDC n'a pas les moyens suffisants pour entretenir son armée, composée de 130.000 hommes. Le général français relate un entretien en tête à tête avec le président Kabila, où celui-ci a estimé que la RDC avait les ressources pour financer seulement 70.000 hommes. Regardez un extrait de l'intervention du général Pierre-Marie Joana.
Interview du général Pierre-Marie Joana sur... par ChristopheRigaud
Christophe Rigaud
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23:48 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
17 mai 2011
RDC : "Le gouvernement a mal préparé les élections" selon Paul Nsapu Mukulu
Dans un colloque à l'Assemblée nationale française sur les enjeux du processus électoral en République démocratique du Congo (RDC), Paul Nsapu Mukulu a dénoncé les retards accumulés dans l'organisation des élections de 2011. Pour le président de la ligue des électeurs de RDC et secrétaire général de la FIDH, le seul coupable : c'est le gouvernement. "Les 5 chantiers, c'est bien, mais pourquoi ne pas avoir pensé à organiser correctement les élections ?" demande Paul Nsapu Mukulu.
Au cours du colloque "Elections sous haute tension" à l'Assemblée nationale à Paris, Paul Nsapu Mukulu s'est étonné que le gouvernement congolais n'est pas pris les mesures nécessaire pour organisation correctement les prochaines élections présidentielles de novembre prochain. Pour le président de la ligue des électeurs, le gouvernement avait 5 ans préparer le scrutin et "rien n'a été fait". De nombreux retards sont à déplorer dans le recensement de la population, l'enregistrement des électeurs, la mise en place de la Commission électorale, les moyens financiers nécessaire au scrutin, la sécurisation, la certification des résultats, l'accès aux médias des différents candidats… la liste est longue et Paul Nsapu Mukulu est inquiet : "ces élections sont organisées dans l'amateurisme, avec la complaisance de la communauté internationale.
A Paris, Paul Nsapu Mukulu a demandé le renforcement du mandat des des casques bleus de la MONUSCO, la sécurisation du scrutin, des candidats et des journalistes, un audit sur la travail de la Commission électorale (CENI), la traçabilité de "l'enrôlement" des électeurs et l'accès à la société civile de toutes ces informations. Regardez l'interview de Paul Nsapu Mukulu, il met en garde la communauté internationale contre les risques de contestations du scrutin.
Interview de Paul Nsapu Mukulu FIDH sur les... par ChristopheRigaud
Christophe Rigaud
Photo : Ch. Rigaud © www.afrikarabia.com
22:10 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
RDC : Les prochaines élections en débat à Paris
Atmosphère électrique à l'Assemblée nationale, où un colloque, co-organisé par le député Noël Mamère, dressait un état des lieux inquiétant du processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC). Autour de la table, de nombreux spécialistes ont pointé les fragilités et les dysfonctionnements de l'organisation des prochaines élections présidentielles et législatives fixées en novembre prochain. Des élections "à la limite de la faisabilité" pour le vice-président de l'International Crisis Group (ICG), Alain Délétroz, qui craint un retour de la violence, notamment à Kinshasa.
La première table ronde consacrée aux prochaines élections générales en RD Congo a sans doute été le moment fort du colloque "Elections sous haute tension" co-organisé par le député écologiste Noël Mamère à l'Assemblée nationale à Paris. Autour de la journaliste de RFI, Ghislaine Dupont, le Congolais Paul Nsapu Mukulu de la FIDH et président de la Ligue des électeurs de RDC, François Peyrecave, du Ministère des Affaires étrangères et Alain Délétroz, vice-président de l'International Crisis Group. L'ONG américaine vient de sortir un rapport très inquiétant sur l'impréparation et le manque de transparence des futures élections congolaises. L'International Crisis Group dénonce des élections "bâclées" qui pourraient "déraper dans la violence".
A l'Assemblée nationale, le vice-président d'ICG, Alain Délétroz, indiquait que le calendrier électoral "très en retard" était "à la limite de la faisabilité". L'ONG plaide pour "un accord sur un plan B" entre majorité et opposition, en cas de report du scrutin. Ecoutez les explications du vice-président d'International Crisis Group.
Interview d'Alain Délétroz (International Crisis... par ChristopheRigaud
Co-organisateur du colloque, le député français Noël Mamère souhaite sensibiliser la classe politique française et les médias à la situation dramatique de la République démocratique du Congo (RDC). Le député écologiste désire une implication plus forte de la France et de l'Union européenne en RDC, notamment dans l'organisation des prochaines élections. Regardez l'interview de Noël Mamère.
Interview de Noël Mamère sur la situation en RDC par ChristopheRigaud
Christophe Rigaud
Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com
21:17 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)
RDC : Moïse Katumbi arrête la politique
Visiblement déçu par la vie politique congolaise, Moïse Katumbi, le gouverneur de la riche province du Katanga, quitte la politique pour mieux se consacrer aux affaires et au football. Personnage atypique en politique, Moïse Katumbi jette l'éponge jusqu'à surprendre ses plus fidèles supporters.
On le donnait possible candidat aux prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), mais Moïse Katumbi préfère tout arrêter et mettre fin à sa carrière politique. Le bouillonnant gouverneur du Katanga est aussi un homme d'affaires avisé et visiblement, la vie politique ne lui donne pas entière satisfaction. Dans une récente déclaration, Moïse Katumbi dressait un bilan très contrasté de ses 4 années passées à la tête de la province la plus riche de RD Congo. Le gouverneur estimait ses réalisations à seulement 10% de ses prévisions... un maigre bilan qu'il impute "au manque de budget d’investissements et à la non application du principe de retenue à la source de 40 % des ressources générées par la province". Un aveu de faiblesse envers le pouvoir central de Kinshasa, alors qu'on le disait très proche du président Joseph Kabila. Visiblement, les liens avec le président se sont quelques peu distendus depuis quelques mois. Certains pensaient qu'il rejoindrait l'équipe de Joseph Kabila, après le départ de Vital Kamerhe, d'autres le donnaient même possible candidat à la prochaine présidentielle de novembre 2011, mais Moïse Katumbi a prit tout le monde de vitesse, même ses plus fidèles partisans.
Foot business
En décidant de stopper sa carrière politique, Moïse Katumbi souhaite se consacrer à ses deux grandes réussites : les affaires et le football. Les affaires tout d'abord, dans les pêcheries, les transports et les mines avec la société MCK (Mining Company Katanga) qui participe à la privatisation de la Gecamines. En revendant ses parts à la société australienne Anvil Mining, Moïse Katumbi aurait empoché jusqu'à 61, 3 millions de dollars. Le football ensuite, où Katumbi s'est illustré comme président du club de football TP Mazembe à Lubumbashi, club avec lequel il a remporté deux fois consécutives la Ligue des champions Africaine (2009, 2010) et atteint la finale de la Coupe du Monde des Clubs à Abu Dhabi en 2010.
Politique business
Il finance en 2006 la campagne électorale de Joseph Kabila. Gouverneur, Katumbi se concentre sur des activités sociales, et ouvre notamment des cantines populaires à Lubumbashi. Donateur, il distribue de l'argent aux pauvres, fait asphalter des routes, donne des tracteurs aux paysans et fait rénover des écoles. Perçu comme un mélange de Chavez et de Berlusconi ses œuvres sociales lui valent une grande popularité... mais visiblement l'image du gouverneur s'érode et ses relations avec Kabila se tendent. Un temps soupçonné d'avoir des visés présidentielles en 2011, Katumbi n'a jamais réussi à trouver sa place dans les méandres de la vie politique. Trop atypique, Katumbi retourne aux affaires. Mais attention, il est bien rare qu'un politique disparaisse complètement de la scène... et quand il le fait, c'est généralement pour revenir autrement... et un peu plus tard.
Christophe Rigaud
Photo : Lubumbashi - Gécamines (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
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16 mai 2011
RDC : Tshisekedi en campagne sur internet
Depuis fin avril, Etienne Tshisekedi fait aussi campagne sur la toile avec un site complètement dédié à sa candidature à l'élection présidentielle : Tshisekedi for president.net. Le leader de l'UDPS espère ainsi mettre en place une mobilisation citoyenne, notamment à destination de la diaspora, très présente sur le net.
Sur la page d'accueil, un compteur annonce le nombre de jours restant avant l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), prévue le 28 novembre 2011. Sur le site "vitrine" de la campagne d'Etienne Tshisekedi, on trouve un Forum, une photothèque, des liens vers Twitter ou Facebook, une messagerie, les discours et les allocutions du candidat de l'UDPS, mais également (nerf de la guerre) une récoltes de fonds pour mener campagne. Pour Sylvain Kalala Nsenda de l'UDPS, le site Internet Tshisekedi for President.net "doit également favoriser la participation politique des Jeunes à travers ce medium".
Premier à faire campagne sur la toile, Etienne Tshisekedi devrait être rapidement suivi par les autres candidats à l'élection présidentielle. On s'entend donc à voir fleurir les sites "Kabila for President" ou "Kamerhe for President"... cela ne devrait pas tarder.
Christophe Rigaud
17:04 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)
14 mai 2011
RDC : Les droits de l'homme toujours bafoués
Le nouveau rapport 2011 d'Amnesty International n'a noté aucune amélioration de la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC). Tout au long de l'année, de nombreux civils ont été victimes de graves violations des droits humains perpétrées par l'armée congolaise et les groupes armés dans l’Est du pays. Amnesty dénonce également une détérioration du système judiciaire et carcéral et de nombreuses entraves à la liberté d'expression et de réunion… un sujet particulièrement sensible à la veille d'élections générales prévues en novembre 2011.
Depuis près de quinze ans, la République Démocratique du Congo (RDC) vit dans un état de guerre permanent. Conflits à répétition à l'Est, siège de la ville de Mbandaka en avril, rébellion ougandaise de la LRA au Nord-Est, assassinat du militant des droits de l'homme Floribert Chebeya en juin, l'année 2010 et le début de l'année 2011 n'ont vu aucune amélioration de la situation des droits de l'homme en RD Congo. Le rapport d'Amnesty fait état de graves violations des droits de l'homme, dont des homicides, des exécutions extrajudiciaires, des viols et des arrestations arbitraires perpétrés sur des civils par les groupes armés rebelles (FDLR, LRA, AFD/NALU… ) mais aussi par l'armée régulière (FARDC). Dans ce contexte de guerre, les casques bleus des Nations unies (MONUSCO) semblent impuissants devant l'ampleur du conflit et ce, malgré leur nombre : 17.000, la plus importante force de l'ONU dans le monde.
Amnesty International note également un accroissement du nombre d'homicide illégaux et des violences sexuelles. Le phénomène des enfants soldats n'a pas disparu. "De nombreux enfants sont toujours enrôlés et utilisés par des groupes armés dans l’Est du pays. La LRA et les FDLR ont enlevé des mineurs et se sont servis d’eux en tant que combattants ou esclaves domestiques et sexuels", dénonce le rapport.
Amnesty s'insurge aussi contre les conditions de détention qui se sont dégradés (cas de torture et de mauvais traitement). Les tribunaux militaires continuent de prononcer de nombreuses condamnations à mort y compris contre des civils. Mais "aucune exécution n’a été signalée", note l'ONG britannique qui souligne que "le 25 novembre, l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de loi visant à l’abolition de la peine de mort".
Le rapport affirme ensuite que "le manque de moyens et l’ingérence du pouvoir politique paralysent le fonctionnement des tribunaux dans l’ensemble du pays". Selon Amnesty, "les procès ne sont pas conformes aux normes internationales en matière d’équité, les jugements étaient rarement appliqués et, bien souvent, les victimes ne recevaient pas réparation".
Enfin, l'ONG revient sur la situation très préoccupante en matière de liberté d'expression à quelques mois des élections présidentielles de novembre 2011. Amnesty relève l'agression de défenseurs des droits humains, enlevés, menacés de mort et soumis à d’autres manoeuvres d’intimidation par les forces de sécurité et les groupes armés… sans parler de l'assassinat de Floribert Chebeya, fondateur de l'ONG, la Voix des sans voix (VSV) en juin 2010. Amnesty International dénonce les pressions et les arrestations arbitraires dont sont victimes certain militants politiques et appelle les autorités de Kinshasa à respecter davantage la liberté d’expression et d’association.
Pour clore ce tableau assez noir des droits de l'homme en RDC, Amnesty s'inquiète de la disparition du portefeuille des droits de l'homme au sein du gouvernement, en mars 2010 et rapporte surtout "un manque de volonté des autorités congolaises d'améliorer la situation". Un rapport sévère pour Amnesty International qui estime qu'il y a urgence à faire évoluer les droits de l'homme en RDC.
Christophe Rigaud
Photo : RDC 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
15:38 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)
11 mai 2011
RDC : AFRIKARABIA sur Facebook
Chaque mois vous êtes plus de 50.000 visiteurs uniques à vous connecter au site AFRIKARABIA, soit plus de 150.000 pages consultées sur www.afrikarabia.com et Courrier International. Depuis maintenant 4 ans, nous vous avons proposé 900 articles consacrés à l'actualité de la République démocratique du Congo (RDC). Conflits à l'Est, situation humanitaire, politique, économie, élection présidentielle... nous essayons de vous présenterun regard le plus équilibré et objectif possible, mais ce site est aussi un espace d'expression. Certain nous le reproche, mais il est très libre dans les limites de la loi française. C'est pourquoi, nous vous proposons un espace supllémentaire d'expression sur Facebook. Merci de votre confiance et de votre fidélité.
Christophe Rigaud
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22:23 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
RDC : 400.000 femmes violées chaque année
On connaissait la situation dramatique des femmes en République démocratique du Congo (RDC), mais la dernière étude de la revue "The American Journal of Public Health" dépasse l'entendement. Selon trois scientifiques américains, le nombre des viols a fortement augmenté pour atteindre 1.152 viols par jour, soit 48 viols par heure en moyenne ! C'est 26 fois plus que l'estimation des Nations unies. L'étude explique que la majorité des viols ne sont jamais déclarés.
Avec 70 millions d'habitants et une guerre sans fin qui dure depuis une quinzaine d'années, la République démocratique du Congo (RDC) détient un bien triste record. Chaque année, 400.00 femmes seraient violées sur l'ensemble du territoire congolais. Et surprise de cette étude américaine, les violences sexuelles sont largement répandues en-dehors des zones de guerre de l'Est du pays. La province de l'Equateur, notamment à plus de 1000 km du conflit du Kivu, figure parmi les territoires plus touchées.
Chaque année, l'ONU fait régulièrement état de 15.000 à 20.000 viols signalés dans les zones de conflit, essentiellement à l'Est de la RD Congo. Mais pour cette étude américaine, la majorité des cas ne sont jamais signalés. Pour mener à bien leur projets, les scientifiques américains se sont basés sur des recensements médicaux dans tous le pays. Les auteurs du rapport ont ensuite "extrapolé les résultats d'une enquête de santé menée en 2007 auprès de 10.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en les combinant à des estimations de la population totale." Le résultat est alarmant : 400.000 viols par an.
Pour le gouvernement congolais l'augmentation du nombre des viols des chiffres serait le résultat l'amélioration des possibilités de signalement offertes aux victimes. Pour les chercheurs américains, cette augmentation s'expliquerait par une "banalisation" des violences sexuelles, qui ne seraient plus seulement des faits de guerre mais se seraient répandues dans la société congolaise.
Christophe Rigaud
Photo : Kinshasa 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
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RDC : Le nouveau rôle de l'UE dans le processus électoral
Richard Zink, l'ambassadeur de l'Union Européenne (UE) en République démocratique du Congo (RDC) s'est récemment exprimé sur le rôle que jouera l'Europe durant les prochaines élections présidentielles et législatives de novembre prochain. Comme en 2006, l'UE déploiera une mission d'observation électorale et contribuera financièrement à l'organisation du scrutin, à hauteur de 47,5 millions d'euros. Seul bémol, l'Europe se désengage militairement et ne déploiera pas de forces, de type EUFOR, comme en 2006.
L'ambassadeur de l'UE en RD Congo vient d'apporter quelques précisions sur l'engagement et le soutien de l'Union Européenne dans le processus électoral en cours. Pour Richard Zink, "ces élections, ne sont pas un but en elles-mêmes, mais une étape essentielle pour la stabilisation et la démocratisation du pays. Il importe donc qu'elles soient organisées de façon transparente, crédible, dans le respect de la liberté d'expression et de mouvement de chacun". L'UE déployera une mission d'observation électorale, comme en 2006 et contribuer au financement des élections (dans une proportion moindre qu’en 2006) à travers une aide de 47,5 millions d'euros. Richard Zink salue ensuite "la publication du calendrier électoral" et suivra "avec intérêt les discussions sur la nouvelle loi électorale".
Sur le plan sécuritaire, l'UE "ne prévoit pas le déploiement d’une force européenne de sécurisation des élections comme cela avait été le cas avec la mission EUFOR en 2006". Elle apportera cependant (avec la France et la MONUSCO) un soutien à la police nationale dans le renforcement de ses capacités opérationnelles. Ce léger désengagement de l'UE s'explique, selon Richard Zink, par "les transformations" effectuées par la RDC depuis 2006. Dans un discours résolument positif, l'ambassadeur de l'UE à Kinshasa à noté un "apaisement considérable de la situation politico-militaire dans les provinces de l’Est, fruit d’un renforcement de la présence de l’Etat, des efforts considérables de la MONUSCO mais aussi d’un dialogue renouvelé entre les Etats de la région des Grands Lacs. Ensuite, l’amorce d’une dynamique économique positive reflétée par l’atteinte du point d’achèvement l’année dernière." De nombreux observateurs à Kinshasa voudraient bien partager l'optimisme de Richard Zink, mais force est de constater que la plupart des ONG craignent les risques de dérapage du processus électoral et souhaiteraient au contraire un engagement plus fort de la communauté internationale... et donc de l'Union Européenne.
Christophe Rigaud
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10 mai 2011
RDC : Guillaume Ngefa candidat à la présidentielle
Après plusieurs mois d'hésitation, Guillaume Ngefa officialise sa candidature à la magistrature suprême en République démocratique du Congo (RDC). Le candidat, qui a réservé son annonce au journal AfricaNews, attendait la publication du calendrier électoral pour se lancer dans la course présidentielle. Actuellement directeur adjoint de la division des droits de l'homme de l'ONU en Côte d'Ivoire, Guillaume Ngefa avait déjà présenté sa candidature en 2006, avant finalement de se retirer. 2011 sera peut-être la bonne pour ce candidat indépendant et activiste reconnu de la défense des droits de l'homme en RD Congo.
Au journal AfricaNews, Guillaume Ngefa se dit prêt à "assumer la magistrature suprême". "Pendant que Vital Kamerhe et Etienne Tshisekedi se battent pour s’arracher l’étendard pour le compte de l’opposition, Guillaume Ngefa se présente, lui, comme un candidat indépendant" note le journal. Le principal atout de ce candidat, peu connu des Congolais, est son image de défenseur des droits de l’homme. Il a été le créateur en 1990 de l’Association Zaïroise des Droits de l’Homme (AZADHO) alors qu'au même moment Floribert Chebeya donnait naissance à la fameuse Voix des Sans Voix (VSV). Guillaume Ngefa est actuellement haut fonctionnaire des Nations-Unies, comme directeur adjoint de la division des droits des l’homme au sein de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Une expérience qui pourrait malheureusement s'avérer utile en RDC, alors que l'opposition congolaise s'inquiète d'un possible dérapage du processus électoral jugé "inconstitutionnel et irréaliste".
Christophe Rigaud
16:42 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
RDC : Kengo wa Dondo dans les "starting-block" pour 2011
Le Président du Sénat congolais n'a pas encore arrêté sa décision sur une hypothétique candidature à la présidentielle de novembre en République démocratique du Congo (RDC). Certains observateurs affirment pourtant qu'il vient de créer un nouveau parti, l'UFC, et se préparerait donc à se déclarer prochainement. D'autres le donnent dans un "ticket" avec Jean-Pierre Bemba, du MLC. Mais tous sont d'accord sur une chose : Kengo wa Dondo pourrait devenir président de la République, sans avoir à se présenter ! En tant que Président du Sénat, il assurerait l'intérim en cas de transition prolongée du pouvoir... une éventualité qui ne serait pas sans déplaire à Kengo wa Dondo.
Sur internet, le nom de l'actuel Président du Sénat de RD Congo suscite toujours de nombreuses spéculations : candidat... ou pas ? Formera-t- il un "ticket" avec le leader du MLC, Jean-Pierre Bemba, actuellement en prison à La Haye ? Pour l'heure, le Président du Sénat n'a pas encore dévoilé sur ses intentions, mais plusieurs indices laissent penser qu'il ne néglige aucun éventualité : la création d'un nouveau parti, l'UFC (Union des forces du changement), son rapprochement avec le MLC de Jean-Pierre Bemba qui cherche un allié pour le représenter au scrutin et éventuellement essayer de le faire sortir de prison. Sa récente décoration par l'ambassadeur de France comme Commandeur de la Légion d'honneur de la République française ranime la proximité de l'ancien Premier ministre de Mobutu avec Paris. La France qui pourrait faire le pari de l'arrivée à la présidence de Kengo wa Dondo à la suite d'un vide constitutionnel ou d'une "vacance du pouvoir". Le Président du Sénat serait alors bien placé pour assurer l'intérim présidentiel.
Pourtant, une seule personne voit une réelle opportunité à la candidature de Kengo wa Dondo à la présidentielle... il s'agit du Président sortant Joseph Kabila. Avec une élection présidentielle à un seul, Joseph Kabila a tout intérêt à voir se présenter un maximum de candidatures et être ainsi certain de sa réélection.
Christophe Rigaud
11:20 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)
09 mai 2011
RDC : L'opposition ne boycottera pas les élections
Les principaux partis d'opposition de République démocratique du Congo (RDC), s'inquiètent des mauvaises conditions dans lesquelles vont se dérouler les prochaines élections présidentielles, fixées le 28 novembre 2011. L'opposition dénonce un calendrier électoral "inconstitutionnel et irréaliste" mais elle participera tout de même au scrutin mettant ainsi Joseph Kabila devant ses responsabilités.
Vendredi 6 mai 2011, le siège du MPCR de Jean-Claude Vuamba s'est transformé le temps d'un week-end, en "maison commune" de l'opposition congolaise. Le MLC de Jean-Pierre Bemba, l'UDPS d'Etienne Tshisekedi, l'UNC de Vital Kamerhe ou la CDC... soit plus de 26 partis au total se sont réunis pour indiquer leur position à propos du nouveau calendrier électoral fixant au 28 novembre 2011 l'unique tour de l'élection présidentielle. Dans une déclaration commune, l'opposition s'inquiète d'un possible dérapage du processus électoral jugé "inconstitutionnel et irréaliste".
""Inconstitutionnel" parce que selon l'opposition le prochain président devrait prendre ses fonctions avant la fin du mandat de Joseph Kabila le 6 décembre. "Irréaliste" enfin parce que la révision complète du fichier électoral risque de ne pas être terminée avant le 30 juin prochain.
Malgré toutes les incertitudes sur la bonne tenue des élections, l'opposition affirme ne pas vouloir boycotter le scrutin. Une manière de mettre Joseph Kabila devant ses responsabilités, puisque l'organisation des élections de 2011 relève de ses compétences.
L'opposition a enfin réitérée son appel aux autorités congolaises et aux Nations unies à "mieux garantir la sécurité des acteurs politiques à l'approche des élections, et la CENI à publier les listes électorales dans les provinces où leur révision est terminée". Point positif pour l'opposition : la prise en compte par la Commission électorale (CENI) de sa demande de couplage des élections présidentielle et législatives en novembre prochain.
Christophe Rigaud
11:19 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)
08 mai 2011
Rwanda : La visite de Kagame en France encore repoussée
Annoncée pour début 2011, prévue en avril, puis début juillet, la visite officielle du président rwandais Paul Kagame à Paris serait fixée fin 2011 par Kigali… autant dire que le rapprochement franco-rwandais est loin d'être la priorité du Paul Kagame. Pour preuve, les récentes passes d'armes entre Paul Kagame et Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères.
Rien ne va plus entre Paris et Kigali. Les multiples reports de la visite officielle de Paul Kagame accentuent le malaise persistant entre la France et le Rwanda. Un semblant de réchauffement s'était opéré avec la visite de Nicolas Sarkozy à Kigali en février 2010, après 3 années de brouille diplomatique. Le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Bernard Kouchner, n'y était sans doute pas pour rien. Réputé proche du président Kagame, Kouchner avait tout fait pour tenter de recoller les morceaux. On attendait donc en retour, la visite officielle de Paul Kagame à Paris, la première depuis le génocide de 1994.
Entre temps, Bernard Kouchner est débarqué du Quai d'Orsay. Et son remplaçant n'est pas un inconnu à Kigali : il s'agit d'Alain Juppé, de retour aux Affaires étrangères. Une arrivée très mal vécue par le Rwanda. Juppé était au même poste pendant le génocide de 1994 et a toujours défendu l’opération Turquoise, dont il fut l’un des principaux artisans. Kagamé a toujours accusé la France d’avoir soutenu et armé les génocidaires, mais aussi de les avoir protégés, pendant cette fameuse opérationTurquoise. Juppé n'a jamais accepté la repentance de la France sur l'ambiguïté de son action pendant et après le génocide, comme en témoigne un post sur son blog personnel.
La tension est montée d'un cran dans une récente interview du président rwandais qui indiquait qu'Alain Juppé n'était pas le bienvenu à Kigali. Réponse d'Alain Juppé : "je n'ai pas l'intention d'y aller tant que circulerait un rapport mettant en cause le rôle de la France en 1994". Juppé dénonce le rapport Mucyo, visant pêle-mêle : François "Mitterrand, Edouard Balladur, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, François Léotard et Alain Juppé lui-même. Ce rapport rwandais, publié en 2008, accuse la France et principalement son armée d'avoir participé au génocide de 1994. Pour Juppé il s'agit d'un simple "contre-feu" à l'enquête Bruguière mettant en cause le FPR de Kagame dans l'attentat de l'avion du président Habyarimana, coup d'envoi au génocide.
Les plaies sont donc encore vives entre les deux pays et le principal obstacle au rapprochement franco-rwandais porte désormais un nom, celui d'Alain Juppé. Tant que celui-ci est au Quai d'Orsay, on voit mal comment Kagame peut se rendre à Paris.
Christophe Rigaud
15:08 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (5)
06 mai 2011
RDC : L'ICG prévoit une transition "quasi certaine"
Dans son dernier rapport Afrique, l'International Crisis Group (ICG) revient sur les incertitudes qui planent sur l'organisation des prochaines élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC), prévues le 28 novembre 2011. Pour l'ONG, le gouvernement congolais fait face à un dilemme : "respecter les échéances constitutionnelles et organiser des élections bâclées ou ignorer ces échéances et plonger dans une période d’inconstitutionnalité du pouvoir". L'ICG demande donc aux autorités congolaises "d'accélérer la préparation des scrutins, de négocier un calendrier électoral de secours ainsi qu’un accord politique pour une période de transition quasi certaine".
A 6 mois d'élections générales en RD Congo, l'International Crisis Group (ICG) s'inquiète de la tournure que prend l'organisation du scrutin. L'ICG dénonce les multiples retards accumulés, le "calendrier glissant", l'absence de la communauté internationale et le non respect des délais constitutionnels. Pour cette ONG, il faut faire vite, "garantir la transparence du scrutin", la "sécurisation du processus électoral" et exiger un "engagement fort des Nations unies". Si de telles mesures ne sont pas prises, souligne l'ICG, "les partenaires internationaux devraient se désengager pour ne pas cautionner un processus profondément vicié". Et d'avertir : "les élections à venir sont au mieux un problème logistique et au pire une nouvelle cause de déstabilisation"... on ne peut être plus clair sur l'urgence des décisions à prendre.
Impliquer la communauté internationale
Le rapport de l'ICG estime donc qu'un" report des élections" qui serait préférable à "des élections bâclées". L'ONG demande au Conseil de sécurité des Nations unies et l’ensemble des bailleurs de fonds, de "clairement faire pression sur les autorités congolaises pour qu’elles mettent en œuvre les mesures essentielles et appliquent les mêmes standards qu’en 2006". Dans cette perspective, la nomination d’un Envoyé spécial pour les Etats-Unis, la France et l’Union européenne (UE) serait nécessaire afin "de ne pas se retrouver piégé dans un processus biaisé qui pourrait déraper dans la violence, à l’instar de celui qu’à récemment expérimenté la Côte d’Ivoire".
Négocier un nouveau calendrier
Compte tenu des multiples retards sur la loi électorale, les listes d'électeurs et les moyens financiers à trouver, l'ICG estime que la classe politique congolaise et la communauté internationale "devraient dès maintenant anticiper la possibilité bien réelle que l’échéance constitutionnelle du 5 décembre ne puisse pas être respectée. Négocier un accord avec l’opposition, établir une nouvelle échéance pour l’organisation des élections et limiter les responsabilités du gouvernement aux affaires courantes durant la période de transition ne garantiront pas des élections libres et transparentes".
Voici donc un rapport qui jette un véritable pavé dans la mare, à seulement 6 mois du scrutin fixé par la Commission électorale congolaise (CENI) au 28 novembre. L'ICG rappelle pourtant une évidence : les élections de novembre prochain se dérouleront dans de très mauvaises conditions... avec tous les risques de dérapages possibles. Le principal risque étant que le candidat arrivé en seconde position ne reconnaisse pas sa défaite (quel que soit ce candidat). Le temps presse pour prendre rapidement les bonnes décisions avant qu'il ne soit trop tard.
Christophe Rigaud
Photo : Kinshasa 2006 Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com
11:25 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
05 mai 2011
RDC : Noël Mamère à l'initiative d'un colloque sur les enjeux électoraux
Le 16 mai prochain, le député écologiste français Noël Mamère organisera à l'Assemblée nationale un colloque sur les prochaines élections en République démocratique du Congo (RDC). Intitulé : "République démocratique du Congo - Élections sous haute tension : défis et enjeux", ce colloque vise à sensibiliser la classe politique française aux problématiques de la RDC, premier pays francophone au monde. A 6 mois d'élections décisives pour l'avenir de la RDC, trois tables rondes seront animées autour des enjeux électoraux, de la protection des populations civiles, de la justice et de la lutte contre l'impunité. Des sujets majeurs pour ce pays qui n'arrive pas à sortir de 15 années de conflits à répétition.
On croyait la République démocratique du Congo définitivement abandonnée par les politiques français de tous bords, jusqu'à ce colloque organisé par le député Vert Noêl Mamère. Le parlementaire français est visiblement sensible à la situation dramatique qui prévaut en République démocratique du Congo (insécurité, viols, assassinats, menaces sur le processus démocratique et la liberté de la presse... ).
Depuis la visite éclair de Nicolas Sarkozy en mars 2009, la France est restée relativement atone sur le dossier congolais : assassinat de Floribert Chebeya, rébellion LRA à l'Est, FDLR aux Kivu, coup d'Etat manqué à Kinshasa... et surtout sur la révision constitutionnelle de dernière minute, imposant un seul tour à la future élection présidentielle. Même Catherine Ashton, haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, avait indiqué que cette révision "méritait un débat public plus large" et constituait tout de même "un changement des règles du jeu électoral" à quelques mois du scrutin.
On ne doute pas que l'écologie aura également sa place dans ce colloque. La RDC constitue un enjeu écologique important pour la planète. Ce pays possède la première réserve forestière d'Afrique. Le fleuve Congo pourrait également être une des solutions aux problèmes énergétiques du continent (la centrale électrique d'Inga pourrait alimenter la majorité des pays de l'Afrique australe).
Au programme de ce colloque :
Une première table ronde sur "les élections" animée par Ghislaine Dupont, journaliste à Radio France Internationale, donnera la parole à :
− Paul Nsapu Mukulu, président de la Ligue des Electeurs (RDC)
− Alain Délétroz, vice-président de l'International Crisis Group
− François de Peyrecave, conseiller à la sous-direction Afrique centrale, Ministère des Affaires étrangères (sous réserve).
Une deuxième table ronde, animée par Vincent Hugeux, journaliste à l’Express, sera consacrée à "la protection des populations civiles", avec :
− Nicolas Vercken, responsable de plaidoyer Conflits à Oxfam France
− Alexandra Novosseloff, chargée de mission Nations unies à la direction des Affaires stratégiques, Ministère de la Défense
− Général Joana, conseiller spécial Paix et Sécurité en Afrique à la DGE Affaires extérieures et politico militaires de l’UE, ancien commandant d’EUSEC
La dernière table ronde animée par Philippe Bernard, journaliste au Monde, traitera de "la justice et de la lutte contre l'impunité" avec :
− Arnaud Zajtman, journaliste et co-réalisateur du film documentaire « Kafka au Congo »
− Florent Geel, responsable Afrique, Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)
− Jean-Marie Fardeau, directeur de Human Rights Watch en France
Ce colloque aura lieu LUNDI 16 MAI 2011, de 9h00 à 13h00, à l'ASSEMBLÉE NATIONALE à PARIS (Salle 6217).
Christophe Rigaud
Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com
16:49 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)
RDC : La diaspora toujours privée d'élections
Le droit de vote de la diaspora aux élections en République démocratique du Congo (RDC) est une problématique récurrente que dénonce régulièrement les Congolais de l'étranger, sans aucune réponse de Kinshasa. A l'approche de la présidentielle du 28 novembre prochain, la diaspora dénonce l'inaction du gouvernement congolais. Gaspard-Hubert Lonsi Koko du RDPC accuse non seulement les autorités de vouloir interdire le droit de vote à la diaspora, mais aussi d'empêcher les candidats de l'étranger de se présenter.
A quelques mois des prochaines élections générales en RD Congo, la diaspora demande une fois de plus à pouvoir être associé au scrutin. Dans un récent communiqué, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, candidat à la présidentielle et porte-parole du RDPC dénonce les incohérences de la loi congolaise. Pour ce candidat de la diaspora, l'article 4 stipule que "le vote est un droit civique" et que " tout Congolais [...] est appelé à y prendre part". Mais par ailleurs, l'article 5 prévoit que l'électeur doit se trouver sur le territoire de la RDC le jour des élections". Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) demande donc aux autorités congolaises de "procéder à l’enrôlement des Congolais de l’étranger et d’implanter des bureaux de vote dans les ambassades de la République Démocratique du Congo afin de leur permettre de prendre part au scrutin"... une pratique très répandue dans la majorité des pays.
Concernant les futurs candidats à la présidentielle congolaise, Gaspard-Hubert Lonsi Koko dénonce l'article 9 de la loi sur l'organisation électorale. Pour pouvoir être éligible, le candidat doit "produire l’attestation de sa situation fiscale des deux derniers exercices ". Pour le porte-parole du RDPC, "cette condition aurait dû déjà être posée lors de l’inscription sur les listes électorales" et précise "qu'il est juridiquement impossible de rendre inéligible quelqu’un qui, ne pouvant pas produire l’attestation de sa situation fiscale, est déjà détenteur d’une carte d’électeur"... ce qui semble être le cas de Gaspard-Hubert Lonsi Koko.
Cette question, extrêmement sensible à quelques mois du scrutin, a toujours été revendiquée par la diaspora. Mais aucun parti (à part ceux de la diaspora) ne se sont avancés sur ce terrain. Le débat sur les cartes d'identité congolaises et la révision du fichier électoral sont tellement sujets à caution que le problème semble inextricable dans la situation actuelle de la RDC (notamment l'état de guerre quasi-permanent à l'Est du pays). Il semble également déraisonnable, pour l'instant, d'organiser des élections dignes de ce nom dans les ambassades au vue des conditions de fonctionnement et de la situation financière des représentations diplomatiques à l'étranger. Pour autant, il paraît évident que des aménagements peuvent être apportés pour facilité la candidature des Congolais de l'étrangers aux différentes élections.
Christophe Rigaud
15:10 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
04 mai 2011
RDC : L'ANR, bête noire des journalistes congolais
Les services de renseignements de la République démocratique du Congo (ANR) sont une fois de plus épinglés par l'ONG Journaliste en danger (JED). A l'occasion de la journée mondiale de la presse, cette ONG congolaise dénonce "la monté de l'intolérance politique et l'interférence des services de sécurité dans le travail des médias". En ligne de mire : l'Agence nationale de renseignement, l'ANR.
A quelques mois d'élections décisives pour la République démocratique du Congo (RDC) fixées le 28 novembre 2011, Journaliste en danger demande aux autorités congolaises des mesures urgentes de sécurité pour les journalistes "face à la montée des violences".
Si aucun journaliste n'est à ce jour en détention en RDC dans le cadre de l'exercice de son métier, JED dénonce au moins 35 cas d'attaques dirigées contre des journalistes congolais ou contre des médias, depuis janvier 2011. L'ONG relève : 12 emprisonnements, 8 agressions, 9 cas de censure, 6 cas de pressions diverses sur des médias congolais. En tête des organismes portant atteintes à la liberté de la presse : l'ANR, les services de renseignement congolais, très présents sur le terrain.
A l'approche des élections présidentielles et législatives de l'automne 2011, le constat de l'ONG congolaise est alarmant. Pour l'heure, aucune garantie supplémentaire n'a été apporté par les autorités congolaises sur la sécurité des journalistes en RDC.
Christophe Rigaud
Photo : Ch.Rigaud (c) www.afrikarabia.com
21:47 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
03 mai 2011
RDC : Polémique sur la légalité du calendrier électoral
Après la publication du nouveau calendrier par la Commission électorale congolaise (CENI), l'opposition dénonce le non respect des délais constitutionnels. Au centre de la polémique, : le flou qui entoure la période de transition entre la fin du mandat de Joseph Kabila, le 6 décembre et la prestation de serment du nouveau président, le 20 décembre.
La CENI vient de fixer la date de l'unique tour des prochaines élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC) : le 28 novembre 2011. Mais déjà une première polémique fait rage à Kinshasa autour de la légalité du nouveau calendrier électoral. Ce calendrier indique la Commission électorale procédera à la publication des résultats provisoires le 6 décembre 2011, le jour de la fin du mandat de Joseph Kabila. Toujours selon la CENI, le nouveau président de la République prêtera serment le 20 décembre. Pour l'opposition, il y aura donc une vacance du pouvoir de 14 jours.
De nombreuses voix s'élève pour demander une clarification de la constitution. Une constitution très contradictoire dans ses textes : elle stipule à la fois que le 6 décembre 2011, Joseph Kabila n'est plus officiellement Président de la République démocratique du Congo, mais signale dans le même temps dans son article 70 que "le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu". Le président de la CENI a souhaité couper court à la polémique en affirmant que "la Constitution demande à ce que le Président en fonction reste jusqu’à ce que le nouveau Président élu le remplace. L’essentiel est que le 6 décembre, il connaît celui qui est élu, ce sont des formalités, et le 20 décembre le nouvel élu prête serment. Il n’y a aucun problème, il n’y a aucune violation de la Constitution".
Deux éléments pourraient clarifier la situation : l'avis de la Cour constitutionnelle ou avancer le calendrier électoral... mais là il semble que cela ne soit pas possible compte tenu du retard pris sur l'organisation des élections sur le terrain.
Christophe Rigaud
12:39 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
02 mai 2011
RDC : Assassinat du général Floribert Kisembo
Une information du site Le Confidentiel affirme que le commandant de la 7ème région militaire de République démocratique du Congo (RDC), Floribert Kisembo, a été assassiné en Ituri, au Nord-Est du pays. Floribert Kisembo avait pris la tête d'une faction de l'UPC en 2003, en rivalité avec Thomas Lubanga, avant d'être nommé général de l'armée congolaise (FARDC) en 2005, à la suite des accords de paix de Pretoria. Selon Le Confidentiel, le général Kisembo serait entré en conflit avec le chef de l'Etat, Joseph Kabila et avait déserté son poste afin de constituer un nouveau mouvement rebelle. Toujours selon Le Confidentiel, ce sont des soldats de l'armée régulière congolaise qui ont abattu Kisembo dimanche 1er mai 2011.
Christophe Rigaud
07:49 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)