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14 mai 2011

RDC : Les droits de l'homme toujours bafoués

Le nouveau rapport 2011 d'Amnesty International n'a noté aucune amélioration de la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC). Tout au long de l'année, de nombreux civils ont été victimes de graves violations des droits humains perpétrées par l'armée congolaise et les groupes armés dans l’Est du pays. Amnesty dénonce également une détérioration du système judiciaire et carcéral et de nombreuses entraves à la liberté d'expression et de réunion… un sujet particulièrement sensible à la veille d'élections générales prévues en novembre 2011.

filtre DSC04014.jpgDepuis près de quinze ans, la République Démocratique du Congo (RDC) vit dans un état de guerre permanent. Conflits à répétition à l'Est, siège de la ville de Mbandaka en avril, rébellion ougandaise de la LRA au Nord-Est, assassinat du militant des droits de l'homme Floribert Chebeya en juin, l'année 2010 et le début de l'année 2011 n'ont vu aucune amélioration de la situation des droits de l'homme en RD Congo. Le rapport d'Amnesty fait état de graves violations des droits de l'homme, dont des homicides, des exécutions extrajudiciaires, des viols et des arrestations arbitraires perpétrés sur des civils par les groupes armés rebelles (FDLR, LRA, AFD/NALU… ) mais aussi par l'armée régulière (FARDC). Dans ce contexte de guerre, les casques bleus des Nations unies (MONUSCO) semblent impuissants devant l'ampleur du conflit et ce, malgré leur nombre : 17.000, la plus importante force de l'ONU dans le monde.

Amnesty International note également un accroissement du nombre d'homicide illégaux et des violences sexuelles. Le phénomène des enfants soldats n'a pas disparu. "De nombreux enfants sont toujours enrôlés et utilisés par des groupes armés dans l’Est du pays. La LRA et les FDLR ont enlevé des mineurs et se sont servis d’eux en tant que combattants ou esclaves domestiques et sexuels", dénonce le rapport.

Amnesty s'insurge aussi contre les conditions de détention qui se sont dégradés (cas de torture et de mauvais traitement). Les tribunaux militaires continuent de prononcer de nombreuses condamnations à mort y compris contre des civils. Mais "aucune exécution n’a été signalée", note l'ONG britannique qui souligne que "le 25 novembre, l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de loi visant à l’abolition de la peine de mort".

Le rapport affirme ensuite que "le manque de moyens et l’ingérence du pouvoir politique paralysent le fonctionnement des tribunaux dans l’ensemble du pays". Selon Amnesty, "les procès ne sont pas conformes aux normes internationales en matière d’équité, les jugements étaient rarement appliqués et, bien souvent, les victimes ne recevaient pas réparation".

Enfin, l'ONG revient sur la situation très préoccupante en matière de liberté d'expression à quelques mois des élections présidentielles de novembre 2011. Amnesty relève l'agression de défenseurs des droits humains, enlevés, menacés de mort et soumis à d’autres manoeuvres d’intimidation par les forces de sécurité et les groupes armés… sans parler de l'assassinat de Floribert Chebeya, fondateur de l'ONG, la Voix des sans voix (VSV) en juin 2010. Amnesty  International dénonce les pressions et les arrestations arbitraires dont sont victimes certain militants politiques et appelle les autorités de Kinshasa à respecter davantage la liberté d’expression et d’association.

Pour clore ce tableau assez noir des droits de l'homme en RDC, Amnesty s'inquiète de la disparition du portefeuille des droits de l'homme au sein du gouvernement, en mars 2010 et rapporte surtout "un manque de volonté des autorités congolaises d'améliorer la situation". Un rapport sévère pour Amnesty International qui estime qu'il y a urgence à faire évoluer les droits de l'homme en RDC.

Christophe Rigaud

Photo : RDC 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

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