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30 novembre 2010

RDC : L'armée congolaise facteur d'instabilité

Une armée régulière accusée par l'ONU d'aggraver l'insécurité dans le pays, c'est la situation ubuesque dans laquelle se trouve la République démocratique du Congo (RDC). Un rapport onusien vient en effet de faire état de réseaux criminels au sein de l’armée congolaise (FARDC).

Image 3.pngDans un précédent article publié sur afrikarabia.com, nous avions dénoncé les "fauteurs de guerre" qui, depuis plus de 10 ans, sont responsables de la guerre sans fin qui secoue l'Est de la RD Congo. Au premier rang des responsables du conflit, de multiples mouvements rebelles soutenus par le Rwanda ou l'Ouganda mais aussi le pouvoir congolais lui-même, incapable d'assurer la sécurité de son territoire et coupable d'exactions sur les populations civiles. Des exactions commises par l'armée régulière (FARDC) et dénoncées par un récent rapport de l'ONU.

Pour les Nations-Unies, des réseaux criminels au sein de l'armée de la République démocratique du Congo (FARDC) aggravent l'insécurité dans le pays en se livrent à la contrebande, au braconnage et à l'exploitation illégale des ressources minières, notamment de l'or.

Ce groupe de cinq experts de l'ONU ont constaté une "insubordination omniprésente" dans les rangs de l'armée gouvernementale. Ils accusent en particulier plusieurs officiers, pour la plupart d'anciens rebelles tutsis du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), incorporés dans l'armée après un accord de paix conclu en 2009. "Des officiers, à différents niveaux de la hiérarchie des FARDC, se disputent le contrôle de zones riches en minerais, aux dépens de la population civile", note le rapport.

Juste des rumeurs ?

Le porte-parole des FARDC dans l'Est du pays, le commandant Sylvain Ekengé, s'est interrogé sur la crédibilité de ce rapport. "Ils se présentent comme des experts mais ils se fondent sur des rumeurs" et de contre-attaquer : "il n'y a aucun CNDP dans les FARDC aujourd'hui (sic) nous ne sommes pas une institution politique". Pourtant de nombreux membres de la rébellion tutsi ont intégré l'armée régulière lors de "brassages" depuis l'accord de paix de Goma !

Les experts notent enfin que les anciens rebelles sont mal intégrés à l'armée, sous le commandement de l'ex-rebelle Bosco Ntaganda qui est accusé de crimes de guerre.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

27 novembre 2010

RDC : Le Kasaï, province clé pour 2011

L'élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC) se jouera-t-elle à Mbuji-Mayi, en plein coeur du Kasaï Orientale ? Joseph Kabila vient en effet d'effectuer sa deuxième visite en moins de 3 mois dans la province, connue pour être acquise à l'UDPS d'Etienne Tshisekedi. Simple hasard du calendrier, Tshisekedi est attendu à Kinshasa début décembre après 3 ans d'absence.

Capture d’écran 2010-11-27 à 16.36.42.pngFief de l'UDPS et réserve inconditionnelle de voix pour Etienne Tshisekedi, le Kasaï avait massivement suivi l'appel au boycott lancé en 2006 pour le "sphinx de Limete". Une bonne raison donc pour Joseph Kabila de venir battre campagne à Mbuji-Mayi, la très courtisée capitale du diamant de la RD Congo. Au mois d'août dernier, il n'était pas venu les mains vides : un chèque de 10 millions de dollar pour la plus célèbre mine de diamant du pays, la Miba. Fin novembre, il revient  au Kasaï tester la route nationale n°2, visiter le pont Vunayi et promouvoir les 5 chantiers dans la province. Des visites à répétition qui ressemble à une opération séduction à destination des Kasaïens, réputés proches de l'UDPS et de son leader, Etienne Tshisekedi, originaire de Kananga.

Après avoir boycotté le scrutin de 2006, l'opposant historique de l'UDPS a décidé de se présenter à la présidence de la République en 2011 et de revenir au pays après 3 ans "d'exil" médical forcé. Candidat de poids face à Joseph Kabila, Etienne Tshisekedi constitue une vraie menace au centre du pays et à l'Est. Le président congolais semble décidé à ne laisser aucune voix se perdre et souhaite occuper tout de suite le terrain avec le retour du "sphinx" en RDC.

En parallèle de ces visites présidentielles à répétitions au Kasaï, Etienne Tshisekedi a tenté une offensive médiatique, sur France 24. Le leader de l'UDPS a fustigé le régime Kabila qu'il a qualifié de "dictature". Sur les 5 chantiers, il n'est guère plus élogieux : «ce n'est pas en bitumant quelques avenues que cela fait une vision». Tshisekedi s'est enfin dit répondre à l’appel du peuple pour qu’il ne soit pas accusé un jour de... «non assistance à peuple en danger». La campagne électorale a bel et bien commencée.

Christophe Rigaud

24 novembre 2010

RDC : Controverse sur le bilan d'une attaque FDLR

Le 17 novembre dernier, une embuscade des rebelles hutus des FDLR faisait 21 morts. dans la région de Walikale à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).  L'information était donnée par Radio Okapi et reprise par toute les agences de presse. Mais L'armée congolaise (FARDC) vient de démentir ce bilan et ne parle que de 3 morts.

logo afkrb.pngDans un communiqué de presse, la coordination des opérations Amani Léo dément  l'assassinat de trente personnes par les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) mardi dernier à Mungazi,  dans l'Est de la République démocratique du Congo(RDC).

Dans ce communiqué, le porte-parole des forces armées congolaises (FARDC), le colonel Léon Richard Kasonga, indique qu'un camion transportant 18 personnes en provenance de Walikale pour Goma avait été attaqué par les FDLR entre Kalonge et Ishuga, sur l'axe routier Walikale-Masisi. Contrairement au bilan de 32 personnes donné par les radios périphériques, il y a eu 2 personnes tuées par balles et la 3ème personne a été tuée à la suite de l'accident, le véhicule ayant échoué dans un ravin. Aussitôt alertées, les FARDC sont descendues sur les lieux, affirme le militaire, et ont mis en débandade les FDLR qui n'ont rien emporté.

Pour les autorités, l'affaire est close, mais sur le terrain personne n'a encore démenti le bilan de 21 morts donné par Radio Okapi... certaines ONG sur place avaient même validé le nombre de victimes annoncé par la radio onusienne. On attend donc que les différentes sources s'accordent pour dresser (enfin) un bilan définitif de cette attaque FDLR.

Christophe Rigaud

RDC : Munene négocierait son retour

Est-ce la fin de l'aventure pour général Faustin Munene ? Le général en fuite depuis fin septembre et à la tête d'une nouvelle rébellion serait en passe de rentrer dans les rangs.  Le site Kongotimes affirme que Munene serait en pourparler avec les autorités de Kinshasa pour assurer son retour. Info ou intox ?

logo afkrb.pngEn fuite pour échapper à un mandat de comparution devant la justice militaire, Faustin Munene réapparaît ensuite sur le net avec un "message au peuple congolais", revendiquant les dernières attaques de Mbandaka et de Kikwit. Le message est alambiqué et ne porte pas la signature de la main de Munene. Dans ce texte, le général Munene annonce également  "la création de l'Armée de Résistance Populaire en sigle A.R.P depuis le 04 Janvier 2010, quelque part en RDC". Depuis, plus de nouvelles sur la réalité de ces revendications ? Et pour cause... le site Kongotimes croit savoir que Kinshasa "a privilégié la piste du dialogue, en vue de persuader le général des Forces armées de la RDC de renoncer aux velléités bellicistes. Parmi les zones d’ombre qui restent à clarifier figurent les garanties sécuritaires en faveur de l’ex-chancelier des ordres nationaux, une fois revenu au pays." En clair, Munene chercherait une sortie honorable à son aventure en négociant son retour avec le pouvoir en place.

Faustin Munene était souvent présenté comme l'homme de Luanda auprès de Joseph Kabila. Toujours Selon Kongotimes : "des observateurs les plus avertis laissent entendre que la cabale imputée au général Munene constitue l’une des pressions que Luanda exercées sur Kinshasa, pour le contraindre à accepter un règlement à l’amiable du contentieux pétrolier qui oppose les deux pays". Affaire à suivre donc...

NB : Depuis la mise en ligne de cet article, plusieurs internautes se sont manifestés pour démentir cette information. Un internaute nous a signalé  que mardi 23 novembre 2010 à 21h00 heure de Paris, le Secrétaire Général de l'ARP , a fermement démenti les négociations entre Kinshasa et Faustin Munene sur les antennes de la Radio Tv Kimpwanza.Pour ces internautes cette information est tout simplement de l'intox. Dont acte.

Christophe Rigaud

22 novembre 2010

Procès Bemba : Une enquête "bâclée" ?

Au premier jour du procès Bemba, la défense de l'ancien vice président de République démocratique du Congo (RDC) n'a pas de mots assez durs pour pour dénoncer une enquête "partial et bâclée". Jean-Pierre Bemba est accusé d'avoir dirigé des miliciens qui ont commis des meurtres, des viols et des pillages en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Il risque la prison à vie s'il est reconnu coupable au terme de ce procès, qui devrait durer six mois.

HAG10.jpg"Une enquête partiale, une enquête bâclée, et qui en définitive n'apporte absolument pas aux juges ce qu'ils sont en droit d'attendre, c'est-à-dire des preuves au-delà de tout doute raisonnable", dénonce Maître Nkwebe Liriss, l'un des avocats du leader congolais. Jean-Pierre Bemba a plaidé non coupable au cours de ce premier jour de procès.

Pourtant, pour le procureur de la Cour pénal international, Luis Moreno-Ocampo, le dossier est solide :  "Jean-Pierre Bemba a sciemment permis aux 1.500 hommes qu'il commandait de commettre des centaines de viols, des centaines de pillages". D'après le procureur, Jean-Pierre Bemba était "le commandant militaire avec l'autorité effective et le contrôle des troupes qui ont commis les crimes", ce que conteste fermement la défense.

"La responsabilité hiérarchique incombait au commandement suprême de l'armée centrafricaine", assure Maître Liriss, regrettant que "la chaîne de commandement centrafricaine" ne soit pas appelée à témoigner au procès et note l'absence d'un personnage clé : Ange-Félix Patassé, le président centrafricain auquel les troupes de Bemba était venus prêter main forte. Un des avocats de Jean-Pierre. Bemba, Aimé Kilolo, affirme que les miliciens du MLC combattaient "avec l'uniforme et sous le drapeau centrafricain", et que ce sont donc les autorités de ce pays qui les commandaient et qui étaient responsables de leur discipline.

La CPI a autorisé la participation de 759 victimes au procès et les juges doivent encore se prononcer sur plus de 600 autres demandes. Le procès Bemba doit durer au moins 6 mois.

RDC : Bemba plaide non coupable

A l'ouverture de son procès face à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, Jean-Pierre Bemba est accusé d'avoir mené une campagne de viols et de tortures avec ses miliciens en République Centrafricaine entre 2002 et 2003. L'ancien vice-président de RD Congo, inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, vient de plaider non coupable au premier jour de son procès.

Image 6.pngPar la voix de son avocat, Jean-Pierre Bemba affirme avoir "compris cette inculpation et plaide non coupable par mon intermédiaire" a déclaré son défenseur Nkwebe Liriss. L’ancien opposant à Joseph Kabila à la présidentielles de 2006 en  République démocratique du Congo (RDC), réfute en bloc ses accusations. Jean-Pierre Bemba risque tout de même la prison à vie, puisque l’accusation affirme qu'il a eu connaissance des exactions commises par ses soldats et n’aurait rien fait contre. Son procès durera plusieurs mois.

Bemba : Le procès aux 759 victimes

Le procès de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, s'est ouvert ce lundi devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Un procès fleuve, puisque 759 victimes ont été autorisées à participer et 500 autres demandes sont examinés. L'ex-chef de la rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC) est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en Centrafrique en 2002 et 2003.


Image 4.png"C'est la première fois dans l'histoire de la justice internationale qu'un groupe aussi nombreux est autorisé à participer", note la CPI. Les victimes... des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards, sont autorisées à participer au procès et réparties en deux groupes représentés chacun par un avocat centrafricain. Le premier rassemble les victimes de Bangui et dans les environs du point kilométrique 12, les autres de toute la Centrafrique.

Dans ce procès, Jean-Pierre Bemba plaide non coupable, puisque selon lui, le contingent du MLC accusé d'exactions était sous commandement centrafricain et non sous sa responsabilité direct. Le procès Bemba est prévu pour durer plusieurs mois.

21 novembre 2010

RDC : Les enfants soldats… ça continue !

En 2009, la République démocratique du Congo (RDC) abritait 10% des enfants soldats dans le monde. Avec la diminution des combats en RDC, on croyait que le recrutement des enfants dans les groupes armés avait marqué le pas… visiblement pas, selon la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO). Sa porte-parole déplore que des enfants continuent d'être enrôlés en nombre, notamment au Nord-Kivu.

carte RDC Afrikarabia Nord Kivu.jpgSylvie Van Den Wildenberg, porte-parole de la MONUSCO a indiqué récemment que des enfants continuent à être recrutés même dans les écoles et enrôlés dans les groupes armés en RD Congo. Dans le Nord-Kivu, notamment, à  Kitsanga ( ancien fief de Laurent Nkunda, ex-chef rebelle du CNDP), dans le territoire de Masisi, où le recrutement des enfants se fait dans les écoles.

Pourtant, la RDC a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant et cette pratique est interdite par la loi et considérée comme un crime contre l’humanité. La Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par les Nations Unies le 20 novembre 1989, affirme qu’un enfant n’est pas seulement un être fragile qu’il faut protéger mais que c’est une personne qui a le droit d’être éduqué, soigné, protégé, quel que soit l’endroit du monde où il est né.

19 novembre 2010

RDC : L'heure de vérité pour Jean-Pierre Bemba

Le 22 novembre 2010, s’ouvrira devant la Cour pénale internationale (CPI) le procès de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC). Jean-Pierre Bemba est accusé de crimes de guerre commis par ses troupe en République centrafricaine (RCA )entre 2002 et 2003. Mais au delà du procès, c'est la participation du "chairman" à la prochaine présidentielle qui se joue. Et selon toute vraisemblance, Jean-Pierre Bemba ne sera pas en mesure de se présenter au prochain scrutin de 2011. Quid de son avenir politique ?

Image 3.pngLundi 22 novembre à 14h30, l'ancien rival de Joseph Kabila aux élections de 2006 fera son entrée dans la salle d'audience de La Haye. Deux ans après l’arrestation de Jean-Pierre Bemba, plus de sept ans après les faits et après deux reports successifs, les attentes sont grandes. « L’ouverture du procès Bemba est un moment historique pour les victimes de la République centrafricaine qui gardent espoir de voir la CPI leur rendre justice », a indiqué Lucille Mazangue de la Coalition centrafricaine pour la CPI. « L’attente des victimes et le dépérissement des preuves s’accentuent à mesure que le temps passe. Nous espérons donc que le procès se déroulera en bonne et due forme sans retard excessif. » Pour les partisans du leader de l'opposition congolaise, c'est toujours l'incompréhension. Les avocats de Jean-Pierre Bemba estime que leur client n'est pas responsable des exactions de ses troupes en RCA, n'étant pas présent sur place et ne dirigeant donc pas les opérations sur le terrain.

Mais derrière l'affaire judiciaire se profile l'avenir politique de Jean-Pierre Bemba. Le procès durera plusieurs mois et il paraît improbable que le président du MLC, principale parti d'opposition congolais, soit libre au moment du scrutin, prévu en novembre 2011. L'avenir politique de Jean-Pierre Bemba semble donc des plus compromis : difficile d'envisager une liberté provisoire plusieurs fois réfusé, le leader du MLC risque donc de regarder les élections dans sa cellule de La Haye. Plusieurs hypothèses sont toutefois évoquées : la candidature d'un Bemba "prisonnier", le sénateur congolais pouvant se présenter du fond de sa cellule en espérant gagner le scrutin et forcer la main de la CPI pour le libérer. Mais l'hypothèse est très risquée et pas forcement légale. Deux autres possibilités s'offrent ensuite au MLC : la présentation de François Muamba (avec de faibles chances de faire un bon score) et enfin l'arrivée d'un candidat "surprise". Le récent rapprochement entre Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe montre qu'il peut y avoir un "ticket" Bemba-Kamerhe au premier ou au second tour afin de former une coalition anti-Kabila solide. En attendant le "chairman" doit déjà se sortir d'un procès difficile, voulu comme exemplaire par la communauté internationale.

Christophe Rigaud

Photo : Jean-Pierre Bemba à Kinshasa en 2006

(c) www.afrikarabia.com

17 novembre 2010

RDC : 21 morts dans une attaque FDLR

Au Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), une embuscade des rebelles hutus des FDLR a fait 21 morts... tous civils. Radio Okapi indique qu'un véhicule de commerçants de la région de Walikale a été pillé par des miliciens FDLR, avant de tuer tous les occupants.

Image 3.pngDes centaines de viols systématiques et de violentes attaques rebelles ont frappé le territoire de Walikale ces derniers mois. Les Nations-Unies ont déjà fait état de 303 civils violés entre le 30 juillet et le 2 août 2010. L'embuscade des commerçants à Mungazi montre une fois de plus que la situation sécuritaire dans l'Est de la RD Congo est loin d'être sous contrôle, tant des aurorités congolaises que des casques bleus de la Monusco.

La présence des rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) constitue le premier facteur de déstabilisation à l'Est de la République démocratique du Congo. Les racines de ce mouvement sont les conséquences du génocide rwandais de 1994. Les FDLR se composent d’anciens membres de l’armée du président rwandais Juvénal Habyarimana (FAR) et de miliciens Interahamwe. Après avoir été mis en déroute par les soldats du président Paul Kagamé à la suite du génocide, ils s’étaient regroupés en RDC pour fomenter une reprise du pouvoir à Kigali, en formant un groupe armé qui a finalement donné naissance aux FDLR. L’ancien président congolais Laurent-Désiré Kabila a conclu une alliance avec les FDLR pour lutter contre l’influence de Kigali dans l’est du Congo après 1998 et certains membres ont intégré son armée. Mais Joseph Kabila, son fils, aujourd’hui à la tête de l’Etat congolais, a autorisé les troupes rwandaises à pénétrer en RDC en 2009 pour traquer les FDLR. Selon les estimations des sources du secteur onusien de la sécurité, les FDLR comptent aujourd’hui 3 000 hommes, contre 6 000 en 2009.

Christophe Rigaud

RDC : L'échec de la solution militaire

Depuis plus de 10 ans, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de guerres à répétition avec son cortège de massacres et de réfugiés. En 2009, Kinshasa et Kigali décident de mener des opérations militaires communes pour pacifier la zone. Plus d'un an après, l'International Crisis Group (ICG) dénonce l'échec de ces opérations armées et prône une nouvelle "approche basée sur un dialogue transparent".

logo afkrb.pngDans son dernier rapport sur la RD Congo, l'International Crisis Group affirme qu'un "plan de résolution du conflit au Kivu  consistant à privilégier la solution militaire s'avère être un échec". Le rapport estime que "deux années après le début du rapprochement entre le président congolais Joseph Kabila et son homologue rwandais Paul Kagame, les soldats congolais sont encore aux prises avec des miliciens pour le contrôle des terres et des zones minières".

L'ONG note que "l'approche actuelle doit être réévaluée et élargie afin d'impliquer toutes les communautés locales et préparer l'avenir de la région en instaurant un dialogue transparent, notamment avec les pays voisins" (Rwanda, le Burundi et l'Ouganda). "Les limites de l'approche politico-militaire actuelle sont atteintes", affirme le directeur du projet de l'ICG, Thierry Vircoulon. Le rapport préconise une nouvelle approche du conflit, car "sans une nouvelle stratégie, le risque d'affrontements interethniques, de désintégration de l'armée nationale et de déstabilisation régionale deviendra de plus en plus élevé".

14 novembre 2010

RDC : Munene, vrai rebelle ou imposteur ?

Accusé de vouloir comploter contre le président Kabila, le général Faustin Munene est en fuite depuis le 29 septembre 2010 et suscite toutes les rumeurs sur internet. Dans un message qui lui est attribué, Munene et son Armée de résistance populaire (ARP) revendiquent pourtant les récentes attaques de Kikwit et de Mbandaka en avril dernier. Quel crédit peut-on apporter à cette nouvelle rébellion, essentiellement active… sur internet ?

Faustin Munene.jpgDepuis sa disparition, le 29 septembre dernier, Faustin Munene, reste invisible. Mais le "général fugitif" occupe la toile avec la rigueur d'un métronome : rumeurs autour d'un "coup d'état" contre Joseph Kabila, perquisition de son domicile par la garde présidentielle, création d'un mouvement rebelle, message aux congolais diffusé sur le net et revendications des attaques de Kikwit et Mbandaka (?!)… Faustin Munene est un fugitif hyperactif.

Où se cache Faustin Munene et sa famille ?


Depuis mercredi 29 septembre, ils sont introuvables. Dans la nuit du 29 au 30 septembre, la garde présidentielle aurait investi ses domiciles. Ses trois résidences (3, avenue de la République Ma Campagne, avenue du Flamboyant à la Gombe et celle de la commune de Bandalungwa) auraient été pillées et assiégées par les militaires selon la famille du général Munene.

Que reproche-t-on à Faustin Munene ?

A vrai dire rien, officiellement. A Kinshasa, on évoque pourtant un "complot contre le raïs Joseph Kabila". Sa famille explique que Munene était traqué par les "services" congolais et aurait fui de peur d'être arrêté. Originaire de la province du Bandundu, le général Munene était un proche de Pierre Mulele (rebelle avec Antoine Gizenga en 1961). Après l’assassinat de Mulele par Mobutu, Faustin Munene s'exil en Angola et rentre au pays avec l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila, dont il était commandant. Après la chute du régime Mobutu, il occupe le poste de vice-ministre de Kabila en charge de l’ordre public et chef d’Etat-major des Forces armées congolaises. Avec Joseph Kabila, Faustin Munene est nommé Chancelier des ordres nationaux, puis démissionne du poste pour se présenter à la députation à Kinshasa. Munene échoue aux législatives et disparaît de l'actualité congolaise jusqu'à sa fuite fin septembre.

Revendications... sur internet

Faustin réapparaît sur le net par un "message au peuple congolais", revendiquant les dernières attaques de Mbandaka et de Kikwit. Le message est alambiqué et ne porte pas la signature de la main de Munene. Dans ce texte, le général Munene annonce "la création de l'Armée de Résistance Populaire en sigle A.R.P depuis le 04 Janvier 2010, quelque part en RDC".

Ensuite Munene "félicite vivement et cordialement les combattants de la liberté qui ont contribué pour que l'A.R.P s'engage dans les actions concrètes et responsables sur terrain, à l'exemple de l'ops Chebeya 1, attaque de Mbandaka, aéroport ; ops Tungulu 1, attaque du camp militaire Colonel Ebeya à Kikwit." Aucune preuve n'est apportée par Faustin Munene de son implication réelle dans ces attaques… et pourquoi annoncer la naissance de sa rébellion plus de 10 mois après sa création ? Peut-être pour revendiquer l'attaque de l'aéroport de Mbandaka en avril dernier ?

Faut-il prendre le mystérieux général Munene au sérieux ? La presse congolaise reste très dubitative sur le cas  Munene. Le site internet Kongotimes pense plutôt qu'il s'agit d'un rebelle d'opérette : "Faustin Munene doit être désormais un de ces produits commerciaux dont se gavent les militants sur le marché du net. Pas plus. Car, en dehors de tout document portant formellement la signature de Faustin Munene, il n’est pas exclu que le communiqué posté sur le net soit une de ces nombreuses productions d’apprentis révolutionnaires sans encrage réel sur terrain, mais qui abusent des NTIC (nouvelle technologie de l'information et de la communication, NDLR)." Attendons donc des preuves de l'existence réelle de cette nouvelle rébellion sur le terrain et d'un signe de vie du "général fugitif".

Christophe Rigaud

10 novembre 2010

RDC: Les réfugiés d'Equateur devront s'armer de patience

Ils sont encore 115 000 ! Tous réfugiés de République démocratique du Congo (RDC) et installés au Congo voisin après les violences de 2009 dans la province d'Equateur. A l'époque, il fuyaient les attaques des insurgés Enyele contre l'armée et la police congolaises. Selon le HCR, ils ne seront rapatriés qu'à partir d'avril 2011, soit plus d'un an et demi après l'insurrection rebelle.

carte RDC Afrikarabia Dongo.jpgLes autorités congolaises de la RD Congo, de la République du Congo et le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) viennent de fixer à avril 2011 le début du rapatriement volontaire des 115 000 réfugiés de RDC installés depuis fin 2009 dans le nord du Congo après les violences entre rébellion Enyele et forces congolaises.

Les insurgés Enyele avaient commencé leur insurrection fin octobre 2009 dans la localité de Dongo, avant d'atteindre Buburu dans le district du Sud-Ubangi. Les affrontements entre les insurgés Enyele et les FARDC ont fait des centaines de victimes et poussé plus de 150 000 de personnes à se réfugier au Congo-Brazzaville et en République centrafricaine. Les Enyeles revendiquent une large autonomie de la province de l'Equateur. Ils accusent le gouvernement congolais de persécuter les ressortissants de l'Equateur et exigent le départ de l'armée nationale (FARDC).

Un accord a donc été signé entre le deux pays et le HCR, pour débuter le rapatriement volontaire en RDC des 115.000 réfugiés à partir du 20 avril 2011. Mais la population d'Equateur, dénonce les exactions des soldats congolais des FARDC censés les protéger. De nombreux cas de violences, vols, viols ont été relevés… et les congolais craignent toujours le retour des insurgés.

RDC : Le procès Chebeya débutera vendredi

La Cour militaire de Kinshasa donnera le coup d'envoi du procès Chebeya ce vendredi. Sur le banc des accusés : huit policiers congolais dont Daniel Mukalay, le chef des services spéciaux de la police nationale. Les accusés devront répondre du meurtre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, le 2 juin dernier.

logo afkrb.pngVendredi, c'est devant une Cour militaire que comparaîtront les huit policiers impliqués dans le meurtre de Floribert Chebeya. Le dossier avait en effet été transféré à la Cour militaire par l’Auditorat général des forces armées de la RDC. Mais pour les associations des droits de l'homme, ce subterfuge juridique permettrait de  "soustraire à la justice" le principal suspect de l'affaire, le chef de la police, le général John Numbi, qui n’est pas justiciable devant cette cour. "Aucun officier de la Cour militaire n’est du grade du général Numbi alors que selon la loi, il ne peut être jugé que par quelqu’un de son rang ou d’un rang supérieur" dénonce Rospin Manketa de l'association Voix des sans voix (VSV).

La veille de son assassinat ainsi que le jour de la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana, Floribert Chebeya avait rendez-vous avec l’Inspecteur général de la Police Nationale Congolaise, le général John Numbi. Le Réseau national des ONG des Droits de l’Homme (RENADHOC) a toujours réclamé en vain une commission d’enquête indépendante ainsi que l’arrestation du général Numbi qu’il considère comme le premier suspect dans ce dossier. Pour l'heure, le dossier Chebeya est entre les mains de la justice militaire et donc sous contrôle des autorités congolaises... on est donc loin de la commission d'enquête indépendante réclamée par les ONG.

Militant respecté et connu, président de l'ONG congolaise de défense des droits de l'Homme la Voix des sans Voix (VSV), Floribert Chebeya, 47 ans, avait été retrouvé mort le 2 juin dans sa voiture, les mains liées dans le dos, sur une route en périphérie de la capitale, le lendemain d'un rendez-vous, qui n'a pas eu lieu, avec le chef de la police, le général John Numbi.

Christophe Rigaud

05 novembre 2010

RDC : Quel avenir pour Laurent Nkunda ?

A la tête de quelques milliers de soldats dissidents, le général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda a défié pendant des années le pouvoir de Kinshasa, qu'il accuse de discrimination contre ses "frères de la minorité tutsi" en République démocratique du Congo (RDC). Après un brusque retournement d'alliance, cet ancien allié de Kigali en RDC est arrêté le 23 janvier 2009 par l'armée rwandaise et détenu en résidence surveillée à Gisenyi au Rwanda. La République démocratique du Congo demande son extradition, mais le Rwanda refuse pour le moment de livrer l'encombrant général congolais, détenteur de beaucoup trop de secrets sur le régime de Paul Kagame.

Afrikarabia logo.pngA tout juste 40 ans, Laurent Nkunda, un homme mince et élancé, au visage émacié, mène une guerre d'usure contre une armée régulière en pleine restructuration, qu'il a souvent mise en déroute et qu'il accuse de connivence avec les rebelles hutus rwandais génocidaires de l'Est de la RDC. Nous sommes en 2007, le général rebelle fait la une de la presse internationale... dans moins de 2 ans, sa rébellion sera stoppée nette par son allié de toujours : l'armée rwandaise de son ex mentor, Paul Kagame.

Car, comme beaucoup d'autres Tutsis congolais, il a commencé sa carrière militaire dans les rangs du Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion tutsie du Rwanda) qui mis un terme en juillet 1994 au génocide perpétré par le régime hutu de Kigali. Après deux ans au sein de l'armée rwandaise, il rejoint au Zaïre voisin la rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabila (père de l'actuel chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila) qui destitue le dictateur Mobutu en 1997,avec l'appui de l'armée rwandaise.

En 1998, alors que Kabila père a rompu avec ses anciens alliés, Nkunda devient l'un des commandants du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), une rébellion soutenue par Kigali pendant le conflit régional qui secoue l'ex-Zaïre jusqu'en 2003. Interrogé sur ses liens avec Kigali, Nkunda affirme avec ironie: "Mais nous sommes tous des soldats de l'armée rwandaise, (Joseph) Kabila aussi", rappelant que l'actuel président a été "formé dans le maquis" par James Kabarebe, chef de l'armée rwandaise. Il dément tout appui militaire de Kigali, bien que nombre de ses hommes - estimés à 5.000 par l'ONU - portent un uniforme rwandais et soient équipés d'appareils de communication dernier cri.

Après la guerre, alors que le RCD intègre le gouvernement de coalition à Kinshasa, Nkunda est promu général, mais refuse de prendre son poste, dénonçant une réforme de l'armée fantaisiste ne permettant pas "la réconciliation nationale" promise. "Je n'ai pas choisi de faire la guerre. A l'origine, je devais être infirmier, mais je dois répondre à l'appel des populations menacées", affirme cet enfant du pays, né le 2 février 1967 à Mirangi (Nord-Kivu).

Les années rebelles

C'est en juin 2004 qu'il fait trembler la République pour la première fois en s'emparant brièvement de la capitale du Sud-Kivu, Bukavu, où il affirme défendre ses "frères" tutsis. Déchu de l'armée, il est visé depuis septembre 2005 par un mandat d'arrêt pour des crimes de guerre perpétrés par ses hommes à Bukavu. "Je me battrai tant que les Interahamwe (extrémistes hutus rwandais) seront ici", répète-t-il, se défendant d'oeuvrer à une partition du Congo, débouché naturel pour un Rwanda surpeuplé et pauvre en minerais. "Il y a quelque chose de mystique chez lui. Il est entouré des pires assassins, recrute sans vergogne des enfants, mais est très croyant et est persuadé d'avoir une mission", affirme un expert de la région.

Après les élections de 2006 en République démocratique du Congo (RDC), Nkunda tente une nouvelle fois de déstabiliser l'Est de la RDC. En décembre de la même année, le Burundi l'accuse, ainsi que James Kabarebe (maintenant ministre de la défense du Rwanda) et Salim Saleh, d'avoir fomenté une tentative de coup d’État au Burundi.

2007, l'année de tous les dangers

Le 18 janvier 2007, Nkunda annonce pourtant que ses hommes ont commencé à rejoindre les rangs des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à la suite de négociations menées à Kigali, au Rwanda. Néanmoins, la première moitié de 2007 se caractérise par de nombreux combats à l'Est forçant des dizaines de milliers de civils à prendre la fuite. Laurent Nkunda accepte finalement de "brasser" ses troupes avec les troupes gouvernementales. Les accusations d’occupation de l’Est de la RDC, de pillages de ses ressources et de tentative de déstabilisation du Gouvernement de la République démocratique du Congo s’amplifient de plus en plus durant la première moitié de 2007.

La tension monte encore d’un cran en mai 2007 lorsque Nkunda menace de retirer ses soldats des rangs de l'armée nationale, lorsque la MONUC dénonce publiquement la présence de troupes rwandaises et ougandaises en RDC. Début décembre 2007, une très importante offensive gouvernementale encadrée par la MONUC est lancée contre Nkunda à Mushake et contre son fief. Elle se solde en une dizaine de jours par une sévère déroute et des milliers de morts dans les rangs des troupes gouvernementales congolaises. La MONUC a été accusée d'avoir fait défaut aux troupes gouvernementales. Laurent Nkunda inquiète sérieusement Kinshasa.

2008, Nkunda aux portes de Goma

Le 26 août 2008, Laurent Nkunda lance une nouvelle offensive qui lui permet d'agrandir la zone qu'il contrôle dans le Nord-Kivu et d'amener ses troupes à quelques kilomètres de Goma à fin octobre. L'armée congolaise ayant abandonné la ville, la Monuc n'a pas pu lancer de contre-offensive : son mandat est d'appuyer les autorités officielles congolaises dans leurs efforts pour rétablir leur contrôle sur le territoire national, mais pas de contrer une opération rebelle en soi. Nkunda a cependant renoncé à prendre la ville et a déclaré le 29 octobre un cessez-le-feu unilatéral puis demandé l'ouverture de négociations à Kinshasa.

Le 23 janvier 2009, l'inspecteur général de la police de la République démocratique du Congo annonce l'arrestation de Laurent Nkunda la veille au Rwanda ; le général déchu avait franchi la frontière alors qu'une opération conjointe des forces congolaises et rwandaises reprenaient le contrôle du territoire conquis par le CNDP avant qu'une faction anti-Nkunda ne décide de se rallier au gouvernement de Kinshasa. Laurent Nkunda avait en effet été démis de ses fonctions par un de ses subalternes le 5 janvier, ce qui avait entraîné une scission du CNDP. Depuis lors, Nkunda attend toujours d'être jugé par son allié d'hier... en vain. Le général rebelle est devenu très gênant par Kinshasa comme pour Kigali et le status quo arrange tout le monde... sauf Nkunda qui réclame un procès.

Evasion ?

Ce stratège protestant, marié et père de quatre enfants, savait qu'il "n'était rien sans l'appui de Kigali" et qu'il devrait un jour négocier un exil ou rendre compte pour les crimes de Bukavu et son implication dans la répression sanglante d'une mutinerie à Kisangani (nord-est) en 2002. Pour l'heure son avenir se résume à sa résidence protégée de Gisenyi... à une encablure de la RD Congo voisine.

Selon Joska Kaninda du journal le millénaire, "beaucoup pensent que pour contenter la communauté tutsi et assurer la surveillance des frontières congolaises, le président Kagame aura toujours besoin du soutien de Laurent Nkunda". Mais Nkunda ne peut pas rester pas éternellement en prison.

"Ce tutsi congolais jouit d’une certaine estime de la communauté tutsi de par le monde en plus que ses avocats ne cesseront pas de multiplier des pressions pour obtenir son élargissement. A plusieurs reprises Laurent Nkunda a décliné l’offre d’aller dans un exil doré. Il n’est donc pas exclut que son évasion soit organisée pour qu’il se retrouve à nouveau à l’Est du Congo pour faire le bouchon contre les FDLR" conclut Joska Kaninda.

Christophe Rigaud

RDC-ANGOLA : La guerre des expulsions recommence

L'histoire semble se répéter à nouveau. En 2009 déjà, une polémique avait éclaté autour de l'expulsion de plusieurs angolais du Bas-Congo en République démocratique du Congo (RDC). Puis en mars 2010, l'Angola expulsait à son tour plus de 10 000 congolais. Depuis le mois dernier, la situation semble s'être dégradée à la frontière entre l'Angola et la RDC alors que l'on apprend l'expulsion de plus de 6 000 congolais dans des conditions extrêmement brutales.

logo afkrb.pngL’ONU vient d'alerter la communauté internationale sur la situation de plus de 6 000 congolais en cours d’expulsion d'Angola. Après une période d’accalmie, ces retours forcés ont repris de l’ampleur en octobre. Les expulsés sont en majorité des ressortissants de la RD Congo en situation irrégulière. L'ONU signale de nombreux cas de viols,  d’attouchement sexuel et d’extorsion des biens. Plusieurs centaines de personnes sont déjà arrivées dans les localités de Tembo, Kasongo Lunda, Swana Mukanza, Kizamba et Kahemba.

Les motifs d'expulsion sont essentiellement: le séjour illégal, l'activité illicite de creuseur de diamant, la violation des frontières..., d'après les autorités angolaises. Concernant les violences sexuelles, l'Angola affirme que "les femmes expulsées disent toujours qu'elles ont été violées, et les hommes qu'ils ont été extorqués... on connaît la chanson !"

Depuis 2004, plus de 400 000 congolais illégaux ont été expulsés des provinces minières d'Angola dans le cadre de l'opération d'expulsion baptisée "Diamant" .

RDC : A Paris, Kate Stence court pour les femmes congolaises

Sa passion est la course d'endurance mais son combat est aux côtés des femmes congolaises victimes des différents conflits en République démocratique du Congo (RDC). Après les 20 km de Paris, l'américaine Kate Stence participera le 7 novembre aux 6ème Foulées Villenogarennoises dans les environs de Paris aux côtés de nombreux congolais du Team Congo Paris.

Capture d’écran 2010-11-06 à 10.57.53.pngL'Américaine Kate Stence participera aux 6ème Foulées Villenogarennoises qui se dérouleront le dimanche 7 novembre 2010 à Villeneuve-la-Garenne, en région parisienne. Une dizaine de Congolais viendront courir à ses côtés en soutien aux femmes et enfants violés en République démocratique du Congo.

Kate Stence est membre de l'équipe parisienne Run for Congo Women, une branche de Women for Women International. Depuis 1993, Women for Women International a aidé des milliers de femmes victimes de la guerre, la guerre civile et d'autres conflits à reconstruire leur vie et à retrouver leur estime de soi.

Les 3 courses des Foulées Villenogarennoises sont ouvertes à tous (professionnels et amateurs) et se dérouleront dans le  Parc Départemental des Chanteraines de Villeneuve-la-Garenne.

03 novembre 2010

RDC : Mbarushimana devra s'expliquer devant la CPI

Le secrétaire exécutif des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), Callixte Mbarushimana, sera donc remis selon toute vraisemblance à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre en République démocratique du Congo (RDC) en 2009. Le rebelle rwandais a toutefois la possibilité de se pourvoir en cassation.

Image 3.pngCallixte Mbarushimana aura a répondre de 11 chefs d'inculpation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, de meurtre, viols, et "persécutions fondées sur le sexe et destruction de propriété" devant la CPI de La Haye. La cour d'appel de Paris vient en effet d'ordonner sa remise à la Cour pénale internationale. Ce responsable des FDLR est accusé d'être impliqué avec son mouvement en 2009 dans plus de 300 viols dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RD Congo.

Les FDLR sont installés l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis la fin du génocide rwandais de 1994. D'ailleurs certains éléments FDLR sont recherchés par la justice rwandaise pour leur implication présumée dans le génocide des Tutsi. Ils sont considérées comme l'un des principaux groupes responsables de l'insécurité dans la région des Grands lacs.

01 novembre 2010

RDC : L'offensive de Clément Kanku

Dans un véritable réquisitoire contre le pouvoir congolais, le leader de l'Union pour la Nation (UN) dresse un triste bilan du quinquennat de Joseph Kabila. Pour Kanku, "le Congo se porte plus mal qu’il y a 5 ans et beaucoup plus mal qu’il y a 15 ans".

Logo Elections 2011.jpgLa presse congolaise le qualifie de "très peiné et fâché", Clément Kanku a présenté récemment une analyse très critique de l'état de la RD Congo. Dans son bilan, le responsable de l'UN parle d'un "climat des affaires délétère alors que la situation politique est incertaine et les droits de l’homme bafoués. Le Congo navigue à vue tel un bateau sans gouvernail" selon Clément Kanku. L'Union pour la Nation lance par la même un appel, pour "que la communauté internationale soit exigeante vis-à-vis de ce gouvernement afin d’assurer une transparence dans la gestion des finances publiques. Autrement, les contribuables des pays donateurs ne comprendront pas que leur argent serve à entretenir des pouvoirs corrompus, comme ce fut le cas sous la triste et célèbre 2ème République".

Clément Kanku en appelle enfin à la "bonne gouvernance, au respect des droits de l’homme et des libertés tant individuelles que collectives et au bien-être des populations".

Il y a plusieurs mois, Jean-Pierre Bemba avait choisi de faire renaître l'Union pour la Nation (UN), sa machine de guerre électorale de 2006 et placait à sa tête un nouvel homme : Clément Kanku. Objectif : réactiver les troupes bembistes en vue des prochaines élections de 2011 en RD Congo. La campagne électorale est donc bel et bien commencée dans le camp Bemba. Reste une question : quel candidat soutiendra l'UN de Kanku si Bemba n'est pas en mesure de se présenter ? Mwamba ? Kamerhe ? Tshisekedi ? ou Kanku lui-même ? Une indication peut-être, révélée par le journaliste de La Prospérité :  Albert Moleka, le Porte-parole et Représentant d'Etienne Tshisekedi, assistait à la conférence de presse de Clément Kanku.

Christophe Rigaud

RDC : Tshisekedi à Kinshasa début décembre

L'UDPS annonce le retour d'Etienne Tshisekedi en République démocratique du Congo (RDC) début décembre 2010. Le parti d'opposition congolais souhaite couper court à toutes les rumeurs sur l'état de santé de son leader historique et confirme l'arrivée d'Etienne Tshisekedi à Kinshasa entre le 1er et le 3 décembre 2010, soit une semaine avant le début du premier congrès de l'UDPS, révèle l'Observateur.

Afrikarabia logo.pngRémy Massamba, le coordonnateur principal de la Commission préparatoire du premier congrès de l'UDPS confirme donc la présence d'Etienne Tshisekedi à l'ouverture et à la clôture du congrès en dépit des rumeurs persistantes sur la santé incertaine du sphinx de Limete. Rémy Massamba a enfin estimé le coût du congrès à 280.000 dollars, dont plus de la moitié sont déjà couverts par les différentes fédérations de l'UDPS.