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30 juin 2010

RDC : Joseph Kabila et la tentation autoritaire

Drôle d'anniversaire à Kinshasa. Alors que la République démocratique du Congo (RDC) célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance, l'esprit n'est pas à la fête. L'assassinat du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya a fortement terni les festivités et suscité une émotion considérable dans le monde entier. Dans cette affaire, le régime de Joseph Kabila apparaît plus fragilisé que jamais. Le chef de la police, un proche du président Kabila, est directement mis en cause dans le meurtre de Chebeya alors que les opposants congolais crient à l'assassinat politique. La RDC vit une nouvelle fois un tournant de son histoire.

DSC03988 copie.jpgSur place, alors que l'on venait d'enterrer Floribert Chebeya, le roi Albert II a plutôt cherché à arrondir les angles entre Bruxelles et kinshasa en développant un nouveau partenariat dans le cadre d'un "dialogue franc et constructif". La Belgique ne veut pas froisser son partenaire congolais, alors que la Chine et les Etats-Unis ont remplacé Bruxelles pour exploiter les richesses minières du sous-sol. Seule voix dissonnante (le roi est resté muetsur les Droits de l'homme) : celle de Karel De Gucht, l'ancien ministre des affaires étrangères belge. Il est le seul à critiquer ouvertement la dérive autoritaire et la corruption du régime en place.

Plusieurs ONG sont également très inquiètes de la tournure que prend la gouvernance Kabila. Pour Amnesty International, "il est tout à fait hypocrite de la part de la RDC d'organiser des célébrations sans reconnaître la situation révoltante des droits humains dans ce pays".

"Issue fatale" pour les opposants

Amnesty regrette aussi que "le travail des défenseurs des droits humains en RDC débouche de plus en plus souvent sur une issue fatale", faisant référence au meurtre début juin du militant congolais, Floribert Chebeya. L'organisation des droits de l'homme note en effet que les menaces de mort contre les défenseurs des droits humains et les journalistes en RDC se multiplient à une vitesse alarmante.

Reporters sans frontières (RSF) déplore la complaisance de la Belgique pendant les festivités de l'indépendance : "il serait incompréhensible et inacceptable que les célébrations de l'indépendance se contentent de porter un regard complaisant sur les 50 ans passés". Ces 5 dernières années, au moins six journalistes ont été tué dans l'Est de la RDC, une région toujours en proie aux différents groupes armés.

A moins d'un an d'un scrutin présidentiel crucial pour l'avenir de la RDC, le destin des congolais est désormais suspendu à la route que choisira Joseph Kabila pour son pays : l'autoritarisme ou la démocratie.

Christophe Rigaud

Photo (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

28 juin 2010

RDC : Le CNDP rentre dans le rang au Nord-Kivu

La nouvelle est passée relativement inaperçue. Les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) viennent d’annoncer avoir mis fin à l'administration parallèle qu’ils dirigeaient au Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Afrikarabia logo.pngC’est au micro de la radio onusienne Okapi que l’un des membres du CNDP, Alexandre Gatemba, a annoncé sa nomination au poste d’administrateur assistant chargé de l'économie, des finances et du développement du territoire de Masisi au Nord-Kivu (RDC). Selon l’accord de paix signé en mars 2009 avec le gouvernement de Kinshasa, après l'arrestation du général Laurent Nkunda, certains postes dans l’administration devaient revenir aux anciens rebelles… c’est visiblement chose faite au Nord-Kivu.

Dans le territoire de Masisi, l’ex-rébellion contrôlait les routes et prélevait des taxes. Le CNDP a annoncé qu’en contre-partie de cette nomination, il renonçait à exercer une administration parallèle. En 2009, les représerntants du CNDP avaient négocié l'intégration de leur troupe dans l'armée régulière, la reconnaissance de leurs grades et le changement du mouvement armé en parti politique ainsi que sa participation au pouvoir. Le CNDP participe déjà au gouvernement provincial du Nord-Kivu, mais au niveau national, le mouvement peine à trouver sa place... notamment dans l'administration centrale et au sein du gouvernement. Pour l'heure, aucun ministre de l'actuel gouvernement congolais n'est issu de l'ex-rébellion.

Christophe Rigaud

27 juin 2010

RDC : Le procès Bemba débutera le 14 juillet

C'est un nouveau revers pour la défense de Jean-Pierre Bemba. La chambre de première instance vient en effet de déclarer la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye compétente pour jugé l'ancien Vice-président de République démocratique du Congo (RDC). Les avocats de Bemba espéraient pouvoir démontrer que leur client avait déjà été jugé en République centrafricaine (RCA) et ne pouvait donc pas être jugé une nouvelle fois par la CPI. Peine perdue, la chambre de première instance a considéré que Jean-Pierre Bemba ne faisait l'objet d''aucune enquête ou poursuite en RCA. Son procès, prévu initialement le 5 juillet, débutera finalement le 14 juillet.

Image 2.pngLe loin chemin de croix continue pour Jean-Pierre Bemba. Accusé par la Cour pénal international de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003, l'ancien leader du MLC congolais, n'échappera à la justice internationale. La chambre de première instance considère en effet que les poursuites et l'enquête menées par la République centrafricaine (RCA) avaient été déféré à la CPI. Pour la justice internationale, Jean-Pierre Bemba n'a donc pas été jugé en RCA et doit l'être devant la Cour de La Haye. Après une remise en liberté provisoire finalement refusée, voici un nouvelle argument de la défense qui s'effondre. Le procureur Moreno peut être satisfait d'avoir remporté une nouvelle bataille. Jean-Pierre Bemba restera donc en prison un bon moment : le procès doit débuté les 14 et 15 juillet avant de reprendre le 30 août après les vacances judiciaires.

La bataille s'annonce donc longue et difficile pour les avocats de l'opposant congolais. Une chose semble désormais certaine : Jean-Pierre Bemba sera probablement derrière les barreaux pour les prochaines élections présidentielles, prévues en 2011.

Photo : Jean-Pierre Bemba en campagne en 2006 (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

22 juin 2010

RDC : John Numbi serait en prison

L'information n'est pas encore officielle, mais le général John Numbi, mis en cause dans le meurtre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, aurait été interpellé et placé en détention "dans une prison proche de la présidence", selon le site belge levif.be. Il s'agirait d'un tournant décisif dans l'affaire Chebeya, quelques jours avant son enterrement et à une semaine des festivités du cinquantenaire.

Afrikarabia logo.pngL'enquête piétine et les autorités de Kinshasa semblent redouter l'image désastreuse que pourrait donner la RDC à quelques jours de l'anniversaire de l'indépendance du pays.  Il fallait un acte fort... et c'est un proche de Joseph Kabila qui en fait les frais : John Numbi, le chef de la police congolaise, accusé d'avoir ordonné l'assassinat de Floribert Chebeya.

Le célèbre militant des droits de l'homme et son chauffeur ont disparu le 1er juin dernier alors qu'ils avaient rendez-vous à l’Inspection générale de la police, pour y rencontrer John Numbi. Après le tollé international provoqué par la mort de Chebeya, l'étau semble se resserrer autour du général Numbi.

MISE A JOUR : Depuis cette date, John Numbi a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire et placé en fait en résidence surveillée et non en détention.

Christophe Rigaud

RDC : Le fleuve Congo à l’honneur à Paris

Le musée du quai Branly présente tout l’été, à travers 170 oeuvres majeures et 80 documents, une importante exposition consacrée aux traditions artistiques d’Afrique centrale. Le voyage propose une plongée dans la culture des peuplades bantoues du Gabon de la République populaire du Congo et de la République démocratique du Congo (RDC). Une bonne occasion de découvrir des œuvres inattendues et propres à l’Afrique centrale.

1c724824a7.jpgVéritable voyage initiatique menant le visiteur des forêts du Nord aux savanes du Sud, l’exposition démontre les liens existant entre les oeuvres produites dans les régions bordant le majestueux fleuve Congo, par diverses populations de langues bantoues. Derrière la variété des masques et sculptures fang, hemba, kwélé ou kota, l’exposition met en lumière les oeuvres majeures de l’Afrique Centrale, dans leur conception, leurs structures et les liens artistiques qui les rapprochent.

Les trois thèmes explorés par l’exposition sont complémentaires :

* les masques et statues ayant le « visage en forme de coeur », et qui assurent l’unité et l’identité des groupes respectifs ;

* l’importance de l’ancêtre fondateur et des membres éminents de son lignage ;

* la représentation de la femme dans les royaumes de la savane, équilibrant l’autorité des hommes, liée au mystère de la régénération de la terre, de l’agriculture, de la vie humaine.

L’Afrique centrale est habitée par de nombreux groupes humains ayant chacun son identité propre. Malgré leurs différences, leurs oppositions même, ceux-ci s’exprimaient dans des langues communes, usaient d’institutions semblables, engageaient leur vision du monde dans des rituels initiatiques et thérapeutiques, des danses et des incantations adressées aux esprits de la nature et à leurs ancêtres. Les liens culturels qui relient ses populations couvrant la grande forêt et les savanes subéquatoriales affleurent également dans leurs productions matérielles. Les oeuvres majeures présentées ici en témoignent.

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20 juin 2010

RDC : Cinquantenaire sous haute tension

Drôle d'ambiance à Kinshasa quelques jours avant le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC). Le meurtre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, le 2 juin dernier a provoqué une émotion considérable dans le monde entier. La police congolaise, mis en cause dans l'assassinat de Chebeya, place le président Kabila dans une position particulièrement inconfortable au moment où tous les regards se porteront sur les célébrations du cinquantenaire. Les obsèques, prévu le jour même des festivités, ont été décalé in extrimis le 26 juin et des mesures de sécurité exeptionnelles ont été mis en place dans les principales villes du pays. La fête prévue le 30 juin pourrait se transformer en journée de défiance pour le pouvoir congolais.

DSC03944 copie.jpgLe 30 juin 2010 sera une journée à haut risque en République démocratique du Congo (RDC)... mais Joseph Kabila a échappé au pire : les obsèques de Floribert Chebeya devait avoir lieu le 30 juin, le jour même des festivités prévues à Kinshasa. Finalement, l'enterrement du célèbre militant des droits de l'homme aura lieu le 26 juin, pour (selon la version officielle) que les diplomates étrangers puissent assister aux obsèques de Chebeya sans être retenus par les festivités de l'indépendance.

Une certaine incertitude plane tout de même à Kinshasa, où les kinois redoutent des violences entre le 26 et le 30 juin. De nombreuses forces armées ont déjà pris position dans la capitale ainsi que dans les principales villes du pays. Radio Okapi note qu'à Mbuji-Mayi, le général Mushid a annoncé des mesures pour renforcer la sécurité pour dissuader d'éventuels fauteurs des troubles. Mediacongo relève également l'initiative de la police d'organiser des patrouilles de sécurisation à Kinshasa. A cette occasion, Kinshasa, accueillera plusieurs délégations étrangères dont celle du Roi des belges. Pourtant tout dérapage des forces armées et de police congolaise serait particulièrement mal venu pour l'image du président Joseph Kabila, fragilisé par l'affaire Chebeya et le début du retrait des casques bleus de RDC.

Christophe Rigaud

Photo (c) Ch. Rigaud www.afrikrabia.com

RDC : Le photoblog d'Afrikarabia

DSC03882 copie2.jpgRetrouvez régulièrement les images d'Afrikarabia sur le photoblog du site.

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17 juin 2010

RDC : Les fauteurs de guerre

Depuis plus de 10 ans, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de guerres à répétition. Au premier rang des responsables de ce conflit sans fin, de multiples mouvements rebelles soutenus par le Rwanda ou l'Ouganda ainsi que le pouvoir congolais incapable d'assurer la sécurité sur son territoire et coupable d'exactions sur les populations civiles. Voici le portrait des différents groupes armés impliqués dans cette guerre qui ne veut pas finir.

DSC03855 copie.jpgFDLR : Les Forces démocratiques de libération du Rwanda
Premier sur la liste des mouvements rebelles, les FDLR se composent d’anciens membres de l’armée du président Juvénal Habyarimana et de miliciens Interahamwe. Après avoir été mis en déroute par les soldats du président Paul Kagamé à la suite du génocide, ils s’étaient regroupés en RDC pour fomenter une reprise du pouvoir à Kigali, en formant un groupe armé qui a finalement donné naissance aux FDLR. L’ancien président congolais Laurent-Désiré Kabila a conclu une alliance avec les FDLR pour lutter contre l’influence de Kigali dans l’est du Congo après 1998 et certains membres ont intégré son armée. Mais Joseph Kabila, son fils, aujourd’hui à la tête de l’Etat congolais, a autorisé les troupes rwandaises à pénétrer en RDC en 2009 pour traquer les FDLR. Selon les estimations des sources du secteur onusien de la sécurité, les FDLR comptent aujourd’hui 3 000 hommes, contre 6 000 en 2009.

Le groupe a un bras armé, les FOCA (Forces combattantes Abacunguzi), actives dans le Sud-Kivu. Les FDLR se sont alliées à d’autres groupes, notamment aux Forces républicaines fédéralistes (FRF) de Michel Rukunda, une milice du Sud-Kivu qui déclare défendre les intérêts des Banyamulenges (Tutsis congolais), et à certains groupes Maï-Maï.

Les Maï-Maï
Leurs combattants, qui s’aspergent « d’eau magique pour se protéger des balles », sont pour la plupart membres de milices d’autodéfense ad hoc, formées par les leaders locaux, qui arment de jeunes hommes dans les villages, souvent en fonction des différences ethniques. Certaines grandes milices Maï-Maï sont plus connues, notamment les Patriotes résistants congolais (PARECO) ou l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), qui se sont jointes au processus de paix en mars 2009, en promettant de se convertir en partis politiques pacifiques.

Le 2 juin, 500 membres du groupe Maï-Maï Kifuafua ont de nouveau rejoint leurs positions, à Walikale, dans le Nord-Kivu, soutenant que leur intégration convenue au sein de l’armée avait trop tardé. La plupart des groupes Maï-Maï sont des forces locales portant le nom de leur chef. Le groupe Yakutumba, du nom du « major-général » qui le dirige, a enlevé huit travailleurs humanitaires au Sud-Kivu, en avril.

CNDP :
Le Congrès national pour la défense du peuple
Le CNDP a menacé d’envahir Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, en novembre 2008. Par la suite, le Rwanda a assigné à résidence Laurent Nkunda, son chef. Bosco Ntaganda, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI), a remplacé Laurent Nkunda et accepté d’orienter le mouvement vers la paix. En mars 2009, le CNDP s’est converti en parti politique et 3 000 à 4 000 de ses combattants ont intégré l’armée congolaise. Environ 1 000 à 2 000 autres résistent à l’intégration.
Selon la plupart des experts, le CNDP a conservé ses chaînes de commandement au sein de l’armée. Le groupe, qui administre en grande partie le district de Masisi, se livre à diverses activités dans le Nord-Kivu, de l’exploitation minière artisanale au trafic de charbon, en passant par l’extorsion. Il est accusé d’avoir organisé le transfert de ses partisans rwandais à Masisi, ce qui a provoqué des frictions entre les Rwandais de RDC et les autres groupes ethniques.

FPLC :
Les Forces patriotiques pour la libération du Congo
Ce groupe, actif dans le Nord-Kivu, est dirigé par le général Gad Ngabo, qui a récemment franchi la frontière ougandaise pour pénétrer dans le territoire congolais de Rutshuru. Selon différentes sources, le général recruterait au sein de différentes ethnies, regroupant des forces pour disputer au CNDP le contrôle de certaines zones du Nord-Kivu. Ce groupe compterait quelques centaines de combattants.

ADF/NALU : Les Forces démocratiques alliées/Armée nationale de libération de l'Ouganda
Quoique converti plusieurs fois à l’islam et au catholicisme, Jamil Mukulu, chef rebelle ougandais, a fondé un groupe militant musulman au début des années 1990. Sous la pression de l’armée ougandaise, il y a enrôlé des officiers du régime de l’ancien dictateur Amin Dada et l’a fusionné avec la NALU, autre mouvement rebelle ougandais qui abriterait les partisans de l’ancien président Milton Obote.
Depuis qu’elle a franchi la frontière pour pénétrer en RDC, au milieu des années 1990, cette milice est restée dans la zone de Beni, dans le Nord-Kivu. Selon les analystes, il s’agit d’un groupe « à l’état latent », comptant environ 1 300 hommes. Des pourparlers de paix entre l’ADF/NALU, l’Ouganda et la RDC ont été engagés en 2009, sous la médiation des Nations Unies, mais en avril, l’armée congolaise a attribué à une coalition entre les ADF/NALU et des combattants Maï-Maï locaux la responsabilité d’une attaque meurtrière perpétrée contre un centre d’entraînement militaire situé à Beni.

LRA :
L’Armée de résistance du Seigneur
Joseph Kony a fondé la « Holy Spirit Mobile Force 2 » (Deuxième Force mobile du Saint-Esprit) dans le nord de l’Ouganda en 1987, après la mise en déroute d’un groupe rebelle du même nom par le gouvernement du président Yoweri Museveni, auquel celui-ci tentait de s’opposer. En 1989, Joseph Kony a rebaptisé la milice l’Armée de résistance du Seigneur, déclarant avoir pour objectif d’instaurer en Ouganda une théocratie d’inspiration chrétienne.
La LRA s’est d’abord introduite au Sud-Soudan au milieu des années 1990, mais l’accord de paix soudanais de 2005 et l’inculpation de Joseph Kony par la CPI a forcé le groupe à se réfugier en RDC, dans le parc national de la Garamba. En décembre 2008, les armées ougandaise, sud-soudanaise et congolaise ont lancé une offensive collective à la Garamba, sans pourtant réussir à éliminer l’état-major de la LRA. Le groupe, divisé en petites unités, se déplace à pied dans les Uélés (districts situés dans le nord-est du Congo), dans l’est de la République centrafricaine (RCA) et dans certaines régions du Sud-Soudan.
Entre décembre 2007 et avril 2010, le groupe aurait tué 1 796 civils et en aurait enlevé 2 377 au Congo. Il est particulièrement connu pour recruter de force des enfants soldats, transformer de jeunes garçons en tueurs et utiliser des fillettes comme porteuses ou comme esclaves sexuelles. Les membres du groupe mutilent également les lèvres et les oreilles de leurs victimes pour terroriser la population.

FRPI/FPJC :
La Force de résistance patriotique en Ituri/Front populaire pour la justice au Congo
La FRPI et sa faction dissidente, le FPJC, sont actifs dans le sud de l’Ituri, où ils combattent les forces du gouvernement et les forces onusiennes de maintien de la paix. Germain Katanga, ancien commandant de la FRPI, comparaît actuellement devant la CPI aux côtés de deux autres chefs miliciens de l’Ituri pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ; il est notamment accusé d’avoir recruté des enfants soldats, et de s’être rendu coupable de massacres de masse et de viols. Selon les analystes, ce groupe est « résiduel », mais ses répercussions humanitaires restent importantes.
En 2009, environ 5 000 personnes ont fui pour se réfugier dans la forêt de Mokato-Ngazi à la suite d’affrontements entre l’armée congolaise et les militants des FRPI/FPJC. Lorsque les forces gouvernementales et les organisations humanitaires sont parvenues à se rendre dans la zone, trois mois plus tard, un nombre indéterminé de ces déplacés étaient morts de faim. Jean-Claude Baraka, chef du FPJC, a récemment été arrêté. En revanche, le « Colonel Cobra » Matata, chef de la FRPI, qui avait accepté d’intégrer l’armée nationale, aurait déserté au début du mois pour rejoindre sa milice, en Ituri.

Enyele/Le Mouvement de libération indépendant et alliés (MILIA)
Des tensions ethniques datant de l’époque coloniale ont éclaté en novembre dernier dans la province d’Equateur, dans le nord-ouest du pays. Les membres du groupe Lobala, connu sous le nom « d’Enyele », du nom du village où les flambées de violence ont éclaté pour des questions de droits de pêche, ont d’abord attaqué la ville frontalière de Dongo, mettant en déroute les forces de police qui avaient été déployées pour les réprimer. Les civils ont fui de l’autre côté du fleuve, en République du Congo, et seuls 20 000 habitants sont revenus.
Adoptant l’acronyme MILIA, le groupe s’est déplacé vers le sud, à travers la jungle, prenant d’assaut Mbandaka, le chef-lieu de la province, le 4 avril. Il a également perturbé le ravitaillement des populations jusque dans la ville de Kisangani, à l’est.
Le 5 mai, la RDC a arrêté Ondjani Mangbama, le chef des insurgés Enyele, mais la situation de ce dernier reste incertaine. L’insurrection Enyele a commencé dans la province d’Equateur, province natale de l’ancien dirigeant congolais Mobutu Sese Seko, aujourd’hui devenue le bastion du MLC, parti d’opposition de Jean-Pierre Bemba.

Les Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC)
Il ne s'agit pas là d'un mouvement rebelles, mais de l'armée nationale. Mais les FARDC ont été accusées par les organisations de défense des droits humains de se livrer à des activités criminelles, ce que le gouvernement réfute. En 2009, leur 213e brigade a été citée comme responsable des pertes civiles subies à Lukweti, au Nord-Kivu, au cours de l’offensive Kimia 2, menée contre les FDLR avec le soutien des Nations Unies.

Sources : Afrikarabia/IRIN

Photos (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

16 juin 2010

RDC : La MONUC entame son retrait

Le geste est symbolique, mais à Kinshasa, le moment est historique. Une centaine de Casques bleus sénégalais se sont retirés mercredi de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC). La cérémonie de départ avait lieu à Kisangani, au Nord de la RDC.

Logo MONUC.gifCe premier départ des troupes de la MONUC s'inscrit dans le cadre d'une première phase de réduction de la force, décidée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1925. Le 27 mai dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait en effet autorisé le retrait de 2.000 Casques bleus d'ici la fin du mois de juin 2010 et approuvé une modification du mandat de la MONUC à partir du 1er juillet. A cette date, la MONUC changera de nom, pour devenir deviendra MONUSCO. A la veille des festivités du cinquantenaire, ce départ sera sûrement apprécié par le président Kabila, qui avait souhaité un retrait plus massif et plus rapide des casques bleus de son pays. Mais il lui faudra un peu de patience, la communauté internationale estime que la situation sécuritaire dans le pays n'est pas stabilisée.

Christophe Rigaud

15 juin 2010

RDC : "Une des pires crises humanitaires au monde"

Les Nations-Unis vivent « l’une des pires crises humanitaires au monde » en République démocratique du Congo (RDC). L'ONU ne pouvait être plus claire. La porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Elisabeth Byrs, a expliqué que « travailler en RDC est devenu un véritable défi pour les humanitaires tant pour des raisons de sécurité que du manque de financement »... la sonnette d'alarme est également tirée par toutes les ONG présentent sur le terrain.

Preoccupation-de-l-OCHA_article_top.jpgDeux préoccupations sont avancées par l'ONU sur place : le manque de moyens (les programmes de ces agences ne sont financés qu’à hauteur de 30 %) et « si l’aide financière n’arrive pas, nous allons être obligés de réduire notre assistance à une population qui en a cruellement besoin » estime Elisabeth Byrs. Autre sujet de préoccupation : la violence subie par les populations « du fait des exactions de groupes armés, dont l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui ne cessent d’augmenter », d'après l'ONUs. Et les humanitaires sont autant visés que les civils par les combats et le banditisme.

Rappelons que depuis 2007, la LRA a tué 1796 civils, enlevés 2377 personnes dont 807 enfants. Et entre décembre 2009 et mars 2010, la LRA a tué 407 civils et enlevés 302 personnes dont 125 enfants. Dans les régions du Kivu et la province du Maniema, à l’Est de la RDC, les maltraitances sexuelles se multiplient. Rien qu’en 2009, « il y a eu 8 000 cas de viols rapportés dont la majorité ont été perpétrés par des hommes en armes », selon l'ONU.

L'Armée de la résistance du seigneur (LRA), groupe rebelle tristement célèbre pour ses exactions contre les civils, mène des attaques de plus en plus meurtrières en République démocratique du Congo (RDC) et continue d'enlever des enfants pour les utiliser comme soldats dans ses rangs. La LRA, qui combat le gouvernement en Ouganda depuis plus de 20 ans, a accru sa présence dans cette région reculée du nord-est de la RDC.

RDC : Le Maroc, destination des réfugiés congolais

Le HCR tire la sonnette d'alarme à Rabat, au Maroc. Selon l'organisme onusien d'aide aux réfugiés, la plupart des réfugiés actuellement au Maroc sont originaires de Côte d'Ivoire, mais aussi de République démocratique du Congo (RDC) et d'Irak. Le HCR estime à 27% le nombre de réfugiés originaire de RDC.

DS050616115916.jpgLe HCR observe que ces réfugiés se concentrent dans les grands centres urbains, comme Rabat et Casablanca. En 2009, le HCR comptait environ 800 réfugiés inscrits sur leurs liste, en majorité originaire d'Afrique noire. Mais les ONG sur place notent que bon nombre de réfugiés, originaires d'Afrique subsaharienne y vivent sans être reconnus par le HCR. Ces dernières années, les réfugiés ont considérablement augmenté au Maroc : troubles en Côte d'Ivoire, conflit en Irak, mais surtout les guerres à répétition et sans fin en République démocratique du Congo. Kivu, Ituri, Equateur... la situation désastreuse en RDC depuis plus de 10 ans a jeté sur les routes des centaines de milliers de réfugiés. D'abord vers les pays voisins, puis vers le nord de l'Afrique, dernière étape avant "l'Eldorado européen".

Au Maroc, on s'organise. Selon le responsable du HCR, Johannes Van Der Klaauw, "la pression des réfugiés est une nouvelle donne à laquelle la société marocaine est en train de s'adapter. Le développement d'un cadre institutionnel et législatif relatif à la protection et l'assistance des réfugiés est une question prioritaire pour le HCR".

Photo (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

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RDC : Clément Kanku prépare l'alternance

L'opposition arrivera-t-elle à proposer une alternative crédible face au président Joseph Kabila ? Aphone, atone et sans leadership, l'opposition congolaise semble laisser un boulevard sans obstacle au président sortant pour les prochaines élections présidentielles de 2011. Le député proche de Jean-Pierre Bemba, Clément Kanku, jette un pavé dans la mare en créant un "gouvernement fantôme" afin de préparer le prochain scrutin.

logo afkrb.pngLe coordonnateur de l'Union pour la Nation (UN), Clément Kanku, a annoncé la mise en place d'un "gouvernement fantôme" (à la britannique) à l'approche des élections présidentielles, toujours prévues en 2011. Rapporté par la radio de l'ONU, Radio Okapi, cette initiative se veut une "force d'alternance politique crédible et sérieuse" en République démocratique du Congo (RDC). Le "gouvernement fantôme" souhaite faire des propositions concrètes aux congolais : "nous allons dire à la population ce que nous aurions dû faire, si nous étions au pouvoir", a ajouté Clément Kanku à la radio onusienne. La bataille pour la présidentielle a bel et bien commencé.

Christophe Rigaud

12 juin 2010

RDC : Programme des obsèques de Floribert Chebaya

Le 30 juin sera donc le jour de l'enterrement du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya. En marge des festivités du cinquantenaire, la famille et les différentes ONG du pays ont présenté le programme de "deuil international" des obsèques de Floribert Chebeya. Voici le document complet : CLIQUEZ ICI

11 juin 2010

RDC : Nkunda devra patienter jusqu'au 24 septembre

Depuis plus d'un an, l'ex-général rebelle congolais Laurent Nkunda est maintenu en détention au Rwanda. Après plusieurs péripéties judiciaires, le Tribunal militaire de Kigali a prévu d'examiner le 24 septembre prochain la demande de remise en liberté de l'ancien rebelle tutsi. Ce nouveau report serait dû à l'absence de l'avocat principal de la défense, le Canadien Stéphane Bourgon.

logo afkrb.pngUne précédente audience prévue le 11 mai avait déjà été annulé, faute d'interprète. La cour suprême de Kigali s'était ensuite déclarée incompétente et avait renvoyé l'affaire devant le tribunal militaire rwandais. Seul problème soulevé par la défense de Laurent Nkunda et non des moindres : les avocats de Nkunda soutiennent que l'ancien chef d'état-major des armées rwandaises, le général James Kabarebe, nommé ministre de la Défense en avril, est responsable de l'arrestation et de la mise en détention illégales de leur client... le même Kabarebe est le supérieur direct des juges du tribunal militaire de Kigali.

Le sort de Laurent Nkunda sera donc finalement connu après l'été... plus d'un an après le renversement d'alliance entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda de Paul Kagame (l'ancien allié de Laurent Nkunda en RDC).

Christophe Rigaud

RDC : 30 juin 2010... jour de deuil ?

La nouvelle est encore incertaine, mais l'enterrement du président de l'ONG congolaise la Voix des sans-voix (VSV), Floribert Chebeya, pourrait avoir lieu le 30 juin prochain, le jour des commémorations du 50ème anniversaire de l'indépendance !

logo afkrb.pngD'après le Réseau national des Organisations des Droits de l'Homme du Congo (Renadhoc), l'enterrement serait programmé le 30 juin au cimetière de la Gombe, en plein centre de Kinshasa, qui fêtera à quelques centaines de mètre de là l'indépendance de la RDC sur la boulevard du 30 juin.Hasard du calendrier ou volonté de marquer les esprits, tous les regards seront tournés ce jour-là vers les festivités du cinquantenaire, en présence de nombreux invités étrangers.

Suite au tollé d’indignation provoquée par la mort mystérieuse de ce défenseur des droits humains très respecté, les autorités congolaises ont semblé prendre la mesure de l'affaire : la police a rapidement procédé à l'interpellation et à l'arrestation de certains officiers de la police et le général Numbi, mis en cause dans le meutre de Chebeya a été placé en résidence surveillée. L'enquête n'a pas encore avancé concernant les commanditaires de l'assassinat... une autopsie doit être réalisé prochainement par des légistes néerlandais.

Christophe Rigaud

15:25 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (4)

10 juin 2010

RDC : Un américain à la tête de la MONUCSO

Le successeur d'Alan Doss sera américain. L'ancien ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, Roger Meece, a été nommé comme nouveau représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC). Roger Meece sera donc le nouveau "boss" des casques bleus en RDC.

images.jpgUn américain remplacera donc le diplomate britannique Alan Doss le 30 juin prochain. La MONUC, qui est actuellement la plus importante mission onusienne de maintien de la paix deviendra le 1er juillet la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUCSO) avec un mandat revu et axé sur deux tâches essentielles: le maintien de la paix dans l'est du Congo et la consolidation de la paix dans l'ensemble du pays.

09 juin 2010

Affaire Chebeya : Le régime Kabila dans la tourmente

L'assassinat de Floribert Chebeya tombe au plus mal pour Joseph Kabila. A quelques semaines des festivités du cinquantenaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC), le meurtre du célébre militant des droits l'homme a soulevé une vague d'indignation sans précédent. Plusieurs officiers ont été arrêtés et le chef de la police, un proche du chef de l'Etat, a été placé en résidence surveillée. Si le meurtrier n'a toujours pas été identifié, tous les yeux se tournent vers Joseph Kabila dont le pouvoir est mis en cause dans l'assassinat du président de la Voix des sans voix.

cinquantenaire_logo_1.jpgLes célébrations du cinquantenaire risquent d'avoir un goût amer. L'opposition a annoncé qu'elle boycottait les festivités, le Roi des belges, invité de marque du 30 juin, hésite a annuler son voyage à Kinshasa. et la communauté internationale, Union Européenne et Etats-Unis en tête prennent l'enquête policière en main.

Sale temps pour le président Kabila ! Le chef de l'Etat espèrait profiter du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC pour asseoir son image internationale et rassurer les différents bailleurs de fonds, à moins d'un an des élections présidentielles prévues en 2011. Mais un grain de sable est venu perturber les festivités : l'assassinat du plus célèbre militant des droits de l'homme du pays, Floribert Chebeya.

Le tollé soulevé par le meurtre de Chebeya est unanime : les organisations de défense des droits de l’homme, Amnesty International, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme et l’Organisation nationale des droits de l’homme (ONDH) ont exprimé leurs ‘’vives indignation et consternation’’, suite à la mort de Floribert Chebeya. Dans un communiqué : la Raddho, l’Ondh et Amnesty International condamnent ‘’fermement cette mort qui n’est que la conséquence de la situation d’insécurité totale des défenseurs de droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC) qui font l’objet d’intimidations, de harcèlement, d’arrestation’’.

Les trois organisations exigent des autorités congolaises qu’elles prennent ‘’toutes les dispositions pour retrouver le chauffeur et l’ouverture d’une enquête indépendante, afin que toute la lumière sur les circonstances de cette mort soit faite et les auteurs soient punis’’.

Floribert Chebeya Bahizire qui s’est rendu à la police pour répondre à une convocation a été retrouvé le lendemain matin sans vie, allongé dans le siège arrière de sa voiture stationnée à la sortie de Kinshasa. Son chauffeur est également porté disparu et les organisations craignent qu’il lui soit arrivé le même sort.

Christophe Rigaud

14:03 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (9)

06 juin 2010

RDC : Le MLC ne fêtera pas l'indépendance

Le meurtre du plus célèbre des militants des droits de l'homme de République démocratique du Congo (RDC) continue de semer le trouble à quelques semaines des célébrations du cinquantième anniversaire de l'indépendance. Alors que le Roi des Belges hésite désormais à se rendre à Kinshasa pour participer aux festivités, le principal parti d'opposition, le MLC, a décidé de boycotter les célébrations du 30 juin.

Logo MLC.jpgLe Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, a annoncé ne pas vouloir participer aux manifestations commémoratives des 50 ans de l’indépendance de la République démocratique du Congo (RDC). Son secrétaire général, François Mwamba, souhaite protester contre l’assassinat du président de l’ONG de défense des droits de l’Homme, La Voix des sans voix (VSV), Floribert Chebeya. Pour le MLC, l’assassinat de Floribert Chebeya "vient allonger la liste des assassinats en RDC". François Mwamba dénonce ensuite l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité des personnes dans le pays

Le célèbre défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya ainsi que son chauffeur Fidele Bazana ont été assassinés dans la nuit de mardi à mercredi à Kinshasa.

17:06 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (5)

Assassinat Chebaya : John Numbi mis en cause

L'étau se resserre autour des commanditaires du meutre du militant des droits de l'homme, Floribert Chebaya. La pression internationale pousse les autorités de Kinshasa à faire vite... et une fois n'est pas coutume, l'enquête progresse rapidement. Le chef de la police de la République démocratique du Congo (RDC) a été suspendu et plusieurs officiers de police ont été arrêtés. John Numbi, réputé très proche du président Kabila, a été suspendu à titre conservatoire afin que l'enquête se déroule sereinement... une première en RDC.

Afrikarabia logo.pngL'officier arrêté, le colonel Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la police, serait passé aux aveux. Selon les diverses agences de presse, il aurait déclaré n'être qu'un simple un exécutant et aurait mis en cause le chef de la police, le général John Numbi. Selon le ministère de l'Intérieur congolais, John Numbi a été placé en résidence surveillée.

L'indignation avait été grande à l'annonce de l'assassinat du président de l'ONG la Voix des sans-voix (VSV), Floribert Chebeya. Le monde entier s'était ému de la fin tragique de ce militant des droits de l'homme de 47 ans, retrouvé mort à l'arrière de sa voiture sur une route de Kinshasa.

L'ONU, les Etats-Unis, l'Union Européenne et 55 ONG internationales ont immédiatement fait pression sur Kinshasa pour que l'enquête se déroule dans les meilleurs délais et soit irréprochable. L'appel a visiblement été entendu par les autorités congolaises... à quelques jours du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC. L'assassinat du plus célèbre militant des droits de l'homme congolais pourrait même compromettre la visite d'Albert II de Belgique aux festivités du 30 juin à Kinshasa... un meutre qui tombe bien mal pour Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

12:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (7)

03 juin 2010

RDC : La Voix des Sans Voix assassinée !

Mauvais jour pour la démocratie. La nouvelle tragique de l’assassinat de Floribert Chebeya a soulevé une vague d’indignation unanime à Kinshasa. Ce défenseur des droits de l’homme, reconnu et respecté, a été retrouvé mort dans sa voiture sur une route à la sortie de Kinshasa en allant vers la province du Bas-Congo. Qui a donc voulu faire taire la Voix des sans voix ?

Image 1.pngD’après les premiers éléments, son corps a été retrouvé sur le siège arrière de sa voiture et ne portait pas de traces apparentes de violence. Son ONG (la Voix des Sans Voix) avait auparavant publié un communiqué, s’inquiétant de la disparition de son président et de son chauffeur qui n’avaient plus donné de nouvelles après s’être rendus à l’Inspection générale de la police nationale congolaise pour y rencontrer John Numbi.

Les condamnations sont unanimes : la directrice adjointe du programme Afrique d'Amnistie, Véronique Aubert, a indiqué que le groupe était «stupéfait et consterné par la mort suspecte d'un défenseur des droits humains aussi reconnu et respecté». Elle a ajouté que M. Chebeya avait déjà été harcelé par les autorités dans le passé et qu'«il semble avoir payé le prix ultime pour son important travail».

Amnistie internationale affirme avoir noté de plus en plus de cas de harcèlement de militants pour les droits humains en République démocratique du Congo dans la dernière année… une bien mauvaise nouvelle pour la démocratie en RDC.

Christophe Rigaud

15:31 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (15)