31 janvier 2010
RDC : Nkunda extradé en 2010 ?
Le 1er mars prochain, le Rwanda doit porter le cas du rebelle Laurent Nkunda devant la cour suprême de Kigali. Une carte décisive va se jouer dans la capitale rwandaise pour l'avenir de l'ex-général congolais. Pour le ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende Omalanga, "il y a des chances que le problème de transfert en RDC de Laurent Nkunda se règle en 2010".
Le gouvernement congolais estime que le transfert de Nkunda ne dépend pas de sa volonté mais de celle du Rwanda, mais Lambert Mende croit "que ce dernier va régler ce problème". La RDC, qui avait salué l’arrestation de Nkunda le 22 janvier 2010 par le Rwanda, avait alors exprimé sa volonté de le voir extrader en République démocratique du Congo. Laurent Nkunda avait récemment déclaré à la presse qu’il avait accepté d’être transféré en RDC et qu’il avait confiance à la justice congolaise.
Placé depuis en résidence surveillée à Gisenyi (ville rwandaise frontalière de la RDC), l’ex-général a été depuis transféré à Kigali... un transfert qui pourrait finir de "sceller" le rapprochement stratégique du Rwanda avec la République démocratique du Congo.
17:39 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : laurent nkunda, cndp, rwanda, kivu, rdc, rd congo, kinshasa, guerre, kabila
30 janvier 2010
RDC : Une économie encore fragile pour 2010
On pensait que le secteur minier viendrait soutenir l'économie congolaise... il n'en a rien été pendant l'année 2009 qui vient de s'écouler. La croissance de la République démocratique du Congo (RDC) a plafonné à 2,6% au lieu des 8,2% de 2008. La crise internationale a fortement affecté l'activité intérieure, notamment dans la construction et dans le secteur des mines. Un secteur minier qui ne parvient pas à "booster" le reste de l'économie.
L'essentiel des ressources de la République démocratique du Congo (RDC) provient encore de ses matières premières, cobalt, cuivre, diamant et uranium... Mais si le secteur minier est prédominant , il ne tire pas pour autant le reste de l'économie conglaise. Le Sénat a récemment pointé la mauvaise gouvernance du secteur : Kinshasa n'a en effet touché que 63 millions d'euros sur les 140 millions prévus par le Trésor public. L'an passé, seulement 1% des entreprises minières se sont acquittées de l'impôt sur les sociétés. Un manque de ressources qui fait cruellement défaut dans le modeste budget de la RDC.
Pourtant le pays ne manque pas d'atouts économiques. Notamment dans le secteur de l'hydroélectricité. Le barrage d'Inga pourrait alimenter plusieurs pays en électricité si des investissements de taille été réalisés. Pour l'heure, ce gigantesque barrage mal entretenu arrive à peine à fournir Kinshasa en électricité et seuls 6% de la population congolaise ont accès à l'électricité. La Banque mondiale vient d'attribuer 206 millions d'euros afin de doubler la capacité du site d'Inga et l'Inde s'est engagé à construire deux barrages, un projet ferré à Kinshasa pour 180 millions d'euros.
Dernier point faible d'une économie fragile : l'agriculture. Ce gigantesque pays de 2,345 millions de km2 doit importer l'essentiel des produits alimentaires, alors que la majorité des terres agricoles demeurent inexploitées. Enfin, l'instabilité à l'Est du pays et le conflit qui oppose les forces congolaises (FARDC) aux rebelles rwandais des FDLR ont jeté sur les routes plus de 1,7 millions de déplacés dans une situation économique... qui ne cesse de se dégrader.
Christophe Rigaud
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21:41 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : économie, mines, cuivre, cobalt, diamant, kabila, parlement, fmi, rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu
RDC : Petit budget pour grand pays
La République démocratique du Congo (RDC) dispose enfin d'un budget pour l'année 2010. Avec 5,9 milliards de dollars après révision du parlement, ce budget est en augmentation de 1 milliard par rapport à l'année précédente. Mais si l'on compare avec d'autres pays de taille et population égales, le budget de la RDC reste dérisoire... sans parler des richesses naturelles du pays.
Même si comparaison n'est pas raison, le simple budget de l'Angola voisin pour 2009, est estimé autour de 28 milliards de dollars, soit plus de 4 fois le budget de la RDC. Pourtant à Kinshasa, on s'estime heureux de pouvoir bénéficier d'une hausse budgétaire par rapport à l'exercice 2009 : + 1 miiliard de dollars environ). Ce minuscule budget tient en effet compte des engagement de la RDC à réduire sa dette estimée à 13,1 milliards de dollars... une promesse faite au Fond monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.
A noter dans ce budget, l'augmentation de l'allocation distribuée aux provinces. La part la plus importante du budget (plus du tiers) a quand à elle été affecté à la construction, la réfection et la réhabilitation d'ouvrages et d'édifices (routes, ponts, hôpitaux...). Les parlementaires ont cependant dû renoncer à la majoration de leurs indemnités et légèrement amélioré la rémunération des policiers et militaires, comme le souhaitait le Président Kabila. Et un fond spécial pour les élections générales prévues en 2011 a également été augmenté.
A peine 6 petit milliards, c'est peu pour un pays de 2,345 millions de km2 et 68,7 millions d'habitants. Surtout lorsque l'on sait que dans le riche secteur minier, seules 1% des entreprises ont payé l'impôt sur les sociétés.
Christophe Rigaud
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14:57 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : budget, kabila, parlement, fmi, rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu, amani leo
27 janvier 2010
RDC : L'opération "Amani Leo" se met en place
On prend les mêmes et on recommence. Après les résultats mitigés de Kimia II... voici l'opération Amani Leo. Objectifs annoncés : protéger les civils et lutter contre les rebelles hutus des FDLR à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'opération conjointe sera menée par les forces armées congolaises (FARDC) et les casques bleus de la Monuc.
Dernièrement, les responsables militaires de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (Monuc) et leurs partenaires des Forces armées de la RDC (FARDC) ont initié une série de rencontre à Goma, en vue de planifier l’Opération Amani Leo. Selon la Monuc, "les deux commandements ont échangé sur la mise en application de la Directive Opérationnelle d’Amani Leo, les préalables sur l’appui de la MONUC aux FARDC et les questions administratives et tactiques".
L’opération Amani Leo vise à maintenir la pression militaire sur les FDLR "par des interventions ciblées pour démanteler davantage le commandement du groupe et l’empêcher de se regrouper pour menacer les populations ou reconquérir des territoires". L’opération vise également à "tenir les territoires récupérés des groupes armés, à l’instar des FDLR et d’aider à restaurer l’Autorité de l’Etat. Son objectif le plus urgent et prioritaire est la protection des populations civiles, plus particulièrement les enfants et les femmes". Selon nos informations, les opérations ont déjà commencé. Selon la Monuc, les cibles sont très "précises’’. La Monuc les FARDC sont en train de pré-positionner leurs troupes.
Espérons juste que cette opération sera plus efficace que la précédente dans la traque aux rebelles FDLR et évitera les nombreuses exactions commises par les FARDC sur les populations civiles.
Christophe Rigaud
21:07 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rdc, rd congo, congo kinshasa, monuc, onu, amani leo
RDC : Du rififi à la CEI !
Rien ne va plus à la Commission Electorale Indépendante (CEI). Quatre des sept membres du bureau viennent de suspendre leur participation aux réunions de la Commission. Et un cadre de la CEI, Oswald Wanzalugendo, a entamé une grève de la faim depuis plus de 10 jours pour protester contre des retards de salaires.
L'abbé Malu Malu doit faire face à une fronde venue de sa propre institution. Quatre membres, qui composent la CEI, ont annoncé, "suspendre leur participation aux réunions du bureau". La première vice-présidente, le premier rapporteur adjoint, le deuxième et le troisième rapporteur veulent dénoncer "une gestion floue de cette institution citoyenne" par son président, abbé Apollinaire Malumalu. Et pour ne rien arranger, Oswald Wanzalugendo, un cadre de la Commission, est en grève de la faim depuis 10 jours. Il veut attirer l'attention sur les retards de salaires dont il est victime depuis près de 9 mois. D'après Oswald Wanzalugendo, la CEI aurait de graves problèmes financiers... une situation inquiétante pour la suite du processus électoral.
20:04 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rdc, rd congo, congo kinshasa, cei, élections, malu malu, kabila
25 janvier 2010
RDC : Naissance du RDPC
Une nouvelle plate-forme associative a été lancée à Paris le 21 janvier 2010. Les structures congolaises Union du Congo, Débout Congolais et la section Europe du Collectif des Organisations et des Associations des Jeunes solidaires du Congo-Kinshasa (COJESKI-RDC) ont décidé de créer le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).
Le RDPC a donné mandat à Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, Elvis Malwanga, président de Débout Congolais, Christophe Bintu (Coordonnateur pour l’Europe du COJESKI-RDC) et David Ngaba (Secrétaire général du CRID) afin "d'entamer des pourparlers à la fois avec d'autres structures congolaises désireuses d'un projet fédérateur pour la République Démocratique du Congo et toutes les personnes de bonnes volontés concernées par la paix dans la région des Grands Lacs".
La principale mission de cette nouvelle plate-forme est "de mettre en place un programme électoral en vue d'une alternative crédible lors des enjeux présidentiel et législatifs qui auront lieu en 2011 en République Démocratique du Congo".
21:42 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : rpdc, union du congo, rdc, rd congo, kinshasa, guerre, kivu, kabila
24 janvier 2010
RDC : La paix s'achète-t-elle ?
L’opération "arme contre l’argent" débutera le 28 janvier dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Si la paix a bien un prix, s'achète-t-elle pour autant ? Contre 50 dollars, Kinshasa espère lutter contre le trafic d’armes et inciter la population à rendre leurs armements.
A l'initiative du projet, on trouve le pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga : "je suis pasteur et je ne peux pas favoriser le trafic d’armes. Car, avec 100 dollars américains, un individu peut se procurer quatre armes à feu auprès des marchands d’armes dans cette contrée pour venir les échanger contre 400 dollars. C’est pourquoi nous avons réduit à 50 dollars américains". Le pasteur, qui préside l’ONG/PAREC (Programme oeucuménique de Paix, Transformation des Conflits et Réconciliation).
Pour le pasteur, "ce n’est pas l’argent qui compte mais plutôt la paix". L’opération sera menée, à partir du 28 janvier, dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et province Orientale, trois provinces de l’est de la RDC. C’est au Nord-Katanga (sud-est de la RDC) que le PAREC a initié pour la première fois l’opération d’échange arme à feu contre vélo. A moins d’une année de travail, l’ONG a réussi à récupérer près de 10.000 armes à feu, sans compter les munitions et autres effets militaires.
A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, plus de 300 armes à feu ont été récupérées lors d’une brève opération échange "armes à feu contre tôles", que l’ONG/PAREC a initiée dans cette ville. L’opération échange "arme à feu contre dollars américains" menée par la même ONG, pendant sept mois à travers les 24 communes de Kinshasa, a permis de recueillir près de 12.000 armes de guerre.
Christophe Rigaud
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23 janvier 2010
RDC : Le bilan du conflit toujours contesté
Depuis 1998, le nombre de morts en République démocratique du Congo (RDC) a été estimé à 5,4 millions. Un triste bilan qui place le conflit en RDC juste derrière la seconde guerre mondiale. Mais depuis peu, un groupe de recherche canadien conteste ces chiffres et affirme que des techniques d'enquête "correctes" réduiraient ce bilan de moitié. Selon l'étude, ce bilan surévalué aurait provoqué l'envoi de l'opération de paix des Nations-Unies la plus importante au monde et une aide humanitaire conséquente... une sorte de "tricherie" aux yeux de ces experts.
Le nombre de 5,4 millions de morts depuis 1998 a été largement utilisé depuis qu'il a été rendu public par l'International Rescue Committee (IRC), une organisation humanitaire. Cette estimation a joué un rôle dans l'attention portée par les Etats-Unis et les Nations unies à la crise en RDC. Le Conseil de sécurité de l'ONU a cité les chiffres de l'IRC dans le processus de décision concernant la mise en place d'une force de maintien de la paix au Congo-Kinshasa. Cette force compte désormais plus de 20.000 hommes, ce qui en fait l'opération de maintien de la paix la plus importante des Nations unies.
A la suite de la publication des résultats de l'étude en 2000, l'aide humanitaire totale s'est accrue de plus de 500% entre 2000 et 2001. La contribution des seuls Etats-Unis a augmenté d'un indice de pratiquement 26. "Il est probablement juste d'affirmer que les données sur la mortalité ont joué un rôle significatif dans l'accroissement de l'assistance internationale", notait l'un des chercheurs de l'IRC.
Mais une nouvelle étude diffusée par un groupe de recherche canadien estime que les statistiques elles-mêmes sont discutables, "élevant de façon spectaculaire le bilan des morts" dues aux maladies, au manque de nourriture et de médicaments, et à la malnutrition.
L'Human Security Report Project de la Simon Fraser University (Canada) considère que l'étude 2000-2008 de l'IRC présente deux problèmes majeurs. Il rejette l'échantillon réalisé dans des régions dangereuses de l'Est du Congo (RDC), arguant que ces zones n'étaient pas représentatives de l'ensemble du pays. Il met également en doute le chiffre utilisé par l'IRC pour le taux de mortalité "normal" en RDC, où les statistiques d'avant le conflit étaient peu fiables.
L'IRCconfirme pourtant son chiffre : "5,4 millions est notre meilleure estimation, basée sur une méthodologie bien établie et des suppositions prudentes, mais le chiffre réel pourrait être de "3 millions ou de 7,6 millions".
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15 janvier 2010
RDC : Nkunda accepte d'être jugé à Kinshasa
L'ancien général congolais Laurent Nkunda est prêt à comparaître à Kinshasa pour crimes de guerre ou à partir en exil pour mettre fin à sa détention au Rwanda.
L'ex-chef de file du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement rebelle qui a infligé des revers militaires à l'armée congolaise, est en résidence surveillée au Rwanda depuis son arrestation dans ce pays il y a un an. La position de Nkunda est la suivante: "Envoyez-moi s'il le faut à La Haye (siège de la Cour pénale internationale) (...) mais je ne suis pas prêt à rester dans un no-man's land et à être détenu sans raison". Selon son avocat, Stéphane Bourgon, il "est aussi prêt à partir à l'étranger, à prendre le chemin de l'exil (...) et a identifié trois Etats" où il pourrait s'installer.
17:43 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laurent nkunda, rwand, cndp, rdc, rd congo, mines, cuivre, diamant, kinshasa
RDC : Kouchner ne voulait pas passer la nuit à Kinshasa
La France devient la spécialiste des visites expresses en République démocratique du Congo (RDC). Le Ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, ne s'est pas attardé à Kinshasa, après s'être arrêté à Kigali pour renouer le dialogue avec Paul Kagamé. Selon le magazine L'express, alors qu'il était attendu à Kinshasa pour dîner, le ministre de Affaires étrangères à préféré repartir le soir même pour Brazzaville, son étape suivante.
Un faux-bond de Kouchner qui n'est pas sans rappeler le voyage de Nicolas Sarkozy en RDC, en mars dernier. Ce dernier n'avait pas, lui non plus pas souhaité s'éterniser à Kinshasa pour y passer la nuit... manque d'hôtels... de temps ... ou d'intérêt pour la RDC, Kinshasa ne semble pas retenir très longtemps les officiels français.
Christophe Rigaud
16:01 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rdc, rd congo, kinshasa, bernard kouchner, rwanda, visite
RDC : Désengagements en cascade dans le secteur minier
La révision des contrats miniers voulue par le gouvernement congolais fait-elle fuir les investisseurs du secteur ? Plusieurs entreprises minières viennent d’annoncer leur retrait ou leur désengagement en République démocratique du Congo (RDC).
Le géant polonais de l’exploitation du cuivre KGHM vient en effet quitté la RDC début janvier. Après avoir investit 50 millions $ dans le secteur depuis 1996, KGHM affirme n’avoir trouvé aucun repreneur pour ses parts et décide donc de déserter la République démocratique du Congo. La société évoque également des problèmes d’insécurité dans le pays. Son personnel polonais avait déjà été rapatrié en mars dernier.
Autre mauvaise nouvelle pour l ‘économie congolaise, le désengagement partiel de Gem Diamonds de ses concessions en RDC. Cette entreprise d’extraction de diamants, cotée en bourse à Londres, vient de céder deux filiales à Kasai Resource Mining Ltd pour 3,8 millions $. Selon Africa Intelligence : « la décision de Gem Diamonds intervient dans un contexte délicat. Depuis deux ans, des rumeurs bruissent dans la province du Kasaï à propos d'une délocalisation massive de populations établies sur les concessions des sociétés minières. ». La crise économique et un effondrement du prix des matières premières a fortement fragilisé le secteur minier en RDC. Pourtant le pays reste l’un des plus gros pourvoyeur de minerais au monde.
15:45 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rdc, rd congo, mines, cuivre, diamant, kinshasa
10 janvier 2010
RDC : Le Cabinda revient sur la scène internationale
... et l'on reparle du Cabinda ! L’enclave angolaise, coincée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo Brazzaville est de retour depuis le mitraillage de l’un des bus de l’équipe nationale de football du Togo qui s’y rendait pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Retour sur l'histoire d'un petit territoire qui a toujours empoisonné les relations entre l'Angola et la RDC.
Le Cabinda est séparé du territoire principal de l'Angola par une bande côtière d’environ 60 km. Il est issu de l’ancien royaume de Loango, avant l’arrivée des colonisateurs européens... et il est occupé par les Portugais dès la fin du XVe siècle. Le Portugal étant la puissance colonisatrice de l’Angola et du Cabinda, les deux territoires furent placés par sous une seule et même administration en 1956.
Mais le peuple cabindais ne se soumettra jamais à la domination portugaise. Dans une perspective de libération de leurs populations, les Cabindais s’étaient organisés au sein du Mouvement de libération de l’enclave du Cabinda (MLEC), du Comité d’action d’union nationale cabindais (CAUNC) et de l’Alliance du Mayombe (ALLIAMA).
En août 1963, les trois mouvements fusionnent pour donner naissance au Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC). Au moment de son indépendance en 1975, l’Angola l’annexe manu militari, parce que le Cabinda regorge de pétrole. Aujourd’hui, en raison de cette richesse pétrolière, cette province est considérée comme ‘’le porte-monnaie’’ du pays.
Cette situation pousse le Front de libération de l’enclave de Cabinda à installer un gouvernement en exil, dirigé par Nzita tiago leader historique. Un bureau politique du FLEC en exil revendique l’indépendance du Cabinda.
La lutte armée entre le gouvernement de Luanda et le FLEC provoque une situation politiquement tendue et répressive.
En 2004, différentes factions du FLEC signent aux Pays-Bas un accord de réconciliation. Le 1er mai 2008, elles décident d’abandonner la lutte armée et le mouvement est rebaptisée renomment le Front de libération de l’Etat de Cabinda (FLEC).
Sur le terrain néanmoins, une guérilla est encore active contre les forces armées angolaises. Malgré cette situation, le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (COCAN) 2010 choisit le Cabinda pour le pacifier. Ainsi le groupe B composé du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina Faso y est logée.
Malgré cela, le FLEC soutient que le Cabinda est ‘’en guerre’’.
L’attaque vendredi contre le bus de l’équipe togolaise, revendiquée par des indépendantistes de Cabinda, a coûté la vie à au moins deux personnes de l’encadrement, le chargé de communication Stanislas Ocloo et l’entraîneur-adjoint Abalo Amelete.
15:16 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angola, cabinda, république démocratique du congo, rdc, rd congo, kinshasa, laurent nkunda, kivu, conflit
RDC : Augustin Katumba Mwanke sera-t-il le futur Premier ministre ?
Sa démission de l'AMP avait étonné tous les observateurs. On se demandait pourquoi Augustin Katumba Mwanke souhaitait quitter le cercle présidentiel ? La réponse devrait vraisemblablement tomber lors du prochain remaniement gouvernemental. L'homme de confiance du président Kabila est en effet sur les rangs pour remplacer le Premier ministre Adolphe Muzito, en mal de confiance au parlement congolais. Portrait et enjeux.
Homme de confiance du président Kabila, Augustin Katumba Mwanke est ancien agent d’Equator Bank (HSBC). Il possède de nombreux réseaux en Afrique du Sud, au Rwanda et surtout en Angola où il était une courroie de transmission importante entre Kinshasa et Luanda. Ancien conseiller au ministère des Finances sous Mawapanga (AFDL), gouverneur du Katanga sous Laurent Désiré Kabila, Augustin Katumba Mwanke est toujours resté "l'homme du président". Un fidèle parmi les fidèles, qui ne peut rester à l'écart de la stratégie présidentielle.
En nommant Augustin Katumba Mwanke à la primature, Joseph Kabila pourrait d'ors et déjà se mettre en ordre de bataille pour la présidentielle de 2011. Augustin Katumba Mwanke apporterait du "sang neuf" à la tête de l'exécutif congolais et s'attaquerait alors au système judiciaire... un des plus corrompu au monde. Autre atout d'Augustin Katumba Mwanke... son incontestable proximité avec Evariste Boshab à l'Assemblée nationale. Le duo pourrait ainsi mettre en musique la polique de Joseph Kabila pour l'anné 2010. Une politique que le Président congolais veut "sociale", avec pour objectif d'améliorer les conditions de vie des congolais.
Christophe Rigaud
15:05 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : augustin katumba mwanke, rdc, rd congo, république démocratique du congo, kinshasa, muzito, premier ministre
06 janvier 2010
Attentat Habyarimana : Le rapport Mutzinzi désigne les responsables
Une imposante enquête rwandaise lève le voile sur l'attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana, qui donna le coup d'envoi au génocide de 1994. Durant 2 longues années, pas moins de 577 sont entendus par la commission de 7 personnes, présidée par Jean Mutzinzi, ancien président de la Cour suprême du Rwanda. Ce rapport sonne comme un démenti cinglant à l'enquête du juge Bruguière, qui avait conclu à la responsabilité du FPR. L'enquête de Jean Mutzinzi accuse en effet les extrémistes hutus d'être à l'origine de l'attentat et les Forces armées rwandaises (FAR) d'avoir abattu le Falcon présidentielle, le 6 avril 1994.
Dans ce rapport extrêmement détaillé, publié en exclusivité par Benoît Collombat sur le site internet de France Inter, la commission Mutzinzi révèle que "l’assassinat du président Habyarimana était programmé de longue date, dans le cadre d’un véritable « coup d’Etat » devant accompagner le génocide des tutsis, par les extrémistes hutus." Le rapport note également que "les tirs qui ont abattu l’avion sont venus du domaine militaire de Kanombe, où se trouve un camp de la garde présidentielle, contrôlée par les unités spécialisés des Forces armées rwandaises (FAR). C’est ce qu’expliquent d’anciens membres des FAR, des techniciens et des employés de l’aéroport ainsi que des militaires de la MINUAR (Mission des nations unies pour l’assistance au Rwanda) et de la coopération technique militaire belge. Une version validée par une équipe d’experts en balistique britanniques dans un rapport daté du 27 février 2009."
Plus intéressant encore, la commission Mutzinzi démontre que le génocide était bel et bien planifié : "le matin même du 6 avril 94, les fréquences de communication des FAR sont brusquement modifiées et la garde présidentielle est mise en alerte. Juste après l’attentat, comme si elles étaient déjà prêtes à entrer en action, les unités des FAR se sont immédiatement déployées au sein de l’aéroport (confisquant les registres de vols, coupant l’électricité et le téléphone), ainsi que dans les points stratégiques de Kigali, donnant ainsi le signal aux premiers massacres. Sans aucune explication, l’accès au lieu de l’attentat est tout de suite interdit à la MINUAR par la Garde présidentielle."
Vous pouvez consulter l'intégralité de ce rapport en exclusivité sur le site de France Inter en cliquant ICI.
21:33 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda, génocide, 1994, attentat, habyarimana