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14 mai 2010

Affaire Nkunda : Kabarebe juge et partie ?

Le maintien de l'ex-général congolais Laurent Nkunda en prison au Rwanda tourne à l'imbroglio judiciaire. Selon la cour Suprême rwandaise, seul le Tribunal militaire est compétent pour examiner la détention du rebelle tutsi et juger James Kabarebe, à l'origine de l'arrestation de Nkunda. Depuis, James Kabarebe a été nommé par Paul Kagame, Ministre de la Défense de son pays. Pour les avocats de Laurent Nkunda, il y a conflit d'intérêt : le Tribunal militaire est sous l'autorité directe de James Kabarebe ! L'examen de remise en liberté de Laurent  Nkunda est repoussé pour l'instant au 11 juin.

Afrikarabia logo.pngMardi 11 mai avait lieu la première audience relative la détention de Laurent Nkunda devant le Tribunal militaire, déclaré compétent pour juger le Général James Kabarebe. James Kabarebe, désormais Ministre de la défense du Rwanda, ne s'est pas présenté à l'audience et était représenté par deux avocats. Pour la défense de Laurent Nkunda, le refus de s'expliquer de James Kabarebe constitue déjà un aveu : "croyez-vous que s’il n’avait rien à cacher, James Kabarebe hésiterait le moindrement à se présenter ? estime son avocat Me Stéphane Bourgon. Malgré les propos tenus récemment par le Président Kagamé qui a dit que ‘la justice est là [pour décider de son sort], il est tout simplement inconcevable dans un État qui se dit gouverné par la règle de droit, que Laurent Nkunda soit détenu depuis plus de 15 mois sans avoir été présenté devant un juge, sans qu’un représentant du Gouvernement ne daigne venir s’expliquer devant la justice et sans que le Président, un de ses ministres ou un de ses représentants ne communique avec moi suite aux multiples lettres que je leur ai fait parvenir par huissier". L'avocat de Nkunda rappelle également que James Kabarebe risuqe une peine allant jusqu'à 20 années de prison, "si son rôle dans l'affaire Nkunda est établi".

Au cours de cette première audience, le Tribunal militaire a reporté d'un mois l'examen prévu le mardi 11 mai d'une demande de remise en liberté de l'ancien leader tutsi congolais.Raison invoquée ? un problème de traduction. Pour la défense de Laurent Nkunda, il s'agit d'un subterfuge : "les avocats parlant au nom de James Kabarebe sans autorisation ont d’abord exigé que les procédures soient menées entièrement en Kinyarwanda, ce qui est étonnant dans la mesure ou une très grande partie du travail judiciaire de ce pays se fait en français ou en anglais". L'audience a donc été reporté de 30 jours.

Dernier problème évoqué par l'avocat de Laurent Nkunda : l'indépendance du Tribunal militaire. Dans l'affaire Nkunda impliquant le Général James Kabarebe, actuellement Ministre de la défense nationale, Stéphane Bourgon note que c'est "le Ministre de la défense qui propose les nominations des juges et qui propose aussi le renvoi d’un juge pour cause d’incompétence, il est permis d’en douter !" estime l'avocat de Laurent Nkunda.

Laurent Nkunda sera peut-être fixé sur son sort le 11 juin, mais une libération immédiate semble plus qu’improbable : les deux protagonistes du dossier (le Rwanda et la RDC) n'ont pas intérêt à voir sortir l'ex-rebelle congolais... Nkunda en prison arrange tout le monde, Kigali comme Kinshasa.

Christophe Rigaud

27 mars 2010

Laurent Nkunda : "Une affaire congolaise" ?

La Cour suprême de justice du Rwanda botte en touche : elle vient de renvoyer au tribunal militaire, l'affaire Nkunda, ex-rebelle congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a immédiatement salué la décision de la justice rwandaise et attend l'extradition de Laurent Nkunda en RDC.

Afrikarabia logo.pngLe ministre congolais de la Communication et porte- parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga confirme que "le gouvernement congolais a pris acte de la décision souveraine d'un pays souverain et nous attendons la réponse à la requête d'extradition en RDC de Laurent Nkunda que nous avons introduite pour qu'il soit jugé de ces actes au Nord et Sud Kivu".

Lambert Mende a affirmé "qu'on n'est pas encore à cette étape" mais déclare être en train de débattre avec le ministre de la Justice rwandaise pour l'extradition de l'ex -ebelle en RDC. La Cour suprême de justice du Rwanda s'est en effet déclarée incompétente pour juger la requête de l'avocat de Nkunda, concernant sa mise en liberté et a renvoyé l'affaire au tribunal militaire. Pour son avocat, qui s'est aussi réjoui de cette décision, il n'y a pas de mandat d'arrestation ni d'accusation contre Nkunda.

Nkunda avait été arrêté au Rwanda en janvier 2009, à la suite d'une opération militaire conjointe lancée par les armées rwandaises et congolaises pour traquer les combattants du mouvement rebelle Hutu rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) opérant dans les zones transfrontalières entre les deux pays.

A Kinshasa, Lambert Mende souligne que "l'affaire Nkunda est une affaire purement congolaise, ce sont les Congolais qui la résoudront avant quiconque".

Christophe Rigaud

28 février 2010

RDC : Kabarebe devrait s'expliquer sur l'arrestation de Laurent Nkunda

Selon les avocats de la famille de l'ex rebelle congolais, Laurent Nkunda, le général James Kabarebe, Chef d’Etat-major Général des Forces de Défense du Rwanda (RDF) doit comparaître devant la Cour Suprême du Rwanda lundi 1er mars 2010. Il doit répondre de la détention illégale de Laurent Nkunda, l'ancien leader du CNDP en République démocratique du Congo (RDC).

Afrikarabia logo.pngDans une requête du 30 Novembre 2009 au greffe de la plus haute juridiction du Rwanda, les avocats du général Nkunda avaient cité le général James Kabarebe comme auteur principal de la détention illégale de leur client. Dans un communiqué, les avocats de Laurent Nkunda indiquent "qu' au cours de la première audience convoquée par la Cour Suprême du Rwanda dans ce dossier le 13 janvier dernier, Madame la Présidente de cette haute juridiction avait accédé à la requête écrite du Général James KABAREBE sollicitant une remise d’audience au motif que les obligations de service empêcheraient sa disponibilité avant la date du 26 février 2010".

Une nouvelle audience a donc été convoquée lundi 1er mars 2010 au cours de laquelle, James Kabarebe devra se présenter accompagné de Laurent Nkunda.rapellons que Laurent Nkunda est détenu au Rwanda depuis le 22 janvier 2009. 400 jours d'emprisonnement, sans qu'on lui ai signifié les motifs de son arrestation, ni présenté devant une juridiction pour être entendu.

 

23 février 2010

RDC : Le CNDP, grand absent du remaniement

Le CNDP devra encore patienter un peu pour être intégré au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC). L'ancienne rébellion ne compte aucun de ses membres dans le nouveau gouvernement Muzito II. Une absence que regrette le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), que dirigeait le dissident Laurent Nkunda.

images.jpgLe secrétaire général du CNDP, Kambatshu Ngeve, a expliqué que son parti n’a pas été consulté par le Premier ministre Adolphe Muzito, qui avait pourtant la charge de le contacter. "C’est une violation délibérée de l’accord de paix de Goma par le gouvernement de la RDC. Le gouvernement congolais est champion dans les violations des accords , c’est pour cela qu’ il y a des problèmes à l’Est de la RDC"  a-t-il déclaré à la presse.

Après des concertations à Goma, le 23 mars 2009, les membres du CNDP avaient fait le déplacement de Kinshasa sous la conduite de Désiré Kamanzi, président actuel du mouvement. Les pourparlers entre le CNDP et le gouvernement avaient porté principalement sur l’intégration de leurs hommes dans l’armée régulière, la reconnaissance de leurs grades, le changement du mouvement armé en parti politique ainsi que la participation de son mouvement au pouvoir

Pourtant, selon le gouvernement congolais, le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), "verra son intégration politique se matérialiser au cours du processus déjà enclenché", selon Lambert Mende. Pour le porte-parole du gouvernement, celui-ci "respectera ses engagements pris lors de ses accords signés avec les ex-groupes armés, dont le CNDP". Des propos appaisants qui ne parviennent pas à masquer la colère du mouvement rebelle.

Christophe Rigaud

31 janvier 2010

RDC : Nkunda extradé en 2010 ?

Le 1er mars prochain, le Rwanda doit porter le cas du rebelle Laurent Nkunda devant la cour suprême de Kigali. Une carte décisive va se jouer dans la capitale rwandaise pour l'avenir de l'ex-général congolais. Pour le ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende Omalanga, "il y a des chances que le problème de transfert en RDC de Laurent Nkunda se règle en 2010".

Afrikarabia logo.pngLe gouvernement congolais estime que le transfert de Nkunda ne dépend pas de sa volonté mais de celle du Rwanda, mais Lambert Mende croit "que ce dernier va régler ce problème". La RDC, qui avait salué l’arrestation de Nkunda le 22 janvier 2010 par le Rwanda, avait alors exprimé sa volonté de le voir extrader en République démocratique du Congo. Laurent Nkunda avait récemment déclaré à la presse qu’il avait accepté d’être transféré en RDC et qu’il avait confiance à la justice congolaise.

Placé depuis en résidence surveillée à Gisenyi (ville rwandaise frontalière de la RDC), l’ex-général a été depuis transféré à Kigali... un transfert qui pourrait finir de "sceller" le rapprochement stratégique du Rwanda avec la République démocratique du Congo.

23 janvier 2010

RDC : Le bilan du conflit toujours contesté

Depuis 1998, le nombre de morts en République démocratique du Congo (RDC) a été estimé à 5,4 millions. Un triste bilan qui place le conflit en RDC juste derrière la seconde guerre mondiale. Mais depuis peu, un groupe de recherche canadien conteste ces chiffres et affirme que des techniques d'enquête "correctes" réduiraient ce bilan de moitié. Selon l'étude, ce bilan surévalué aurait provoqué l'envoi de l'opération de paix des Nations-Unies la plus importante au monde et une aide humanitaire conséquente... une sorte de "tricherie" aux yeux de ces experts.

DSC02398 copie.jpgLe nombre de 5,4 millions de morts depuis 1998 a été largement utilisé depuis qu'il a été rendu public par l'International Rescue Committee (IRC), une organisation humanitaire. Cette estimation a joué un rôle dans l'attention portée par les Etats-Unis et les Nations unies à la crise en RDC. Le Conseil de sécurité de l'ONU a cité les chiffres de l'IRC dans le processus de décision concernant la mise en place d'une force de maintien de la paix au Congo-Kinshasa. Cette force compte désormais plus de 20.000 hommes, ce qui en fait l'opération de maintien de la paix la plus importante des Nations unies.

A la suite de la publication des résultats de l'étude en 2000, l'aide humanitaire totale s'est accrue de plus de 500% entre 2000 et 2001. La contribution des seuls Etats-Unis a augmenté d'un indice de pratiquement 26. "Il est probablement juste d'affirmer que les données sur la mortalité ont joué un rôle significatif dans l'accroissement de l'assistance internationale", notait l'un des chercheurs de l'IRC.

Mais une nouvelle étude diffusée par un groupe de recherche canadien estime que les statistiques elles-mêmes sont discutables, "élevant de façon spectaculaire le bilan des morts" dues aux maladies, au manque de nourriture et de médicaments, et à la malnutrition.

L'Human Security Report Project de la Simon Fraser University (Canada) considère que l'étude 2000-2008 de l'IRC présente deux problèmes majeurs. Il rejette l'échantillon réalisé dans des régions dangereuses de l'Est du Congo (RDC), arguant que ces zones n'étaient pas représentatives de l'ensemble du pays. Il met également en doute le chiffre utilisé par l'IRC pour le taux de mortalité "normal" en RDC, où les statistiques d'avant le conflit étaient peu fiables.

L'IRCconfirme pourtant son chiffre : "5,4 millions est notre meilleure estimation, basée sur une méthodologie bien établie et des suppositions prudentes, mais le chiffre réel pourrait être de "3 millions ou de 7,6 millions".

Photo (c) afrikarabia.com

15 janvier 2010

RDC : Nkunda accepte d'être jugé à Kinshasa

L'ancien général congolais Laurent Nkunda est prêt à comparaître à Kinshasa pour crimes de guerre ou à partir en exil pour mettre fin à sa détention au Rwanda.

Image 1.pngL'ex-chef de file du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement rebelle qui a infligé des revers militaires à l'armée congolaise, est en résidence surveillée au Rwanda depuis son arrestation dans ce pays il y a un an. La position de Nkunda est la suivante: "Envoyez-moi s'il le faut à La Haye (siège de la Cour pénale internationale) (...) mais je ne suis pas prêt à rester dans un no-man's land et à être détenu sans raison". Selon son avocat, Stéphane Bourgon, il "est aussi prêt à partir à l'étranger, à prendre le chemin de l'exil (...) et a identifié trois Etats" où il pourrait s'installer.

24 décembre 2009

RDC : Le CNDP bientôt au gouvernement ?

Le CNDP souffle le chaud et le froid pour presser Joseph Kabila de l'intégrer au futur gouvernement. Il y a quelques semaines, le mouvement rebelle laissant entendre qu'il claquerait la porte de toute négociation avec Kinshasa, au risque de reprendre les armes. Mais aujourd'hui, le CNDP se fait plus conciliant, puisqu'un prochain remaniement, en janvier 2010, devrait permettre l'arrivée d'ex-rebelles à des postes ministériels.

Logo CNDP.pngLe gouvernement congolais vient également de faire un pas vers l'ex rébellion, en acceptant de donner des emplois à tous les niveaux du gouvernement à d'anciens rebelles, en échange du démantèlement d'ici la mi-janvier des barrages routiers qu'ils ont érigés. Depuis le 23 mars dernier, plus de 15.000 ex-rebelles (dont les membres du Congrès national pour la défense du peuple), ont été officiellement placés sous le commandement de l'armée nationale congolaise (FARDC). Les ex-rebelles et l'armée ont ensuite uni leurs forces pour combattre des rebelles hutus rwandais (FDLR mais la mise en oeuvre complète de l'accord a pris du retard, suscitant des frustrations et des rumeurs de nouvelles hostilités. Le CNDP affirme avoir convenu avec le gouvernement "l'intégration politique des dirigeants du mouvement à tous les niveaux au cours du mois de janvier". En échange, les ex-rebelles acceptent de lever les barrages et l'administration parallèle qu'ils ont mis en place.

Depuis la fin des hostilités entre l'armée congolaise et le CNDP, son leader, Laurent Nkunda est actuellement assigné à résidence au Rwanda et le mouvement est désormais dirigé par le général Bosco Ntaganda, qui s'est rapproché de Kinshasa. Le gouvernement possède donc un intérêt stratégique et politique à intégrer ces ex-rebelles en son sein et à démanteler sur le terrain l'ancienne administration rebelle... espérant ainsi affaiblir tous foyers de contestation à l'Est du pays.

12 décembre 2009

RDC : Laurent Nkunda sera entendu le 13 janvier

Selon un communiqué provenant de la famille de Laurent Nkunda, la Cour suprême de Kigali aurait confirmé la tenue d'une audience, le 13 janvier 2010. Jusqu'à présent, toutes les demandes de remise en liberté du général rebelle étaient restées lettres mortes. Son cas sera donc examiné au cour de cette audience.

Image 1.pngPour Maître Bourgon, l’avocat canadien de Laurent Nkunda : « il est vraiment étonnant qu’une requête demandant la mise en liberté d’une personne qui serait détenue illégalement ne puisse être entendue d’urgence - vacances judiciaires ou pas – car toute violation du droit fondamental à la liberté mérite d’être entendue sans délai. Néanmoins, nous sommes très satisfaits puisque le 13 janvier, nous aurons l’occasion de plaider la cause de Laurent Nkunda devant le plus haut tribunal du Rwanda. Nous allons d’ailleurs tout faire pour que le plus grand nombre possible d’observateurs internationaux soient présents pour cette audience, qu’il s’agisse d’organisations non gouvernementales intéressées par les droits de l’homme ou d’États ».

Les avocats du général congolais rappellent "qu'à ce jour, aucun mandat d’arrestation, international ou autre, n’a été émis et aucune accusation n’a été portée contre Laurent Nkunda".

02 décembre 2009

RDC : Nkunda sort du silence

Revoila Laurent Nkunda. Tout d'abord par la voix de ses avocats, qui ont annoncé avoir déposé une demande de mise en liberté auprès de la Cour suprême du Rwanda. Ensuite par voix de presse, le magazine "Jeune Afrique" a en effet retrouvé la trace du général rebelle congolais, à Kabuga, dans la banlieue de Kigali.

Image 1.png"Mon client a le droit de savoir les raisons pour lesquelles il a été arrêté, pourquoi il est détenu et combien de temps son incarcération illégale va durer", a déclaré son avocat, Stéphane Bourgon. L'avocat de Laurent Nkunda, a donc déposé une demande de mise en liberté auprès de la Cour suprême du Rwanda. Laurent Nkunda avait arrêté au Rwanda en janvier après s'est enfui de son pays, où il est accusé d'avoir commis une série de crimes pendant les cinq années de la rébellion CNDP qu'il a commandée dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Toutes les demandes précédentes étaient restées lettres mortes.

L'ex-général déchu réapparaît aussi dans les medias. C'est "Jeune Afrique" qui remet la main dessus. Selon l'hebdomadaire, Nkunda vit à Kabuga, colline culminant à 800 m d'altitude dans la banlieue est de Kigali, dans "une grande maison entourée d'arbres, quatre à cinq pièces, ni fauteuils ni canapés, mais des chaises en bois de fabrication locale". "La résidence est gardée par une douzaine de militaires, dont deux officiers, tous en civil", précise le magazine dans sa dernière édition. L'unique prisonnier, n'a le droit de communiquer avec personne, à l'exception de sa proche famille: sa femme, Elisabeth Maheshe Nkunda, et deux de ses six enfants.

Detenu dans un premier temps à Gisenyi (au Rwanda), il a été transféré le 26 mai vers Kigali. La RDC réclame son extradition (mais sans grande conviction) et son avocat, Stéphane Bourgon, a adressé plusieurs demandes de mise en liberté au président rwandais Paul Kagame. Pour le magazine, la détention de Laurent Nkunda, "relégué aux oubliettes", répondrait à une mystérieuse "raison d'Etat", citant des responsables rwandais et congolais.

24 novembre 2009

RDC : Le conflit congolais devant la CPI

Deux chefs de guerre de République démocratique du Congo (RDC) se retrouvent devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui sont accusés d'avoir dirigé en février 2003 l'attaque d'un village de la région de l'Ituri, alors que des groupes de combattants rivaux se battaient pour le contrôle des richesses de la région. Germain Katanga, 31 ans, commandait la Force de résistance patriotique. Mathieu Ngudjolo, 39 ans, dirigeait le Front intégrationniste national. Tous deux rejettent les sept chefs d'inculpation de crimes de guerre et les trois chefs d'inculpation de crimes contre l'humanité retenus contre eux.

Germain Katanga.pngMathieu Ngudjolo Chui.pngLe procès conjoint de deux chefs rebelles congolais devant la Cour pénale internationale (CPI) "sera l'occasion pour les victimes d'atrocités commises dans le conflit armé en République démocratique du Congo de voir ces deux accusés répondre de leurs actes devant la justice", souligne Human Rights Watch. L'ONG américaine rappelle dans une récente note les différents enjeux du procès et les charges qui pèsent sur les deux accusés :

"La présence de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo sur le banc des accusés permettra enfin à leurs victimes de connaître toute la vérité sur les crimes à l'origine de leurs souffrances », a observé Param-Preet Singh, conseillère juridique auprès du Programme Justice internationale de Human Rights. « Ce procès servira par ailleurs à rappeler aux autres auteurs de violations des droits humains en Ituri et dans d'autres régions qu'ils risquent également de devoir répondre un jour de leurs actes devant la justice. »

Germain Katanga est l'ancien chef d'état-major de la Force de résistance patriotique en Ituri (FPRI), un groupe de milices de l'ethnie Ngiti. Mathieu Ngudjolo est quant à lui l'ancien chef d'état-major du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), un groupe de milices de l'ethnie Lendu alliées au groupe de Germain Katanga. Les deux prévenus devront chacun répondre à sept chefs d'accusation pour crimes de guerre et à trois chefs d'accusation pour crimes contre l'humanité , dont l'utilisation d'enfants soldats, l'esclavage sexuel, des viols et des meurtres lors d'une opération militaire à caractère ethnique menée au début de l'année 2003. Cette attaque avait visé le « nettoyage » des civils de l'ethnie Hema dans le village de Bogoro, dans le district de l'Ituri situé à l'est du Congo. Depuis 1999, un conflit ethnique armé opposant les milices de l'ethnie Lendu et Ngiti aux milices du groupe ethnique Hema avait fini par échapper a tout contrôle en Ituri.

Outre leurs dépositions en tant que témoins, certaines victimes pourront, en vertu des règles de la CPI, jouer un autre rôle dans le cadre du procès. Bien qu'elles ne soient pas parties dans les procédures, les victimes pourront participer au procès et exposer leurs « vues et préoccupations » lorsque leurs intérêts personnels sont concernés, pourvu que cette participation ne soit pas contraire aux droits de l'accusé et aux exigences d'un procès équitable. À ce jour, les juges ont estimé que près de 350 victimes pourront participer au procès de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo.

Le conflit en Ituri et les autres conflits à l'est du Congo mettent en lumière le rôle joué par les forces armées non congolaises dans la violence qui secoue cette région. L'Ituri en particulier est devenu un champ de bataille avec l'implication des gouvernements de l'Ouganda, du Rwanda et du Congo. Ces pays ont fourni une aide politique et militaire aux milices ethniques en Ituri et à d'autres groupes armés congolais, en dépit des nombreuses preuves de violations massives du droit humanitaire international commises par ces milices et groupes. Le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, a exprimé à maintes reprises sa volonté de traduire en justice les principaux responsables des graves crimes commis au Congo.

« Le procureur de la CPI devrait veiller à ce que justice soit rendue en Ituri en concentrant ses efforts sur le rôle des hauts responsables congolais, rwandais et ougandais qui ont armé et soutenu les milices dans cette région », a souligné Mme Singh.

Bosco Ntaganda se trouve toujours dans l'est du Congo, où il continue de commettre de graves exactions. En novembre 2008, il a dirigé une attaque sur la ville de Kiwanja dans la province du Nord Kivu, qui a fait quelque 150 morts parmi la population civile. En janvier 2009, il a été nommé général dans l'armée congolaise, après que son groupe rebelle, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), eut accepté de renoncer à sa lutte armée et de rejoindre les forces gouvernementales.

L'État congolais a collaboré étroitement à ce jour avec la CPI. En 2002, le gouvernement du président Joseph Kabila a ratifié le Statut de Rome établissant la CPI. En avril 2004, le Congo a expressément demandé au tribunal d'ouvrir une enquête sur son territoire. Le procureur de la CPI a ouvert une première enquête en juin 2004 et le gouvernement congolais a ensuite aidé à l'arrestation et à l'extradition de MM. Lubanga, Katanga et Ngudjolo. Malgré cette coopération exemplaire, ce même gouvernement a refusé jusqu'à présent d'arrêter Bosco Ntaganda, en soutenant que son arrestation pourrait compromettre la paix déjà fragile dans le pays.

« Permettre à des criminels de guerre présumés tels que Bosco Ntaganda de diriger des troupes ne fait que donner le feu vert à ce dernier ainsi qu'à d'autres pour poursuivre leurs attaques contre la population civile », a déploré Mme Singh. « Le gouvernement congolais devrait arrêter Bosco Ntaganda, comme il l'a fait dans le cas d'autres chefs de guerre en Ituri. »

Des représentants des 110 États parties à la CPI doivent se réunir cette semaine à La Haye pour discuter des procédures de gestion et de surveillance de la CPI. Human Rights Watch a souligné l'importance d'une collaboration permanente des États et de leur soutien à la Cour sur le plan tant politique que financier, afin que celle-ci puisse s'acquitter efficacement de son mandat.
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23 novembre 2009

RDC : L' ex-milice du MLC impliquée dans les violences en Equateur

Depuis presque un mois, les violences entre communautés Lobala et Boba se poursuivent dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Ces affrontements ont déjà fait au moins une centaine de morts et 53.000 déplacés. Pour le ministre de l'Intérieur provincial, la rébellion "compte au moins 400 combattants démobilisés de l'ex-milice du Mouvement de libération du Congo (MLC)".

Carte Mbandaka 2.pngSur le terrain, 8 000 habitants ont fui la ville de Buburu dont les locaux du HCR ont été détruits et le personel évacué. Des affrontements ont également eu lieu à Sabasaba, à 25 km au sud-est de Dongo, faisant une dizaine de morts.

Si on présentent ces violences entre les communautés Lobala et Boba, comme un conflit au sujet de la gestion d'étangs piscicoles, cette "insurrection populaire dépasse les limites d'un simple conflit d'étangs" pour le ministre provincial de l'Intérieur. Il indique également à l'Afp quil s'agit d'une "rébellion en gestation menée par au moins 400 combattants démobilisés pour la plupart de l'ex-milice du Mouvement de libération du Congo (MLC)", principal parti d'opposition en RDC.

Pour Kinshasa, ces violences sont une "action de nettoyage ethnique criminelle". Et selon la MONUC, les responsables de ces groupes seraient "en train de recruter de jeunes gens, en leur proposant de l'argent". Pour l'heure, 53.000 personnes ont fui ces affrontements : 37.000 au nord du Congo-Brazzaville et environ 16.000 en RDC.

16 novembre 2009

RDC : Joseph Kabila ne veut plus de la MONUC

A moins de deux ans des élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), les casques bleus de la MONUC sont jugés de plus en plus indésirables par Kinshasa. Joseph Kabila souhaiterait que la force des Nations-Unies se retire à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC. Le président congolais ferait actuellement pression pour que la MONUC commence à planifier son retrait progressif du pays... élément indispensable avant de se présenter pour un second mandat.

Logo ONU 2.jpgLa plus importante mission des Nations-Unies dans le monde est priée de se retirer. Les casques bleus sont présents en RDC depuis 1999, à la suite d'une guerre civile interminable. Joseph Kabila souhaiterait qu'à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC (en 2010), les Nations-Unies lui présente un plan de retrait de ses forces. Le président congolais veut visiblement montrer à la population qu'il n'a plus besoin des casques bleus pour rester au pouvoir. Après avoir remporté en 2006 les premières élections libres organisées en quarante ans en RDC, Joseph Kabila devrait se représenter à la tête du pays en 2011.

Le temps presse pour Kinshasa... mais peut-être moins pour Ban Ki-moon. L'ONU vient en effet de reconduire le mandat de la MONUC pour six mois. Ban Ki-moon veut donner un peu de temps à la MONUC pour finir d'accomplir ses missions. Pas de retrait précipité... et même un retrait progressif, avec des étapes clairement établies. Voilà qui ne fait pas l'affaire du président congolais, pressé d'en finir avec les casques bleus. Un haut responsable des Nations-Unies, cité par lexpress.fr, déclare même : "je serais très étonné si ce retrait prenait moins de deux ans". Il faut rappelé aussi qu'un renfort de 3 000 hommes avait été voté par l'ONU... des soldats pas tous arrivés sur place ! Il faudra donc un peu de patience à Kinshasa... et un retour à la paix, avant de voir partir la MONUC.

Christophe Rigaud

11 novembre 2009

RDC : Démission à la tête du CNDP

Désiré Kamanzi jette l'éponge. Le successeur de Laurent Nkunda à la présidence du Congrès Nationale pour la Défense du Peuple (CNDP) vient d'annoncer sa démission du mouvement rebelle, devenu parti politique après l'arrestation de Laurent Nkuda pour son ex allié rwandais. Désiré Kamanzi dénonce les lenteurs de la mise en oeuvre des accords de paix signés avec le gouvernement congolais il y a bientôt 1 an.

Logo CNDP.pngL'ex leader du CNDP explique dans un communiqué sa frustration et les atermoiements du processus de paix en République démocratique du Congo (RDC). Désiré Kamanzi constate "qu'après avoir signé les accords, nous avons demandé qu’il y ait tenue régulière du comité national de suivi, mais en vain. On s’est réuni une fois seulement à Kinshasa, deux fois à Goma, à la demande de la facilitation internationale. Personnellement j’ai réalisé que ça devenait une grande frustration de ma part". Selon radiookapi.net, "un membre du comité de suivi des accords de paix de Goma, ayant requis l’anonymat, a déploré cette situation et dénoncé la négligence du gouvernement à mettre en jeu des moyens nécessaires pour la mise en application de ces accords".

Les accords prévoyait l'arrêt des combats, la transformation des ex-groupes armés en partis politiques et l’intégration de leurs cadres dans la vie politique nationale. Des engagements que le CNDP attend toujours, même si l'ex rebellion a obtenu la libération de ses soldats prisonniers au mois de septembre dernier. L'intégration politique semble donc tarder... au risque de faire perdre patience à certains membres du CNDP.

Christophe Rigaud

08 novembre 2009

RDC : Une centaine d'arrestations après les violences de Dongo

Suite aux dernières violences interethniques au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), une centaine de jeunes soupçonnés d'avoir tué une soixantaine de personnes fin octobre à Dongo ont été arrêté ce samedi. Les jeunes hommes étaient armés de pistolets et de couteaux et appartenaient à l'ethnie Enyele. Ces violences avaient provoqué le déplacement de plus de 15 000 civils.

Image 1.pngCes violences avaient débuté le 30 octobre au sujet de la gestion d'un étang naturel très poissonneux, dans la région de Dongo (à 300 km au nord de Mbandaka, en Equateur). La ville de Dongo avait été déserté, des cases ont été incendiées et s'en était suivi un pillage généralisé.

Le premier bilan dressé par les autorités avait décompté 11 tués, dont 7 policiers. Mais un décompte précis des victimes devrait être donné dans la journée, selon le porte parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Pour l'heure, les autorités congolaises minimisent ces événements, cantonnés à un ancien conflit ethnique, le quatrième depuis 1940, selon le gouvernement.

06 novembre 2009

RDC : Un nouveau groupe rebelle voit le jour

L'événement est passé relativement inaperçu, mais la création d'un nouveau mouvement rebelle au Kivu est révélatrice de la dégradation de la situation sécuritaire à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le CPC, Mouvement collectif pour la Protection et la promotion du Congo, vient en effet de voir le jour à Goma, le 3 novembre 2009. Simples aventuriers ou véritable groupe armé, le CPC se revendique du CNDP, des Maï-Maï et des Pareco Fap et s'engage notamment à lutter contre les FDLR. Tout un programme à prendre au sérieux... ou pas.

Image 1.pngLe CPC dit regrouper des anciennes composantes Pareco Fap, Cndp, Maï-Maï Kifuafua, Maï-Maï Mongol, Ujps, Apols et Indépendant. Un attelage hétéroclite ou se côtoient "pro rwandais" du CNDP et Maï-Maï "patriote". Pourtant, ces différents groupes armés, très dans la région, se retrouvent aujourd'hui intégrés dans l'armée régulière (FARDC). Alors d'où viennent ces membres dissidents ? Dans le texte constitutif du CPC, ses membres déclarent s’unir "pour les intérêts suprêmes de notre région du Kivu et de tout son peuple" et "lutter contre les FDLR". Le CPC s'éteindra t-il aussi vite qu'il est apparu ? Toujours est-il que la reconstitution, ou la seule volonté de reconstitution de groupes rebelles est toujours une mauvaise nouvelle pour la stabilité du Kivu. Depuis plusieurs semaines, la situation se dégrade fortement à l'Est de la RDC ou la violence regagne du terrain. De bien mauvaises nouvelles pour l'avenir du Kivu...

31 octobre 2009

RDC : Kinshasa sauve une fois de plus le soldat Ntaganda

Le gouvernement congolais ne remettra pas à la Cour pénale internationale (CPI) l'ex-chef rebelle Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre. Son porte-parole, Lambert Mende, précise que "les chicaneries autour des poursuites à engager sans délai sont de nature à infliger à ce pays fragile un remède pire que le mal". Pour Kinshasa, livrer Ntaganda compromettrait les chances de paix au Kivu. Ntaganda sauve sa tête une fois de plus... jusquà quand ?

Image 3.pngLe président Joseph Kabila avait prévenu : "la paix et la sécurité du Nord-Kivu passent avant toute chose", quitte à protéger un criminel de guerre. Depuis le début de l'année les pressions de la communauté internationale se sont multipliées, demandant au gouvernement de République démocratique du congo (RDC) de leur remettre Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré au grade de général dans l'armée congolaise. Officiellement assigné à des fonctions non opérationnelles, en réalité Ntaganda est un des responsables de la campagne Kimya II, engagée par les forces armées congolaises (FARDC) contre les rebelles hutus encore présents au Kivu.

15 octobre 2009

RDC : L'ONU met la pression sur les FARDC

L'armée régulière congolaise (FARDC) a massacré au moins 50 réfugiés rwandais en marge d'opérations appuyées par les casques bleus de l'Onu contre des rebelles implantés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Logo ONU.jpgSelon un rapport diffusé des Nations unies ce massacre s'est produit le 27 avril dernier près de Shalio, un village de la province du Sud-Kivu. Des soldats, pour la plupart d'anciens rebelles tutsis congolais intégrés dans les forces armées de RDC, sont entrés dans un camp qui "était largement occupé par des femmes, des enfants et des vieillards" et "ont mené une tentative délibérée d'en éliminer tous les occupants".

Pour l'ONU, "cinquante personnes au moins ont été tuées. Une quarantaine de femmes ont été enlevées et violées. Certaines d'entre elles ne sont pas réapparues depuis". Ce rapport devrait intensifier la pression sur la Mission d'observation des Nations unies au Congo (Monuc), déjà sur la sellette pour avoir soutenu les opérations de l'armée congolaise dans l'est du pays en dépit des accusations d'abus et du nombre élevé de civils pris dans ces violences. Le massacre de Shalio a provoqué un raid de représailles des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) contre le village voisin de Busurungi, où 96 civils au moins ont été tués le 10 mai.

Les violences ont également déplacé 900.000 habitants de la région.

02 octobre 2009

Nord-Kivu : Les mines toujours sous contrôle FDLR

L'ONU continue de tirer la sonnette d'alarme sur la forte présence des rebelles hutus rwandais des FDLR au Nord-Kivu. Dans cette province de l'Est de le République démocratique du Congo (RDC), ces groupes armés, en plus de terroriser la population, contrôlent la région minière de Ruvungi, à 65 Km au nord-est de Walikale. Très riche en minerais, cette zone fournie d'importants moyens financiers aux rebelles.

Carte Rutshuru.jpgSelon, la mission des Nations-Unies en RDCn Les FDLR ‘‘utilisent des uniformes de l’armée congolaise pour cacher leurs identités lors des opérations’’. La région de Walikale est une riche zone minière où sont exploités des gisements de coltan et de cassitérite, des minerais d’étain très recherchés entrant dans la composition d’alliages utilisés dans l’industrie et l’électronique de pointe. Depuis février 2008, le gouvernement congolais a interdit en vain l’exploitation minière à Walikale. Une opération conjointe inédite a été menée de fin janvier à fin février par les armées rwandaise et congolaise contre les FDLR sans toutefois briser la structure de commandement des rebelles.

Estimés à environ 5 à 6.000 combattants, les FDLR sont d’anciens supplétifs occasionnels des Forces armées de la RDC. Certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda contre la minorité tutsi, avant de s’installer dans l’est de la RDC, où ils sont accusés d’exactions contre les civils.

20 septembre 2009

La RDC transfert Ndahimana... en attendant Nkunda

Le geste est fort. La scène se passe ce dimanche à l'aéroport international de Kinshasa (RDC). Grégoire Ndahimana, un des présumés génocidaires rwandais, vient d'être tranféré au Tribunal pénal international (TPIR) d’Arusha. Accusé d'avoir massacré au moins 2.000 Tutsis rwandais durant le génocide de 1994, Grégoire Ndahimana avait été arrêté le mois dernier par des soldats congolais. Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) semble toutefois attendre "un retour d'ascenseur", selon les propres termes du porte-parole congolais Lambert Mende. Tous les yeux semblent se tourner vers Laurent Nkunda, que la RDC voudrait voir transférer à Kinshasa pour le juger.

Afrikarabia logo.png"Nous souhaitons que tous les pays qui ont dans leur territoire des personnes répondant au profil de M. Ndahimana fassent de même», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende sur Radiookapi.net. Quand à Laurent Nkunda, Mende répond que "c’est une question à laquelle les autorités rwandaises pourront apporter une réponse. Mais, en plus du Rwanda, il y a d’autres pays européens qui hébergent des personnes coupables d’atrocités et de crimes qui se déroulent maintenant. Et donc, autant que le Rwanda, il faut également interpeller ces pays pour que chacun y mette du sien. Nous attendons donc un comportement de réciprocité de la part de tous les pays qui hébergent encore des génocidaires ou présumés génocidaires ou encore des criminels ou présumés criminels qui ont été ou sont poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.»

Christophe Rigaud

21:22 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda, onu, rdc, kivu, nkunda, goma, fardc, cndp, guerre

14 février 2009

RDC : Le CNDP bientôt au gouvernement ?

Après avoir déposé les armes et évincé son ancien chef, Laurent Nkunda, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) annonce vouloir intégrer la vie politique de la République démocratique du Congo (RDC)... et peut-être un futur gouvernement.

flag_0.jpgC'est Désiré Kamanzi, le chef politique du CNDP, qui l'a indiqué : "le mouvement rebelle tutsi veut se transformer en parti politique et intégrer le gouvernement congolais. Pour la paix, nous devons prendre part à la vie politique".

Le CNDP était commandé jusqu'à là par Laurent Nkunda, resté pendant des mois le plus puissant des chefs rebelles de l'est congolais, allant même jusqu'à faire trembler le pouvoir à Kinshasa. Nkunda a été arrêté en janvier par les troupes rwandaises dans le Nord-Kivu lors d'une opération conjointe avec les forces congolaises. Le mouvement a éclaté depuis son arrestation. Désiré Kamanzi, qui avait déserté le mouvement quelques semaines avec l'interpellation de Nkunda, semble avoir repris place à la faveur de la vacance du pouvoir. Il n'est en revanche pas certain que son appel à intégrer la vie politique congolaise soit suivi par ceux restés fidèles à Nkunda.

30 janvier 2009

Kivu (RDC) : La chasse aux rebelles hutus continue

Le pari des présidents Kabila et Kagamé est risqué, mais la traque se poursuit au Kivu pour anéantir des rebelles des FDLR (hutus rwandais) de l'est de la République démocratique du Congo. Un officier rebelle a été tué et l'armée rwandais continue de progresser au côté de l'armée congolaise. L'opération prévue pour quelques jours pourrait durer plus longtemps... au risque de voir s'installer l'armée rwandaise au Kivu.

Les combats contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) se déroulent dans les territoires de Rutshuru et Masisi, dans la province du Nord-Kivu. "Plusieurs de leurs positions ont été détruites dans les localités de Nyakakoma, Myamititwi et dans les forêts de Kazaro et Kiramba", indique le général John Numbi, qui commande l'offensive. Le communiqué fait état de trois rebelles capturés et de six qui se sont rendus, dont un capitaine. "Lors d'opérations de ratissage dans le secteur de Kiboa, nos forces ont retrouvé le corps du major Leonidas Reberaho, alias Shotamakala", l'un des commandants d'une brigade de réserve des FDLR, toujours selon le communiqué.

L'état-major signale également "la reddition du major Maï-Maï Kifuafua avec 28 soldats, deux officiers et treize armes individuelles, dans ce même territoire de Masisi". Cette opération conjointe a été lancée depuis le 20 janvier par les armées congolaise et rwandaise dans l'est de la RDC contre les rebelles hutu rwandais, estimés à environ 6.500 hommes et réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994.

25 janvier 2009

Pourquoi le Rwanda a-t-il arrêté Laurent Nkunda ?

Que cache l'arrestation de rebelle congolais Laurent Nkunda arrêté par son ancien allié, le Rwanda ?  La nouvelle a été  révélé par un communiqué signé par l’inspecteur général de la police nationale congolaise, John Numbi. Nkunda était entré au Rwanda pour discuter avec les autorités lorsqu'il a été arrêté, à la suite d’une opération militaire conjointe des armées congolaise et rwandaise.

Afrikarabia logo.pngPour Ali Kalonga du site internet www.krig.org : "il apparait que cette action avait un autre but caché, celui d’écarter Nkunda, devenu «incontrôlable». Avec le trafic des minerais, le chef rebelle cherchait à s’autofinancer c’est-à-dire ne plus dépendre du Rwanda. En plus, «il aurait même refusé d’aider les FARDC pour combattre les FDLR» dans le cadre de l’accord entre Kinshasa et Kigali, selon un diplomate en poste dans la région. Les soldats rwandais sont donc entrés officiellement au Kivu même si le commandant en chef de l’armée congolaise, Didier Etumba, a affirmé ignorer leur déploiement".

Nkunda, affaibli par une dissidence interne de Bosco Ntaganda, a été arrêté près de la ville de Ruhengeri. Il serait détenu dans un «endroit secret» selon un responsable de l’armée rwandaise sous couvert d’anonymat tandis qu’une source de la rébellion a affirmé que le «chairman serait en résidence surveillée à Gisenyi». Pour le chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, «cette arrestation ne change rien. Nkunda n’était qu’une marionnette entre les mains du Rwanda». Le limogeage de Nkunda de la tête du CNDP préfigure-t-il une nouvelle étape ? Celle qui conduirait à une occupation du Kivu par le Rwanda ? D’aucuns y voient le début de la balkanisation du Congo.

Christophe Rigaud

23 janvier 2009

Laurent Nkunda arrêté au Rwanda

Le général rebelle tutsi Laurent Nkunda a été arrêté au Rwanda après avoir tenté de résister aux forces rwandaises et congolaises dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

L'arrestation de Nkunda est intervenue dans le cadre d'une mission conjointe de Kigali et Kinshasa contre les rebelles hutus rwandais retranchés en République démocratique du Congo. "Le commandement des opérations conjointes (...) informe le public que l'ex-général Laurent Nkunda a été arrêté jeudi 22 janvier à 22h30 alors qu'il fuyait en territoire rwandais après avoir résisté à nos troupes avec trois bataillons à Bunagana", ont déclaré les forces armées congolaises dans un communiqué.

Un contingent de 3500 soldats rwandais est entré mardi en RDC dans le cadre d'un accord avec le gouvernement de Kinshasa pour tenter de désarmer l'insurrection hutue des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). La semaine dernière, les chefs militaires du CNDP, emmenés par le général Bosco Ntaganda, ont annoncé un cessez-le-feu avec les forces gouvernementales après avoir rompu avec Nkunda.

20 janvier 2009

L'armée rwandaise est entrée en RDC

C'est bien officiel : depuis ce matin, des troupes rwandaises sont bien rentrées dans l'est de la République démocratique du Congo pour y traquer les rebelles hutus du FDLR (forces démocratiques de libération du Rwanda). Le déploiement d'environ 1 500 soldats a été confirmé par les Casques bleus de la Monuc, la présidence congolaise et depuis quelques heures par le gouvernement de Kigali.

Afrikarabia logo.pngLe 5 décembre, le Rwanda et la RDC avait annoncé leur décision d'en finir avec le FDLR, réfugié en RDC après le génocide rwandais de 1994. D'autre part, les rebelles tutsis de Laurent Nkunda ont annoncé, début janvier, un cessez-le-feu, ce qui laisse les mains libres aux troupes gouvernementales congolaises.

Sarkozy au chevet de la RDC

Autre élément à prendre en considération : les déclarations de Nicolas Sarkozy, la semaine dernière, sur une initiative de paix pour l'est de la RDC. Le président français a déclaré que la paix passait par "un partage de l'espace et des richesses", ce que des diplomates français traduisent par "exploitation commune des richesses du nord Kivu par la RDC et le Rwanda".  De nombreuses organisations s'étonne des solutions de sortie de crise proposées par Nicolas Sarkozy. L'Union du Congo relève notamment que "la France semble ignorer cyniquement la souveraineté de la République Démocratique du Congo. La France aurait-elle accepté, pour mettre un terme à la guerre entre 1940 et 1945, de partager quelques-unes de ses prérogatives avec l'occupant allemand ? D'autre part, Union du Congo refuse catégoriquement l'intégration économique du Kivu au Rwanda - l'intégrité territoriale de la République Démocratique du congé n'est nullement négociable. Union du Congo refuse donc que la République Démocratique du Congo soit transformée en libre-service minier au profit des intérêts anglo-saxons, ni en terre de repeuplement au profit du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda." L'inititaive de Nicolas Sarkozy pourrait se concrétiser en mars, lors de son voyage, en RDC.

Christophe RIGAUD