Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 février 2011

La RDC sous haute tension après une tentative de coup d'Etat

Une centaine d'hommes armés de machettes et de lance-roquettes ont attaqué dimanche à Kinshasa la résidence du président congolais Joseph Kabila et le camp militaire de Kokolo de l'armée. Kabila était absent de son domicile et les hommes ont été maîtrisés par les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Bilan : 7 morts et une trentaine d'arrestations. A 9 mois des élections présidentielles, l'ONU craint un durcissement du régime Kabila et des arrestations arbitraires d'opposants.

filtre DSC02398.jpgSelon les autorité congolaise, "dix assaillants ont été tués au total par la Garde républicaine (ex-garde présidentielle) et une trentaine ont été arrêtés, dont des ex-militaires de la garde rapprochée de l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba. Une accusation lourde de conséquence à 9 mois des élections présidentielles. Une enquête a été ouverte. La Monusco, les casques bleus en RDC,  et l'opposition craignent des arrestations arbitraires d'opposants.

Pourtant, l'attaque de la résidence de Joseph Kabila, le président de la RD Congo, transpire l'amateurisme. Selon les Nations-Unies, les assaillants auraient traversé le fleuve Congo en provenance de Brazzaville et moins de 24 heures après l’attaque  évoquerait la découverte d’une cache d’armes dans la cale d’un bateau amarré au port de Kinshasa.

Cette attaque intervient en pleine campagne présidentielle. Des élections générales sont en effet prévues en novembre 2011, les deuxièmes depuis la fin officielle de la guerre civile (1998-2003).

Le 15 janvier une proposition de Joseph Kabila de réduire l'élection présidentielle à un seul tour, a été adopté par le parlement de République démocratique du Congo (RDC). Cette révision constitutionnelles qui supprime la possibilité d'organiser un second tour entre les deux candidats venus en tête au premier tour si aucun des deux n'a recueilli la majorité absolue. Le vainqueur pourra alors être élu avec moins de 50% des suffrages, ce qui devrait renforcer les chances de Kabila face à une opposition divisée.

Une question doit être rapidement éclaircie pour que la RDC ne retombe pas dans un conflit ouvert : quelle est l'identité des assaillants ? Simples "aventuriers" ? Une opposition qui n'a plus rien à perdre ? ou pire… un régime qui voit la réélection de son candidat compromise ?

Christophe Rigaud

Photo : Kinshasa (c) ch. Rigaud www.afrikarabia.com

27 février 2011

RDC :Joseph Kabila échappe à un coup d'Etat

Ce dimanche vers 13h30, une des résidences du président congolais Joseph Kabila a été attaquée dans le quartier de la Gombe à Kinshasa. Pour les autorités congolaises, il s'agirait d'une tentative de coup d'Etat. Une certaine confusion règne encore dans la capitale après que la police ait abattu six hommes lourdement armés à l'origine de l'attaque.


Afrikarabia logo.pngSelon le ministre de la Communication de République démocratique du congo (RDC), Lambert Mende, "un groupe de gens lourdement armés ont attaqué le palais présidentiel dimanche 27 février 2011 vers 13h30 et ont été stoppés au premier barrage routier".   Il a précisé que le président Kabila ne se trouvait pas chez lui lors de l'attaque.

Sur place la situation reste très tendus, selon Radio Okapi, "un important déploiement de la Garde républicaine, avec des chars de combat, a été déployé dans le quartier de Gombe, où ont eu lieu les incidents. Des coups de feu sporadiques auraient été entendus dans trois autres quartiers de la ville".

Des coups de feu ont été entendus dimanche en début d’après-midi aux alentours de la résidence du Président de la République, Joseph Kabila Kabange, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, créant la panique parmi la population.

Cette attaque intervient alors que des élections présidentielles et législatives auront lieu en 2011 après une guerre civile qui a ravagé le pays pendant 15 années. Le 15 janvier dernier, le gouvernement a modifié la constitution afin que le président soit élu en un seul tour, ce qui réduit les chances des candidats de l'opposition toujours très divisés.

Christophe Rigaud

RDC : Coup d'état manqué contre Joseph Kabila

Afrikarabia logo.pngLes autorités congolaises affirment avoir réprimé une tentative de coup d'Etat contre le président Kabila. Le palais présidentiel a été attaqué par un groupe armé et stoppé "au premier poste de contrôle" selon le ministre de l'Information de République démocratique du Congo (RDC). Selon le ministre, six personnes ont touvé la mort à la suite de ce coup d'Etat avorté. Actuellement, la situation dans le pays est sous le contrôle.

RDC : Kabila conserve son avance pour 2011

Le mois de décembre 2010 avait mal commencé pour le président congolais Joseph Kabila. Le retour réussi de l'opposant historique, Etienne Tshisekedi à Kinshasa et le lancement de campagne sur les chapeaux de roues de son ancien allié, Vital Kamerhe étaient de bien mauvaise augure pour la réélection annoncée de Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Mais en quelques jours, début janvier 2011, Joseph Kabila reprend la main en imposant une révision constitutionnelle qui réduit à un seul tour la prochaine élection présidentielle de novembre 2011. Un tour de passe-passe qui facilite sa réélection en condamnant l'opposition à ne présenter qu'un seul candidat. Depuis, l'opposition n'arrête pas de se déchirer sur la candidature unique. Joseph Kabila a bel et bien gagné son premier pari  : diviser l'opposition.

effet DSC04124 copie.jpgA neuf mois de la prochaine présidentielle de 2011 en RD Congo, l'opposition congolaise traverse une bien mauvaise séquence. Difficile de se mettre d'accord sur le nom d'un candidat unique, alors qu'il y a encore quelques mois chacun des partis de l'opposition présentait son propre candidat. Avec la présidentielle à un seul tour, Joseph Kabila impose un changement brutal de stratégie à ses concurrents.

Pourtant un candidat semblait sortir du lot et s'imposer : le leader de l'UDPS, "l'historique" Etienne Tshisekedi. Mais à 78 ans, une santé fragile et un parti au bord de l'implosion, ses "confrères" de l'opposition (MLC et UNC) semblent douter des atouts de "Tshishi" ou en tous les cas en profiteraient bien pour prendre la tête de l'opposition.  Pour cette raison, Tshisekedi a décidé de forcer le destin affirmant qu'il irait de toutes les manières aux élections, candidature unique ou pas. Le "c'est moi ou rien" d'Etienne Tshisekedi a considérablement refroidit le MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba, finaliste malheureux face à Kabila en 2006. Depuis 2008, Bemba patiente en prison, dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, accusé de crimes de guerre et contre l'humanité ! On imagine mal, Bemba se présenter aux élections depuis sa cellule… mais c'est la rumeur que fait courir pour l'instant le MLC pour presser la CPI de le libérer. Pour l'heure le MLC n'est pas chaud pour soutenir Tshisekedi aujourd'hui… le parti de l'ancien vice président congolais attend d'en savoir plus sur le calendrier du procès de son "chairman".

Reste un second poids lourd dans l'opposition : Vital Kamerhe. L'ancien président de l'Assemblée nationale et très proche de Kabila (il a été son directeur de campagne en 2006) a effectué un brutal virage à 180° pour se retrouver en quelques mois "anti-kabiliste" forcené.  Son principal atout : sa capacité à mobiliser les électeurs du Kivu, sans qui, aucun président ne peut-être élu. Son point faible : son passé "kabiliste" et son isolement politique. C'est donc à son initiative, que Kamerhe souhaite se rapprocher de Tshisekedi… il n'a d'ailleurs pas le choix. Il joue également le "monsieur bon officice" en ralliant par exemple Ne Mwanda Nsemi le chef spirituel de Bundu Dia Mayala (BDM ex-BDK). Pour l'instant le mariage "Tshisekedi-Kamerhe" n'est pas encore officialisé…

Pendant ce temps, le président Joseph Kabila compte les points et peut de frotter les mains. L'AMP (sa coalition présidentielle) est en ordre de bataille et à quelques exemptions près, les ténors de la majorité semblent tous prêts a soutenir le président sortant. On voit donc mal aujourd'hui comment Joseph kabila pourrait ne pas être réélu d'autant qu'il maîtrise le calendrier de ces élections. Kabila pourrait en effet décider assez facilement de reporter le scrutin s'il sentait le vent tourner…

Mais la clé des prochaines élections se trouve tout de même entre les mains de l'opposition. Une alliance sacrée de toute l'opposition serait en mesure de balayer le président sortant en un seul tour… reste à savoir si cette alliance est possible. Pour l'heure c'est bien mal parti !

Christophe Rigaud

Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

25 février 2011

RDC : La MONUSCO préoccupée par la sécurisation des élections

La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) s'inquiète des conditions de sécurité des prochaines des élections de 2011. Le chef de la police des Nations-Unies en RD Congo, Abdallah Wafy, estime que "la police nationale congolaise n’est pas formée, ni équipée pour assurer la sécurité du scrutin".

Image 11.pngLe responsable de la police de la MONUSCO regrette que "la police nationale congolaise n’est pas équipée pour maintenir l’ordre notamment en ce qui concerne l’absence de matériel non létal c’est-a-dire les moyens pour une police de maintenir l’ordre sans faire usage d’armes létales, sans faire usage des équipements qui peuvent provoquer la mort. Aujourd’hui, malheureusement la police nationale congolaise n’est ni équipée ni formée, pour cela ".
Abdallah Wafy rappelle  que c'est police nationale congolaise qui a "la responsabilité d’assurer la sécurité avant, pendant et après le scrutin".

La MONUSCO sera présente elle aussi pendant ces élections. L'ONU doit préparer un programme pour sécuriser le scrutin en amont "afin de permettre aux différents acteurs politiques de faire campagne, de tenir des meetings politiques et d’assurer le déploiement du matériel électoral". Pendant le scrutin, il sera nécessaire de sécuriser les urnes afin « de permettre aux commissions électorales de faire leur travail dans la plus grande sérénité et dans la transparence et jusqu’à la proclamation des résultats », note Abdallah Wafy.

La Police des Nations Unies en République démocratique du Congo compte ctuellement, 700 policiers et 380 experts civils sont intégrés à la Mission.

ChristopheRigaud

24 février 2011

RDC : Kadhafi vient parasiter le procès Bemba

Pas de répit pour Jean-Pierre Bemba. Les événements en Libye viennent s'inviter au procès de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC). Le journal belge Le Soir évoque la possible présence de soldats du MLC de Bemba sur le sol libyen pour prêter main-forte au dictateur Kadhafi. Une rumeur qui tombe mal pour l'opposant congolais qui dément l'information.

Image 11.pngDans l'article du Soir, la journaliste Colette Braeckman soupçonne les militaires de Jean-Pierre Bemba d'avoir repris du service pour le compte d'un Kadhafi aux abois. Et d'expliquer les liens qu'il existe entre Bemba et le dictateur libyen. Lorsqu'en 2002, le centrafricain Ange Félix Patassé fait appel aux troupes du MLC pour repousser les attaques militaires de François Bozizé, c'est Kadhafi qui aurait ,selon Le Soir, réglé la facture ! Même si aucune  information n'est venue confirmer la présence des soldats du MLC en Libye, sa simple évocation donne des arguments de poids au procureur de la CPI. Le procureur refuse la mise en liberté provisoire de Jean-Pierre Bemba car celui-ci activerait toujours « des réseaux du mal ».

L'article du Soir vient donc apporter un argument supplémentaire au procureur Ocampo pour le maintien en prison de Jean-Pierre Bemba. De reports en atermoiements, le loin chemin de croix continue pour Jean-Pierre Bemba, détenu par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003.

Christophe Rigaud

Photo : Jean-Pierre Bemba en 2006 à Kinshasa (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

23 février 2011

RDC : Le MLC ne soutiendra pas Tshisekedi

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) vient de signer ce qui ressemble à l'arrêt de mort de la candidature unique de l'opposition aux prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC). Selon le secrétaire général adjoint du parti de Jean-Pierre Bemba, le MLC a rejeté l’appel du président de l’UDPS Etienne Tshisekedi à l’unité des partis de l’opposition autour de sa candidature.

Logo Elections 2011.jpgJean Lucien Busa, le responsable de l'idéologie et du programme du MLC a été très clair devant la presse de Kinshasa :  son mouvement ne se rangera pas derrière le candidat de l'UDPS à la prochaine élection présidentielle de 2011 en RD Congo. Selon le secrétaire général adjoint du parti, "l’opposition ne peut se réunir qu’autour d’un programme commun et non d’un individu". Une déclaration qui intervient au lendemain de l’appel de Tshisekedi à l’unité de l’opposition autour de sa candidature à la présidentielle.

Est-ce pour autant la fin de la candidature unique ? Non, car l'élection est prévue en novembre 2011 (si elle a lieu à cette date !) et jusque là tout est encore possible. Le MLC n'a pas encore désigné son candidat. Le leader du mouvement, Jean-Pierre Bemba est en prison à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye depuis deux ans, sans espoir de libération avant les élections… et son secrétaire général, François Muamba ne serait qu'un candidat de substitution. Reste Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), autre candidat pour la présidentielle. L'ancien directeur de campagne de Joseph Kabila en 2006 a effectué un virage à 180° il y a quelques mois et se retrouve maintenant dans les rangs de l'opposition… mais quelle opposition ? Etienne Tshisekedi trouvera-t-il un accord politique avec l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise ? difficile d'accorder les programmes… le simple anti-kabilisme ne suffisant pas à bâtir un projet de société.

Christophe Rigaud

RDC : Photo-reportage avec les anti-Kabila de Paris

Samedi 19 février 2011. Sous une pluie battante, entre 200 et 300 manifestants anti-kabila ont participé à Paris, à la "Grande marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)". Comme en Tunisie ou en Egypte, aux cris de "Kabila dégage !", les manifestants entendaient sensibiliser la communauté internationale aux massacres d'étudiants, aux arrestations arbitraires, au "tripatouillage"  constitutionnelle et aux violences faites aux femmes congolaises en RD Congo. Pour l'opposition, il n'y a qu'un seul responsable : le président congolais Joseph Kabila. AFRIKARABIA était au coeur de la manifestions. Regardez notre photo-reportage.

Photos : Christophe Rigaud (c) www.afrikarabia.com

22 février 2011

RDC : Joseph Olengankoy candidat en 2011

Plus l'opposition appelle à l'unité, plus il y a de candidats à se déclarer ! C'est le cas de l'ancien ministre des transports pendant la transition et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006, Joseph Olengankoy qui rempile en 2011. Le président national du parti politique Forces novatrices pour l’Union et la Solisarité (FONUS), vient d'annoncer sa candidature à l’élections présidentielle en République démocratique du Congo (RDC).

logo_fonus.jpgSi l'opposition semble être d'accord sur l'obligation de présenter une candidature unique pour avoir une chance de battre le président sortant Joseph Kabila. la liste des candidats potentiels ne cesse de s'allonger. Chacun cherche à se positionner et à faire monter les enchères... cela semble être le cas de Joseph Olengankoy. Le journal L'Avenir de Kinshasa, note que souvent "Joseph Olengankoy a été avec Tshisekedi" et se demande si pour cette fois Olengankoy est prêt "à donner pour Etienne Tshisekedi". Le leader du FONUS semble vouloir aller jusqu'au bout : "j’ai beaucoup soutenu Tshisekedi, l’heure a sonné qu’il me soutienne lui aussi et cette fois" révèle L'Avenir... le temps des marchandages n'a pas encre terminé.

En 2006, le candidat Olengankoy avait obtenu, lors du premier tour de la présidenteille 0,60% des suffrages exprimés.

Christophe Rigaud

20 février 2011

RDC : Manifestation "Kabila dégage !" à Paris (vidéo)

Sous une pluie battante, entre 200 et 300 manifestants anti-kabila ont participé à Paris, à la "Grande marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)". Comme en Tunisie ou en Egypte, aux cris de "Kabila dégage !", les manifestants entendaient sensibiliser la communauté internationale aux massacres d'étudiants, aux arrestations arbitraires, au "tripatouillage"  constitutionnelle et aux violences faites aux femmes congolaises en RD Congo. Pour l'opposition, il n'y a qu'un seul responsable : le président congolais Joseph Kabila.

Manif Kabila dégage 2011.jpgEntre la station de métro "Château rouge" et la place de la République, quelques centaines d'opposants au régime de Joseph Kabila ont bruyamment manifesté, devant le regard médusé des parisiens. L'opposition congolaise était représentée dans toute sa diversité : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID ou pasteurs Kimbanguistes…

Alors qu'au même moment, à Bruxelles, 200 congolais manifestaient également contre Joseph Kabila, les organisateurs parisiens espèrent que cette Grande marche" faire tâche d'huile à Kinshasa, le 20 mars prochain, où manifestation de l'opposition doit être organisée. AFRIKARABIA est allé à la rencontre des manifestants congolais à Paris. Regardez notre reportage vidéo.

Reportage : Christophe Rigaud

17 février 2011

RDC : Une nouvelle coalition pour soutenir Tshisekedi

Prendre ses adversaires de l'opposition de vitesse, cela semble être la nouvelle stratégie d'Etienne Tshisekedi. Après avoir annoncé son intention de faire cavalier seul aux élections présidentielles de 2011en RD Congo, Etienne Tshisekedi lance une nouvelle structure politique : “Dynamique Tshisekedi Président” (DTP). Comme pour mettre un terme aux dissonances au sein de l'UDPS, Tshisekedi organise ses soutiens. La DTP comprendra six partis : l’Analco, l’Ecidé, le Parti travailliste de Steve Mbikayi, le Radeco, le Rader et le MLP de Franck Diongo.

C'est le député provincial de Kinshasa Martin Fayulu, qui a présentant la nouvelle coalition. « Dynamique Tshisekedi Président » poursuit trois objectifs principaux : soutenir la candidature d'Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 2011, adopter un programme commune de gouvernement et concevoir une stratégie électorale commune pour les élections générales et locales. Dans cette coalition, nous retrouvons des personnalités comme Franck Diongo, Steve Mbikayi, Martin Fayulu, Auguste Mampuya ou Lusamba Tatcher. Le pari est risqué pour Etienne Tshisekedi, mais le "sphinx de Limete" paraît ne plus avoir le choix pour s'imposer comme le candidat unique de l'opposition congolaise. Le temps presse pour présenter un programme de gouvernement alternatif au président sortant Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

16 février 2011

RDC : Tshisekedi tente le quitte ou double

Candidature unique ou pas, Etienne Tshisekedi de l'UDPS a annoncé sa détermination à se présenter à l'élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Tshisekedi a décidé de bousculer ses partenaires et de forcer le destin : il ira coûte que coûte aux élections de novembre prochain.

Image 6.pngL'annonce a été faite sur le site de Radio Okapi. Le leader de l'UDPS s'en explique : "je n'ai pas lutté vingt ans pour laisser ma place à un autre. C'est pour rester, prendre le pouvoir et instaurer un Etat de droit. Vous comprendrez que je n'accepterai aucun compromis dans ce sens-là. Celui qui n'est pas d'accord avec le programme de l'UDPS, il est libre de faire ce qu'il veut, il n'est pas obligé de faire plate-forme avec l'UDPS. Mais l'UDPS est préparée à se présenter aux élections et à les gagner".

Une déclaration qui intervient au moment où l'opposition congolaise réfléchit à présenter une candidature unique à la présidentielle de novembre 2011, dont le mode de scrutin a été ramené à un seul tour. Par cette annonce, Etienne Tshisekedi entend couper l'herbe sous le pied au différents prétendants à la candidature unique, comme François Muamba (MLC) ou Vital Kamerhe (UNC). La stratégie du "sphinx de Limete" sera-t-elle payante ? Ce sera quitte ou double.

Christophe Rigaud

15 février 2011

RDC : Le RDPC dévoile son projet pour 2011

Dans un ouvrage qui vient de paraître aux éditions L'Harmattan*, Gaspard-Hubert Lonsi Koko livre son programme politique dans la perspective des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC). Le RDPC (Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo) souhaite avant tout proposer un projet alternatif au président sortant, Joseph Kabila. Le programme s'articule autour du retour à la paix et à la croissance économique de la RDC. Si le livre reste dans les généralités, l'ouvrage possède le mérite de coucher noir sur blanc un programme de campagne… alors que l'on attend toujours les projets des grands partis d'opposition, comme l'UDPS, le MLC ou Vital Kamerhe. AFRIKARABIA a rencontré Gaspard-Hubert Lonsi Koko à Paris.

GH Lonsi Koko-tiltshift.jpgAFRIKARABIA : Qu'est-ce qui vous démarque des autres candidats à la présidentielle de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Il me semble que cette élection sera gagnée par quelqu'un qui a une autre manière de faire de la politique. Moi j'ai commencé par écrire un livre pour dire ce que je veux faire au Congo et je souhaite que l'on discute sur la base des idées… que l'on soit d'accord ou non avec mon programme. On sait comment se passe les élections au Congo : on distribue des tee-shirts, de l'argent, on donne de la bière le temps des élections et puis on revient 5 ans après pour refaire la même chose aux élections suivantes. Je dis aux Congolais : voilà mon projet pour changer votre quotidien. Dès lors que je mets noir sur blanc mon projet, je n'ai pas peur des critiques et nous verrons bien avec qui nous pourrons travailler. Si je suis élu, je veux être le président de la paix… une paix globale. Nous savons pertinemment que nous ne changerons pas nos voisins, il faut que nous ayons l'intelligence de développer une politique régionale qui nous permette de vivre dans la paix.

AFRIKARABIA : L'Etat est défaillant dans de nombreux domaines en République démocratique du Congo : la santé, les routes, l'eau, l'électricité, l'éducation… le pays est criblé de dettes en dépit de ses richesses, comment allez-vous faire rentrer l'argent dans les caisses pour financer votre projet ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous sommes conscients de cette difficulté. Nous préconisons pour cela un Fond de développement pour le Congo : c'est une structure pour investisseurs étrangers et nationaux. Ces investisseurs devront s'impliquer dans le développement du Congo et cela rapportera aussi bien à ces partenaires qu'aux Congolais eux-mêmes. On connait toutes les richesses du Congo qui se volatilisent du simple fait de la mauvaise gestion du pays et de la confusion entre la chose publique et la chose privée.

AFRIKARABIA : Pourtant la République démocratique du Congo fait peur aux investisseurs ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous ne pouvons pas développer l'économie du Congo tant que nous n'avons pas instauré la paix et la sécurité dans le pays. Il faudra donc créer des emplois dans l'armée, la police et la gendarmerie. Si nous n'avons pas ce bras séculier qui nous permet de rester souverain… tout cela ne fonctionnera pas. On ne peut pas avoir une diplomatie efficace sans une armée aguerrie… une armée citoyenne et non une armée au service d'un individu. Une fois que nous aurons restauré cette stabilité et cette confiance, je suis sûr qu'avec le Fond d'investissement nous séduirons des investisseurs étrangers et des Congolais qui ont de l'argent et qui ne voulaient pas invertir à cause de cette insécurité.

AFRIKARABIA : Vous préconisez également la mise en place d'un Conseil Représentatif de la Diaspora Congolaise (CRDC) ainsi que des députés et des sénateurs de la diaspora. Pour quelles raisons ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je suis moi-même le fruit de cette diaspora et je pense qu'elle doit être reconnue. Sans la diaspora, on aurait probablement assisté à la balkanisation et à l'explosion sociale de la RDC. Pourquoi la diaspora serait si importante et ne serait pas en mesure de gérer la chose publique ? Je suis pour une synergie entre "l'intérieur" et "l'extérieur". Mais il y a une injustice envers cette diaspora : elle ne vote pas, alors que la constitution congolaise n'interdit pas le vote de la diaspora. Il n'y a aucune raison pour que la diaspora ne vote pas lors des prochaines élections. Je règlerai aussi le problème de la double nationalité.

AFRIKARABIA : Vous proposez un rééquilibrage entre les provinces en passant de 11 à 8 provinces, pourquoi ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Nous avons vécu une escroquerie incroyable en RDC : à part Kinshasa et le Bas-Congo, tous les sénateurs et les députés issus des autres régions ont été élus sur la base de 26 provinces qui n'ont jamais existé. Ensuite, concernât la rétrocession des 40% de l'Etat vers les provinces… c'est une bonne chose pour l'autonomie de ces territoires… mais rien n'a été fait ! C'est pour cela que je veux introduire un Haut Commissaire du gouvernement pour faire le lien entre l'Etat et les provinces sur le terrain. Vouloir une multitude de petites provinces constitue pour moi une tentative de balkanisation du pays. Je pense qu'il y a une cohérence entre ces 8 provinces pour une meilleure cohésion nationale. C'est peut-être parce que je suis Kinois que je peux me permettre de proposer cela : à Kinshasa, toutes les régions du Congo sont représentées. En plus de ces 8 provinces, 3 pôles phares fonctionneront indépendamment : Kinshasa, Mbuji-Mayi et Lubumbashi.

AFRIKARABIA : Que pensez-vous d'une candidature unique de l'opposition aux prochaines élections présidentielles de 2011 ?

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Je n'ai pas le culte de la personnalité. Ma démarche, je l'ai commencé en écrivant d'abord un projet et non pas en me présentant sur mon nom propre. J'ai fait l'inverse des autres candidats. Mais je suis pour la candidature unique. On pensait qu'il y aurait deux tours et puis la règle a changé. Il faut maintenant que la stratégie du second tour soit utilisée dès le premier tour. Est-ce que l'on doit compter seulement sur l'ancienneté de quelqu'un sur l'échiquier politique ? Est-ce que l'on doit compter sur l'état physique ou mental des uns et des autres ? On a vu en 2006 ce qui s'est passé avec un premier ministre "légendaire" (Antoine Gizenga, 82 ans, NDLR), quelqu'un de très sage… on a vu le résultat ! Il faut nous servir des erreurs du passé. Mais je ne veux fragiliser personne, il faut regarder parmi les uns et les autres le projet le plus cohérent et quels sont les projets que l'on peut fusionner, ne pas faire l'assemblage "de la carpe et du lapin". Mais si nous avons élaboré ce projet avec le RDPC… ce n'est pas pour s'arrêter en si bon chemin.

Propos recueillis par Christophe Rigaud

Capture d’écran 2011-02-15 à 21.09.03.png*Gaspard-Hubert Lonsi Koko
"La République démocratique du Congo, un combat pour la survie"
Ed. L'Harmattan
90 pages - 11 euros

 

 

 

RDC : L'opposition manifestera à Paris le 19 février

Après la Tunisie et l'Egypte, de nombreux partis d'opposition se prennent à rêver d'un changement de régime dans leurs pays. C'est le cas en République démocratique du Congo (RDC) où la diaspora de plusieurs partis d'opposition appellent à manifester à Paris dans le cadre d'une grande marche contre les violations des droits fondamentaux en RD Congo. Cette manifestation est prévue le samedi 19 février 2011 de 13h30 à 19h00 entre Château Rouge et place de la République à Paris.

Image 4.pngLes organisateurs comptent faire entendre la voix de l'opposition congolaise à Joseph Kabila. Plusieurs organisations sont à l'origine de cette initiative : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID. Les manifestants entendent alerter l'opinion internationale sur les massacres d'étudiants, les arrestations arbitraires, la révision constitutionnelle et les violences faites aux femmes congolaises.

12 février 2011

RDC : Le processus électoral en danger

Après l'épisode surprise de la révision constitutionnelle par laquelle la République démocratique du Congo (RDC) vient de modifier son mode de scrutin, le processus électoral reste au point mort. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’est toujours pas opérationnelle, la révision du fichier électoral est extrêmement lente… un retard que de nombreux observateurs jugent impossible à rattraper à seulement 9 mois des prochaines élections présidentielles.

Capture d’écran 2011-02-12 à 22.26.12.pngDans un long article publié par le journal kinois Le Phare, Jacques Kimpozo nous fait part de ses craintes sur la bonne tenue des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC)… et la liste des dysfonctionnements est longue. La CENI, en charge de l'organisation, ne fonctionne toujours pas et l'ancienne CEI "sursis ne fait rien pour accélérer les opérations préélectorales relatives à la révision du fichier électoral." Dans le Bas-Congo, Jacques Kimpozo note que la province reste l'unique partie du territoire congolais "où les personnes en âge de voter au 30 juin 2011 au plus tard ont reçu leur carte d’électeur". L'enrôlement des électeurs est également problématique : "dans certains territoires, les futurs électeurs sont contraints de parcourir une cinquantaine de kilomètres pour se faire enrôler.

Le journaliste relève que de nombreuses voix s'élèvent pour protester contre la lenteur de la CEI dans le processus de révision du fichier électoral… une lenteur qui rend, selon son auteur, le retard impossible à rattraper d'ci la date du scrutin. Il reste encore neuf provinces à enrôler : Kinshasa, Bandundu, Equateur, Province Orientale, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga, Sud-Kivu et Nord-Kivu… autant dire mission impossible.

Tous les Congolais risquent donc de ne pas pouvoir voter en novembre 2011. Jacques Kimpozo redoute que "le corps électoral de 2011 ne reflète pas la véritable taille démographique de chaque province de la République." Selon le journaliste congolais, sur les 30 millions d'électeurs, près de 25 millions manquent à l’appel." De quoi douter de la légitimité du prochain scrutin.

Christophe Rigaud

RDC : RFI toujours sous pression de Kinshasa

RFI se retrouve une nouvelle fois dans la ligne de mire des autorités congolaises. La cible reste la même : Ghislaine Dupont, en charge de l'actualité en République démocratique du Congo (RDC). La journaliste a été écartée du dossier congolais par Christine Ockrent en juillet dernier. On se souvient qu'en 2009 RFI avait été privé d'émettre en RDC après une longue série de reportages de Ghislaine Dupont qui avait déplu aux autorités congolaises. Le signal a été rétabli cet été en échange de la mise à l'écart de la journaliste… un vrai scandale pour les syndicats de la station qui se sont mis en grève.

Capture d’écran 2011-02-12 à 21.41.18.pngL'intersyndicale FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI a appelé l'ensemble du personnel de la station internationales à observer un mouvement de grève du mercredi 9 février jusqu'au 10 février 2011 à 7 heures du matin. Raisons de ce mécontentement :  l'avenir très incertain de la station autour du projet de fusion avec France 24, le projet de déménagement et ensuite la levée de la sanction contre Ghislaine Dupont. La journaliste a été écartée du dossier "République démocratique du Congo". En juillet 2009, le gouvernement congolais avait coupé les émetteurs FM de la station, estimant que RFI participait à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du Congo qui protège le pays". Après l'interdiction faite à Ghislaine Dupont de traiter de sujets relatifs au Congo, le signal de la station avait été rétablit en octobre 2010. Selon l'intersyndicale de RFI, Ghislaine Dupont fait l'objet d'une interdiction "pour des raisons inavouées". Elle estime que cette sanction "remet en cause notre indépendance éditoriale".

Dans un article du journal Le Monde, Ghislaine Dupont explique comment Christine Ockrent, la patronne de la radio mondiale lui a annoncé qu'elle "ne travaillait plus sur le Congo". La direction de RFI dément l'accusation de "censure", mais Lambert Mende, le ministre de la communication de la RD Congo confiait à un sénateur congolais que "RFI avait été autorisée à réémettre notamment en échange d'"un traitement plus équilibré des informations sur la RDC" et d'"une prise en compte des intérêts nationaux" du Congo démocratique" (!!)… sans commentaire. Souhaitons vivement que RFI revienne sur "le cas Ghislaine Dupont" et que cette journaliste, grande connaisseuse de la RDC, puisse de nouveau faire son travail… en toute liberté.

Christophe Rigaud

11 février 2011

RDC : L'UDPS pourrait changer de nom

L'UDPS est-il en voie d'éclatement ? Le 1er congrès du parti d'Etienne Tshisekedi n'aura pas réussi à recoller les morceaux entre les différents courants de l'UDPS. Plusieurs membres du parti ont décidé de faire sécession, à l'image de François-Xavier Beltchika qui estime qu'Etienne Tshisekedi n'est pas légitime à la tête de l'UDPS. Pour sortir d'un imbroglio qui pourrait s'avérer fatal pour le candidat déclaré de l'UDPS à la présidentielle de 2011, François Tshipamba propose à Tshisekedi de changer tout simplement le nom de son parti.

Image 4.pngDans le journal La République, un expert en stratégie, François Tshipamba, conseille à Etienne Tshisekedi d'officialiser les nombreuses scissions enregistrées au sein de l'UDPS en changeant la dénomination de son parti. Depuis plusieurs mois la contestation couve à l'UDPS. Certains membres du parti reprochent à Tshisekedi son manque de dialogue avec les différentes composantes de l'UDPS, comme l'aile dite "Righini" conduite par François-Xavier Beltchika. Ce dernier avait même déposé à l'hôtel de ville de Kinshasa les statuts notariés de "son UDPS"... avant Etienne Tshisekedi ! Une situation ubuesque qui semble toutefois être résolue.

Pourtant, rien ne semble réglé à l'UDPS, même après le congrès de décembre qui devait sceller l'unité du parti derrière le candidat Tshisekedi. Beaucoup reproche au "sphinx de Limete" l'absence des "poids lourds" du mouvement et ne comprennent pas les présences de François Muamba, Roger Lumbala Tshitenge, Moïse Moni Dela, Steve Mbikayi, Eve Bazaïba, Franck Diongo et Vital Kamerhe auprès du candidat.

Pour beaucoup, il y a maintenant trois UDPS : celui de Tshisekedi, celui de Beltchika et celui de Kibasa. Pour cette raison, FrançoisTshipamba, coordonnateur du bureau d’études, expertise et stratégies (BEES), conseille le changement de dénomination du parti. Il faut selon lui, conserver le terme "UDPS", quitte à spécifier le nom de son "courant" : UDPS/Beltchika, UDPS/Tshisekedi, UDPS/Kibasa... Il s'agit d'après François Tshipamba "de résorber un problème récurrent au sein de la classe politique congolaise depuis 1960, et qui se pose même actuellement au sein de l’UDPS et des autres formations politiques". Reste à savoir ce qu'en pense Etienne Tshisekedi lui-même...

Christophe Rigaud

09 février 2011

RDC : Kabila éclaboussé par WikiLeaks

Les câbles diplomatiques américains obtenus par WikiLeaks continuent de faire des vagues... jusqu'en République démocratique du Congo (RDC). Selon le quotidien belge De Standaard, Joseph Kabila aurait versé des pots-de-vin pour destituer le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe en 2009. Le diplomate américain explique que la présidence congolaise aurait versé 200 000 dollars à chaque membre du bureau de l'Assemblée.

logo afkrb.pngLe feuilleton Wikileaks débarque en RDC et les révélations sont édifiantes pour le président Kabila. Un câble diplomatique obtenu par le site, dévoile les notes de l'ambassadeur américain en RD Congo, William Garvelink.  Selon lui, la présidence de la république congolaise aurait versé «200 000 dollars à chaque membre du bureau de l'Assemblée» pour qu'ils quittent leur fonction et entraînent ainsi le départ de Vital Kamerhe.

Ce proche de Joseph Kabila, avait démissionné le 25 mars 2009 après de multiples pressions de la majorité présidentielle pour avoir critiqué l'entrée de troupes rwandaises à l'Est de la RDC lors d'une opération conjointe avec l'armée congolaise. Toujours d'après ce câble : "cela n'ayant pas immédiatement réussi, notre plus grande crainte concerne des rapports, corroborés par plusieurs sources, indiquant que les hommes du président utilisent à présent l'intimidation et des menaces physiques pour pousser Vital Kamerhe à quitter la scène", notait l'ambassadeur dans le câble WikiLeaks révèlé par De Standaard (http://standaard.be/extra/wikileaks/cablekabila).

Portrait peu flatteur de Vital Kamerhe

Autre surprise, le portrait de Vital Kamerhe par l'ambassadeur Garvelink n'est pas des plus sympathiques : «sa réputation de leader modernisateur, démocrate et honnête ne correspond peut-être pas tout à fait à la réalité». Selon le diplomate, Kamerhe serait  «menteur», «manipulateur» et évoque même des accusations de corruption à son encontre... voilà le candidat Kamerhe habillé par l'hiver.

Christophe Rigaud

07 février 2011

Burundi : ouverture du procès du journaliste Jean-Claude Kavumbagu

Le procès du journaliste Jean-Claude Kavumbagu doit s’ouvrir  ce 9 février 2011 devant le tribunal de Grande instance de Bujumbura (Burundi) L’accusé risque la réclusion à perpétuité pour « trahison ». Une incrimination contre laquelle s’insurgent ses avocats. Selon ces derniers, le journaliste n’a fait qu’exercer sa liberté d’informer.

Image 3.pngJean-Claude Kavumbagu a été arrêté le 17 juillet 2010 pour avoir publié une dépêche titrée ainsi  « Le Burundi sera-t-il la prochaine cible des Shebbab somaliens ? ». Son article commentait  le double attentat du 11 juillet 2010 à Kampala (Ouganda). Ce jour-là, l’explosion de deux bombes a fait 64 morts et plus de cent blessés dans un restaurant éthiopien et un club de rugby  de la capitale ougandaise où des supporters étaient rassemblés pour suivre sur des téléviseurs grand écran la finale de football qui opposait les équipes d’Espagne et du Pays Bas. Un acte « ignoble et lâche » avait commenté le président américain Barak Obama. Depuis les attentats commis par les hommes d’Al Quaïda contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et à Dar-es-Salaam, (prélude des attentats contre le World Trade Center le 11 septembre 2002), les Etats-Unis sont particulièrement vigilants face au terrorisme islamiste en Afrique de l’Est. La rapidité de la réaction du président des Etats-Unis en juillet dernier est aussi due au fait qu’un citoyen américain était parmi les victimes du double attentat de Kampala.

Le Burundi a envoyé des troupes en Somalie pour soutenir le gouvernement reconnu par la communauté internationale - mais qui vit en état de siège à Mogadiscio -. Des militaires burundais ont déjà été victimes d’attentats terroristes sur place, et les milices islamistes Shebbab ont annoncé depuis longtemps qu’elles commettraient aussi des représailles sur le territoire du Burundi.

Dans sa dépêche, le journaliste Jean-Claude Kavumgabu soulignait ce point sensible en écrivant : « Dès lundi matin, l’inquiétude était réelle à Bujumbura, et tous ceux qui ont appris ce qu’il s’est passé à Kampala étaient convaincus que si les miliciens Shebbab voulaient tenter « quelque chose » dans notre pays, ils réussiraient avec faculté déconcertante tellement  nos forces de défense et de sécurité brillent plus par leur capacité à piller et à tuer leurs compatriotes qu’à défendre notre pays ».

Bien que cette remarque reflète une réalité connue de tous , au Burundi comme à l’étranger, elle a déclenché une véritable fureur chez les autorités. Arrêté le journaliste est poursuivi sur la base de l’article 570 du Code pénal qui stipule que toute entreprise de démoralisation de l’armée ou de la nation « ayant pour objectif de nuire à la défense nationale » est punissable de servitude pénale à perpétuité.

Les défenseurs de Jean-Claude Kavumgabu, les avocats burundais  Gabriel Sinarinzi et  Emmanuel Hakizimana, assistés de Me Bernard Maingain, du Barreau de Bruxelles, ont l’intention de contester la régularité de l’arrestation du journaliste ainsi que les chefs d’inculpation. En particulier le gouvernement burundais avait « fait l’économie » de saisir le juge de la détention préventive. D’autres principes de procédure pénale auraient également été violés.

Quand à améliorer l’armée burundaise qui brille effectivement plus par sa capacité à piller et à tuer ses compatriotes qu’à défendre son pays, c’est un problème loin d’avoir trouvé sa solution…

14:15 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (1)

RDC Elections : Selon Kamerhe, "l'opposition sera groupée"

Logo Elections 2011.jpgLa candidature unique de l'opposition congolaise à l'élection présidentielle de 2011semble faire son chemin en République démocratique du Congo (RDC). C'est tout du moins ce qu'affirme le candidat Vital Kamerhe (UNC).

Invité à Washington par le Centre pour les études stratégiques internationales, l'ancien président de l'assemblée nationale congolaise et co-fondateur de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe, s’est notamment exprimé sur la situation de l’opposition en RD Congo au lendemain de la révision constitutionnelle.

« Nous avons tous marqué notre accord pour que l’opposition puisse aller aux élections groupée, c’est-à-dire ensemble, comme un seul homme », a affirmé Vital Kamerhe. Et d'expliquer : « Nous devons nous mettre d’abord d’accord sur un programme pré-électoral commun ; comment voulez-vous que nous parlions du pouvoir que nous ne sommes pas sûrs d’avoir si les élections sont truquées d’avance ? »

Christophe Rigaud

06 février 2011

RDC : Fausse "attaque" à Lubumbashi ?

Selon les autorités congolaises, l'aéroport de Lubumbashi aurait été la cible de sécessionnistes katangais vendredi 4 février 201. Selon la version officielle des faits rapportés par l’ensemble des médias, la fusillade aurait durée plus de 3 heures faisant un mort et un blessé. Seul problème : aucun des onze avions présents sur le tarama n'a été touché… aucune trace de balles non plus sur les bâtiments de l'aéroport ! Une enquête est en cours pour établir la chronologie des événements.

DSC02210 filtre.jpgSelon le site internet de RFI, l'attaque des rebelles sécessionnistes à Lubumbashi paraît de moins en moins crédible. Les assaillants qui ont attaqué au petit matin l’aéroport pendant plus de trois heures n'ont causé aucun dommage sur les onze avions stationnés sur le tarmac. Plus étrange, les façades de l’aéroport ne comportent pas d'impacts d'armes à feu, rapporte RFI. Ce qui reste étonnant pour une attaque de plusieurs heures. Selon le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, une Commission d’enquête a été nommée et d'après lui, il s'agirait plutôt d’un « sabotage ».

Ce n'est pas la première fois que la province est victime de ce genre manipulations avant d'importantes échéances électorales. En 2006, déjà, de "fausses attaques" étaient apparues à quelques mois du scrutin… l'attaque de ce vendredi intervient à moins de 10 des élections présidentielles de novembre 2011.

Christophe Rigaud

Photo : aéroport de Lubumbashi en 2005 © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

05 février 2011

RDC : Le retour des Tigres du Katanga ?

Après l'attaque de l'aéroport de Lubumbashi dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa agite de nouveau la menace des sécessionnistes du FLNC, basés en Angola. Les anciens Tigres du Katanga ont reconstitué leur mouvement et demande l'indépendance du Katanga, une province minière riche en Cobalt, cuivre, or et uranium. Vraie menace ou chiffon rouge brandi par les autorités congolaises ?… pour l'heure on ne sait toujours rien de l'identité des assaillants.

DSC02226 filtre.jpgDepuis le mois de mai dernier, la capitale du Katanga, Lubumbashi, a été placée en état d'alerte à un présumé complot de déstabilisation fomenté par des sécessionnistes établis en Angola. Ces présumés rebelles seraient responsables selon les autorités de RD Congo, de la récente attaque l'aéroport de Lubumbashi, ce vendredi.  La fusillade de plus de trois heures avec les soldats congolais a coûté la vie à un garde civil et blessé un capitaine. La situation est calme sur place et l'aéroport a été rouvert.

Dans cette région minière, Lubumbashi est aéroport stratégique pour l'économie de la province et du pays. Les vols à l'aéroport international de Lubumbashi transportent de nombreux directeurs de sociétés minières entre différentes villes d'Afrique. Depuis plusieurs mois la tension est montée d'un cran dans la "capitale du cuivre". Quelques escarmouches en ville… et surtout des rumeurs persistantes d'attaques par des groupes rebelles venus des pays voisins. Parmi eux, les successeurs des «Tigres du Katanga». Ces sécessionnistes qui ont fui et ont combattu en Angola dans les années 1960, ont reconstitué leur mouvement d'indépendance du Katanga. Ils sont aujourd'hui connus sous le nom de Front de libération nationale du Congo (FLNC). Ce groupe est redevenu très actif, notamment au Bas-Congo, à la frontière de l'Angola, leur refuge depuis une quarantaine d'années.

Selon Le Potentiel, "ce parti politique bien reconnu par les instances officielles, disposerait d'éléments « extrémistes » qui auraient encore la gâchette facile. Dans ce regain d'activisme, la participation des éléments ex-Tigres est bien observée. Selon les recoupements, ils auraient l'intention de mener des actions déstabilisatrices dans la ville de Kinshasa et réussir un « bon coup d'éclat politique ». Si les assaillants de l'aéroport de Lubumbashi se révélaient être des membres des ex-Tigres katangais, les inquiétudes de Kinshasa s'en trouveraient validées… pour l'instant, aucune preuve n'a été apporté par les autorités congolaises de l'identité des fauteurs de trouble au Katanga.

Christophe Rigaud

Photo : Lubumbashi 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

04 février 2011

RDC : L'aéroport de Lubumbashi attaqué

Un groupe armé d'une vingtaine de personnes a attaqué ce vendredi matin l'aéroport de Lubumbashi, la ville minière du Katanga, au sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). L'aéroport a été fermé pendant plus de 5 heures avant que l'armée congolaise ne reprennent en main la situation. Un agent de sécurité de l'aéroport a été tué.

DSC02213filtre.jpgLe calme est revenu sur l'aéroport de Lubumbashi. L'armée régulière des FARCD a réussi a venir à bout d'une vingtaine d'éléments armés inconnus qui souhaitaient prendre le contrôle du dépôt de munition de l'aéroport. Selon le porte-parole du gouvernement congolais, "tout est rentré dans l'ordre et la police a arrêté plusieurs suspects".
L'attaque a eu lieu vers 4 heures du matin, plusieurs sources indiqueent cependant que toute la ville s’est réveillée dans l’émoi. Les bureaux et les écoles ont ouvert les portes très tard après le communiqué du gouvernement provincial faisant état du contrôle de la situation. Reste une interrogation : l'identité des assaillants.

Cette attaque ne s'est pas produit n'importe où. La province du Katanga est la principale région minière de la RDC et recèle plus de 30 % des réserves mondiales estimées de cobalt, 10 % de celles de cuivre, mais aussi de l'étain, de l'or et de l'uranium.

Photo : aéroport de Lubumbashi en 2005 (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com

03 février 2011

RDC : "Jeune Afrique" lâche Kabila

Est-ce "l'effet Ben Ali" ou "l'effet Moubarak " ? mais il ne fait plus bon être à la tête d'un régime autoritaire dans la presse occidentale actuelle. Dans le dernier numéro de Jeune Afrique (n°2612), le magazine dresse un bilan particulièrement sévère du président congolais, Joseph Kabila. Un temps loué pour avoir, à ses débuts,  évité le pire à la RDC, Jeune Afrique estime que "10 ans après son arrivée au pouvoir, le président marche, hélas, sur les pas de ses prédécesseurs"... et compare Kabila à un "Mobutu Light". Jeune Afrique dénonce même un "système Kabila" basé sur la corruption et s'appuyant sur un gouvernement parallèle.

Photo portrait Kabila.jpgA Kinshasa, certains observateurs se demandent "pourquoi Jeune Afrique a-t-il attendu dix ans pour  mettre à nu les méthodes et les pratiques" de Joseph Kabila ?... et pourquoi maintenant ? Le contexte international pousse certainement l'ensemble des journalistes (moi y compris) à revoir leur approche de certain régime en place. Quel journal ou magazine osait clairement qualifier Ben Ali de dictateur il y a encore quelques mois ? Aucun... avant son effondrement aussi rapide  qu'imprévisible. En Afrique, les dictateurs ou apprentis dictateur son légion... et les régimes dits "autoritaires" représentent la quasi totalité des pays du continent. En République démocratique du Congo (RDC) comme ailleurs, 15 années de guerres ininterrompues ont vu se succéder des chefs d'Etat dont la priorité première n'a jamais été la démocratie... de Mobutu...à Kabila fils. Des dirigeants qui ont fonctionné à la répression, à l'intimidation, sans se soucier des droits de l'homme, de la liberté de la presse ou de la sécurité de leurs concitoyens.

Si les premières années de la gouvernance Kabila ont suscité une certaine bienveillance dans la presse internationale (sa jeunnesse, sa discrétion, le 1+4... ), 10 ans plus tard, le président Kabila "déçoit"... selon François Soudan de Jeune Afrique. A 10 mois d'un prochain scrutin présidentiel en RD Congo, le bilan de Joseph Kabila dressé par Jeune Afrique est très négatif. L'hebdomadaire panafricain dénonce également un système quasi-mafieux à la tête de l'état congolais, pourvu d'un gouvernement parallèle :

« Comme sous Mobutu, comme sous Kabila père, les gros dossiers se traitent au sein de cabinet noir, surtout ceux qui, financièrement, pèsent lourd. La très juteuse revisitation des contrats miniers a ainsi été directement pilotée par Katumba Mwanke et Didier Etumba.  Le fameux contrat chinois a été géré de A à Z par la gouvernement parallèle, tout comme les marchés de gré à gré qui ont suivi. »

« Comme sous Mobutu, comme sous Kabila père, dans un environnement faisandé où le cach est roi et la corruption reine, des conseillers occultes (de Joseph Kabila) font le lien avec l’univers mondialisé des Bourses, des placements et des paradis fiscaux. »

« A Vital Kamerhe, lorsqu’il avait besoin de lui, Joseph a tout promis, ou presque. Qu’il serait son Premier ministre, cela va de soi, puis son dauphin désigné, puis son successeur quand, en 2016, après deux mandats accomplis, il se retirerait dans sa ferme. Tout en le couvrant de cadeaux pour l’anesthésier- montres serties de diamants, chaussures, cravates, bibelots de valeur- il (Joseph Kabila) se libère ainsi habilement de l’obligation de nommer le secrétaire général du PPRD au poste de Premier ministre. »

Et puis, il y a le business du multimillionnaire Israélien Dan Gertler,  « devenu plus puissant que Forrest » avec la revisitation des contrats miniers. « De fait, après le jackpot de Katanga Mining, lancé en partenariat avec Forrest avant une cession au géant suisse Glencore, on n’arrête plus Gertler. Tout porte à croire qu’il est avec des associées Congolais- derrière l’énigmatique Higwind Properties, basé aux Iles Vierges britanniques. C’est cette société qui a assuré le portage sur le permis minier de Kolwezi retiré sans indemnités, en août 2009, aux Canadiens de First Quantum et revendu, en septembre 2010, aux Kazakhs d’Eurasian Natural Resources Corporation (ENRC), pour 175 millions de dollars  (128 millions d’euros). Une sacrée belle affaire. Les Canadiens affirment avoir investi, en pure perte, 450 millions de dollars sur un gisement estimé à 1 million de tonnes de cuivre et 400 000 tonnes de cobalt. »  note Jeune Afrique dans son dossier de 14 pages sur le système Kabila.

Un portrait sans complaisance...qui tombe seulement 10 mois avant l'échéance présidentielle, prévue en novembre 2011.

Christophe Rigaud

 

Photo : Joseph Kabila dans la salle du conseil de la MIBA - 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com