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29 avril 2010

Centrafrique : Les élections reportées pour la dixième fois

Cela pourrait ressembler à un gag, mais les élections législatives et présidentielle centrafricaines, initialement prévue en avril, ont été reportées une nouvelle fois, la dixième ! Prévu d'abord le 25 avril, le scrutin a été reculé une première fois au 16 mai. L'opposition jugeait le délai trop court pour assurer l'équité et le bon déroulement des élections. Mais cette fois-ci, aucune date n'est fixée...

Drapeau Centeafrique.jpgSeul gagnant de ces multiples contre-temps, le président sortant François Bozizé, qui pourrait ainsi rester au pouvoir après l'expiration de son mandat, le 11 juin. L'opposition craint de multiples fraudes et s'est regroupée au sein d'une coalition baptisée Forces pour le changement et a réclamé de profondes réformes avant la tenue des élections qu'elle souhaiterait en janvier 2011. La République centrafricaine est toujours en proie à plusieurs rébellions impliquant le Soudan, le Tchad et la République démocratique du Congo (RDC).

25 avril 2010

RDC : Jean-Maurice Ripert remplacerait Alan Doss

Juin 2010 sonnera la fin du mandat d'Alan Doss à la tête de la Monuc en République démocratique du Congo (RDC). Le patron des casques bleus partira sur un bilan très contrasté. La situation au Kivu est encore extrêmement instable et l'on reproche au diplomate de l'ONU d'avoir trop fait confiance à l'armée congolaise. Human Rights Watch a même accusé la Monuc de complicité de crimes de guerre... Plusieurs noms circulent déjà dans les couloirs des Nations-Unies, celui de Jean-Maurice Ripert est le plus probable.

Logo ONU.jpgOn a d'abord parlé de Jean-Marie Guéhenno, ancien responsable du département des opérations de maintien de la paix aux Nations-Unies et fin connaisseur de la RDC où il s'est rendu plusieurs fois. Puis on a parlé du diplomate italien Aldo Ajello, ex-émissaire de l'Union européenne en Afrique centrale... mais depuis quelques semaines, Jean-Maurice Ripert semble tenir la corde. Jean-Maurice Ripert est actuellement émissaire de l'ONU au Pakistan depuis août 2009. Conseiller diplomatique de Michel Rocard, directeur de cabinet de Bernard Kouchner, ce diplomate de 57 ans est réputé proche de Joseph Kabila... un incontestable atout pour la fonction au moment où la RDC souhaite voir partir au plus vite les troupes de la MONUC.

Le poste est prestigieux, la MONUC constitue la principale opération de maintien de la paix de l'ONU dans le monde: 20 000 hommes, mais aussi 712 observateurs militaires et 1 216 policiers, pour un budget de 1,3 milliard de dollars.

Christophe Rigaud

RDC : RFI de retour sur les ondes

Après 9 mois de silence, la radio internationale RFI sera prochainement de retour en République démocratique du Congo (RDC). Une question de jours, peut-être de semaines a annoncé le ministre congolais chargé des médias. Une vraie bonne nouvelle pour la liberté d'expression et le pluralisme en RDC.

images.jpgEn juillet 2009, la diffusion de "la radio mondiale" avait été interrompue sur l'ensemble du territoire de République démocratique du Congo (RDC) par le gouvernement de Kinshasa. Les autorités congolaises accusaient RFI de développer une campagne systématique de "démoralisation des forces armées de la RDC (FARDC)". L'est et le nord-est de la RDC sont le théâtre d'affrontements entre groupes armés et de violences contre les civils depuis plus d'une décennie. Kinshasa tente de pacifier la région mais l'armée régulière peine à imposer son autorité.

Selon Satellifax, Lambert Mende, le ministre en charge du dossier, "il faut faire vraiment attention avec les opérations militaires, sur la façon de traiter ces opérations. Nous avons rappelé cela (à RFI)". Espérons que RFI n'en perdra pas sa liberté de ton sur le traitement de l'actualité en République démocratique du Congo... nous n'en doutons pas.

Christophe Rigaud

RDC : 120 députés demandent à la Belgique d'accueillir Bemba

L'initiative en revient à Clément Kanku, via sa plateforme d'opposition, Union pour la Nation. Le nouvel homme de confiance du sénateur Jean-Pierre Bemba demande à la Belgique d'accueillir le leader du MLC sur son territoire si ce dernier bénéciait d'une libération provisoire.

Image 8.pngLe député Clément Kanku a expliqué à Radio Okapi avoir remis "la pétition de plus de 120 parlementaires qui soutiennent la libération de Jean-Pierre Bemba Gombo et qui demandent à la Belgique de l'accueillir très rapidement parce qu'il sera très vite libéré". Le bras droit de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo explique que "c'est la Belgique qui a arrêté Jean-Pierre Bemba, la même Belgique à qui nous nous demandons aujourd'hui de coopérer avec la CPI. Il n'est pas normal que la Belgique puisse jouer ce jeu des politiciens, des calculs politiciens qui tend toujours à éloigner Jean-Pierre Bemba de Kinshasa ou de le garder en prison".

Jean-Pierre Bemba avait été battu en 2006 au second tour de l'élection présidentielle en RDC face à l'actuel président, Joseph Kabila. Après des affrontements, il avait quitté la RDC pour le Portugal en avril 2007. Il avait été arrêté le 24 mai 2008 en Belgique, en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par la CPI qui l'accuse de meurtre, viol et pillage notamment commis par sa milice en Centrafrique. Il est détenu à La Haye mais a déposé une demande de libération provisoire. L'opposition congolaise voit dans la détention de Jean-Pierre Bemba une manoeuvre politique de Kinshasa pour éloigner définitivement Jean-Pierre Bemba du prochain scrutin présidentiel de 2011.

Christophe Rigaud

RDC : Les casques bleus quittent l'Ituri

La MONUC décide de retirer ses soldats de l'Ituri dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'ONU estime que l'armée congolaise (FARDC) présente dans cette région est suffisante pour en assurer la sécurité. Les populations locales, victimes des attaques répétées des rebelles de la LRA (Armée de Résistance du Seigneur) s'inquiètent de ce départ.

Logo ONU 2.jpgL'annonce a été faite à Bunia, chef-lieu du district, par le commandant des forces de la MONUC, le général Babacar Gaye, à l’issue d’une tournée d’inspection des troupes dans les localités de Fataki, Mahagi et Aru. Pour le général Gaye, cette mesure est justifiée par "l’existence d’un important déploiement des FARDC sur place", il estime également qu'il y a un grand progrès sur le plan sécuritaire en Ituri. La MONUC souhaite que l'armée congolaise prenne maintenant le relais des casques bleus.

Le commandant de la neuvième région militaire des FARDC, le général Jean-Claude Kifwa est conscient que l'image de ses soldats n'est pas bonne dans la population, mais souhaite que "la population ne doit pas avoir peur et doit faire confiance à son armée". Mais le départ des troupes de la MONUC alarme les civils congolais, notamment celle Dingila qui craint la présence des rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Dans un mémorandum remis à Babacar Gay, la société civile de Dingila réclame le maintien et le déploiement de la MONUC à Ango, Dakwa et Banda.

18 avril 2010

RDC : Le MLC toujours en quête de leadership

Alors que le "chairman" Jean-Pierre Bemba est encore en prison à La Haye, la "guerre des sous-chefs" fait toujours rage au MLC. Le plus important parti d'opposition en République démocratique du Congo (RDC) continue de se déchirer à moins d'un an des élections présidentielles. Au coeur de la discorde : le secrétaire général du mouvement, François Mawamba et le député Delly Sessanga Hipungu.

Image 2.pngDernier événement en date :  l'éviction de Delly Sessanga Hipungu de la Commission politique, administrative et judiciaire de l'Assemblée nationale congolaise. Cette commission revenait au MLC après un accord avec le président de l'Assemblée de l'époque. Le mouvement de Jean-Pierre Bemba a donc signifié à Delly Sessanga Hipungu qu'il ne pilotait plus la commission. Il faut dire que depuis plus de deux ans, rien ne va plus entre le député national et le secrétaire général du MLC, François Mwamba. Delly Sessanga Hipungu a toujours fortement contesté la légitimité de Mawamba, jusqu'à ne plus participé aux réunions du MLC. Puis il lance son propre mouvement, l'Envol, début 2010. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour François Mawamba qui l'accuse de "rouler" maintenant pour la majorité présidentielle.

Le risque de scission est donc toujours latent au sein du parti de Jean-Pierre Bemba. Pour le moment, Delly Sessanga Hipungu n'a pas encore franchi le rubicon et reste membre du MLC. François Mwamba semble encore tenir ses troupes, mais jusqu'à quand ? A moins d'un an des élections présidentielles, avec un leader toujours maintenu en détention par la CPI de La Haye, le MLC demeure plus que jamais affaibli. Joseph Kabila peut donc se frotter les mains devant l'absence d'une opposition capable de remporter le prochain scrutin.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com

10 avril 2010

RDC : Un député MLC arrêté à Mbandaka

Suite à l'attaque de Mbandaka par des insurgés la semaine dernière, le député d'opposition Oscar Molambo (MLC) a été arrêté pour son implication supposée dans l'insurrection qui avait fait une dizaine de victimes. La capitale provinciale de l'Equateur, au Nord-Ouest de la République démocratique du congo (RDC) reste toujours le fief du sénateur MLC, Jean-Pierre Bemba, actuellement incarcéré par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Le MLC dénonce une chasse aux opposants à Kinshasa dans cette province.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLe porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende vient d'indiquer que des députes de l’opposition étaient impliqués dans l’insurrection. Le ministre s'est bien gardé de livrer des noms, mais il a toutefois confirmé l’arrestation d’Oscar Molambo, député MLC de l'Equateur, fief du principal opposant au président Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba. L'ancien vice-président Bemba doit aujourd'hui répondre de crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, pour des faits commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Seul concurrent capable de battre Joseph Kabila aux prochaines élections présidentielles de 2011, Jean-Pierre Bemba pourrait bien ne pas participer au scrutin si la CPI le retient en prison.

Le parti de Bemba, le MLC, dénonce une chasse à l'opposition et rejette toute participation du MLC aux combats de dimanche dernier. Francois Mwamba, secrétaire général du MLC regrette l’incapacité du gouvernement à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire mais ne se dit pas surpris par les événements de Mbandaka. Francois Mwamba  dénonce l’arrestation du parlementaire MLC et indique attendre des explications du premier ministre Adolphe Muzito.

Mbandaka (RDC) : Kinshasa en colère contre la Monuc

A quelques mois du départ des premiers casques bleus de RDC, la charge du gouvernement congolais contre la Monuc ressemble à un réglement de compte. Kinshasa accuse en effet l'ONU de n'avoir pas protégé les civils lors de l'attaque de Mbandaka, dans la province de l'Equateur. Pour autant, le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) ne souhaite pas retarder le retrait de la Monuc. Ces accusations interviennent au moment où Kinshasa voudrait voir les casques bleus quitter le pays à partir du mois de juin.

Logo ONU.jpgC'est le ministre de l'Information, Lambert Mende, qui est monté au créneau : il accuse les casques bleus de la Monuc d'être restés "confortablement dans leur cantonnement" alors que la première victime était "tuée sous leurs yeux". "Cela met sérieusement en question la méthodologie mise en place par la mission de l'Onu qui est de protéger les civils", d'après Lambert Mende.

La Monuc a bien entendu démenti la version des faits et a affirmé qu'il n'était pas certain que l'incident aurait un impact sur un possible plan de retrait... le bras de fer continue donc entre l'ONU et Kinshasa pour obtenir un retrait des troupes avant les festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance de la RDC, en juin prochain.

08 avril 2010

RDC : 2010 sera une année charnière

Selon l'ONG Oxfam, 2010 sera décisive pour la République démocratique du Congo. Non seulement le pays célèbrera en juin le cinquantième anniversaire de son indépendance, mais le rôle de la MONUC et les conditions de son départ devront être définis avant le 31 mai et de nouvelles élections doivent être organisées. En outre, la France doit mener une mission du Conseil de Sécurité sur place en avril et a prévu d’organiser un Forum régional pour la coopération dans les Grands Lacs cette année.

DSC04125 copie.jpgPour cette ONG, ce calendrier chargé doit être l’occasion de s’attaquer enfin aux causes structurelles du conflit et mettre fin à l’insécurité, à la pauvreté, au pillage des ressources et à la corruption généralisée. C’est ce constat qui a poussé Oxfam France, le CCFD – Terre solidaire, le Secours catholique – Caritas France, le COSI Promouvoir et défendre les droits, le RéFAC – Réseau France Afrique Centrale ainsi que les organisations congolaises CNONGD, RODHECIC et la Commission épiscopale Justice et Paix, et le réseau d’ONG européennes Eurac à lancer une campagne intitulée «15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire » [1] pour mobiliser le grand public et interpeller les autorités françaises.

Depuis près de 15 ans, la RDC est le théâtre de combats entre divers groupes congolais et étrangers, ainsi qu’entre ces groupes et l’armée nationale. Ces conflits armés se traduisent par la mort de très nombreux civils, le déplacement de millions de personnes, la généralisation des violences sexuelles et l’effondrement des services sociaux de base. Les opérations de désarmement forcé de 2009 dans l’Est du pays ont entraîné le déplacement de plus de 900 000 personnes. Plus de 9 000 maisons ont été détruites, plus de 8 000 cas de viols rapportés et au moins 1 433 civils tués [2].

Pour les membres de la campagne « 15 ans de guerre – tout un avenir à reconstruire », la France, tant au sein de l’Union européenne que du Conseil de sécurité des Nations unies, peut jouer un rôle de premier plan en faveur d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Oxfam demande à la France de :

- Protéger les populations civiles en apportant un appui cohérent et axé sur les droits de l’Homme à une réforme en profondeur de l’armée, de la police et de la justice, en veillant à la mise en œuvre effective du mandat actuel de la MONUC, dont toute perspective de retrait dépendra d’une amélioration tangible de la sécurité des populations, et en préférant le désarmement volontaire aux options essentiellement militaires ;

- Garantir l’accès aux services de base en mobilisant les ressources nécessaires à la mise en œuvre d’un ” plan Marshall ” pour la RDC, en permettant un suivi indépendant du budget et de l’aide par la société civile congolaise et en œuvrant en faveur d’une véritable réforme foncière ;

- Renforcer les processus démocratiques et citoyens en soutenant les élections locales, en poursuivant le processus de décentralisation et en appuyant davantage la participation de la société civile, notamment des femmes, à la construction de la paix et à la démocratisation ;

- Mettre fin à la militarisation de l’exploitation et du commerce des ressources naturelles en exigeant la ” diligence raisonnable “, en aidant à mettre en œuvre un dispositif multilatéral de certification et en demandant que tous ceux qui bénéficient du trafic illégal de ces ressources fassent l’objet de poursuites appropriées.

www.oxfamfrance.org

Photo (c) afrikarabia.com

 

RDC : "La construction d'un Etat démocratique sur le point d'échouer"

Dans un rapport intitulé : Congo, l’enlisement du projet démocratique*, l'International Crisis Group, examine l’échec des dirigeants élus en 2006 à changer radicalement de gouvernance et à répondre aux aspirations démocratiques de leurs citoyens. Presque quatre ans après la victoire de Joseph Kabila à des élections considérées comme une avancée majeure pour le processus de paix, le pouvoir est centralisé à la présidence, les contre-pouvoirs sont quasiment inexistants, les libertés fondamentales sont fréquemment menacées, et le régime ne parvient pas à régler les conflits locaux. Les partenaires du Congo doivent replacer la démocratisation et les réformes institutionnelles au centre de leur dialogue avec le gouvernement du président Kabila.

logo afkrb.png« Durant la transition qui suivit la guerre civile, les anciens adversaires se sont formellement accordés sur une vision commune d’un Congo démocratique qui ouvre la voie à une paix durable et au développement. » déclare Guillaume Lacaille, analyste sénior spécialiste du Congo à Crisis Group. « Durant le mandat du président Kabila, cette vision qui faisait l’objet d’un consensus national est en train d’être oubliée. A moins que les dirigeants congolais ne fassent de la démocratisation une priorité, les avancées réalisées pour stabiliser le pays et les efforts internationaux consacrés à la préparation d’un avenir meilleur risquent d’être gâchés. »

La constitution démocratique adoptée par référendum en 2005 prévoyait la mise en œuvre de réformes institutionnelles fondamentales, de la décentralisation, et d’un système de contre-pouvoirs. En 2006, les Congolais ont finalement pu choisir leurs dirigeants à travers des élections libres et transparentes. Kabila a obtenu un mandat de cinq ans à l’issue d’une campagne fondée sur les promesses de reconstruire le Congo et de consolider la démocratie en appliquant la constitution, en respectant la règle de droit et en organisant rapidement des élections locales. Ces promesses n’ont pas été tenues.

La présidence a, au contraire, assujetti le gouvernement, le parlement et le pouvoir judiciaire, en profitant de la faiblesse de l’opposition et de la corruption endémique au sein de l’élite. Les préparatifs pour les élections locales rencontrent de grandes difficultés malgré un fort engagement international. La présidence a recours à l’intimidation contre les contestataires, révélant ainsi une tendance à l’autoritarisme. Dans le même temps, la communauté internationale est restée globalement silencieuse.

Kabila envisage de modifier la constitution. En invoquant le principe de souveraineté, il a demandé le départ de la mission de maintien de la paix des Nations unies avant l’été 2011 et a annoncé que le gouvernement congolais prendra en charge l’organisation des élections présidentielles prévues pour la fin de l’années 2011.

« Inverser la tendance actuelle nécessite que les bailleurs internationaux cessent de considérer la construction de l’Etat de droit comme un processus purement technique. » explique Thierry Vircoulon, directeur de projet Afrique Centrale à Crisis Group. « Ils doivent mettre à l’épreuve la volonté politique du président Kabila quant à ses promesses et lier leur aide au développement à des progrès réels en terme de démocratisation. »

06 avril 2010

RDC : La rébellion qui fait douter Kinshasa

Une centaine de rebelles de la tribu Enyele a semé la panique dans la ville de Mbandaka, dimanche matin. Une attaque en règle, dans une ville censée être sous contrôle gouvernemental. Le chef-lieu de province de l'Equateur au Nord de la République démocratique du Congo (RDC) est passé aux mains des rebelles le temps d'un week-end... de quoi semer le trouble à Kinshasa.

carte RDC Afrikarabia Mbandaka.jpgLa situation demeure de plus en plus préoccupante dans le Nord de la RDC. Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport. La rébellion s'empare un temps de l'aéroport de la ville, avant d'en être chassé par l'armée congolaise lundi.

Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'Est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa. Cette attaque tombe mal pour le gouvernement de Kinshasa qui cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 casques bleus de l'ONU, qui sont pour la plupart déployés dans l'Est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.

Un diplomate, cité par l'agence de presse Reuters affirme que "la situation est très grave. Que les agresseurs aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années".

Christophe Rigaud

01 avril 2010

RDC : Le MLC refuse la modification du mandat présidentiel

Le MLC et les principaux partis d’opposition ne décolèrent pas contre la modification constitutionnelle, notamment de l’article 220, relatif au mandat du Président de la République et au découpage territorial.

Logo MLC.jpgLes partis d'opposition notent tout d'abord que la "réunion interinstitutionnelle", préalable à la révision constitutionnelle, est une structure informelle et dépourvue de fondement juridique. François Mwamba condamne ensuite le fait que "le premier président de la cour suprême de justice siège au sein de cette structure", en violation du principe de séparation des pouvoirs.

Concernant la modification du mandat présidentiel, jugée inacceptable pour l'opposition, le PPRD (parti présidentiel) a affirmé qu'il n'en acceptera pas, lui non plus, le changement. Un signe d'appaisement de la part du parti au pouvoir, qui note toutefois que "les personnalités qui siègent au sein de la réunion interinstitutionnelle sont des Congolais eux aussi. Et à ce titre, ils peuvent donner leur point de vue mais cela n’engage pas une institution de la république" a déclaré un responsable du PPRD. A seulement 1 an de la prochaine échéance électorale, cette révision constitutionnelle fait craindre à l'ooposition congolaise une simple manoeuvre politique.

RDC : Moïse Katumbi soutiendra Kabila à la présidentielle

La rumeur aura été de courte durée... Moïse Katumbi ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle de 2011 en République démocratique du congo (RDC). Il réaffirme même son soutien au président Joseph Kabila. Le gouverneur du Katanga, de retour à Lubumbashi après une visite à Kasenga, a été on ne peut plus clair dans un déclaration au site congoplanete.com

logo afkrb.png"Si je porte ma candidature à la présidentielle de 2011, je trahirai mon Président de la République et mon parti le PPRD". Il attribue les rumeurs de sa candidature à une certaine presse avide de sensation, de "papier à vendre" et qui cherche à diviser le PPRD, le parti majoritaire. Il a également demandé à les katangais de faire confiance au président Kabila : "le PPRD et l’honorable Moïse Katumbi Chapwe n’ont, en vue, qu’un seul candidat à la présidence de la République en la personne de Joseph Kabila", a enfin déclaré Moïse Katumbi à congoplanete.com. Des propos qui ont au moins le mérite de la clareté.