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09 mai 2010

RDC : La loi sur la commission électorale adoptée

Indispensable pour organiser les prochaines élections de 2011, l'Assemblée nationale congolaise a adopté la loi sur l'organisation et le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Son bureau sera limité à 7 membres. Seule hic, il n'y aura pas de représentants de la société civile.

Logo CEI.gifPas de changement de cap pour les députés de République démocratique du Congo (RDC). La version de la loi adoptée en première lecture le 14 décembre dernier a donc été adopté "sans prendre en compte les propositions du Sénat congolais", selon le journal Le Potentiel.

Le bureau de la CENI sera finalement composé de 7 membres dont 4 provenant de la majorité et 4 de l'opposition, mais aucune place n'est laissée à des délégués de la société civile.

08 mai 2010

Dongo (RDC) : La capture d'Udjani ne résout pas tout

L'arrestation d'Udjani, le chef militaire des insurgés Enyeles de Dongo, peut-elle ramener le calme dans la province de l'Equateur, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) ? La région est le théâtre de nombreux affrontements depuis presque un an. Le conflit a obligé des centaines de milliers de personnes à se réfugier au Congo-Brazzaville. Le dernier coup d'éclat de la rébellion remonte au 4 avril, avec la prise de Mbandaka, la capitale régionale, pendant quelques heures. Pour l'opposition, la capture du chef des insurgés ne règle pourtant pas le problème.

carte RDC Afrikarabia Dongo 2.jpgLe gouvernement affirme que le chef des insurgés, Udjani a été capturé par des éléments de son propre clan. Toujours d'après Kinshasa, le chef rebelle cherchait à faire de nouvelles recrues à Dongo. De même que l'arrestation d'Udjani n'a pu être confirmé par des sources indépendantes, il est difficile de donner des informations précises sur la capture du chef Enyele.

Udjani est soupçonné d’avoir déclenché les troubles ethniques qui touchent la région de l’Équateur, ancien fief de Jean-Pierre Bemba, depuis près d’un an. Sa tribu, les Enyeles, cherche notamment à protéger des étangs poissonneux, qu’elle considère comme siens, de la tribu des Muzayas. Ces affrontements avaient coûté la vie à au moins 270 personnes et des milliers de déplacés, selon les chiffres officiels. Jusque-là établi au Congo-Brazzaville, Udjani est considéré comme le descendant d’un ancien chef Enyele des années 1920. Ce sont ses hommes qui seraient responsables de la mort de quarante-sept membres des forces de sécurité congolaises, en octobre 2009.

En Equateur, dans le fief MLC du leader d'opposition Jean-Pierre Bemba, on pense que l'interpellation du chef des insurgés ne règle pas tout. Interrogé sur Radio Okapi, le sénateur MLC Jacques Djoli estime que "cette arrestation ne devrait pas occulter les vrais problèmes qui se posent à Dongo, en particulier et dans la province de l’Equateur en général. Ces problèmes sont d’ordre économique et politique et aucune source indépendante n’a  confirmé l’arrestation d’Udjani". Le sénateur pose ensuite cette question : "est-ce qu’il faut continuer de traiter l’Equateur en termes de sanctions ? Faut-il continuer d’entêter ceux qui cassent le bureau de l’assemblée provinciale pour être reçus par le gouvernement ? Faut-il favoriser la corruption, l’impunité dans la province ?".

Il estime également qu’au-delà des questions économiques et politiques de l’Equateur, le système de défense du pays en général  pose également problème. Toujours sur Radio Okapi, Arsène Mawaka, coordonnateur du Centre d’études politiques à l’Université de Kinshasa, pense comme Jacques Djoli que l’arrestation du leader des insurgés de Dongo ne pourra pas résoudre le problème de l’insécurité à l’Equateur : "tant qu’on ne se penche pas sur les vrais problèmes et tant qu’on balaie d’un revers de la main toutes les revendications sans les examiner et sans qu’on montre qu’il y a une sorte de réceptivité, le problème de l’Equateur reste entier".

07 mai 2010

RDC : Kabila a-t-il déjà gagné 2011 ?

Même si l’incertitude plane encore sur la tenue du prochain scrutin présidentiel en République démocratique du Congo (RDC), le président sortant, Joseph Kabila, semble assuré de sa réélection, faute de candidats sérieux. L’opposition manque de leadership et les principaux prétendants ne sont pas en mesure d’inquiéter l’actuel président. Revue d’effectifs des candidats d’opposition.

Image 3.pngLe candidat le plus dangereux pour Joseph Kabila en 2011 n’est autre que son ancien adversaire au second de la présidentielle de 2006 : Jean-Pierre Bemba. Mais l’ancien vice-président et patron du MLC semble hors jeu depuis sa détention depuis presque 2 ans par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Même si Bemba espère obtenir en juillet prochain une libération provisoire, ses déboires avec la CPI lui laisse peu de chance de pouvoir se représenter en 2011. Autre problème pour le MLC, la relève n’est pas encore installée et François Mwamba, le N°2 du parti n’a pas réussit à asseoir son leadership… l’ombre de Bemba plane toujours sur Kinshasa.

L’opposant historique, Etienne Tshisekedi et son parti, l’UDPS, compte bien revenir sur l’échiquier politique congolais après leur « boycott fatal » des élections en 2006. Le parti est plus affaibli et divisé que jamais et son leader, très malade n’a pas encore présenté de relève crédible.

Un petit nouveau a fait son apparition depuis le scrutin de 2006, il s’agit de l’ancien président de l’Assemblée nationale évincé par le clan présidentiel, Vital Kamerhe. Son leadership et son charisme ne sont plus à démontrer, mais certains estiment qu’il partage la responsabilité de la situation actuelle avec le pouvoir en place et que son départ n’est qu’un paravent de son propre parti, le PPRD.

Candidat déjà en 2006, le Dr Oscar Kashala avait su convaincre bon nombre de congolais de ses atouts. Oscar Kashala était tout de même arrivé en cinquième position au premier tour des dernières élections avec 3,46%. Mais pour 2011, faire campagne depuis les Etats-Unis sera très délicat et il lui faudra bénéficier d’importants réseaux pour mobiliser les électeurs et les moyens financiers nécessaires.

Notons enfin Guillaume Ngefa, avocat au Barreau de Kinshasa, actuellement fonctionnaire des Nations Unies et spécialiste des droits de l’homme. Fondateur et président honoraire de ASADHO, il a dénoncer la dictature sous Mobutu, puis sous l’AFDL. Selon certains observateurs, « discret, perspicace et convaincu pour ses idéaux, Guillaume Ngefa est un présidentiable à prendre au sérieux ».

Quand à Moïse Katumbi, le tonitruant gouverneur du Katanga et « challenger potentiel » du camp présidentiel, il certifie ne pas vouloir se présenter en 2011 et tout faire pour que Joseph Kabila rempile pour un second mandat. Le gouverneur semble vouloir passer son tour et attendre le scrutin suivant.

Aux dernières nouvelles, le gouvernement congolais se veut rassurant quand à la tenue des élections dans le calendrier prévu. Les projets de révisions constitutionnelles, notamment sur le statut du chef de l’Etat, font croire à de nombreux congolais que Joseph Kabila se prépare à toutes les éventualités (élections ou pas). Les élections prévues pour 2011 auront elles lieu ? Impossible pour l’heure de répondre avec certitude à cette question.

Christophe Rigaud

RDC : Les FDLR transférés peuvent-ils déstabiliser le Katanga ?

54 rebelles hutus des FDLR ont été transférés dimanche 2 mai de Goma vers Lubumbashi. Escortés par le pasteur Daniel Mulunda Ngoy, président du programme national pour la paix et la reconstruction (Parec), les miliciens et leurs familles se sont installés au Katanga, au Sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). De nombreuses associations se sont inquiétées de cette « délocalisation sauvage », réalisée sans aucune concertation et à la seule initiative du Parec. De nombreux observateurs voient dans l’arrivée de ces éléments armés au Katanga, un facteur de déstabilisation pour la région.

Image 1.pngL’initiative du Parec en a étonné plus d’un. Pour se justifier Daniel Mulunda Ngoy affirme que la délocalisation des rebelles hutus est conforme aux accords de Goma. Selon Radio Okapi, les 54 combattants des FDLR étaient accompagnés de 106 membres de leurs familles et l’arrivée des ex-miliciens FDLR a été accueillie avec une certaine inquiétude par les habitants de la région.

Lambert Mende, le ministre congolais de la Communication et des médias a déclaré «ce transfert fait partie d’un vaste programme du gouvernement congolais qui va aboutir au retour de ces FDLR dans leur pays d’origine. » Pour Lambert Mende : «il n’y a aucune menace pour la sécurité des populations. Ces trente personnes non armées passent par un centre de triage et de contrôle avant de pouvoir regagner leur pays natal. Je l’impression que il y a des discours alarmistes qui sont tenus par des gens qui n’ont pas intérêt à ce que la situation se stabilise et qui manipulent les populations. Je voudrais une fois de plus rassurer ces populations que le gouvernement ne peut pas initier un programme qui met en danger les populations civiles

Le Réseau d’Action Citoyenne pour la Démocratie (RACID), une coalition de soixante quinze ONG du Nord Kivu, ont exprimé une forte inquiétude face à l’opération de délocalisation des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda du Nord Kivu vers le Katanga. Le RACID estime qu’il fallait plutôt rapatrier les ex-combattants FDLR directement dans leur pays d’origine au lieu de les délocaliser à l’intérieur de la RDC… une simple question de bon sens.

Christophe Rigaud

06 mai 2010

RDC : Nkunda peut-il être libéré le 11 mai ?

L'ex-rebelle congolais Laurent Nkunda, détenu depuis plus d'un an au Rwanda, doit être fixé sur son sort le 11 mai prochain. Le Tribunal militaire de Kigali doit en effet examiner une demande de remise en liberté de l'ex-chef tutsi. Au coeur d'une bataille juridique complexe, l'avenir de Laurent Nkunda est suspendu aux difficiles relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Seul fait nouveau : l'ancien chef d'Etat-major rwandais, James Kabarebe est maintenant ministre de la défense de son pays. Il a lui-même arrêté l'ex-général Nkunda après un brusque renversement d'alliance en janvier 2009.

Afrikarabia logo.pngPour la défense de Laurent Nkunda l'ancien chef d'état-major des armées rwandaises, le général James Kabarebe, est responsable de l'arrestation et de la mise en détention illégales de l'ancien leader du CNDP congolais. Le 26 mars, la Cour suprême du Rwanda, s'était pourtant déclarée incompétente et avait renvoyé l'affaire devant la justice militaire. La RDC voisine, nouveau partenaire de Kigali, demande son extradition, mais le Rwanda n'a pas réellement intérêt à laisser partir son ancien allié, détenteur de nombreuses informations sur le soutien du Rwanda aux rebelles tutsis du CNDP. Le Rwanda avait également obtenu, en échange de l'arrestation de Laurent Nkunda, la chasse des rebelles hutus des FDLR pour la République démocratrique du Congo. Laurent Nkunda peut-il être libéré le 11 mai ? Certainement pas, les deux protagonistes n'ont pas intérêt à voir sortir l'ex-rebelle congolais... Nkunda en prison arrange tout le monde, Kigali comme Kinshasa. Reste à trouver un tour de passe-passe juridique pour maintenir Nkunda au frais et résoudre l'imbroglio judiciaire qui entoure la légalité de sa détention.

Christophe Rigaud

05 mai 2010

RDC : Fiasco de l'opération PAREC au Nord-Kivu

Les bonnes intentions ne sont pas toujours récompensées. Si l'opération PAREC a permis de recueillir quelques bombes, mortiers et une centaine d'armes à Goma, la collecte d'armes du pasteur Ngoy Mulunda, "Arme contre 50 $", a été un échec à Kitchanga selon lesafriques.com.

logo afkrb.pngDans la région de Kitchanga, zone d'insécurité et fief du CNDP, la récolte a été plutôt maigre : seules 48 armes ont été récupérées, malgré la présence sur place de Charles Mwando Simba, le ministre de la Défense nationale congolais. Toujours selon le site lesafriques.com : "la zone de Kitchanga est pourtant réputée pour abriter de nombreuses caches d'armes et être le berceau de l'insécurité pour les populations congolaises du Nord-Kivu. Dans cette zone, les Hunde n'ont pas d'armes, mais les Hutus en ont reçu d'Habyarimana, et les Tutsi de Kagame. L'arme y a la valeur d'une vache (300 $)". Plusieurs raisons expliquent le peu de succès de l'opération PAREC : la faible somme donnée en compensation, l'insécurité permanente dans l'Est de la RDC et la présence active de nombreuses milices au Nord-Kivu.

04 mai 2010

LRA : Menace sur la RDC ?

En février dernier, une centaine de personnes ont été tués par les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans les districts du Haut Uélé et du Bas Uélé. Cette province orientale de République démocratique du Congo (RDC) est la proie des milices du rebelle Joseph Kony, en lutte contre le pouvoir de Kampala. Depuis maintenant plusieurs mois, la LRA est devenue un problème régional : Ouganda, RDC, RCA et Soudan sont désormais menacés par ce groupe que rien ne paraît arrêter. Même l'aide américaine semble impuissante.

Image 1.pngDernièrement, le secrétaire général adjoint de l’ONU, John Holmes, a fortement condamné la violence perpétrée par les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en République démocratique du Congo(RDC). Pour John Holmes, "la LRA ne cesse de commettre des atrocités abominables à l’encontre des habitants de ces deux districts qui sont maintenant déplacés sans espoir de rentrer chez eux dans un futur proche".

Populations menacées

Outre la RDC, la LRA a mené des attaques contre les civils au Sud-Soudan et en République Centrafricaine (RCA) après avoir été chassé du nord de l’Ouganda il y a quelques années. Selon l'ONU, sept entités des Nations Unies et 23 ONG mènent des activités humanitaires dans ces districts qui accueillent au moins 320.000 personnes déplacées par la violence exercée par la LRA. Les acteurs sont en mesure de fournir une aide à 65% de la population déplacée, mais ils rencontrent des obstacles au quotidien en raison de l’insécurité persistante et de l’inaccessibilité de nombreuses personnes déplacées, dans une ré gion où le réseau routier est quasiment inexistant.

Human Rights Watch a rapporté le mois dernier que la LRA avait tué 321 personnes en décembre, lors d'un massacre dans la région qui n'avait pas été signalé jusque-là. Le gouvernement congolais a initialement démenti l'existence de ce massacre, mais un fonctionnaire a depuis confirmé la tuerie tout en avançant un bilan moins élevé, de 188 morts. A Nyangara, John Holmes a rendu visite a une femme de 23 ans soignée après avoir eu les lèvres et les oreilles arrachées par les rebelles qui tentent de s'assurer le silence de populations en les terrorisant.

Les pays touchées par les violence de la LRA possèdent des forces de sécurité nationales trop faibles pour protéger leur populations, l’armée ougandaise, bénéficiant du soutien américain, est exclusivement orientée vers la traque de Joseph Kony, le chef de la LRA. En RDC, où l'armée congolaise doit faire face à plusieurs fronts, Kivu, Ituri, Equateur, est particulièrement inopérante face aux rebelles ougandais. Pour l'heure la rébellion ougandaise n'a pas encore trouvé "d'alliés congolais" sur le territoire... mais la menace plane.