Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 septembre 2011

RDC : Pas de rencontre Tshisekedi-Bemba

Un temps annoncée, la visite de l'opposant congolais, Etienne Tshisekedi (UDPS), au leader du MLC, Jean-Pierre Bemba n'a pas eu lieu. Etienne Tshisekedi s'est bien rendu à la Cour pénale internationale (CPI), mais y a rencontrer Thomas Lubanga, un autre Congolais détenu à La Haye. Certains observateurs voyaient dans cette visite un possible accord entre l'UDPS et le MLC, en vue de la prochaine présidentielle de novembre 2011. Le MLC, absent du scrutin, n'a toujours pas donné de consigne de vote.

IMG_3865.JPGSelon un responsable de l'UDPS-Benelux que nous avons contacté, Etienne Tshisekedi s'est bien rendu à la Cour pénale internationale de La Haye, sans y rencontrer Jean-Pierre Bemba. Toujours selon ce responsable, une visite à Jean-Pierre Bemba « n'était pas prévue » et seul un entretien avec Thomas Lubanga a eu lieu, « une visite à caractère humanitaire seulement ».

La rencontre Tshisekedi-Bemba était pourtant très attendue à Kinshasa. Dans moins de trois mois doit se tenir le premier et unique tour de scrutin de l'élection présidentielle. Dans ce contexte, seul un candidat unique, rassemblant l'ensemble de l'opposition, peut espérer battre le président sortant, Joseph Kabila. Or, il y a déjà au moins trois candidats majeurs pour briguer la magistrature suprême : Etienne Tshisekedi (UDPS), Vital Kamrehe (UNC) et Léon Kengo (UFC). Mais un parti n'a pas présenté de candidat à cette élection : le MLC de Jean-Pierre Bemba, fort de ses 64 députés. Depuis 2008, le leader du MLC est en effet détenu par la Cour pénale internationale de La Haye, accusé de crimes de guerre et de crime contre l'humanité, commis par ses troupes en Centrafrique entre 2002 et 2003. Et pour l'instant, le MLC n'a donné aucune consigne de vote pour ce scrutin.

De toute évidence, les voix de Jean-Pierre Bemba valent de l'or, à deux mois et demi du scrutin. Et nombreux sont les candidats qui cherchent à obtenir son soutien. Un accord avec le candidat de l'UDPS pourrait faire pencher la balance du côté d'Etienne Tshisekedi et marginaliserait ainsi les candidatures Kamerhe et Kengo, qui pour l'instant ne reposent sur aucune base électorale solide. A l'UDPS on garde espoir. Car chacun sait qu'avec l'absence de candidat de l'UDPS en 2006, les électeurs de Tshisekedi s'étaient massivement reportés sur Jean-Pierre Bemba. Avec l'absence de Bemba en 2011, l'UDPS espère que les électeurs feront le chemin inverse. Seule différence avec 2006 : cette année le scrutin sera à un seul tour.

Christophe RIGAUD

Photo : E. Tshisekedi à Bruxelles en 2011 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

16 septembre 2011

Chasse aux Tutsis entre Paris et Aubervilliers en marge de la visite de Kagame en France

Des agressions de Noirs supposés tutsis et d’autres incidents violents ont marqué la visite du président du Rwanda à Paris. Des ressortissants de RDC sont mis en cause. Ils auraient été poussés en avant, voire payés, par l’opposition rwandaise en exil. SOS-Racisme rassemble plaintes et témoignages.

Capture d’écran 2011-09-16 à 19.54.13.pngLa visite « de courtoisie » du chef de l’Etat rwandais à son homologie Nicolas Sarkozy entre le 11 et le 13 septembre 2011 est loin d’avoir apaisé les esprits dans l’opposition rwandaise en exil et parmi les ressortissants de République Démocratique du Congo (RDC) en Europe. Bien au contraire, « remontés à bloc » par une intense campagne de mobilisation sur internet, certains avaient décidé d’en découdre. Et des incidents, parfois très graves, ont été déplorés. Ils ont débuté le dimanche 11 septembre en soirée aux abords des « Docks », une immense salle de spectacle située dans le Parc des Portes de Paris, 45 avenue Victor-Hugo à Aubervilliers.

Agressions très violentes à Aubervilliers

Tout l’après-midi, à l’invitation de l’ambassade du Rwanda à Paris, quelque 4000 membres de la Diaspora s’étaient réunis pour entendre l’intervention de Paul Kagame, poser des questions et profiter d’un grand spectacle musical. En raison des menaces proférées les jours précédents, un impressionnant dispositif policier a canalisé la foule. Mais le dispositif a été levé vers 21 heures après le départ du président du Rwanda. Toute la soirée, des véhicules avaient été vus rôdant dans le quartier avec, semble-t-il, des Rwandais ou des Congolais à bord, visiblement venus pour en découdre. Selon plusieurs témoins, un fils Habyarimana conduisait l’un des véhicules, mais il n’a pas été impliqué dans les agressions qui ont suivi. Après le départ de Paul Kagame et de sa suite, vers 21 heures, le dispositif policier avait été levé avenue Victor-Hugo.
De petites équipes d’opposants sont alors passés à l’action. Des pierres ont été lancées contre des personnes isolées qui revenaient à pied vers le métro. Plusieurs personnes ont a été giflées.
Pierre B…, venu de la région de Bordeaux, a été tabassé et s’est fait voler tous ses papiers. Il s’est rendu à un commissariat proche qui a refusé d'enregistrer sa plainte mais les policiers ont quand même fait venir le Samu pour le faire soigner aux urgences.

Agressé et dépouillé

Innocent était venu de Strasbourg avec des amis de Mulhouse dans un minibus. Ils étaient six dans le véhicule, trois hommes et trois femmes. « Personne ne nous avait prévenu de nous méfier. En sortant de la salle d’Aubervilliers, nous avons commencé à rouler lorsque nous avons vu deux ou trois Rwandais qui semblaient perdus. Il y avait parmi eux Eric Kabera, le cinéaste. Ils cherchaient le chemin de leur hôtel. Au moment où nous discutions à leur hauteur, une voiture s’est arrêtée derrière nous. Trois hommes sont sortis en criant en lingala (la principale langue de RDC) : « Voilà des Tutsi qui sont venus dans l’avion de Kagame, on va leur casser la gueule ».  Eric et ses compagnons ont aussitôt détalé. Ils m’ont sorti du véhicule, m’ont fait une « balayette » pour que je tombe et les trois se sont acharnés sur moi à coups de pieds. J’étais pratiquement KO. Une femme en a profité pour s’enfuir du minibus. Ils se sont attaqués aux autres. L’un des agresseurs est retourné à sa voiture chercher des bidons d’essence et a commencé à arroser notre minibus et les femmes. Il a aussi jeté de l’essence sur une voiture bloquée derrière, une Mercedes pilotée par un Français. Heureusement, dans leur précipitation, les inconnus avaient oublié leurs briquets dans leur voiture. Ils sont retournés les chercher et ont d’abord incendié la Mercedes. Au moment où ils allaient allumer l’essence dont étaient imprégnés les deux femmes supposées tutsies et notre minibus,  beaucoup avaient vu la scène de loin et accouraient en criant. Les trois hommes ont aussitôt pris la fuite dans leur véhicule. Ca nous a sauvés ».

Deux Rwandaises supposées tutsies aspergées d’essence

Cette agression a été la plus violence de celles qui se sont produites aux alentours de la salle de spectacle d’Aubervilliers. Innocent et ses amis se sont rendu au commissariat d’Aubervilliers pour déposer plainte. Selon eux, les policiers les auraient reçus de mauvais gré en se plaignant d’être en sous-effectif. Il aurait fallu parlementer jusqu’à 3 heures du matin pour qu’enfin la - seule - plainte d’Innocent soit enregistrée.

Les policiers présents ont cependant procédé à 15 interpellations de « casseurs », tous issus de RDC et porteurs pour certains de cocktails Molotov.

Des « casseurs » issus de RDC

D’autres incidents se sont produits le lundi 12 septembre après-midi. Après le déjeuner des deux chefs d’Etat à l’Elysée, une conférence de presse était organisée au Centre d'Accueil de la Presse Etrangère (CAPE) avec pour intervenants Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Tharcisse Karugarama, ministre de la Justice, Aloysie Inyumba, ministre de la Condition féminine et de la famille, François Kanimba , ministre du Commerce et de l'Industrie, James Musoni, ministre du Gouvernement local, Albert Nsengiyumva, ministre des Infrastructures et le professeur Anastase Shyaka, Secrétaire exécutif du Conseil de la gouvernance du Rwanda.

Malgré les règles de sécurité drastiques, un petit groupe de manifestants a réussi à s’introduire par une porte dérobée dans le Centre,  implanté dans l'aile Sud du Grand Palais, face au Pont Alexandre III à Paris.
A la demande du service de sécurité de la délégation rwandaise, le journaliste congolais Roger Bongos a été brièvement interpellé et sorti de la salle par la police française pour être maintenu dans un fourgon de Police  jusqu'à la fin de la conférence de presse.

Un journaliste congolais mis à l’écart

Le journaliste a protesté qu’il était accrédité par ce Centre de presse. De leur côté, les services de sécurité rwandais expliquent que Roger Bongos avait créé un esclandre le dimanche précédent à l’entrée de la réunion de la Diaspora à Aubervilliers en exigeant de pénétrer dans l’enceinte de la salle avec une caméra, alors qu’il n’avait pas été accrédité comme journaliste. « Il a hurlé et fait du tapage à Aubervilliers, nous étions donc en droit de nous méfier », argumente un responsable de la sécurité rwandaise. Ces deux versions ne sont pas contradictoires. Elles montrent le climat d’extrême tension sécuritaire autour de la visite du chef de l’Etat rwandais à Paris.
Entre l'opposition rwandaise qui s'estime traquée et muselée et les Congolais de RDC qui tiennent pour responsable Paul Kagame de tous leurs malheurs à l'Est du pays, les services de sécurité rwandais et français étaient sur les dents. Pour toutes ces raisons, certains médias "hostiles" ont été tenus à l'écart de la visite présidentielle. De son côté, Paul Kagame n’a accordé que de rares interviews : à l’Agence France Presse, à France 24 et au quotidien Libération. (voir l'article d'AFRIKARABIA sur la version de Roger Bongos)

Des manifestants aux tee-shirts maculés de rouge

Lors de la conférence de presse au CAPE, un petit groupe de Congolais qui avait réussi à s’infiltrer par une porte dérobée a dévoilé des tee-shirts maculé de rouge et crié des slogans hostiles au régime de Kagame avant d’être expulsé par des policiers.
Les protestataires ont ensuite brûlé des pneus ainsi qu’une voiture sur le périphérique, à proximité de la Porte de Saint-Cloud. La police a dû fermer cette section du périphérique, ce qui a provoqué d’importants embouteillages. Devant les protestations des usagers du périphérique bloqués par le brasier, les manifestants congolais ont affirmé par la suite que la voiture qui avait été incendiée sur le périphérique leur appartenait. Il ne semble pas que les auteurs de cette action aient été déférés au Parquet, ni même arrêtés.

Voiture incendiée sur le Périphérique

Dans les heures qui ont suivi, des Rwandais  catalogués « Tutsi » à leur faciès ont été insultés et agressés dans un autobus et dans des rames de métro. Dans un autobus de la RATP se trouvaient plusieurs avocats rwandais dont le Bâtonnier de Kigali Me Aloïs Rutadungwa et Me Donatien Mucyo. Entendant qu’ils discutaient en kinyarwanda, un passager apparemment congolais les a insultés. Puis il a appelé par téléphone ses amis à le rejoindre « pour régler leur compte à ces Tutsis ». Les Rwandais ont alerté le conducteur qui a appelé les services de sécurité de la RATP. Ceux-ci ont escorté les avocats jusqu’à leur hôtel pour qu’ils ne soient pas pris à partie.

Un autre avocat rwandais a été agressé à proximité du parvis du Trocadéro. Les policiers ont arrêté ses deux agresseurs, qui seraient pour l’un Congolais, et l’autre, Angolais.

Plusieurs avocats rwandais menacés, voire brutalisés

Ces incidents ne sont pas étonnants au vu du déferlement de messages haineux ces derniers jours visant le régime de Paul Kagame et plus précisément les Tutsi rwandais. Des internautes, apparemment issus de RDC, sont allés jusqu’à appeler au viol de femmes au Rwanda. Des chansons en lingala sont audibles et visibles sur Youtube, appelant au meurtre des Tutsi. La radicalisation de la campagne présidentielle en RDC semble avoir poussé certains à jeter de l’huile sur le feu, en accusant notamment le président Kabila d’être tutsi. Du côté de Kigali, on accuse les opposants rwandais réfugié sen Europe d’avoir instrumentalisé des Congolais pour les pousser en première ligne. L’association SOS Racisme a commencé à enquêter sur tous les incidents et agressions.

Lors de précédentes manifestations de même nature le 12 juin dernier à Chicago, des manifestants congolais avaient reconnu avoir touché 10 dollars chacun de la part « d’amis rwandais » pour crier des slogans hostiles et brandir des pancartes devant l’hôtel où résidait Paul Kagame.

Serge RAUQUE

Photo : Paul Kagame à Aubervilliers le 11 septembre 2011 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

RDC-Présidentielle : 11 candidats validés

Ils seront finalement 11 candidats, et non 12, à briguer la magistrature suprême en République démocratique du Congo (RDC), le 28 novembre prochain. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a déclaré recevable 11 candidatures pour présidentielle. "Aucune candidature féminine n'a été enregistrée", selon le président de la Ceni, Daniel Ngoy Mulunda.

élections RD.pngVoici donc la liste des candidatures validées par la Commission électorale :

- Jean Andeka Djamba (ANCC)
- Etienne Tshisekedi (UDPS)
- François Joseph Nzanga Mobutu (Udemo)
- Vital Kamerhe (UNC)
- Kengo wa dondo (UFC)
- Nicephore Kakese (URDC)
- Joseph Kabila (Indépendant)
- Oscar Kashala (UREC)
- Antipas Mbusa Nyamwisi (Indépendant)
- Adam Bombole (Indépendant)
- Josué Alex Mukendi Kamama (Indépendant)

Le président sortant Joseph Kabila est candidat à sa propre succession sous l'étiquette "indépendant" malgré l'investiture de son parti, le PPRD. Joseph Kabila est également soutenu par la la Majorité Présidentielle (MP), sa plate-forme électorale pour 2011.

Le principal opposant à Joseph Kabila est Etienne Tshisekedi, candidat au nom de l'UDPS. A 79 ans, cet opposant historique se présente pour la première fois à la présidence de la République, après son boycott du scrutin de 2006.

Avec 65 députés nationaux, le MLC de Jean-Pierre Bemba est le premier parti d'opposition congolais. Mais avec l'absence du "chairman", détenu en prison par la CPI, le MLC ne s'est pas trouvé de leader. Il n'y aura donc pas de candidat du MLC à cette élection. Rappelons que Jean-Pierre Bemba avait tout de même obtenu 42% au scrutin de 2006. "Contre mauvaise fortune bon coeur", 1 cadre du MLC se présente tout de même en "indépendant" à la présidence. Il s’agit d’Adam Bombole, candidat malheureux à l’élection de gouverneur de Kinshasa en 2007.

Vital Kamerhe (UN) espère bien gagner ses galons d'opposant dans cette élection. L'ancien directeur de campagne du président Joseph Kabila et ex- président de l’Assemblée nationale, passé depuis quelques mois dans l’opposition, mène une campagne médiatique très offensive et prépare déjà la prochaine présidentielle de 2016.

Léon Kengo wa Dongo de l’UFC est lui aussi un nouveau venu dans l'opposition congolaise. Plusieurs fois Premier ministre sous le règne du maréchal Mobutu, il est depuis 2007 le président du Sénat.

Le docteur Oscar Kashala (UREC) avait obtenu le score de 3,46% des voix au premier de la présidentielle de 2006.

François Joseph Nzanga Mobutu (UDEMO) est un des fils du maréchal Mobutu. Avec 4,77% des suffrages, il était arrivé en 4ème position au premier tour de la présidentielle de 2006. Il faudra donc compter avec lui.

Antipas Mbusa Nyamwisi (RCD/KML) a été ancien ministre de la Décentralisation. En 2006, alors qu'il était déjà candidat à l’élection présidentielle, il appelle son électorat à voter au second tour pour Joseph Kabila.

Christophe RIGAUD

RDC : Les crimes du Kivu devant la CPI

La Cour pénale internationale (CPI) ouvre aujourd'hui une audience clé dans l'affaire Callixte Mbarushimana. Ce rwandais, responsable des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) doit répondre de crimes  contre l’humanité et de crimes de guerre perpétrés dans les provinces des Kivu en République démocratique du Congo (RDC). Plusieurs ONG "regrettent une participation retardée des victimes dans cette affaire".

Image 4.pngLe 16 septembre 2011, La Cour pénale internationale (CPI) ouvrira une audience afin de confirmer les charges de la CPI dans l'affaire Callixte Mbarushimana. Mbarushimana est un ressortissant rwandais, secrétaire exécutif des  Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda — Forces Combattantes Abacunguzi (FDLR-FCA), principale rébellion dans l'Est de la RDC. Ce responsable FDLR est soupçonné d’être responsable de  crimes contre l’humanité (meurtre, torture, viol, persécution et acte inhumain) et de  crimes de guerre (attaques contre la population civile, destruction de biens, meurtre, torture, viol et acte inhumain) prétendument commis en 2009 en RDC. L'audience doit confirmer les charges qui pèsent sur Mbarushimana.

Dans un communiqué,la Coalition pour la Cour pénale internationale (CICC en anglais) "déplorent les retards  concernant la participation des victimes à cette procédure. La décision autorisant les  130 victimes à présenter leurs points de vue à l’audience de confirmation n’a été rendue  qu’une semaine avant la date d’audience initialement prévue pour le 16 août 2011." La Coalition pour la Cour pénale internationale est un réseau mondial de plus de 2.500 organisations de la société civile, présentes dans 150 pays et travaillant pour "améliorer l’accès à la justice des victimes de génocide, de crimes de guerre et de crimes  contre l'humanité."

Dans ce contexte, Les ONG membres de la Coalition demandent depuis longtemps au Procureur de la CPI d’accélérer son enquête dans les provinces des Kivu en RDC. « L’audience  concernant Mbarushimana est un pas important afin de rendre justice aux victimes des  crimes graves commis dans les Kivu durant ces dernières années », a déclaré André  Kito, coordinateur de la Coalition de la RDC pour la CPI. « Toutefois, le Greffe de la CPI  devrait prendre des mesures pour élargir la participation des victimes à la ville de  Shabunda (Sud-Kivu) au vu des crimes majeurs également commis là-bas.» 

L'ONG note que "des centaines de victimes supplémentaires qui avaient demandé à participer avant même la fin du délai fixé par la Cour dans l’affaire Mbarushimana ont été omises du fait des  limites du Greffe en temps et en moyen, qui a été incapable de traiter un grand nombre  de demandes venant de 470 victimes dans le délai fixé par la Chambre."

14 septembre 2011

RDC : Des concessions minières vendues secrètement

Le Réseau Européen pour l’Afrique Centrale (EURAC) dénonce dans un communiqué le "bradage" de concessions minières à des acteurs privés par la République démocratique du Congo (RDC). Ce réseau accuse le gouvernement de transactions opaques "à des prix inférieurs à ceux du marché".

Image 3.pngLa République démocratique du Congo est riche en minerais. Le pays détient 34% des ressources mondiales de cobalt et 10% des réserves de cuivre. Mais ces richesses ne bénéficient pas réellement à l'Etat congolais et encore moins aux Congolais eux-mêmes. L'Etat reste pourtant présent dans les projets miniers en RDC, notamment grâce à ses entreprises publiques. La Gécamines et Sodimico sont en effet "actionnaires minoritaires au sein des joints ventures d’investisseurs étrangers". Une bonne occasion pour la RD Congo de pouvoir engranger quelques recettes.

Mais selon le Réseau Européen pour l’Afrique Centrale (EURAC) et ses ONG membres, "des ressources minières publiques auraient été secrètement vendues à des acteurs privés, en l’absence de tout processus concurrentiel et à des prix inférieurs à ceux du marché". Toujours d'après l'EURAC : "Gécamines et Sodimico auraient récemment vendu leurs parts respectives de plusieurs projets miniers notamment Mutanda, Lonshi et Frontier, tous basés dans la province du Katanga. Révélée après les faits, la vente de ces actifs n’aurait pas respecté le principe de concurrence transparente et équitable. L’identité des acheteurs n’a toujours pas été divulguée par les autorités congolaises. Dans les deux cas, nous avons de bonnes raisons de penser que ces actifs – d’une valeur totale d’1 milliard de dollars – aient été vendus à des prix inférieurs à leur valeur réelle sur le marché."

Le Réseau estime que de telles informations "constituerait une violation de la Matrice pour la Bonne Gouvernance Economique conclue entre la RDC et la Banque Mondiale en Mars 2011." L'EURAC demande donc aux bailleurs européens et la Banque Mondiale de "se montrer plus proactifs dans la surveillance de telles manoeuvres et de pousser pour la mise en place effective de la Matrice pour la Bonne Gouvernance Economique conclue entre le gouvernement congolais et la Banque Mondiale en Mars 2011."

Malgré les bonnes promesses des autorités de Kinshasa pour améliorer la transparence de l'économie du secteur minier, les mauvaises pratiques semblent perdurer. Car dans le cas précis de la Gécamines et Sodimico, l'EURAC conclut "qu'une entreprise publique n’a aucun intérêt à vendre le peu d’actifs qu’elle détient au sein des joints ventures minières étrangères." Une question demeure sans réponse : pourquoi le gouvernement congolais a-t-il autorisé une telle transaction ?

Christophe RIGAUD

Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

13 septembre 2011

Kagame à Paris : Un journaliste Congolais interpellé

Le journaliste Congolais Roger Bongos a été brièvement interpellé par la police française lundi 12 septembre en marge de la visite du président rwandais Paul Kagame. Venu assister à la conférence de presse de Louise Mushikiwabo, Ministre des affaires étrangères rwandaise, au Centre d'accueil de la presse étrangère (CAPE), Roger Bongos a été prié de quitter la salle pour être maintenu dans un fourgon de Police  jusqu'à la fin de la conférence de presse.

Image 2.pngPlusieurs incidents ont émaillé la visite du président rwandais Paul Kagame en France. Mais un événement est passé inaperçu. La scène se passe au CAPE, le Centre d'Accueil de la Presse Etrangère à Paris, en face du pont Alexandre III. Un journaliste congolais du site Afrique Rédaction, Roger Bongos, a été empêché d'assister à la conférence de presse de Louise Mushikiwabo, Ministre des affaires étrangères rwandaise et de plusieurs ministres. Pourtant accrédité par ce Centre de presse, Roger Bongos a été "invité" par la police français à sortir de la salle et à s'installer dans un fourgon de police pendant toute la durée de la conférence de presse.

Joint par téléphone, notre confrère nous explique s'être installé dans la salle de conférence à 14h40 pour y préparer son matériel. A 15h15 deux policiers français viennent trouver Roger Bongos, l'invitant à les suivre. A l'extérieur du Centre, le journaliste demande des explications aux deux hommes qui lui répondent qu'il "ne peut pas assister à cette conférence". Roger Bongos proteste en leur montrant sa carte de journaliste de l'APE, l'Association de la Presse Etrangère. Rien n'y fait, le journaliste est embarqué dans un fourgon de police jusqu'à 17h40... heure de la fin de la conférence de presse. Visiblement, ce journaliste congolais n'était pas le bienvenu à cette rencontre entre plusieurs ministres rwandais et la presse étrangère à Paris.

Il est vrai que la visite du président rwandais s'est déroulé dans un climat de tension permanent. Entre l'opposition rwandaise qui s'estime traquée et muselée et les Congolais de RDC qui tiennent pour responsable Paul Kagame de tous leurs malheurs à l'Est du pays, les services de sécurité rwandais et français étaient sur les dents. Pour toutes ces raisons, certains médias "hostiles" ont été tenus à l'écart de la visite présidentielle. C'est visiblement le cas de Roger Bongos, journaliste, certes engagé, et de son site Afrique Rédaction.

Emu par sa mésaventure, Roger Bongos s'est déclaré très étonné que ce type de pratiques se déroulent en France "dans le pays des droits de l'homme". De nombreux journalistes présents au CAPE ont protesté contre cette entrave à la liberté de la presse en France.

Christophe Rigaud

RDC-Présidentielle : 12 candidats pour 1 fauteuil

Douze candidats sont en course à la magistrature suprême en République démocratique du Congo (RDC). Avec une présidentielle à un seul tour, les candidats sont moins nombreux qu'au dernier scrutin : 12 en 2011 contre 33 en 2006. A retenir : le président sortant Joseph Kabila se représente, une seule femme est en lice et le MLC, premier parti de l'opposition institutionnelle sera le grand absent de cette présidentielle.

élections RD.pngA la clôture du dépôt des candidatures pour la prochaine présidentielle en RD Congo, voici la liste des 12 candidats qui brigueront la présidence le 28 novembre prochain :

- Jean Andeka Djamba (ANCC)
- Etienne Tshisekedi (UDPS)
- François Joseph Nzanga Mobutu (Udemo)
- Vital Kamerhe (UNC)
- Léon Kengo wa dondo (UFC)
- Nicephore Kakese (URDC)
- Joseph Kabila (Indépendant)
- Oscar Kashala (UREC)
- Antipas Mbusa Nyamwisi (RCD-K/ML)
- Adam Bombole(Indépendant)
- Berbadette Nkoy Mafuta (Indépendant)
- Ismaël Kitenge (MRC-PTF)

Douze candidatures ont donc été déposées à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en vue de la présidentielle de 2011 en RDC. Le président sortant Joseph Kabila est candidat à sa propre succession sous l'étiquette "indépendant" malgré l'investiture de son parti, le PPRD. Joseph Kabila est également soutenu par la la Majorité Présidentielle (MP), sa plate-forme électorale pour 2011.

- Le principal opposant à Joseph Kabila est Etienne Tshisekedi, candidat au nom de l'UDPS. A 79 ans, cet opposant historique se présente pour la première fois à la présidence de la République, après son boycott du scrutin de 2006.

- Avec 65 députés nationaux, le MLC de Jean-Pierre Bemba est le premier parti d'opposition congolais. Mais avec l'absence du "chairman", détenu en prison par la CPI, le MLC ne s'est pas trouvé de leader. Il n'y aura donc pas de candidat du MLC à cette élection. Rappelons que Jean-Pierre Bemba avait tout de même obtenu 42% au scrutin de 2006. "Contre mauvaise fortune bon coeur", deux cadres du MLC se présentent tout de même en "indépendant" à la présidence. Il s’agit d’Adam Bombole, candidat malheureux à l’élection de gouverneur de Kinshasa en 2007 et de l’unique femme de ce scrutin, Bernadette Nkoy Mafuta, ancienne gouverneur de Kinshasa.

- Vital Kamerhe (UN) espère bien gagner ses galons d'opposant dans cette élection. L'ancien directeur de campagne du président Joseph Kabila et ex- président de l’Assemblée nationale, passé depuis quelques mois dans l’opposition, mène une campagne médiatique très offensive et prépare déjà la prochaine présidentielle de 2016.

- Léon Kengo wa Dongo de l’UFC est lui aussi un nouveau venu dans l'opposition congolaise. Plusieurs fois Premier ministre sous le règne du maréchal Mobutu, il est depuis 2007 le président du Sénat.

- Le docteur Oscar Kashala (UREC) avait obtenu le score de 3,46% des voix au premier de la présidentielle de 2006.

- François Joseph Nzanga Mobutu (UDEMO) est un des fils du maréchal Mobutu. Avec 4,77% des suffrages, il était arrivé en 4ème position au premier tour de la présidentielle de 2006. Il faudra donc compter avec lui.

- Antipas Mbusa Nyamwisi (RCD/KML) a été ancien ministre de la Décentralisation. En 2006, alors qu'il était déjà candidat à l’élection présidentielle, il appelle son électorat à voter au second tour pour Joseph Kabila.

Christophe Rigaud

Bilan en demi-teinte de la rencontre Sarkozy-Kagame à l’Elysée

La visite de courtoisie du chef de l’Etat rwandais à Nicolas Sarkozy s’est inscrite en pleine actualité sur les turpitudes de la « Françafrique » et dans un contexte marqué par l’indignation de hauts gradés français de « France Turquoise », relayés par certains politiques.

Sarko-Kagame(2).JPGIl faisait un temps gris et légèrement pluvieux ce lundi 12 septembre 2011 dans la cour de l’Elysée pour la visite de courtoisie que rendait le président rwandais Paul Kagame à son homologue français, après le passage éclair de ce dernier à Kigali en février 2010. Le contexte n’était guère favorable à la médiatisation de l’événement. La presse écrite du jour reprenait plutôt les révélations de l’ancien « Monsieur Afrique » de l’Elysée, Robert Bourgi, sur les valises de billets qu’il dit avoir fréquemment apportées à Jacques Chirac et Dominique de Villepin, de la part de chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest – ce que presque tous les intéressés démentent. Régulièrement. Les principes de bonne gouvernance du Rwanda, rappelées encore le matin même par le président Kagame lors d’une rencontre à l’Institut français des relations internationales (IFRI) avec des chefs d’entreprises, se sont trouvés éclipsées par le nouvel avatar des turpitudes de la « Françafrique ».

Paul Kagame et son entourage sont arrivés à 13 heures à la présidence de la République française pour un déjeuner et des discussions qui se sont achevés vers 14 h 20. Le communiqué final publié par l’Elysée à l’issue de la rencontre ne mentionne pas d’avancées significatives à l’exception de la relance de la coopération : l’Agence française de développement (AFD) s’apprête à augmenter ses engagements au Rwanda de 23 à 42 millions d’euros. Pour le reste, l’Elysée reprend la liste des actions engagées dans le secteur de l’énergie, notamment sur le démarrage du programme rwandais de géothermie et les études sur l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu.

« La France est favorable à ce que ses entreprises investissent davantage au Rwanda, comme le souhaitent les autorités rwandaises », se contente d’indiquer l’Elysée au milieu de principes généraux : « L’action culturelle est également une dimension importante de la coopération bilatérale, à travers l’accueil d’étudiants rwandais en France, le soutien français au multilinguisme au Rwanda, et le lancement à Kigali, d’ici le début de l’année 2012, des travaux de construction d’un nouveau centre culturel franco-rwandais. »

Sur l’épineux dossier des suspects de génocide résidant en France et dont la justice française, faute de moyens humains et financiers, peine à instruire les dossiers, on est même plutôt en retrait des précédents engagements de Nicolas Sarkozy formulés à Kigali : « Le président de la République a réaffirmé son attachement à l’État de droit et à la coopération judiciaire entre la France et le Rwanda ». Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a déclaré à l’agence Hirondelle, en marge de la visite à Paris : « Il faut juste montrer que la justice est rendue » en France.

Le chef de l’Etat rwandais a souligné sa volonté « d’aller de l’avant » sans attendre ni demander d’excuses au gouvernement français, dans un entretien donné en exclusivité à l’Agence France Presse, avant son « déjeuner de travail » à l’Elysée.

C’est ce qu’on peut appeler, des deux côtés, un service minimum.

09:19 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (1)

Série d’incidents pour la visite de Kagame à Paris

Des manifestations ont marqué la visite du président du Rwanda à Paris, avec des agressions de Rwandais

On pouvait s’y attendre au vu du déferlement de messages haineux ces derniers jours visant le régime de Paul Kagame et, dans certains cas, les Tutsi rwandais. Des internautes, apparemment issus de RDC, sont allés jusqu’à appeler au viol de femmes au Rwanda. Et un ancien général français a même injurié le chef de l’Etat rwandais sur le site d’un quotidien régional.

Plusieurs incidents ont éclaté en marge de la réunion à Aubervilliers dimanche. Des pierres ont été lancées par de petits groupes de manifestants contre des personnes isolées qui se rendaient au meeting de la diaspora où devait s’exprimer Paul Kagame. Un participant a été giflé.

Ainsi Pierre B…, de la région de Bordeaux, a été tabassé et s’est fait voler tous ses papiers. Il s’est rendu à un commissariat proche qui a refusé d'enregistrer sa plainte mais les policiers ont quand même fait venir le Samu. Les policiers présents ont cependant procédé à 17 interpellations de « casseurs », généralement issus de RDC.

Lundi après-midi, après le déjeuner des deux chefs d’Etat à l’Elysée, une conférence de presse était organisée au Centre d'Accueil de la Presse Etrangère (CAPE) avec pour intervenants Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Tharcisse Karugarama, ministre de la Justice, Aloysie Inyumba, ministre de la Condition féminine et de la famille, François Kanimba , ministre du Commerce et de l'Industrie, James Musoni, ministre du Gouvernement local, Albert Nsengiyumva, ministre des Infrastructures et le professeur Anastase Shyaka, Secrétaire exécutif du Conseil de la gouvernance du Rwanda.

Malgré les règles de sécurité drastiques, un petit groupe de manifestants a réussi à s’introduire par une porte dérobée dans le Centre, implanté dans l'aile Sud du Grand Palais, face au Pont Alexandre III à Paris.

Le groupe a alors dévoilé des tee-shirts maculé de rouge et crié des slogans hostiles au régime de Kagame avant d’être expulsé par des policiers.

Peu après, les protestataires ont brûlé une voiture garée sur une voie d’accès au périphérique avant de se disperser.

Des Rwandais ont par la suite été insultés et agressés dans un autobus et dans des wagons de métro.

Jusqu’à mardi, date de départ de la délégation de Paul Kagame de Paris vers New-York, un fort dispositif policier garde les abords de l’hôtel ou elle a pris ses quartiers.

09:18 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)

12 septembre 2011

RDC : Mini-remaniement avant la présidentielle

A deux mois et demi de l'élection présidentielle, Joseph Kabila a procédé à un léger remaniement technique en République démocratique du Congo (RDC). A noter l'étonnante nomination à l'Economie de Jean-Pierre Daruwezi, administrateur des services de renseignements congolais (ANR).

Image 4.pngCe nouveau gouvernement d'Adolphe Muzito compte dorénavant 3 vice-Premiers ministres, 34 ministres et 10 vice-ministres... des effectifs en légères augmentation.

De nouveaux ministres font leur entrée :
- Vice-premier ministre et ministre des postes : Louis-Alphonse Koyagialo
- Ministre de l'économie nationale : Jean-Pierre Daruwezi
- Ministre des transports et voies de communication : Joseph-Martin Kitumba
- Ministre du développement rural: Charles Alulela
- Ministre du commerce : Justin Kalumba

Des ministres ont changé de d'affectation :
- Ministre des PME: Jean-Marie Bulambo, qui était avant à l’économie
- Ministre de l'emploi, du travail et de la prévoyance sociale: Simon Bulupiy, qui était Vive-Premier ministre en charge des Postes, téléphones et télécommunications.

L'arrivée de nouveaux Vice-ministres :
- Vice-ministre de la justice : Celine Leteta
- Vice-ministre des transports et voies de communication : Willy Bakonga,
- Vice-ministre de l'emploi et de la prévoyance sociale : Moussa Kalema

Et enfin 1 ministre quitte le gouvernement pour cause de candidature à la présidentielle :
- Ministre de la décentralisation : Antipas Mbusa Nyamwisi, Son ministère a été tout simplement supprimé.

Christophe Rigaud

Succès de la rencontre de Kagame avec la diaspora à Paris (vidéo)

Dimanche 11 septembre 2011, plus de 3 000 personnes ont participé au meeting organisé à Aubervilliers pour la venue du président rwandais en France.

Capture d’écran 2011-09-11 à 22.00.15.pngLa visite « de courtoisie » du président rwandais Paul Kagame à Paris à son homologue Nicolas Sarkozy a commencé dimanche après-midi par un meeting monstre avec la diaspora à Aubervilliers sous le label « Génération dignité ». Un dispositif de sécurité impressionnant avait été déployé pour garantir le succès de la manifestation. L’opposition en exil qui promettait une manifestation de protestation n’a réuni qu’une poigné d’individus, tenus à distance.

Les milliers de participants à Génération Dignité » étaient des Rwandais de France et des Français, mais aussi des Africains de Paris et des Rwandais ou d’autres étrangers venus de différents pays d’Europe : Belgique, Allemagne, Italien Espagne, pays nordiques…

La réunion a commencé par des prestations de chanteurs et de danseurs et une animation par l’humoriste Diogène Ntarindwa, dit « Atome ». Plusieurs orateurs ont ensuite souligné les progrès économiques et sociaux du Rwanda, en s’appuyant sur une projection de « powerpoint ».

Accompagné de Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda et de Jacques Kabale, ambassadeur à Paris, Paul Kagame est monté à la tribune vers 17 heures après un bain de foule qui a électrisé la salle. Il a longuement détaillé les performances du Rwanda et le rôle de l'Afrique dans une configuration mondiale en mutation. Il a ensuite répondu aux questions de la salle, avant de partir vers 20 h 15.

Lundi matin, il était l’invité de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Son président et directeur général Thierry de Montbrial devait souligner qu’après le drame qui a dévasté le pays en 1994, « le Rwanda s’est reconstruit de manière remarquable. Résolument tourné vers l’avenir, le pays a enregistré une croissance économique moyenne de 6% sur douze ans (7,5% en 2010). Le Rwanda a l’ambition de rejoindre le groupe des pays émergents en 2020.  Petit pays enclavé, le Rwanda n’en joue pas moins un rôle important au niveau régional et continental ».

La venue de Paul Kagame à l’IFRI a rappelé que le Rwanda est membre de la Communauté d'Afrique de l'Est, de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), et depuis novembre 2009, du Commonwealth.

Paul Kagame devait poursuivre sa visite par un déjeuner à l’Elysée avec le président Nicolas Sarkozy.


Paul Kagame en France avec la diaspora par ChristopheRigaud


Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com

08:42 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (6)

RDC : Joseph Kabila candidat "indépendant" à la présidentielle

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila a déposé ce dimanche sa candidature à la présidentielle de novembre prochain. Joseph Kabila brigue un second mandat à la tête de la RDC et comme en 2006, il se présentera en "indépendant"  malgré l'investiture de son propre parti, le PPRD.

Logo Elections 2011.jpgLe président Joseph Kabila s'est présenté ce dimanche au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Kinshasa, accompagné de sa femme et de ses deux enfants. Le président sortant a déposé officiellement son acte de candidature en compagnie de membres de la Majorité Présidentielle (MP), du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) et du mouvement Social pour le Renouveau (MSR).

Seule surprise, pour ne pas dire "anomalie", dans cette candidature attendue : Joseph Kabila a souhaité, comme en 2006, se présenter en "indépendant" malgré sa désignation comme candidat présidentielle par son parti politique, le PPRD. Selon Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD,  «le président de la République a démontré la profondeur de sa spiritualité en commençant par l'église, dédier sa candidature au seigneur et chuter par le dépôt de sa candidature à la CENI, nous sommes  ravis au delà  de notre parti politique le PPRD, que le président Joseph Kabila Kabange se présente comme candidat indépendant, il représente le destin du peuple congolais». Comme à son habitude, le président congolais n'a pas fait de déclaration à sa sortie.

L'élection est prévue en un seul tour, couplée avec les législatives, le 28 novembre 2011.

Christophe Rigaud