13 septembre 2011
Bilan en demi-teinte de la rencontre Sarkozy-Kagame à l’Elysée
La visite de courtoisie du chef de l’Etat rwandais à Nicolas Sarkozy s’est inscrite en pleine actualité sur les turpitudes de la « Françafrique » et dans un contexte marqué par l’indignation de hauts gradés français de « France Turquoise », relayés par certains politiques.
Il faisait un temps gris et légèrement pluvieux ce lundi 12 septembre 2011 dans la cour de l’Elysée pour la visite de courtoisie que rendait le président rwandais Paul Kagame à son homologue français, après le passage éclair de ce dernier à Kigali en février 2010. Le contexte n’était guère favorable à la médiatisation de l’événement. La presse écrite du jour reprenait plutôt les révélations de l’ancien « Monsieur Afrique » de l’Elysée, Robert Bourgi, sur les valises de billets qu’il dit avoir fréquemment apportées à Jacques Chirac et Dominique de Villepin, de la part de chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest – ce que presque tous les intéressés démentent. Régulièrement. Les principes de bonne gouvernance du Rwanda, rappelées encore le matin même par le président Kagame lors d’une rencontre à l’Institut français des relations internationales (IFRI) avec des chefs d’entreprises, se sont trouvés éclipsées par le nouvel avatar des turpitudes de la « Françafrique ».
Paul Kagame et son entourage sont arrivés à 13 heures à la présidence de la République française pour un déjeuner et des discussions qui se sont achevés vers 14 h 20. Le communiqué final publié par l’Elysée à l’issue de la rencontre ne mentionne pas d’avancées significatives à l’exception de la relance de la coopération : l’Agence française de développement (AFD) s’apprête à augmenter ses engagements au Rwanda de 23 à 42 millions d’euros. Pour le reste, l’Elysée reprend la liste des actions engagées dans le secteur de l’énergie, notamment sur le démarrage du programme rwandais de géothermie et les études sur l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu.
« La France est favorable à ce que ses entreprises investissent davantage au Rwanda, comme le souhaitent les autorités rwandaises », se contente d’indiquer l’Elysée au milieu de principes généraux : « L’action culturelle est également une dimension importante de la coopération bilatérale, à travers l’accueil d’étudiants rwandais en France, le soutien français au multilinguisme au Rwanda, et le lancement à Kigali, d’ici le début de l’année 2012, des travaux de construction d’un nouveau centre culturel franco-rwandais. »
Sur l’épineux dossier des suspects de génocide résidant en France et dont la justice française, faute de moyens humains et financiers, peine à instruire les dossiers, on est même plutôt en retrait des précédents engagements de Nicolas Sarkozy formulés à Kigali : « Le président de la République a réaffirmé son attachement à l’État de droit et à la coopération judiciaire entre la France et le Rwanda ». Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a déclaré à l’agence Hirondelle, en marge de la visite à Paris : « Il faut juste montrer que la justice est rendue » en France.
Le chef de l’Etat rwandais a souligné sa volonté « d’aller de l’avant » sans attendre ni demander d’excuses au gouvernement français, dans un entretien donné en exclusivité à l’Agence France Presse, avant son « déjeuner de travail » à l’Elysée.
C’est ce qu’on peut appeler, des deux côtés, un service minimum.
09:19 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Je suis heureux que les discordes d'hier fassent des heureux aujourd'hui. C'est la loi de la nature, le constat du renouvellement du cycle de la vie. La duperie en politique est une valeur en Afrique, continent habitué à glacer le revers de la main dont la paume est échaudée par la pomme brûlante du brasier des ignorances assassines. Le fond du génocide que l'on veut amoindrir n'échappe pas aux consciences individuelles qui se regardent en chien de faïence. Une faute n'est pardonnable que lorsqu'on l'a payé. Qui payera l’errance de celui qui a voulu bravé le détenteur de la force actuelle? L'histoire renseigne que les incapables ont souvent servi de paravent contre la fougue du destructeur, servant de rançon. L'immanence rwandaise et sa position stratégique, comme le disent certains, par rapport à l'exploitation de l’est...mais de quel EST parle-t-on, un journaliste de la RFI l'a glissé sans vouloir le dire. Mais on a compris. Donc si le Rwanda doit servir de pipeline pour pomper les ressources de la RDC sans la RDC alors de quel génocide les uns et les autres se reprocheraient-on? Car tout procède par l'expiation de la pauvreté des uns sur les cendres des autres! Cependant que, bizarrement HABYARIMANA signait les accords de paix, que les affres déplorables se sont abattus sur les innocents! Et le Congolais, quel cafard? dans leur conscience, à écraser car nos sœurs sont mortes sans assistance car durant 3 jours l'eau et l'électricité avaient été coupés. Révisionnisme, dirait-on, car l'on ne veut pas entendre la voix de celui qu'on enterre vivant à MAKOBOLA et ailleurs. Le Congo est une grande nation que les Belges nous ont aidé à bâtir, que chacun le sache pendant qu'il signe les accords pou garantir la pauvreté des sales Congolais. Débout, le serons-nous ...
Écrit par : claude | 13 septembre 2011
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