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06 novembre 2011

RDC : Risque d'embrasement à 3 semaines des élections

La tension monte aux quatre coins de la République démocratique du Congo (RDC) à 3 semaines des élections présidentielle et législatives. Les principales villes de RDC connaissent de violents affrontements. Plusieurs personnes ont été blessées ce samedi à Lubumbashi et des barricades ont été dressés à Goma ce dimanche. L'UDPS dénonce la "politique de la terre brûlée de Joseph Kabila".

Logo Elections 2011.jpgAprès Kinshasa et Mbuji-Mayi, c'est au tour de Lubumbashi d'être le théâtre de violents affrontements, en pleine campagne pour l'élection présidentielle en RD Congo. Plusieurs personnes ont été blessées ce samedi dans des incidents entre partisans de l'UDPS (opposition) et de l'Unafec (pro-Kabila). Selon Radio Okapi, il y aurait plusieurs blessés et de nombreux dégâts. Les témoignages recueillis parlent d'affrontements au couteau, à la machette et au gourdin. L'UDPS accuse les militants de l'Unafec, proches du président sortant Joseph Kabila d'avoir attaqués leur caravane électorale. Bilan : plusieurs blessés graves et 3 véhicules incendiés (selon l'UDPS). L'Unafec affirme que les partisans d'Etienne Tshisekedi (UDPS) ont saccagé une permanence de leur parti.

Dans un communiqué de Raphaël Kapambu Katukonki, l'UDPS note que ces "incidents surviennent après ceux enregistrés à Mbuji Mayi, Kisangani, Kisantu, Kinshasa…" Pour le parti d'Etienne Tshisekedi, ces incidents "ne peuvent plus être considérés comme des simples bavures. Ils traduisent la volonté du candidat Kabila de provoquer des troubles pour perturber le déroulement du processus électoral."

Dimanche à Goma, une région encore sous la coupe de nombreux groupes rebelles, des jeunes ont dressé dans barricades et crié leur colère depuis la disparition du chanteur Fabrice Kifumu, un soutien d'un autre candidat d'opposition, Vital Kamerhe (UNC).

A Kinshasa, après les violences du mois de septembre, c'est un nouvelle fois le député d'opposition, Martin Fayulu (Ecidé), qui a été arrêté alors qu'il faisait campagne pour Etienne Tshisekedi. Le député provincial a ensuite été libéré.

La campagne électorale pour les élections du 28 novembre prochain, a donc bien mal débuté en RDC. Depuis plusieurs mois, les ONG présentes sur place, tirent la sonnette d'alarme et craignent une généralisation des violences. Dans ce pays encore très instable, le risque d'un scénario "à l'ivoirienne" plane sur ce scrutin, que majorité et opposition affirment être certains de remporter.

Christophe RIGAUD

RDC : Après Kabila, Muzito fait son bilan

Le Premier ministre congolais Adolphe Muzito a présenté vendredi le bilan de ses 3 années à la tête du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC). Sans surprise, Adolphe Muzito a dressé un bilan "positif" de son action, reconnaissant toutefois que "la pauvreté et le chômage n’ont pas suffisamment reculé". Un bilan qui pourrait tout de même le voir reconduire à la Primature en cas de réélection de Joseph Kabila.

Afrikarabia logo.pngL'exercice est toujours un peu convenu et sans grande surprise. Le Premier ministre Adolphe Muzito s'est donc plié au jeu en présentant son bilan de sa Primature. Un bilan "satisfaisant" selon le Premier ministre qui a livré à la presse une avalanche de chiffres. Car c'est avec sa casquette d'économiste qu'Adolphe Muzito s'est présenté au Grand Hôtel de Kinshasa. Le Premier ministre n'a pas hésité à mettre en avant ce qu'il considère comme ses réussites économiques : "une croissance à 6%, des investissements  étrangers de 2,5 milliards de dollars, un nombre d’entreprises qui est passé de 10.000 à plus de 15.000 en 5 ans et un revenu par habitant qui est passé de 90 USD en 2001 à 220 USD en 2011." Le cadre macroéconomique a en effet été maintenu en RDC sous la mandature Muzito, avec notamment l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE "qui a permis au pays de prétendre à une annulation de 90% de sa dette et de prétendre à l’obtention d’un crédit de 6 milliards de dollars de la part de ses partenaires chinois."

Mais contrairement au Président Kabila qui présentait un bilan sans aucune ombre au tableau, le 14 septembre dernier, Adolphe Muzito a tout de même reconnu les limites de son action politique. Si "les avancées obtenues dans le domaine social sont nombreuses", le Premier ministre congolais reconnaît que "les effets ne sont pas suffisamment perceptibles: la pauvreté et le chômage n’ont pas suffisamment reculé malgré la croissance économique". Un certain réalisme qui ne constitue pas un échec pour Adolphe Muzito, mais plutôt le désir de continuer son action :  "les réalisations du gouvernement, dont je présente le bilan aujourd’hui, doivent être perçues non pas comme celles de la montée en puissance de l’économie, mais plutôt comme de la mise en place des bases réelles de l’envol que va prendre le pays tout entier lors de la prochaine législature."

Il faut dire que le PALU est un allié fidèle de Joseph Kabila depuis 2006 et entend bien le rester. Le parti d'Antoine Gizenga a clairement appelé à la réélection du président sortant. Adolphe Muzito aussi, en déclarant : "voilà résumées, les raisons profondes pour reconduire à la tête du pays le président Joseph Kabila Kabange avec sa majorité". Car si le PALU réalise un bon score aux élections législatives (en assurant une majorité confortable à la Majorité présidentielle), il n'y a pas de raison pour que le prochain Premier ministre de Joseph Kabila soit un membre du parti lumumbiste… et pourquoi pas Adolphe Muzito lui-même. A condition que Joseph Kabila soit bien sûr réélu.

Christophe RIGAUD

04 novembre 2011

RDC : Le Rwanda restitue 81.365 tonnes de minerais

Le Rwanda a rétrocédé jeudi dernier 81.365 tonnes de minerais à la République démocratique du Congo (RDC) voisine. Il s'agit de minerais de contrebande composés de cassitérite, de coltan et de wolfram. Kigali est accusée par de nombreuses ONG d'être la plaque tournante du trafic de minerais congolais dans la région.

Image 2.pngLa remise de plus de 80.000 tonnes de minerais constitue un geste de bonne volonté de Kigali envers son voisin congolais, dont les relations diplomatiques se sont réchauffées depuis peu. Les autorités de Kinshasa dénoncent pourtant depuis de nombreuses années le "pillage" de ses ressources naturelles par ces voisins. Le Rwanda est la cible de plusieurs ONG, dont Global Witness, qui dénonce le trafic illicite de minerais de RDC vers Kigali.

Dans un récent rapport publié en décembre 2010, l’ONG britannique accusait le Rwanda de servir de plaque tournante à divers réseaux qui opèrent dans l'Est de la RDC, "fragilisant davantage toutes les initiatives prises par les autorités congolaises pour décourager toute forme de trafic illicite des minerais".

Toujours selon Global Witness, l'or, la cassitérite, le wolfram et le coltan (utilisé dans les téléphones portables), sont exploités "avec l'encadrement des hauts commandants de l'armée congolaise (FARDC) et de divers groupes rebelles armés". La majeure partie de ces minerais sont  ensuite exportée de manière illicite vers les pays voisins de la RDC et principalement au Rwanda, qui les réexporte comme étant des minerais "rwandais". Pour les deux pays, ce geste témoigne de "la volonté d'endiguer le trafic illicite des matières précieuses le long de leur frontière commune".

Photo : Polygone minier de la Miba en RDC - 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

 

03 novembre 2011

RDC : Polémique sur "l'avion" de Tshisekedi

Les autorités congolaises ont-elles interdit le candidat à la présidentielle, Etienne Tshisekedi d'atterrir sur l'aéroport de Kisangani, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) ? L'aviation civile dément s'être opposée à l'atterrissage de l'avion du leader de l'UDPS, alors que le secrétaire général du parti dénonçait des "tracasseries administratives". Difficile d'y voir clair.

Afrikarabia logo.pngMercredi, le patron de l'UDPS et candidat à l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) devait arriver à Kisangani pour entamer une longue tournée électorale dans l'Est du pays. Mais l'avion d'Etienne Tshisekedi n'est jamais arrivé à Kisangani. Dans la journée, le secrétaire général de l'UDPS s'est fendu d'un communiqué dénonçant l'interdiction de l'aviation civile congolaise (AAC). Pour Jacquemain Shabani, l'aéroport de Kisangani a "empêché" l'atterrissage de l'avion du "sphinx de Limete" en provenance d'Afrique du Sud. Problème d'autorisation ? L'UDPS affirme ne pas comprendre, puisque la compagnie sud-africaine est "habituée à atterrir en RDC". Aujourd'hui, est tombée la version officielle de l'aviation civile congolaise (AAC), qui est formelle : "il n'y avait pas de demande de l'UDPS d'autorisation d'atterrissage en RDC". Qui dit vrai ? Jacquemain Shabani a accusé le chef de l'Etat, Joseph Kabila, de vouloir "décourager ses adversaires". Il faut dire que la tournée électorale du leader de l'opposition démarrait en plein fief "kabbaliste".

Bilan de l'incident : Tshisekedi est toujours cloué en Afrique du Sud et l'UDPS n'a toujours signé le code de bonne conduite électorale qu'elle devait ratifier aujourd'hui. L'UDPS conditionne toujours la signature du document à la libération des 17 militants du parti arrêtés et gardés au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa… et maintenant à la venue de leur président national à Kisangani pour démarrer sa campagne.

Christophe RIGAUD

RDC-Elections : La Voix des Sans Voix déploiera 400 observateurs

L'ONG congolaise pour les droits de l'homme, la Voix des Sans Voix (VSV), va envoyer 401 observateurs électoraux à Kinshasa et dans cinq provinces de la République démocratique du Congo (RDC). Objectif de l'ONG : crédibiliser le scrutin et éviter les fraudes.

Capture d’écran 2011-11-03 à 22.07.53.pngAu cours d'un conférence de presse, mercredi à Kinshasa, le directeur adjoint de la VSV, Rostin Manketa, a annoncé l'envoi d'observateurs électoraux dans la capitale congolaise et dans les provinces du Bandundu, du Bas-Congo, de l'Equateur et dans les deux Kasaï (Oriental et Occidental).

L'organisation des droits de l'homme indique vouloir assurer la crédibilité des élections et la transparence du processus électoral en RDC et espère "qu'aucun candidat présidentiable ou à la députation nationale ne sera tenté de recourir au tripatouillage électoral pour que seul le meilleur gagne dans la transparence".

La Voix des Sans Voix invite également les candidats "à respecter les valeurs et les vertus démocratiques dont la tolérance, l'acceptation mutuelle, la reconnaissance de l'autre et de son point de vue, avant de demander aux autorités provinciales d'assurer la protection de tous les candidats qui ont postulé dans leurs provinces respectives." L'ONG demande enfin à la Cour pénale internationale (CPI) d'observer le scrutin en RDC afin de prévenir tout dérapage des leaders politiques.

Il faut dire que la campagne électorale en cours en RDC, se déroule dans un climat de tension extrême. De nombreux incidents ont émaillé ce début de campagne : 1 morts et trois blessés à Mbujyi-Mayi, des affrontements multiples entre majorité et opposition, mais aussi au sein d'un même parti, comme à Kisangani, où deux "tendances" de l'UDPS se sont affrontées. Bilan : 4 blessés. La police congolaise réprime très lourdement tous ces débordements et l'opposition accuse le pouvoir de vouloir la museler.

 Christophe RIGAUD

02 novembre 2011

RDC : Tshisekedi interdit d'atterrir à Kisangani

Selon l'UDPS à Kinshasa, les autorités de l'aviation civile de République démocratique du Congo (RDC) empêcheraient à l'avion d'Etienne Tshisekedi d'atterrir à Kisangani. Le leader de l'UDPS devait entamer ce mercredi une importante tournée électorale dans l'Est du pays. Sur place, la tension monte.

Afrikarabia logo.pngPour l'instant aucune explication officielle n'a été donnée sur les raisons du refus de l'autorisation d'atterrir du Jet privé d'Etienne Tshisekedi sur l'aéroport de Kisangani.

Ce nouveau contre-temps n'est pas le premier dans l'organisation de la tournée électorale de Tshisekedi dans l'Est du Congo. Il y a quelques jours, le secrétaire général de l'UDPS, Jacquemain Shabani accusait déjà les autorités congolaises "d'organiser la pénurie de carburant et de kérosène" à Kisangani, pour empêcher Tshisekedi de "battre campagne". L'UDPS dénonce également les multiples agressions dont ont été victimes certains militants du parti, depuis le lancement de la campagne officielle, le 28 octobre dernier.

"L'affaire" de Kisangani démontre une nouvelle fois le climat de tension qui règne entre majorité pro-Kabila et opposition, à seulement 1 mois du scrutin. Pour l'instant, le patron de l'UDPS est toujours en Afrique du Sud dans l'attente d'informations.

Christophe RIGAUD

RDC : Un candidat à la députation recherché pour viols de masse

Human Rights Watch (HRW) lance un appel aux autorités de République démocratique du Congo (RDC) afin "d'arrêter un leader de groupe armé se présentant à une fonction politique et qui est recherché pour crimes contre l’humanité". Ntabo Ntaberi Sheka est candidat aux élections législatives du 28 novembre prochain.

Capture d’écran 2011-11-02 à 21.32.00.pngDans un communiqué, HRW affirme qu'un "mandat d’arrêt congolais pour viols de masse émis contre Sheka le 6 janvier 2011 n’a toujours pas été exécuté." Selon l'ONG américaine, "les autorités congolaises devraient procéder à l’arrestation de Sheka pour viols de masse, qu’il soit candidat à un mandat ou pas", a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior au sein de la division Afrique à Human Rights Watch.  "Ne pas arrêter un homme qui est tranquillement en train de faire campagne pour gagner des voix envoie le message que même les crimes les plus insignes ne seront pas punis."

Voici l'intégralité de l'enquête d'Human Rights Watch : "Sheka est le leader d’une milice connue sous le nom de Maï Maï Sheka, qui opère dans le territoire reculé de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, à l’est du Congo. En juillet 2011, les Nations Unies ont publié un rapport détaillé décrivant les viols d’au moins 387 civils – 300 femmes, 23 hommes, 55 filles et 9 garçons – perpétrés entre le 30 juillet et le 2 août 2010, dans 13 villages situés le long de la route reliant Kibua à Mpofi en territoire de Walikale. Le rapport de l’ONU indiquait que la milice Maï Maï Sheka faisait partie d’une coalition de trois groupes armés responsables de ces viols en masse et désignait nommément Sheka comme l’un des leaders qui portaient la responsabilité du commandement...

Pour lire la suite de l'enquête d'Human Rights Watch, cliquez ICI.

01 novembre 2011

RDC-Elections : Kabila dans la peau du favori

La campagne officielle à peine commencé, Joseph Kabila enchaîne déjà les meetings et les déplacements en province. Le président sortant compte sur une "campagne-éclair" et sur son omniprésence aux quatre coins du Congo pour assurer sa réélection. Avec 6 autres candidats d'opposition et une présidentielle à un seul tour, rien ne semble pouvoir arrêter Joseph Kabila.

Capture d’écran 2011-11-01 à 22.56.11.pngLe 28 novembre 2011, la République démocratique démocratique du Congo (RDC) élira son prochain chef de l'Etat pour cinq ans. Le sortant, Joseph Kabila, est candidat à sa propre succession. Depuis le lancement officiel de la campagne électorale, le 28 octobre, le "raïs", entame une "tournée-express" dans les provinces congolaises, en commençant par le Maniema. Cette région, réputée pro-Kabila (98% en 2006 !), est l'une des provinces clés de ce scrutin, avec les 2 Kivus, le Katanga et la province orientale. Très discret, pendant ses 5 années à la tête de la RDC, Joseph Kabila endosse sans état d'âme les habits du favori, avec un bilan à défendre… et des promesses à faire.

Si le président Kabila a reconnu que la Maniema est "encore en chantier", il n'a pas hésité à promettre de nouveaux projets : la construction d’un stade et d'une faculté de médecine, mais aussi la construction d’une centrale hydroélectrique (l'accès à l'électricité étant l'un des nombreux problèmes des Congolais).

Après Kindu, le "candidat n°3", comme l'appellent les médias locaux, s'est rendu à Kasongo, toujours au Maniema. Joseph Kabila a continué ses promesses : "reconstruction", "modernisation", "accès à l'eau et à l’électricité"… le président sortant à annoncé la construction, "dans un bref délai", de groupes thermiques, ainsi que la rénovation des écoles "pour une meilleure prise en charge de la jeunesse". En retour, le chef de l'Etat a demandé à la population de lui accorder 100% des voix.

Si dans le Maniema, les promesses peuvent encore s'entendre, dans les 2 Kivus (le Nord et le Sud), un sujet sera particulièrement attendu : le retour de la paix. Joseph Kabila avait en effet beaucoup promis en 2006. Cinq années plus tard, les nombreux groupes rebelles font encore la loi dans la région : massacres à répétition, vols, viols… 1,7 millions de réfugiés ne sont toujours retournés dans leur village d'origine. Cette semaine encore, une dizaine d'attaques ont été recensées par les Nations-Unies.

Malgré ce contexte, Joseph Kabila est plus confiant que jamais. Il s'est même déclaré "sûr" de l'emporter. Plusieurs circonstances lui sont favorables : une présidentielle à un seul tour, une opposition divisée… Mais aussi plusieurs atouts : un bilan à défendre, d'importants moyens financiers, une machine étatique à son service, un appareil sécuritaire et des médias publiques aux ordres.

Plusieurs signaux inquiètent pourtant les observateurs internationaux : le risque d'une fraude massive (de nombreuses irrégularités ont déjà été constatées), la crainte d'une contestation des résultats et d'une flambée de violence post-électorale. Dans les rues de Kinshasa, on parle même d'un "scénario à l'ivoirienne". On se souvient qu'en 2006, la victoire de Joseph Kabila et la défaite de son challenger, Jean-Pierre Bemba avaient provoqué d'importants combats à l'arme lourde, dans le centre-ville de Kinshasa. Bilan : une centaine de morts et l'exil forcé de Jean-Pierre Bemba. Le candidat malheureux aux élections de 2006 avait en effet échappé à une tentative d'élimination physique pour la garde présidentielle de Kabila, le contraignant à se réfugier dans les locaux de l'ambassade d'Afrique du Sud… Autant dire que le scrutin de 2011 sera déroulera, lui aussi, sous haute surveillance.

Christophe RIGAUD

Photo : Site officielle de la présidence - RDC

RDC-Elections : L'UDPS calme le jeu

Alors que les violences électorales se poursuivent entre majorité, opposition et forces de sécurités congolaises, le parti du candidat Etienne Tshisekedi joue l'apaisement en promettant de signer le code de bonne conduite de la Commission électorale congolaise (CENI), le 3 novembre prochain. L'élection présidentielle et les législatives doivent se tenir en République démocratique du Congo (RDC) le 28 novembre 2011.

Logo Elections 2011.jpgL'UDPS sera le dernier parti politique à signer le fameux code de bonne conduite de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le parti d'opposition conditionnait  cette signature à la libération de ses 34 militants arrêtés lors des manifestations lourdement réprimés par la police congolaise. L'UDPS avait déjà annoncé la signature du document pour le jeudi 27 octobre avant de se rétracter. Il faut dire que depuis plusieurs mois, toutes les manifestations du parti d'Etienne Tshisekedi pour obtenir la transparence des élections, particulièrement l’accès des experts de l’opposition au serveur central, ont toutes été dispersées dans la violence. Un militant a même été tué par balle, d'autres blessés et plusieurs dizaines arrêtés, à Mbujyi-Mayi le jour du lancement officiel de la campagne.

Pour de nombreuses ONG, il y a donc urgence à "calmer le jeu" pour éviter un embrasement général. C'est dans cet état d'esprit que l'UDPS doit signer le 3 novembre le code de bonne conduite de la CENI. Ce texte énumère les obligations et les devoirs des candidats à la présidentielle pendant la campagne et après les élections. Jusqu'ici, 10 candidats sur les 11 retenus pour la présidentielle de novembre 2011 l'ont signé. En acceptant les règles du jeu, le parti d'Etienne Tshisekedi rentre dans le rang. Le parti d'opposition que se voit le plus souvent interdit de manifester, teste maintenant les "caravanes motorisées" pour contourner le "cadenassage" policier des centres urbains.

La balle est maintenant dans le camp des autorités congolaises : autoriseront-elles les prochaines manifestations de l'opposition ? la police congolaise (pourtant récemment formée au maintient de l'ordre) fera-t-elle preuve de retenue ? Les forces de sécurité agiront-elles avec discernement et utiliseront-elles des armes non-létales ? La légitimité du scrutin est à ce prix.

Christophe RIGAUD