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02 octobre 2011

RDC : Tshisekedi aux Etats-Unis le 4 octobre

Après une tournée en Europe, Etienne Tshisekedi se rendra aux Etats-Unis à partir du 4 octobre 2011. Le candidat de l'UDPS à la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) passera les deux premiers jours Washington pour une série de rencontres à huis clos avant de se rendre à Raleigh en Caroline du Nord les 7 et 8 octobre.

Meeting Tshisekedi Bruxelles 0'.pngEtienne Tshisekedi devrait participer à une conférence ("L’avenir des élections au Congo et son futur") au "Mackimmon Center" de North-Carolina State University  (sur Western Boulevard), le vendredi 8 octobre 2011 à partir de 17h00.

Photo : Etienne Tshisekedi à Bruxelles en 2011 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

RDC : Les civils toujours fortement armés à l'Est

A deux mois de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), un livre dénonce l'insécurité qui règne encore à l'Est du pays, alimentée par la circulation illicite des armes. Une étude du Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP) réalisée depuis 2009 à l'Est de la RDC estime qu'au moins 300.000 armes légères et de petits calibres sont encore aux mains des populations civiles.

DSC04006.jpgSi la prolifération des armes à feu n’est pas un fait nouveau en RD Congo, elle a selon le GRIP,  "pris des proportions énormes avec les guerres de rébellion que ce pays a connues et à cause de la combinaison de plusieurs facteurs : banditisme, activités de groupes armés congolais et étrangers, conflits ethniques, prédation et exploitation illégale des richesses naturelles, spirale de pauvreté et d’inégalité qui engendre la misère et le désespoir." Pour ce groupe de recherche sur la paix, auteur d'un ouvrage sur les armes légères dans l'est du Congo (1), "la circulation illicite des armes demeure un problème majeur, entraînant des conséquences énormes : violations des droits de l’homme, viols, vols, extorsions, destructions des infrastructures, massacres, mutilations des corps, déplacement des personnes…hypothéquant ainsi le développement durable de la paix dans le pays.

Les Nations-Unies, par l'intermédiaire du PNUD a mandaté deux instituts, le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) et le Bonn International Center for Conversion (BICC), pour mener une enquête sur la perception de l'insécurité à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'enquête a été menée dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, du Maniema, et dans les districts de l’Ituri (Province Orientale) et du Tanganyika (Katanga), auprès de 10.000 ménages congolais. Et les résultats de cette enquête sont édifiants. Selon le GRIP, 300.000 ménages sont armés à l'Est du pays. Des armes non-automatiques à 70% et des fusils d'assaut pour 42% des foyers du Sud-Kivu. Le prix des armes est variable : de 60 dollars pour un fusil d'assaut au Nord-Kivu à 160 dollars au Maniema. Ces armes sont achetés au marché noir ou (plus inquiétant) directement à l'armée et à la police congolaise.

Selon les personnes interrogés, les responsables de l'insécurité sont d'abords les "bandits", vient ensuite l'armée congolaise (FARDC), les groupes rebelles venus de l'étranger, les militaires démobilisés et enfin les divers groupes armés. Les crimes commis sont d'abord des viols, puis des viols.

Pour enrayer la prolifération d'armes en RDC, le GRIP recommande la mise en place d'un programme de désarmement civil adapté :
- en tenant compte des importantes disparités entre régions, de même qu’entre territoires au sein de mêmes régions,
- en adoptant une approche spécifique selon la conflictualité de la zone à laquelle il s’applique,
- en adoptant une approche spécifique selon les détenteurs des armes,
- en modulant la collecte des armes en fonction des spécificités régionales, voire territoriales,
- en proposant le rachat d'arme contre de l'argent, en modulant les primes offertes aux détenteurs en fonction des prix locaux,
- en sensibilisant les populations civiles,
- en tenant tenir compte du différentiel de perception entre hommes et femmes,
- en faisant  concorder la mise en oeuvre du désarmement civil avec d’autres actions de désarmement ou de lutte contre la criminalité et contre l’impunité afin d’augmenter les chances de succès de l’opération.

L'ouvrage du GRIP est consultable sur internet en cliquant ICI.

Christophe RIGAUD

Photo : RD Congo en 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

01 octobre 2011

RDC-Elections : Où sont les femmes ?

Dans deux mois, la République démocratique du Congo (RDC) élira son prochain président pour 5 ans.  Si l'on ne connaît pas encore son nom, une chose est sûre :  ce ne sera pas une femme. Sur les 11 candidats à la magistrature suprême, il n'y aucune femme, tout comme aux élections législatives, où seuls 10% des candidats sont des candidates. L'Observatoire de la parité en RDC considère l'absence des femmes aux élections comme un échec.

filtre DSC02265.jpgQuels que soient les résultats des prochaines élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo (RDC), les femmes seront les grandes perdantes du scrutin. Dans un communiqué, l'Observatoire de la parité en RD Congo s'alarme de l'absence des femmes : "Dans la Province du Sud Kivu, par exemple, sur 828 candidats, 59 seulement sont des femmes, soit 7%. La plupart des partis politiques ayant refusé de placer des femmes sur leurs listes de candidat(e)s aux élections, il ne reste malheureusement aujourd'hui que très peu de chance d'éviter le désastre des élections de 2006 qui n'ont amené que moins de 10% de femmes au parlement."

Pour Espérance Mawanzo, de l'Observatoire de la parité, "la responsabilité de cet échec n'incombe pas seulement aux partis politique mais aussi à la société civile et plus particulièrement aux organisations de défense des droits des femmes qui n'ont pas su se concerter, se fixer une stratégie et se mobiliser pour obtenir des partis politiques une plus grande présence des femmes sur leurs listes de candidats." L'Observateur en profite pour tirer la sonnette d'alarme et éviter que cela se reproduise aux élections provinciales de 2012, pour qu'un "maximum de femmes se portent candidates aux prochaines élections provinciales et se fassent inscrire, en ordre utile, sur les listes des partis politiques". L'Observatoire demande enfin que "les partis politiques introduisent volontairement sur leurs listes de candidats à ces élections provinciales une formule de quotas (la liste avec alternance H/F) qui garantisse effectivement l'élection de au moins 30% de femmes"… en espérant que cet appel soit entendu.

Christophe RIGAUD

RDC : Marche pro-Kabila à Paris le 22 octobre

Les partisans du président congolais Joseph Kabila organisent une marche de soutien à Paris, le 22 octobre 2011. A deux mois de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), les soutiens de Joseph Kabila comptent faire entendre leur voix au sein d'une diaspora congolaise majoritairement hostile au chef de l'Etat.

Capture d’écran 2011-10-01 à 15.25.41.pngAprès plusieurs manifestations "Kabila dégage" organisées par l'opposition congolaise et le groupe de "combattants" des "Bana Congo", les partisans de Joseph Kabila espèrent mobiliser les soutiens au président sortant. Cette marche est organisée par le producteur Badive, dans le cadre de son association "Touche pas à mon président". Objectif annoncé par les organisateurs : mobiliser la diaspora (le plus souvent au pouvoir en place) et assurer la réélection du président Joseph Kabila le 28 novembre prochain.

Cette manifestation aura lieu à Paris le 22 octobre 2011 et partira de la station de métro Château-Rouge à 14 heures 30. Selon le site Direct.cd, "toutes les dispositions sécuritaires ont été arrêtées pour assurer le bon déroulement de cette marche". Le producteur Badive affirme que "la Police de la préfecture de Paris a été saisie de cette marche et des policiers en tenue civil ou en tenue de policier seront présents pour encadrer les manifestants au cours de cette marche pacifique. Il en de même des entreprises de sécurité privées ivoiriennes, cap verdiens et nigériennes dont les éléments seront déployées, ont été contactées pour renforcer la police". Compte tenue du climat de tension qui règne à Kinshasa à l'approche du scrutin, il est fort à parier que cette marche se déroulera sous haute surveillance de la police française.

Christophe RIGAUD

30 septembre 2011

RDC : Laurent Nkunda de retour ?

Depuis son arrestation le 23 janvier 2009 et sa détention au Rwanda, les rumeurs vont bon train sur l'avenir du  général rebelle congolais, Laurent Nkunda. La République démocratique du Congo (RDC) demande son extradition, alors que Kigali refuse de lui accorder tant que la peine de mort est encore en vigueur dans le pays. En attendant, certains l'auraient vu circulant librement à Gisenyi, au Rwanda et lui prédisent un prochain retour au Congo.

logo afkrb.pngPendant 4 ans, entre 2006 et 2009, le général tutsi congolais, Laurent Nkunda, (soutenu par Kigali) avait fait trembler le régime de Joseph Kabila. Après avoir mis en déroute l'armée congolaise dans l'Est de la RDC, Laurent Nkunda avait été arrêté en janvier 2009, en territoire rwandais, à la suite d'un renversement d'alliance surprise. En effet, son allié rwandais d'hier s'était brutalement rapproché du congolais Joseph Kabila et avait procédé à l'arrestation de Nkunda. Ironie du sort, c'est le général rwandais Kabarebe, patron de la puissante armée de Kigali, qui l'avait arrêté. Nkunda avait d'abord été détenu en secret à la frontière entre la RDC et le Rwanda, puis il a été transféré au Rwanda fin mai 2009 de peur d'un coup de force de ses derniers fidèles, très puissants au Kivu. Depuis, le CNDP (son parti au Congo-Kinshasa) a explosé en plein vol pour donné naissance à un "CNDP deuxième version", plus présentable pour les autorités congolaises, qui se sont alors empressées d'intégrer les rebelles dans l'armée régulière.

Depuis, la RDC demande son extradition pour qu'il puisse répondre de ses crimes devant un tribunal congolais. Mais Kigali refuse tant que la peine de mort est en cours dans le pays. Laurent Nkunda est alors devenu un personnage bien encombrant pour les deux pays : au Rwanda, où il possède de nombreux amis dans l'armée et en RDC, où bon nombre de ses compagnons d'armes occupent des places importantes dans les services de sécurité et dans l'armée et où il continue de faire peur.

Pourtant, de nombreuses rumeurs circulent à Goma, sur Laurent Nkunda, note le site Congo Siasa. Selon ce site internet, "ces dernières semaines, Laurent Nkunda aurait été vu, voyager librement à l'intérieur du Rwanda, venant même à des funérailles à Gisenyi." Et on parle même d'un possible retour en République démocratique du Congo (RDC). Toujours selon Congo Siasa, ce retour "permettrait de réconcilier les deux factions au sein du CNDP, afin de consolider le groupe avant les élections et d'empêcher toute alliance avec les opposants rwandais, comme le général Kayumba Nyamwasa" (en délicatesse avec Paul Kagame, ndlr). Rumeurs confirmées ou non, il est pourtant peu probable de voir revenir Laurent Nkunda à la veille des élections présidentielles prévues le 28 novembre prochain. Ni Kigali, ni Kinshasa n'y ont intérêt. Pourtant, l'éventualité d'un retour au pays du général tutsi est bien la preuve que Laurent Nkunda reste une pièce maîtresse du rapport de force entre la RDC et le Rwanda. Une pièce que l'on peut ressortir à tout moment.

Christophe RIGAUD

RDC-Elections : Soupçons de fraudes massives

Un article du site Congo Siasa jette le trouble sur le processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC). Un rapport confidentiel suggère la présence de centaine de milliers d'électeurs fictifs dans le fichier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon Congo Siasa, des diplomates qui ont examinés ce document estiment qu’il s’agit là d’indices de préparatifs de fraudes électorales.

Logo Elections 2011.jpgTout est parti d'un rapport confidentiel de la société belge ZETES, cité par Jason Stearns du site Congo Siasa. Dans ce document rédigé début août 2011, l'entreprise chargée de délivrer des cartes d'électeur biométriques effectue un certains nombres de contrôles pour déceler d'éventuels "doublons" sur les listes électorales (c'est à dire des électeurs qui seraient enregistrés deux fois sur le serveur de la Commission électorale - CENI). Et là surprise, le nombre de "doublons" est impressionnant et bien supérieur aux 119.000 "erreurs techniques" avouées par le président de la CENI :

- Bandundu - 278 039, soit 13,68% des électeurs,
- Equateur - 201, 543, soit 12,69% des électeurs,
- Orientale - 198 881, soit 5,47% des électeurs,
- Kinshasa - 22466, soit 0,87% des électeurs.


Dans ce rapport, la société ZETES rappelle qu'il lui faudra attendre le mois d'octobre pour commencer à corriger tous les doublons. Un délai trop court quand on sait que le scrutin est fixé au 28 novembre. Dans un communiqué, l'APRODEC Asbl note que "la présence de doublons qu’ils soient dus à des causes techniques ou à la fraude (enrôlements multiples) affecte la fiabilité du fichier électoral et donc,  la crédibilité du processus électoral en République Démocratique du Congo. La société ZETES conclut dans son rapport que la présence de doublons binaires et de vrais doublons dans le fichier électoral de la CENI est une preuve de manipulation de celui-ci.   Pourtant, contactés par des diplomates et des journalistes aussi bien la division électorale de la MONUSCO que la société ZETES ont affirmés que ces problèmes sont techniques et n’ont pas un caractère majeur. L’APRODEC asbl invite tant la Commission électorale nationale indépendante que la société ZETES à publier spontanément le rapport confidentiel".

Un document confidentiel qui tombe mal pour Kinshasa, alors qu'au milieu de l'été, plusieurs autres irrégularités étaient pointées, notamment l'enregistrement d'enfants mineurs sur les listes électorales ou de personnes de nationalités étrangères. Pour l'instant la CENI n'a pas encore réagit à ce document.

Christophe RIGAUD

RDC : Elie Kapend toujours en prison

Depuis bientôt 4 mois, le président du FLNC (Front de libération nationale du Congo), Elie Kapend Kanyimbu, est détenu à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. Son parti dénonce une détention arbitraire et attend toujours de connaître les motifs de son incarcération. Cet ancien général des Tigres Katangais était candidat à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC).

Image 2.pngLe 3 juin 2011, le président du FLNC (Front de libération nationale du Congo), Elie Kapend Kanyimbu a été arrêté à Lufu, à la frontière angolaise. Le président du FLNC devait assister au mariage de son fils aîné et avait prévenu, selon le FLNC, les services de la DGM, de l'ANR (les renseignements congolais) et le conseiller sécurité du président Kabila, Pierre Lumbi. Toujours selon de FLNC, Elie Kapend Kanyimbu possédait un visa en bonne et due forme délivré par l'ambassade d'Angola à Kinshasa. Suite à cette arrestation, le siège du FLNC à Kinshasa "a été investi par près de 2000 militaires" le vendredi 10 juin. Le siège du parti et la résidence d'Elie Kapend Kanyimbu ont ensuite été perquisitionnés et trois cadres du FLNC ont été interpellés.

Un récent communiqué du FLNC nous apprend que le Ie samedi 17 septembre 2011, Elie Kapend été transféré de sa cellule de l'Auditorat militaire, vers la prison militaire de Ndolo. Lors de son passage à l'Auditorat militaire, le FLNC note qu'aucun magistrat na entendu Elie Kapend, "aucune question ne lui a été posée, aucun motif concret ne lui a été donné pour son arrestation". Sur le mandat d'arrêt est mentionné comme motif de l'arrestation : " violation de consignes". Le FLNC s'étonne de ce motif et "se demande de quelles consignes il peut bien s'agir".

Encore étrange, la détention d'Elie Kapend dans une prison militaire, alors que l'ancien Tigre Katangais ne fait plus partie du corps militaire depuis Ie 27 avril
2009, et qu'il est en possession d'un certificat de démobilisation en bonne et due forme (voir la carte de démobilisation et le certificat de désarmement). Pour le parti politique d'Elie Kapend : "iI s'agit donc d'une arrestation purement arbitraire, visant è écarter du processus électoral un opposant "civil" trop gênant et encombrant pour Ie régime au pouvoir.

Christophe RIGAUD

29 septembre 2011

RDC : Tête à tête Tshisekedi-Bemba

Après un premier rendez-vous manqué mi-septembre, Etienne Tshisekedi (UDPS) a rencontré Jean-Pierre Bemba (MLC) à la prison de La Haye. Le leader de l'UDPS est à la recherche du soutien de l'ancien vice-président congolais aux prochaines élections de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC).

élections RD.pngLa visite était qualifiée "de courtoisie", ou "d'humanitaire", mais une chose est sûre : l'élection présidentielle de novembre prochain en RD Congo a bien été le sujet majeur de la visite d'Etienne Tshisekedi à Jean-Pierre Bemba. A la clé de cette rencontre : les voix du MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba. Des voix très convoitées.

Dans 60 jours doit en effet se tenir le premier et unique tour de scrutin de l'élection présidentielle. Dans ce contexte, seul un candidat unique, rassemblant l'ensemble de l'opposition, peut espérer battre le président sortant, Joseph Kabila. Or, il y a déjà au moins trois candidats majeurs pour briguer la magistrature suprême : Etienne Tshisekedi (UDPS), Vital Kamrehe (UNC) et Léon Kengo (UFC). Mais un parti n'a pas présenté de candidat à cette élection : le MLC de Jean-Pierre Bemba, fort de ses 64 députés. Depuis 2008, le leader du MLC est en effet détenu par la Cour pénale internationale de La Haye, accusé de crimes de guerre et de crime contre l'humanité, commis par ses troupes en Centrafrique entre 2002 et 2003.

Si de nombreux candidats cherchent à obtenir le soutien du "chairman" Bemba,  un accord avec le candidat de l'UDPS pourrait faire pencher la balance du côté d'Etienne Tshisekedi et marginaliserait ainsi les candidatures Kamerhe et Kengo, qui pour l'instant ne reposent sur aucune base électorale solide.

Pour l'instant, aucune déclaration claire de Jean-Pierre Bemba n'a filtré sur son éventuel soutien au "sphinx de Limete" (le surnom de Tshisekedi). Donnera-t-il des consignes précises à ses électeurs ? Ou entretiendra-t-il un certain flou qui pourrait l'arranger après les législatives (où le MLC présente 237 candidats) ? Une dernière question : que représente aujourd'hui l'électorat de Jean-Pierre Bemba, alors que le MLC n'est plus l'ombre que de lui-même ? Vraisemblablement peu en voix lors de la présidentielle, mais suffisamment lors de la législative pour peser encore à l'Assemblée nationale.

Christophe RIGAUD

28 septembre 2011

RDC : L'UDPS accentue la pression sur la CENI

Jeudi sous haute tension à Kinshasa. L'opposition annonce une grande manifestation dans toutes les grandes agglomérations de République démocratique du Congo (RDC). L'UDPS demande l'audit du fichier électoral pour y traquer les nombreuses irrégularités dans l'organisation des élections présidentielle et législatives du 28 novembre prochain. Les derniers sit-in de l'UDPS s'étaient toujours terminés par des violences policières.

Image 2.pngEtienne Tshisekedi et les alliés de l'UDPS appellent ce jeudi à une grande manifestation pour réclamer à la Commission électorale (CENI) un audit des fichiers et plus de transparence sur les scrutins du 28 novembre. L'UDPS accuse la CENI de ne pas vouloir rendre les prochaines élections transparentes et dénonce de multiples irrégularités dans l'enregistrement des électeurs. L'opposition craint aussi une fraude massive du pouvoir en place à Kinshasa.

Pour le responsable de l'UDPS, Jacquemain Shabani, cette grande marche a pour but de faire plier la CENI à leurs revendications, «pour éviter au pays le chaos qui survient à la suite des conflits postélectoraux dus à des élections mal organisées. L’UDPS et ses alliés appellent donc la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à clarifier le processus pour aboutir à des résultats incontestables, gage de la paix». Pour le parti d'Etienne Tshisekedi, la clarification du processus électoral passe par un audit du fichier électoral. De nombreuses informations font état de "doublons" sur le serveur central de la CENI. L'un des prestataire technique, la société Zetes reconnaît même une proportion anormalement élevée de ces "doublons" (plus importante que les 120.000 reconnut par le président de la CENI). Le bras de fer continue donc entre l'opposition et la CENI à moins de 60 jours du scrutin.

Christophe RIGAUD

RDC : Des élections "conflictogènes" pour l'UDEMO

A deux mois des prochaines élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo (RDC), de nombreux partis politiques dénoncent les risques de dérapages du processus électoral. L'UDEMO du candidat Nzanga Mobutu pointe à Addis-Abeba, les nombreux dysfonctionnements lors de l'enregistrements des électeurs Congolais.

Image 3.pngA l'occasion d'un forum sur le processus électoral en cours en RD Congo, le secrétaire général de l'UDEMO (Union des Démocrates Mobutistes), Guillaume Kahasha a dressé un états des lieux inquiétant dans l'organisation des élections présidentielle et législatives du 28 novembre prochain. Dans son discours d'Addis-Abeba, Guillaume Kahasha note que "dès le départ, ont été perçus des signaux susceptibles d’affecter le caractère apaisé de notre processus électoral." L'UDEMO regrette que lors des Assises entre la Commission électorale (CENI) et les différents partis politiques congolais d'avril 2011, aucune des recommandations n'a été appliqué, notamment "la mise en place d’un cadre d’échange et de dialogue sur le déroulement du processus entre le Pouvoir organisateur et les partis politiques de sorte à prévenir les éventuels écueils." Selon Guillaume Kahasha, "ledit cadre n’a jamais vu le jour", rendant impossible toute vérification de la "fiabilité des listes des électeurs qui, pour nous, constitue un sérieux problème sur le processus." L'UDEMO dénonce les nombreux "doublons" constatés sur les listes provisoires publiées. Des doublons techniques évalués à 40% par Kinshasa.

Pour le parti de Nzanga Mobutu, lui-même candidat à la présidentielle, ces dysfonctionnements sont la conséquence "d’un manque criant de transparence doublée d’un déficit de communication ou d’échange entre acteurs du processus" et risque d'affecter "la paix et la sécurité en République Démocratique du
Congo." L'UDEMO dénonce ainsi :
- les doublons sur les listes électorales,
- de l’exclusion du vote d’un certain nombre des Congolais (notamment la Diaspora),
- la présence dans les listes électorales de personnes ne remplissant pas les conditions constitutionnelles et légales d’être éligibles,
- le début prématuré de la campagne électorale,
- l’accès inéquitable et discriminatoire aux médias publics des partis politiques,

L'UDEMO estime enfin que la RDC n’a pas droit à l’échec, ni celui de décevoir la population et tire la sonnette d'alarme sur des élections « conflictogènes »

Christophe RIGAUD

Grands Lacs : Les Droits de l'Homme toujours menacés

Burundi, République démocratique du Congo (RDC), Rwanda... la situation des Droits de l'Homme reste préoccupante dans ces pays, selon la Ligue des Droits de la personne dans la région des Grands Lacs (LDGL).

Image 2.pngLe Comité Directeur de la LDGL a récemment analysé la situation des Droits de l’Homme dans 3 pays d'Afrique centrale : le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

Au Burundi, la LDGL, note "un recul considérable en matière de sécurité au point que des civils innocents sont régulièrement massacrés pour leur appartenance politique ou suite aux règlements de comptes. Le cas le plus frappant est celui du massacre, dimanche 18 septembre dernier d’une quarantaine de personnes à Gatumba." La LDGL recommande des enquêtes indépendantes pour identifier les auteurs du crime et les punir conformément à la loi. La Ligue dénonce "une crispation des rapports entre les acteurs politiques et une intolérance à la base des assassinats ciblés, des arrestations arbitraires et un harcèlement des acteurs de la société civile et des journalistes de la scène politique." Selon la LGDL, le Burundi connaît "un regain de violation des droits humains notamment en matière de bonne gouvernance, en dépit d’engagements solennels faits à l’occasion de la campagne électorale de s’attaquer aux anti-valeurs telles que la corruption et l’impunité. L’indépendance de la justice est gravement compromise au point que cette institution perd de plus en plus sa crédibilité aux yeux des citoyens". Dans ce contexte la LDGL recommande aux acteurs politiques burundais de "créer des espaces de dialogue sincère et ouvert à la société civile sur la lutte contre l’impunité, la sécurité et la corruption, goulots d’étranglement du développement économique et social."

Pour le Rwanda voisin, la LGDL semble moins dure avec les autorités de Kigali. La Ligue souligne "des efforts fournis en matière de la bonne gouvernance et de développement économique", mais regrette le manque de "promotion des droits humains dans le programme de développement". En ce qui concerne la liberté d’expression, la LDGL salue les projets de lois sur le fonctionnement du Haut Conseil des Medias, sur l’accès à l’information et la réforme de l’Office Rwandais de l’Information(ORINFOR) en Agence Rwandaise de Communication (RBA). Sur ce pays, la LGDL (basée à Kigali) reste étonnamment muette sur la situation des Droits de l'Homme, jugée inquiétante par d'autres ONG, comme Human Rights Watch (HRW). L'ONG américaine avait notamment dénoncé la détention d'opposants politiques ou la fermeture temporaire de journaux. La Fédération internationale des Droits de l'Homme (Fidh) avait sévèrement critiqué le régime rwandais au moment de la venu de Paul Kagame en France : " la situation des droits de l’homme demeure extrêmement préoccupante et les violations ont culminé lors de la dernière campagne électorale", notait l'ONG.

En République démocratique du Congo (RDC), la LDGL s’inquiète dans son communiqué, "de la montée de l’insécurité dans les provinces de l’Est, ce qui peut avoir une incidence négative sur la tenue des élections de novembre prochain. La LGDL demande au gouvernement de la RDC, appuyé par la MONUSCO, à "sécuriser les populations et les candidats sans discrimination et de prendre des
mesures concrètes afin de prévenir les contestations électorales. La LDGL constate en outre, que la participation de la Société civile dans le processus électoral est "très faible", alors que celle-ci est appelée à jouer un rôle de premier plan dans l’observation électorale afin de crédibiliser les résultats issus des scrutins conformément aux principes internationaux réglementant l’observation des élections.

Christophe RIGAUD

Photo : République démocratique du Congo (RDC) 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

26 septembre 2011

RDC-Législatives : Le nouveau visage de l'opposition

Le 28 novembre prochain, les élections législatives se dérouleront le même jour que l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). 19.497 candidats se disputeront 500 sièges. Un record de candidatures qui a pour effet de recomposer totalement l'opposition congolaise.

élections RD.pngAvec des élections législatives couplées à la présidentielle, l'avenir politique de la RD Congo se jouera donc entièrement le 28 novembre 2011. Si les candidats ne se bousculent pas pour la présidentielle (11 candidats contre 33 en 2006, scrutin à un seul tour oblige), la course à la députation fait recette : 19.497 candidats vont en effet se disputer les 500 sièges de l'Assemblée nationale, selon la liste provisoire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Un record de candidature, à la limite du ridicule, comme à Kinshasa où une centaine de candidats se présentent sur 1 seul siège dans un quartier de la capitale.

L'opposition se redessine

Mais à regarder ces candidatures de plus près, on perçoit surtout une nouvelle redistribution des cartes dans l'opposition congolaise. Dans son blog, Congo Siasa, Jason Stearns dresse la liste du nombre de candidats présentés par chaque parti : le MLC de Jean-Pierre Bemba : 237 candidats, le PPRD de Joseph Kabila : 545, l'UDPS d'Etienne Tshisekedi: 377, l'UFC de Léon Kengo: 334 et l'UNC de Vital Kamerhe : 450. Plusieurs enseignements sont à retirés de cette comptabilité. Tout d'abord, l'affaiblissement du MLC, plus grand parti d'opposition, en proie à des luttes intestines et à l'absence de son patron à la présidentielle (Jean-Pierre Bemba est en prison à La Haye). Le MLC risque de beaucoup perdre dans cette élection et notamment son statut de premier parti d'opposition.

Deux autres partis risquent de lui ravir la place : l'UDPS d'Etienne Tshisekedi, absent en 2006 pour cause de boycott et la toute nouvelle UNC de Vital Kamerhe, omniprésente avec ses 450 candidats, alors que l'UNC n'a pas encore 1 année d'existence. Jason Stearns note que l'UNC a réussit l'exploit de lever des fonds importants pour présenter des candidats dans plus de 85% des sièges (d'où vient l'argent ?). L'UDPS est moins présente que l'UNC, avec 377 candidats, mais pour Jason Stearns cela traduit une stratégie minutieuse du parti de Tshisekedi : celle de présenter des candidats à des sièges qu'ils sont sûrs de remporter. Quand au PPRD, le parti présidentiel, il aligne le plus grand nombre de candidatures (545) et espère ainsi bénéficier d'une majorité confortable à l'Assemblée nationale. Mais avec 19.497 candidats pour 500 sièges à pourvoir, Joseph Kabila court un risque : être élu d'une courte tête à la présidentielle et ne pas avoir de majorité stable à l'Assemblée. Un risque réel quand on sait que le Premier ministre qui sera nommé après l'élection présidentielle devra être issu d'une "majorité" à l'Assemblée... une majorité qui pourrait être très "hétéroclite".

Christophe RIGAUD