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28 septembre 2011

Grands Lacs : Les Droits de l'Homme toujours menacés

Burundi, République démocratique du Congo (RDC), Rwanda... la situation des Droits de l'Homme reste préoccupante dans ces pays, selon la Ligue des Droits de la personne dans la région des Grands Lacs (LDGL).

Image 2.pngLe Comité Directeur de la LDGL a récemment analysé la situation des Droits de l’Homme dans 3 pays d'Afrique centrale : le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

Au Burundi, la LDGL, note "un recul considérable en matière de sécurité au point que des civils innocents sont régulièrement massacrés pour leur appartenance politique ou suite aux règlements de comptes. Le cas le plus frappant est celui du massacre, dimanche 18 septembre dernier d’une quarantaine de personnes à Gatumba." La LDGL recommande des enquêtes indépendantes pour identifier les auteurs du crime et les punir conformément à la loi. La Ligue dénonce "une crispation des rapports entre les acteurs politiques et une intolérance à la base des assassinats ciblés, des arrestations arbitraires et un harcèlement des acteurs de la société civile et des journalistes de la scène politique." Selon la LGDL, le Burundi connaît "un regain de violation des droits humains notamment en matière de bonne gouvernance, en dépit d’engagements solennels faits à l’occasion de la campagne électorale de s’attaquer aux anti-valeurs telles que la corruption et l’impunité. L’indépendance de la justice est gravement compromise au point que cette institution perd de plus en plus sa crédibilité aux yeux des citoyens". Dans ce contexte la LDGL recommande aux acteurs politiques burundais de "créer des espaces de dialogue sincère et ouvert à la société civile sur la lutte contre l’impunité, la sécurité et la corruption, goulots d’étranglement du développement économique et social."

Pour le Rwanda voisin, la LGDL semble moins dure avec les autorités de Kigali. La Ligue souligne "des efforts fournis en matière de la bonne gouvernance et de développement économique", mais regrette le manque de "promotion des droits humains dans le programme de développement". En ce qui concerne la liberté d’expression, la LDGL salue les projets de lois sur le fonctionnement du Haut Conseil des Medias, sur l’accès à l’information et la réforme de l’Office Rwandais de l’Information(ORINFOR) en Agence Rwandaise de Communication (RBA). Sur ce pays, la LGDL (basée à Kigali) reste étonnamment muette sur la situation des Droits de l'Homme, jugée inquiétante par d'autres ONG, comme Human Rights Watch (HRW). L'ONG américaine avait notamment dénoncé la détention d'opposants politiques ou la fermeture temporaire de journaux. La Fédération internationale des Droits de l'Homme (Fidh) avait sévèrement critiqué le régime rwandais au moment de la venu de Paul Kagame en France : " la situation des droits de l’homme demeure extrêmement préoccupante et les violations ont culminé lors de la dernière campagne électorale", notait l'ONG.

En République démocratique du Congo (RDC), la LDGL s’inquiète dans son communiqué, "de la montée de l’insécurité dans les provinces de l’Est, ce qui peut avoir une incidence négative sur la tenue des élections de novembre prochain. La LGDL demande au gouvernement de la RDC, appuyé par la MONUSCO, à "sécuriser les populations et les candidats sans discrimination et de prendre des
mesures concrètes afin de prévenir les contestations électorales. La LDGL constate en outre, que la participation de la Société civile dans le processus électoral est "très faible", alors que celle-ci est appelée à jouer un rôle de premier plan dans l’observation électorale afin de crédibiliser les résultats issus des scrutins conformément aux principes internationaux réglementant l’observation des élections.

Christophe RIGAUD

Photo : République démocratique du Congo (RDC) 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

Commentaires

Insécurité dans l'est su Congo: ok mais dénoncez les responsables et les FARDC servent à quoi?

Écrit par : anneet | 28 septembre 2011

J'ai l'impression que je redonne toujours les mêmes explications à savoir que les actuelles autorités tant civiles que militaires sont à la base de la durée de l'insécurité à l'est de la RD-CONGO. A titre d'exemple : un lion repu ne peut pas dans l'heure chasser des proies mais, à ventre vide; il en serait autrement même face à un buffle .Ainsi, nos militaires du FARDC (congolais) ne sont ni bien payés ni bien nourris et ni bien logés surtout quand ils sont envoyés en mission .Vous connaissez les résultats comparables à l'exemple que j'ai donné ci-dessus. Cette armée possedaient jadis toutes sortes d'engins mécanisés dont les avions pour circonscrire toute forme des conflits sur les terrains et pour d'autres besoins .Aujourd'hui, elle est abandonnée et dépourvue des moyens qu'elle possédaient .Alors, vous comprendriez que c'est le souhait des autorités actuelles du pays qui conditionnent la situations très instable dans la région du grand lac notamment dans le KIVU .La RD-CONGO possède des richesses et les moyens pour rétablir l'ordre .C'est la volonté politique qui manque .

Écrit par : NGOY KANYEBA | 28 septembre 2011

Le premier des droits de l'homme c'est sa santé ( physique et mentale l'un ne pouvant exister sans l'autre ) comme le dit un de vos écrits un soldat bien nourri donc en bonne santé est un bon soldat qui peut donc bien pacifier la région où il est appelé à agir.
Accordons tous ensemble, Euroafricains unis, la priorité à la santé de nos populations, elles arrêterons de se battre les unes politiquement les autres physiquement.
Que Monsieur Herman Van Rompuy ( Président du Conseil Européen ), Monsieur Barroso ( Président de la Commission Européenne ) et Madame Ashton ( Ministre des Affaires étrangères de 'Europe) invitent rapidement leurs homologues africains à constuire ensemble un gouvernement EURAFRICAIN qui orchestrerait les priorités
à mettre en oeuvre pour mettre fin aux conflits inutiles et meurtriers qui empêchent tout début efficace de développement dans l'Afrique des grands lacs et ailleurs sur ce grand continent dont nous sommes tous issus ne l'oublions pas.
Si l'Europe doit aujourd'hui accorder la priorité à la résolution de la crise greque pour ne pas mettre l'EURO en difficulté, elle n'y arrivera pas tant qu'elle ne se sera pas fondue dans une EURAFRIQUE performante, en paix, où tant de moyens existent, où tant de choses restent à faire et où tant de talents sont requis dans tous les domaines de l'activté humaine.
Créons sans attendre un ministère des finances EURAFRICAIN qui régulera les flux financiers utiles au développement de l'EURAFRIQUE sous le contrôle du FMI et de la BM, que les AMERIQUES et les ASIES fassent de même
et les 3 ministres des finances de ces trois entités pourraient rejoindre Monsieur Jacques Attali ( chef d'orchestre planétaire bien connu ) au sein d'un vraie nouvelle BANQUE MONDIALE qui tiendrait encore mieux compte des aspirations légitimes de tous les protagonistes en évitant la
domination de certains " traders " douteux.
En 1993 la BM, dans son rapport annuel, disait déjà qu'investir dans la santé était très profitable.
Il n'est pas trop tard mais nous pensons qu' il est grand temps de l'écouter.
Pr. Dr. Yves Debaille Dir. de l'IERST de l'ULI de Bruxelles

Écrit par : Debaille Yves | 28 septembre 2011

Pour le Rwanda, " la situation des droits de l’homme demeure extrêmement préoccupante et les violations ont culminé lors de la dernière campagne électorale", lit-on.

En fait ce qui a CULMINE lors de la campagne électorale, ce ne sont pas les violations mais plutôt les accusations orientées, convergentes et devenues INTEMPORELLES contre le Rwanda, personne n'étant revenues sur elles pour en connaître la suite aussiôt l'élection présidentielle terminée. Je vous réfère à cet article paru dans Jeune Afrique sur le sujet:

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2628p036.xml0/
L’an dernier, à l’approche de l’élection présidentielle rwandaise, un tir groupé d’accusations a plu tel un orage sur le président sortant. Grenades lancées sur la foule dans les gares routières, assassinat manqué contre un général en fuite, meurtre d’un journaliste et d’un membre d’un nouveau parti, interdiction de six mois pour deux journaux privés, arrestation d’une candidate à la présidence soupçonnée d’appartenance à une organisation terroriste… Le pouvoir du président Kagamé, pourtant crédité d’un bilan propre à lui assurer la victoire dans un fauteuil, semblait saisi d’une frénésie répressive au pire moment. Celui où, à la faveur de l’élection présidentielle, l’attention du monde entier se focalisait sur lui. Qu’en est-il aujourd’hui, la passion électorale passée ?

Constatons d’abord que, sitôt le scrutin terminé, la liste des accusations relatives au climat d’insécurité que le gouvernement rwandais se serait lui-même infligé a été close, aucune nouvelle accusation n’étant venue grossir cette sorte de « kit électoral » du soupçon.

Vingt-sept des lanceurs de grenades ont été arrêtés. Leur comparution a permis de faire avancer l’information sur les réseaux en cause et de réduire la fréquence de ces actes de terrorisme aveugle attribués sans souci de vraisemblance aux services secrets du gouvernement.

Ancien ténor de l’armée affecté à l’ambassade de New Delhi depuis sept ans, le général Kayumba fut interrogé à son retour à Kigali sur ses liens avec les lanceurs de grenades, avant de quitter nuitamment le Rwanda pour l’Afrique du Sud. Alors qu’il rentrait de courses à Johannesburg avec son épouse, il fut blessé par un tireur, qui prit la fuite après que son arme se fut enrayée. Un peu partout, le crime raté fut, lui aussi, attribué aux services spéciaux rwandais. La présomption d’innocence ne jouant jamais en faveur du Rwanda dans ces affaires, peu de gens se sont interrogés sur l’empressement suspect des « barbouzes » rwandais à éliminer le général sans même attendre la fin d’une période aussi sensible que celle des élections, ni sur leur maladresse insigne. Tout bon enquêteur n’aurait pourtant pas manqué d’examiner d’autres pistes, dont celles de l’une ou l’autre faction d’une opposition rwandaise notoirement dispersée et antagoniste, encouragée de voir que le pouvoir était invariablement accusé.

Les assassins du journaliste Léonard Rugambage ont été arrêtés, jugés et condamnés à la prison à vie. Ceux d’André Rwisereka, du minuscule Green Party, sont encore recherchés. Mais, là aussi, le meurtre d’un opposant quasi inconnu n’aurait pas valu au gouvernement de mise en cause automatique sans le contexte électoral et ses accusations opportunément convergentes.

Condamnées pour avoir notamment publié, comme à leur habitude, des histoires de coucheries entre personnalités, les revues en langue rwandaise Umuseso et Umuvugizi ont été suspendues pendant six mois, avant d’être à nouveau autorisées. Entre-temps, leurs rédacteurs avaient trouvé un asile confortable à l’étranger, grâce à la sollicitude de ceux qui les prennent pour des héros. Une lubie tragique pour qui sait lire le kinyarwanda.

Quant à Mme Victoire Ingabire, arrivée des Pays-Bas quelques mois auparavant avec un discours aussi « habilement » imprégné de sectarisme ethnique que celui des populistes européens se voudrait « innocemment » raciste, c’est dans un rapport d’experts de l’ONU de novembre 2009 que ses accointances avec la milice des Forces démocratiques de libération du Rwanda, sévissant en RD Congo, ont été établies. Avant, donc, qu’elles ne lui valent un procès au Rwanda. Si l’on ajoute que Mme Ingabire s’est présentée à la présidentielle avec un adjoint condamné pour génocide, en cavale depuis des années et qui s’est excusé publiquement pour ses crimes avant d’exécuter sa peine, on se dit que les milieux occidentaux qui trouvent légitime sa candidature à la présidence du Rwanda sont bien tolérants à l’égard de ce qu’ils interdiraient chez eux. À savoir, une candidate au langage équivoque sur le génocide, dont le plus proche entourage comprend des personnes condamnées pour des faits gravissimes*. Est-ce bien raisonnable ?

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* Même si Mme Ingabire, absente du Rwanda pendant le génocide, ne saurait être tenue pour responsable dans celui-ci, la condamnation à perpétuité de sa mère pour y avoir participé ne saurait être occultée.

Écrit par : jeandenis | 01 octobre 2011

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